Auteur/autrice : patrick reymond

  • Le cas GDF

    Le cas GDF

    Coule_de_fonte Quand on fait beaucoup de bénéfices, comme GDF Suez, la justification, c’est de pouvoir investir. Or, GDF, pense plus à investir dans les poches de ses actionnaires, que dans l’entretien de ses infrastructures.
    Un procès, à l’heure actuelle, c’est le procès de la modernisation -trop longtemps- reportée de ses réseaux.
    Bien sûr, personne n’a pensé, n’a voulu, ou imaginé le drame.
    Toujours est il qu’une canalisation de fonte grise, cassante, a cassé.
    18 morts (plus 1, deux ans plus tard) et 19 blessés.
    250 000 euros d’amende encours, des dommages et intérêts, et c’est là que le bât blesse.

    En effet, le coût du sinistre est pour une grosse société, bien trop petit comparé aux enjeux financiers.
    Comme dans toute catastrophe, on a mis en balance, d’un côté les investissements différés, considérables à l’échelon national, et de l’autre, des risques éventuels.
    Les risques éventuels n’ont pas pesés bien lourd.
    On peut regretter que n’existe pas en droit français le "dommage punitif" anglo-saxon. Les firmes sont incitées à la prudence par le montant des réparations accordés, montants susceptibles d’amputer très sérieusement bénéfices et dividendes.
    D’autant que cette notion s’appuie sur un principe de responsabilité proclamé.
    "GDF respectait la douleur des familles des victimes". "Cela ne veut pas dire", a-t-elle ajouté "que nous acceptons tous les reproches qui nous sont faits. "
    Nous verrons donc, très trivialement, l’étendue du "respect" et  de "l’acceptation", au montant des indemnisations…
    Les remords, c’est bien, les indemnisations, c’est mieux, et pour prouver sa bonne foi, si GDF consacrait les 4 milliards et des poussières destinés aux actionnaires, à moderniser son réseau en guise de repentance ?
    Après tout, les actionnaires eux-mêmes n’y seraient pas perdant : ils valoriseraient leur propre entreprise, et éviteraient peut-être un drame semblable.

    Mardi 10 Mars 2009.

  • Automobile chinoise : plus 24 %.

    Automobile chinoise : plus 24 %.

    Zhongguo En février, les ventes d’automobiles ont bondis en Chine. Plus 24 %, mais par rapport à l’en dernier, et un léger repli, vis-à-vis de janvier.
    On peut donc parler de "bonne nouvelle" en trompe l’oeil, à 607 300 véhicules vendus.
    Des mesures de soutien ont été adoptées, et il ne faut pas oublier que le marché chinois est très dépendant des flottes, et les flottes, dépendent souvent des autorités politiques.
    Le marché automobile, ne peut y être qualifié de "mature", avec des clients, des particuliers qui achètent.

    Si le particulier de la "classe moyenne" existe, il ne doit pas être encore majoritaire.
    jusqu’à une période récente, les 2/3 du marché était un marché de flotte.
    Il pourrait s’agir, donc, simplement d’un rebond du à la relance interne, et par le biais le plus facile, celui de l’achat par l’administration.
    En outre, ce genre de mesures de relance, connu en France avec Juppé, a tendance a siphonné la demande solvable d’un coup, et la laisser exsangue plus tard et pour longtemps.
    Il reste que cette relance, si elle a une certaine portée, ne règle pas le problème chinois, qui est celui de l’effondrement de la demande externe et de l’effondrement du secteur exportateur.
    Comme celui-ci fait 40 % du PIB, les ravages sont considérables.
    En outre, le peu de fiabilité des "partenaires chinois" (au moins au niveau de la confiance en leur caractère de perdurabilité), fait qu’un certain nombre d’investissements stratégiques se pensent "ailleurs", en Europe notamment, pour des raisons, très triviales : on vient de s’apercevoir que la Chine, c’était loin, que les problèmes de communication pouvaient se poser (la donne transport), que les aléas économiques y existaient aussi, et qu’à cette distance, il était aussi difficile de régler les problèmes de tous genres, surtout quand ils deviennent énormes.

    Mardi 10 Mars 2009

  • Le Vatican et la machine à laver.

    Le Vatican et la machine à laver.

    Vatican Pour le Vatican, la machine à laver représente l’émancipation de la femme au XX° siècle, plus que toute autre chose.
    Certains poussent des cris d’orfraies, citant les autres "libérations", notamment, la pilule.
    On peut néanmoins noter que la fécondité des femmes françaises en 1914, c’était 2.2 enfants (donc, avant la machine à laver).
    Et que laver le linge, à la main, été comme hiver, loin d’être une sinécure : c’était TRES long et TRES ennuyeux et TRES pénible.
    Mais, comme évidemment, cela concernait les femmes de conditions modestes, comme toutes les ingrates tâches domestiques, certains tordent le nez.

    Evidemment, les "femmes libérées" ont existé à toutes les époques, de la Duchesse de Guise à Madame Roland. Mais leur position sociale leur évitait d’avoir à faire de telles tâches, que de multitudes de petites mains fort mal payées devaient assurer pour elle.
    La machine à laver, serait d’ailleurs fort bien accueillie, par beaucoup de femmes, dans beaucoup d’endroits où elles ne sont pas.

    D’une manière générale, la femme a vécue une amélioration spectaculaire de sa vie, par le progrès ménager.
    Pour des générations, pas si lointaines, trimer du matin au soir était le lot quotidien. Les femmes qui ont vécus ce progrès y ajoutent d’ailleurs un autre progrès libérateur : les couches jetables.

    Lundi 9 Mars 2009

  • Faillite « incontournable » d’un constructeur…

    Faillite « incontournable » d’un constructeur…

    Fleche En Europe, on parle de faillite "incontournable" d’un constructeur.
    Cela assainirait le marché, dit on. On parle d’Opel, bien sûr.
    Le gouvernement allemand ne veut pas aider GM et les USA, et voudrait un recentrage européen.
    Bien sûr, il existe, globalement, une surcapacité, de 9.5 millions de véhicules sur le continent.
    Pour autant, Opel ne produit que 1.5 à 2 millions de véhicules, et si ses capacités globales sont de 3 millions, on voit que l’assainissement n’est que très partiel.

    On peut parier, de plus, sur un affaiblissement de la demande crée par le dépôt de bilan.
    A combien le chiffrer ?
    Au moins à 500 000 véhicules, et à la totalité de la production d’Opel en cas de scénario noir.
    Dans le meilleur des cas mathématique, la surcapacité ne s’établirait plus qu’à 6.5 millions de véhicules.
    Pas de quoi pavoiser donc, pour le secteur.
    Ce genre de propos, complètement farfelus, peut paraitre sérieux.

    Mais il n’y a rien de tel que leur application, pour ne pas faire mentir Wolfgang Münchau qui parle de récession en L et dit que le plus effrayant n’est pas la descente, mais le plat.
    La destruction de capacités de production, empêchera la remontée.

    Lundi 6 Mars 2009

  • Brésil : l’affirmation d’une puissance.

    Brésil : l’affirmation d’une puissance.

    Une_guerre_totale L’Amérique Latine, à peine s’est elle débarrassé d’un tuteur trop puissant, les USA, en voient débarqué un autre : le Brésil.
    Cette situation d’hégémonie, le Brésil l’avait déjà connu, jusqu’en 1870.
    Il dominait la scène. Après, l’empire brésilien disparu, les USA prirent la place.
    Aujourd’hui, le Brésil déborde aussi largement sur ses voisins, que ce soit pour des raisons agricoles ou énergétiques.
    Leurs ressources l’intéresse.
    Cela va du barrage d’Itaipu (copropriété inégale du Brésil et du Paraguay), du gaz et des barrages Boliviens, du pétrole équatorien…

    A tel point que le Brésil entend abandonner la politique de la "voix douce", pour celle du "gros bâton" (Théodore Roosvelt) :
    " Le 2 octobre, Lula a promulgué le décret 6.952 qui réglemente le processus national de conscription en cas d’« agression étrangère ». Ce décret précise que par agression étrangère il faut entendre « toute menace ou tout acte portant atteinte à la souveraineté nationale, à l’intégrité du territoire, au peuple brésilien ou aux institutions du pays, et ce, même s’il n’y a pas invasion du territoire national ». "
    Par peuple brésilien, on peut lire aussi ressortissants brésiliens résidant au Paraguay (ou Uruguay), propriétaires de vastes exploitations.
    Pendant la période de "l’empire brésilien", la vie en amérique latine était loin d’être paisible.

    Il reste que si cette tentation est grande, le Brésil est encore loin d’en avoir les moyens. Et surtout pas dans sa structure sociale, très inégalitaire, qui coulât l’empire brésilien au XIX°siècle.

    Dimanche 8 Mars 2009

  • Démanteler le Soudan.

    Démanteler le Soudan.

    Soudan090508 Pour l’occident et les anglo-saxons, le Soudan est une question depuis le 19°siècle.
    Etat problématique, il s’est construit dans la continuité du Mahdi, mais il pouvait être toléré, tant qu’il n’était rien.
    Le problème du Darfour, c’est qu’il est riche en pétrole, on en espère des gisements digne de l’Arabie Saoudite.
    Donc, ce régime, à peine toléré, infréquentable, devient indésirable.
    Que la guerre au Darfour soit cruelle, nul n’en doute, mais la cruauté est souvent des deux côtés.

    On retrouve ici tous les ingrédients utilisés ailleurs : séparer grain et ivraie, c’est à dire, "Soudan utile" (et pétrolier), du reste (à balkaniser), de préférence le reste, en plusieurs morceaux.
    C’est ce qui est tenté en Bolivie, au Vénézuela, qui a été fait au Canada, dans le cadre du fédéralisme, avec un égoïsme Albertiste bien ancré, jusqu’à ce que le déclin des ressources commence à se faire sentir.

    Vu d’Afrique, d’Asie et d’ailleurs, la pantalonnade du mandat d’arrêt du tribunal international contre Omar El Bachir est un prétexte d’une mauvaise foi proverbiale.
    Les droits de l’homme des occidentaux, s’identifient à leur rapacité sur les ressources naturelles, et à une tartufferie.

    Dimanche 8 %ars 2009.

  • Le nucléaire problèmatique.

    Le nucléaire problèmatique.

    Images_2 La relance du nucléaire est problématique pour "Courrier International". Il faudrait d’abord arriver à construire 237 réacteur d’ici 21 ans, et 1280 d’ici 2050.
    Ensuite, il faut l’uranium. Pour "Mother Jones", le problème, c’est qu’il n’y en a pas, ni en quantité, ni en qualité suffisante : "si la filière est amenée à se développer, ce déclin n’en sera qu’accéléré."
    et ensuite :
    "l’accès à un minerai d’uranium d’une qualité suffisante pour alimenter des réacteurs nucléaires est de plus en plus difficile : il faut creuser toujours plus profond, l’extraction est toujours plus complexe, la qualité toujours moins bonne "

    Quand à l’indépendance que le nucléaire assure vis-à-vis de la Russie, elle est toute relative ; le caïd de l’enrichissement, c’est Rosatom.
    "L’uranium russe est utilisé dans les centrales allemandes, britanniques, suisses, néerlandaises, finlandaises… Rosatom détient 40 % du marché des services d’enrichissement de l’uranium naturel. Une centrale sur six dans le monde fonctionne au combustible russe. Et la Russie ne cesse de gagner des parts de marché, en Inde et aux Etats-Unis notamment, grâce à la qualité de ses produits."

    En bref, le nucléaire est une fausse solution, rendue possible par la guerre froide : le nucléaire civil était un sous produit du complexe militaro-industriel, qui en absorbait une partie du coût.
    Plus que jamais, l’heure est aux économies, pas à la consommation.

    Samedi 7 Mars 2009

  • Guerre à l’Empire.

    Guerre à l’Empire.

    Gordon2_cigarettes "Le président soudanais, Omar  al-Bachir, a énergiquement dénoncé jeudi l’Occident pour un mandat d’arrêt contre lui sur accusations de crimes de guerre, estimant que c’est un complot des pays occidentaux pour saisir les  ressources du pays  ".
    La position occidentale a ravivé l’histoire de la colonisation.
    L’armée Hicks avait été détruite au Soudan dans la guerre contre la Mahdi, la fin de Gordon Pacha lors de la chute de Karthoum est connue.
    Rappelons aussi, que le dit Gordon Pacha rétablit l’ordre dans la vallée du Yang Tsé Kiang.
    Le total estimé du rétablissement de l’ordre oscille entre 20 et 50 millions de morts (20 c’est pour le politiquement correct).

    Après lui, le gouvernement britannique mettra 15 ans à se saisir du Soudan, et la conquête fut fort sanglante aussi.
    Omar Al-Bachir a réussi l’union sacrée derrière lui, il est d’ailleurs amplement soutenu par des gouvernements non occidentaux, en disant que "c’est pour le pétrole" (ce qui est loin d’être faux, d’ailleurs).
    En outre, le beau jeu consiste à dire que les crimes de guerre sont ignorés en Irak et dans la bande de Gaza, et n’être vus comme des crimes de guerre, que quand ils ne sont pas commis par les occidentaux (au sens large).

    Bien entendu, le million de mort irakien n’est pas considéré comme crime de guerre, ainsi que les victimes de bombardement en Afghanistan.
    Cela apparait simpliste. le tapis de bombe aussi, n’est pas considéré comme un crime de guerre. Pourtant, il est vu ainsi, par beaucoup.

    Samedi 7 Mars 2009

  • ça sent le caoutchouc brûlé…

    ça sent le caoutchouc brûlé…

    Ficus Michelin, Continental et Yokohama Rubber annulent leurs achats à terme de caoutchouc indonésien.
    Pas de commentaires des compagnies intéressées.
    Cela sent vraiment… le caoutchouc brûlé
    Il va s’en dire que l’effondrement des ventes, entraine l’effondrement des pneumatiques de première monte, qui sont des gros volumes.
    La baisse des kilomètres parcourus, entraine une moindre usure des pneus.
    le marché de l’occasion, plus important, n’est guère vigoureux. Avec les bonus en tous genre en France, les modèles neufs ne sont guère ou pas plus chers.

    Le succès en trompe l’oeil du marché automobile français (- 8 % seulement) et allemand (+ 22 %), ne serait il pas du à ce détournement d’une partie de la clientèle de l’un sur l’autre ?
    Le marché automobile US s’effondre, comme l’espagnol, comme le britannique, comme le japonais. Progressent les marchés automobiles Allemands et chinois.
    Mais on peut émettre des réserves : ce sont des petites voitures qui sont vendues en Allemagne, sans doute parce que moins chères que les occasions et pour la Chine, le poids des flottes est très important.

    Quand à GM, c’est la perte d’espoir pure et simple : ce n’est même plus l’article 11 qui est évoqué (redressement judiciaire), mais l’article 7 (liquidation judiciaire).
    De toute façon, l’article 11 aboutirait à un effondrement des ventes, et conduirait automatiquement à l’article 7 et la perte de 3 millions d’emplois.
    En outre, le principe des primes diverses est pervers : ce n’est qu’une anticipation des ventes.

    Vendredi 6 mars 2009

  • 600 000 hybrides au parking.

    600 000 hybrides au parking.

    Logo_toyota Toyota possède 600 000 prius dans ses stocks, en attente d’acheteurs.
    "They stretch "as far as the eye can see," Jackson remarked at The Wall Street’s Journal ECO: nomics conference. He estimated he had some 600,000 hybrid cars "that no one wants.  "
    Enfin, visiblement, c’est 600 000, seulement dans les stocks US.
    On imagine les autres, on imagine aussi la violence de l’arrêt.
    On dirait que l’économie s’est arrêté d’un coup.
    Pourtant la Toyota Prius avait, visiblement tous les atouts pour plaire et percer.

    Seulement, voilà, la "politique de l’offre" a foiré : un bon produit, vous disent les néolibéraux, se vend toujours.
    C’est la preuve que non.
    On comprend que les tanks sur roues de Chrysler et de GM aient du mal à se vendre.
    On comprendrait qu’il existe une légère baisse.
    Mais là, c’est l’arrêt complet.
    Des stocks de voitures à perte de vue, avec UNE explication : le prix.
    A 22 000 $ la bête, le modèle n’est pas fait pour les économiquement chétifs : les petits modèles, finalement ne consomment guère plus, sinon autant et sont bien meilleur marché.

    Une erreur fondamentale des petits génies ; on a seulement oublié l’acheteur…

    Vendredi 6 Mars 2009