Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Voitures hybrides et biocarburants: même combat!

    Voitures hybrides et biocarburants: même combat!

                           Vinod Khosla, sorte de Bernard Tapie indien qui aurait réussi en affaires, est un riche monsieur qui investit des sommes limitées (quelques millions ou dizaines de millions de dollars) dans des spin-off de laboratoires ou de petites start-up qui manipulent des concepts innovants en particulier dans le domaine des énergies vertes (éolien, solaire thermique, photovoltaïque ou biocarburants). Réputé comme étant très ouvert à ce qui est innovant, il possède un formidable carnet d'adresses et  fréquente  de nombreux centres de recherches et développement dans le monde, ce qui lui permet d'être le leader mondial en terme d'essaimage dans les nouvelles technologies de l'énergie. Dans les seules énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, il possède près de 40 participations dans des Sociétés les plus diverses (FIG.).

    Khosla-Ventures-renewable 

                         Khosla est un passionné de biocarburants de deuxième génération dont il plaide la cause avec beaucoup de talent. Il considère l'éthanol de maïs comme une sympathique plateforme de lancement des futurs procédés de deuxième génération. De plus, trouvant, à juste titre, inéquitable le mauvais procès qu'on fait aux biocarburants, il l'oppose aux louanges dont jouissent les véhicules hybrides japonais (Toyota et Honda) en faisant remarquer que le coût de réduction des émissions de CO2 par les véhicules hybrides est très cher comparativement à celui des biocarburants. Il en déduit, bien sûr, que c'est la voie biocarburants qu'il faut favoriser, si l'on veut s'attaquer au coeur du problème, la solution hybride étant réservée à une frange la plus riche et la plus snob de la clientèle mondiale. La Nano n'est pas hybride!

                         Il faut savoir que ce débat conflictuel entre biocarburants et voiture hybride n'est pas nouveau aux USA. C'est celui qui a pendant longtemps permis aux Trois Grosses de ne pas se lancer dans l'aventure du moteur hybride, trop complexe, laissant ainsi la voie libre aux constructeurs japonais.

                       Opposer les deux filières me semble être un mauvais débat, totalement stérile puisque les deux solutions hybrides et biocarburants convergeront un jour, feront aisément "la synthèse" dirait-on dans un certain Parti politique.

                      De nombreux arguments plaident pour la généralisation progressive de la technologie hybride: 

    1. C'est un  procédé d'amélioration de l'efficacité énergétique des véhicules. La partie d'énergie récupérée au freinage ou en descente est énergétiquement gratuite.
    2. La généralisation de la technologie est lancée. Les uns après les autres les constructeurs possédant la maîtrise technologique affirment que de larges pans de leurs gammes seront hybrides dans le futur. Toyota annonce une Yaris Hybride pour contrer Honda par les coûts sur le marché US, on ne sera plus alors véritablement dans le haut de gamme.
    3. Le Marketing automobile lance les innovations dans le haut de gamme puis les généralise, plus ou moins vite, vers le bas de gamme, au fur et à mesure des réductions de coûts. Depuis Wright en 1925, il est connu que les coûts industriels décroissent linéairement avec le logarithme des productions cumulées. Les Japonais sont vers deux millions d'exemplaires produits, que sera le coût à 20 millions ou 200 millions de voitures hybrides produites? Honda a bien lancé le mouvement des réductions de prix avec l'Insight, il ne va pas s'arrêter.
    4. Les Indiens n'en resteront pas à la Nano, tout comme les Français ne sont pas restés à la 2CV Citroën de 1949.

                      La mise à disposition de biocarburants de plus en plus riches en alcools issus de la filière agricole décidée par l'Administration Obama, n'est nullement incompatible avec la généralisation des solutions hybrides. Rien n'interdit d'imaginer un véhicule Plug-in hybride (hybride rechargeable) avec une réserve de carburant en E85 (85% d'alcool) et il est évident que les responsables du marketing automobile proposeront ces solutions qui présenteront des émissions de CO2 proches de zéro.

    LIRE le papier de Vinod Khosla contre la Prius.

    VOIR  et écouter Khosla sur le sujet des énergies renouvelables.

    Le 10 Mai 2009

  • Bonne semaine boursière dans le greenbusiness tirée par les biocarburants américains

    Bonne semaine boursière dans le greenbusiness tirée par les biocarburants américains

                        La montée des cours des carburants aux Etats-Unis et l'annonce par l'Administration Obama de maintenir les objectifs 2022 de productions américaines de biocarburants qui se traduira par un quadruplement de la production actuelle, a fortement soutenu le marché des Sociétés plutôt mal en point du secteur. Pacific Ethanol, penny stock au bord du Chapter 11, a vu son cours remonter de 77% dans la semaine à 62 cents et Archer Daniels, numéro deux de l'éthanol aux USA, qui a publié des comptes trimestriels déplorables, larvés de pertes spéculatives financières inattendues, arrive tout de même à voir son cours progresser. Il semblerait qu'une nouvelle ère de prospérité puisse s'ouvrir pour les biocarburants, soutenus à bouts de bras par l'Administration américaine et ses aides financières.

    Bourse-cours-2009-05b 

     Les progrès accomplis dans l'industrie de l'éthanol de maïs qui produit dans la corn-belt dans les 4200 litres d'éthanol à l'hectare, ne peuvent qu'encourager les autorités. Le prochain grand pas attendu est celui des biocarburants issus de la ligno-cellulose qui ne se réalisera que lorsque des enzymes robustes et peu onéreux seront industriellement disponibles pour assurer une bonne rentabilité au secteur. Il sera alors possible de pousser les productions d'alcool de maïs vers les 6000 litres d'éthanol à l'hectare, par utilisation des rafles et des déchets végétaux ou de construire de nouvelles raffineries qui utiliseront d'autres plants que le maïs et qui pourront constituer une nouvelle filière, dite de deuxième génération, capable d'atteindre des rendements de 10000 litres ou plus d'éthanol ou de butanol à l'hectare. Mais ces évolutions iront pas à pas, à la recherche de l'optimum économique du moment, compte tenu des procédés, des cours des matières premières, des prix des enzymes et des contraintes agricoles d'assolement. Tout cela reposera sur des distilleries locales, proches du monde paysan qui assurera les fournitures et devra y trouver son compte. En Europe les choses sont beaucoup moins évidentes. Une industrie du bioéthanol autour de la betterave et du blé semble vouloir émerger (CropEnergies), mais il ne semble pas que l'industrie soit prête à introduire une boucle de deuxième génération dans la filière. Une fois de plus, l'Europe va être très en retard!

                      Signalons la bonne progression d'EDF EN qui vient de publier de bons chiffres d'affaires trimestriels et dont la puissance électrique éolienne à fin Mars 2009 à 1496 MW s'est accrue de 55% en un an.

                      L'embellie de l'action Q-Cells qui vient de perdre sa place de dernier de la classe de la sélection, est imputable à sa décision de vendre les actions qu'il détenait dans le producteur de Silicium danois REC. Produire du Silicium va devenir une activité de plus en plus chinoise. EDF EN le sait maintenant, avec une ardoise de 19 millions d'euros dans Silicium de Provence placé en liquidation judiciaire.

                       Enfin notons que le DJ Euro Stoxx 50, pondération des cours des actions des plus grandes Sociétés européennes cotées, est revenu à son niveau de début d'année.

    Le 10 Mai 2009

  • Premier cours d’écologie énergétique: ne pas se gourer d’ordre de grandeur

    Premier cours d’écologie énergétique: ne pas se gourer d’ordre de grandeur

    Forêt-des-landes                      Au gré des lectures de blogs plutôt verts, on peut apprendre que la biomasse sert de combustible dans les cheminées, les chaudières et les centrales au charbon, qu'elle permet de produire depuis Noé de l'éthanol, puis qu'elle va bientôt nous permettre d'obtenir de l'essence verte grâce à des enzymes gloutons qui vont couper les ligno-celluloses en sucres alors que d'autres enzymes transformeront ces mêmes sucres en alcools, enfin, plus tard par des réactions de type Fischer-Tropsch cette biomasse permettra de produire de grandes quantités de carburants ou d''Hydrogène  qui alimentera des Piles à Combustibles devenues miraculeusement peu chères et électriquement efficaces. Bien sûr cette brave biomasse continuera, entre temps, à  alimenter les populations de plus en plus nombreuses et exigeantes en apports de protéines. Les progrès de l'agriculture, la sélection de nouveaux plants par les techniques génétiques modernes, les apports mesurés d'eau et d'engrais permettront à l'ensemble de la filière de progresser et de s'adapter aux besoins de l'humanité.

                        Tel est le tableau idyllique que certains nous décrivent, en prêchant l'abandon de filières énergétiques d'un âge sauvage et attardé telles que le nucléaire ou, assez curieusement, la production d'alcool de maïs qui n'a pas la cote. Le Bourbon ne serait pas un produit estampillé du greenbusiness?

                        Alors pour essayer de descendre du petit nuage et de remettre les pieds sur terre, comme les lecteurs de ce blog doivent plutôt être plutôt francophones, je vais prendre l'exemple de la Forêt des Landes et supposer la création de centrales électriques très modernes qui brûleraient tout le bois produit dans les Landes. Cela permettrait d'arrêter les productions des papèteries qui puent, de la centrale nucléaire de Golfech située le long de la Garonne et rendrait inutile le projet de terminal de regazéification de gaz naturel liquéfié dans l'estuaire de la Gironde qui énerve tant nos écolos allergiques aux MacDos et à l'Eau de Javel. Super programme écolo me direz-vous, il fallait y penser!

                      Mais avant d'aller plus loin dans ce projet génial je vous propose de vérifier ensemble la faisabilité de ce projet révolutionnaire. Simple formalité.

                     Cette forêt plantée au XIXème siècle présente une surface boisée de 550 mille hectares, à 90% de pin maritime. Le volume de bois sur pied est estimé par la DDA de la Forêt des Landes à 82 millions de m3 de conifères et 12 millions de m3 de feuillus. La production de bois en 2005 a été de 4,2 millions de m3. Sur la base d'une densité de bois sec de 0,55 (mélange de pin et de chêne) et d'une énergie de combustion de 5000 kWh par tonne de bois sec (ou 18 Gjoule par tonne), il serait possible en brûlant tout le bois produit par la Forêt des Landes d'obtenir une énergie thermique de 11,5 TWh par an.

                   En supposant des centrales thermiques modernes présentant un rendement de Carnot de 50% ce sont donc 5,8 TWh d'énergie électrique qui seraient générés annuellement par cette combustion grandiose. C'est le pied!

                     Comparons cette production théorique à ce que génère une vielle tranche nucléaire de 1200 MW qui fonctionne avec un taux de charge annuel moyen de 70%. Son énergie électrique annuelle produite est de : 1200 x 24 x 365 x 0,7 x 1E-6 = 7,4 TWh. Grande déception!

                     La combustion de tout le bois exploité annuellement dans la Forêt des Landes (6300 tonnes de bois sec par jour) permettrait de remplacer un peu plus de 78% d'une tranche nucléaire de 1200MW.

                     La production française ayant été en 2005 de 56,6 millions de m3 de bois, en prenant les mêmes hypothèses de calcul, il est possible de déduire que  la combustion de tout le bois exploité en France permettrait de générer dans les 78 TWh d'énergie électrique par an. L'ensemble des centrales nucléaires françaises a généré 418 TWh d'énergie électrique en 2008. Tels sont les ordres de grandeur.

                     Pour comprendre l'ampleur des problèmes posés par la modification de la ressource énergétique d'un pays, il faut avoir à l'esprit ce genre de comparaison chiffrée. Cela veut dire que l'on ne peut pas du jour au lendemain radicalement modifier un mix énergétique d'un grand pays consommateur d'énergie par n'importe quelle solution, fût-elle déclarée écologique.

                    Le corollaire de cette démonstration manquée est que la biomasse va pouvoir participer au mix énergétique comme elle le fait d'ailleurs en ce moment, mais de façon très limitée. Se chauffer au bois, brûler des résidus de bois dans les centrales à  charbon, faire de l'éthanol à partir de canne à sucre ou de maïs sont des contributions qui ont représenté dans les 5% du bilan énergétique mondial en 2007. Cette contribution pourra être  accrue dans le futur de quelques points de pourcent supplémentaires, mais il serait illusoire de penser qu'elle puisse participer au mix énergétique de la planète de façon prépondérante, sinon en remplaçant toutes les forêts par d'immenses champs de Miscanthus et autres switchgrass. Il faudra donc localement choisir entre les applications à privilégier soit brûler le bois, soit faire des carburants, soit faire de l'hydrogène.

                    Le bon sens indique que les procédés les plus simples, les moins "chimiques", les plus agricoles pour de simples raisons de logistique, seront sûrement les meilleurs. Ceci rend les synthèses de type Ficher Tropsch à partir de biomasse, étudiées par exemple en Allemagne par Choren ou Lurgi, assez illusoires sinon utopiques. Le premier ne se pose pas la question d'approvisionnement en matière première, le second passe par le biooil produit localement et acheminé vers une grande usine chimique mais sans trop regarder les conséquences sur les autres applications de la biomasse et aux perturbations de marché qu'une telle collecte génèrerait.

                   La biomasse est une ressource annuelle limitée, son exploitation raisonnable imposera des choix de filières. Si l'une s'impose, d'autres disparaîtront.

    Le 9 Mai 2009.

  • Les achats de couverture devant la faiblesse du dollar font bondir les commodities

    Les achats de couverture devant la faiblesse du dollar font bondir les commodities

                         Et si la politique économique de l'Administration Obama n'était qu'un processus de fuite en avant articulé autour de fortes dépenses budgétaires, de faiblesse du dollar entraînant la reprise de l'inflation et la montée des taux longs? Si cette hypothèse est exacte, la remontée des cours des commodities (matières premières et énergie) n'en est qu'à ses débuts.

                         Un des marqueurs les plus nets des mouvements spéculatifs sur l'énergie aux Etats-Unis est le cours du gaz naturel au Henry Hub dans le Golfe du Mexique et coté sur le NYMEX. Entre le 27 Avril et le 8 Mai le cours du million de BTU a gagné plus d'un dollar pour atteindre 4.31 $/MMBTU (FIG.I) alors que la demande en gaz aux Etats-Unis est au plus bas et les stocks au plus haut. La raison de cette très forte variabilité: la faiblesse du dollar. Entre le 20 avril et le 8 Mai l'euro à 1.36 $ s'est apprécié de 7 cents.

    Cours-gaz-nymex-2009-05 

                     La remontée des cours de l'énergie se concrétise également sur le pétrole WTI tiré par les cours de l'essence qui flambent. Le baril d'essence à 13 dollars au dessus de celui du brut tire tous les cours pétroliers. A  72 $/baril les cours de l'essence sont à 8$ de plus que ceux du gasoil, au mépris des données énergétiques de base (FIG.II).

    Cours-essence-gasoil-2009-05 

                     La corrélation entre cours de l'euro en dollars et cours du pétrole WTI est toujours aussi bonne. Un pétrole à 45 euros le baril est à portée de main (FIG. III).

    Cours-USA-récents-pétrole-2009-05 

                     Ces quelques données confortées par la montée des cours de l'éthanol, du maïs, du blé, etc., remettent en évidence cette propension des milieux financiers à se couvrir sur les commodities d'une faiblesse du dollar annoncée, entraînant ainsi une demande de papier sans liaison avec la demande physique de ces produits. Pour qu'un mouvement spéculatif se  maintienne il faut qu'il s'appuie sur des pseudo-évidences. Il en est une puissante en ce moment: la sortie de crise économique annoncée. En Chine tout d'abord puis aux Etats-Unis phénomènes reliés aux puissants plans de relance de chacun des deux pays.

                   Pour mesurer le chemin à parcourir, il suffit d'examiner le Reuters-Jefferies CRB Index qui à 243, à 21% au dessus du plus bas de 200 du printemps a encore de fortes progressions devant lui pour aller rejoindre un indice supérieur à 300 qui n'aurait rien de scandaleux.

    CRB-Index-2009-05  

    Le 9 Mai 2009

  • Etats-Unis: le cours de l’essence repasse au dessus de celui de l’éthanol

    Etats-Unis: le cours de l’essence repasse au dessus de celui de l’éthanol

                                 Le rallye sur les cours de l'essence accompagnant la baisse du dollar et la reprise des consommations américaines en carburants avec les beaux jours, vient de faire se croiser les cours de l'essence (1,69 $/gallon sur le NYMEX) et de l'éthanol (1,65 $/gallon sur le Chicago Board of Trade). C'est un signal fort pour l'industrie américaine des biocarburants, coincée entre les cours du maïs qui ont tendance à remonter et ceux de l'éthanol qui étaient relativement stables jusque là, légèrement au dessus d'un dollar et demi le gallon (FIG.).

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                         Pour les producteurs d'alcool de maïs américains, leurs revenus sont constitués de trois postes principaux: la vente du fuel éthanol qui est un éthanol dénaturé avec quelques pourcents d'essence, la vente des tourteaux de maïs destinés à nourrir le bétail qui rapporte dans les 0.4 $/gallon et les subventions de l'Etat américain qui sont de 0,45 $/gallon.

                        Les postes de dépense sont essentiellement l'achat de maïs, l'énergie (gaz naturel et électricité) et le dénaturant. Le principal poste d'économie est donc la réduction de la consommation d'énergie au cours du procédé ce qui incite les producteurs à vendre les tourteaux humides et à récupérer toute l'énergie possible, comme la chaleur latente de la vapeur d'eau dans des condenseurs. Le gaz peut également provenir, en partie, de la fermentation des lisiers des troupeaux associés à la distillerie.

                        L'autre poste important d'économie en cours de préparation qui va complètement modifier le bilan énergétique de ces productions est l'utilisation des rafles de maïs et autres déchets cellulosiques agricoles par la mise en place d'une boucle de production enzymatique de sucres à partir de ligno-cellulose. Le premier producteur d'éthanol américain, au doux nom de Poet, est le leader actuel dans cette voie. Il est donc probable que les futures usines de production d'éthanol américaines seront un mélange de procédés de première et deuxième génération qui utiliseront tout le plant de maïs et les déchets agricoles annexes que livreront les paysans du coin à la distillerie.

                       D'autres évolutions sont envisageables qui consisteraient à produire de l'isobutanol par un autre type de fermentation enzymatique. C'est la voie étudiée par de nombreux laboratoires comme GEVO qui a acquis les droits des procédés mis au point par le Professer Liao de l'UCLA. Grâce à  plusieurs réactions enzymatiques successives, Liao arrive à convertir la cellulose en alcool isobutylique avec un rendement de 86% par rapport à la théorie. 

                    Nombreux de ces projets reposent sur la maîtrise de ces protéines fragiles et chères que sont les enzymes tout au cours du procédé industriel. Il est indispensable que la consommation de ces catalyseurs bio-organiques et inorganiques à la fois, plus ou moins modifiés, soit suffisamment réduite pour limiter un poste de dépense nouveau et déterminant qu'est l'achat de l'enzyme. Pour l'instant il ne semble pas que le problème soit entièrement maîtrisé, ce qui explique en partie, la non réalisation d'unités industrielles.

                   L'industrie agricole des biocarburants constitue un formidable champ d'application pour les biotechnologies et la recherche d'enzymes sélectifs et robustes C'est sûrement la voie la moins agressive qui arrivera à produire des alcools ou autres carburants organiques à des prix concurrentiels avec ceux de l'essence. Mais ces productions demeureront limitées parce qu'elles ne pourront reposer que sur une année de production naturelle de végétaux contrairement aux ressources fossiles qui représentent plusieurs millions d'années de stock sous-terrain.

    Le 8 Mai 2009.

  • De bonnes et de mauvaises nouvelles pour le photovoltaïque en Europe

    De bonnes et de mauvaises nouvelles pour le photovoltaïque en Europe

    Breaking-news                        Les bonnes nouvelles viennent du Sud de l'Europe, là où il y a du soleil. Le gouvernement italien aurait l'intention de pousser plus à fond l'énergie photovoltaïque. Des 450 MW couramment installés, le marché pourrait atteindre 800 à 900 MW cette année et croître jusqu'à 1200 ou même 1300 MW en 2010 et au delà. C'est ce qu'à déclaré Gerardo Montanino Directeur General chez GSE (Gestore dei Servici Elettrici), Société d'Etat italienne en charge des énergies renouvelables. Cette information serait cohérente avec l'arrivée annoncée de la technologie Sharp en Italie, au travers de l'accord de coopération et de production à partir de fin 2011 de modules en couches minces triple jonction avec ENEL. L'Italie a sûrement l'opportunité de devenir un acteur majeur du photovoltaïque en Europe, avec, entre autres, ses propres productions.

                     Les mauvaises nouvelles viennent du Nord là où les brumes et le soleil rasant se moquent des industriels du solaire. Le N° 1 mondial 2008, l'allemand Q-Cells va se séparer des actions qu'il détient dans l'industriel du Silicium norvégien REC et qui représentent 17,2% du capital. Les deux Groupes souffrent de la conjoncture déprimée et de la concurrence asiatique. Q-Cells se désengage ainsi d'un fardeau important et va récupérer quelques liquidités. REC demeure le fournisseur de Q-Cells et ils possèdent en commun une filiale, Sovello, qui produit des wafers selon le procédé en continu d'Evergreen et dont l'activité n'est pas bonne et les dettes importantes. L'ensemble de la profession qui a fortement investi est pris à contre pied par le fort ralentissement de la demande et la chute des cours du silicium.

    Le 7 Mai 2009

  • Cours du pétrole: nouveau rallye ou simple poussée de fièvre?

    Cours du pétrole: nouveau rallye ou simple poussée de fièvre?

                         Les largesses de l'Administration Obama font imaginer par certains, de plus en plus nombreux, que tout cela finira dans l'inflation et la baisse du dollar. Cette défiance montante vis à vis du billet vert pousse donc les gestionnaires à se couvrir en achetant du papier adossé aux cours des produits pétroliers, du pétrole, du gaz naturel ou autres commodities. L'essence par exemple profite d'un vif intérêt de la part des spéculateurs, en raison du contrôle exercé par les raffineurs américains sur les stocks qui limitent leurs productions et de la croissance des consommations aux Etats-Unis avec l'arrivée des beaux jours. On assiste donc à un rallye sur les prix de l'essence qui tirent vers le haut les cours du WTI (FIG.II) avec un spread de 12$/baril ce qui constitue une excellente affaire pour les raffineurs.

     Cours-USA-récents-pétrole-2009-05 

    La corrélation entre cours de l'euro en dollar et cours du pétrole est toujours pertinente (FIG.I).

    L'objectif de cours de 60$/baril ou mieux de 45 euros/baril semble être à portée de main.

    Cours-USA-récents-essence-2009-05

                          La certitude que les prix de l'énergie ne pourront pas rester longtemps à des cours bradés, que les crises économiques, même graves, connaissent toujours une fin, que le risque de voir les cours pétroliers reculer est très faible va inciter les spéculateurs à pousser les feux des cours du pétrole. Le seul débat est de savoir à partir de quel seuil le jeu s'arrêtera. Les expériences passées nous ont appris que toute prévision dans ce domaine était potentiellement erronée. Alors, 60$ disent les uns, 75$ disent les autres. Fixez vous-mêmes l'objectif, il aura autant de chance d'être réalisé que ceux-ci!

                          Ce n'est pas la demande en pétrole qui fait le cours, c'est la demande en papiers adossés aux cours des produits pétroliers. La nuance a une énorme importance et permet bien des fantaisies. A suivre!

    Le 7 Mai 2009.

  • La Russie va lancer la construction d’une centrale nucléaire offshore de 70MW

    La Russie va lancer la construction d’une centrale nucléaire offshore de 70MW

    Centrale-offshore                             C'est RIA Novosti qui nous apprend que la Russie va lancer, à Saint Petersbourg, la réalisation d'une mini centrale nucléaire offshore de 70MW. C'est une première mondiale qui devrait être opérationnelle à la fin 2012. Cette unité serait réalisée par le consortium Rosatom pour l'équivalent d'un peu plus de 300 millions de dollars. D'après l'article l'intérêt pour un tel générateur est important dans le monde, en particulier dans les régions en manque de puissance électrique. Cette centrale serait donc le modèle de démonstration pour une commercialisation ultérieure.

                             Ces projets de mini centrales nucléaires, clones des réacteurs de sous-marins et autres porte-avions atomiques, disséminées un peu n'importe où, posent tout de même un problème majeur potentiel de sécurité,… à moins que l'usage ultime soit militaire.

    LIRE l'article de RIA Novosti.

    Le 6 Mai 2009

  • L’Administration Obama veut multiplier par quatre les productions américaines de biocarburants

    L’Administration Obama veut multiplier par quatre les productions américaines de biocarburants

                           S'il est un domaine où le Président Obama poursuit la politique de son prédécesseur c'est celui des biocarburants. En 2008 la production de biocarburants américaine a été de 9 milliards de gallons d'éthanol de maïs et de 650 millions de biodiesel. Les raffineries américaines consomment en ce moment 600 mille barils par jour de fuel éthanol qui sont mélangés à l'essence. Une très faible part, de l'ordre de 5% est importée.  Ce chiffre est à rapprocher au 8,8 millions de barils/jour d'essence consommés par les Etats-Unis. L'éthanol représente donc 7% en volume de la consommation américaine d'essence. Le Secrétaire du Departement de l'Agriculture, Tom Vilsack, ayant affirmé que le Président Obama voulait que les biocarburants soient une "part intégrante de l'économie américaine", s'est réuni avec Steven Chu et la patronne de l'EPA Lisa P. Jackson, le trio des biocarburants ou Biofuels Interagency Working Group.

    Prod-US-1980-2008 

                          De cette réunion est sortie la décision, en conformité avec l'Energy Independance and Security Act de 2007, de l'Administration Bush, que la production de biocarburants américaine serait portée à 36 milliards de gallon en 2022 soit 2,4 millions de barils/jour. L'objectif est donc de multiplier par quatre en 12 ou 13 ans les volumes de biocarburants produits aux Etats-Unis. Le mix indiqué aujourd'hui donne la part du lion à l'éthanol (31 milliards de gallons), ouvre la porte aux biocarburants avancés comme les butanols (4 milliards de gallons) et ne prévoit qu'une croissance limitée des productions de biodiesels (1 milliard de gallons) mais il a largement le temps d'évoluer au profit des nouveaux biocarburants, moins polaires et donc plus miscibles à l'essence que l'éthanol.

                         Pour stimuler cette évolution sous forme d'aides diverses, le DOE affirme disposer de 786 millions de dollars et l'Agriculture de 1,1 milliards de dollars avance l'Agence Bloomberg.

                         Une projection en 2022 avec une consommation d'essence américaine de l'ordre de 8 millions de barils/jour résultant d'une décroissance des consommations des nouvelles voitures et d'une croissance du parc automobile, ce sont donc 30% du carburant essence qui proviendront de la biomasse. Il faudra donc fermer quelques raffineries d'ici là!

                        Cette industrie des biocarburants américaine qui par impératif logistique demeurera une activité locale, en relation directe avec le monde paysan au niveau du canton, fera de plus en plus appel à des technologies innovantes d'économies d'énergies, de réactions enzymatiques complexes permettant d'utiliser les déchets cellulosiques du maïs ou d'autres cultures pour produire de l'éthanol mais aussi des butanols. Une industrie agricole qui fournira l'alimentation des cheptels environnants et utilisera la fermentation des lisiers pour ses besoins en énergie. Phalanstère moderne qui déplait tant aux écologistes urbains, des salons à l'air conditionné.

    LIRE les annonces de la Maison Blanche sur le sujet.

    Le 6 Mai 2009.

  • Réduisons nos émissions de CO2 dit l’Europe, bâtissons des centrales au charbon répond la Pologne

    Réduisons nos émissions de CO2 dit l’Europe, bâtissons des centrales au charbon répond la Pologne

                       La Pologne ne veut pas dépendre du gaz importé de Russie, il n'y a là que bon sens et leçons de l'histoire. Mais l'absence de toute politique énergétique cohérente européenne la conduit à construire des centrales au charbon. C'est ainsi que le deuxième Groupe énergétique polonais, Tauron Polska Energia, va accroître de 900MW  la capacité de génération d'énergie électrique de sa centrale Elektrownia Blachownia située dans le sud du pays. Cet investissement réalisé à part égale avec un Groupe minier, KGHM, est une des étapes qui devraient permettre de porter en 2012 la capacité de génération de cette usine à 3000 MW ou mieux, en changeant d'unité, à 3000 tonnes de CO2 à l'heure!

                     Décidément le charbon et le lignite polonais, deuxièmes européens, ont de beaux jours devant eux! N'est-ce pas, Monsieur le Commissaire Pielsbag?

    Conso-EUR27-2007  

    Le 5 Mai 2009