Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Fusion dans l’industrie pétrolière canadienne: Suncor veut absorber Petro-Canada

    Fusion dans l’industrie pétrolière canadienne: Suncor veut absorber Petro-Canada

    Suncor                        Les deux Sociétés pétrolières canadiennes de l'Alberta, Suncor et Petro-Canada annoncent leur intention de fusionner, grâce à une opération de rachat de Petro-Canada par Suncor pour 15 milliards de dollars. Si cette opération obtient l'aval des actionnaires et des autorités de la concurrence, l'ensemble constituera un Groupe pétrolier de taille moyenne, produisant 680 mille barils équivalents par jour de pétrole et de gaz naturel, leader au Canada et impliqué dans tous les développements importants de l'Est canadien. Il possèdera une capacité de raffinage de 433 mille barils/jour.  L'ensemble sera contrôlé à 60% par les actionnaires de Suncor. Les économies d'échelles attendues sont de 300 millions de dollars dans les dépenses courantes et d'un milliard de dollar dans les dépenses en capitaux.

                                 Cet épisode doit être inscrit dans un mouvement de consolidation annoncé du secteur pétrolier, à la suite de la dégringolade des cours du pétrole et du gaz naturel qui a entraîné une chute des valorisations boursières des Compagnies pétrolières, rendant ainsi les prix de rachats raisonnables.

    Le 23 Mars 2009

  • L’industrie photovoltaïque à la recherche de la parité avec les prix de l’électricité en Europe

    L’industrie photovoltaïque à la recherche de la parité avec les prix de l’électricité en Europe

                          L'industrie du photovoltaïque a bien compris que son activité et son business en général changeraient radicalement de taille le jour où les prix du MW photovoltaïque atteindront la "grid parity", c'est à dire la parité avec les prix de ventes de l'électricité dans un pays donné. Pourquoi cette industrie ce fixe-t-elle un tel objectif qui lui permettrait de s'affranchir des subventions gouvernementales? Pour changer de taille, c'est évident, mais aussi parce qu'elle sait qu'elle possède sous le coude de formidables gains de productivité avec l'effondrement des cours du Silicium en Asie (<40$/kg), avec les nouvelles technologies en couches minces, avec l'amélioration des taux de conversion photovoltaïques par optimisation incessante des produits et des procédés, avec la simplification des opérations d'installations des modules sur site. Contrairement à l'industrie éolienne, l'industrie photovoltaïque possède de formidables ressources de gains de productivité. Dans sa présentation de l'exercice 2008, le premier mondial du photovoltaïque, Q-Cells, a longuement présenté sa stratégie pour atteindre cette "grid parity".

    Grid-parity-2008 

                                Pour comprendre cette stratégie en Europe qui est le plus grand marché mondial, il faut prendre en compte le fait que les prix de l'électricité varient du simple au double entre la France et l'Italie par exemple. Ces prix varient aussi en fonction du secteur concerné les prix industriels étant très en dessous des prix de ventes au détail au secteur résidentiel (FIG.).

                                 La stratégie des industries du photovoltaïque est donc d'atteindre cette "grid parity" dans les pays du Sud de l'Europe qui profitent de près de 2000 heures d'ensoleillement et parmi eux celui qui possède les prix les plus élevés: c'est l'Italie. C'est en Italie que se dérouleront les premières grandes manoeuvres du photovoltaïque mondial non subventionné. Ce n'est donc pas par hasard si Sharp a décidé d'implanter sa future usine européenne de modules en couches minces en Italie.

                              Pour Q-Cells cette progression sera rapide puisqu'il prévoit que dès 2012 la totalité du marché italien sera accessible (FIG.II). Puis tomberont en 2016 les marchés allemand et espagnol. La France sera la plus coriace puisque même en 2020 le marché industriel ne sera pas accessible.

    Grid-parity-2012

    Grid-parity-2016   

    Grid-parity-2020

    Remarque: pour comprendre l'avancée du front des prix du photovoltaïque en fonction de l'ensoleillement dans ces graphiques Q-Cells a choisi deux hypothèses de gain de productivité (learning curve) annuel: l'un de 15% en vert, l'autre de 20% en rouge.

                              Ces graphiques expliquent visuellement toute l'approche stratégique du photovoltaïque. Le Marché va passer peu à peu d'un business de niche subventionné justifiant des produits sophistiqués à un marché de masse de l'énergie solaire qui fera appel à des produits peu onéreux. Cette montée en puissance de l'énergie solaire rendra certaines solutions éoliennes moins compétitives, ce qui favorisera les investissements en faveur de la solution solaire aux dépens de la solution éolienne.

    Le 23 Mars 2009.

  • Solyndra: une technologie originale de modules solaires tubulaires encouragée par le fond de garantie américain

    Solyndra: une technologie originale de modules solaires tubulaires encouragée par le fond de garantie américain

                            L'américain Solyndra vient d'industrialiser une technologie de modules solaires photovoltaïques originale. Les cellules solaires constituées de cylindres de 90 centimètres de long sont assemblées en modules de 40 tubes environ, chaque module présentant une surface de 1,6 m2 (3,5 pieds X 5 pieds). Ces produits destinés à équiper des toits d'unités industrielles ou commerciales présentent l'intérêt de capter tous les rayonnements solaires directs, diffusés ou réfléchis (FIG.). Les cellules tubulaires, scellées aux deux extrémités, sont réalisées en technologie CIGS et commercialisées depuis Juillet 2008. Le constructeur n'indique pas pour l'instant sur son blog la puissance électrique de ses modules.

      Solyndra-tube 

    Le Department of Energy vient de garantir un emprunt de Solyndra de 535 millions de dollars qui représente 73% de la somme nécessaire à la poursuite de l'industrialisation de la production par la construction d'une deuxième unité de production. Fab 2 aura une capacité de production de 500 MW par an.

    Solyndra-module

                  L'intérêt industriel de cette technologie réside dans la production automatisée d'un module entier et dans la simplicité de mise en place sur site.

    REGARDER les vidéos correspondant à ces deux points forts de la technologie tubulaire.

    Le 22 Mars 2009.

  • Une majorité d’américains sont favorables à l’énergie nucléaire, mais avec des nuances

    Une majorité d’américains sont favorables à l’énergie nucléaire, mais avec des nuances

                               L'Institut de sondages Gallup révèle que 59% des Américains interrogés sont favorables à l'utilisation de l'énergie nucléaire pour produire de l'électricité (FIG.I). Ils n'étaient que 46% en 2001 partageant ce point de vue. Les incidents de Three Miles Island (1979) et de Tchernobyl (1986) s'estompent dans la mémoire collective. Mais ce résultat de 59% est la moyenne entre 71% d'avis favorable pour les hommes et 47% seulement pour les femmes (FIG.II).Gallup-Nucléaire-2009  Gallup-Nucléaire-HF-2009 

    Pour faire confiance au nucléaire aux Etats-Unis il vaut mieux également avoir de bons revenus et être de tendance républicaine.

      Gallup-Nucléaire-RP-2009  Gallup-Nucléaire-RD-2009

    LIRE les détails de ce sondage

    Le 22 Mars 2009

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  • Un sondage Gallup confirme la primauté de l’énergie sur l’écologie dans l’opinion américaine

    Un sondage Gallup confirme la primauté de l’énergie sur l’écologie dans l’opinion américaine

                               Les citoyens américains sont de plus en plus nombreux à remettre en cause la politique des Etats-Unis qui consiste à refuser d'exploiter ses ressources naturelles offshore. C'est il est vrai le seul pays au monde à pouvoir s'offrir se genre de luxe désinvolte. Imaginez que soit découvert un jour un vaste gisement de pétrole au large de La Rochelle ou de Bayonne. Quel Gouvernement français de droite ou de gauche s'opposerait à sa mise en exploitation? C'est sûrement un des thèmes où les opinions majoritaires des citoyens américains s'opposent au point de vue de leur Président. A la question doit-on donner la priorité à l'environnement avec un éventuel risque de pénaliser la croissance économique, ils ne sont plus que 42% à être de cet avis, Ils étaient 70% en 2000 (FIG.I).

    Gallup-Environnement-Energie-2009 

    Par contre ils sont 51% à penser l'inverse que la croissance économique doit être privilégiée, même aux dépens éventuels de l'environnement. Ils n'étaient que 23% en 2000 à partager cette opinion. On le voit, il se produit depuis quelques années un profond revirement d'opinion au sein de la population américaine qui est de plus en plus concernée par la bonne marche de son économie et par son indépendance énergétique. Bien sûr la crise actuelle exacerbe ces points de vue, mais ils viennent de plus profond. La dépendance des Etats-Unis pour ses ressources énergétiques  vis à vis des pays du Moyen-Orient et autre Venezuela est de moins en moins bien acceptée par l'opinion.

                            Ce sentiment est confirmé par la montée en puissance du nombre de ceux qui avalisent les développements d'exploitation de gisements énergétiques locaux, même aux dépens limités de l'environnement (FIG.II) qui se retrouvent à égalité avec ceux qui privilégient la protection de l'environnement.

    Gallup-Environnement-US-Energie-locale-2009 

                         Cette opposition radicale entre respect de l'environnement et exploitation des ressources ne s'est pas posée avec autant d'acuité dans l'exploitation des ressources de la Mer du Nord en Europe. La Grande-Bretagne, la Norvège exploitent massivement des ressources offshores, il va de soi que ceci soit réalisé dans le plus grand respect de l'environnement. L'exemple européen peut servir à l'Administration américaine d'exemple pour définir les règles strictes de conditions d'exploration et d'exploitation des ressources offshore.

    LIRE les résultats du sondage Gallup

    Le 22 Mars 2009.

  • Renault en 2015 produira plus de véhicules à essence et 10 à 15% de véhicules électriques

    Renault en 2015 produira plus de véhicules à essence et 10 à 15% de véhicules électriques

                            Pour d'obscures raisons fiscales, dont l'explication historique doit se perdre dans les archives de Bercy, la France a réussi à vendre le gazole au litre, pourtant 15% plus lourd que l'essence (FIG.), à un prix inférieur. Cette anomalie locale, qui consiste à surtaxer l'essence, explique le succès français des moteurs diesel et de leurs perfectionnements coûteux (turbocompression, filtres à particule, post combustion catalytique des oxydes d'azote). L'avantage fiscal en valait la peine. Mais les nouvelles normes européennes d'émissions des véhicules, dites Euro VI, qui s'appliqueront à fin 2014 seront beaucoup plus exigeantes sur les émissions de particules et d'oxydes d'azote (NOx). Ces nouvelles contraintes très pénalisantes pour les moteurs diesel, vont relancer l'attrait du moteur à essence qui va bénéficier des perfectionnements du moteur diesel avec l'injection directe, la turbocompression accompagnant la baisse moyenne de cylindrée.

    .Densités 

                            C'est la raison pour laquelle Philippe Ousaire explique dans l'Argus que ces nouvelles normes vont complètement bouleverser la donne industrielle au profit des moteurs à essence, moins onéreux et pouvant être largement perfectionnés. La volonté de Renault-Nissan d'introduire une gamme de véhicules électriques urbains amène Oursaire à prévoir pour 2015 un mix Renault qui serait de l'ordre de:

    • diesel: 45 à 50%,
    • essence: 40 à 45% contre 35% aujourd'hui,
    • électrique : 10 à 15%.

                              L'arrivée de véhicules hybrides d'autres constructeurs va également pousser la consommation française de carburant vers plus d'essence.

                             Une facturation du carburant à la pompe à la masse délivrée et non au volume qui serait aisément faisable techniquement aujourd'hui, un microprocesseur corrigeant les volumes des variations de densité et de températures, permettrait de faire disparaître peu à peu ces incompréhensions liées à la facturation au volume de liquides à densités variables d'un produit à l'autre et selon les saisons ou les latitudes.

    Remarque: parler d'émissions de CO2 au kilomètre revient à parler de consommation de carburant en masse au kilomètre (LIRE).

    Le 22 Mars 2009.

  • AREVA fait parler de son discret projet de réacteur à eau bouillante baptisé KERENA

    AREVA fait parler de son discret projet de réacteur à eau bouillante baptisé KERENA

                                   A côté des deux réacteurs à eau pressurisée, le franco-allemand EPR et le franco-nippon ATMEA qui sera un condensé de ce qui se fait de mieux aujourd'hui dans la technologie de troisième génération, grâce à l'apport de la maîtrise technologique de Mitsubishi Heavy Industries, AREVA travaille sur un troisième projet à eau bouillante, appelé jusque là SWR 1000 mais qu'AREVA vient de baptiser  KERENA.  Cette technologie qui permet de travailler avec des pressions deux fois plus faibles que dans la technologie pressurisée est beaucoup moins complexe, avec un seul circuit primaire (FIG.) et peut être mise en oeuvre dans des délais plus brefs (construction en moins de 48 mois). Elle permet également de faire appel à des sécurités passives de type convection naturelle, ce qui simplifie et fiabilise l'ensemble. Dans le cadre de ses accords avec E-On pour de futurs développements britanniques, il avait été retenu qu'E-On participerait à la mise au point de ce nouveau réacteur de 1250 MWe. Dans l'accord, la participation de Siemens était mentionnée, mais il n'est pas sûr que cette participation éventuelle soit toujours d'actualité. Il faudra donc attendre de plus amples précisions sur un éventuel programme de développement.

    .BWR-process

    Le 21 Mars 2009

  • Formidable plongeon de la production industrielle allemande au mois de Janvier

    Formidable plongeon de la production industrielle allemande au mois de Janvier

                             Eurostat avait prévenu que les entrées de commandes en Allemagne aux mois de Novembre et Décembre avaient été très mauvaises, dans les 28% inférieures à celles des mêmes mois enregistrées un an plutôt. La production industrielle qui en est résulté, enregistrée au mois de Janvier à -19% par rapport à il y a un an confirme cette tendance. Ce qui est spectaculaire dans les résultats de l'activité industrielle allemande c'est leur chute aux allures paraboliques (FIG., courbe noire) qui indique que la vitesse de freinage industriel est de plus en plus forte. En comparaison la France, la Grande-Bretagne et  l'Italie affichent des décroissances de leur activité industrielle sensiblement linéaires. Quand à l'Espagne il semblerait que la décroissance est atteint un plateau à -20% par rapport à il y a un an. Les diverses mesures de relances style prime à la casse qui ont un puissant effet sur l'activité automobile seront les bienvenues par la suite.

    Production-industrielle-2009-01

    Le 21 Mars 2009

  • Quelques soubresauts spéculatifs sur les actions du green business agrémentent la semaine boursière

    Quelques soubresauts spéculatifs sur les actions du green business agrémentent la semaine boursière

                       Dans un cadre industriel fortement déprimé, les actions du green business ont du mal à tirer leur épingle du jeu. Cependant il a été possible d'assister à la croissance de plus de 65% du cours de Pacific Ethanol, penny stock du biofuel, qui fait fonctionner une seule de ses quatre usines. La vente aux enchères disputée des 17 usines de VeraSun (LIRE) a sûrement joué dans ce processus de brusque valorisation. La remontée des cours de l'essence vers les 1,5 $ le gallon sur le NYMEX permet également d'anticiper une stabilisation, sinon une reprise, des prix du fuel éthanol qui se traite autour des 1.66$/gallon dans les Etats de la corn-belt. Notons également dans le photovoltaïque le bon comportement du taïwanais Motech qui reprend 12% sur la semaine et la cession de rattrapage de l'allemand Q-Cells qui récupère 15%, tout en restant le bon dernier du classement de l'échantillon. Enfin il faut relever le bon comportement d'EDF EN qui progresse de 7,5%.Bourse-cours-2009-03c    

    Le 21 Mars 2009

  • Le Department of Energy américain met 2,4 milliards de dollars sur la table pour les futurs véhicules hybrides rechargeables

    Le Department of Energy américain met 2,4 milliards de dollars sur la table pour les futurs véhicules hybrides rechargeables

          L'Administration américaine a bien compris que le développement des futures générations de nouveaux véhicules électriques ou hybrides rechargeables passait par la maîtrise conceptuelle et industrielle des composants de toute la chaîne de propulsion électrique, à savoir les accumulateurs, le système batterie, le moteur électrique et l'électronique de puissance associée. Le Department of Energy américain va offrir des subventions à hauteur de 2,4 milliards de dollars pour aider à développer et industrialiser l'ensemble de ces composants aux Etats-Unis. L'objectif est d'avoir 1 millions de véhicules hybrides rechargeables sur les routes américaines dès 2015. 

    Batteries-Li-Ion-Market-share

    Le président Obama l'a annoncé hier lors de la visite du Vehicle Electric Center de la Southern California Edison. Cette aide importante se décomposera en trois gros pavés:

    1. 1,5 milliards pour aider à développer et industrialiser les accumulateurs et les ensembles batteries,
    2. 0,5 milliards pour les moteurs et autres composants de la traction électrique,

    3. 0,4 milliards pour la mise au point de nouveaux véhicules et les diverses infrastructures de recharge.

                          L'immense retard pris par les Etats-Unis dans le domaine de l'énergie embarquée à bord d'un véhicule n'a d'égal que celui, tout aussi imposant, accumulé par les pays européens, par rapport aux pays asiatiques (FIG.). Il sera très difficile à rattraper. Les japonais préparent dès à présent les futures batteries de 2030 qui devraient porter l'autonomie en mode électrique des véhicules à 500 km.

    LIRE  le compte rendu du DOE.

    Le 20 Mars 2009.