Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • La déflation corrode la valeur boursière des Sociétés « vertes »

    La déflation corrode la valeur boursière des Sociétés « vertes »

                           Il est une évidence: le mouvement mondial vers les énergies renouvelables est (provisoirement) stoppé. A l’insouciance juvénile de start-up enthousiastes et peu compteuses, voila venu le temps des fins de mois difficiles et des sombres prévisions. Certains indices, comme l’affirmation de l’allemand SolarWorld désirant racheter des usines de productions de voitures, montrent que ces entreprises peuvent être dirigées parfois par des farfelus. L’action SolarWorld n’a perdu que 30% de sa valeur cette semaine et se rapproche ainsi du club très huppé des actions ayant perdu plus de 80% de leur valeur depuis le début de l’année (TAB.).

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                           Mais d’autres ont fait pire encore cette semaine. C’est le cas du chinois Suntech, le N°2 ou 3 du photovoltaïque mondial, qui a perdu 44% de sa valeur, c’est le cas de THEOLIA en France qui en est à vendre ses éoliennes pour renflouer sa trésorerie et qui de ce fait perd 42% de sa valeur. Mais on voit aussi le norvégien REC un très gros du silicium décrocher de 30% et Q-Cells en Allemagne plonger de 27%. Ces pertes de valeurs boursières accompagnent bien sûr le mouvement général de baisse des cours, mais en  l’amplifiant. La fragilité financière de ces entreprises généralement très endettées et peu aptes à supporter un mouvement de ralentissement des affaires, explique le climat de massacre. Les généreuses subventions étatiques aux énergies renouvelables ne suffiront pas à sauver les plus faibles du secteur.

    Le 22 Novembre 2008.

  • Les taux d’inflation en Zone Euro mettent en lumière les erreurs de diagnostic de la BCE

    Les taux d’inflation en Zone Euro mettent en lumière les erreurs de diagnostic de la BCE

                                  Avec un taux de refinancement encore à 3,25%, la BCE participe activement à la mise en place d’un climat d’attente déflationniste en Europe. En effet bon nombre d’institutions financières ou d’investisseurs doivent attendre une baisse substantielle de ces taux administrés, soit pour baisser leurs taux pour les uns, soit pour investir pour les autres. La lenteur de réaction de la Banque Centrale Européenne ne peut s’expliquer que par des tergiversations de vieux banquiers dans l’erreur et qui renâclent à reconnaître leur peu de perspicacité. Un examen des courbes de l’inflation, la connaissance des cours déprimés du pétrole et du gaz, la faible demande des consommateurs, le marasme de l’industrie automobile, la stagnation des industries de l’électronique, la débâcle bancaire, etc., des centaines d’indicateurs permettent de prévoir une baisse rapide de l’inflation dans les deux à trois mois à venir.Inflationdouzemoisglissants

                              Le paramètre le plus simple à prévoir est le poste énergie. La courbe bleue nous montre un formidable effet de base de 4,2 points entre octobre et novembre 2007, ajoutons lui 1 à 2 points de baisse des prix du poste énergie entre les deux mois 2008 ce qui conduit à une baisse du poste énergie d’environ 6 points. Il affichera donc une croissance annuelle en dessous de 4% au mois de Novembre. Avec une inflation de base hors énergie et alimentation de 1,9%, la Zone Euro risque d’afficher au mois de Novembre une inflation de l’ordre de 2,6 à 2,7% selon les arrondis.Usbonds10years

                         Les symptômes de la déflation sont omniprésents dans le monde, il suffit de voir la formidable baisse des taux longs américains en une semaine (FIG.) pour s’en persuader.  A 3% de taux d’intérêts tout le monde achète des bons du trésor en dollar, c’est une affaire. Seule une équipe de ratiocineurs attendant toujours les hypothétiques phénomènes inflationnistes de second tour peut ne pas percevoir l’urgence à réagir et l’ampleur nécessaire de cette réaction, devant ce chamboulement économique. La BCE devrait baisser ses taux de 200 points de base, sans attendre.

    Le 21 Novembre 2008.

  • La baie de San Francisco veut devenir la « Capitale américaine du véhicule électrique »

    La baie de San Francisco veut devenir la « Capitale américaine du véhicule électrique »

    Sanfranciscobay                          Les maires de localités riveraines de la baie de San Francisco (San Francisco, San Jose et Oakland) se sont concertés avec le conseiller spécial du gouverneur Schwarzenegger pour mettre en place une politique locale de promotion et d’expansion pour l’utilisation de futurs véhicules électriques. Leur objectif est de faire de la zone "La Capitale américaine du véhicule électrique". Les mesures retenues vont de l’installation de chargeurs et de stations de recharge rapides, à l’octroi d’incitations fiscales pour favoriser leurs implantations dans les parkings d’entreprises, à la mise en place de politiques d’achats de tels véhicules par les diverses Administrations. Ces maires ont affirmé être prêts à travailler avec d’autres localités de la région si elles le désiraient.

                            Des groupes privés comme l’israélien Better Place ou l’américain Coulomb Technologies sont prêts à participer à ces projets d’infrastructures pour accompagner la montée en puissance de la diffusion de véhicules hauts de gammes "Smart and Green" qui vont faire la joie des riches riverains locaux.

    Le 21 Novembre 2008.

  • Los Angeles: Toyota présente une Camry hybride à gaz naturel comprimé

    Los Angeles: Toyota présente une Camry hybride à gaz naturel comprimé

    Cngcamryhybrid                       Les Etats-Unis disposent de larges réserves de gaz naturel qu’ils extraient par de nouvelles méthodes de forage, de leurs immenses gisements de schistes bitumineux ou de charbon profond. Le gaz naturel aux USA, contrairement à la situation européenne dépendante de quelques gros fournisseurs, est donc synonyme d’indépendance énergétique, chère à de nombreux citoyens américains. La proposition de Toyota présentant au Salon de l’Auto de Los Angeles, une Camry hybride à gaz naturel comprimé, joue sur ce ressort patriotique. Ce véhicule est équipé, à la place de la roue de secours, d’un équipement comportant deux réservoirs de gaz en matériau composite de la Société Lincoln. Ces réservoirs d’une contenance de 50 litres environ peuvent stocker, sous 248 bars de pression, 15 m3 de gaz chacun. En sachant qu’un m3 de méthane présente la même énergie qu’un litre de carburant, c’est donc l’équivalent de 30 litres d’essence que le véhicule peut emporter, lui conférant une autonomie de plus de 400 km.

                               Le grand problème du gaz naturel comprimé est de trouver sur le territoire américain des stations de recharge qui devraient faire l’objet d’un plan d’aménagement spécial dans certains Etats américains, producteurs de gaz naturel. Le lobby du gaz, avec le président de Chesapeake, milite activement pour cette solution. En attendant, le propriétaire pour faire le plein du véhicule peut disposer d’un tel équipement à son domicile.

    Le 21 Novembre 2008.

  • Goldman Sachs jette l’éponge, il ne fera plus de pronostics sur les cours du pétrole

    Goldman Sachs jette l’éponge, il ne fera plus de pronostics sur les cours du pétrole

    Goldmansachs_2                  Les spécialistes en "commodities" de chez  Goldman Sachs s’étaient illustrés en 2005 en pronostiquant un pétrole à 105 $ le baril, au grand étonnement du Marché, la suite leur avait donné raison. Forts de ce succès, ils avaient alors poussé la barre plus haut en pariant sur un baril à 200$ et là, leur pronostic fut complètement démenti par les faits. Mais la pire erreur qu’ils aient commise est leur prévision de reprise des cours au mois de Septembre dernier en pronostiquant une remontée vers 120 ou 140 $/baril vers la fin de l’année ou le début 2009, alors que les cours du pétrole chutaient par un défaut de demande et par manque de liquidités. Ces Messieurs essayaient d’enrayer la débâcle… en vain. Goldman vient de tirer les leçons de ces graves erreurs: il ferme le service de prévision des cours sur le pétrole. Ceux qui jusque là, ont suivi les recommandations de Goldman et ont du perdre beaucoup d’argent, doivent, sur la nouvelle, se sentir étrangement bernés.

    Le 21 Novembre 2008.

  • A Los Angeles, Carlos Ghosn plaide pour un véhicule ‘zéro émission’ dans tous les segments de marché

    A Los Angeles, Carlos Ghosn plaide pour un véhicule ‘zéro émission’ dans tous les segments de marché

    Ghosnlosangeles                           Après avoir souligné que la crise que traverse actuellement l’industrie automobile n’avait été anticipée par personne, que le plus urgent était d’éviter les hémorragies de cash et qu’il y aurait moins de constructeurs automobiles dans le monde, une fois la crise passée, Carlos Ghosn a rappelé quelques certitudes en marge du Salon de l’Auto de los Angeles. Quelles sont-elles?

    • il n’existe pas de substitut à la voiture pour au moins dix à quinze ans et l’achat de la première voiture constitue toujours un évènement majeur dans la vie d’une famille,
    • le réchauffement climatique est une vraie menace et ce n’est pas en réduisant les rejets de CO2 des véhicules de 20 ou 30% que le problème sera résolu,
    • les pays en développement ne peuvent pas choisir le modèle de voiture américain sinon il nous faudrait tout de suite une deuxième planète,
    • les futures voitures électriques, déclinées dans tous les segments de marché, ne pourront pas être hideuses. Elles devront être à la fois smart et électriques.

                           Telles sont les convictions de Carlos Ghosn qui va jouer avec Nissan et Renault la carte du véhicule à 100% électrique par une politique englobant tous les modèles, ne se cantonnant pas au seul véhicule urbain. Sa politique de démarrage est très intelligente en choisissant de lancer ses produits dans de petits Etats de faibles surfaces (Israël, Danemark, Tennessee, Portugal, etc.) mais très motivés pour lancer l’expérience et en s’alliant avec des acteurs locaux.

                            Il a d’autre part souligné qu’il serait disposé à fournir ses batteries à d’autres constructeurs, ouvrant ainsi la porte à de possibles futures alliances.

    Le 20 Novembre 2008.

  • Quelles sont les raisons qui font que les élus américains hésitent à aider leur industrie automobile?

    Quelles sont les raisons qui font que les élus américains hésitent à aider leur industrie automobile?

    Denki_cube                         Les dirigeants des constructeurs automobiles mais aussi le représentant du puissant syndicat United Auto Workers se sont présentés unis et en chemise devant le Sénat américain pour plaider leur cause et obtenir les subsides nécessaires pour prévenir tout dépôt de bilan. Mais leur cause n’est pas simple à plaider, la mauvaise image de marque de leur industrie conduit les Sénateurs à peser le pour et le contre. Les griefs des américains à l’encontre de leur industrie automobile sont nombreux:

    • inaptitude à créer des produits séduisants et respectant l’environnement,
    • intense lobbying contre la réduction des consommations des véhicules et la maîtrise du  réchauffement climatique,
    • forte entrave à la pénétration des concurrents étrangers plus en avance,
    • accords sociaux en décalage avec leurs performances économiques.

                               Ces arguments ne sont pas insensibles aux élus, auxquels s’ajoute la conviction qu’un passage par le "Chapter 11" de ces entreprises permettrait de remettre en cause plus facilement les multiples accords sociaux avec l’UAW qui font de cette industrie un colosse immobile. Enfin politiquement ce dossier enflammé serait l’échec de l’Administration Bush, ce qui éviterait au nouveau président de s’y brûler des plumes. L’héritage Bush va constituer un immense fardeau pour l’Amérique et donc pour le nouveau Président.

                        Certains économistes vont même jusqu’à proposer, en lieu et place, des investissements dans la modernisation des infrastructures, comme les ponts ou les réseaux de trains à grande vitesse, qui seraient beaucoup plus profitables à la nation que des versements de cash à fonds perdus, à cette industrie en décrépitude.

                         Mais c’est mésestimer tout le retard pris par l’ensemble du tissu industriel américain et du réseau de sous-traitants automobile. La nouvelle Administration va être obligée de verser des centaines de milliards de dollars pour tenir à bout de bras une industrie automobile structurante de la puissance économique des Etats-Unis. Seules des alliances avec les industriels nippons permettraient à ces grands groupes d’accéder rapidement aux technologies innovantes qui leur font cruellement défaut. C’est bien ce qu’a compris Carlos Ghosn prêt à échanger la technologie contre un accès plus libre au marché américain, au travers d’une grande marque.

                         Quand à l’Europe et plus particulièrement l’industrie automobile germanique, dans ce maelstrom, elle ferait mieux de se réveiller.

    Le 20 Novembre 2008.

  • Hyundai présente sa vision de la voiture hybride pour 2010, au Salon de Los Angeles

    Hyundai présente sa vision de la voiture hybride pour 2010, au Salon de Los Angeles

                         Le constructeur coréen Hyundai veut rattraper le retard accumulé durant plus d’une décennie par rapport aux constructeurs japonais les plus avancés. Au Salon de l’Auto de Los Angeles, Hyundai a présenté sa vision de l’architecture du véhicule hybride qui équipera le futur modèle de la Sonata, prévue pour être commercialisée aux Etats-Unis en 2010 (FIG.). Son choix repose sur un système hybride monté en parallèle et dont la principale originalité repose sur une batterie de type Lithium-Ion polymère, (5,3 Ah, 270V), développée par le coréen LG. Les éléments de cette batterie sont constitués d’une enveloppe étanche thermo scellée et comportent un électrolyte gélifié contenant du LiPF6. L’électrode positive est à base de LiMn2O4, l’électrode négative comporte du carbone amorphe qui va accueillir le Lithium métallique formé durant la charge. Le séparateur, à sécurité renforcée, comporte des nanoparticules de céramique qui prévient tout court-circuit interne et présente une excellente résistance aux températures extrêmes, empêchant ainsi tout emballement thermique de la batterie. D’après le constructeur cette batterie est conçue pour une durée de vie du véhicule de dix ans et de 240 mille kilomètres (150 mille miles). Elle présent l’avantage d’être plus légère et plus compacte qu’une batterie traditionnelle de type Ni-MH et de n’utiliser ni Nickel, ni Cobalt, métaux aux cours parfois volatils.

                             Le fait de présenter cette vision de la voiture hybride plus d’un an avant son lancement commercial aux Etats-Unis, montre l’impatience du constructeur Coréen de sortir son premier modèle hybride, 13 ans après la sortie commerciale au Japon de la première Prius.Hybridbluedrive

  • La Chine voudrait construire un oléoduc-gazoduc traversant la Birmanie

    La Chine voudrait construire un oléoduc-gazoduc traversant la Birmanie

                           Un coup d’oeil sur une carte de l’Asie montre le caractère stratégique évident d’une telle liaison entre les côtes du Myanmar et le Sud-ouest de la Chine. Les pétroliers et les navires chargés de gaz naturel liquéfié venant du Moyen-Orient verraient leur trajet réduit et ne passeraient plus par le détroit de Malacca le long des côtes malaises. Les productions locales pourraient être expédiées directement en Chine. De plus la Birmanie ne peut rien refuser à son puissant voisin qui la protège.Birmaniechine2

    Le 19 Novembre 2008.

  • La montée des stocks américains en produits pétroliers est-elle provoquée par les prix bas?

    La montée des stocks américains en produits pétroliers est-elle provoquée par les prix bas?

                           La hausse lente des stocks hebdomadaires en produits pétroliers américains, au delà de 1,7 milliards de barils (FIG.), n’est compréhensible qu’en supposant des mouvements d’achats d’opportunité provoqués par des prix jugés bas, en anticipation d’une hypothétique reprise en Janvier ou Février. En effet en cette période de très faibles consommations, de baisse continue des prix, de raréfaction des liquidités qui peut bien vouloir mettre en stock du pétrole aux Etats-Unis? Deux hypothèses sont envisageables: soit les stocks publiés sont erronés, ce qui ne serait pas un scoop, soit certains anticipent une reprise de la consommation en raison de l’hiver, des prix bas des carburants et d’une reconstitution des en-cours tout au long de la chaîne logistique allant de la raffinerie au client final. La baisse "comptable" des stocks en fin d’année, pour éviter certaines taxes locales, peut être également un élément à prendre en compte. A suivre.Usastockshebdo200811