Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • BP fringuant dans le pétrole, semble plutôt ramer dans les énergies renouvelables

    BP fringuant dans le pétrole, semble plutôt ramer dans les énergies renouvelables

                          Les résultats du deuxième trimestre de BP sont dans la ligne de ceux du trimestre précédent avec de bonnes performances en volumes dans l'extraction du pétrole et du gaz qui dépasse, hors filiale russe TNK-BP,  les 3 millions de barils équivalent pétrole par jour pour le troisième trimestre consécutif, malgré la crise et les restrictions de productions OPEP (FIG.). Dans l'aval, le raffinage à plus de 2,2 millions de barils par jour se tient également très bien. Mais les résultats de BP dans les énergies renouvelables qui sont consolidés avec les résultats du Siège, semblent beaucoup moins brillants.

    • Dans le solaire les ventes de BP Solar sur le semestre en net retrait, n'atteignent que les 42 MW contre 73 MW un an auparavant. BP mentionne un accord avec RGE en Allemagne pour la réalisation d'une centrale photovoltaïque.
    • Dans l'éolien la puissance installée reste inchangée par rapport à celle du premier trimestre à 672 MW.
    • BP ne dit mot de son alliance avec Verenium dans les biocarburants de deuxième génération.
    • Il mentionne par contre que la filiale commune avec Rio-Tinto, Hydrogen Energy, qui doit produire en Californie, de l'électricité à partir de coke de pétrole et de charbon selon un procédé IGCC équipé de capture de CO2, gaz utilisé pour l'amélioration de l'extraction pétrolière (EOR), a reçu une subvention de 308 millions de dollars de la part de l'Administration US.

    Productions-2006-2009-T2 

                   Ces résultats illustrent, malgré leurs énormes ressources financières et humaines, les difficultés qu'éprouvent les grosses pétrolières et leurs Etats Majors pléthoriques à gérer ces entreprises des énergies renouvelables aux profils de Start-up.

    LIRE le rapport BP du T2 2009

    Le 28 juillet 2009

  • Des chercheurs japonais associent un électrolyte organique et un électrolyte aqueux pour former un accumulateur Lithium-air

    Des chercheurs japonais associent un électrolyte organique et un électrolyte aqueux pour former un accumulateur Lithium-air

                     Les systèmes électrochimiques fonctionnant avec une électrode métallique et l'oxygène de l'air sont bien connus. Parmi les exemples les plus élaborés citons les systèmes air-zinc qui utilisent des solutions alcalines comme électrolyte dans lesquelles les produits de la réaction de décharge que sont les zincates Zn(OH)42- et l'ion hydroxyle, sont solubles. Dans le cadre des systèmes Li-Air  qui fonctionnent en milieu organique la réaction est rapidement stoppée par l'insolubilité des oxydes de lithium. Les chercheurs de l'AIST japonais (National Institute of Advanced Industrial Science and Technology), organisme qui travaille en relation avec les grandes industries japonaises et forme les futurs cadres de ces industries, ont repris le sujet. L'AIST est une sorte CNRS qui travaillerait en relation avec les industries sur des objectifs très concrets et dont les Attachés quitteraient le CNRS pour suivre et développer leur Projet dans l'Industrie, pour devenir ensuite les dirigeants de ces Groupes. La fin du pantouflage des énarques incompétents, anciens chefs de cabinets ministériels, et du statut de Chercheur à Vie! Totalement ICONOCLASTE! Impensable chez nous! La CGT et le MEDEF voteraient contre.

                      Ils semblent avoir réussi à coupler deux demi-cellules l'une en solvant organique dans laquelle se décharge le Lithium et l'autre en milieu aqueux à base de lithine (LiOH) dans laquelle fonctionne une électrode à oxygène (FIG.), grâce à une séparation permsélective aux ions Li+ constituée d'un oxyde solide le LISICON qui est un oxyde de Lithium, de Zn et de Germanium proche de la composition Li2ZnGeO4

    Lithium-air process

                      Pour qu'un tel système arrive à fonctionner dans une configuration batterie, dans des conditions réelles d'application, il est nécessaire que l'électrolyte solide, d'une épaisseur la plus faible possible, présente durablement une parfaite sélectivité aux ions Li+ et ne laisse passer aucun anion ou molécule d'eau lors de la charge.

                       Dans une configuration pile au Lithium mécaniquement rechargeable, il serait nécessaire de vidanger la solution concentrée de lithine et de la remplacer par une nouvelle plus diluée et de changer la cassette de lithium métallique. Une activité industrielle en parallèle serait chargée de convertir à grand frais la lithine en lithium métallique (FIG.II).

    Lithium-air-pile

    LIRE un papier de l'AIST sur le sujet.

    Le 28 Juillet 2009.

  • Un évènement: Nissan va présenter son premier véhicule électrique au Japon

    Un évènement: Nissan va présenter son premier véhicule électrique au Japon

                       Cérémonie en grande pompe en perspective chez Nissan qui annonce la future présentation de son premier véhicule électrique le 2 Août à Yokohama, lieu où se trouve le Siège Social du Groupe. Cette première voiture sera commercialisée en 2010 au Japon et aux Etats-Unis. Le constructeur révèle qu'elle va être équipée d'un puissant moteur électrique de 80 kW conférant au véhicule de bonnes capacités d'accélération, le tout alimenté par une batterie de type Lithium-Ion polymère d'AESC de 24 kWh, logée sous le châssis du véhicule. Equipée d'un dispositif de récupération d'énergie à la décélération et au freinage, la voiture aura une autonomie de 160 km. Grâce à un dispositif de communication avec un centre de données, le conducteur pourra connaître à tout moment l'autonomie de son véhicule et les possibilités de recharge.

    Mitsutest                    Il semble donc que Nissan ait fait, pour le lancement de sa technologie électrique, le choix  d'un véhicule assez élaboré destiné dans un premier temps à une clientèle aisée, approche marketing très japonaise. Elle se démarque de celle de Mitsubishi qui propose avec le modèle i-MiEV un véhicule urbain assez fun (FIG.), équipé d'un moteur de 47 kW et d'une batterie de 16 kWh pour la même autonomie. La démarche de Mitsubishi semble être plus dans l'air du temps, mais seuls les résultats des ventes jugeront de la perspicacité des démarches marketing des deux Groupes. Il faudra également attendre les modèles de RENAULT qui seront plus spécifiquement orientés vers un marché européen moins guindé.

                        Ne vous y trompez pas! Il y a dans ces démarches des deux industriels nippons l'amorce d'un profond bouleversement énergétique qui tout au long de ce siècle va voir l'électricité peu à peu se substituer aux carburants d'origine pétrolière. Pour cela de nombreux progrès dans l'efficacité énergétique des véhicules, par réduction de la masse en particulier avec l'adoption de composants en fibres de carbone, et dans le stockage de l'énergie électrique embarquée, participeront à cette révolution inéluctable.

    Remarque: la batterie de la plateforme Nissan présentée à la Presse comportait 48 modules en série de 500 Wh. Chaque module de 7,2V, 70 Ah étant constitué de quatre éléments de 35 Ah en configuration 2S2P.

    Nissan-modules

    LIRE le communiqué de Nissan et les détails des fonctionnalités du véhicule.

    Le 28 Juillet 2009

  • La spéculation semble avoir laissé tomber provisoirement le maïs américain, se focalisant sur le pétrole

    La spéculation semble avoir laissé tomber provisoirement le maïs américain, se focalisant sur le pétrole

                                  Que de bêtises avons nous lues, sur bien des blogs et autres rapports d'officines, sur les méchants paysans américains affamant les populations des pays en voie de développement pour égoïstement produire du maïs destiné à la production d'éthanol. La galette de maïs mexicaine devint hors de prix. Une large bouffée d'antiaméricanisme primaire, rendue possible par une spéculation tous azimuts, durant le printemps et l'été 2008, se répandit dans les milieux anarcho-écolos. José le destructeur des Mc Donalds l'avait bien dit!  Que de bêtises sur un soi-disant peak-oil, que de courbes de consommations d'énergie à la croissance parabolique annonçant la pénurie inéluctable et imminente. Puis soudain, vint la crise! Financière, incomprise, tout d'abord, puis économique, beaucoup plus profonde, fortement liée à une demande de consommation de biens moins obséquieux, à la mise en évidence d'un pouvoir d'achat dégradé pour un large pan des populations laborieuses et vieillissantes subitement sevrées de prêts à la consommation, besoin de biens plus basiques, rejet des Marques affabulatrices, sensibilité des nouvelles générations à l'impact de leurs choix sur le monde. Ensemble détonant, conduisant à une pénurie d'offre de produits plus simples, plus dépouillés, correspondant à une demande nouvelle, indicatrice de l'élargissement du phénomène de Seconde Transition Démographique.

    Mais-essence-mai-juillet-2009 

                     Mais l'appât du gain de certains n'a bien sûr pas disparu, les mécanismes d'avant la crise sont toujours aussi vivaces. Alors au mois de Mai, dans un climat de demande déprimée, les cours des commodities sont repartis à la hausse. Le CRB Reuters-Jefferies index, panier de la ménagère de commodities, s'est apprécié de 20% en cinq semaines, portant le baril de pétrole à 72$ le baril, l'essence à New York à 86$ le baril et le maïs à 450 dollars les 5000 boisseaux sur le Chicago Board Of Trade. Mais à partir de la mi-juin ce mouvement de hausse purement spéculatif, sur une amorce de stabilisation du dollar s'est essoufflé et les cours des commodities se sont repliés, le pétrole revenant vers les 60$/baril. Depuis la mi-juillet les chemins entre produits pétroliers et maïs ont divergé (FIG.). Les cours du maïs, abandonnés par la spéculation sur des nouvelles de récoltes record, ont poursuivi leur baisse, perdant 25% de leur cote en un mois. Par contre, les cours des produits pétroliers repris en main par les financiers sont repartis sur une tendance haussière. Défiance envers le Président Obama dont l'idéologie irait parfois à l'encontre des profits de ces milieux et favoriserait l'affaiblissement du dollar?

                         Ce désintérêt de la spéculation pour le maïs, tout comme son désintérêt pour le gaz naturel devant des volumes de production importants, entraînent une baisse des cours des commodities favorables aux producteurs d'éthanol. On a vu ainsi le cours d'Archer Daniels (ADM) se valoriser de plus de 5% à plus de 30$ en fin de semaine dernière. De plus en plus de personnes raisonnables affirment vouloir juger les biocarburants sur leurs performances mesurées économiques et écologiques réelles et non pas sur des chiffres faux qui circulent dans les salons écolos. Réaction contre cette tentation de vouloir brûler les Dieux encensés la veille et contre cette démarche irrationnelle faite d'émotions et animée par des gourous souvent incultes. 

    Le 27 Juillet 2009.

  • Quelques projets et réalisations dans le charbon en avant-première de Copenhague

    Quelques projets et réalisations dans le charbon en avant-première de Copenhague

                          Pendant les blablas préparatoires de la réunion de Copenhague sur le réchauffement climatique, la vie continue et certaines nations élaborent de fastueux projets pour brûler toujours plus de charbon. C'est le cas du Sud-africain Eskom qui après avoir abandonné son projet de centrale nucléaire trop dispendieux, envisage de construire une troisième centrale électrique au charbon de 4800 MW. Les antinucs vont pouvoir se réjouir de la bonne nouvelle, cela va générer dans les 4 millions de tonnes de CO2 de plus par an (1 TWh = 1 million de tonnes de CO2).

                          De son côté la Corée du Sud, pour on ne sait quelle obscure raison, veut se lancer dans un projet de type Fischer-Tropsch qui produirait annuellement à partir de charbon, dès 2018, dans les 200 mille tonnes par an de produits chimiques et 6,3 millions de barils d'essence. Dans ce cadre là, le grand groupe de métallurgie coréen Posco s'associerait à SK Energy pour industrialiser une unité de Syngas (CO + H2) qui permettrait de s'affranchir de l'importation de GNL.

                         Le japonais J-Power vient d'annoncer qu'il allait démarrer la production d'électricité avec sa deuxième tranche au charbon de 600 MW de la centrale d'Isogo, près de Yokohama.

                          Enfin, côté chinois, le ralentissement dans la production d'électricité n'était que provisoire. Shenhua le premier producteur de charbon en Chine annonce que ses ventes de Juin, à 22 millions de tonnes, sont en augmentation de 17%. Les petites mines concurrentes, repartent toutes rapidement en production, en prévision d'une forte demande.

                         Quoiqu'on en dise, malgré la crise, les émissions de CO2 ont vraiment de beaux jours devant elles. Les cours du charbon sur le port australien de Newcastle se sont stabilisés au dessus de 70 $ la tonne, assurant ainsi une bonne rentabilité aux opérations d'extraction charbonnière.

    Charbon-newcastle-2009-07 

    Le 25 Juillet 2009

  • Les résultats trimestriels du chinois LDK Solar illustrent la rapidité de la baisse des prix des wafers de silicium

    Les résultats trimestriels du chinois LDK Solar illustrent la rapidité de la baisse des prix des wafers de silicium

                  Le chinois LDK Solar est un des grands fabricants de wafers de Silicium du monde. C'est le fournisseur important pour un large pan de la filière photovoltaïque utilisant du silicium polycristallin. L'annonce d'une première estimation des résultats du deuxième trimestre fait apparaître une prévision de Chiffre d'Affaires en fort retrait par rapport au trimestre précédent, malgré un accroissement des volumes commercialisés. Elle illustre les difficultés de la filière provoquées par une baisse incessante des prix.

                   Cette chute est parfaitement bien illustrée par l'évolution trimestre après trimestre du ratio Chiffre d'Affaires sur volumes de wafers vendus (FIG.). Il était de plus de 2$ par Watt en début de 2008 avec un ratio de 1,96 $/watt pour la totalité de l'année 2008. Il vient de passer au dessous d'un dollar/Watt au deuxième trimestre de cette année.

                  Ces phénomènes de baisses (ou de hausses) des prix très rapides et de grande ampleur sont caractéristiques des marchés OEM de composants électroniques ou électriques banalisés, très sensibles aux capacités de productions rapportées à la demande du moment. Cette industrie a sous estimé l'agressivité des technologies en couches minces, moins onéreuses, qui prennent des parts de marché dans un climat d'affaires globalement déprimé.

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    LIRE le communiqué de LDK

    Le 24 Juillet 2009

  • EDF EN choisit la technologie photovoltaïque la moins chère du moment pour son développement en France

    EDF EN choisit la technologie photovoltaïque la moins chère du moment pour son développement en France

    FirstSolar                             Le Député Poignant l'avait bien dit: tout en France sauf des modules photovoltaïques à base de tellurure de Cadmium (CdTe) parce que le Cadmium est un métal lourd dont les sels peuvent provoquer, à fortes doses, des lésions irréversibles au rein et parce que le Tellure, de la famille du Soufre et du Sélénium, est un élément rare (LIRE). Ni le Ministère de l'Industrie, ni EDF EN n'ont dû lire le rapport puisque c'est FirstSolar le leader américain et mondial des modules en couche mince au CdTe qui vient d'être choisi pour venir s'implanter en France, avec une usine de 100 MW. La raison principale: le prix de revient très bas des produits faisant appel à cette technologie parfaitement maîtrisée. FirstSolar se targue de pouvoir faire descendre le prix de revient de ses modules à 0,93 $ le watt ce qui lui permet de peser sur les prix de Marché tout en restant profitable et en mettant ses concurrents dans le rouge. FirstSolar possède des unités de production aux Etats-Unis, en Allemagne et en Malaisie. Cette technologie présente de nombreux autres avantages en particulier celui d'être plus efficace que d'autres en lumière diffuse (LIRE) ce qui est très apprécié des opérateurs. Tout cela explique que FirstSolar est aujourd'hui le N°1 mondial du photovoltaïque, ce qu'il revendique, avec une capacité globale de production de l'ordre d'un GW.

                               Le deal entre EDF EN et FirstSolar repose sur une participation importante (50%) du premier à l'investissement en échange d'un accord de fourniture exclusive à long terme (10 ans) et sûrement à des prix très étudiés. Un tel accord mettra EDF EN en très bonne position pour challenger ses concurrents sur des appels d'offres de fermes solaires en Europe. Il permet d'autre part à FirstSolar d'accroître ses capacités mondiales de production à moindre coût. Le site choisi pour l'implantation de l'usine en France n'a pas été dévoilé.

    LIRE le Communiqué commun d'EDF EN et de FirstSolar.

    Le 23 Juillet 2009

  • Europe: la reprise économique compromise par de faibles entrées de commandes à l’industrie

    Europe: la reprise économique compromise par de faibles entrées de commandes à l’industrie

                           Le mirage de la reprise économique en Europe vient de se brouiller un peu plus avec des statistiques d'entrées de commandes à l'industrie au mois de Mai toujours sur le déclin. Eurostat, pour un indice 100 en 2005, publie des entrées de commandes corrigées des variations saisonnières à l'indice 83 pour la Zone Euro (FIG.), avec des scores de 73 pour l'Espagne, de 83 pour la France et de 85 pour l'Allemagne. Ces chiffres rendent bien hypothétique une éventuelle reprise d'ici à la fin de l'année, même si la santé des banques d'affaires américaines, financée par la spéculation, va beaucoup mieux.

                           Il est difficile d'admettre une sphère financière en bonne santé à côté d'un monde industriel en état délabré. Le déphasage temporel entre les deux mondes date du tout début de la crise, mais il n'est peut-être maintenant dû qu'au hasard. En effet la crise industrielle semble bien plus profonde qu'il n'y paraît. Crise d'adaptation de l'offre produit à une demande en pleine mutation. Demande plus impliquée par l'impact de ses choix sur le monde pour les nouvelles générations, moins dépensière pour les générations vieillissantes aux revenus limités et au capital largement écorné par les crises boursières.

    Entrées-commandes-2009-05 

    Le 23 Juillet 2009.

  • En raison de la mévente de son gaz, Gazprom pourrait repousser le projet Shtokman

    En raison de la mévente de son gaz, Gazprom pourrait repousser le projet Shtokman

    Shtokman                        Il avait été mentionné ici combien étaient médiocres les performances des ventes de gaz russe en cette année 2009 (LIRE) avec des chutes d'exportations de 55% et la perte par la Russie de sa place de N°1 mondial du gaz naturel au profit des Etats-Unis. La crise économique, le comportement puéril des autorités politiques russes vis à vis de l'Europe, auront montré qu'il faut toujours respecter un client, même quand la demande est forte. Cette contre performance fait gamberger Gazprom qui vient d'annoncer, d'après le Dow Jones Newswires, qu'il pourrait éventuellement repousser le projet Shtokman en fonction de l'évolution des marchés. Rappelons que ce projet mené avec Total et Statoil Hydro prévoit de produire à la fois du gaz naturel acheminé par le réseau de gazoducs russes mais aussi, dans une deuxième étape, du GNL pour les marchés plus lointains.

                            Le gaz naturel n'est plus un produit rare, les producteurs doivent apprendre à lier des relations client-fournisseur de qualité pour s'assurer de débouchés suffisants à leurs désirs de production. Les contraintes sur les rejets de CO2, la complémentarité des centrales au gaz avec les énergies renouvelables sont de bonnes opportunités pour voir se développer le marché du gaz naturel, aux dépens de celui du charbon, dans la génération mondiale d'électricité.

    Le 22 Juillet 2009

  • Renault-Nissan délocalise l’assemblage batterie de ses futurs EV … en Europe.

    Renault-Nissan délocalise l’assemblage batterie de ses futurs EV … en Europe.

    Laminated-cell                         Le communiqués de presse de Renault-Nissan, imprégnés de l'esprit du rusé Carlos G., poussent parfois le bouchon un peu loin: affirmer vouloir transformer le Portugal en "EV Eco-Vallèe de l'Europe" n'est-ce pas un peu trop emphatique? Surtout pour une usine de 200 employés.

                             Pour éviter bêtement de recopier le Communiqué de Presse et essayer de comprendre ce que veut faire l'Alliance R-N dans ce domaine il est nécessaire de connaître la gamme opératoire de fabrication d'une batterie d'accumulateurs de type Li-Ion "laminated" polymère. Tout commence par la production d'éléments (cells) plats qui utilisent comme enveloppe extérieure un film métallisé d'Aluminium  laminé avec plusieurs couches de divers polymères et qui est thermosoudé. Cet élément de base qui contient l'essentiel du know-how est produit au Japon. AESC avait présenté en 2008 un élément de 13Ah, de 527g. La deuxième étape consiste à assembler plusieurs de ces éléments plats en modules, on peut supposer que c'est un assemblage en parallèle destiné à obtenir un objet de deux kilogrammes environ et d'une cinquantaine d'Ah de capacité. Il est probable que cette étape sera réalisée dans les usines japonaises, en raison de la nécessité d'utiliser des éléments homogènes en capacités pour les assembler en modules. Enfin la dernière étape consiste à assembler ces modules en batterie constituée de modules connectés en série, d'un ensemble d'électronique de puissance et d'équilibrage des modules, de divers systèmes de sécurité électrique et thermique, de l'intelligence de la batterie, chargée de mettre en mémoire l'historique du produit et de dialoguer avec l'extérieur, de connecteurs de puissance et de courants faibles, des organes de régulation thermique et enfin du coffre batterie qui assure l'intégrité physique du produit placé le plus bas possible, sous le châssis du véhicule.

                         C'est probablement, à mon avis, cette troisième étape d'assemblage en batterie qui demande beaucoup de main d'oeuvre, rare et chère au Japon, qui sera délocalisée vers les centres de distribution des produits. L'Alliance, à peu de frais, peut ainsi argumenter auprès des diverses autorités politiques locales que sa technologie est créatrice localement de greenbusiness. Le Portugal et la Grande-Bretagne dans l'usine Nissan de Sunderland, ont été à ce jour choisis par Renault-Nissan pour assembler localement ces batteries des prochains véhicules électriques.

    LIRE le communiqué de Renault-Nissan.

    Le 22 Juillet 2009