Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Les autorités chinoises envisageraient de limiter les exportations de terres rares

    Les autorités chinoises envisageraient de limiter les exportations de terres rares

     Les Terres Rares, classe bien à part dans la Table de Mendeleïev, sont des éléments stratégiques de plus en plus utilisés dans les industries de pointe. Le Lanthane et le Cérium sont largement utilisés dans les batteries Ni-MH, le Néodyme et le Samarium sont utilisés dans les aimants permanents de moteurs et de générateurs de courant des éoliennes, l'Europium permet de réaliser des lasers, le Terbium entre dans la composition des produits photoluminescents des ampoules à faible consommation d'énergie, etc. Ces terres rares sont produites dans le monde à 95% par la Chine, en Mongolie Intérieure, situation éminemment insoutenable.

    Mendeleev-lanthanides

      D'après le Daily Telegraph, un projet de limitation des exportations chinoises des terres rares les plus abondantes et d'interdiction d'exportation des plus recherchées circulerait dans les bureaux du Ministère de l'Industrie à Pékin. La raison invoquée et fort plausible: la Chine va avoir besoin de ces produits pour ses besoins industriels, elle ne va donc plus pouvoir les exporter en masse.

      La reprise des productions de ces ressources dans d'autres régions du monde, va devoir être accélérée. Les Etats-Unis, l'Australie et certains pays de l'ancien bloc soviétique disposent de ressources. Une augmentation des prix de ces éléments devrait permettre de relancer certains projets abandonnés dans les années 90, lors de la déferlante des produits chinois sur le marché. Leur recyclage, pratiqué au Japon par exemple (Toyota, Sumitomo Metals), devra également être pris plus au sérieux.

     LIRE le papier du Daily Telegraph.

    Le 26 Août 2009

  • Photovoltaïque allemand: des professionnels demandent la mise en place de barrières protectionnistes européennes contre les importations chinoises!

    Photovoltaïque allemand: des professionnels demandent la mise en place de barrières protectionnistes européennes contre les importations chinoises!

    Business-update  Les industriels du photovoltaïque allemand ont largement profité, depuis des années, de la politique tarifaire obligatoire et très généreuse appliquée à la génération de courant d'origine solaire dans leur pays (LIRE). Mais une telle approche de distorsion forte des conditions de marché, crée des émules et attire tous les producteurs de modules du monde vers le nouvel Eldorado. Depuis le quasi arrêt des autorisations ruineuses de mise en route d'installations photovoltaïques en Espagne, en fin 2008, toute la profession, en sous charge de travail et sevrée de commandes, s'est rabattue sur le marché allemand où, depuis, on s'étripe. Les constructeurs chinois arrivent avec des prix de quasi dumping et raflent les commandes des opérateurs. Les Groupes allemands comme Conergy ou Solarworld se sont officiellement émus de cette situation, nous informe l'Agence Bloomberg, et demandent l'instauration de barrières douanières tarifaires européennes applicables aux importations de produits chinois subventionnés.

     Cette situation montre les limites d'une politique de "Feed in Tariff" trop débridée. Elle illustre également l'immense malaise d'une industrie allemande des modules photovoltaïques qui a grandi dans un marché largement favorisé jusque là et qui se retrouve avec des procédés peu efficaces (LIRE), en concurrence avec une production asiatique à très faible coût. Mais l'instauration de barrières douanières, associées à des aides tarifaires importantes, n'est-ce pas un peu trop demander à la collectivité européenne de la part des acteurs industriels d'une politique écologique allemande qui ne rêvaient, il y a un an à peine, que d'exportations triomphantes vers tout le restant de l'Europe.

     Le greenbusiness, c'est d'abord du business. Il faut être compétitif pour survivre! Zut alors!

    Le 25 Août 2009

  • Zone Euro : les entrées de commandes à l’industrie au mois de Juin en amélioration sont demeurées très faibles

    Zone Euro : les entrées de commandes à l’industrie au mois de Juin en amélioration sont demeurées très faibles

       Eurostat informe que les entrées de commandes à l'industrie au mois de Juin dans la Zone Euro se seraient améliorées de 3% par rapport à celles du mois précédent. Elles demeurent cependant en retrait de 25% par rapport à celles du même mois de 2008. Les entrées de commandes à l'Allemagne seraient en progression de 4% depuis deux mois consécutifs. Mais elles restent cependant encore en retrait de 28% par rapport à celles de Juin 2008. Il est donc possible de parler d'un probable retournement des entrées de commandes à l'industrie, mais à de très faibles niveaux. La production industrielle de la Zone Euro dans les mois à venir devrait donc avoir du mal à afficher une franche reprise. Ce paramètre, si la reprise américaine s'avère être plus vive, devrait éviter tout effritement du dollar par rapport à l'euro.

    Entrées-commandes-2009-06

    Le 24 Août 2009

  • Etats-Unis: léger mieux en volume dans le transport aérien américain au mois de Juillet

    Etats-Unis: léger mieux en volume dans le transport aérien américain au mois de Juillet

      L'Air Transport Association (ATA) américaine qui publie tous les mois, depuis le début de la crise économique, un bulletin sur l'évolution du transport aérien à partir des données communiquées par ses membres, est un peu moins pessimiste que d'habitude sur les résultats en volumes du mois de Juillet. Le transport passager ne serait en retrait que de 4% par rapport au même mois de 2008, ce résultat est relativement encourageant par rapport à un -6,5% du mois de Juin et un -9,4% du mois de Mai. Pour le transport de fret c'est une baisse de 15% qui est annoncée, elle aussi en amélioration par rapport aux -20% de Juin et aux -25% du mois de Mai. Ces valeurs relatives recoupées avec les données du Bureau of Transportation Statistics, connues à fin Mai, permettent d'établir les courbes de données estimées à fin Juillet des trafics passager et cargo (FIG)

    BTS-passager-2009-05 BTS-cargo-2009-05

    Le mois de Juillet effectivement montre sur ces courbes un léger mieux, en particulier dans le fret, qu'il reste à confirmer. Ces chiffres permettent de comprendre la chute, de plus de 11%, des consommations de kérosène observée à la fin du mois de Mai aux Etats-Unis.

    Le 24 Août 2009

  • Californie: de l’énergie solaire pour accroître la récupération de pétrole chez Chevron

    Californie: de l’énergie solaire pour accroître la récupération de pétrole chez Chevron

    BrightSource-Californie  Le pétrolier américain Chevron vient de passer un marché à BrightSource, spécialiste du solaire thermique américain, afin d'installer une unité de génération de vapeur d'eau destinée, par injection dans les puits, à fournir la chaleur pour accroître le taux de récupération de pétrole d'un de ses champs pétroliers californien. Cette unité de 29 MW thermiques, implantée à Coalinga, Californie, viendra remplacer partiellement une unité de génération de vapeur au gaz actuellement en opération. L'ensemble sera composé de 3800 miroirs plats disposés sur une surface de 40 hectares appartenant au pétrolier qui feront converger le rayonnement solaire sur une tour de génération de vapeur d'eau. Il sera opérationnel dès 2010.

     Ce projet sûrement très simple pour BrightSource puisqu'il n'y a pas génération de courant, illustre la complémentarité des sources d'énergie entre solaire et gaz naturel. Les 2200 heures d'ensoleillement à 100% qui caractérisent la région, génèreront une large part de la vapeur d'eau nécessaire à l'exploitation du gisement de pétrole californien.

       Rappelons que BrightSource est plus connu pour avoir signé divers projets de génération de puissance électrique auprès des distributeurs d'électricité en Californie ou dans le Colorado (LIRE). L'ensemble représente à ce jour une puissance électrique de 2,6 GW en projet ou en cours de réalisation.

    Le 23 Août 2009

  • Une vision graphique du mix des consommations d’énergies primaires illustre le positionnement relatif des nations

    Une vision graphique du mix des consommations d’énergies primaires illustre le positionnement relatif des nations

      Les consommations en énergie primaire des décennies à venir devront tout d'abord bannir le charbon pour essayer de stabiliser les teneurs en CO2 dans l'atmosphère et se restreindre dans l'utilisation du pétrole devenu plus cher à extraire de gisements offshores profonds ou de sables bitumineux. Chacune des nations devra donc tendre vers un mix de consommation énergétique qui privilégiera un cocktail composé de gaz naturel, de nucléaire, d'hydroélectricité et des diverses formes d'énergies renouvelables en proportions variables selon le choix et les possibilités de chacun des pays. Pour illustrer le chemin à parcourir par chacun, il peut être instructif de représenter les mix de consommations énergétiques en 2008 dans un diagramme ternaire: pétrole, charbon et cocktail d'autres ressources (FIG.).

    Mix-energies-primaires-2008   

      La lecture d'un tel diagramme demande un peu d'entraînement. Il suffit de comprendre qu'en tout point la somme des trois types de variables est égal à 100%. Que les consommations relatives en pétrole de la Russie et de la Chine sont très voisines de 19% et que celles de la Grèce et de l'Arabie Saoudite sont très proches de 60%. Les consommations de charbons de la Grèce, du Japon, de l'Allemagne et des USA sont toutes voisines de 25%, celles de l'Arabie Saoudite et de la Norvège sont nulles. Les consommations en cocktail écologique de la Grèce, de la Pologne et de la Chine sont très faibles (entre 11% et 13%).

     L'éloignement de chacun des points du coin gauche du triangle, qui représente une consommation d'énergie sans pétrole et sans charbon montre le chemin à parcourir. La Chine, la Pologne qui ne veut pas dépendre du gaz naturel russe, la Grèce sont loin du but. Mais ces deux dernières nations européennes devraient profiter de programmes d'aides spéciaux de la part de la Commission pour les aider à rejoindre le coin  du diagramme. On attend toujours, avec peu d'espoir, les programmes de fermetures de centrales à charbon de l'Allemagne, des USA ou du Japon. La grande Bretagne avec son programme nucléaire devrait se diriger dans les décennies à venir en direction du point actuel de la France. Enfin on notera la position idéale de la Norvège, économe en pétrole qu'elle produit. Quand à la Suède et à la France elles devraient élaborer un programme d'éradication d'utilisation du charbon pour se retrouver sur l'axe zéro charbon.

    Le 22 Août 2009

  • Les cours du pétrole à New York rattrapent ceux du Brent à Londres

    Les cours du pétrole à New York rattrapent ceux du Brent à Londres

      Poussés par un retour en faiblesse du dollar, illustrée par la nouvelle baisse de l'indice USDX et par une baisse des importations de brut et de produits pétroliers aux Etats-Unis, les cours du pétrole à New York ont repris près de 7 dollars par baril durant la semaine, atteignant ainsi les plus hauts de l'année à près de 74$/baril. Le spread entre Brent et WTI, étroitement lié à la saturation du marché physique américain par un excès de produits en stock, est pratiquement revenu à zéro (FIG.), annonçant ainsi un retour au premier plan du marché américain. Le jeu spéculatif des traders entre les cours du NYMEX et ceux de l'ICE à Londres semble être d'une grande complexité pour un non initié.

    Cours-BRENT-WTI-2009-08

        Sur le moyen terme, depuis les 35$/baril du mois de Février, la spéculation joue toujours un affaiblissement du dollar et un raffermissement du pétrole, à contre courant de la consommation physique de la ressource toujours aussi déprimée. L'arrivée des premiers ouragans dans les Caraïbes va ajouter la touche d'incertitude nécessaire à une franche réussite de la mayonnaise spéculative.

    Le 22 Août 2009

  • Le raffinage américain va devoir réduire la voilure dans les années à venir

    Le raffinage américain va devoir réduire la voilure dans les années à venir

        La baisse des consommations en produits pétroliers aux Etats-Unis, l'accroissement de la part des biocarburants comme l'éthanol dans les carburants qui a dépassé les 7% de l'essence produite (FIG.), la mise en place probable des droits d'émissions de CO2 qui vont pénaliser financièrement les raffineries, le vieillissement du parc américain constitué de 150 raffineries environ, la concurrence programmée des importations provenant de raffineries "low cost" indiennes ou du Moyen-Orient, tout pousse les opérateurs des raffineries américaines à être pessimistes pour l'avenir.  Une étude de Purvin & Getz prévoit que dans les deux ans à venir 6% de la capacité de raffinage, soit 1,1 millions de barils/jour, devront disparaître nous rapporte la Houston Chronicle. Une étude de Deloitte prévoit pour sa part que 10% de la capacité de raffinage devra être arrêtée dans les années à venir. Ce sont les raffineries les moins modernes et donc les moins rentables qui seront démobilisées en premier. Certains acteurs marginaux dans le raffinage risquent aussi de ne pas tenir le coup. Bien sûr la région de Houston, Texas se sent concernée par ces nouvelles. La baisse régulière tu taux d'utilisation des capacités de raffinage qui était supérieur à 90% durant l'été 2007 et qui est passé maintenant au dessous des 85%, est un indicateur très clair des difficultés rencontrées par cette industrie.

    Ethanol-part-essence-US-2007-2009-05

       La situation en Europe ne semble pas pour l'instant aussi critique ne serait-ce qu'en raison d'une moindre utilisation des biocarburants et de la part des importations de produits russes. Mais la future concurrence des produits raffinés en provenance du Moyen-Orient et la baisse régulière des consommations de carburants en Europe et à l'exportation, devraient à terme produire les mêmes effets de surcapacité de raffinage.

    LIRE l'article de la Houston Chronicle.

    Le 21 Août 2009

  • Photovoltaïque : une stratégie produit du N°1 chinois, Suntech, poussée vers le haut de gamme

    Photovoltaïque : une stratégie produit du N°1 chinois, Suntech, poussée vers le haut de gamme

         La publication des résultats d'activité du N°1 chinois du photovoltaïque, Suntech, durant le second trimestre 2009 illustre la nature général des problèmes posés aux Groupes chinois et la stratégie particulière adoptée par cet industriel pour résoudre ses problèmes.

    1- Les ventes de Suntech sont focalisées sur l'Europe: elles représentaient 84% des ventes au premier trimestre, elles pèsent encore 78% du chiffre d'affaire au second trimestre (FIG.I)

    Suntech-2009-Q2-Europ-share

    2- Dans un marché en surproduction, les prix des modules ou des cellules photovoltaïques s'effondrent. La qualité et les performances du produit sont les seuls arguments qui permettent de se démarquer de la concurrence.

          D'où la stratégie de Suntech de volonté de prise de parts de marché en dehors de l'Europe (Etats-Unis, Chine, Japon) à l'aide de sa nouvelle gamme de produit Pluto dont les performances sont mises en avant. Elle est présentée comme la meilleure dans sa catégorie en Silicium polycristallin, avec un rendement homologué de conversion en module de 15,6%. Suntech revendique par exemple une part de marché en Californie de 25% durant ce dernier trimestre. La bataille commerciale avec First Solar doit être terrible.

        Grâce à cette stratégie Suntech prévoit pour 2009 des volumes de ventes en croissance (FIG.III) qu'il actualise de 800 MW en début d'année à 600 MW aujourd'hui, pour une capacité de production de 1000 MW. Bien sûr cette croissance en volume ne sera pas suffisante pour maintenir le chiffre d'affaires annuel qui devrait plonger d'un quart environ. Mais la rentabilité devrait être assurée grâce à la baisse des prix du silicium et des wafers chinois.

    Suntech-2009-Q2-volumes

            Suntech semble vouloir aborder 2010 avec une capacité globale de production conservée de 1000 MW mais surtout avec 30% de cette capacité dédiée à la production de son produit haut de gamme Pluto (FIG.III).

    Suntech-2009-Q2-Pluto

    CONSULTER la présentation de Suntech du deuxième trimestre.

    Le 21 Août 2009

  • Nissan et la filiale de Shell dans le photovoltaïque vont coopérer sur la charge rapide des batteries EV

    Nissan et la filiale de Shell dans le photovoltaïque vont coopérer sur la charge rapide des batteries EV

    Silicium  L'alliance des cellules solaires et des batteries pour traction est un concept très riche qui débouchera sur une nouvelle vision des véhicules électriques, essentiellement mus à l'énergie solaire. C'est une alliance naturelle qui modifiera en profondeur l'équation des transports. La transformation directe de la lumière en électricité avec des rendements compris entre 10% et 20% est un merveilleux phénomène, commun pour un module photovoltaïque, mais inégalable à ce jour par n'importe quel système biologique conduisant à n'importe quelle forme de biocarburant (LIRE). Il n'y a pas photo! L'arrivée du moteur électrique dans les transports incite tout naturellement à faire immédiatement appel au concours du photovoltaïque, source non polluante d'énergie électrique.

    C'est donc sur ce sujet, avec l'aide du Ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie nippon, que Nissan et Showa Shell vont coopérer pour mettre au point un système de charge rapide pour batteries de traction à l'aide de modules solaires en tampon avec le réseau. Ce concept devrait permettre d'accéder à des modes de charge rapide sans trop solliciter le réseau. Rappelons que par l'intermédiaire de sa filiale japonaise, Showa Shell, le pétrolier Shell possède de grosses ambitions dans le photovoltaïque avec sa technologie CIS (Diséléniure de Cuivre et d'Indium).

    LIRE le communiqué de Nissan

    Le 20 Août 2009