Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Faut-il capturer, stocker ou valoriser le CO2? Un rapport parlementaire prend position

    Faut-il capturer, stocker ou valoriser le CO2? Un rapport parlementaire prend position

    Assemblée-Nationale                           La France dans le domaine de l'énergie a connu un binôme de génie, célèbre auprès de toutes et de tous, je veux parler de Chaffotaux & Maury dont la mémoire hante nos cuisines ou nos salles de bain. Maintenant il faut que notre Nation se familiarise avec un nouveau binôme parlementaire, attelage hors du commun d'un Socialiste et d'un UMP, Christian Bataille et Claude Birraux respectivement rapporteur et président de l'OPECST (Office Parlementaire d'Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques). MM Bataille & Birraux se sont attaqués à une tâche gigantesque et c'est tout à leur honneur, qui consiste à faire le point sur tous les travaux dans le domaine de l'énergie en France, de les comparer à ce qui se fait à l'étranger et d'en déduire des recommandations d'orientations des politiques, d'ordre parlementaire ou administratif concernant ces travaux. Leurs études se traduisent par des propositions sur les aides financières, les textes législatifs ou règlementaires, les choix d'organisations et d'actions des équipes reportant à des organismes relevant de l'Etat, comme les Laboratoires universitaires, le CNRS ou le CEA. Vaste programme!

                          Parmi les mille et un sujets traités les Députés abordent, dans une partie du rapport daté du 3 Mars 2009, celui du stockage et de la séquestration du CO2 avec un très fort a priori d'hostilité à ces projets.

                        Leur approche de Députés est bien sûr nationale. La France ne génère que très peu de CO2 avec son parc électronucléaire elle ne doit donc pas aider les recherches sur le CCS qui ne peut qu'encourager à brûler plus de charbon, telle est en substance la conclusion des auteurs. Par contre leur réflexion les conduit, par analogie lointaine avec les problèmes posés par les déchets radioactifs, à préconiser une recherche chimique de valorisation du CO2, ce qui vous l'avouerez est un peu en contradiction avec la première partie de la proposition.

                       Ce qui apparaît de plus étonnant dans leur approche logique, c'est qu'à aucun moment leur regard ne se soit porté au niveau de l'Europe. Ils auraient alors découvert que cet ensemble politique dont la France fait partie intégrante, émet annuellement des milliards de tonnes de CO2 et que cela pose  problème. Ils auraient alors étudié le cas des entreprises qui travaillent dans le CCS, comme Alstom ou Total, comme des entreprises européennes et, j'en suis persuadé, auraient modulé leur message. Lorsque Alstom va moderniser la centrale de Belchatow en Pologne, une des centrales les plus polluantes d'Europe, et propose à la Direction de cette Unité de travailler à moyen terme sur le CCS avec Dow Chemical peut-on appeler cela de "l'exportation" terme utilisé par les auteurs?

                  Pour ma part, en tant que contribuable lambda, je suis tout à fait favorable à ce que mon pays aide les industries françaises à être plus performantes dans le traitement des rejets de CO2, même si l'essentiel de leurs actions doit par la suite se dérouler ailleurs qu'en France. Ce sentiment pourtant de bon sens, ne semble pas être partagé par ces parlementaires.

                     En fait il faudrait que Bataille et Birraux revoient simplement la partie de leur exposé sur ce sujet en structurant l'approche de façon fonctionnelle: la capture du CO2 puis le stockage et enfin la valorisation éventuelle.

    1) – La capture du CO2

                   Allons messieurs B&B que vous vouliez stocker ou valoriser ce CO2 il faut bien le capter et l'isoler! C'est une fonction incontournable quel que soit votre choix ultérieur. Pensez-vous, par ailleurs, qu'à partir de 2020 Alstom pourra vendre la moindre centrale dans le monde, qu'elle soit au charbon ou au gaz, si elle n'est pas équipée d'une unité de capture de CO2? Ne pas accompagner cette mutation technologique c'est condamner une entreprise qui, vous le savez M Birraux, est très chère à notre bien-aimé Président et à un certain nombre de personnes qui y travaillent. Enfin parmi les contre-vérités inévitables que contient votre rapport on peut lire à propos de l'encouragement au progrès technique: "Le contenu technologique du dispositif de captage et de stockage du gaz carbonique est limité, puisqu'il repose en partie déjà sur des procédés bien maîtrisés"! Etes-vous bien sérieux en écrivant de telles âneries? Le DOE estime que la technologie sera maîtrisée en 2020! Le procédé d'Alstom à l'ammoniac n'en est qu'à ses balbutiements préindustriels, de nouveaux solvants du CO2 restent à définir et à valider en tenant compte de l'optimisation énergétique et de leur stabilité chimique. Vous avouez avec une grande naïveté que lors de votre voyage au Japon: " Ce qui était frappant dans les échanges sur le sujet avec nos interlocuteur japonais, c'est qu'ils étaient plus diserts sur le captage que sur le stockage. Tout se passait pour eux comme si le stockage n'était pas une question à l'ordre du jour." Effectivement Mitsubishi Heavy Industries est un leader mondial du captage du CO2, mis au point dans ses unités de production d'urée, et il vendra ses centrales thermiques à flamme avec la fonction capture, quand à la séquestration ce sera le problème local de son client et des géologues. La capture du CO2 est la part la plus délicate et la plus chère. Celui qui la maîtrisera à moindre coût, sera incontournable comme acteur au sein du procédé global.

    2) – La séquestration

                       C'est sûrement, aujourd'hui, le moyen le moins cher pour se débarrasser du CO2 une fois qu'on l'a produit et isolé. On pourra l'utiliser pour extraire plus de pétrole et de gaz des gisements (Enhanced Oil Recovery ou EOR), on pourra l'enfouir dans diverses formations géologiques ou le faire réagir de façon irréversibles sur des roches alcalines ultramafiques (olivine, serpentine). Les premiers essais d'enfouissement en vraie grandeur sur plusieurs années, comme à Sleipner dans une nappe acquifère, semblent bien se passer. Je ne vois pas ce que vient faire dans le débat l'accident du lac Nyos au Cameroun qui est évoqué, sinon par une certaine volonté de filer la pétoche au lecteur. Je pense que le vrai danger vient d'ailleurs, de la Chine par exemple dont les auteurs ne parlent pas dans leur rapport et dont les émissions de CO2 sont largement supérieures à celles du Cameroun.

    3) La valorisation:

                      Le CO2 est malheureusement la forme oxydée la plus stable du Carbone et vouloir le réduire coûtera très cher. Certains proposent d'aller jusqu'au méthanol ou au DME, mais il faut 6 électrons ou 3 molécules d'hydrogène pour y arriver (TAB.). Il faut avoir de l'hydrogène en trop. La chimie du CO2 peut amuser beaucoup de laboratoires, mais il n'est pas certain que ce soit un axe à prioriser de nos jours.Reduction-CO2 

                  Il est certain que quel que soit le chemin choisi pour éliminer le CO2, le coût du GWh produit à partir de charbon sera plus cher: "…le DOE estime qu'en l'état de l'art, le prix de de l'électricité produite à partir de charbon serait doublé. … le financement de la recherche puis de l'implantation des systèmes de captage et stockage aura un effet de restriction du pouvoir d'achat freinant la demande." Tiens, c'était l'opinion du Président Bush et de son Vice-president Cheney! Comme quoi les poncifs ont la vie dure.

                   Mais, Messieurs les Parlementaires studieux,  ne faut-il pas inscrire ce mouvement dans un renchérissement global des diverses formes d'énergies qui sera largement compensé par la réduction des gaspillages, surtout sur le territoire américain évoqué ici? La donne d'une énergie peu chère ne sera plus de mode, alors l'économie en gaspillera moins. Le gisement du gaspillage de l'énergie est immense.

                  Remarque sur les droits d'émissions de CO2: les auteurs émettent une prévision qui semble de bon sens sur l'évolution des cours du CO2 dans le futur. Moins l'industrie produira de CO2 et moins elle aura à acheter de droits d'émissions. Donc les cours du CO2 doivent structurellement baisser. Oui bien sûr, mais dans plusieurs siècles. Entre temps ce système débile de cotation, largement ouvert à la spéculation, aura été abandonné au profit d'un système à prix fixe ou encadré. Quel que soit le système, émettre du CO2 devra avoir un coût et le plus probable est que ce coût ira en croissant dans les décennies à venir.

    LIRE le rapport parlementaire du 3 Mars 2009.

    LIRE une approche du marché mondial du CCS

    Le 18 Avril 2009.

  • La production industrielle en Europe s’est un peu plus contractée au mois de Février

    La production industrielle en Europe s’est un peu plus contractée au mois de Février

                              Eurostat nous informe que la baisse de la production industrielle en Zone Euro par rapport au même mois de 2008 qui était de 16% au mois de Janvier, est passée à -18,4% au mois de Février. Cette poursuite de la chute des productions industrielles est générale à tous les grands pays européens (FIG.). Ce sont les biens d'investissements (-25%), les biens de consommation durables (-24%) et les biens intermédiaires (-22%) qui tirent vers le bas les indices, contrairement aux biens de consommations non durables (-6%) et à l'énergie (-4%) dont les chutes sur un an sont limitées.

                           La chute des industries allemandes depuis le mois d'Août (courbe noire) est particulièrement significative de la tendance observée. Il faut espérer que les mesures de relances dans l'industrie automobile seront de nature à stopper la chute de l'indice allemand et de l'indice italien aux mois de Mars ou Avril.

    Production-industrielle-2009-02 

    LIRE le communiqué d'Eurostat sur le sujet.

    Le 17 Avril 2009

  • Un avenir pour les Trains à Grande Vitesse: l’immense réseau « high-speed rail » nord américain

    Un avenir pour les Trains à Grande Vitesse: l’immense réseau « high-speed rail » nord américain

                          L'Administration Obama vient de présenter sa "Vision for High-Speed Rail in America" qui a présélectionné un certain nombre de liaisons comme étant potentiellement éligibles à des subventions de l'Etat Fédéral ou à des coopérations avec ce dernier. Ces lignes de 200 à 600 miles relient de grandes agglomérations américaines sur lesquels circuleront des trains pouvant dépasser les 150 miles à l'heure. La carte publiée par le Department of Transportation illustre l'ampleur de la tâche à accomplir.

                        Le Gouvernement américain dispose de 8 milliards de dollars faisant partie de l'American Recovery and Reinvestment Act et propose une enveloppe budgétaire d'un milliard de dollars pendant cinq ans. Ce sont donc, au total, 13 milliards que l'Administration Obama est prête à dépenser pour subventionner des projets de lignes ferroviaires à grande vitesse sur le sol américain, durant les cinq ans à venir. La priorité va être donnée à des projets dont les études sont déjà avancées, afin que les décisions soient prises dès le mois d'Octobre de cette année.

    USA-high-speed-rail 

    LIRE le papier du DOT sur ce sujet.

    Le 17 Avril 2009

  • Pour un stockage décentralisé de l’énergie électrique: Toyota avance une solution possible

    Pour un stockage décentralisé de l’énergie électrique: Toyota avance une solution possible

                           La nécessité de savoir stocker et mobiliser à la demande de l'énergie électrique dans le monde se fait de plus en plus pressante. En effet les exigences croissantes sur la qualité et la fiabilité du courant délivré par les opérateurs sont incompatibles avec le caractère aléatoire des nouvelles sources d'énergie renouvelables de types éolien ou photovoltaïque. De plus l'impérieuse nécessité de réduire les appels de puissance en pointe (peack shaving, load leveling ou écrêtage) est une contrainte nécessaire pour réduire les coûts de cette énergie et pour minimiser les émissions de CO2 associées au fonctionnement intermittent de centrales thermiques d'appoint utilisant soit du charbon, soit du fuel lourd, soit du gaz naturel dans le meilleur des cas.

    Saft-Solion 

                     A ce jour, un mode de stockage domine tous les autres: c'est le pompage hydraulique gravitaire qui consiste à remonter de l'eau par pompage dans des retenues d'altitude en heures creuses pour ensuite la libérer en heure de pointe. Ce dernier  a consommé 46 TWh en Europe en 2007, soit 1,5% de la production nette d'énergie électrique. Avec un rendement de l'ordre de 70% on peut donc considérer que ce sont quelques 32 TWh d'énergie qui ont été recyclés ainsi, pour répondre aux demandes de pointes de puissance des réseaux européens.

                   Mais cette énergie de pointe rapportée aux 160 millions de foyers européens correspond annuellement à une énergie de (32 x 10P9) : (160 x 10P6) = 200 kWh/foyer. Autrement dit, la puissance de pointe apportée par le pompage en Europe correspond à une faible énergie de moins d'un kWh par jour et par foyer!

    Remarque: cette énergie de pompage est encore plus faible aux Etats-Unis où la consommation annuelle de pompage a atteint 6,3 TWh en 2008, soit 7 fois moins qu'en Europe.

                     Le corollaire de cette observation est le suivant: un stockage d'énergie électrique décentralisé au niveau de l'immeuble ou de la maison assurerait un apport précieux de puissance au réseau durant les moments les plus critiques de la journée. A une approche centralisée jacobine d'un problème s'oppose toujours une approche décentralisée girondine! On doit apprendre cela à l'ENA!

                     Pour essayer d'aller plus loin dans l'approche du problème il faut sérieusement intégrer l'arrivée des modules solaires photovoltaïques à faibles prix qui deviendront très attractifs et sponsorisés par la puissance publique ou par les opérateurs qui devront satisfaire des quotas d'énergie renouvelable dans leur mix énergétique. Il faut également intégrer que dans le garage se trouvera au moins un véhicule électrique qui se rechargera la nuit mais qui parfois nécessitera une charge au moins partielle dans la journée.

                    On arrive ainsi au projet SOLION de SAFT et l'allemand Conergy dont nous avions rapporté l'annonce du lancement au mois d'Août 2008 (FIG.I). Ce projet européen qui va se dérouler jusqu'en 2011 a pour objet de démontrer qu'un ensemble module photovoltaïque, batterie Lithium-Ion et onduleur raccordé au réseau, peut parfaitement s'intégrer dans une maison individuelle pour assurer des fournitures d'énergie électrique au moment les plus critiques pour le réseau et donc les plus économiques pour le propriétaire du système.

                    On sait également que SHARP a pris une participation dans le constructeur de batteries japonais Eliiy et qu'il devrait présenter dans les mois qui viennent des systèmes de ce type associant module solaire et batterie.

                    Mais c'est TOYOTA qui vient de créer la surprise en annonçant pour 2011 la sortie d'un Home Energy Management System (FIG.II) qui alimenté par des modules photovoltaïques ou en heure creuse, assurerait la gestion des besoins en énergie de la maison (éclairage, air conditionné, etc.) et qui grâce à une batterie de type Li-Ion de 5 kWh participerait à la fourniture de puissance en heure de pointe. Toyota annonce qu'il va tester son HEMS au travers de sa filiale Toyota Housing.

    Toyota-Home-Energy-Management-System

                   Nul doute que l'électrification annoncée des besoins en énergie dans le monde et la possibilité de décentraliser une partie de la production d'électricité grâce au photovoltaïque raccordé au réseau, va conduire à des solutions technologiques innovantes dans la gestion des pics de puissance et le stockage décentralisé de l'énergie électrique. Les industriels européens devraient essayer d'accélérer leur développement et verrouiller la propriété industrielle de leurs idées, s'ils ne veulent pas une fois de plus se faire larguer par les industriels nippons, sur un marché à forte teneur en innovations.

    Remarque: au niveau d'un immeuble ou d'un lotissement un système de plus forte puissance pourrait être imaginé à l'aide de batteries de type Sodium-Soufre installé dans un local dédié et relié à une ou plusieurs unités de modules photovoltaïques.

    LIRE l'annonce du projet SOLION par la SAFT.

    LIRE le papier sur les batteries Sodium-Soufre.

    Le 16 Avril 2009.

  • Ventes de voitures en Grande-Bretagne et en Espagne au bord du gouffre, embellie en Allemagne

    Ventes de voitures en Grande-Bretagne et en Espagne au bord du gouffre, embellie en Allemagne

                              Le paysage européen des ventes de voitures de tourisme au mois de Mars aura été pour le moins contrasté: +40% en Allemagne, par rapport au même mois de 2008, à comparer aux -30% en Grande-Bretagne et aux -39% en Espagne (FIG.). L'Allemagne et la France connaissent un surplus de ventes par rapport à l'an dernier au mois de Mars, de 130 mille véhicules. Malgré cela l'Europe connaît un déficit de ventes de 121 mille voitures. Pour le premier trimestre ce sont plus de 600 mille ventes perdues en Europe par rapport au même trimestre 2008. Cependant quelques marques tirent leur épingle du jeu en Mars telles Hyundai, Susuki, Dacia, Skoda, les marques du Groupe Fiat et Volkswagen.

                              Il apparaît évident que des mesures de relance des achats, du style prime à la casse, en Grande-Bretagne et en Espagne seraient de nature à limiter la casse et à prendre le relai des actions allemandes, italiennes et françaises. C'est sûrement une des mesures les plus efficaces pour maintenir le secteur automobile la tête hors de l'eau, dans l'attente de jours meilleurs.

    Ventes-voitures-europe-2009-03 

    Voir  en détail les données de l'ACEA du mois de Mars et du premier trimestre.

    Le 16 Avril 2009

  • Etats-Unis: pendant la crise, la spéculation sur l’énergie et les matières premières  continue!

    Etats-Unis: pendant la crise, la spéculation sur l’énergie et les matières premières continue!

                              Quand l'environnement politique ou militaire semblait devenir incertain ou menaçant, votre arrière grand-mère achetait du sucre et de l'huile pour les stocker. N'en riez point! Aujourd'hui, aux Etats-Unis, la crise est une occasion inespérée pour spéculer sur les commodities. Alors on achète du pétrole, de l'essence, du cuivre ou du nickel à prix bradé. Les moins nantis achètent du papier indexé sur les cours, mais les plus avisés qui disposent de moyens de stockage, se font physiquement livrer de leur achat et le revendent à terme à 2 ou 3 mois en faisant une marge raisonnable et sûre au passage. Les banques américaines par exemple, sont très actives dans ces activités de trading et en tirent profit.

                              Alors de façon inattendue les stocks de produits pétroliers s'envolent alors que tout le monde sait que la consommation de pétrole américaine est au plus bas, que les raffineries tournent à 80% de leurs capacités, que la production de pétrole américain est à la hausse dans le Golfe du Mexique, que les productions de  biocarburants se développent . Mais qu'à cela ne tienne, la spéculation importe à tout va et stocke du pétrole ou des produits raffinés (FIG.I). Les Etats-Unis ont au bas mot 80 à 100 millions de barils de trop dans leurs stocks ce qui représente 4 à 5 milliards de dollars d'achats physiques spéculatifs. 

    Stocks-produits-US-2009-04 

                      Les stocks de pétrole brut s'accroissent un peu partout sur le territoire américain nous informe l'EIA, sauf là ou ils devraient être pour être revendus rapidement, à Cushing, Oklahoma où s'échangent physiquement les lots de pétrole WTI cotés sur le NYMEX (FIG.II). Ceci est une bonne nouvelle pour assurer des cotations fluides sur le marché spot de référence.

    Stocks-cushing-2009-04 

                          Plus généralement le marché des matières premières aux Etats-Unis s'est retourné depuis le début du mois de Mars où il avait atteint un plus bas comme en témoigne le Reuters-Jefferies CRB Index (FIG.III) sorte de panier de la ménagère en commodities. Depuis le premier Mars où cet indice avait atteint les 200, il s'est revalorisé de plus de 12%. Tout le débat maintenant porte sur le moment opportun du TOP Départ d'un vrai rallye sur les matières premières qui ferait remonter cet indice vers les 300 ou 350 points. Les spéculateurs de tous poils piaffent dans leurs box, en attendant le signal du départ de la ruée vers l'or. Certains, on le voit, sont partis un peu en avance pour reconnaître le terrain.

    CRB-Index-2009-04 

    Rem.: ci-jointe, la courbe en contango du 15 Avril des prix à terme du pétrole qui montre que le stockage spéculatif de pétrole n'est pas près de s'arrêter, sous réserve de trouver les moyens de stockage physique supplémentaires.

    Contango-2009-04

    Le 16 Avril 2009.

  • L’OPEP abaisse les prévisions mondiales de consommation de pétrole en 2009

    L’OPEP abaisse les prévisions mondiales de consommation de pétrole en 2009

                      Comme prévu, l'OPEP a revu à la baisse ses prévisions mondiales de consommation de pétrole, mais n'a pas rejoint les valeurs déprimées de l'Agence Internationale de l'Energie. En effet ses prévisions demeurent supérieures à 84 millions de barils jours avec une consommation des pays OCDE à 46 millions de barils (-1,5 millions de barils par rapport à 2008) et une consommation des NON OCDE à 38,2 millions de barils, soit une très faible croissance de 0,1 million de barils/jour par rapport à 2008. C'est l'information importante qu'apporte l'OPEP ce mois-ci: les besoins en pétrole de la Chine ont baissé au cours du premier trimestre 2009 par rapport à ceux du même trimestre 2008.

                      Les productions des pays NON OPEP s'étant accrues, le Cartel voit pour 2009 un appel moyen de pétrole de 28,7 millions de barils/jour en baisse de 2,1 millions de barils/jour par rapport à 2008, ce qui représente une baisse de 7% en volume.

    Conso-mondiale-pétrole-OPEC-2009-04 

    Le 15 Avril 2009

  • Total: les prix de vente des liquides du premier trimestre sont comparables à ceux de 2005

    Total: les prix de vente des liquides du premier trimestre sont comparables à ceux de 2005

                      Formidable repli des prix des produits pétroliers qui amène Total à présenter des prix moyens trimestriels de ventes des produits pétroliers à 41,5$/baril pour un BRENT moyen à 44.5$. Cet indicateur du premier trimestre 2009 fait reculer les prix obtenus quatre ans en arrière, soit au tout début 2005 (FIG.I). Parmi les autres indicateurs les prix moyens de ventes de gaz qui sont en chute libre dans le monde, ont affiché pour le trimestre un score encore acceptable à près de 6$ par million de BTU (1 BTU = 1055 joules) ou 35$ le baril équivalent. Enfin la marge de raffinage à 4,7 $/baril ne s'est pas écroulée (FIG.II).

    Prix-liquides-gaz-trim-2009-T1 

                   Il faut donc prévoir des résultats de Total en fort retrait par rapport au premier trimestre 2008, probablement encore en pertes, tout comme ils l'avaient été au dernier trimestre 2008. La taxation exceptionnelle des "superprofits scandaleux" de Total réalisés sur le dos des pauvres conducteurs de 4X4, devra être reportée à la prochaine crise spéculative.

    Marges-raffin-2009-T1

                         Le Groupe Total va voir ses investissements décroître en 2009 en raison de la viscosité des conditions économiques environnantes, mais aussi en raison de la volonté de faire revenir les prix des équipements et des prestations des Sociétés d'Ingénierie à des niveaux d'avant la crise par des négociations et des reports de projets. Enfin il faut noter la volonté de ce Groupe de miser une partie de son avenir sur les sables bitumineux de l'Alberta avec la revalorisation de son offre sur le canadien UTS Energy et sur les pétroles lourds du bassin de l'Orénoque, au travers de discussions tripartites entre le chinois CNPC, le vénézuélien PdVSA et TOTAL pour lancer une extraction d'huiles associée à un nouvel upgrader au Venezuela et couplée à une raffinerie en Chine. Dans ce montage à trois il n'y en a qu'un qui possède l'expertise technique et technologique: c'est Total. Son action présuppose également que les cours du pétrole devraient se revaloriser.

    LIRE la note de Total sur la revalorisation de l'offre à UTS Energy.

    Le 15 Avril 2009.

  • L’Etat du Michigan veut héberger l’industrie des batteries pour véhicules électriques ou hybrides

    L’Etat du Michigan veut héberger l’industrie des batteries pour véhicules électriques ou hybrides

    Business-update                  L'Etat du Michigan vient d'allouer plus de 540 millions de dollars de crédits d'impôts au total pour sponsoriser quatre projets industriels de construction de batteries pour les futurs véhicules hybrides ou électriques américains. Le système batterie sera un composant majeur des futurs véhicules. La proximité de la production des accumulateurs et des systèmes batteries avec les bureaux d'études et les lignes d'assemblage de véhicules apparaît indispensable aux responsables de cet Etat industrieux. Ce sont donc Johnson Controls-Saft, LG Chemical, A123 Systems et KD Advanced Battery Group filiale de Dow Chemical qui vont profiter de ces largesses, porte d'entrée pour aller chercher la manne fédérale de l'American Recovery and Reinvestment Act si cher au Président des Etats-Unis.

                      Parmi ces quatre projets deux d'entre eux semblent présenter une importance stratégique particulière. Le premier est la volonté du coréen LG Chemicals d'accompagner le développement de General Motors dans les véhicules hybrides en décidant de construire les accumulateurs aux Etats-Unis, rappelons que GM a décidé de s'intégrer dans l'assemblage des batteries; le second est la décision de Johnson Controls-Saft de transposer la technologie française d'assemblage d'accumulateurs et de batteries sur le sol américain pour les futurs véhicules hybrides de Ford. L'usine française inaugurée en début 2008 à Nersac (16), d'une capacité de production de 350000 accumulateurs par an  fournit, pour l'instant, les accumulateurs des premiers véhicules de Daimler et de BMW, ainsi que les premiers accumulateurs pour les véhicules de Ford en développement.

    LIRE le communiqué de JC-Saft.

    Le 15 Avril 2009

  • La consommation moyenne mondiale de pétrole a baissé de 0,4 millions de barils en 2008

    La consommation moyenne mondiale de pétrole a baissé de 0,4 millions de barils en 2008

                         L'Energy Information Administration américaine qui est la source la plus fiable de publications de données concernant les consommations d'énergie, nous informe que la consommation moyenne mondiale de pétrole et gaz condensés (liquides, tels le butane ou le propane) en 2008 a reculé, par rapport à celle de 2007, de 0,4 millions de barils/jour à 85,5 millions de barils/jour (FIG.). Cette décroissance est le résultat d'un recul marqué des consommations des pays OCDE (-1,8 millions de barils/jour) et une avancée des consommations des pays NON OCDE (1,4 millions de barils/jour). Les Etats-Unis participent pour plus des deux tiers (-1,26 millions de barils/jour) à ce retrait des consommations OCDE.

                       La consommation des pays OCDE est passée par un maximum en 2005, depuis, l'impact de la montée des prix des produits pétroliers, puis de la crise économique ont fait régresser ces consommations. Cette baisse des consommations est également à attribuer en partie aux progrès accomplis par le raffinage mondial qui chaque année réduit, avec la mise en route de nouvelles unités de conversion profonde, la production de fonds de barils et de coke de pétrole qui sont vendus à vils prix pour la génération de courant ou autres chaudières. Dans ces consommations mondiales doivent normalement figurer les biocarburants qui sont considérés comme des additifs utilisés par les raffineries. Conso-pétrole-EIA-2001-2008

    Le 14 Avril 2009