Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Bioéthanol de deuxième génération: les premiers enzymes viables commercialement seront disponibles en 2010

    Bioéthanol de deuxième génération: les premiers enzymes viables commercialement seront disponibles en 2010

    Novozymes                       Le mythique bioéthanol de deuxième génération qui devrait, soi-disant, révolutionner l’approche industrielle des biocarburants et détrôner l’alcool de maïs, n’est pas encore au point comme le démontre la lenteur des développements aux Etats-Unis. Novozymes, un des grands mondiaux de la production d’enzymes qui sont en charge de la dégradation de la cellulose en sucres, étape préalable à la fermentation alcoolique, annonce qu’il travaille sur une nouvelle classe de produits susceptible de répondre aux spécifications des procédés industriels. Cette nouvelle génération, actuellement en test dans les laboratoires, serait susceptible d’être commercialement disponible en 2010 avec un prix réduit de moitié par rapport aux prix actuels.

                            Ces tribulations du développement d’un produit clé du procédé, montrent que le procédé industriel n’est pas prêt et qu’il est parfois très long le chemin pour passer un process du laboratoire à l’usine.

                           L’autre écueil de cette future filière est la disponibilité de la biomasse dans des conditions écologiquement acceptables. De plus en plus de voix s’élèvent pour attirer l’attention sur les dangers que présenterait un développement débridé des biocarburants de deuxième génération. Un papier d’une équipe du MIT, reposant sur des études de simulation, attire l’attention sur les risques environnementaux de cette future voie.

                          L’approche qui pour l’instant semble la plus raisonnable et la plus prometteuse est celle de Poet, le leader américain de l’éthanol de maïs, qui veut inclure dans toutes ses usines une boucle de production d’éthanol de deuxième génération à partir des rafles de maïs. C’est une voie progressive et raisonnable pour accroître les rendements de carburants à l’hectare et pour améliorer le bilan énergétique de l’ensemble (LIRE).

    LIRE l’annonce de Novozymes.

    Le 25 Février 2009.

  • Echec du lancement du satellite de la NASA chargé de l’observation des sources et des puits de CO2

    Echec du lancement du satellite de la NASA chargé de l’observation des sources et des puits de CO2

    Ocosatellitenasa_2               La lutte contre les émissions de CO2 et la meilleure compréhension des phénomènes vient de perdre une bataille. Le lancement du satellite d’observation Orbiting Carbon Observatory (OCO) vient d’échouer. C’était un programme d’une grande importance pour la compréhension des phénomènes, en particulier concernant les puits de CO2, et pour initialiser un inventaire mondial des sources d’émissions de CO2 (LIRE). Il faudra attendre que le gros dinosaure qu’est la NASA comprenne ce qui est arrivé, mène les actions correctrices, construise et relance un nouveau satellite. Plusieurs années de perdues pour un important programme.

    Le 25 Février 2009

  • Les productions de pétrole de l’OPEP seraient assez fidèles aux quotas, ce qui semble surprendre

    Les productions de pétrole de l’OPEP seraient assez fidèles aux quotas, ce qui semble surprendre

                          Une Société comme Petrotrologistics suit le mouvement des pétroliers dans le monde et leur programme dans les semaines à venir. Elle est donc en parfaite position pour anticiper les livraisons de pétrole dans le monde. C’est ainsi qu’elle annonce que les livraisons de l’OPEC au mois de Février atteindront 25,32 millions de barils de pétrole par jour, soit un excès de livraison de 0,48 million de barils par rapport aux quotas en vigueur. Mais ce flux est tout de même inférieur d’un million de barils/jour à celui du mois de Janvier (FIG.). Cette discipline inhabituelle des membres de l’OPEP est le signe de leur volonté de vouloir maintenir le marché du pétrole à des niveaux de prix décents. Opecprodquotas

                         Les volumes produits sont inférieurs de plus de 4 millions de barils/jour à ce qu’ils étaient au mois de Juillet dernier, époque, souvenez-vous, où le monde entier allait manquer de pétrole! Ce résultat remarquable est attribuable tout d’abord à l’Arabie Saoudite qui a décidé coûte que coûte d’assécher le marché de ses stocks pléthoriques et qui produit 7,9 millions de barils/jour en dessous de son quota de 8,05 millions. Mais elle est suivie par les Emirats, par le Koweït et par globalement tous les membres du Cartel qui adhèrent à cette stricte politique. De plus, une prochaine décision au mois de Mars, de baisse des volumes de production n’est pas impensable aujourd’hui. Cette détermination des membres de l’OPEP semble en surprendre plus d’un qui jusque là négligeaient les décisions du Cartel, en pensant qu’elles ne seraient pas appliquées dans les faits.

                        Les cours du Brent qui sont la référence des marchés en ce moment, ils sont en hausse à 41,6$ le baril et reflètent cette nouvelle perception de l’offre limitée. Il ne reste plus qu’à résorber les stocks ce qui va prendre quelques mois.

    Le 24 Février 2009.

  • Les entrées de commandes à l’Industrie dans la Zone Euro sont restées faibles au mois de Décembre

    Les entrées de commandes à l’Industrie dans la Zone Euro sont restées faibles au mois de Décembre

                          Les entrées de commandes dans l’Industrie vont déterminer le niveau d’activité dans les mois qui suivent. Elles ont aussi un rôle psychologique important sur le comportement des décideurs de l’entreprise qui vont lancer des recrutements et des approvisionnements à longs délais si les entrées sont bonnes et le carnet de commande se gonfle, ou, inversement, vont baisser les feux si les commandes se raréfient et le carnet de commandes s’étiole. C’est donc un indicateur économique important à suivre. Les entrées de commande de la Zone Euro sont restées faibles au mois de Décembre (-22% par rapport au mois M-12) après un mois de Novembre catastrophique (-27% par rapport à Nov. 2007) et un mois d’Octobre déprimé (-15%). Une analyse par secteurs d’activités montre cependant de larges variations d’un secteur à l’autre (FIG.). Entrescommandes200812

                         Si certains secteurs comme la chimie, le textile habillement ou la fabrication d’équipements électroniques ou électriques sauvent à peu près les meubles avec des baisses de commandes autour de 10% par rapport à il y a un an, d’autres secteurs plus liés aux investissements comme la fabrication de machines ou d’équipements ou plus liés à l’industrie automobile comme la métallurgie ou les matériels de transport, rencontrent des reculs importants. Dans l’ensemble cependant, le mois de Décembre apparaît moins catastrophique que celui de Novembre.

    Le 24 Février 2009.

  • La raréfaction du crédit oblige les start-up américaines du solaire thermique à changer de modèle économique

    La raréfaction du crédit oblige les start-up américaines du solaire thermique à changer de modèle économique

                         Après Ausra, c’est au tour d’eSolar, start-up du solaire thermique connue pour avoir été un temps soutenue par Google, de jeter l’éponge des projets ambitieux de réalisation et d’exploitation de centrales solaires. C’est un modèle économique qui demande d’importants capitaux qui doivent longtemps attendre les premières rentrées de cash de la vente d’électricité. Ceci suppose de passer les obstacles d’obtention des autorisations de construire l’usine solaire, d’acquisition ou de location des terrains, de réalisation de l’unité de production, de raccordement au réseau et de la mise au point de l’ensemble. Un planning sur plus d’une décennie. Alors eSolar vient de vendre ses droits à construire des unités solaires sur trois sites à un électricien, NRG Energy qui avec 10 millions de dollars rentre aussi au capital d’eSolar. En contrepartie NRG s’engage à utiliser la technologie eSolar pour installer dans le Sud-ouest des Etats-Unis 11 unités solaires pour une puissance pouvant atteindre jusqu’à 500 MW. Esolar46mwmodule

                         La solution technique d’eSolar repose sur des modules composés d’une tour à deux faces et de miroirs, de part et d’autre, concentrant l’énergie au sommet de la tour. Plusieurs de ces modules, 16 dans le cas de l’illustration présentée, constituent avec l’unité de génération de courant une "power unit" de 46 MW.

                        NRG Energy est une entreprise qui possède 48 centrales aux Etats-Unis représentant une puissance électrique de 24 GW.

    Le 24 Février 2009.

  • Une étude américaine souligne le très fort impact économique de l’extension de l’exploitation de gaz et de pétrole offshore

    Une étude américaine souligne le très fort impact économique de l’extension de l’exploitation de gaz et de pétrole offshore

                          Une étude publiée par l’American Energy Alliance, largement documentée à partir d’études et de données de l’Administration américaine difficilement contestables, relance vivement le débat de l’exploitation des gisements offshore au large des côtes américaines. Cette étude porte exclusivement sur les retombées économiques qui proviendraient d’une totale libéralisation des processus de recherche et d’exploitation des gisements non encore accessibles. Les plus importantes réserves estimées qui seraient rendues disponibles se trouvent au large de la Californie (10 milliards de barils), au large de la Floride côté Golfe du Mexique (zone en rouge sur la carte, avec 3,4 milliards de barils) et au large de l’Alaska (7,5 milliards de barils de plus). Les conclusions de cette étude, en période de crise, rappellent l’importance économique des retombées qui seraient à en attendre.

    Usaoffshorereserves

    Usaoffshorerservesdtail                   Elles prévoient un impact sur le PNB américain croissant annuellement de 0,5% à 2%, des emplois pour plusieurs centaines de milliers de personnes, des salaires, des taxes fédérales et des taxes locales et enfin des royalties qui, le tout confondu, croîtraient au fur et à mesure des mises en exploitation de 30 milliards à 150 milliards de dollars par an.

                      Cette étude qui explique que de devenir un plus grand producteur de pétrole et de gaz rendrait les Etats-Unis plus riches et donne un chiffrage attractif, devrait accélérer les prises de décisions de l’Administration américaine dans ce domaine. En effet les sondages ont toujours montré qu’une large partie de la population était favorable à la mise en exploitation de ces réserves. Le dernier d’entre eux réalisé par Harris Interactive du 13 au 16 Février, donne 61% de réponses favorables à l’accroissement de l’accessibilité aux ressources offshore contre 26% qui y sont opposés. Rappelons que le nouveau président s’est déclaré favorable à l’ouverture de nouvelles zones d’exploitation offshore au large du plateau continental américain, mais de façon "limitée". Nous verrons bien où se situent ses limites.

    LIRE le rapport de l’AEA relatif à cette étude.

    Le 23 Février 2009.

  • La baisse du trafic routier américain réduit d’amplitude en fin d’année 2008

    La baisse du trafic routier américain réduit d’amplitude en fin d’année 2008

                           La baisse du trafic routier américain au mois de Décembre, à -1,6% par rapport au même mois de 2007, semble vouloir marquer une pose par rapport aux valeurs observées au cours des mois précédents qui pouvaient afficher des scores au delà des -5%. En cumulé pour l’année 2008 la baisse du trafic est de 3,6% par rapport à celle de 2007. En raison de la baisse des prix des carburants et de la croissance démographique régulière de la population américaine, il est probable que ce phénomène de baisse de trafic routier va s’estomper au cours du temps. Une prolongation de la faiblesse des prix des carburants pourrait même s’accompagner d’une légère reprise du trafic dans le courant de 2009. Ce serait indéniablement un marqueur d’un certain rebond de l’économie américaine dont le meilleur stimulant est la baisse des cours des matières premières et de l’énergie. Traficus200812

    Le 23 Février 2009.

  • Le Gouvernement espagnol met fin à un embargo de fait sur le solaire photovoltaïque

    Le Gouvernement espagnol met fin à un embargo de fait sur le solaire photovoltaïque

    Asif                        Après un inattendu emballement du flux de nouvelles installations de centrales photovoltaïques en Espagne en 2008, sous l’incitation d’avantageux tarifs garantis sur 25 ans, le Gouvernement, dépassé par les évènements, avait subitement stoppé toute nouvelle autorisation à partir du mois de Septembre. A posteriori on a découvert que les installations de 2008 raccordées au réseau représentaient une puissance de 3000 MW, soit le triple de ce qui était initialement prévu par les professionnels. Cette Feria espagnole est la raison principale des très bons chiffres présentés par la profession mondiale sur les 9 premiers mois de 2008. Mais depuis plus rien ne se passait, embargo total, 15000 emplois disparus en Espagne selon  la Asociacion de la Industria Fotovoltaica (LIRE).

                      Le Ministère de l’Industrie, du Tourisme et du Commerce espagnol (MITyC) sous la pression et dans la crise, vient de débloquer partiellement la situation en autorisant 392 projets qui représentent un total de 88,7 MW. Le Gouvernement ayant fixé un quota annuel de 500 MW, d’autres tranches d’autorisations seront accordées durant l’année, à des prix qui oscilleront entre 340 euros et 307 euros par MWh selon la taille des installations. Mais le business espagnol du photovoltaïque, devant cette chute d’activité, complètement groggy, se retrouve à des années lumières des exubérances de 2008.

    LIRE la décision du MITyC espagnol.

    Le 23 Février 2009.

  • Etats-Unis: une inflation à zéro en Janvier malgré la persistance de certains prix toujours vivaces

    Etats-Unis: une inflation à zéro en Janvier malgré la persistance de certains prix toujours vivaces

                           Il est de bon ton, en ces périodes de marasme, d’envisager le pire et de hurler avec les loups. Parmi les calamités possibles, figure la possibilité de déflation aux Etats-Unis, confortée par un chiffre d’inflation nul au mois de Janvier, par rapport à celui du mois de Janvier 2008. Il paraît cependant important, avant de porter jugement, d’analyser les plus et les moins qui amènent  à zéro tel un résultat de l’inflation. A l’examen de ces chiffres, il faut en effet porter son attention sur les valeurs de la variation hors énergie de 2,2% par rapport à Janvier 2008 et de 0,3% par rapport à Décembre 2008. Ces deux nombres montrent que certains prix s’apprécient. Alors regardons de plus près les postes les plus significatifs en plus ou en moins qui génèrent ces variations (TAB.).Inflationus200901

                         A la baisse sur 12 mois on trouve bien sûr le poste énergie, le poste transport et les prix de l’informatique personnelle. Il est cependant à noter que Janvier avait déjà acté une certaine reprise des cours de l’énergie et des carburants par rapport à Décembre. Mais ce qui doit être surtout souligné, c’est l’inflation sur d’autres postes, à faire pâlir de colère n’importe quelle ménagère française. Avec 5,2% sur le poste alimentation-boissons et les records des produits boulangers (+11%) et les corps gras (+14%), avec les 5,3% sur les frais hospitaliers et 7% sur les livres scolaires. Même les garagistes avec les prix des pièces détachées (+7%) et les réparations (+6%) essaient de compenser la baisse des prix des voitures.

                        Ces quelques chiffres montrent que l’Amérique n’est pas de façon monotone en plein recul déflationniste, une partie des prix avec l’énergie et l’informatique est tirée fortement vers le bas mais en sens inverse, certaines professions profitent de la période pour améliorer significativement leurs marges. Effet rémanent des envolées de prix de cet été ou opportunité commerciale du moment.

    Consulter ces données du Bureau of Labor Statistics plus en détail.

    Le 22 Février 2009.

  • Pour commencer à réduire significativement les émissions de CO2, il faut éliminer les centrales électriques au charbon ou au lignite

    Pour commencer à réduire significativement les émissions de CO2, il faut éliminer les centrales électriques au charbon ou au lignite

                          Les activités humaines dans le monde génèrent chaque année 30 milliards de tonnes de CO2. Près de la moitié de ces émissions sont issues de la génération d’électricité par les centrales thermiques à flamme (FIG.).  La réduction des émissions de CO2 doit donc se focaliser en priorité sur la politique de génération d’énergie électrique. Or, c’est exactement ce que l’Europe ne fait pas: le sujet, pour des questions électorales allemandes, est tabou.

    .Missionsmonderpart

                   Quelques chiffres pour éviter les terribles erreurs d’ordre de grandeur:

    -L’Europe émet chaque année 4,3 milliards de tonnes de CO2, elle apparaît en troisième position dans le TOP 5 après l’Asie (10 milliards de tonnes dont 7 pour la Chine), l’Amérique du Nord (7 milliards de tonnes dont 6 pour les Etats-Unis) et devant la Russie et se satellites (2,4 milliards de tonnes) suivis de l’OCDE Asie (Japon-Corée) avec 1,9 milliards de tonnes (FIG.II).

    . Missionsmonderpartgeograph

    -Une centrale électrique au charbon ou au lignite émet en moyenne un million de tonnes de CO2 par TWh. Les plus polluantes peuvent atteindre 1,4 million de tonnes.

    -Annuellement une centrale de 1500 MW au charbon avec un taux de charge autour de 80% émet entre 10 et 11 millions de tonnes de CO2.

    -Une centrale au gaz à cycle combiné émet 0,36 MT de CO2 par TWh soit le tiers d’une centrale au charbon.

    -Un champ de 250 éoliennes de 2 MW, avec un taux de charge de 25%, génère annuellement 1.1 TWh. Il permet donc d’économiser 1.1 x 0,36 = 0,4  million de tonnes de CO2 qui aurait été généré par la centrale au gaz couplée avec le champ d’éoliennes.

    -Les trente centrales électriques les plus polluantes d’Europe (LIRE) génèrent 400 TWh d’énergie électrique, sur un total de 1800 TWh d’origines thermique, elles produisent annuellement 400 millions de tonnes de CO2, soit 10 % environ des émissions européennes.

                           Le constat est évident: si l’Europe veut réduire de 10% ses émissions de CO2, il faut IMPERATIVEMENT qu’elle s’attaque à l’élimination de dizaines de ses centrales électriques les plus polluantes, alimentées au lignite ou au charbon.

                            Les solutions techniques de remplacement existent, ce sont soit des centrales au gaz couplées avec des énergies solaires ou éoliennes, soit des centrales nucléaires. Plus tard il sera possible de revenir au charbon, couplé à la biomasse, dans des centrales à cycle combiné et gazéification intégrée (IGCC) équipées de capture et de stockage de CO2. Un programme européen sur 10 ans, quatre ans de préparation et six ans d’exécution, permettrait de démanteler la trentaine de centrales les plus polluantes.

                          Mais pour cela il faut attendre qu’Angela Merkel ait changé de coalition…surréaliste!

    Le 22 Février 2009.