Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Comparons la puissance spécifique de la ferme photovoltaïque du Lauzet à d’autres options vertes

    Comparons la puissance spécifique de la ferme photovoltaïque du Lauzet à d’autres options vertes

    E-On_le_lauzet                          E-On annonce qu'il vient d'inaugurer sa première ferme solaire qui est située dans les Alpes de Haute-Provence, dans la commune Le Lauzet (l'éclair en langue d'oc, non prédestiné). Cette ferme qui devrait atteindre 5 MW de puissance crête, est située sur une surface de 20 hectares et devrait jouir d'un ensoleillement de 1400 heures par an (16% du temps) nous informe E-On.

                           Si l'on en croit ces informations ce sont donc 5 x 1400 = 7000 MWh d'énergie électrique que devrait environ générer cette ferme solaire, ce qui correspond à une puissance moyenne de 0,8 MW pour les 8760 heures que compte une année de 365 jours. Compte tenu de la surface mise en jeu cette ferme photovoltaïque va produire une puissance électrique moyenne de 4 W/m2.

                     Il faut comparer ces 4 W/m2 aux puissances spécifiques moyennes des biocarburants pour se convaincre que cette puissance est 4 fois supérieure à celle issue des cultures de palme malaises les plus modernes. Ce n'est pas si mal! Il reste cependant des progrès à faire pour atteindre les 28W/m2 des meilleurs modules du moment, occupant 75% de la surface au sol, sous des climats où l'ensoleillement atteint ou dépasse 1800 heures par an.

                     Cette puissance par unité de surface est importante, même en plein désert. C'est en effet elle qui va déterminer une partie des coûts d'installation des modules et les longueurs de câbles qui feront un jour l'essentiel du prix de revient d'une ferme solaire. Les coûts par MW baisseront avec les surfaces nécessaires.

    Puissance-annuelle-comparée 

    LIRE le communiqué d'E-On.

    Le 4 Juin 2009

  • Compétition entre Honda et Toyota hybrides sur le marché japonais

    Compétition entre Honda et Toyota hybrides sur le marché japonais

                          Honda avec son Insight hybride avait conquis la première place des ventes au Japon au mois d'Avril avec 10481 exemplaires immatriculés, au mois de Mai ce modèle régresse à la troisième place avec 8183 exemplaires. C'est au tour de la Toyota Prius Gen.III de prendre la tête avec 10915 exemplaires immatriculés au mois de Mai, la deuxième place étant prise par la petite Honda Fit.

                         La compétition entre les deux premiers constructeurs japonais dans le domaine des véhicules hybrides s'annonce  particulièrement vive, mais pour l'instant la course mondiale va être limitée par les capacités de production de chacun des modèles.

    Ventes-Prius-Japon 

    Le 4 Juin 2009

  • Les analystes boursiers se préoccupent des futures charges liées aux émissions de CO2 par les entreprises

    Les analystes boursiers se préoccupent des futures charges liées aux émissions de CO2 par les entreprises

    Carbon-footprint                         Jusqu'à maintenant, aux Etats-Unis, larguer du CO2 dans l'azur était "free of charge". Mais sous l'impulsion de l'Administration Obama et dans certains délais (2013?), il se pourrait que les Entreprises américaines soient soumises aux règles du Cap and Trade qui se traduirait, sous une forme ou une autre, par de nouvelles charges financières liées aux quantités de CO2 et autres gaz à effet de serre émises. La Société d'analyse Trucost, agissant pour l'Investor Responsability Research Center, vient de publier une étude intitulée "Carbon Risks and Opportunities in the S & P 500" dans laquelle elle analyse la sensibilité de chacune des entreprises au risque carbone. Sur les 2,17 milliards de tonnes de CO2 émises par ces entreprises en 2007, ce sont les entreprises du Secteur des Utilities (essentiellement la génération de courant) qui émettent 59% des gaz à effet de serre étudiés. D'après l'étude les charges liées aux émissions de CO2 pour les 34 entreprises étudiées, pourraient réduire de 45% les profits de ce secteur. 

                             Le risque financier va donc devenir de plus en plus pesant et l'étude demande en particulier que les émissions de GHG soient clairement reportées dans le bilan des Sociétés. Les émissions de CO2 vont devenir un des paramètres d'analyse économique des Sociétés cotées.

                              Mais ce risque est de plus en plus intégré par les producteurs d'électricité américains. Leurs annonces précisent toutes une volonté politique de désengagement partiel vis à vis du charbon. C'est le cas par exemple de LS Power qui vient d'annuler deux projets de centrales au charbon, l'une dans l'Iowa, l'autre dans le Michigan et qui envisage de construire une centrale au gaz naturel de 780 MW dans le Minnesota qui serait complémentaire des projets d'éoliennes du Midwest. C'est le cas également de PacifiCorp qui se projetant en 2018 estime que sa capacité de génération de courant "vert" atteindra 18,5% de la capacité totale. Couplée avec de la génération au gaz naturel PacifiCorp estime que la part charbon passera de 58% aujourd'hui à 40,6% en 2018. Grâce à ces évolutions "l'intensité carbone" de ses productions d'énergie électrique passera de 0,8 tonnes de CO2 par MWh à 0,53 tonnes en 2018.

                             Parallèlement le producteur de charbon des Appalaches, Foundation Coal, annonce une réduction de ses livraisons et des licenciements de 60 personnes. Il est engagé dans un processus de fusion de 2 milliards de dollars avec Alpha Resources.

                             Toutes ces nouvelles illustrent la révolution industrielle qui se prépare aux Etats-Unis dans le domaine de la génération de courant. Ces informations contrastent avec l'inertie de la politique énergétique en Europe qui repose largement sur les centrales électriques au lignite et au charbon allemandes et qui profitent, sans aucun stress, des attributions gratuites de droits d'émissions de CO2 de la Commission Européenne. Politique d'opérette énergétique sur fond de bla-bla pseudo écologique.

    LIRE le résumé de l'étude.

    Le 4 Juin 2009.

  • Des reports d’achats limités de la part des consommateurs, plongent l’industrie automobile dans une longue crise

    Des reports d’achats limités de la part des consommateurs, plongent l’industrie automobile dans une longue crise

                      Les chiffres du mois de Mai de ventes de voitures aux Etats-Unis sont toujours aussi mauvais: chute des ventes de 37% pour les berlines par rapport au même mois de 2008 et chute des ventes de 23% pour les ventes de 4X4 qui avaient déjà chuté de 24% un an auparavant. C'est donc une lente et longue érosion à laquelle on assiste. Pour montrer l'impact des phénomènes de report d'achat sur les ventes et analyser ce qui pourrait faire cesser cette crise, je vous propose de réaliser une simulation très simple de ces phénomènes.

    Simulation_achats_échelonnés 

                     Supposons un effectif de 12 Groupes de 3600 citoyens qui remplacent régulièrement leurs voitures tous les trois ans. Le client idéal pour tout concessionnaire. Pour des raisons de climat économique, de finances personnelles, de difficultés rencontrées pour obtenir un crédit ou de nouveaux choix de mode de vie nous allons supposer qu'au sein de chacun des groupes 60% des individus ne changent rien à leur comportement, 10% vont repousser leur achat de 12 mois, 10% de 18 mois, 10% de 24 mois et 10% de 36 mois. Un à un, chacun des groupes va accéder à ce nouveau mode de consommation échelonné sur 12 mois. Ceci permet de simuler l'impact de nouvelles contraintes échelonné sur un an au sein d'une population. Les achats de voitures de ces 43200 citoyens qui auparavant achetaient régulièrement 1200 voitures par mois sont représentés par la FIG.I.

                      Cette courbe montre la chute régulière des ventes sur un an qui est notre hypothèse, mais elle montre surtout la lenteur de la remontée échelonnée sur trois ans qui est la caractéristique des sorties de crises de ventes de voitures (on suppose naïvement ici que la crise passée tout le monde reprend son rythme antérieur d'achat). La lente reprise des ventes européennes après la crise de 1993  est un exemple de ce phénomène de rétablissement lent (FIG.II).

    Immatriculations-europe-1990-2008

                      La même courbe, exprimée en variations de ventes par rapport à il ya a 12 mois montre qu'il faut attendre le mois N° 22 pour repasser en variation positive (FIG.III).

    Simulation_achats_échelonnés_M-12  

                        Cet exercice montre simplement l'impact dévastateur des reports de décision d'achat sur un segment de l'économie. Dans un tout autre domaine, les démographes connaissent bien les effets positifs d'anticipation de naissances (baby-boom) ou négatifs de report de naissance (deuxième transition démographique actuelle) sur le résultat de la natalité par pays.

                       Pour lutter contre la crise il est donc nécessaire de casser ce mécanisme des reports d'achats. L'outil le plus efficace à court terme est l'incitation financière (baisse des prix, prime écolo, prime à la casse). Il est très étonnant que l'Administration Obama n'ait pas mis en route une prime à la casse qui avait été pourtant évoquée fut un temps. Mettre quelque vieux 4X4 américains à la casse serait une mesure de salubrité publique. En Europe cette mesure salutaire est peu à peu généralisée (Grande-Bretagne, Espagne) et prorogée (Allemagne).

                       Mais à moyen et long terme l'arme la plus efficace réside dans l'offre de nouveaux modèles plus attractifs, répondant mieux aux attentes du moment qui doivent inciter le consommateur à vouloir se faire plaisir. Ceci passe par plus de créativité et par des améliorations techniques complexes telles que les voitures hybrides, rechargeables ou non, peut-être hors d'atteinte de certains constructeurs américains. Il faut donc être pessimiste sur l'efficacité des mesures prises par l'Administration Obama, leurs effets seront lointains. C'est peut-être la grosse erreur que commet Obama en ce moment: il sous-estime la viscosité d'un monde automobile utilisant des technologies dépassées. Changer de génération technologique sera un processus long, sinon inaccessible à ceux qui sont les plus largués. Seuls pour l'instant, les constructeurs japonais disposent de produits susceptibles de relancer une demande américaine essouflée. Mais encore faut-il que leurs productions montent en cadence. A suivre!

    Le 3 Juin 2009.

  • La Chine voudrait produire plus de 500 TWh d’énergie électronucléaire en 2020

    La Chine voudrait produire plus de 500 TWh d’énergie électronucléaire en 2020

                         Ceci a été récemment reporté: la Chine est encore un acteur de deuxième ordre dans la génération nucléaire d'électricité avec 65 TWh produits en 2008 (LIRE). A titre de comparaison la France a produit 418 TWh d'électricité d'origine nucléaire en 2008. Mais la Chine a des plans ambitieux dans le domaine et désirerait même les faire monter en puissance. D'après Zhang Guobao, le patron de la National Energy Administration, le plan de croissance de la puissance électronucléaire est en cours de révision, avec pour objectif de pouvoir le porter des 60 GWe prévus jusque là, à plus de 72 GWe en 2020. A raison de 7,5 TWh d'énergie annuelle produite par GW (taux de charge de 86%) ce sont donc plus de 540 TWh d'énergie électronucléaire dont la Chine disposerait à cette date.

                          Les réacteurs à lancer d'ici à 2016 seraient aux environs de 60, ce qui en tenant compte des 14 réacteurs déjà lancés nécessitera de maintenir ou de légèrement accroître le rythme d'engagement actuel. Pour les spécialistes, la Chine devrait standardiser ses productions autour du CPR-1000 français ou de l'AP 1000 de Westinghouse qui seraient produits presque entièrement par les industries locales chinoises. Vaste programme (FIG.).

    Nuc_Chine 

    Le 2 Juin 2009.

  • Les hydrates de gaz: future ressource énergétique et possible forme de stockage du CO2

    Les hydrates de gaz: future ressource énergétique et possible forme de stockage du CO2

                      Les clathrates ou hydrates de gaz sont des produits solides cristallisés constitués d'une enveloppe fermée de molécules d'eau formant une cage, aux barreaux de liaisons hydrogène, qui contient une molécule de gaz (FIG.I). Les plus étudiés et recherchés dans la nature sont les clathrates de gaz naturel qui sont majoritairement des hydrates de méthane. D'après le Leibnitz Institute de Kiel il y en aurait dans le monde pour 3000 Gigatonnes de carbone, mais d'après l'USGS ces hydrates représenteraient 10 mille Gigatonnes de carbone soit entre une et trois fois la somme des réserves de gaz, de pétrole et de charbon. C'est donc, potentiellement, la première ressource d'énergie primaire au monde, jusqu'à présent inexploitée sinon ignorée. Mais l'intérêt pour ces gisements pourrait s'amplifier durant les décennies à venir. Au mois de Mai par exemple, le National Energy Technology Laboratory (NETL) du Départment of Energy américain a annoncé que la dernière exploration d'hydrates de gaz naturel dans le Golfe du Mexique, Leg II, conduite par un consortium dirigé par Chevron, avait confirmé par forage, la présence de couches d'hydrates mélangées à du sable, vers 1000 mètres au dessous du fond marin, ceci en accord avec les prévisions des sismologues. CO2_CH4_hydrate_swap 

                         En fait cette ressource est largement répartie dans le monde, aussi bien dans les océans que dans les mers intérieures (Voir cette photo) . Les laboratoires de recherche, privés ou publics, en relation avec les professionnels du secteur pétrolier, se posent donc la question du mode possible d'exploitation de ces gisements. Plusieurs possibilités sont envisagées telles que l'apport de chaleur venant de la surface qui déstabiliserait l'hydrate et libèrerait le gaz (thermal stimulation). La mise en dépression est également une hypothèse de travail ou bien l'apport d'inhibiteurs de formation d'hydrates, puissants antigels qui déstabilisent la structure du clathrate.  L'utilisation d'un mélange combustible, permettant d'entretenir une combustion maîtrisée est également envisagée. Mais le procédé le plus élégant, imaginé par le japonais Ohgaki en 1996, consisterait à injecter du CO2 qui viendrait se substituer au méthane. La réaction d'échange permettrait de séquestrer du CO2 et de récupérer le méthane. Formidable business potentiel.

                        Cette réaction de substitution est thermodynamiquement possible, les clathrates de CO2 étant plus stables que ceux du méthane, mais la cinétique de la réaction est très lente. Cependant il est maintenant connu que l'addition d'azote par exemple permet d'accélérer la réaction. Le Leibnitz Institut de l'Université de Kiel a lancé en 2008 un vaste programme d'étude des problèmes posés pour arriver à une future exploitation des hydrates: c'est le programme SUGAR (Submarine Gas hydrate Deposits) qui doit, entre autres, aborder durant trois ans (2008-2010)  l'études des conditions d'accélération de la réaction d'échange en jouant sur l'apport d'autres gaz que le CO2, l'apport de chaleur par combustion contrôlée ou de polymères (BASF) susceptibles d'aider à la réaction d'échange (LIRE).

    CH4_hydrate-zone-stabilité  

                   Ce programme Sugar se propose également d'étudier la métastabilité des hydrates de méthane qui permettraient une fois stabilisés de transporter le gaz exploité en haute mer et transformé en hydrates, dans des bateaux réfrigérés vers les -15°C à -20°C sous formes solides. Ce sujet avait été abordé ici à la fin 2007, à propos du projet de Mitsui Engineering qui se propose de valider expérimentalement une nouvelle filière de transport de gaz sous forme d'hydrate solide et non plus sous forme liquéfiée (LIRE). Mais à courte échéance, un tel programme japonais n'a que bien peu de chances d'aboutir, compte tenu des prix massacrés du gaz naturel et des excédents de GNL sur le marché. Remarquons cependant que le NEDO finance une étude de transport d'hydrates de gaz dans des camions réfrigérés qui seraient susceptibles d'alimenter en gaz des unités industrielles implantées sur le sol japonais et non connectées au réseau de gaz. Pour l'instant, ces hydrates seraient produits localement à partir de GNL importé.

                       Il n'est pas nécessaire d'être un grand stratège pour comprendre l'importance croissante que vont prendre dans les décennies à venir ces immenses réserves d'hydrates de gaz. Seront en avance sur leur temps ceux qui auront investi intellectuellement et physiquement dans les procédés de  valorisation.

    VOIR le projet SUGAR de l'IFM-GEOMAR.

    LIRE le résumé de la campagne Leg II dans le Golfe du Mexique.

    Le 2 Juin 2009.

  • Très fort regain de cote des Sociétés photovoltaïques chinoises

    Très fort regain de cote des Sociétés photovoltaïques chinoises

                    L'annonce de la mise en oeuvre imminente des aides gouvernementales chinoises, à hauteur de 20 RMB (2.93 dollars) par Watt et attribuées aux installations locales de modules photovoltaïques proposées par les constructeurs et retenues par les autorités, a fortement relancé les cours des Sociétés cotées. C'est ainsi que dans la semaine le cours de Yingli, membre du TOP 5 chinois, s'est apprécié de 37%, celui de Canadian Solar de 32% et Suntech, le leader du secteur, s'est adjugé 31% de progression (TAB.). Solarfun et Trina Solar ont progressé de 20%, LDK de 17%, JA Solar de 14%.

                   Les autorités chinoises auraient reçu dans les 500 MW de propositions de la part des constructeurs ce qui, si elles étaient toutes retenues, représenterait une première aide de 1,5 milliards de dollars environ.

    Bourse-cours-2009-05d 

    Le 31 Mai 2009

  • USA: les consommations de pétrole du premier trimestre en baisse de 5,2%

    USA: les consommations de pétrole du premier trimestre en baisse de 5,2%

                      Les consommations de pétrole américaines du premier trimestre comparées au même trimestre 2008 et corrigées de l'année bissextile sont en baisse de 5,2%, elles avaient baissé de 4,3% l'an dernier à la même époque (FIG.). Produits par produits ces baisses sont très dispersées. C'est la consommation d'essence à -1,3% qui baisse le moins, les Américains ont conservé à peu près intacte leur consommation d'essence élevée, faute d'offre de nouveaux modèles de voitures plus économiques et plus attractifs qui feraient redémarrer les ventes. Ils font rouler leur parc auto "énergivore" qui vieillit. Par contre la consommation de kérosène a baissé de 10%, reflétant les économies engagées dans le transport aérien depuis l'automne dernier. Celle de gaz liquéfiés (propane, butane) s'est repliée de 11%. Les volumes de fuel et de gasoil confondus ont baissé de 7% ainsi que ceux des autres liquides et solides issus du raffinage du pétrole.

    Conso-pétrole-USA_2009_03 

    Le 30 Mai 2009

  • Electronucléaire 2008: des productions en retrait en raison du Japon. La Chine demeure encore un acteur mineur

    Electronucléaire 2008: des productions en retrait en raison du Japon. La Chine demeure encore un acteur mineur

                      L'énergie électronucléaire dans le monde a fait du surplace en 2008, aucun programme nouveau n'ayant été mis en service. Une production à 2601 TWh électriques, en retrait de 7 TWh par rapport à 2007, handicapée essentiellement par l'arrêt de la plus grande centrale nucléaire du monde de Kashiwasaki Kariwa au Japon, après le tremblement de terre de Juillet 2007 (LIRE).  Cette production devrait peser à hauteur de 14% des productions mondiales d'électricité en 2008.

                      La répartition des productions par nations met en évidence la place encore mineure qu'occupe la Chine, en neuvième position. Il faudra attendre aux environs de 2013 pour mesurer les effets des 10 nouveaux réacteurs lancés en 2008 (6 chinois, 2 coréens et 2 russes).

    Prod_electronucléaire_monde_2008 

    Le 30 Mai 2009

  • Le pétrole et l’essence supports de couverture contre l’affaiblissement du dollar

    Le pétrole et l’essence supports de couverture contre l’affaiblissement du dollar

                           En six semaines les cours du pétrole WTI à New York se seront valorisés de 45% en passant de moins de 46$ le baril à plus de 66$ cette nuit, le tout dans un climat de demande très déprimée, de stocks importants, de productions américaines records et d'OPEP pas du tout va-t-en guerre. Les raisons fondamentales de cette hausse me semblent être de trois ordres: la conviction que les cours ne pouvaient pas demeurer très longtemps au dessous de 60$ le baril, l'arrivée tardive de ceux qui jouaient jusque là la stagnation ou le marasme (ceux qui avaient suivi les recommandations des "spécialistes" qui prévoyaient, il n'y a pas si longtemps, un baril à 25$) et, paramètre essentiel, l'utilisation des papiers adossés à ces cours comme instruments de couverture vis à vis d'un dollar de plus en plus dépressif. Ce n'est pas la demande de pétrole qui croît, c'est la demande en futures et autres instruments qui subissent une forte demande "longue".

    Prix-50-euros-2009-05 

                     Le rôle fondamental de l'évidence, du fait admis par tous, fond de sauce de tout mouvement spéculatif (le peak oil en début 2008, la crise mondiale généralisée en fin 2008, la pénurie programmée maintenant) est d'une grande importance. Un contre exemple éclairant est donné par les cours du gaz naturel qui après une velléité de hausse en début de mois, se traînent en dessous des 4$/MMBTU (FIG.II). L'offre physique mondiale de gaz naturel est trop importante et les méthaniers en vadrouille terminent leur course dans le Golfe du Mexique pour vendre leur chargement à vil prix. Aucun gourou ne peut clamer une pénurie future, alors la spéculation qui a le choix, délaisse le gaz naturel pour le pétrole ou autre "commodity" agricole. Le gaz naturel est la ressource d'énergie primaire la plus largement répartie dans le monde et la plus disponible aux cours actuels de l'énergie. Aucun intérêt pour la spéculation.

    Cours-gaz-nymex-2009-05

                           La corrélation entre cours du dollar et cours du pétrole, avec un coefficient de corrélation de 0,96 sur six semaines de cotations (FIG.I), ou de l'essence, avec un coefficient de corrélation de 0,94 (FIG.III), est maintenant une évidence pour l'ensemble des opérateurs. Mac Neil Curry de chez Barclays Capital à partir de l'analyse graphique voit le pétrole se diriger vers les 74 ou 75$ le baril.

    Cours-gasoline-nymex-2009-05

                          Ce sont les placements abondants de Bons du Trésor américains, en charge de financer les largesses du Président Obama et de son Administration, qui déterminent les cours du dollar et donc indirectement ceux du pétrole. Les taux longs sont définitivement orientés à la hausse, il faut bien attirer le chaland asiatique pour alimenter la planche à billets. Montée des taux, montée des cours des matières premières, hausse des prix des carburants à la pompe, baisse du dollar: prémices lointains d'un nouveau cycle inflationniste américain? Pour cela il faudrait que l'économie redémarre ce qui est peu probable en 2009 et même en 2010, en raison de la profonde crise d'offre produits de l'industrie automobile américaine. L'économie américaine peut-elle redémarrer sans son industrie automobile?

     Le 30 Mai 2009