Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Les cours du pétrole WTI attendent le feu vert des « animateurs » pour démarrer leur rallye

    Les cours du pétrole WTI attendent le feu vert des « animateurs » pour démarrer leur rallye

                         Les cours du pétrole WTI tombés au plus bas le jour de Noël, à 35$ le baril, n’arrivent pas à reprendre de l’altitude sur fond de spéculation à la hausse. Tout le monde est d’accord sur un pronostic: les cours du brut à la fin 2009 seront supérieurs aux cours actuels. Mais là où les points de vue divergent c’est sur le bon moment du démarrage de la hausse des cours. Pour un spéculateur lambda qui joue sur les futures, c’est le secret du succès. Il semblerait aujourd’hui que Goldman Sachs, institution d’une grande influence sur la spéculation n’ait pas donné son feu vert au démarrage du rallye. C’est la raison de la récente rechute des cours du WTI à New York. Un fait important cependant: depuis environ 10 jours les cours de l’essence sur le NYMEX (courbe rouge) sont repassés au dessus des cours du brut (courbe bleue) et plus généralement les cours des produits raffinés ne suivent plus la chute du brut. On peu expliquer ce mouvement divergeant par une réelle raréfaction de l’offre des raffineries américaines, par rapport à une demande plutôt soutenue par le froid et les prix très bas. On pourrait donc assister avec le froid, à une remontée des cours du WTI tirés par ceux des produits raffinés, mais encore faut-il que les régulateurs de la spéculation donnent leur feu vert à ce processus de reprise. Le vrai démarrage ne pourrait intervenir qu’aux mois d’Avril ou de Mai, lorsque les coupures de production OPEC auront clairement agi sur les niveaux de stocks mondiaux.Coursusarcents200901

    Le 13 Janvier 2009.

  • Honda et Toyota présentent leurs nouvelles générations de véhicules hybrides au Salon de Detroit

    Honda et Toyota présentent leurs nouvelles générations de véhicules hybrides au Salon de Detroit

    Toyotaprius2                       Dans la lutte technologique et commerciale entre les deux leaders japonais Toyota et Honda, l’avance technologique de la Prius de troisième génération par rapport à la nouvelle Insight semble être conservée. La nouvelle Prius revendique une autonomie officielle de l’EPA de 46 miles par gallon et donc d’une autonomie réelle de 50 miles par gallon, ceci obtenu par un moteur thermique plus économe, bien que de plus grosse cylindrée (1,8 litres), que le précédent. Le coefficient de traînée (Cd) à 0,25 a été amélioré, les masses de divers organes ont été réduites, la récupération d’énergie au freinage a été améliorée.

    Hondainsight                         De son côté l’Insight de Honda revendique un moteur thermique moins imposant (1,3 litres), une batterie Ni-MH moins énergétique (5,75 Ah, 101V) que celle de la Prius, mais une voiture globalement plus économique à l’achat, du moins aux USA. En mode autoroute son autonomie est de 43 miles/galon. Comme dit un commentateur sur un blog américain: "c’est une Prius à 5000 dollars de moins". Pour le marché américain c’est donc le modèle d’entrée de gamme dans la famille hybride. Par les temps de crise qui courent, ce n’est pas forcément un mauvais positionnement commercial. L’Insight sera disponible en Février au Japon, en Mars en Europe et en Avril aux USA.

    Le 13 Janvier 2008.

  • General Motors choisit le coréen LG comme fournisseur d’accumulateurs pour la batterie de la future VOLT

    General Motors choisit le coréen LG comme fournisseur d’accumulateurs pour la batterie de la future VOLT

                          Coup de tonnerre dans le landernau du véhicule électrique américain, General Motors décide pour sa future Volt qui devrait être équipée d’une batterie de 16 kWh, d’intégrer l’assemblage en batterie aux Etats-Unis et d’acheter les éléments prismatiques au coréen LG. Le choix stratégique de GM est totalement différent de celui de ses concurrents japonais ou coréens qui ont créé des joint venture avec des fabricants de batteries pour accéder à la technologie tout en maîtrisant une diffusion éventuelle du produit. GM veut pouvoir acheter des éléments d’accumulateurs, sur la base d’une spécification, à divers fournisseurs et les assembler lui même en batterie. Le choix du coréen LG comme fournisseur laisse sur le tapis Hitachi Vehicle Energy qui ne savait pas fournir GM en éléments prismatiques conformes à la spécification qui demandait une technologie polymère laminée thermo soudée.Alliancesbatteries2_3

                         L’usine d’assemblage en batterie américaine de GM, qui devrait être opérationnelle en 2010, devrait être située dans le Michigan, Etat qui tient à encourager l’implantation de futures usines d’assemblage de batteries pour véhicules rechargeables électriquement. Rappelons qu’une batterie d’éléments de type Li-Ion, outre l’assemblage mécanique et le connectage électrique des éléments, comprend de multiples dispositifs de sécurité thermiques et électriques ainsi qu’une unité électronique de gestion de chacun des éléments de la batterie en charge, en décharge et tout au long de sa vie. C’est donc un système complexe.

                        Ce choix de GM est celui d’un leader de marché de l’automobile traditionnel qui impose ses choix à ses sous-traitants. Il n’est pas évident que ce soit à terme, la bonne démarche. On peut déjà prévoir que GM sera un jour en concurrence avec Hyundai pour disposer les éléments Li-Ion produits par LG Chemical en Corée du Sud. Quand à développer une production locale américaine d’accumulateurs qui est l’ambition de GM et des responsables de l’Administration américaine, il faudra au préalable s’assurer des fournitures de composants clés, auprès d’un très grand nombre de sous-traitants qui sont aujourd’hui tous en Asie. Le sud coréen LG Chemical se dit bien sûr favorable à venir installer un jour une production d’accumulateurs aux Etats-Unis, à condition que les volumes de ventes justifient un tel investissement. Mais peut-il dire autre chose aujourd’hui?

    Le 13 Janvier 2009.

  • En rachetant le hollandais Essent, RWE améliore artificiellement l’intensité de ses rejets de CO2

    En rachetant le hollandais Essent, RWE améliore artificiellement l’intensité de ses rejets de CO2

    Rwe                       Dans le communiqué précisant les motivations et les modalités du rachat de la partie production et négoce d’énergie du néerlandais Essent par son Groupe RWE, Juergen Grossmann avoue sans aucun complexe que "Combinée avec nos efforts de modernisation des centrales en Europe, le développement du business renouvelable, et la recherche sur la capture et le stockage du carbone, cette acquisition va permettre à RWE de réduire son intensité moyenne d’émissions de CO2, ce QUI EST UNE BONNE NOUVELLE POUR LA PROTECTION DU CLIMAT" (sic). Voila une superbe conception de l’écologie à l’allemande. Vous polluez beaucoup. Votre entreprise  qui brûle beaucoup de lignite et de charbon, avec 158 millions de tonnes de CO2 émises en 2007 en Allemagne, est une des plus polluantes d’Europe. Qu’à cela ne tienne, vous achetez la production d’électricité du petit concurrent néerlandais dont l’intensité d’émission de CO2 est 40% en dessous de la votre et qui travaille activement sur la capture et le stockage du CO2, et hop, voila le miracle…vous polluez beaucoup moins …du moins en moyenne, la Planète est sauvée!

                         Quel député européen écolo, ou pas, va avoir le courage de poser des questions à ce monsieur Grossmann sur ses conceptions révolutionnaires de l’écologie? S’acheter un certificat de bonne conduite avec 9,3 milliards d’euros, constitue pour le moins, une solution originale au problème des émissions de CO2 en Europe.

    Lire le communiqué de RWE.

    Le 12 Janvier 2009.

  • Ford se lance avec Magna dans le développement d’un véhicule électrique pour 2011

    Ford se lance avec Magna dans le développement d’un véhicule électrique pour 2011

                        Au salon de Detroit les constructeurs montrent ce qu’ils ont développé et, s’ils n’ont pas grand chose à dévoiler, parlent beaucoup de ce qu’ils développeront plus tard. Dans ce cadre Ford a présenté son alliance avec Magna International pour développer en commun un véhicule électrique pour 2011. Vaste programme. Le nombre de composants à développer, à faire fonctionner ensemble harmonieusement et durablement est impressionnant (FIG.).  Cela va de l’ensemble batterie-contrôleur-chargeur, à l’unité de contrôle de tout le véhicule et à tout le module de traction et fonctions annexes. Fordelectricstrategy

                          Ford assure qu’il a un mulet Focus électrique qui tourne depuis six mois. Il est équipé d’une énorme batterie de 23 kWh, composée de 7 modules de 14 éléments, pour 80 miles d’autonomie, ce qui n’est pas d’une terrible efficacité, si on la compare aux 16 kWh, 100 miles d’autonomie de la i-Miev de Mitsubishi-Peugeot. Mais, c’est vrai, la Focus est un véhicule plus spacieux que la petite Mitsubihi.

                          Il reste donc à Ford et Magna d’énormes progrès à faire pour arriver à proposer un véhicule électrique séduisant en 2011. Par la suite, en 2012 Ford proposerait un véhicule hybride rechargeable (PHEV).

    Le 12 Janvier 2009.

  • La batterie Johnson Controls-Saft dans la console avant du véhicule hybride rechargeable

    La batterie Johnson Controls-Saft dans la console avant du véhicule hybride rechargeable

                          Johnson Controls présente au Salon de Detroit, un concept car dans lequel il présente ses nouveautés et certaines idées originales. La plus originale d’entre elles est de placer une batterie JC-Saft de 8,2 kWh, composée de 96 éléments cylindriques Li-Ion de 22Ah en série, à la place de la console avant, entre le conducteur et le passager. Cette option qui peut sembler au premier abord surprenante offre l’avantage d’une batterie qui maintient le centre de gravité de la voiture bas, située à une faible distance des divers organes appelant de la puissance électrique et placée dans un environnement à la température optimale été comme hiver. Rappelons qu’une énergie de 8 kWh peut offrir une autonomie purement électrique sur un véhicule hybride rechargeable (PHEV) de 30 à 35 km. En effet le véhicule fonctionne en mode purement électrique jusqu’à un niveau de décharge de la batterie de 50% environ (4 kWh), il passe ensuite en mode hybride avec ses deux moteurs, thermique et électrique.Jcsaft96cellsbattery

  • L’Indonésie veut pousser les feux de son exploitation charbonnière

    L’Indonésie veut pousser les feux de son exploitation charbonnière

                          L’Indonésie a vu ces dernières années décroître ses productions pétrolières, au point d’en être arrivée à ne plus faire partir de l’OPEP depuis le début de cette année. Mais cette région ne manque pas de ressources énergétiques. Elle disposerait en particuliers de larges ressources charbonnières, évaluées à 93 milliards de tonnes par les autorités locales dont 47 milliards seraient dans le Sud de l’île de Sumatra. L’essentiel de la production évaluée par BP en 2007 à 175 millions de tonnes et déclarée en 2008 à 225 millions de tonnes par les autorités locales, provient de la grande île voisine de Kalimantan. Malgré ses larges réserves, la province de South Sumatra n’en produit que 12 millions de tonnes. Cette faible production est due à des problèmes d’acheminement du charbon vers les ports. Les autorités locales ont donc décidé d’investir dans une ligne de chemin de fer de 270 kilomètres, ce qui permettrait de porter la production annuelle de charbon de cette province à 50 millions de tonnes.Charbonmondial2007bp

                         L’Indonésie avec 225 millions de tonnes de charbon produites est le septième producteur mondial de charbon derrière l’Afrique du Sud et devant l’Allemagne.

                        Il faut rapprocher à cette information de volonté de croissance de la production charbonnière, à la décision du gouvernement indonésien de développer un procédé de transformation du charbon en carburant liquide. Pour cela il a fait appel au grand spécialiste mondial des procédés de synthèse des carburants, le Sud-africain  Sasol, pour étudier la faisabilité d’une très grande usine de type coal to liquid (CTL) qui produirait 1,1 millions de barils de carburants liquides par jour. L’objectif serait que cette usine soit opérationnelle en 2015, programme ambitieux

    .Indonesia

    Le 11 Janvier 2009.

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  • Certains acteurs du photovoltaïque américain commencent à rencontrer de réelles difficultés financières

    Certains acteurs du photovoltaïque américain commencent à rencontrer de réelles difficultés financières

    Gosolarca1                      En Californie les mauvaises nouvelles autour du green-business se succèdent. Après l’annonce d’une fermeture d’une de ses usines par Pacific Ethanol, voila Optisolar qui annonce le licenciement de 300 de ses employés, soit la moitié de ses effectifs. Optisolar avait lancé en grande pompe, avec Arnold Schwartzenegger, son usine de production de modules solaires de Sacramento qui devait commencer ses productions en 2009. Mais cette Société dont le modèle économique totalement intégré, est de produire des modules pour réaliser de grandes fermes solaires pour vendre son courant aux Compagnies Electriques (Utilities) avoue rencontrer des difficultés de financement. En effet dans un tel modèle il faut investir dans une usine de production complexe et en parallèle concourir avec d’autres, pendant de nombreuses années, pour obtenir les autorisations fédérales et étatiques indispensables pour réaliser l’unité de production d’énergie et la raccorder au réseau. C’est une activité au long cours, qui a besoin de capitaux longs et de taux d’intérêts raisonnables.

                       Dans la même veine SunEdison qui installe, assure la maintenance et facture en location des ensembles de modules solaires pour de gros clients industriels ou commerciaux serait également en phase de ralentissement d’activité, il aurait lui aussi réduit son personnel en fin 2008.

                       A la lumière de ces deux expériences il semblerait donc que certains modèles économiques basés sur le financement de productions ou l’achat de modules photovoltaïques et l’installation de ses ensembles, pour vendre ensuite l’énergie produite à de gros clients aux Etats-Unis n’offre plus une rentabilité suffisante, dans un climat de raréfaction du crédit. Bien sûr ces difficultés financières ne sont pas bonnes pour l’activité globale du secteur.

    Le 11 Janvier 2009.

  • Toyota va dévoiler ses batteries et ses plans au Salon de Detroit

    Toyota va dévoiler ses batteries et ses plans au Salon de Detroit

    Toyota_ft_ev_1                    Toyota vient de publier un communiqué dans lequel il annonce le cadencement de sortie de certains de ses nouveaux véhicules aux Etats-Unis. 2009 devrait être pratiquement l’année de sortie de sa nouvelle Prius hybride et d’une nouvelle Lexus hybride également. En 2010 se sont une dizaine de modèles hybrides qui seront proposés pour faire de cette première étape technologique le coeur de métier (core business) de Toyota dans les années à venir. Ce n’est que vers la fin de l’année qu’une première version Plug-in Hybride (PHEV) de la Prius, équipée d’une batterie Lithium-Ion sera présentée à 500 exemplaires dans le monde; 150 exemplaires de ces prototypes seront réservés au marché américain sous forme de location, avec un suivi des performances et des problèmes éventuels destiné à assurer les remontées d’expérience de terrain. Il faudra donc attendre 2010 ou peut-être 2011 pour assister à une pleine commercialisation de ces modèles PHEV à longue autonomie électrique. La mise à disposition des batteries en milliers d’exemplaires est de toute évidence dans le chemin critique. De plus, en 2012, sera commercialisé un véhicule électrique "urban commuter" en utilisant la plateforme du dernier venu des petits véhicules de Toyota, le i-Q (FIG.). Ce véhicule présentera une très longue autonomie, des performances sportives, un grand raffinement esthétique et un look jeune. Telle semble être la future cible de Toyota dans un monde où les prix de l’essence seront revenus à 4$ le gallon.

    LIRE le communiqué de TOYOTA

    Le 11 Janvier 2009.

  • USA: l’éthanol issu du maïs a pompé près des deux tiers des aides fédérales aux énergies renouvelables en 2007

    USA: l’éthanol issu du maïs a pompé près des deux tiers des aides fédérales aux énergies renouvelables en 2007

                            L‘Environmental Working Group américain, association écolo de toute évidence très remontée contre le bioéthanol américain produit à partir de maïs, s’insurge contre l’ampleur des subventions accordées à cette filière par l’Etat fédéral. A cette occasion elle publie un extrait du volumineux rapport du DOE concernant ses interventions et ses aides aux industries de l’énergie en 2007 (LIRE). D’après ce travail, les subventions accordées à la filière éthanol, de 3 milliards de dollars, représenterait 63% des subventions fédérales accordées aux énergies renouvelables (FIG.). Ces chiffres mettent en évidence l’hypertrophie de la solution fuel éthanol choisie naïvement  par l’administration Bush comme solution à tous les problèmes énergétiques américains. D’après le DOE ces subventions à l’éthanol devraient atteindre 3,6 milliards de dollars en 2008 et 4,5 milliards en 2009, puisqu’elles sont attachées aux volumes produits au travers essentiellement de la Volumetric Ethanol Excise Tax qui était de 51 cents par gallon jusqu’à fin 2008 et qui depuis le premier Janvier 2009 est de 45 cents par gallonUsa2007subventionsfederales

                         Mais ce travail ne décrit pas de façon exhaustive les aides des Etats-Unis aux énergies renouvelables puisqu’elle oublie toutes les subventions et autres aides des Etats aux diverses filières. Un exemple: les subventions du Texas aux fermes éoliennes qui attirent tant les investissements des milliardaires américains.

                         Au crédit de la filière fuel éthanol il faut aussi apporter les 400 mille barils par jour de pétrole non consommés et remplacés par 600 mille barils d’éthanol qui participent à la détente globale américaine de demande en pétrole.

                       Il est peu probable que la future Administration américaine supprime les subventions à la filière éthanol. Trop de Sénateurs sont des élus des Etats qui profitent de ces subventions. Les problèmes humains et économiques que poserait l’abandon de cette filière seraient considérables. Obama fera donc comme ma soeur Anne, il attendra les biocarburants de deuxième génération. Mais il n’est pas évident que deux mandats électoraux suffiront pour qu’il les voit poindre.

                        Quand aux membres de l’Environmental Working Group, ils continueront à hurler avec les loups…verts de rage.

    Le 10 Janvier 2008.