Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • L’Italie regroupe énergies renouvelables, nucléaire et efficacité énergétique

    L’Italie regroupe énergies renouvelables, nucléaire et efficacité énergétique

    Italiesitesnuclaires                       Le ministère du Développement économique italien vient de créer une Division  Energie Nucléaire et Renouvelables, Efficacité énergétique qui sera dirigé par Rosaria Romano. Le regroupement de ces trois leviers de la future politique énergétique italienne montre la nouvelle approche du Gouvernement concernant ces questions. Le Ministre, Claudio Scajola, a déclaré dans une lettre adressée à "Il Giornale" que l’Italie devait lancer la construction d’une nouvelle centrale nucléaire avant  la fin de la législature en 2013. Son objectif, pour 2030, est de ramener dans le mix électrique italien, la part des centrales thermiques à flamme, alimentées au gaz ou au pétrole en Italie, à 50%. L’autre moitié serait assurée à égalité entre énergies renouvelables et nucléaire.

                

                            L’Italie a sûrement l’intention de jouer la carte du photovoltaïque. Elle doit accueillir dans un futur proche la prochaine usine européenne de modules à base de Silicium en couches minces de Sharp qui veut reprendre sa place de N°1 mondial dans ce domaine. Mais en parallèle elle va développer une nouvelle filière nucléaire qui ne manquera pas d’attirer bon nombre de candidats. La filiale italienne de l’allemand E-On s’est déjà déclarée fortement intéressée pour participer à ces nouveaux développements. 

                         Pour le Ministre Scajola, l’abandon de la filière nucléaire par référendum en 1987, un an et demi après Tchernobyl, a été une "terrible erreur" qui a coûté directement ou indirectement 50 milliards d’euros à l’Italie.

    Le 11 Février 2009.

  • Tokyo Electric Power et Toshiba entrent dans le capital du mineur canadien Uranium One

    Tokyo Electric Power et Toshiba entrent dans le capital du mineur canadien Uranium One

                               Uranium One est un Groupe canadien qui possède des intérêts dans l’exploitation minière d’Uranium au Kazakhstan, en Afrique du Sud, en Australie et aux Etats-Unis. Nous avions déjà parlé de ce Groupe en Décembre 2008, lors de la vente de 49% des intérêts dans ses mines australiennes au japonais Mitsui (LIRE). IL vient cette fois de céder près de 20% de son capital à un consortium japonais constitué de Tokyo Electric Power (TEPCO), de Toshiba et de Japan Bank for International Cooperation. Cette vente s’accompagne de la signature d’un accord de fourniture qui donne le droit au consortium de pouvoir acheter chaque année jusqu’à 20% des productions d’Uranium One qui s’élèvent vers les 900 tonnes d’oxyde par an. Tepco et Toshiba participent déjà à un consortium japonais qui possède 40% des intérêts du gisement de Kharasan au Kazakhstan, alors qu’Uranium One en possède 30%. Ce gisement devrait produire à terme dans les 5000 tonnes d’oxyde d’Uranium par an.

                           Le Japon ne possèdant quasiment pas de ressources minières dans son sol, les Groupes nippons sont tenus d’être très efficaces dans la recherche de coopération, avec prise d’intérêt, dans les Sociétés minières internationales. Dans le cas de l’Uranium, leur effort se porte essentiellement sur les ressources du Kazakhstan, avec l’accord des Russes, et de l’Australie qui possèdent de larges réserves (FIG.). Uranium_resources1_2

    Le 11 Février 2009

  • L’Agence Internationale de l’Energie court après ses prévisions variables de consommations mondiales de pétrole

    L’Agence Internationale de l’Energie court après ses prévisions variables de consommations mondiales de pétrole

                          Petit jeu habituel de l’AIE qui fait plonger la prévision de consommation mondiale de pétrole pour 2009 à 84,7 millions de barils/jour, soit un million de barils en dessous de celle, encore estimée, de 2008 (FIG.). Tout cela augure d’une prochaine décision de baisse des productions des membres de l’OPEP. En fait on devrait dire de presque tous les membres de l’OPEP, à l’exception des principaux animateurs que sont l’Iran et le Venezuela, qui menacent beaucoup mais oublient, par mégarde, de réduire leurs productions. Allez comprendre!Aieconso200902

    Le 11 Février 2009.

  • Les terminaux de gaz liquéfié américains vont être sous-utilisés durant des décennies

    Les terminaux de gaz liquéfié américains vont être sous-utilisés durant des décennies

    Vanderveer                     Le patron de Royal-Dutch Shell, Jeroen van der Veer a officialisé hier à Houston ce que tout lecteur assidu du Blog Energie savait (LIRE): les terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) construits à grands frais sur les côtes du Golfe du Mexique ne serviront pas à grand chose et resteront sous-utilisées durant des décennies. C’est une des plus grosses bourdes marketing de ces dernières années dans le domaine pétrolier: alors que les grands du secteur investissaient massivement dans de gigantesques méthaniers avec le Qatar et dans des terminaux de stockage et de regazéification aux Etats-Unis, appuyés sur des prévisions de croissance annuelle des importations de GNL à deux digits, de petits exploitants américains, obscurs et sans gloire, s’amusaient à mettre au point de nouvelles techniques de forages horizontaux et de fracturation pour aller chercher le gaz des immenses gisements de schistes bitumineux et des filons de charbon américains. Finalement ce sont ces derniers qui ont gagné, les importations de GNL seront en forte décroissance cette année et les années suivantes, les Etats-Unis n’en ont quasiment plus besoin.

                          Mais Van der Veer se console en sachant que la Chine qui va devoir réduire ses émissions de CO2 sera obligée d’utiliser de plus en plus de gaz naturel dans son mix énergétique. Cette remarque est également vraie pour tout le restant du monde en général, Europe comprise.

    Le 11 Février 2009.

  • Applied Materials n’a plus aucun nouveau projet en commande dans le photovoltaïque

    Applied Materials n’a plus aucun nouveau projet en commande dans le photovoltaïque

    Mosebaerline_2                      Applied Materials est le plus gros fournisseur américain d’équipements industriels permettant de produire des cellules et des modules photovoltaïques soit à partir de wafers de Silicium soit en utilisant les technologies en couches minces de Silicium amorphe ou de Silicium cristallin revêtu de Silicium amorphe (LIRE). Applied Materials fournit une large partie des usines clés en main de nombreux producteurs de modules photovoltaïques dans le monde (Etats-Unis, Chine, Inde, etc.).La dernière unité en couches minces pour l’indien Moser-Baer manipule des modules de verre de 2,2m X 2,6m, dimensions qui en font les plus grands du moment (FIG.). Mais voila, Applied Materials nous apprend qu’il a du mal à récupérer certaines créances et qu’il pense ne recevoir aucune commande dans ce secteur durant plusieurs trimestres. Ceci va se traduire par le licenciement de plus de 2000 personnes au total et par la poursuite des fermetures totales d’ateliers durant plusieurs semaines.

                         Applied Materials est en train de payer la surproduction actuelle qu’il a lui même contribué à installer. Il va falloir au moins deux ans pour que le Marché absorbe ces moyens pléthoriques en place, soit grâce à une future croissance espérée de la demande soit par la disparition des producteurs les plus faibles, aux méthodes dépassées.

    Le 11 Février 2009.

  • Vers une modification du modèle économique des énergies renouvelables aux Etats-Unis

    Vers une modification du modèle économique des énergies renouvelables aux Etats-Unis

    Sanvictest                         Jusqu’à présent les Compagnies Electriques (Utilities) américaines productrices et distributrices d’énergie électrique au client final ont généralement sous-traité la production d’énergie éolienne et solaire photovoltaïque ou thermique à des opérateurs spécialisés auxquels ils achètent des quantités d’électricité renouvelable pour satisfaire aux exigences légales de chacun des Etats. Ce modèle économique souffre de deux maux très graves en ces temps difficiles: les sous-traitants fragilisés ne peuvent plus emprunter pour investir dans de nouveaux équipements et, présentant des comptes dans le rouge, ils ne peuvent plus transformer en cash les aides gouvernementales qui se présentent sous forme de déductions fiscales. Ce modèle est donc en train d’exploser et pourrait être remplacé par des flux d’investissements directs des Utilities dans les Energies Renouvelables. Ces dernières ont en effet le cash nécessaire pour investir et savent valoriser les avoirs fiscaux qui atteignent 30% des investissements réalisés dans le solaire dont elles peuvent depuis peu bénéficier.

                        C’est ainsi que PSE&G qui dessert 2,1 millions de clients dans le New-Jersey propose d’investir directement 773 millions de dollars dans un projet d’installation de 120 MW de puissance photovoltaïque. Les modules seraient répartis en divers types d’applications délocalisées auprès des autorités locales et serviraient aussi à construire une centrale photovoltaïque de 35 MW.

                       Les mesures du plan de relance américain en cours de difficile gestation entre le Sénat et la Chambre des Représentants  devraient reprendre ces aides et éventuellement en élargir le champ d’action. Elles ne sauveront pas les petits investisseurs étranglés par la pénurie de crédit, mais elles vont permettre aux Utilities d’investir directement dans de nouveaux moyens de production d’énergie renouvelable. Dans les périodes de crise les intermédiaires de faible utilité, tels les financiers sans ressources, disparaissent.

    Le 11 Février 2009.

  • Etats-Unis: de nombreux projets d’éthanol de deuxième génération sont annulés ou repoussés

    Etats-Unis: de nombreux projets d’éthanol de deuxième génération sont annulés ou repoussés

    Miscanthusswitchgrass                       La crise économique, la rareté des capitaux, la baisse des cours du pétrole et des carburants ayant entraîné ceux du fuel éthanol, voila les paramètres qui mettent en péril bien d’ambitieux projets d’éthanol de deuxième génération. En effet pour passer de la paillasse à l’unité de production industrielle il est nécessaire de posséder un bon procédé, un bon projet et surtout des capitaux pour se lancer dans la réalisation des premières unités de production d’éthanol à partir de produits ligno-cellulosiques. Mais voila, les projets nombreux mais incertains, sont tour à tour annulés ou repoussés. Citons par exemple la rupture de l’accord qui avait été annoncé en Octobre dernier, entre les canadiens Lignol et Suncor. Ils devaient réaliser la première unité industrielle d’éthanol de deuxième génération dans le Colorado pour 80 millions de dollars et valider ainsi le procédé d’extraction de la cellulose par solvant. Mais Suncor, impliqué dans les sables bitumineux n’a plus les moyens financiers pour se diversifier dans les biocarburants.

                         Citons Blue Fire Ethanol qui pour l’instant repousse de six mois un projet de 130 millions de dollars. Sur les 100 millions qu’il voudrait emprunter il n’en aurait trouvé que vingt.

                          Il y a aussi Verenium qui avait annoncé une grande usine en Floride, mais voila Verenium a annoncé une perte de 133 millions de dollars au troisième trimestre, son action a été retirée du Nasdaq. Pourtant BP a apporté 90 millions de dollars dans l’affaire. (LIRE)

                        Coskata, sponsorisé par General Motors(!) vient de repousser ses projets d’usine d’un an, de 2010 à 2011.

                        Tous ces nouveaux venus, aux projets parfois incertains, ont un énorme besoin de cash pour lancer leurs premières réalisations, les mettre au point industriellement, tirer les enseignements nécessaires et poursuivre ainsi leur aventure. Il n’y avait pas pire moment pour essayer de lever les fonds indispensables. Le green-business, malgré les multiples aides financières de l’Administration américaine (LIRE), semble décidément bien en panne.

    Le 10 Février 2009.

  • L’effort de R&D des Nations se détermine dans les Entreprises

    L’effort de R&D des Nations se détermine dans les Entreprises

                          En ces périodes légèrement agitées, de nombreuses personnes de grande valeur intellectuelle passent de longues heures, en plein air, à respirer profondément, au sein de Groupes bariolés appelés "Manif" d’où fusent de nombreuses et véhémentes protestations. Le commun des mortels peut être enclin à se faire du souci sur le bon état d’avancement de la Recherche en France, compte tenu de l’éloignement de ces savants de leur paillasse ou ils devraient sagement et efficacement se tenir pour préparer leur future publication dans le "Journal of Sciences". Une étude de Kristian Uppenberg de la BEI portant sur l’effort de R&D en Europe, vient à point nommé pour nous rappeler que l’effort de recherche des Nations démocratiques se fait essentiellement au sein des Entreprises. Il souligne même que c’est l’ampleur de cet effort privé qui détermine l’effort global de chacune des Nations (FIG. barres bleues).

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                           L’effort de Recherche des Entreprises en Finlande représente 2,4% du PNB (Nokia ne s’est pas fait à l’Université), au Japon il atteint 2,3% (c’est Sony qui a développé les batteries Li-Ion, à la surprise du monde entier goguenard) , 1,9% aux USA et 1,7% en Allemagne. Plus ce taux de Recherche privée décroît et plus l’effort global est faible, la part des Etats et des Universités se cantonnant entre 0,7% et 1% du PNB (FIG. barres rouges). Pour la France c’est 64% de l’effort de R&D qui se déroule dans les Entreprises.

                          Ce travail constate que les objectifs de Lisbonne qui visaient un effort de R&D à 3% du PNB pour l’Europe dont les 2/3 dans les Entreprises ne seront bien sûr pas atteints. Il constate que la Recherche se localise en Europe sur quelques pôles performants (clusters) et que de vouloir disperser cet effort dans toutes les provinces ou régions est sûrement contre-productif. Il constate en comparaison avec les Etats-Unis que l’effort de recherche dans le Commerce et les Services est insuffisant en Europe. Ce sont eux pourtant qui représentent 60% de la richesse au Japon, 64% dans les dix plus grandes Nations d’Europe et 72% aux Etats-Unis.

                          L’effort de la Recherche publique en France se trouve quantitativement dans la moyenne des efforts des diverses Nations. Tout le monde sait qu’une politique publique de Recherche se détermine au sein d’une équipe qui est le "Laboratoire". Si ce dernier possède la taille et la notoriété mondiale suffisantes il peut à la fois mener des recherches amonts dites "libres" et des recherches plus imbriquées avec celles des industriels du monde entier, valorisant ainsi les dons et les aspirations de chacun des membres de cette communauté. La décentralisation au sein d’une Université de la gestion des ressources humaines et des moyens de ces laboratoires prestigieux ne peut être qu’un progrès. L’approche qualitative des problèmes doit primer toute approche quantitative, objet de tant de revendications futiles.

    LIRE le rapport de Kristian Uppenberg.

    Le 10 Février 2009.

  • Investir dans une centrale électrique au charbon devient très impopulaire aux Etats-Unis

    Investir dans une centrale électrique au charbon devient très impopulaire aux Etats-Unis

                         Il est évident qu’avec les menaces immédiates de réchauffement climatique les Etats vont devoir interdire peu à peu la construction de nouvelles centrales au lignite ou au charbon non équipées de dispositifs de capture du CO2. En parallèle ils vont devoir remettre en cause les interdictions concernant la construction ou le remplacement de centrales nucléaires, comme vient de le faire la Suède. Aux Etats-Unis les projets de centrales au charbon sont de plus en plus impopulaires. Ils l’étaient déjà sous la précédente Administration, ils offrent un aspect vraiment déplacé maintenant. De 200 projets il y a quelques années, les Etats-Unis n’en comptent plus que 70 environ. La dernière annulation de projet provient de NV Energy qui a décidé sous la pression environnementale, de "repousser" un projet de centrale au charbon de 1500 MW dans la Nord du Nevada, en attendant la faisabilité des techniques de capture et de séquestration de CO2 qui ne sera pas à l’ordre du jour avant 2020 affirme la direction de NV Energy. Une telle unité nécessiterait de neutraliser 7 à 8 millions de tonnes de CO2 par an.

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    Le 10 Février 2009.

  • Les navires de commerce boudent le Canal de Suez

    Les navires de commerce boudent le Canal de Suez

    Edith_maersk_suez                        La peur des pirates, des tarifs de passage par le Canal de Suez hors de prix, pouvant atteindre 600 mille dollars par voyage pour un porte-conteneurs de 11000 TEU (conteneurs de 20 pieds), une demande faible en moyens de transport permettant de réduire la vitesse des bateaux pour optimiser la consommation en carburant, voila les grandes motivations qui incitent les compagnies de transport maritime sur la liaison Asie-Europe à faire le tour de l’Afrique par le Cap de Bonne-Espérance. Cela demande 7 jours de plus, 32 au lieu de 25, entre Algésiras et Shanghai aux navires porte conteneurs de la ligne AE7 de Maersk Lines.

                        Ces navires consomment dans les 200 à 240 tonnes par jour de pétrole, 7 jours de plus de voyage cela représente dans les 10 mille barils de plus de consommation, à moins de 40$ le baril pour les huiles lourdes il ne vaut plus la peine de passer par Suez.

                        Voila un exemple simple d’optimisation des coûts de transport par accroissement de la consommation d’énergie due à la diminution des prix du pétrole. La baisse des prix du pétrole va peu à peu relancer la consommation en carburants dans le monde, même si les traders disent l’inverse…pour l’instant.

    Le 9 Février 2009.