Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Etats-Unis: les consommations moyennes en produits pétroliers en baisse de 5,7% au premier semestre 2009

    Etats-Unis: les consommations moyennes en produits pétroliers en baisse de 5,7% au premier semestre 2009

       Les consommations moyennes américaines en produits pétroliers, publiées par l'Energy Information Administration, ont marqué au mois de Juin, avec 18,76 millions de barils/jour, une nette hausse par rapport à celles enregistrées au mois de Mai qui avaient atteint un plus bas de l'année à 18,18 millions de barils/jour. Mais ces consommations demeurent inférieures de 4% à celles de Juin 2008 (FIG.), malgré un léger accroissement de la consommation d'essence de 1,7% par rapport à la même référence.

    Conso-pétrole-USA_2009_06  

        En cumulé depuis le début de l'année, le premier semestre 2009 se traduit par une baisse des consommations en produits pétroliers de 5,7% par rapport au même semestre 2008. Les productions des raffineries n'ont baissé pour leur part que de 3,7%. Cette différence entre consommation et production se traduit par une mise en stock spéculative des produits raffinés, en attente des intempéries d'automne dans le Golfe du Mexique (FIG.II). A fin Juin 2009 les stocks de produits raffinés ou intermédiaires atteignaient 766 millions de barils en croissance de 82 millions de barils par rapport à fin Juin 2008. Cela représente dans les 6 milliards de dollars de valorisation de stock supplémentaire. Bien sûr, si les ouragans n'arrivent pas cette année, un certain nombre de raffineurs américains vont éprouver quelques difficultés financières supplémentaires dans les mois à venir.

    Stocks-produits-US-2009-06

      Enfin il est intéressant de signaler la croissance des consommations moyennes d'éthanol de 39% sur le premier semestre par rapport à celles du premier semestre 2008. La teneur moyenne en éthanol dans l'essence américaine ressort à 7,4% au mois de Juin, elle n'était que de 6,15% il y a un an. Il a été souligné ici combien certains raffineurs américains, tel que Valero, jouent à fond la carte des biocarburants et rationnalisent leur outil de raffinage (LIRE).

    Le 30 Août 2009

  • Remplacer le charbon par du bois dans les centrales thermiques, la façon la plus simple de valoriser la biomasse

    Remplacer le charbon par du bois dans les centrales thermiques, la façon la plus simple de valoriser la biomasse

    Miscanthus-switchgrass    La pression exercée par les Etats américains sur les producteurs d'électricité pour qu'ils réduisent leurs émissions de CO2, pousse les opérateurs à rétrofiter certaines de leurs centrales à charbon en unités capables de brûler de la biomasse constituée de cultures dédiées, de taillis et autres chutes de l'exploitation du bois ou de divers autres déchets. Le Department of Energy américain cite le cas de l'Ohio Edison Company qui, accusée de pollution excessive, a trouvé un accord auprès de la Justice locale pour rétrofiter deux tranches de centrales au charbon représentant 312 MWe en unités brûlant essentiellement de la biomasse, avec au maximum 20% de charbon. Ces unités seront opérationnelles en 2012 et seront alimentées en circuit fermé par des cultures dédiées.

        Le cas de la Société ADAGE filiale d'AREVA et de Duke Energy est également cité. Cette entreprise a défini une unité type de 50MWe alimentée des taillis et autres déchets de l'exploitation du bois. Elle doit installer la première unité dans le Nord de la Floride (LIRE).

       Les projets de centrales thermiques à base de biomasse sont généralement de taille réduite (entre 30 et 100MW)  en raison de la faible énergie volumique du bois (LIRE). Les problèmes de logistique et d'approvisionnement du bois pour alimenter de façon continue la centrale déterminent la puissance de l'unité. Cette contrainte limitera dans le futur tous les projets à base de biomasse, quelles que soient les cultures utilisées et les formes d'énergie à produire. Ce sont des unités qui s'approvisionneront dans une aire du territoire de la taille d'un county américain ou de quelques cantons français, comme le font aujourd'hui les unités de production d'éthanol à partir de maïs aux Etats-Unis.

    LIRE l'article du DOE

    Le 29 Août 2009

  • La Californie veut mettre en place des quotas d’électricité verte dont les tarifs seraient fixés aux enchères

    La Californie veut mettre en place des quotas d’électricité verte dont les tarifs seraient fixés aux enchères

    California   La politique des aides tarifaires pour les énergies renouvelables ou Feed in Tariff, présente l'avantage de favoriser l'émergence de nouvelles technologies en achetant à bon prix l'électricité produite, mais elle présente de nombreux inconvénients dont on peut retenir les trois plus importants:

    1- elle oblige le consommateur à payer beaucoup plus cher la fraction d'électricité sponsorisée, c'est donc un impôt déguisé,
    2- elle crée des rentes de situations auprès de toute la filière, entraînant une inflation de projets, avec des prix des équipements totalement artificiels, comme ce fut le cas en Espagne en 2008 pour la filière photovoltaïque,
    3- en masquant les gains de productivité, elle discrédite les énergies renouvelables auprès des usagers, sortes de danseuses onéreuses des gouvernements, dont le gogo utilisateur doit payer les extras.

       La California Public Utilities Commission (CPUC) vient de proposer un nouveau mécanisme qui pourrait concilier aide tarifaires et maîtrise des coûts. Elle propose, pour des unités de tailles moyennes de 1 à 10 MW, qui ne nécessitent pas de remettre en cause le réseau électrique existant, de mettre aux enchères des tranches de puissance électrique qui seraient attribuées aux producteurs pour fourniture aux "utilities" qui détaillent et distribuent localement le courant. Ces puissances seraient attribuées pour une durée déterminée ou un montant déterminé. Plusieurs fois par an, pour chaque "utility", des tranches de puissance seraient vendues aux enchères, le fournisseur le moins disant ne pouvant obtenir au maximum que 50% de la puissance mise aux enchères, ceci enfin d'éviter l'établissement d'une trop forte position monopolistique.

      Il y a dans ce mécanisme de mise en concurrence des divers fournisseurs de courant "en gros" peut-être un moyen de voir enfin apparaître dans les tarifs, les gains de productivité réalisés par les diverses filières d'électricité d'origine renouvelable. La puissance publique détermine les quantités d'énergie d'origine renouvelable à injecter dans le réseau, mais le marché détermine le prix unitaire. Ce type de mécanisme, rendu possible avec la séparation de la production et de la distribution d'électricité, pourrait inspirer certains Gouvernements européens qui se sont durement pris les pieds dans le tapis des aides tarifaires.

    LIRE les détails complexes du projet.

    Le 29 Août 2009

  • Siemens met des billes dans le photovoltaïque en Israël

    Siemens met des billes dans le photovoltaïque en Israël

    Breaking-news     Le Jerusalem Post informe ses lecteurs que le Groupe allemand Siemens vient de rentrer à hauteur de 40% dans le capital d'Arava Power une Société impliquée dans le photovoltaïque en Israël. Arava Power qui dispose d'accords d'installations de fermes photovoltaïques et d'une licence commerciale lui donnant le droit de produire de l'électricité a toutes les cartes en main pour devenir le leader du photovoltaïque dans son pays. Mais pour cela, il faut attendre que le gouvernement israélien donne son feu vert pour accorder des aides tarifaires (feed in tariff) à des fermes de tailles moyennes (jusqu'à 5 MW). L'objectif d'Israël est de produire 10% de son énergie à partir de sources renouvelables dès 2020.

      Siemens, outre le capital, va apporter à l'ensemble sa technologie et sa maîtrise industrielle pour mener à bien ces futurs projets. Ce type d'accord entre industriel et opérateur local est une des voies pour accéder de façon très privilégiée à certains marchés. Cet exemple montre qu'il n'est pas évident que les producteurs de modules solaires soient les mieux placés pour accéder à ces nouveaux business, dans lesquels, finalement, le module photovoltaïque sera une fourniture plus ou moins banalisée parmi d'autres.

    LIRE l'article du Jerusalem Post.

    Le 28 Août 2009.

  • La prime à la casse américaine permettra d’économiser une demi-journée par an de consommation d’essence

    La prime à la casse américaine permettra d’économiser une demi-journée par an de consommation d’essence

       Les chiffres du programme américain Cash for Clunkers de 3 milliards de dollars qui vient de se terminer mettent en évidence les formidables réductions potentielles de consommation de carburant que peuvent faire les américains s'ils en ont, bien sûr, la volonté. Les 690114 très vieux véhicules mis à la casse, concernés par ce programme, présentaient une autonomie moyenne de 15,8 miles/gallon, ce qui en divisant 235 par ce nombre (LIRE) conduit à une consommation moyenne de 14,9 litres aux cent km. Ils ont été remplacés par des véhicules présentant une autonomie moyenne de 24,9 miles/gallon soit une consommation de 9,4 litres/cent km. Formidable progrès pour les Etats-Unis! Un calcul simple montre que sur un an de circulation moyenne des véhicules de 12000 miles, ce sont 4,6 millions de barils d'essence qui seront économisés. Cela représente une grosse demi-journée de consommation d'essence de ce grand pays énergivore.

        Ces quelques chiffres illustrent le gâchis d'énergie organisé par les grands constructeurs de véhicules américains et japonais durant les précédentes décennies. La fermeture annoncée de l'usine californienne de Toyota et General Motors marque symboliquement la fin de cette période stupide. Il faut noter que de formidables progrès restent encore à accomplir pour que la consommation moyenne des futurs véhicules américains se rapproche des 6 à 7 litres d'essence aux cent km des limousines modernes. Les Etats-Unis consomment encore 9 millions de barils par jour d'essence. Dans 20 ans, le temps nécessaire pour rénover le parc automobile, si les constructeurs et les consommateurs le décident, cette consommation devrait se situer entre 4 et 5 millions de barils/jour. De quoi réduire les importations américaines et alimenter les consommations croissantes de la Chine et du Brésil.

    Cash-for-clunkers-2009

    Le 28 Août 2009

  • Le raffineur de pétrole américain Valero ferme son unité de l’île d’Aruba

    Le raffineur de pétrole américain Valero ferme son unité de l’île d’Aruba

        Les capacités de production de raffinage de pétrole aux Etats-Unis sont excédentaires et vont subir de plein fouet la concurrence des raffineries low-cost de l'Inde ou du Moyen-Orient (LIRE). Il est donc anticipé que dans les années à venir les acteurs du raffinage nord-américain vont devoir rationnaliser leur outil de production. Parmi ces industriels, Valero est un gros raffineur américain qui dispose de 17 raffineries entre le Canada et l'île d'Aruba, située au large du Venezuela. Dans le cadre de la recherche d'une rentabilité accrue, Valero a décidé de fermer son usine de 275 mille barils par jour, située dans cette île.

       Il faut rappeler que Valero vient d'investir dans la production de fuel éthanol aux Etats-Unis, grâce au rachat des principales unités de production de VeraSun, tombé en faillite après avoir spéculé sur les cours du maïs. Pour Valero les Etats-Unis utilisent à hauteur des 3/4 du carburant contenant 10% d'éthanol (E-10), mais d'ici à deux ans, ce raffineur estime que c'est la totalité des carburants commercialisés qui sera de type E-10. Il existe d'autre part la possibilité pour l'Environmental Protection Agency (EPA) de donner le feu vert en 2010 pour la commercialisation d'un carburant de type E-15 (ou E-12) plus riche en éthanol. Ces prévisions permettent d'anticiper pour Valero une baisse des besoins en essence et d'un accroissement d'autant, des besoins en éthanol. Cet accroissement des besoins en éthanol sera d'au moins 50 à 60% dans les deux ou trois ans à venir, pour atteindre 12% au moins de l'essence commercialisée. Sa stratégie de rationalisation des raffineries s'inscrit donc dans ce contexte de montée en puissance des biocarburants aux Etats-Unis et de la mise sur le marché de véhicules plus sobres.

    Ethanol-part-essence-US-2007-2009-06   

    Le 27 Août 2009

  • L’Ecole de la Magistrature va devoir recruter parmi les scientifiques

    L’Ecole de la Magistrature va devoir recruter parmi les scientifiques

    Lemmy Caution     Le baroque Principe de Précaution ne pouvait émerger que de quelque cerveau complexe, formé à un mode de pensée issu des archaïques croyances gauloises et de leurs angoisses de voir le ciel tomber. Ce soi-disant principe, voit se concrétiser ce qui était prévisible de façon évidente: les Juges jusque là incompétents, vont s'approprier cet article de la Constitution pour décider de ce qui est bon et de ce qui ne l'est peut-être pas, dans le domaine de l'évolution technologique et médicale de notre pays. Le jugement du Tribunal d'Instance de Créteil interdisant à la suite d'une procédure en référé, l'installation d'une antenne relai par l'opérateur Orange, ne vient que renforcer les jugements prononcés antérieurement à Lyon (Confirmé par la Cour d'Appel de Versailles, LIRE) ou à Carpentras sur ce même sujet, de la possible nocivité des ondes électromagnétiques sur la santé des populations.

        C'est le cas catastrophique où le fumeux principe intervient trop tard, quand tout est lancé, commercialisé, largement répandu. C'est bien avant l'apparition de la norme GSM qu'il aurait fallu adopter une démarche de prévention à l'aide d'une sérieuse analyse des risques.

      LIRE une critique, déjà ancienne, du Principe de Précaution.

       LIRE également l'article de Wikipedia en Anglais sur les hypothétiques risques sanitaires liés aux émissions radiatives des téléphones mobiles.

    Le 27 Août 2009.

  • Boeing annonce que Spectrolab a encore battu son record de conversion photovoltaïque

    Boeing annonce que Spectrolab a encore battu son record de conversion photovoltaïque

     Spectrolab est une filiale de Boeing, implantée en Californie et dont la spécialité est de concevoir et de réaliser des cellules photovoltaïques multijonctions qui convertissent en énergie électrique, l'énergie du rayonnement solaire, après focalisation d'un faisceau de lumière sur la petite surface de la cellule. Ces systèmes présentent deux inconvénients majeurs: la nécessité par effet de loupe ou de miroir de focaliser le rayonnement sur la cellule et par conséquence de disposer d'un dispositif de suivi précis de la position du soleil dans le ciel (LIRE). Mais ils présentent les avantages de posséder de faibles surfaces de cellules et d'afficher d'excellents facteurs de conversion d'énergie. Spectrolab revendique d'avoir atteint un rendement de 41,6% avec ses dernières cellules. Ceci est près de deux fois supérieur aux meilleures cellules photovoltaïques à base de Silicium.

    Il est évident qu'un jour, ces formidables propriétés de conversion propre et soutenable de l'énergie solaire en énergie électrique, feront de l'effet photovoltaïque un des grands pourvoyeurs d'énergie dans le monde.

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    LIRE le communiqué de Boeing.

    Le 27 Août 2009

  • Après plusieurs mois stables, le trafic routier américain est reparti à la hausse au mois de Juin

    Après plusieurs mois stables, le trafic routier américain est reparti à la hausse au mois de Juin

     Le trafic routier américain, en cumulé sur les douze derniers mois glissants, en accord avec une baisse des consommations d'essence de 3,5% durant l'année 2008, avait chuté de 4% l'année dernière, pour se stabiliser en début 2009 (FIG.). Les relevés statistiques du mois de Juin de la Federal Highway Administration indiquent une reprise du trafic routier de 2% par rapport à il y a un an.

    Trafic-USA-2009-06

    Cette reprise était attendue en raison de la baisse des prix des carburants, de la faible disponibilité de modèles de véhicules réellement économiques en carburants aux Etats-Unis et de la tendance longue de croissance de la population américaine d'un pourcent par an environ, pour une croissance du parc automobile de 1,5% ces dernières années.

    Il sera intéressant de mesurer durant les prochains mois la pente de la courbe de reprise du trafic routier et de la comparer à celle observée sur la courbe avant la chute brutale de 2008, pour évaluer s'il existe ou non un mécanisme de rattrapage.

    Le 26 Août 2009

  • Mitsubishi Heavy décide de se lancer dans la production de batteries de type Lithium-Ion

    Mitsubishi Heavy décide de se lancer dans la production de batteries de type Lithium-Ion

     La capacité d'innovation et le volontarisme industriel du japonais Mitsubishi Heavy industries (MHI) sont impressionnants. Leader dans son pays pour la production de centrales électriques thermiques ou nucléaires, groupe d'ingénierie puissant (LIRE)maîtrisant la capture du CO2 depuis belle lurette dans ses unités de synthèse d'urée, champion de l'aéronautique japonaise avec un premier avion régional mono couloir en développement (LIRE), le voila qui décide de se lancer dans la production de batteries Lithium-Ion au travers d'un projet d'une usine pilote de 20 millions d'Ah de capacité annuelle (66 MWh) capable de produire l'équivalent de 400 mille éléments par an de 50Ah (165 Wh).  Cette unité sera opérationnelle à l'automne 2010 et permettra après étude approfondie du marché et des premiers résultats industriels de décider, en 2011, de la construction d'une usine de pleine capacité.

     Mitsubishi considère deux types de marchés, celui de la traction électrique et celui du stockage d'électricité. Ceci l'a conduit à imaginer deux types de produits l'un de l'ordre de 50 Ah pour la traction et l'autre deux fois plus gros (350 Wh) pour le stockage d'électricité en tampon avec diverses sources d'énergies renouvelables photovoltaïques ou éoliennes. Pour MHI le stockage de l'énergie électrique s'inscrit dans la continuité de sa prestation industrielle (FIG.).

    MHI-battery

    LIRE le communiqué de MHI

    Le 26 Août 2009