Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Mieux vaut bien brûler du gaz que mal du charbon! Un dicton toujours vrai.

    Mieux vaut bien brûler du gaz que mal du charbon! Un dicton toujours vrai.

        Dans le domaine de l'énergie il est parfois difficile d'éviter les pièges tendus par de rusés professionnels qui vous parlent de façon abusive de "Clean Coal" (charbon propre?) ou de Captage et Séquestration de CO2 (CCS) mais sans très bien préciser la part de ce captage qui bien sûr, par omission, est supposé total par le lecteur et qui n'est en fait, pour l'instant, qu'une boucle de test en parallèle avec le flux principal d'émissions de gaz et qui ne capte que 50% à 80% du CO2 de cette dérivation minoritaire. Miroirs aux alouettes bien compréhensibles de la part de professionnels dont c'est le métier de vendre du charbon ou des installations qui l'utilisent et qui devinent de mauvais jours à venir pour leur job.

       Alors pour éviter ces pièges de propagande, que l'on nomme pudiquement communication, il est nécessaire de revenir à des données de bases très simples qui permettent de faire la part des choses entre slogan et réalité physique.

        La combustion complète du charbon peut se résumer pour l'essentiel à la réaction de formation du CO2:

    C + O2 ——> CO2 . Cette réaction génère 9,1 kWh d'énergie thermique par kilogramme de Carbone, nous dit la thermodynamique. Mais si l'on veut focaliser la question sur les émissions de CO2 on constate, en divisant cette valeur par le ratio des masses moléculaires CO2/C =3.67, que cette réaction produit 2,48 MWh de chaleur par tonne de CO2 émise. Les centrales au charbon modernes, avec des températures d'eau supercritiques supérieures à 566°C arrivent à présenter des rendements énergétiques de 40% à 45%, ce qui conduit à des émissions de CO2 de l'ordre de 900kg à une tonne de CO2 par MWh électrique produit (FIG., courbe rouge).

    Centrales-charbon-gaz  

      Pour augmenter les rendements des centrales au charbon, il est nécessaire d'adopter un procédé plus complexe: l'IGCC qui au préalable va utiliser le charbon pour produire de l'hydrogène (gazéification intégrée) et ce gaz va alimenter une turbine à haute température et une chaudière dans un cycle combiné. Il est possible ainsi d'espérer des rendements énergétiques supérieurs à 50%. Les rejets vont alors tendre vers les 700 kg de CO2 par MWh. On s'aperçoit ainsi que les procédés dits "Clean Coal" qui essaient de descendre le long de la courbe rouge ne sont pas si propres qu'on voudrait le faire croire. Il reste alors à vendre le captage et la séquestration en option qui au niveau du mélange CO2 + H2 viendra un jour capter une partie du CO2. Mais il faudra utiliser de l'énergie pour actionner cette boucle de captage et de séquestration, ce qui fera chuter les rendements globaux par tonne de charbon. Le procédé présentera donc un coût additionnel financier et énergétique. Les progrès sur cette courbe rouge seront donc longs et fastidieux.

    La combustion complète du gaz naturel composé essentiellement de méthane peut s'écrire:

    CH4 + 2 O2 ——-> CO2 + 2 H2O dont l'enthalpie de réaction est de 9,95 kWh par m3 de gaz méthane et donc de gaz CO2. En masse de CO2, cette réaction libère donc 5,065 MWh thermiques par tonne de CO2 produite.  La combustion du gaz naturel produit DEUX FOIS PLUS D'ENERGIE que celle du Carbone par tonne de CO2 émise, nous dit la thermodynamique. Deux centrales présentant des rendements énergétiques identiques, l'une au gaz, l'autre au charbon, cette dernière émettra deux fois plus de CO2 que la première.

       Il y a là un avantage décisif pour l'utilisation du gaz naturel comme combustible dans les centrales électriques à flamme, si l'humanité veut limiter ses émissions de GHG. Mais le gaz possède également la propriété de pouvoir alimenter des turbines à très hautes températures. Elles peuvent atteindre les 1600°C à l'entrée des gaz dans la chambre de combustion et les japonais ont un programme de travail sur des matériaux qui permettraient d'atteindre les 1700°C. Des rendements supérieurs à 60% sont déjà annoncés pour les produits en cours de développement par MHI (Série J). Siemens, GE et Alstom présentent également des équipements de la classe 60% de rendement. Ces centrales à gaz de nouvelle génération ne vont donc rejeter que dans les 330 kg de CO2 par MWh, avec un objectif à quelques années d'atteindre les 300kg.

      Il apparaît ainsi, grâce à ces calculs très simples, que l'acte écologique le plus censé, celui qui devrait être programmé dans tous les pays du monde où sont mises en oeuvre de vieilles centrales au charbon, serait d'élaborer des plans pluriannuels pour approvisionner du gaz naturel et remplacer ces centrales les plus vétustes par des centrales à gaz à cycle combiné du dernier cri. Les émissions de CO2 en suivant la flèche bleue de la FIGURE seraient réduites par trois ou quatre selon la vétusté de l'installation à détruire. Tel est l'enjeu. En France, EDF est en train de réaliser une opération de ce genre en remplaçant des centrales au fioul par des centrales à gaz à la centrale thermique de Martigues. Elles seront opérationnelles en 2012. Mais bien d'autres "tromblons" des anciens Charbonnages de France, à Gardanne ou ailleurs mériteraient une telle transformation. La centrale EDF de Cordemais entre Nantes et Saint Nazaire, la plus polluante de France, mériterait elle aussi que soit envisagé un tel rétrofit.

      Les réserves de gaz dans le monde qui profitent de développements récents lés à l'accroissement des prix l'énergie, sont en croissance. Elles ont atteint 185 mille milliards de m3 à la fin de 2008 nous informe BP. Les Etats-Unis sont devenus le premier producteur mondial devant la Russie, l'Iran possède d'immenses ressources inexploitées qu'elle partage, en large partie, avec son voisin le Qatar. Les continents Nord et Sud américains, le Moyen-Orient, l'Australie, l'Asie du Sud Est, l'Afrique et l'Europe possèdent d'importantes réserves de gaz naturel qui alimenteraient sans problème de nouvelles centrales.

        Le charbon et les divers lignites sont les ressources énergétiques les plus polluantes, elles sont trop largement utilisées dans le monde. Je ne sais quelle catastrophe écologique il faudra attendre pour que les Politiques décident, enfin, d'élaborer un plan mondial d'énergie sans charbon. Dans tous les débats écologiques sur les problèmes d'efficacité énergétique, un paramètre essentiel est régulièrement oublié, c'est la vitesse de transformation indispensable qui ne peut pas être atteinte avec les seules actions sur les applications (transport, efficacité énergétique domestique, chimie, etc.). Cette vitesse de réduction des émissions des GHG ne sera atteinte qu'en programmant des actions d'envergures sur la génération de l'énergie électrique et en mobilisant sans attendre le nucléaire, le gaz naturel et l'hydraulique.

       La France devrait élaborer un plan de démantèlement de toutes ses centrales au charbon et demander à ses homologues européennes d'en faire autant. La Grande-Bretagne semble avoir esquissé un tel plan, cependant son échéance à 2030 semble bien lointaine et assez floue (LIRE). Le réchauffement de la planète risque de ne pas attendre.

    Le 20 Juillet 2009.

  • La spéculation sur le pétrole joue l’arrivée des ouragans sur le Golfe du Mexique

    La spéculation sur le pétrole joue l’arrivée des ouragans sur le Golfe du Mexique

                               Un baril de pétrole à New York qui prend Vendredi deux dollars en une heure, à la veille du week-end, sur des indicateurs un peu plus favorables dans l'immobilier américain traduit le climat de spéculation qui entoure les cours du pétrole. Tout le monde sait que la consommation ne va pas repartir comme en 14, tout le monde à bien conscience que l'OPEP possède de larges capacités de production mobilisables et que le marché physique est déprimé. Mais qu'à cela ne tienne, les hedgers encouragés par une légère poussée de faiblesse du dollar rejouent la hausse, les professionnels stockent dans un marché qui s'est remis en contango favorable à la spéculation, les stocks américains croissent, avec au moins 140 millions de barils en trop…tout se passe comme si, sans grand risque, la spéculation jouait l'arrivée des ouragans sur le Golfe du Mexique dans les semaines à venir. Le Jackpot!

    Cours-USA-récents-2009-07 

    Les stocks de produits pétroliers croissent de façon monotone depuis le début de l'année

    Stocks-produits-US-2009-07  

    L'accentuation du contango (courbe bleue) ne peut qu'encourager à stocker des produits:

    Contango-2009-07 

    Le 19 Juillet 2009

  • Le « profit warning » de Q-Cells illustre les difficultés des industries allemandes du photovoltaïque

    Le « profit warning » de Q-Cells illustre les difficultés des industries allemandes du photovoltaïque

                       L'Allemand Q-Cells membre du TOP 3 des industries du photovoltaïque dans le monde vient de publier un avertissement sur résultats au deuxième trimestre qui malheureusement était attendu (LIRE). Dans un Marché en plein chamboulement qui a connu successivement la crise financière, l'arrêt brutal des subventions espagnoles, la pénurie de crédits et surtout la formidable accélération chinoise et taïwanaise, la mise à jour de larges surcapacités de production a engendré une rapide chute des prix du Silicium, des wafers, des cellules et des modules. Les produits à base de Silicium polycristallin, point fort de Q-Cells, se sont également trouvés concurrencés par les produits issus des techniques en couche minces, moins performants mais beaucoup moins onéreux.

                       Le désarroi de Q-Cells qui vient d'ouvrir de nouvelles unités de production en Malaisie est illustré par son incapacité de chiffrer son activité pour 2009. Pour quantifier la gravité du problème et les errements précédents de la profession il suffit de suivre dans le temps, le ratio Chiffre d'Affaires (Meuros) / Productions de cellules (MW) qui est globalement indicatif du CA en euros par Watt produit (FIG.).

    Q-Cells-CA-par-watt-2009-Q2 

                  On peut constater que dans les années 2005, 2006, 2007 et même 2008 (durant la première partie de l'année), le CA/Watt, en contradiction avec toute courbe d'expérience qui aurait dû voir lentement décroître ce ratio, a connu une croissance anormale d'un business largement subventionné et artificiellement maintenu en surchauffe. Il faut maintenant déchanter, le temps n'est plus hélas! Le cours de l'action Q-Cells à 10,75 euros Vendredi avait encore perdu 15% dans la semaine.

                 En raison de l'inertie d'investissements en cours en particulier en Asie, les surcapacités de production mondiales vont se poursuivre en 2010, 2011 et même 2012 (LIRE). Il faut donc s'attendre à de dures remises en question dans l'industrie du photovoltaïque mondial, en particulier en Europe.

    VOIR les premiers chiffres de Q-Cells pour le T2

    Le 19 Juillet 2009

  • Un exemple des limites des rapports parlementaires: celui du Député Poignant sur l’énergie photovoltaïque

    Un exemple des limites des rapports parlementaires: celui du Député Poignant sur l’énergie photovoltaïque

                       Nos parlementaires dans un souci de rendre plus efficace leur fonction élective ont décidé de mener des enquêtes relatives à l'implication des organismes financés ou contrôlés par l'Etat dans le domaine des technologies innovantes. Il avait été reporté ici le considérable travail des parlementaires Bataille et Biraux sur les problèmes du captage et de la séquestration du CO2 (LIRE). Mais voila que le Député Poignant vient de présenter à la Commission des Affaires Economiques un rapport sur l'état de l'industrie photovoltaïque française, sur les divers programmes de recherches la concernant et sur la partie législative et règlementaire qui régit cette industrie et ses applications. Ce travail approfondi qui prend en exemple deux politiques européennes voisines  dans le photovoltaïque, l'une allemande réussie et l'autre espagnole complètement ratée, analyse assez lucidement la position de la France dans le domaine. Ce travail présente cependant d'importantes lacunes par une méconnaissance de ce qui se passe dans le domaine au plan mondial et par l'inexistence de toute approche marketing. On y détecte des contre-sens comme "Un marché atomisé qui permet l'insertion des nouveaux entrants"? Oui mais les plus faibles vont disparaître, laminés par la crise de surproduction. Des tableaux qui montrent les 10 plus gros acteurs mondiaux (4 chinois, 2 taïwanais, 2 américains, 1 allemand, 1 japonais) perdre des parts de marché entre 2009 et 2011?? Une ignorance des technologies modernes de production des wafers comme le procédé "string ribbon" d'Evergreen (FIG.), etc.

    Evergreen-string-ribbon-process 

                          Bien sûr, dans sa conclusion le rapport préconise de mener une politique de totale intégration du Silicium aux systèmes clés en main, en passant par des phases pilotes de plusieurs années, en toute ignorance des contraintes économiques de surproduction provoquées par la formidable accélération chinoise et de l'incongruité des rythmes pénards de développement industriels à la française.

                          Il est dommage que le Député Poignant n'ait pas pu se rendre au Japon, à Taïwan et en Chine pour mener à fond son enquête. Pour la partie Marketing il aurait pu commander un travail prospectif auprès de quelque grand Groupe Mondial d'étude de marché qui aurait mis en perspective la complexité du problème et aurait sûrement infléchi ses positions.

                          Après la lecture de ce Rapport d'Information je demeure persuadé que l'avenir de notre industrie dans le domaine du photovoltaïque est dans l'Aval de la filière, au delà de la production des modules, à l'interface entre production d'électricité, sa distribution, son stockage et l'intégration architecturale des modules au sein des paysages français. Le prix des modules asiatiques qui ne va cesser de baisser, ne constituera alors, pour les ensembles domestiques, qu'une faible partie (15 à 30%) du prix de revient.

    LIRE le Rapport d'Information du 16 Juillet 2009.

    Le 18 Juillet 2009.

  • Une majorité de patrons américains est opposée au dispositif de « cap & trade » sur les émissions de CO2

    Une majorité de patrons américains est opposée au dispositif de « cap & trade » sur les émissions de CO2

                       Un sondage réalisé par KRC Research, auprès de 300 dirigeants (Senior Executive) d'entreprises de production américaines au mois de Juin 2009 révèle qu'une bonne majorité d'entre eux est opposée à la mise en place d'un dispositif de cotation et d'échanges de droits d'émissions de CO2 aux Etats-Unis (FIG.). Cette position du management de ces industries permet de prévoir que la loi Waxman-Markey qui détermine la mise en place de ce dispositif de Cap & Trade et qui a franchi de justesse le barrage de la Chambre des Représentants, va rencontrer bien des oppositions au Sénat beaucoup plus républicain.

    Cap-&-trade-KRC

                  Personnellement, je pense que confier à la spéculation un large pan de la politique écologique d'un grand pays comme les Etats-Unis est une très grande bêtise. Les errements spéculatifs des cotations européennes des droits d'émissions de CO2 me confortent dans cette opinion (LIRE). Un système de perception ou d'échange de droits d'émissions, piloté par l'Administration, avec un échéancier sur 10 à 20 ans de progression du prix de la tonne de CO2, donnerait aux industriels qui veulent investir, une visibilité et une base INDISPENSABLES pour optimiser et planifier leurs investissements à long terme.

                  Mais il faut bien alimenter les profits de  JP Morgan Chase et autres Goldman Sachs, même et surtout si l'on se nomme Obama. Le consommateur américain paiera!

    LIRE  un papier tout récent et fort instructif sur l'hostilité nette d'un sénateur démocrate du Nord Dakota au projet Obama de Cap & Trade.

    Le 18 Juillet 2009

  • Les productions européennes de biodiesel ont malgré tout poursuivi leur croissance en 2008

    Les productions européennes de biodiesel ont malgré tout poursuivi leur croissance en 2008

                      Concurrencées par des importations américaines à prix de dumping, entravées par les politiques de go and stop des gouvernements des pays européens, dont les politiques évoluent au gré des opinions écologiques à la mode du moment, les productions européennes de biodiesel  se sont tout de même accrues en 2008 pour atteindre, d'après l'European Biodiesel Board, 5,7 millions de tonnes, ce qui correspond, en unités pétrole, à environ 168 mille barils/jour (FIG.).

    Biodiesel-europe-2002-2009

                         La mise en place de barrières douanières antidumping européennes contre les importations américaines devrait, d'après la profession, soutenir les productions en 2009.

                        Mais le vrai problème des biocarburants pour l'Europe réside dans le fait qu'ils ne disposent pas des surfaces agraires à la taille de leurs ambitions. Pensez que la production de maïs aux Etats-Unis occupe 34 millions d'hectares, les 2/3 de la surface de la France, le pays européen le plus étendu (LIRE). Sur la base d'une production d'huile moyenne de 5000 litres/hectare/an, la production de biodiesel européenne correspond sensiblement à l'exploitation dans le monde de 1,8 millions d'hectares de cultures de produits oléagineux. L'Europe est donc tenue à importer des huiles  de palme de Malaisie et d'Indonésie, si elle désire produire du biodiesel.

                         Ces considérations géographiques élémentaires, sans aller chercher le renchérissement des produits agricoles observé en 2008 et qui n'était que purement spéculatif et non pas dû à une quelconque pénurie de terres arables, montrent que les biocarburants en Europe, quelle que soit la matière première végétale de base, ont un avenir relativement borné. Le rendement énergétique des cultures pour produire des biocarburants qui ne dépasse pas un watt par m2, est trop faible pour l'Europe (LIRE).

    LIRE le papier de l'EBB.

    Le 17 Juillet 2009

  • Nissan annonce avoir lancé les premiers essais de productions d’accumulateurs et de modules compacts dans sa filiale AESC

    Nissan annonce avoir lancé les premiers essais de productions d’accumulateurs et de modules compacts dans sa filiale AESC

    Renault_ze1                        Nissan vient d'annoncer le lancement de pré-productions d'accumulateurs et le modules compacts qui sont utilisés dans l'assemblage de batteries pour ses futurs véhicules électriques. Ces productions sont réalisées dans une nouvelle usine appartenant à AESC filiale commune qu'elle détient avec NEC. La branche batterie NEC TOKIN a normalement en charge la production des électrodes. L'électrode positive est à base de LiMn2O4 qui, en raison de sa tension élevée, permet d'obtenir par la technologie laminée polymère d'excellentes énergies massiques et volumiques. Nissan affirme obtenir dans ses tests de simulations l'équivalent de 100 mille kilomètres parcourus en termes de durée de vie de la batterie. Les premières productions seront cependant modestes puisque Nissan annonce une capacité de production de 13 mille batteries par an au démarrage avec une montée en puissance jusqu'à 65000 batteries dans le courant de 2010.

                     Il est à noter que le mulet ZE Kangoo lancé par Renault (LIRE) n'utilise pas pour l'instant les batteries de Nissan. Le planning est donc très tendu.

                    Si Nissan tient ce planning très agressif, il aura une certaine avance en volumes par rapport à Mitsubishi qui ne planifie avec GS-Yuasa que 20 à 25 mille batteries pour ses productions 2011. Mais la voie suivie par Mitsubishi est peut-être plus classique et donc plus sûre?

    LIRE le communiqué de NISSAN

    Le 16 Juillet 2009

  • L’énergie électrique à la demande, une autre façon de poser l’équation des besoins en énergie pour notre pays

    L’énergie électrique à la demande, une autre façon de poser l’équation des besoins en énergie pour notre pays

    Electricite                 La France, imprégnée de colbertisme centralisateur, a toujours posé ses problèmes de besoins en énergie électrique de façon centralisée et globale. Cette démarche a permis à notre pays de s'équiper d'un parc de centrales nucléaires qui assure aujourd'hui plus de 81% de la génération électrique de notre pays, selon RTE. D'autre part, une partie non négligeable de l'énergie électrique, à hauteur de 12%, provient des centrales hydroélectriques de montagne ou au fil de l'eau, les 7% restants sont essentiellement assurés par des centrales à flamme au charbon héritées des anciens Charbonnages de France ou du vieux parc rénové d'EDF. L'ensemble manque de flexibilité et de réactivité ce qui oblige notre pays, globalement exportateur d'énergie électrique, d'importer en moyenne, aux environs de 1700 MW de puissance électrique fortement carbonée en provenance d'Allemagne, pour assurer les appels de pointes de courant ou les baisses inopinées de production nationale. Il est donc indispensable que le réseau français, trop rigide, gagne en souplesse dans sa génération de puissance électrique et par la même occasion, qu'il mette au rancard ses vieilles centrales au charbon. Cet appoint de réactivité peut être obtenu par des centrales au gaz naturel à cycle combiné couplées à quelques ressources renouvelables éoliennes ou photovoltaïques en nombre limité. Les réalisations en cours de centrales au gaz naturel à cycle combiné par EDF ou par Powéo sont donc une excellente chose pour notre pays.

                     Mais il est une autre façon de poser le problème de ce vaste réseau qu'est le maillage de génération, de distribution et de consommation d'électricité. C'est un ensemble qui n'est pas du tout centralisé et dans lequel chaque cellule de consommation élémentaire, la maison ou l'appartement, peut jouer un rôle important sur la consommation et l'appel de puissance. Notre pays dénombre 27 millions de foyers et 31 millions de logements environ, la différence représentant les résidences secondaires ou inhabitées. De nombreuses équipes de réflexion dans le monde, qui préparent l'avenir considèrent qu'un foyer peut être doté, grâce aux technologies modernes en pleine révolution, de capacités de stockage et de production d'énergie électrique. La maison ou l'appartement pourra alors optimiser sa ressource énergétique: c'est le concept du réseau d'énergie à la demande (on-demand energy network).

                 Je vous propose, pour illustrer ce concept, de faire un petit exercice chiffré concernant la France métropolitaine.

                Notre pays consomme quotidiennement (hors grande industrie) entre 750 GWh au mois d'Août et 1400 GWh l'hiver d'énergie electrique nous informe RTE. Cela représente donc en moyenne entre 28 et 52 kWh par foyer. Nous allons supposer qu'un certain nombre de foyers vont s'équiper d'un moyen de stockage d'électricité (batterie) pour pouvoir assurer 10% d'autonomie de leur consommation hivernale, soit 5 kWh en moyenne. En d'autres termes ces maisons ou appartements pourront en moyenne se déconnecter totalement du réseau durant une ou deux heures par jour l'hiver et près de deux à quatre heures l'été. Si l'on suppose 20% environ des foyers français disposant de ce stockage (dans les 5,4 millions) cela représente une capacité de stockage quotidienne de 27 GWh mobilisable aux heures de pointe. Il faut comparer cette valeur à celle de l'énergie pompée en heures creuses dans les barrages de montagne qui est de 19 GWh par jour en moyenne.

                 Cet exemple simple et bien sûr trop approximatif, montre qu'une capacité de stockage d'énergie électrique raisonnable dans un nombre limité de foyers peut conduire à un accroissement important de la flexibilité de la demande du réseau. Ce report de pointes de puissance se concrétise par une moindre sollicitation du réseau et une moindre utilisation de moyens d'appoint de production hautement polluants.

                 Bien entendu il faut associer à cette capacité de stockage un système de génération photovoltaïque et à la présence éventuelle d'un véhicule électrique qui comportera une batterie d'au moins 16 kWh.

                 La maison ou l'appartement ou l'immeuble se comporte alors, à la fois comme un consommateur, un générateur et un stockeur d'énergie électrique. Il peut élaborer, en dialogue avec le réseau, sa propre stratégie de génération de courant en fonction de la météo, de stockage de complément en heure creuse, d'effacement en heure de pointe en fonction de la saison, de consommation du véhicule électrique et prendre en compte l'absence des habitants durant une plus ou moins longue période, etc., c'est l'énergie à la demande.

              La mise en place d'un tel système complexe hautement décentralisé doit être élaborée au niveau national, par la publication de normes et de règlements, la mise en place d'une politique tarifaire incitative et le lancement d'un grand projet industriel et commercial associant les acteurs du marché de l'énergie électrique (distributeurs, industries de l'électrotechnique et des batteries). La France dispose de toutes les compétences intellectuelles et industrielles pour mener à bien un tel projet sur plusieurs décennies.

    Les enjeux sont simples, ils peuvent se résumer ainsi:

    • rendre les plus constants possible les appels de courant à l'échelle de la journée,
    • s'affranchir des importations de courant en provenance d'Allemagne,
    • participer au démantèlement des centrales au charbon en Europe,
    • devenir un gros exportateur d'énergie électrique décarbonée en Europe,
    • assurer les besoins d'énergies pour les futurs véhicules électriques (15 GWh/jour par million de véhicules)
    • réduire la facture énergétique et les taxes carbone de chaque citoyen.

    Le 16 Juillet 2009

  • L’Université de Berkeley prévoit un futur radieux pour la voiture électrique

    L’Université de Berkeley prévoit un futur radieux pour la voiture électrique

                      Une étude de l'Université de Californie de Berkeley qui compare les avantages respectifs de la voiture à moteur thermique, de la voiture hybride et de la voiture 100% électrique conclut à un avantage définitif de cette dernière en termes de coûts de fonctionnement, en prenant comme modèle le schéma de Better Place de location de batteries interchangeables dans des stations services dédiées.

    Cette étude part des hypothèses suivantes:

    • Pour 100 miles d'autonomie il faut équiper le véhicule électrique d'une batterie de 20 à 22 KWh
    • Le prix de la batterie ira en décroissant au cours du temps et sera de 500 $/kWh en 2012, ce qui fait un coût d'amortissement sur 3000 cycles de charge complète de 6 cents/mile.
    • L'électricité coûtera 2 cents/mile
    • L'amortissement des stations de rechange des batteries reviendra à 1 à 2 cents/mile
    • Les prix du pétrole selon le scénario de base de l'EIA variera de 100$/baril en 2015 à 120$/baril en 2030 (FIG. courbe jaune).

    Berkeley-2010-2030-fueling-cost2 

                   Elle en déduit qu'en 2030 ce seront 63% des voitures commercialisées aux Etats-Unis qui seront électriques (FIG.II)

    Berkeley-2010-2030-ventes-flotte 

                       Cette étude souffre à mon avis d'un profond biais: elle sous estime les progrès possibles dans le domaine de l'hybridation avec ou sans une certaine autonomie en mode électrique. La conséquence est qu'elle prévoit une part des ventes des modèles purement thermiques beaucoup trop importante. Il ne faut pas oublier que Toyota a déjà planifié que dans dix ans, pratiquement tous ses modèles seront hybrides. Ces progrès se confronteront à ceux de voitures purement électriques. La composition du mix entre voiture hybride et voiture électrique en 2030 est donc difficilement prévisible à ce jour. Cependant cette étude est, à ma connaissance, la première aux Etats-Unis à afficher un tel optimisme pour le développement de la voiture électrique. Il y a là un signe d'évolution profonde des mentalités aux Etats-Unis. Il n'est pas neutre de voir cette étude sortir d'une Université californienne.

    CONSULTER cette étude.

    Le 15 Juillet 2009

  • Malgré les révoltes du Golfe du Niger, les productions de pétrole de l’OPEP se sont accrues au mois de Juin

    Malgré les révoltes du Golfe du Niger, les productions de pétrole de l’OPEP se sont accrues au mois de Juin

                      La montée des cours du pétrole a porté le prix du "panier OPEP" à 68,4 dollars le baril au mois de Juin, en augmentation de plus de 11$ par rapport à celui du mois précédent. Cette embellie a poussé certains membres du Cartel comme l'Angola, l'Arabie Saoudite ou l'Iran à produire plus. Seul le Nigeria handicapé par les mouvements de rébellion dans le Golfe du Niger affiche des productions en retrait de 44 mille barils/jour. Tout comptes faits, hors Irak, les membres de l'OPEP ont vu leurs productions s'accroître de 56 mille barils/jour, produisant 26 millions de barils/jour, soit 1,2 millions barils/jour de plus que leur quotas établis en commun au mois de décembre dernier à 24,85 millions de barils/jour (FIG.). Ce mouvement est un des éléments qui participe au climat actuel de retrait des cours du pétrole, mais très atténué par rapport aux variables monétaires du premier ordre qui animent toujours le marché.

    Prod-OPEP-quotas-2009-06 

    Le 14 Juillet 2009.