Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Quel est le poids relatif des formes d’énergies primaires dans la génération d’électricité américaine en 2008

    Quel est le poids relatif des formes d’énergies primaires dans la génération d’électricité américaine en 2008

                           Les Etats-Unis, trop gros consommateurs d’énergie, ont généré 11,26 TWh d’énergie électrique par jour en 2008. Cette génération d’énergie secondaire a consommé dans les 42% des énergies primaires, auxquelles il faut ajouter tout le pétrole pour les transports et la pétrochimie et 70% du gaz et une petite fraction du charbon consommés pour des applications de chauffage ou de métallurgie pour obtenir la totalité des énergies primaires consommées aux Etats-Unis. Parler de la génération d’électricité américaine c’est parler d’un peu moins de la moitié de la consommation globale d’énergie primaire, il ne faut pas oublier ce détail pour éviter de se mélanger les pinceaux.

                           Dans cette génération d’énergie électrique le charbon se taille encore la part du lion avec 48% (FIG.). Electricitusa2008

    Puis vient le gaz naturel (22%), le nucléaire (20%) et les énergies renouvelables (9%).

                     Au sein des énergies renouvelables (petite figure dans la grande), la génération hydroélectrique occupe les deux tiers du petit camembert (65%) puis vient l’utilisation du bois qui brûle très bien dans une centrale au charbon (16%),méthode la plus simple d’utilisation de la biomasse, et enfin en troisième position seulement , celle dont on nous casse les oreilles, l’énergie éolienne qui a représenté 11% seulement des sources renouvelables. Avec 0,124 MWh d’électricité générée par jour, l’énergie éolienne US a représenté 1,1% de la génération globale d’électricité américaine. Cela représentait 0,44% de la totalité des énergies primaires consommées dans ce pays, sur les dix premiers mois de 2008 (FIG.).

    . Energieprimaireusa200810

                         Remarque: dans la répartition des sources primaires d’énergie c’est le pétrole qui est la source la plus importante, suivie du gaz naturel et enfin du charbon qui pourtant était premier dans la génération d’électricité.

    Le 15 Février 2009.

  • La déprime des échanges internationaux de charbon est à l’image des cours de la tonne de CO2 en Europe

    La déprime des échanges internationaux de charbon est à l’image des cours de la tonne de CO2 en Europe

                         Le commerce mondial du charbon a atteint les 600 millions de tonnes environ en 2007, pour une production mondiale de 6,4 milliards de tonnes. Les échanges commerciaux ne représentent donc que moins de 10% de la consommation mondiale. Les principaux pays exportateurs sont l’Australie, l’Afrique du Sud, les Etats Unis et l’Indonésie. Les pays importateurs sont la Chine, le Japon et l’Europe (237 MT en 2006). La faible part du commerce explique la forte variabilité de la demande en fonction des données économiques. Entre 2000 et 2007, tirée par la demande asiatique, le commerce du charbon s’est accru de 30 MT par an en moyenne. Mais depuis la crise économique mondiale est arrivée, faisant décliner les transactions et nettement baisser les prix (FIG.) qui se sont stabilisés en ce début d’année autour de 80$ la tonne.Prixhebdonewcastle200902

                       Mais les milieux professionnels sont très pessimistes pour les mois à venir en raison de la crise mondiale et à plus long terme en raison des problèmes écologiques et de la concurrence du gaz naturel. BHP Billiton par exemple, un des plus gros exportateurs de charbon dans le monde, estime que sa filiale d’Afrique du Sud produira 34 millions de tonnes en 2009 qu’il faut comparer aux 48 millions de tonnes produites en 2008. En Indonésie, entre Décembre et Janvier les exportations de charbon ont reculé de 35% à 8,8 millions de tonnes. Les reculs sont rapides et profonds. Les prix, étrangement stabilisés dans le port Australien de Newcastle, pourraient donc poursuivre leur repli vers une plage 50$ à 65$ la tonne disent les spécialistes de ces marchés.

                        La chute est encore plus vive sur les variétés de charbon pour la métallurgie. C’est un marché beaucoup plus étroit que celui du charbon de chauffage, il a atteint dans le monde les 180 millions de tonnes en 2008 avec des prix à plus de 300$ la tonne. Cette année les prix pourraient descendre à moins de 100$ la tonne sur des volumes réduits de 40 millions de tonnes. Les Etats-Unis, touchés dans leur production d’acier, pourraient à eux seuls réduire leur consommation de coke métallurgique de 20 millions de tonnes.

                        A plus long terme les ravages écologiques du charbon vont exercer une pression forte vers une baisse des consommations qui vont se répercuter sur les échanges. Il est possible par exemple de poser la question suivante: que devrait faire l’Europe pour arrêter les importations annuelles de 237 MT de charbon qui représentent au cours actuel une dépense de 19 milliards de dollars et une production annuelle de CO2 de plus de 500 millions de tonnes? Elle pourrait également se poser la question des subventions versées par l’Etat allemand à ses mines de charbon.Droitsets200902

                        Il est une certitude: compte tenu de la baisse des prix du charbon et de la chute vertigineuse des cours des droits d’émissions de la tonne de CO2 (FIG.) sur l’European Climate Exchange (ECX), en l’absence de toute décision politique volontariste, rien n’arrêtera en Europe la consommation de lignite ou de charbon. Huit euros pour larguer une tonne de CO2, c’est l’affaire du jour en Allemagne! Il est clair que le système de marché spéculatif des droits d’émissions de CO2 dont notre Commissaire à l’Environnement est très fier (LIRE), n’est pas un bon instrument d’incitation des industries carbo-polluantes à investir pour progresser vers moins d’émissions (LIRE).

                     Aux Etats-Unis la crainte d’une nouvelle politique environnementale (LIRE) et surtout des prix du gaz naturel bradés, à 4.5$ le million de BTU, vont plutôt orienter les productions d’électricité vers des centrales au gaz et donc faire un peu plus baisser les prix du charbon.

    Le 15 Février 2009.

  • Nouvelles énergétiques de la semaine du 14 Février 2009

    Nouvelles énergétiques de la semaine du 14 Février 2009

                              Unistar, la filiale d’EDF aux Etats-Unis avec Constellation, vient de demander à la NRC de repousser l’examen du projet de réacteur nucléaire de Nine Mile Point dans l’Etat de New York pour se focaliser sur celui de Calvert Cliffs dans le Maryland. La filiale semble vouloir accélérer et recentrer ses objectifs sur ce projet EPR de 1600 MW d’AREVA.Nrcnuclearprojects

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    Michelinactivewheelb_2                       Valeo et  Michelin annoncent qu’ils ont signé une lettre d’intention pour s’allier dans le développement de systèmes pour véhicules électriques et hybrides rechargeables. On savait Michelin passionné par ce sujet depuis la présentation de son concept "Active Wheel" qui regroupe dans la roue, un amortisseur et un moteur électrique (LIRE). Il compte apparemment aller plus loin mais accompagné par un équipementier chevronné. L’ensemble des deux Groupes peut effectivement faire faire de larges progrès à la gestion de l’énergie à bord d’un véhicule électrique. Mais pour Michelin son gros challenge sera de généraliser pour l’ensemble de sa gamme, dans les années qui viennent, les pneumatiques ou les roues à faible résistance au roulement ("Energy Saver") qui permettront de réduire à la fois le bruit et la consommation des véhicules. Bridgestone vient de présenter au Salon de l’Auto de Chicago son nouveau pneu à faible résistance au roulement appelé "Ecopia EP 100". Il sera disponible commercialement à partir de Mars 2009 aux Etats-Unis.

                           Sanyo annonce qu’il va lancer la réalisation d’une nouvelle usine de modules photovoltaïques au Japon, dans la région d’Osaka. Cette nouvelle usine sera en production en fin 2010. Elle produira des modules de puissance accrue par rapport à ceux produits aujourd’hui. Sanyo va lancer par ailleurs, une nouvelle unité de production avec Nippon Oil comme partenaire pour industrialiser un produit en couches minces plus économique, destiné aux grandes centrales solaires. Ce programme terminé, la capacité de production de Sanyo sera doublée par rapport à aujourd’hui et portée à 680 MW par an.

    Le 14 Février 2009.

  • Les cours des Sociétés photovoltaïques allemandes reculent fortement

    Les cours des Sociétés photovoltaïques allemandes reculent fortement

                         La crise de surcapacités de production qui frappe l’industrie photovoltaïque mondiale entraîne une rapide baisse des prix des modules photovoltaïques. Ils se négocient, en provenance d’Asie à moins de 3$ le watt et pourraient même aller vers les 2.7$ le watt avec une baisse des cours du Silicium vers les 100$ le kilogramme. Cette évolution est très défavorable pour les industriels européens et particulièrement allemands. C’est ainsi que l’allemand SolarWorld jusque là miraculeusement épargné, a perdu plus de 10% cette semaine (TAB.) et que son leader national Q-Cells à perdu lui aussi pas loin de 10% ce qui ramène son cours à 17 euros en chute de 32% depuis le début de l’année. Superbe gadin pour un leader mondial!Boursecours200902a_2

                             Par contre toujours dans ce secteur du photovoltaïque on peut noter la bonne tenue du norvégien REC qui annonce le redémarrage de sa nouvelle usine de Moses Lake III aux Etats-Unis avec un objectif de production de 10 à 11 mille tonnes de Silicium pour cette année. Il est à noter également la bonne réaction du taïwanais Motech qui se démarque de son grand concurrent chinois Suntech qui continue à plonger.

                             En France, EDF EN perd du terrain avec sa maison mère affaiblie par des résultats décevants et THEOLIA poursuit sa descente inexorable aux enfers. Le maigre green-business français jusque là peu impressionnant, n’évolue pas dans la bonne direction. Il faudra remiser l’allégorie des Energies Vertes sauvant l’Economie Française si chère à nos gouvernants écolos-bobos, avec les vieilles images d’Epinal de la propagande.

    Le 14 Février 2009.

  • Des teneurs en CO2 de 390 ppm ont été mesurées cet hiver dans les régions polaires

    Des teneurs en CO2 de 390 ppm ont été mesurées cet hiver dans les régions polaires

                          Les teneurs en CO2 dans l’atmosphère oscillent autour d’une droite croissante avec le temps, de pente de l’ordre de 2 ppm par an, au gré des saisons et de la respiration végétale (FIG.). L’Institut Polaire Norvégien annonce avoir mesuré à sa station du Mont Zeppelin en Novembre et en Décembre des valeurs moyennes de CO2 proches de 390 ppm avec certaines valeurs journalières atteignant 394 ppm. Ces valeurs sont dans la ligne des prévisions des maximums annuels pour 2009. Il est donc possible de pronostiquer que des valeurs maximales à 400 ppm de CO2 seront mesurées dès 2014, c’est à dire dans 5 ans. Rappelons que certaines études de simulation envisagent un effet irréversible du CO2 sur le climat à partir de teneurs de 450 ppm (LIRE) qui seront atteintes dans environ 30 ans, au rythme où vont les choses en ce bas monde. Il faudra bien un jour comprendre que ce ne sont pas quelques milliers d’éoliennes indisciplinées qui permettront de réduire de moitié les 32 ou 35 milliards de tonnes de CO2 larguées annuellement dans l’azur.Co2_trend_mlo

    Le 14 Février 2009.

  • L’utilisation du flux de trésorerie de Total en 2008 préserve l’avenir du Groupe

    L’utilisation du flux de trésorerie de Total en 2008 préserve l’avenir du Groupe

                            Depuis Marcel Pagnol, les Français savent que la Règle des Trois Tiers de notre bien-aimé Président est absolument infaillible, à une seule condition: celle de pouvoir en faire varier le nombre et la taille.  Dans le cas d’un Groupe comme Total, trop gros, trop riche pour être aimé des Français, on peut entendre sur les ondes les pires âneries sur son compte. Il semble donc important, pour une meilleure compréhension, d’illustrer ce qu’un Groupe pétrolier de taille internationale fait raisonnablement de ses flux de trésorerie.Trsorerieutilisation2008_2

                        Les rentrées de cash de Total sur l’exercice 2008 peuvent se résumer à 18,7 milliards de flux de trésorerie d’exploitation et 1,3 milliards de ventes d’actions, essentiellement Sanofi, ce qui fait 20 milliards d’euros. Il faut ajouter à cette somme pour être exhaustif 3 milliards d’émissions nettes d’emprunt non courants et un peu plus de deux milliards de variations de dettes et autres flux ce qui permet d’arriver à une ressource globale de cash mobilisable de 25,3 milliards d’euros (FIG. II). Mais que fait Total de ce pactole? Pourquoi n’est-il pas redistribué aux automobilistes français qui en ont tant besoin? Pensez à ceux qui n’ont que des 4X4 pour amener leurs enfants à l’école ou au tennis! Trsorerieorigine2008

                    Total, tout d’abord, a dépensé en 2008 12,4 milliards d’euros en investissements ou acquisitions ce qui représente la moitié des entrées globales de liquidités (FIG.I) et les 2/3 du seul flux de trésorerie d’exploitation.  Donc voila un "tiers" bien identifié celui des investissements, il pèse pour Total  67% du cash généré par l’exploitation sur l’exercice et c’est pour ce Groupe une dépense indispensable pour assurer la pérennité de son business.

                     Un autre poste important est la distribution des dividendes et le rachat d’action qui pèsent pour 5,6 milliards d’euros et qui représentent 22% des entrées globales de cash et 30% du flux de trésorerie d’exploitation. Voila donc un deuxième tiers, trop élevé pour certains, sûrement pas pour les actionnaires qui on perdu 35% du capital en 2008.

                      Mais il est un autre tiers tout aussi important et qui est bien souvent oublié: c’est la constitution d’une trésorerie de 12,3 milliards d’euros qui s’est accrue en 2008 pour Total de 6,8 milliards d’euros ce qui va lui permettre d’assurer sa croissance externe par des acquisitions ou des prises de participations en ces périodes où les bonnes affaires vont fleurir. En ces temps de banquiers frileux, la valeur de cette réserve est inestimable.

                      Total ne publiant pas dans ses résultats de quatrième trimestre les sommes versées au titre des salaires, de l’intéressement et des attributions de stock options ou de vente d’actions au personnel, il n’est pas possible à ce jour d’en parler de façon pertinente. Christophe de Margerie a seulement évoqué une participation ou intéressement pour le personnel de Total équivalent à trois mois de salaires lors d’une présentation.

                      Enfin signalons l’existence d’un cinquième "tiers" que constituent les impôts: Total en aurait déboursé pour 14 milliards d’euros en 2008, mais il n’est pas dit à quels Etats ils ont été versés. Dommage!

                      Le cash généré par les opérations en 2008 de Total a donc été utilisé pour les 2/3 dans les investissements ou acquisitions et pour 1/3 dans la distribution de dividende. La vente d’actions Sanofi, des emprunts et une gestion stricte du cash ont permis d’autre part d’accroître la trésorerie du Groupe de 6,8 milliards d’euros en la portant à 12,3 milliards. Cette politique permet à Total d’envisager un avenir agressif. Il vaut mieux pour l’économie française cette situation que celle d’EDF qui va se voir obligée de vendre pour 5 milliards de son business, pour reconstituer des liquidités perdues en taxes françaises farfelues et spéculations sur les cours de l’énergie (LIRE).

                    Total ne peut-être géré que comme un Groupe international, il n’y a en effet que très peu de gisements de pétrole et de gaz sur le sol français. C’est tout bête.

                     On se reportera pour plus de détail à la publication de Total sur ses chiffres du T4 et de 2008 comparés à ceux de 2007, en allant directement à la page 28/36 où est présenté le Tableau de Flux de Trésorerie consolidé.

    Le 13 Février 2009.

  • Volkswagen choisit Toshiba pour étudier et développer le système batterie d’un futur véhicule électrique

    Volkswagen choisit Toshiba pour étudier et développer le système batterie d’un futur véhicule électrique

                         Le Président de Volkswagen, le Dr Martin Winterkorn, lors de la signature d’une lettre d’intention de coopération avec le japonais Toshiba dans le domaine des systèmes batteries, aurait déclaré: "De considérables efforts en R&D doivent être encore fournis pour pouvoir produire un véhicule électrique, en particulier dans le domaine de la technologie des batteries au Lithium. Le Groupe Volkswagen veut travailler activement dans ce domaine en collaboration avec des spécialistes comme Toshiba". Traduisez: nous sommes très en retard et nous comptons sur la technologie japonaise pour essayer de rattraper le train. Toshiba a toujours travaillé sur les batteries au Japon à côté des grands comme Sanyo, Panasonic, Sony ou GS-Yuasa. Toshiba se démarque en promouvant en ce moment une version au Titanate de Lithium qui permet par substitution au carbone, de développer des batteries de plus fortes puissances. Mais ce système a le défaut de faire perdre 1/3 de la tension, ce qui le pénalise en énergie.

                         La prise de contrôle de Sanyo par Panasonic prive sûrement VW d’un excellent partenaire et l’oblige à changer de monture (FIG.). Le nouveau cheval ne sera pas aussi performant que l’ancien.Alliancesbatteries4

    Le 13 Février 2009

  • Russie-Ukraine un couple moderne: querelles sur le gaz, réconciliation sur l’atome!

    Russie-Ukraine un couple moderne: querelles sur le gaz, réconciliation sur l’atome!

                           Le consortium nucléaire russe Rosatum a obtenu l’autorisation de son gouvernement de créer un Groupe projet international sur l’enrichissement de l’Uranium qui comprendrait dans un premier temps la Russie, le Kazakhstan et l’Ukraine. Ce feu vert du gouvernement russe se présente sous la forme d’un ordre de Vladimir Poutine demandant d’échanger des lettres diplomatiques sur le sujet avec les deux autres gouvernements. Le Centre International d’Enrichissement d’Uranium (IUEC), initialement imaginé par la Russie et le Kazakhstan (LIRE), serait implanté à Angarsk en Sibérie orientale et produirait les combustibles nucléaires pour l’ensemble des membres du consortium. L’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) contrôlerait le bon déroulement des opérations. Ce centre pourrait également collecter les charges usagées pour les retraiter et isoler les déchets radioactifs ultimes. Par la suite il se pourrait que l‘Arménie rejoigne le consortium.

                       Ce groupement avec le Kazakhstan troisième producteur mondial d’Uranium, la Russie quatrième et l’Ukraine neuvième présente une taille non négligeable pour installer un tel complexe autour du combustible qui fait étrangement penser au modèle AREVA.Uranium_resources1

    Le 12 Février 2009.

  • Les résultats d’EDF impactés en 2008 par des charges légales en France et par la non maîtrise des mécanismes de couverture

    Les résultats d’EDF impactés en 2008 par des charges légales en France et par la non maîtrise des mécanismes de couverture

                           Malgré la dévaluation de la Livre Sterling qui a fait baisser de 1,3% le chiffre d’affaire, exprimé en euros, de sa filiale britannique et un certain désengagement de ses activités lointaines, EDF a présenté en 2008 une croissance de chiffre d’affaire de 7,8% se décomposant en 6,3% pour la France et 9,8% à l’International. Le CA de l’activité française à 34,3 milliards d’euros, ne représente plus que 53% du total du Groupe (FIG.) qui s’élève à 64,3 milliards d’euros. Ses activités en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie représentent chacune entre un quart et un cinquième de son business en France et ne demanderont qu’à se développer avec la relance de l’industrie nucléaire. Mais EDF demeure pour l’instant une entreprise européenne, elle n’a pas encore nettement franchi le cap de la mondialisation.Caedf2008

    Mais cet exercice 2008 est décevant pour la piètre évolution de la rentabilité des divers business qu’EDF nous communique sous la forme de l’excédent brut d’exploitation (EBITDA). En France tout d’abord l’EBITDA à 9 milliards d’euros recule de 10% par rapport à celui de 2007. Les raisons: de chiches révisions de prix accordées par le Gouvernement et un incroyable "tarif transitoire d’ajustement au marché" ou TARTAM, mécanisme que seuls dans le monde, nos énarques sont capables d’imaginer et qui consiste à faire payer à EDF (et à Suez) une partie des pertes des industriels qui ont quitté EDF pour le marché "concurrentiel". Non seulement EDF perd son client industriel, mais en plus il subventionne son concurrent tel Poweo pour que ça coûte moins cher au client infidèle. Un vrai vaudeville ou le mari indemnise l’amant pour entretenir sa femme qui l’a plaqué, on pourrait en rire si la facture ne s’élevait pas en 2008 à 1,2 milliards d’euros! Comment nos Commissaires européens si pointilleux sur la libre concurrence des marchés peuvent-ils admettre l’existence de tels mécanismes?Ebitdaedf2008

                       Quand à la Grande-Bretagne dont le chiffre d’affaires en euros recule de 1%, l’EBITDA à 944 millions d’euros recule de  26% en raison de " la valorisation à prix de marché des contrats de couvertures sur les achats et ventes de matières premières". Traduction: les acheteurs anglais ont spéculé sur les achats à terme d’énergie primaire (gaz ou charbon) et ils se sont fait avoir par la chute des prix de l’énergie de l’été dernier.

                        A peu près le même phénomène est observé dans la filiale italienne où avec un accroissement de chiffre d’affaires de 30%, l’EBITDA demeure inchangé en raison de la baisse de l’excédent brut d’exploitation  enregistré sur les activités hydrocarbures d’Edison, liée à "une répercussion partielle sur les prix de vente de la hausse des cours des combustibles". Il semblerait donc que dans ce cas Edison ait oublié de se couvrir. Ebitdaca20082007

                         Ces évènements défavorables qui entament la rentabilité du Groupe (FIG.III), sont du plus mauvais effet parce qu’ils montrent d’une part l’assujettissement d’EDF aux imprévisibles décisions des hommes politiques français et ils dénoncent un manque de contrôles et de procédures au sein de certaines filiales dans un environnement de bourrasque énergétique qu’à connu 2008. Pour bâtir une bonne et juste stratégie ambitieuse, une Entreprise doit être opérationnellement irréprochable, surtout lorsqu’elle est cotée en Bourse.

                         Il suffit de poursuivre un peu les bêtises et le personnel d’EDF qui a participé à la mise sur le marché boursier de la Société va se retrouver perdant trois ans après. De quoi à démoraliser n’importe quel syndicaliste CGT, actionnaire du Groupe.

    Le 12 Février 2009.

  • Enivrée par la montée des stocks de brut, la spéculation à la baisse sur le WTI se déchaîne

    Enivrée par la montée des stocks de brut, la spéculation à la baisse sur le WTI se déchaîne

                              Les stocks de pétrole brut à Cushing, Oklahoma, bourgade où s’échangent physiquement les contrats sur le brut WTI américain ont atteint, à 35 millions de barils, des niveaux élevés record. De même l’ensemble des stocks et en cours de produits pétroliers américains se sont accrus de 2,9 millions de barils en fin de semaine dernière, pour atteindre 1749 millions de barils. Ce phénomène est du à des productions de pétrole autochtones en croissance à 5,3 millions de barils/jour, mais surtout à des importations spéculatives, hors de dimensions avec les consommations des raffineries. La boucle spéculative (FIG.) enclenchée depuis le début de l’année se poursuit donc, propulsant les cours du WTI vers un stupide 36 dollars le baril, à près de neuf dollars de moins que les cours du Brent. Bouclespeculative

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                          La comparaison des cours du brut WTI à New York qui décrochent (courbe bleue), de ceux du Brent à Londres qui restent impavides autour de 45 dollars/baril depuis deux semaines (courbe violette) et des cours de l’essence qui continuent à s’apprécier (courbe rouge) montre le côté fictif et spéculatif de ce marché du brut new-yorkais (FIG.II). Les animateurs par des annonces de baisses délirantes maintiennent la pression vers le bas, bien que certains soulignant le côté inflationniste du plan de relance Obama et de son impact sur une possible dévaluation du dollar, invoquent le rôle de couverture que devrait jouer le pétrole dans les mois à venir. Les cours de l’essence progressent sous l’impact d’une consommation soutenue et d’une production très faible du raffinage qui permettent de faire décroître les stocks.Coursusarcents200902

                 Il est évident qu’un tel déséquilibre entre les cours du Brent et ceux du WTI ne peut pas durer. La bonne option serait une remontée des cours du WTI, il suffirait pour cela que les stocks de Cushing cessent leur ascension (FIG.III).Stockswticushing200902

    Le 12 Février 2009.