Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • La réunion de Copenhague comblera-t-elle les grandes lacunes du protocole de Kyoto?

    La réunion de Copenhague comblera-t-elle les grandes lacunes du protocole de Kyoto?

     Kyoto-protocol                                                        Le protocole de Kyoto ratifié en 1997 par 37 pays industrialisés, qui a pris effet à partir de 2005 et qui prendra fin au 31 Décembre 2012, quels que soient ses mérites dans la prise de conscience mondiale de la menace climatique, a pâti de plusieurs handicaps. Le premier et le plus important a été la non ratification par certains grands pays dont les Etats-Unis. Depuis ce sont 183 pays qui l'ont ratifié. La réunion de Copenhague au mois de Décembre, avec le ralliement attendu des Etats-Unis, devrait acter le ralliement de la quasi unanimité des Nations. Douze ans pour convaincre!

                       Mais il existe d'autres lacunes qui devront être abordées. Parmi les plus importantes il faut noter d'une part la non prise en compte des réalisations de centrales nucléaires dans les mécanismes de réduction des émissions de CO2 que sont le Clean Development Mechanism (CDM) et le Joint Implementation (JI); d'autre part, les procédés de captage et de stockage du CO2 n'avaient pas été retenus comme dignes d'intérêt à l'époque.

                       Ces sujets vont être abordés à la réunion préparatoire de Bonn au mois de Juin. La prise en compte de ces technologies indispensables pour assurer une réelle décroissance des émissions mondiales de CO2 dans les décennies à venir, sera le critère principal qui permettra de juger du réalisme des négociations. Un paragraphe particulier devra être également consacré aux mécanismes de transferts de technologies des pays industrialisés vers les pays en développement, autre clé majeure pour l'avancement des actions de réduction des émissions de CO2 chinoises ou indiennes.

                       Pour ce qui concerne l'énergie nucléaire, Yvo de Boer, Secrétaire Exécutif  aux Nations Unies de l'UNFCCC  a préparé pour la réunion de Bonn quatre options:

    1. les projets nucléaires doivent être définitivement bannis des mécanismes CDM et JI,
    2. les projets nucléaires ne seront pas retenus pour ce nouveau cycle qui démarrera en 2013,
    3. les projets nucléaires seront retenus pour ce nouveau cycle mais sans garantie ultérieure,
    4. les projets nucléaires seront définitivement éligibles dans les CDM et JI.

    Le 22 Mai 2009.

  • Etats-Unis : les émissions de CO2 sont estimées à 5,8 milliards de tonnes en 2008

    Etats-Unis : les émissions de CO2 sont estimées à 5,8 milliards de tonnes en 2008

                   L'Energy Information Administration (EIA) estime que les émissions de CO2 américaines, en raison de la baisse de consommation de pétrole, ont régressé, en 2008, de 165 millions de tonnes pour atteindre 5,8 milliards de tonnes. C'est la consommation de pétrole et de produits pétroliers qui, avec une baisse de 6% des émissions, représentant une économie de 155 millions de tonnes de CO2, explique l'essentiel de ce score. Les émissions dues à la combustion du charbon baissent de 23 millions de tonnes et celles dues à la combustion de gaz s'accroissent de 13 millions de tonnes. Dans la répartition des émissions de CO2  (FIG.I) la part du pétrole à 42% décroit de 1,4 point de pourcent par rapport à 2007.

    Emissions-CO2-USA-estimé-2008 

                   La consommation d'énergie électrique du poste transport étant négligeable, il est possible de représenter ces émissions de CO2 par grandes applications (FIG.II). On peut constater que la part des émissions de CO2 due à la génération d'énergie électrique est la plus importante (41%) suivie de la contribution des transports (33%). Le travail de réduction des émissions est bien lancé dans le domaine des transports routiers et la rationalisation des lignes aériennes aux Etats-Unis. Mais le gros poste de la génération d'électricité reste à entamer. Cette partie du travail reposera sur la taxation du CO2 émis par les centrales à charbon qui fera, peu à peu, switcher les centrales du charbon vers le gaz, le nucléaire n'ayant pas, pour l'instant, l'attention favorable du Président Obama.

    Emissions-CO2-USA-applications-2008 

    LIRE le papier de l'EIA

    Le 21 Mai 2009

  • Troisième cours d’écologie énergétique: quels seraient les justes prix de l’énergie?

    Troisième cours d’écologie énergétique: quels seraient les justes prix de l’énergie?

                               Durant ce troisième cours d'écologie énergétique, après avoir examiné le thème "Ne pas se gourer d'ordre de grandeur" et qui vous l'avez-vu, grâce à notre ami Mamouth, n'a pas encore été totalement assimilé par l'entourage de notre bien aimé Président, après avoir souligné le côté pervers de ne parler que de "puissances installées" sans préciser les heures de fonctionnement des installations, sport très pratiqué dans le secteur éolien, il semble important d'aborder l'équation épineuse du prix de l'énergie ou plus exactement des prix de l'énergie et de se poser la question de ce que seraient de justes prix. Mais ne paniquez pas, seuls quelques éléments de pistes de réflexion seront proposés, c'est une question bien trop ardue pour naïvement penser lui trouver réponse définitive.

    FIG.I : prix du MWh thermique de diverses formes d'énergie, sur la base des cours de Marchés au 20/05/2009

    Energie-prix-2009-05 

                             Le paramètre du premier ordre pour établir un cours de l'énergie est la forme sous laquelle se présente la source primaire ou un de ses dérivés communs immédiats (exemple : l'essence dérivé commun du pétrole). En effet jouissent d'une très forte prime les formes liquides comme le pétrole, l'essence, le kérosène, le gasoil, l'éthanol, les biodiesel ou autre produits chimiques organique liquides à température et pression normales. Il est en effet simple de les transporter par pipe-line, pétrolier, train ou camion citerne, il est aisé de les stocker dans des réservoirs, des cuves ou des tankers, il est très facile de les distribuer au grand public au travers de stations services, il est facile de les emporter dans les réservoirs d'un avion, d'un bateau, d'un camion, d'une voiture ou d'un deux-roues. Un avion moderne qui consomme 4 litres de kérosène par 100 passager*kilomètres brûlera en quelques heures 60 mille litres de carburant pour emporter 250 passagers à 6000 kilomètres de distance. Une voiture emporte dans un réservoir de 50 litres de gasoil l'équivalent de 540 kWh d'énergie thermique. Remarquable énergie spécifique de 10 kWh thermique au litre.

                        Les sources d'énergie liquides qui représentaient 34% des ressources mondiales consommées en 2007 sont le premier poste de consommation d'énergie par nature. Les transports constituent le domaine privilégié d'utilisation de ces ressources. Les divers pétroles sont cotés sur des Bourses d'échanges comme le NYMEX à New York où s'échange le WTI ou bien l'ICE à Londres ou est coté le Brent ou le marché de Dubaï et bien d'autres. C'est le cours du WTI qui est  la référence mondiale, bien que, parfois, les échanges soient perturbés par la saturation des moyens de stockage à Cushing, Oklahoma, lieu où s'échangent physiquement le WTI. Malgré la vigilance de l'OPEP, cartel du pétrole qui essaie de réguler l'offre, malgré la surveillance de plus en plus attentive de l'autorité américaine de surveillance des marchés la Commodity Future Trading Commission (CFTC) le marché du pétrole américain est un haut lieu de la spéculation, où l'offre et la demande physique de pétrole n'ont que bien peu de pouvoir face à l'offre et la demande de papiers adossés aux cours du pétrole. Ce marché des "futures" est complètement manipulé par les hedgers et les grandes institutions financières. Les prix scandaleux du mois de Juillet 2008 en sont le témoignage, mais plus récemment encore, la remontée des cours de 35$ à 61$ le baril de WTI entre la mi-février et le 20 Mai dans un climat déprimé de la demande et une montée spéculative incessante des stocks de brut, est la preuve évidente que tout le monde se moque du marché réel du pétrole, mais que les "futures" sont devenus des instruments de couverture contre la faiblesse du dollar. Depuis le mois d'Avril la corrélation entre euro en dollar et prix du baril est hautement significative (FIG.II).

    FIG.II: Le baril de WTI est poussé par la faiblesse du dollar, le marché des futures permettant de se couvrir vis à vis de la baisse de cette monnaie, elle même alimentée par les largesses financières de l'Administration Obama

    Cours-USA-récents-2009-05 

                     Le marché de l'essence plus étroit profite également des restrictions de production que s'imposent les raffineurs américains, discutées lors de parcours de golf de leurs dirigeants. Depuis le mois de Décembre dernier le cours de l'essence sur le Nymex est passé de 33 $ à 75$ le baril dans un marché à la demande déprimée. Le marché du gasoil, beaucoup plus international, dominé par le marché européen est moins spéculatif ce qui fait que le gasoil plus dense et plus énergétique que l'essence est décoté par rapport à cette dernière (FIG.I). Le MWh thermique de gasoil revient donc à 38 dollars, alors que celui d'essence représente 49 dollars sur le Nymex. 

                     Les biocarburants qui font partie de ces ressources d'énergies sous forme liquide jouissent d'un statut régulé supplémentaire: leur utilisation est rendue obligatoire par les lois qui définissent les teneurs des mélanges de carburants et de biocarburants. En contrepartie leur production est le plus souvent subventionnée. Leurs prix de revient sont étroitement dépendants du prix de la ressource agricole de base (maïs, canne à sucre, huile végétale) dont la production nécessite de très grandes surfaces agricoles en raison des très faibles rendements de conversion en énergie de ces cultures. Il a été montré par exemple lors du cours précédent que l'éthanol ne contient qu'un à deux pour mille de l'énergie solaire moyenne reçue par le champ de maïs d'ou il provient. Dans le cas de l'huile de palme en Malaisie, les nouveaux plants permettent de produire jusqu'à 9800 litres par hectare et par an, ce qui représente un bilan énergétique 1,06 W/m2 soit de 3 pour mille de l'irradiance moyenne du soleil (FIG.III). Cette contrainte de culture associée au fait qu'il faut justement rémunérer le paysan et maintenir la rentabilité des raffineries conduit à des prix énergétiques de 80 à 90 $ par MWh pour l'éthanol et le biodiesel (FIG.I).

    FIG.III: production d'énergie des biocarburants par m2 de surface cultivée, exprimée en puissance moyenne annuelle,  comparée à la puissance moyenne annuelle d'une ferme photovoltaïque avec deux rendements de conversion et à l'irradiance moyenne solaire

    Puissance-annuelle-comparée

                    Les cours des ressources énergétiques sous forme liquide ressortent donc aujourd'hui entre 38 et 90 dollars le MWh. Mais les cours du pétrole ne pourront pas stagner autour de 60$/baril sous peine de stopper de larges pans de développement de la ressource. Il faut donc imaginer un cours du pétrole décent autour de 90 à 100 dollars le baril et des carburants, essence, kérosène et gasoil compris entre 100 et 120 dollars le baril. Avec un cours de 120 $/baril le prix de l'énergie serait portée à 70$/MWh pour le gasoil et 79$/MWh pour l'essence. Les gains de productivité attendus sur les biocarburants liquides  ferait donc converger les cours des carburants liquides vers une fourchette de 70 à 80 dollars par MWh. Ces prix permettraient à la fois de maintenir un effort continu de prospection pétrolière, une recherche de prix d'équilibre des biocarburants non subventionnés et la poursuite des gains d'efficacité énergétique dans le domaine des transports, gains potentiels qui sont considérables.

                     Les autres ressources énergétiques qui se présentent sous forme solide (lignite, charbon, cokes, bois) ou gazeuses (gaz naturel, propane, butane, DME, hydrogène) subissent une forte décote par rapport aux carburants liquides. Les raisons de cette décote résident essentiellement dans les difficultés de mise en oeuvre qui limitent leur utilisation et dans leur abondance. Les mines de charbon américaines à ciel ouvert où la présence d'une main d'oeuvre à bon marché comme en Chine permettent d'atteindre des prix de revient très bas qui se traduisent dans les cours. La manutention de combustibles solides est très peu aisée et nécessite des aménagements ferroviaires et portuaires onéreux. Les gisements de gaz naturel sont largement répartis dans toutes les régions du monde, libres ou associés au pétrole, aux schistes bitumineux ou aux gisements de charbon. L'hégémonie gazière de la Russie en Europe tombera avec la création de terminaux de réception de gaz naturel liquéfié qui proviendra du Qatar, d'Iran, d'Australie ou d'Afrique de l'Ouest. Ressources abondantes et formes difficiles à employer justifient des cours allant de 6 à 11 dollars par MWh pour le charbon et autour de 14 dollars par MWh pour le gaz naturel coté aux Etats-Unis (FIG.I).

                     Ces très faibles prix des ressources énergétiques solides expliquent l'engouement des producteurs d'électricité pour cette ressource. 48% de l'électricité américaine provenaient de centrales au charbon en 2008; 64% de l'électricité allemande et 97% du courant polonais étaient originaires en Janvier-Février de cette année de centrales thermiques à flamme dont une très grande part sont alimentées par du charbon ou du lignite.

                     La lutte mondiale contre le réchauffement climatique imposera de taxer  à 100% les émissions de CO2 issues de cette combustion. Le système européen alimentant largement les électriciens en droits d'émissions gratuits relève pour l'instant de la plaisanterie. Dans l'hypothèse de la mise en place d'un système de cap and trade en cours de discussion parlementaire, plus pénalisant pour le charbon aux Etats-Unis, on verrait alors les prix de l'électricité produite au charbon perdre de leur attrait, au profit des productions par des centrales modernes, alimentées au gaz naturel (FIG. IV).

    FIG.IV: éléments du prix de revient de l'énergie électrique avec un rendement des centrales au charbon de 35% et celles des centrales au gaz de 55%

    Energie-prix-électrique-2009-05

                     Ce retournement de la production vers le gaz naturel n'acquerra une certaine stabilité que s'il s'accompagne d'une remontée des cours du gaz vers la zone traditionnelle de 7 à 8 dollars /MMBTU, au lieu des 4$ actuels, pour supporter les efforts de mise en exploitations des immenses réserves américaines. Pour rendre ce phénomène possible il faudra encore majorer les prix de la tonne de CO2 pour tendre vers les 50$ la tonne qui disqualifierait l'utilisation du charbon dans la génération d'électricité sans dispositif de captage et de stockage du CO2.

                      Dans le cadre de cette politique de réorientation des procédés industriels vers des conditions environnementales plus acceptables, par une politique de taxe des émissions de CO2, il apparaît clairement que de confier cette mission à un marché de cotation des droits d'émissions de carbone est une immense ânerie. L'échec de la tentative européenne aurait du inciter les américains à plus de perspicacité, mais l'ouverture d'un nouveau marché des émissions de CO2 américaines dans lequel la spéculation va venir faire son lit est une trop belle opportunité pour cette économie fondamentalement minée par la financiarisation.

                     Un gaz naturel à 7$/MMBTU et la tonne de CO2 à 50$ conduirait le coût matière de l'électricité vers les 62$ le MWh. Compte tenu des amortissements et des marges de cette industrie on arriverait à un prix situé entre 80 et 90$ le MWh ce qui conduirait approximativement à la parité entre les prix des carburants liquides et ceux de l'électricité, avec bien sûr, des modulations par zones géographiques.

    LIRE lepremier cours.

    LIRE le second.

    Le 21 Mai 2009

  • Le président Obama devrait annoncer le nouvel objectif de consommation moyenne des futures voitures américaines

    Le président Obama devrait annoncer le nouvel objectif de consommation moyenne des futures voitures américaines

                       Tempête dans un verre d'essence aux Etats-Unis, le Président Obama devrait annoncer que les autonomies moyennes par constructeur de voitures (CAFE ou Corporate Average Fuel Economy) devraient être supérieures à 35,5 miles par gallon à partir de 2016. Cet objectif permet de faire avancer de quatre ans celui très relax défini par l'Administration précédente et s'aligne sur les chiffres de la Californie.

                      Malgré cette avancée louable qui correspond à une émission moyenne de 154 g de CO2/km par véhicule à essence°, le nouvel objectif américain est encore en retrait par rapport à la législation japonaise et la législation européenne (FIG.). La norme japonaise à 16 km/litre à partir de 2015 est équivalente à 39,5 miles/gallon et  138 g de CO2/km. L'objectif européen à 130 g de CO2/km à partir de 2015 correspond à 42 miles par gallon d'autonomie avec un véhicule à essence, soit 20% au dessus de l'objectif américain.

    Autonomie-normes-nationales 

                 ° Remarque: pour convertir aisément les miles/gallon américains en km/litre japonais et en g de CO2/km européens reportez-vous à la table de conversion précieuse éditée précédemment. L'intérêt essentiel des grammes de CO2 par km réside dans le fait que c'est une masse qui est donc indépendante de la masse volumique du carburant utilisé.

    Le 19 Mai 2009

  • Sanyo, malgré un produit photovoltaïque techniquement au top, a du mal à bâtir une politique commerciale agressive

    Sanyo, malgré un produit photovoltaïque techniquement au top, a du mal à bâtir une politique commerciale agressive

                         C'est dans le comportement génétique de cette Compagnie, que ce soit dans le domaine des batteries ou celui des cellules solaires, elle se doit de présenter le meilleur produit du marché. Alors le Président Seiichiro Sano, au cours d'une conférence de presse présentant les résultats 2008 de sa Compagnie a annoncé que Sanyo savait produire, en laboratoire, une cellule solaire en technologie HIT (heterojunction with intrinsic thin layer couplant Si cristallin et Si amorphe) présentant un taux de conversion de 23%. Cela signifie que Sanyo sera capable, à quelques encablures d'ici, de proposer des modules solaires capables de générer dans les 200 watts/m2 de puissance crête ou 275W dans la format HDE1 de Sanyo (Voir la notice du produit standard de 230W). La montée en performance est sûrement une voie pour imposer ce produit haut de gamme dans des emplacements de surfaces limitées (toits, véhicules) ou pour des applications cherchant la performance et pour lesquelles le prix est un paramètre de second ordre.

    Sanyo-HIT-85microns 

                        Sanyo ne fait donc pas la course au volume à tout prix, mais il envisagerait pour réduire ses coûts d'intégrer une partie des productions de ses wafers (20% en 2011) dans son usine de l'Orégon. Il envisage d'accroître ses volumes vendus de 20% cette année essentiellement sur le marché japonais qui va profiter de nouvelles subventions gouvernementales.

                       Pour les produits de masse en couches minces, plus bas de gamme, Sanyo s'est associé avec Nippon Oil pour créer une filiale commune, Eneos, dont le plan d'investissement reste à définir mais qui devrait atteindre 2GW de capacité de production vers 2020. Le management de Sanyo maintient en effet sa vision d'un marché mondial de 40 GW à l'horizon 2020 dont il détiendrait 10% de part de marché, la moitié dans le Silicium cristallin très haut de gamme et l'autre moitié en technologie couche mince. Mais cette stratégie risque de se heurter de front avec celles de concurrents chinois, taïwanais ou américains, beaucoup plus agressifs en prix et qui risquent de la mettre à mal, en particulier dans le segment bas de gamme et gros volumes.

    Le 18 Mai 2009.

  • Malgré des consommations très déprimées le réseau électrique national importe massivement d’Allemagne

    Malgré des consommations très déprimées le réseau électrique national importe massivement d’Allemagne

                         Les conditions climatiques plutôt douces, économiquement détestables et socialement agitées de la France au mois d'Avril ont entraîné une consommation d'énergie électrique en baisse de 10% (-4.8 TWh) par rapport à celle du même mois 2008. Les productions d'énergie nucléaire ont donc chuté de 3,4 TWh et celles des centrales thermiques à flamme ont été réduites de 1,2 TWh, toujours par rapport à la même référence. Mais il est un poste qui se porte toujours à merveille, informe RTE, ce sont les importations d'énergie électrique en provenance d'Allemagne. Plus il fait chaud, moins il travaille, plus il revendique et d'avantage notre pays importe de l'énergie allemande (FIG.). La France importe en moyenne dans les 1800 MW en provenance de son voisin germanique°.

    électricité-échanges-Allemagne 

                   Si l'énergie électrique d'origine allemande était peu chargée en CO2, ces échanges neutres au niveau des données économiques européennes consolidées, n'auraient que bien peu d'importance. Mais ce n'est pas le cas. L'Allemagne produit 45% de son électricité en brûlant du lignite ou du charbon, ce qui revient à dire que les importations françaises d'énergie électrique allemande sponsorisent en moyenne l'équivalent d'une centrale au lignite ou au charbon germanique de 800MW.

                  Alors, Monsieur Borloo, que fait-on pour rattraper ce retard? Faire fermer une ou deux centrales électriques allemandes serait un bon objectif, digne du Grenelle. La démarche de Poweo mettant en action une centrale au gaz à cycle combiné de 412 MW, voulant en construire une nouvelle dans la région de Toul et désirant établir un important  terminal d'importation de GNL dans le port d'Antifer va dans la bonne voie.

                  °Remarque: pour les bilans d'émissions de CO2 il faut bien séparer les énergies importées des énergies exportées qui n'ont pas, et de loin, la même charge en CO2. Il ne faut donc pas utiliser le solde des échanges.

    Le 18 Mai 2009.

  • 2,1 milliards de tonnes de CO2 émises par les grandes entreprises européennes régies par l’Emissions Trading System

    2,1 milliards de tonnes de CO2 émises par les grandes entreprises européennes régies par l’Emissions Trading System

                          La comptabilité par la Commission Européenne, des émissions de gaz à effet de serre des entreprises soumises au système de droits d'émissions de CO2, n'est pas simple à comprendre et à évaluer. Certaines entreprises devenues trop petites en sortent, d'autres adoptent des méthodes de comptages de leurs émissions "plus harmonisées" (+50 millions de tonnes en 2008), enfin certaines entreprise comme au Pays-Bas ou en Norvège qui à rejoint le système européen, comptent également les émissions d'oxyde nitreux. Une fois ces entrées et sorties comptabilisées il ressort que les émissions des 11359 entreprises émargeant au système ont émis en 2008, dans l'Europe des 27 (donc hors Norvège) 2,1 milliards de tonnes de CO2. Ce chiffre est à rapprocher à la totalité des  4,25 milliards de tonnes de CO2 émises dans l'Europe des 27  et des 5,1 milliards de tonnes d'équivalent CO2  avec l'ensemble des gaz à effet de serre. La Commission recense donc, au travers de l'ETS, la moitié environ des émissions de CO2 européennes et 40% environ des émissions globales de gaz à effet de serre.

    ETS-2008 

                          Il ressort donc que les émissions de CO2 en 2008 des 26 pays européens ayant fait des contrôles (hors Bulgarie) ressortent comptablement en retrait de 3% par rapport à 2007, ce qui représente une économie d'émissions de 65 millions de tonnes de CO2. Une analyse par pays montre que ce sont les entreprises espagnoles qui contribuent le plus (-23 MT) suivies des allemandes (-14,5 MT), des tchèques (-7,8 MT), des finlandaises (-6,4 MT) et des roumaines (-6 MT). Par contre d'autre pays voient les émissions de leurs entreprises croître comme la Grande-Bretagne (+8,4 MT) ou les Pays-Bas (+3,6 MT). La forte contribution des entreprises espagnoles suggère que les effets de la crise économique participent à ce bilan.

                          Sur ces 2,07 milliards de tonnes comptabilisées par le système, 1,91 milliards (92%) étaient allouées gratuitement, ce qui montre le caractère dérisoire de toute cette usine à gaz européenne. Les Entreprises ont donc apporté 82 MT de CO2 au titre des actions menées à l'extérieur de l'Europe (3,9%) dans le cadre des accords de Kyoto et ont acheté pour 85 MT de droits d'émissions (4,1%).

                         Ce chiffre de 85 millions de tonnes de droits d'émissions effectivement vendues aux entreprises est à rapprocher des 2,81 milliards de tonnes de CO2 échangées sur l'ECX à Londres. Même si l'on admet qu'environ 100 millions de tonnes supplémentaires ont été échangées par les entreprises ayant trop de droits d'émissions, on arrive à un marché réel de 150 à 200 millions de tonnes de CO2. Les 2,6 milliards qui manquent ne sont que pure spéculation! Le marché des ETS est constitué à 95% d'échanges de papiers adossés aux cours des droits d'émissions. Un système complètement stupide Monsieur Dimas!

    LIRE le communiqué de la Commission sur ce sujet.

    LIRE  également sur les fluctuations des cours du CO2.

    Le 17 Mai 2009.

  • Le cours de THEOLIA s’envole malgré l’absence de vent au cours du premier trimestre

    Le cours de THEOLIA s’envole malgré l’absence de vent au cours du premier trimestre

                        Réaction paradoxalement favorable de la cotation de THEOLIA face à des chiffres de ventes d'électricité pour compte propre au cours du premier trimestre en retrait de 27% à puissance installée au 31 Mars en croissance de 4%. La faute à la faiblesse des vents en Allemagne et en France durant le trimestre. Mais ce retrait des ventes d'énergie est plus que compensé par des ventes de fermes éoliennes pour 52 millions d'euros. Le professionnalisme de la nouvelle Direction de THEOLIA semble plaire au marché. Il faut lui souhaiter bon vent. Sur la semaine les Sociétés du photovoltaïque perdent une partie des gains accumulés les semaines précédentes. Les deux leaders Suntech et Q-Cells sont en retrait de 12% (FIG.).

    Bourse-cours-2009-05c 

    Le 16 Mai 2009

  • Faites-vous partie de ceux qui croient encore que les cours du pétrole dépendent de l’offre et de la demande?

    Faites-vous partie de ceux qui croient encore que les cours du pétrole dépendent de l’offre et de la demande?

                      Bien des commentaires nous affirment que les prévisions déprimées de l'Agence Internationale de l'Energie sur les consommations mondiales de pétrole en 2009  sont la cause du retrait des cours du baril de WTI depuis ces derniers jours. C'est donner à cette Agence une influence qu'elle a perdu depuis belle lurette, tant ses visions furent fantasques. Personnellement je regarderais plutôt du côté des couacs de l'OPEP qui accroît ses volumes produits, de peu certes, entre 200 et 300 mille barils par jour, mais ce sont les quelques barils qui font déborder le vase. Mais surtout je voudrais, une fois de plus, essayer de vous persuader que ce sont, en ce moment, les fluctuations de la valeur du dollar qui déterminent celles des cours du baril de WTI à New York. Pour cela il est pédagogique d'examiner les variations "intraday" du baril WTI et de l'indice USDX qui pondère la valeur du dollar par rapport à un bouquet de devises (Euro, Yen, Livre Sterling, Dollar Canadien, Couronne Suédoise et Franc Suisse). La symétrie des courbes sur 20 heures de cotation est évidente (FIG.), l'un se reflète dans l'autre, miroir de la spéculation arbitrant sur la variabilité° des cours. Il semble donc que les divergences internes d'analyse au sein de la BCE qui pèsent sur le cours de l'Euro, aient une incidence sur les cours du pétrole.

    °Remarque: laissons le mot "volatilité" aux basses-cours ce qui évite de qualifier improprement les cours de "volatiles", sortes de poulets évoluant dans l'éther volatil des salles de marché!

    USDX-WTI-2009-05-15 

    Le 16 Mai 2009

  • L’inflation du mois d’Avril dans la Zone Euro tirée vers le bas par le poste énergie

    L’inflation du mois d’Avril dans la Zone Euro tirée vers le bas par le poste énergie

                         L'inflation sous-jacente, hors énergie et alimentation, de la Zone-Euro mesurée par rapport au mois M-12 s'est appréciée de 0,4 points, pour atteindre une valeur courante de 1,8%, quittant ainsi un plus bas de 1,4% du mois dernier (FIG., courbe orange). Mais cette valeur est fortement tirée vers le bas par le poste énergie qui, à -8,8%, profite d'un effet de base du printemps 2008 (courbe rouge) et ramène ainsi l'inflation générale (courbe bleue) à 0,6% valeur identique à celle du mois précédent.  Pour les trois mois qui suivront, Mai, Juin et Juillet cet effet de base sur le poste énergie sera important, puis il s'estompera rapidement ce qui permet d'anticiper, sans être un grand devin, une remontée probable de l'inflation dans le courant du deuxième semestre 2009. On verra alors les Muppets Show de la BCE reprendre leur bâton. Un vrai carnage à Frankfort!

    Inflation-ZE-2009-04 

    Le 15 Mai 2009