Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Alors que les ateliers asiatiques ferment, Total et GDF Suez veulent monter une usine de wafers de Silicium

    Alors que les ateliers asiatiques ferment, Total et GDF Suez veulent monter une usine de wafers de Silicium

    Evergreenstringribbonprocess                        Incroyable mais vrai, alors que le monde du photovoltaïque explose sous la pléthore d’usines de production de wafers et que les cours du Silicium s’effondrent un communiqué laconique nous apprend que Total et GDF Suez veulent  investir 70 millions d’euros pour monter un atelier de production de wafers en Moselle qui emploierait 80 à 100 personnes. Bien sûr être intégré vers l’amont pour Photovoltech filiale belge des deux groupes serait un plus. Mais par les temps qui courent cette nouvelle ressemble tout de même à un canular de gosse de riches ou une fuite en avant pour maintenir les coûts en face de coriaces concurrents asiatiques affamés. Il faut souhaiter à Photovoltech que le procédé utilisé va être révolutionnaire et va conduire à un produit de qualité inégalable.

    LIRE le  communiqué de Total GDF Suez.

    Le 10 Mars 2009.

  • Le marché des batteries au Japon sera en forte croissance dans les six ans à venir

    Le marché des batteries au Japon sera en forte croissance dans les six ans à venir

    Hondainsightbattery                                Fuji Keizai est un bureau d’études de marchés japonais qui est bien introduit dans les milieux industriels. Il vient de publier une étude sur le marché des batteries au Japon à l’horizon 2014: il semble très porteur. Le marché global des batteries au Japon passerait de 314 milliards de Yens à 532 milliards de Yens entre 2008 et 2014, essentiellement tiré par la croissance des batteries au Lithium et des batteries Ni-MH pour les applications traction électrique(divisez par 100 pour avoir un ordre de grandeur en dollars).

                         Le marché des batteries de type Nickel-Métal Hydrure est estimé à ce jour à 90 milliards de yens  dont 90% correspondent aux applications véhicules hybrides (FIG. La batterie de l’Insight de Honda, avec les éléments cylindriques de Sanyo). En raison de la forte croissance de ce marché Fuji Keizai voit un CA pour ces produits de 208 milliards de yens à l’horizon 2014. Une multiplication par 2,3 en six ans qui va permettre au marché du Ni-MH de dépasser celui des batteries au plomb.

                          Pour les batteries de type Li-ION, la croissance est encore plus rapide. Pour un marché estimé en 2008 à 14,5 milliards de yens, il passerait à 95 milliards de yens en 2014, soit un facteur multiplicateur de 6,5 entre les deux nombres. Là aussi c’est la croissance du marché automobile et des bicyclettes assistées qui va tirer le marché de ce type de batteries.

                           Ce qui est très important pour l’industrie japonaise, c’est qu’il existe une multitudes de sous-traitants en charge de la réalisations de produits chimiques, de composants mécaniques et électriques ou électroniques qui vont entrer dans la réalisation de ces batteries. Ces Sociétés fournissent aussi les industriels européens.

    Le 10 Mars 2009.

  • Toyota avec la Prius Gen.III joue l’économie de carburant

    Toyota avec la Prius Gen.III joue l’économie de carburant

    Moteurgnrateurpriusiietiii                       La récupération d’énergie cinétique au freinage, d’énergie potentielle en descente ou d’énergie thermique par effet thermoélectrique va, au gré des réductions de coûts et des progrès technologiques, s’imposer peu à peu à tous les véhicules. Ces progrès reposent sur la présence d’un système batterie, d’un onduleur et d’un moteur électrique jouant le rôle de générateur durant les phases de récupération. Ce qui peut sembler "smart and green" aujourd’hui, réservé à un segment haut de gamme, insupportable pour certains, sera demain popularisé puis deviendra obligatoire. Telle est l’évolution de la technologie. Alors jeune écolier, les rares et riches conducteurs sortaient le bras de la portière pour signifier qu’ils allaient changer de direction et pestaient contre la nouvelle règlementation imbécile imposant la présence de feux clignotants, peu visibles, sur les côtés arrières des automobiles. Mais quels sont les faits qui permettent aujourd’hui de penser que ce mouvement d’électrification est irréversible, onze ans après le lancement de la première Prius par Toyota qui avait alors tant fait rire les Etats-Majors des constructeurs automobiles mondiaux, c’était à peu près les mêmes d’ailleurs qui riaient lorsque Sony a annoncé sa première batterie Lithium-ION. Ce qui est nouveau fait tout d’abord peur au plus grand nombre!

                        Il y a d’abord un indicateur très important c’est la lutte à couteaux tirés entre les deux leaders japonais Toyota et Honda qui sortent à peu près en même temps leurs nouveaux modèles de véhicules hybrides. Honda qui vient de sortir le premier l’Insight définitivement axée sur l’optimisation des coûts avec un moteur réduit en cylindrée et une batterie comportant moins d’éléments (7 modules de 12 éléments) que le modèle précédent (11 modules), le tout rendu possible par une recherche d’amélioration de l’efficacité énergétique tout au long de la chaîne de traction. C’est apparemment un grand succès commercial, d’après les premiers chiffres d’entrées de commandes. L’Insight va être créditée d’une autonomie de 40 à 43 miles par gallon aux Etats-Unis. Toyota avec la PRIUS de troisième génération, lui joue la partie sur les économies de carburant avec un seuil important pour le marché américain: le mythique 50 miles par gallon, qui vaut en Europe 4,7 litres aux cent kilomètres ou avec un moteur à essence 109 g de CO2/km, mesuré selon la norme américaine (attention: chaque norme américaine, européenne ou japonaise donne une consommation différente). Pour obtenir ce résultat, 10% plus sobre que le modèle actuel, Toyota n’a pas hésité à accroître la cylindrée de son moteur à 1,8 litre. Mais il a puissamment travaillé sur l’optimisation des composants comme le moteur électrique (FIG.) ou l’onduleur.

                      Il faut également noter la progression certaine des ventes de voitures hybrides par les constructeurs américains, pris à contre-pied par les aspirations du marché, lassé des monstres d’acier chromé qui lui étaient proposés. Ford et GM réunis ont vendu 3100 voitures hybrides au mois de Février sur le marché américain, ils en avaient vendu 34000 sur toute l’année 2008.

                     Un autre indice sont les efforts désespérés fournis par les constructeurs allemands pour essayer de monter dans le train en marche. Daimler sortant un premier modèle équipé d’une batterie Continental (LIRE), BMW sortant quelques centaines d’exemplaires de la Mini pour test, équipée d’une incroyable batterie de 5088 éléments Li-ION et enfin Volkswagen se fournissant auprès de Sanyo pour équiper un futur modèle hybride de marque Audi qui sortira en fin 2010 aux Etats-Unis (LIRE).

                     Il ne faut pas oublier le gros travail de Daimler avec sa filiale japonaise qui commercialise le véhicule utilitaire de 7,5 T (LIRE), le Fuso Canter hybride, vendu à 250 exemplaires en 2008.

                     Enfin les constructeurs chinois vont arriver sur le créneau comme SAIC, un des futurs très gros chinois, qui annonce un véhicule hybride pour début 2012, mais à surcoût très réduit, estimé aujourd’hui à 20% et qu’il entend donc laminer d’ici là.

                    Sans être un grand visionnaire on peut donc imaginer que le marché haut de gamme des véhicules va devenir assez rapidement en majorité hybride. D’ici quatre à cinq ans il sera indispensable à tout constructeur de présenter au moins une option hybride pour tous les modèles de ce segment de marché. En parallèle menée par les deux leaders japonais l’extension à des véhicules de milieu de gamme se réalisera. Toyota a déjà annoncé que ses modèles seront à 80 ou 90% hybrides dans quelques années. C’est le volume qui fait les réductions de coûts.

                    En parallèle avec ces évolutions de gammes apparaîtront de petites citadines électriques poussées par les japonais de deuxième division, ayant une position marginale dans la technologie hybride et faisant directement le saut au 100% électrique, tels que Nissan-Renault ou Mitsubishi-Peugeot. Politique de niche tout d’abord, réservé à des agglomérations ou des régions fortement motivées (Israël, Danemark, Portugal, Hong-Kong, etc.) ou peut-être politique de masse en Chine avec des batteries économiques au phosphate de Lithium (BYD).

                 Enfin, et pourquoi pas aux Etats-Unis, apparaîtront les véhicules Plug-in hybrides rechargeables, plus gros, plus chers, réservés dans un premier temps à quelques Happy-Few qui ouvriront la voie.

                C’est une révolution industrielle annoncée, poussée par la demande de consommateurs plus critiques et plus éclairés. Cette révolution va passer par la recherche de la meilleure efficacité énergétique avec allègement des véhicules grâce aux composites fibres de verre ou fibres de carbone, avec l’adoption de pneumatiques à faible coefficient de frottement et peu bruyants, à la recherche du meilleur aérodynamisme pour réduire la traînée, à l’utilisation de panneaux solaires éléments de la carrosserie, à la mise au point de dispositifs thermoélectriques utilisant la chaleur des gaz d’échappements. C’est la seule voie possible pour réduire en une ou deux décennies la consommation mondiale de pétrole tout en permettant aux plus humbles d’accéder à la possession d’un véhicule de transport familial.

    Le 10 Mars 2009.

  • La BLUECAR change de look au gré des salons de Genève

    La BLUECAR change de look au gré des salons de Genève

                           Serpent de mer de la technologie française, rêve simple d’un très riche financier, fabricant de feuilles en continu pour cigarettes, inventeur du sac de thé jetable après infusion, les prototypes de la BLUECAR EV présentent un design qui évolue au gré des Salons de l’Auto de Genève. Celui de 2005 était vraiment bleu, tout en rondeurs, bébé bien nourri par les biberons d’EDF. Le second beaucoup plus racé, plus élancé, adolescent italien des films de Fellini. Il a perdu sa couleur bleue mais a conservé son générique. Belle leçon de design de Pininfarina, les futures voitures électriques asiatiques pourront s’en inspirer.Bollorbluecar20052009

    Le 9 Mars 2009.

  • Malgré les faillites et les fermetures d’usines la production d’éthanol américaine a battu des records

    Malgré les faillites et les fermetures d’usines la production d’éthanol américaine a battu des records

                         L‘industrie de l’éthanol de maïs américaine a vécu, comme bien d’autres, une année 2008 agitée. Prise en ciseau entre des cours du maïs manipulés par la spéculation sur les matières premières agricoles durant les huit premiers mois et les cours de l’éthanol en chute libre en fin d’année, accompagnant la chute des cours de l’essence, nombreux sont ceux qui ont du fermer des usines ou même se mettre en faillite. Ce fut le cas de VERASUN victime de ses achats à terme de maïs au plus haut. Malgré ces vicissitudes, la production moyenne d’éthanol a atteint 600 mille barils par jour en 2008 (FIG.) avec des flux de production de plus de 700 mille barils par jour au mois de Décembre. Les volumes produits ont été multipliés par six durant les 8 ans de l’Administration Bush.Ethanolusaprod19802008

                         La consommation d’éthanol américaine, avec l’aide de 36 mille barils par jour d’importations, a atteint 630 mille barils par jour en moyenne. Ces volumes, à 750 mille barils/jour, représentaient en fin d’année entre 8 et 9% de l’essence consommée aux USA, soit environ 6% sur la base d’un bilan énergétique plus rigoureux. Cette consommation devrait croître encore avec l’adoption attendue par l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) d’un pourcentage d’éthanol dans l’essence de 15% (E15) au lieu des 10% aujourd’hui.               

                          Cette industrie agricole de l’éthanol de maïs, constituée de petites usines de comtés américains, étroitement liée avec la population rurale n’a pas cessé de progresser dans l’amélioration des rendements et la maîtrise des dépenses énergétiques. Une étude récente a démontré que bien des critiques contre cette industrie argumentaient à l’aide de chiffres faux, parfois vieux de plus de huit ans (LIRE cette passionnante étude). Elle dispose donc d’un très fort potentiel de progrès avec la réouverture des usines ou l’ouverture d’usines nouvelles, la poursuite des améliorations de productivité, l’association avec des élevages de troupeaux et la génération de biogaz, l’introduction d’une boucle de production d’éthanol à partir des rafles de maïs (Poet).

                        Le succès et les progrès de cette industrie tant décriée sont en complète opposition avec l’échec (provisoire?) des industries de l’éthanol de deuxième génération, encensées de toute part, mais incapables de mettre sur pieds la moindre petite unité opérationnelle malgré de copieuses subventions du DOE.

                        Produire des biocarburants c’est une affaire de paysans ayant les pieds sur terre. L’exemple américain le démontre de façon éclatante.

    Le 9 Mars 2009.

  • Le stockage sous-terrain du CO2 norvégien apparaît être très efficace

    Le stockage sous-terrain du CO2 norvégien apparaît être très efficace

                          Il existe en Europe peu d’unités de capture et de réinjection de CO2 industriellement opérationnelles: parmi elles, celle de la plateforme norvégienne de Sleipner en Mer du Nord est sûrement la plus ancienne. Elle extrait le CO2 d’un gaz naturel en contenant 9%, par un procédé classique aux amines, puis le réinjecte sous pression dans la formation d’Utsira. Cette structure géologique de plusieurs centaines de mètres d’épaisseur est constituée de sable et d’eau salée sur une surface de 26 km2. Elle est surmontée d’une couche de roches schisteuses qui en assurent l’étanchéité. Depuis la mise en exploitation en 1996 ce sont plus de 10 millions de tonnes de CO2 qui ont été réinjectées dans le sous-sol. StatoilHydro qui est l’opérateur de cette plateforme, associé à Exxon et à Total, réalise tous les deux ans des mesures sismiques qui lui permettent de suivre la diffusion du CO2 dans la formation d’Utsira (FIG.). Les résultats montrent que le CO2 occupe une surface de 3 km2 et que la diffusion se réalise normalement sans élévation de pression au point d’injection. Ccsutsirasleipnerstatoil

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    LIRE le communiqué de StatoilHydro sur le sujet.

    Le 9 Mars 2009.

  • L’accroissement des émissions de CO2 américaines en 2007 illustre l’indigence politique de l’Administration précédente

    L’accroissement des émissions de CO2 américaines en 2007 illustre l’indigence politique de l’Administration précédente

                          L’année 2006 avait été une année en trompe l’oeil pour les émissions de CO2 (LIRE). Un début d’hiver 2006-2007 très doux avait vu les consommations de fuel et de propane stagner. Mais depuis 2007 a permis de rattraper le retard. L’Agence de Protection de l’Environnement américaine (EPA) vient de publier son pavé annuel sur les émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis en 2007. Les chiffres ne sont pas bons, ils sont supérieurs aux estimations publiées en Mai 2008 (LIRE). Les émissions de CO2, à 6,1 milliards de tonnes, croissent de 1,4% (FIG.I) et celles de Méthane augmentent de 0,6%.

    .Co2usa20002007b

                         Par grands secteurs d’application c’est la génération d’électricité qui prend la plus grande part des émissions avec 2,4 milliards de tonnes, soit 42% du total, puis viennent les transports avec 1,9 milliards de tonnes ou 33% des émissions et enfin les autres combustions industrielles et résidentielles qui ont généré près de 1,5 milliards de tonnes de CO2, dont 860 millions pour la seule industrie (FIG.II).Co2usa20002007c

                      Une politique de réduction des émissions de CO2 qui représentent 85% des émissions de gaz à effet de serre est à mettre en place aux Etats-Unis. Compte tenu des habitudes de gaspillage énergétique qui prévalaient avant la crise, des progrès importants pourraient être rapidement enregistrés dans ce domaine.

    LIRE le rapport de l’EPA en commençant par le Résumé.

    Le 8 Mars 2009

  • Allemagne: 47% de l’énergie électrique seront d’origine renouvelable en 2020, d’après la BEE

    Allemagne: 47% de l’énergie électrique seront d’origine renouvelable en 2020, d’après la BEE

                           La Fédération de l’Energie Renouvelable allemande (BEE) a publié au mois de Janvier dernier un plan de développement des ressources électriques allemandes à l’horizon 2020 à sa façon. Son approche est très simple: il suffit de développer toutes les ressources renouvelables, fermer les centrales nucléaires et conserver les centrales au charbon, au lignite ou au gaz en les utilisant comme sources d’appoint durant les phases où les sources renouvelables intermittentes ne produisent pas. Grâce à ce scénario les énergies renouvelables produiront 278 TWh, soit 47% de l’énergie électrique allemande en 2020 (FIG.I) ou 18% de la consommation globale d’énergie de ce grand pays.Allemagnelectricit2020bee

    Quels sont les grands axes de développement envisagés par cette Bundesverband Eneuerbare Energie?

    L’éolien : sa puissance est portée de 24 à 45 GW avec 20000 éoliennes à terre auxquelles il faut ajouter de nouveaux parcs offshores d’une puissance d’au moins 10 GW

    Les bioénergies : l’utilisation des diverses biomasses et autres biogaz permettra de plus que doubler la puissance de 4,1 à 9,3 GW

    Le photovoltaïque : les réductions de coûts de la filière permettront de multiplier par 10 la puissance installée qui permettra d’atteindre une énergie annuelle de 40 TWh.

    L’énergie hydraulique : c’est un point important du projet puisque c’est elle qui peut partiellement suppléer aux défaillances, mais c’est elle aussi qui par pompage durant la journée permettra de stocker des réserves. La puissance sera portée de 4,7 GW à 6,5 GW de façon écolo compatible!

    La géothermie : sera appelée à un grand avenir avec une puissance portée de 7MW à 600MW pour produire 4TWh d’énergie électrique annuellement.

                Sur un total de 278 TWh, 189 TWh proviendront d’énergies intermittentes ce qui représente 32% de la ressource électrique globale.Allemagnelectricit2020bee_ren_2

             Pendant ce temps les 12 GW de centrales thermiques à flamme en cours de construction et les 40GW en projets sont menés à leur terme.

               La BEE affirme qu’avec un tel programme les consommations allemandes de lignite seront réduites de 37%, celles de charbon de 21% et celles de gaz de12%. En conséquence les émissions annuelles de CO2 passeront de 325 millions de tonnes à 205 millions de tonnes.

                         Que peut-on dire d’un tel programme, pour le moins assez inquiétant pour les voisins de l’Allemagne et pour tous les Européens?

    Il est tout d’abord partial. Que la BEE veuille développer les énergies renouvelables c’est son job, mais elle n’a pas à arbitrer le choix entre le nucléaire et les centrales au lignite. Il est difficile de comprendre un tel ostracisme alors qu’avec la part de nucléaire conservée ce qui entraînerait une formidable chute des émissions de CO2, la démonstration des bienfaits des énergies renouvelables eut été plus belle encore.

    Il est allemand. A aucun moment les besoins européens ne sont abordés, pourtant l’Allemagne est exportatrice d’énergie électrique. En fait ce n’est pas tout à fait vrai, l’étude devient européenne à propos des ressources hydrauliques du Luxembourg et autrichiennes qui doivent être considérées comme "des systèmes domestiques"! Une approche un tant soit peu européenne aurait pu préconiser de placer les modules solaires un peu plus au sud, mais ce rapport est fait pour défendre le business 100% germain.

    Il est tous azimuts. Les énergies renouvelables, c’est comme dans le cochon: tout est bon! Il faut mettre la pédale à fond sur toutes les ressources "allemandes" ce qui nous a évité l’énergie des vagues, des marées et autres courants de fonds curieux. Ouf! Une approche économique sérieuse rejettera ou étalera dans le temps bien des propositions de ce rapport, ce qui reviendra à dire que l’Allemagne aura besoin de la ressource nucléaire en 2020.

                      La lecture de ce programme justifie la prudence de la France qui doit tout mettre en oeuvre pour ne plus faire dépendre ses ressources d’importations allemandes d’énergie électrique. Il serait même raisonnable de penser qu’un jour l’Allemagne deviendra importatrice nette de courant électrique si elle suit ce genre de projet.

    LIRE "How to reach a modern energy economy" avec l’esprit critique nécessaire devant un document de lobbying.

    Le 8 Mars 2009.

  • Des géologues américains dressent la carte des roches pouvant séquestrer le CO2

    Des géologues américains dressent la carte des roches pouvant séquestrer le CO2

                           Certaines roches comme le basalte ou certaines roches mafiques, remontées des entrailles de la Terre lors de mouvements tectoniques, présentent la faculté de pouvoir opérer une séquestration minérale du CO2 par réaction chimique. Des roches comme la péridotite, la dunite et autres, réagir avec le CO2 pour former des carbonates. Des géologues américains viennent d’établir une carte détaillée des Etats-Unis pour recenser ces gisements de roches particulièrement abondants dans les Etats de l’Ouest (Californie, Oregon, Washington) et dans l’Est tout au long de la ceinture des Appalaches de Terre-Neuve à l’Alabama (FIG.I, points rouges sur la carte). Usaultramaficrocksmapb

                         Certains de ces minéraux comme la Serpentine et l’Olivine par exemple réagissent avec le CO2 pour former du carbonate de magnésium (FIG.II)Co2mineralisationultramaficrock.

                     Des essais de séquestration minérale de CO2 dans ce genre de gisements, par injection d’eau chargée de CO2, sont en cours de réalisation dans le monde afin d’évaluer la faisabilité industrielle d’un tel procédé. L’eau qui fait exploser la roche, doit permettre en la fracturant, d’obtenir une réaction  suffisamment rapide de minéralisation du CO2. Le principal intérêt de ce procédé réside dans le caractère irréversible de la réaction.

    LIRE l’exposé de ce travail sous l’égide de l’US Geological Survey.

    Le 7 Mars 2009.

  • Changement de ton dans les milieux pétroliers, où est évoquée une hausse possible

    Changement de ton dans les milieux pétroliers, où est évoquée une hausse possible

                              Il est passionnant de suivre les commentaires de soi-disant "spécialistes" des produits pétroliers sur l’évolution des cours dans les jours à venir.  Ce marché est complètement manipulé par quelques commentateurs attachés à des banques ou des boutiques vendant du pétrole papier, hommes de pailles de vrais spéculateurs qui achètent, vendent et stockent du pétrole ou ses dérivés. Il y a de cela un mois, la mode était encore au baril à 27$ (Tetsu Emori d’Astmax à Tokyo) ou 25$ (Hussein Allidina de Morgan Stanley), mais le ton a subitement changé, il faut parler maintenant de 51$ le baril comme la Commerzbank Dresdner ou de 60$ comme BlueGold Capital à Londres ou encore de 75$ comme le milliardaire Boone Pickens. Vous l’avez compris la tendance est à la hausse (FIG.). Coursusarcents200903_2

                          Mais sur quelles pseudos évidences le marché pourrait-il se baser pour lancer un rallye sur le pétrole. Facteurscls_2Il y a tout d’abord la volonté de l’Arabie Saoudite et de ses proches (Emirats, Koweït, Qatar) de réduire les stocks dans le monde. Les derniers chiffres d’Oil Movements pour le mois de Mars parlent d’une nouvelle baisse des livraisons de 430 mille barils, qui semblent anticiper un nouveau tour de vis sur les quotas qui pourrait être décidé par l’OPEP le 15 Mars prochain. Mais il y a aussi un possible affaiblissement du dollar contre les autres monnaies, initié par le vertige bancaire, qui provoquerait une envolée vers le pétrole papier, couverture à la dévaluation (FIG.II, case Financial Market Factor).

                          Les cours des deux principaux produits pilotés par le marché new yorkais à savoir le WTI et l’essence sont repassés au dessus du Brent et du gasoil (FIG.I). Il y a là l’indice d’un revirement d’opinion de la part du village de traders qui dirige les cours mondiaux du pétrole.

    Le 7 Mars 2009.