Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Comment l’Agence Internationale de l’Energie peut-elle imaginer que la consommation de pétrole américaine restera quasiment stable d’ici à 2030?

    Comment l’Agence Internationale de l’Energie peut-elle imaginer que la consommation de pétrole américaine restera quasiment stable d’ici à 2030?

                               Je vous avez montré dans un précédent post combien celui qui avait acheté, très chèrement, l’édition du Outlook 2007 de l’Agence Internationale de l’Energie s’était fait rouler il y a un an, par des chiffres fantaisistes, proches du délire intellectuel. La nouvelle Edition 2008 vient de sortir. Un seul chiffre permet de disqualifier ce travail: l’hypothèse retenue de baisse  de consommation de pétrole de l’OCDE et plus particulièrement celle d’Amérique du Nord à l’horizon 2030 dans le scénario central (FIG.). Outlook2008variations2007_2030

    D’après ces Messieurs de Paris, les Etats-Unis seraient en train de bouleverser toute leur industrie automobile, toute la politique produit, entraînant la plus grave crise du Secteur jamais connue de tous les temps,  pour économiser moins d’un million de barils/jour de pétrole (troisième petite barre rouge en partant du haut) d’ici à 2030. C’est bien simple, la seule réduction de 2008 a déjà dépassé l’objectif

    La légèreté d’un tel travail est attristante!

    Le 12 Novembre 2008.

  • Les augmentations de tarifs de gaz et d’électricité en Europe expliquent l’embellie d’EDF

    Les augmentations de tarifs de gaz et d’électricité en Europe expliquent l’embellie d’EDF

                          Pour les neuf premiers mois de l’année 2008, EDF annonce une progression de son chiffre d’affaire en euros de 6,9% à 45,6 mrds d’euros et une croissance organique, corrigée des effets de périmètre et des effets de change, de 9,7%. Ce résultat en décalage avec les crises actuelles, en dépit des faibles productions nucléaires en France cet été (FIG.), en dépit d’une baisse de la Livre Sterling de 13,6%, s’explique par les formidables révisions de tarifs échelonnées tout au long de l’année. Citons par exemple +7,9% et +17% pour l’électricité en Grande-Bretagne et +26,6% pour Edison en Italie. Edfnucleaireprod200809

                     Pour la fin de l’année EDF ne s’attend pas à une croissance significative de son résultat. A plus longue échéance, compte tenu du climat de déflation généralisé, EDF pourrait avoir à faire face à des baisses de tarifs en Europe. Il faudrait alors pour s’en tirer qu’elle présente des résultats opérationnels en France un peu plus attractifs, en particulier pour son activité électronucléaire qui détermine son bilan exportateur net d’électricité.

    Le 12 Novembre 2008.

  • Quelques nouvelles du monde mouvant et complexe des batteries et des véhicules les utilisant

    Quelques nouvelles du monde mouvant et complexe des batteries et des véhicules les utilisant

    Businessupdate                     Le mariage Sanyo-Panasonic  semble avancer à grands pas. Sanyo resterait soi-disant une filiale autonome de Panasonic, mais on n’a jamais vu une filiale entrer en compétition avec la Maison Mère de façon durable sur un même Marché. La fusion sera obligatoirement suivie de redistribution des cartes commerciales et industrielles entre les deux entités dans le domaine des batteries. Par contre dans la partie photovoltaïque, Sanyo pourra profiter du réseau de vente mondial de Panasonic et des capacités d’investissement et d’innovation du Groupe.

                         Nissan va fournir des véhicules électriques à la ville de Yokohama dès 2010. Cela fait beaucoup de promesses de la part du consortium Renault-Nissan qui devra servir en priorité les besoins en nouveaux véhicules d’Israël, du Danemark, du Portugal, de la France et de l’Etat du Tennessee.

                        Volkswagen recherche un partenaire chinois pour ses futures batteries de véhicule électrique. C’est ce qu’a annoncé un haut responsable de Volkswagen Chine lors du Forum Annuel de l’Industrie Automobile à Shangaï. Ce constructeur imagine 20% de nouveaux véhicules vendus en 2020 qui seraient électriques ou hybrides électriques. Mais ce pourrait-être plus en fonction des politiques d’incitations appliquées d’ici là par divers pays, dont bien sûr la Chine. Rappelons que Volkswagen travaille pour l’instant en relation avec Sanyo Electric.

                         Le Groupe DCNS veut équiper les sous-marins Scorpène de batteries Lithium-Ion ce qui permettrait de doubler l’autonomie en plongée de ces submersibles. Pour cela DCNS travaille en collaboration avec SAFT qui fournit des batteries Li-Ion similaires à celles élaborées pour les satellites.

                         Le Gouvernement anglais à fait réaliser une étude par le BERR (Business Enterprise and Regulatory Reform) sur les opportunités britanniques liées à l’arrivée des véhicules électrifiés de nouvelle technologie. Il ressort du gros rapport publié, de façon bien prévisible, que la Grande-Bretagne ne dispose que bien peu d’atouts dans ce nouveau business. Les ambitions de Gordon Brown dans le domaine risquent d’être déçues. Passer de la Banque à l’Industrie n’est pas chose aisée.

    Le 12 Novembre 2008.

  • Un axe de progrès : associer les technologies de génération d’énergie électrique

    Un axe de progrès : associer les technologies de génération d’énergie électrique

    Epri                             Réduire les émissions de CO2 n’implique pas nécessairement, comme le pensent certains hauts fonctionnaires européens à Bruxelles, l’abandon de toutes les techniques de génération de courant par les centrales thermiques à flamme. Rappelons tout d’abord qu’elles ne sont pas toutes et de loin, aussi polluantes les unes que les autres. A côté d’une centrale au lignite ou au charbon grecque du Groupe PCC qui génère en moyenne 1333 kg de CO2 par MWh, il existe une centrale à gaz à cycle combiné, du même Groupe, sur le site de Lavriou, qui génère 350 kg de CO2 par MWh. Il existe un facteur 4 entre le pire et le meilleur au sein de la même entreprise. Les centrales à gaz à cycle combiné et eau super critique permettent de réaliser des progrès décisifs dans les émissions de CO2. Il est de plus possible d’imaginer de réaliser des progrès supplémentaires en couplant une telle centrale à une unité de génération de vapeur de type solaire thermique. C’est ce que l’EPRI en Californie a décidé d’étudier.

                         L’EPRI (Electric Power Research Institute) a annoncé qu’elle allait apporter son aide à deux électriciens Dynegy et NV Energy, pour mener des études de démonstration sur le couplage d’une centrale à gaz ou d’une centrale au charbon existante, avec une unité de génération d’énergie de type solaire thermique. La transformation de ces usines en hybrides solaire et thermique à flamme permet de réduire les investissements nécessaires puisque toute la partie génération de courant et acheminement est commune. De plus la partie thermique solaire apporte un surcroit d’énergie bienvenu au moment du pic d’appel de courant, lorsque toutes les unités de conditionnement d’air tournent à fond.

                         Dans une région à fort ensoleillement comme l’Arizona ou la région de Las Vegas ou vont être conduits les essais industriels, l’ensoleillement annuel de l’ordre de 2000 heures par an représente 20% du temps total de fonctionnement de la centrale. Selon la puissance thermique associée à celle de la centrale, on peut atteindre jusqu’à 20% d’économies en combustible.

                          Il n’est donc pas impossible d’anticiper qu’il existera des centrales électriques hybrides solaires et à flamme qui génèreront moins de 300 kg de CO2 par MWh et consommant 80% du gaz utilisé à ce jour pour la même puissance. De plus, un surdimensionnement de la partie solaire permettra d’apporter un surcroit de puissance aux heures de pointes. Ces perfectionnements pourraient être couplés avec une montée en température de la vapeur pour aller vers les 250 kg de CO2 générés par MWh. Rappelons que les Etats-Unis ont produit en moyenne en 2006, dans leurs centrales thermiques, 853 kg de CO2 par MWh.

    LIRE le communiqué de l’EPRI.

    Le 12 Novembre 2008.

  • La consommation des téléviseurs dans le monde représente l’énergie produite par les éoliennes.

    La consommation des téléviseurs dans le monde représente l’énergie produite par les éoliennes.

    Be_sharp_logo_p                    Le patron Corporate de la Recherche et Développement de chez Sharp a fait dernièrement, le point sur la consommation des téléviseurs dans le monde. D’après lui il y aurait 1,6 milliards de téléviseurs, d’une puissance moyenne de 76W et qui consommeraient, à raison d’un peu moins de 4 heures par jour  de fonctionnement, dans les 189 Twh d’énergie électrique par an. C’est à peu près la génération de courant de toutes les éoliennes du monde qui auraient produit en 2007 dans les 200 TWh d’après la World Wind Energy Association, soit 0,4% de l’énergie consommée sur terre. En 2012 il se vendra 250 millions d’appareils dont 70% seront des écrans plats à cristaux liquides (LCD). En 2020 il y aura 2,9 milliards de téléviseurs en service dans le monde

                           L’objectif de Sharp est  poursuivre ses progrès sur la décroissance des consommations des téléviseurs afin de maintenir ou mieux de faire décroître leur consommation électrique globale, malgré l’augmentation des surfaces d’écrans. Pour ne pas voir les consommations s’envoler à l’horizon 2020, il faudrait que les puissances consommées moyennes par téléviseur descendent en dessous de 50 Watts. Sharp imagine des puissances consommées qui pourraient être inférieures à ce seuil. Une réduction des consommations moyennes vers 33 Watts permettrait de ramener la consommation globale mondiale vers les 130 TWh soit une baisse d’un tiers des consommations par rapport à aujourd’hui. Pour le patron de la R&D de Sharp c’est une spécification qui n’est pas évidente à atteindre.

    Le 11 Novembre 2008.

  • Dean Kamen veut mettre un petit moteur stirling dans les voitures électriques

    Dean Kamen veut mettre un petit moteur stirling dans les voitures électriques

    Deankamenstirlingmotor                         Dean Kamen l’inventeur du Segway et de nombreuses autres innovations technologiques n’a rien perdu de sa créativité. Toujours vêtu de jean’s, mais se déplaçant en hélicoptère pour aller de l’île où il habite à son boulot, ce très riche américain, aux idées décoiffantes, veut mettre dans les voitures électriques un petit moteur stirling pour assurer les fonctionnalités annexes (conditionnement d’air, éclairage, dégivrage, etc.) du véhicule. La batterie au Lithium-Ion de très haute tension est de ce fait consacrée exclusivement à la traction du véhicule. Son autonomie est ainsi accrue. Il n’exclut pas également d’utiliser ce moteur comme un chargeur de secours en cas de décharge totale de la batterie principale.

                              Son point de vue sur l’avenir des "trois grosses" américaines est très pessimiste: "Darwin nous a appris que ce ne sont pas les plus beaux et les plus forts qui survivent, ce sont ceux qui s’adaptent. Et les grosses Industries avec de longues histoires, en particulier d’histoires remplies de succès, sont finalement les dernières à s’adapter dans les périodes de rupture pour saisir les opportunités" (disruptive opportunity).

    Le 10 Novembre 2008.

  • Un fabricant de cellules photovoltaïques allemand de plus va disparaître

    Un fabricant de cellules photovoltaïques allemand de plus va disparaître

    Algatecsolar                       Après le rachat des unités de production de Conergy par le Coréen LG, voila un nouvel acteur allemand du photovoltaïque, Algatec Solar qui va disparaître, absorbé par la Société américaine Solar Thin Films spécialisée dans la construction clés en mai de lignes de production de cellules photovoltaïques en couche mince à base de Silicium amorphe. Le rachat va se faire par échange d’actions. Algatec dispose d’un carnet de commande pour 2009 de 92 MW dont 80MW sont destinés à Q-Cells le N°1 allemand du photovoltaïque. Les accords de fourniture OEM à Q-Cells expireront à fin 2009 et devront être renégociés. Algatec a réalisé sur les neuf premiers mois de 2008 un Chiffre d’Affaire de 8,6 millions d’euros et elle avait l’intention d’investir dans 5 nouvelles lignes de production dans son usine de Prosen en Allemagne, pour environ 35 millions d’euros.

                          La rentabilité d’une telle unité de production allemande, travaillant essentiellement en sous-traitance pour Q-Cells, et nécessitant des investissements importants pour suivre la demande  doit être des plus limites par les temps de crise qui courent. De plus, l’adossement de cette activité à un producteur d’équipements ne semble pas être, à prime abord, une solution d’une limpide pertinence.

    Le 10 Novembre 2008.

  • Les Groupes pétroliers russes n’exporteront que les trois quarts des volumes prévus au mois de Novembre

    Les Groupes pétroliers russes n’exporteront que les trois quarts des volumes prévus au mois de Novembre

    Kremlinmoscow_2                      Préalablement aux dernières décisions de réductions de quotas de l’OPEP de nombreuses réunions avaient été tenues entre les responsables du cartel et les autorités russes. Des communiqués soulignant l’unicité des points de vue entre les interlocuteurs avaient été publiés. On attendait donc un geste de solidarité de la Russie envers les mesures de restriction des volumes de l’OPEP. Il semblerait, d’après une information laconique de Reuters datée de Dimanche, que ces mesures soient en train d’être prises. Le gouvernement russe ayant peu réduit les taxes à l’exportation de pétrole, les Groupes pétroliers exportateurs annoncent qu’ils ne livreront que les 3/4 des volumes de pétrole initialement prévus pour le mois de Novembre.

                           Il est évident qu’une telle décision est pilotée par le Kremlin. Pour des raisons diplomatiques complexes, de non alignement de la politique russe du pétrole avec celle de  l’OPEP, l’information est communiquée en sous-main. Elle semble cependant importante pour juger de l’évolution des cours du brut d’ici à la fin de l’année.

    Le 10 Novembre 2008.

  • Ce que vous devez savoir avant de parler, avec humilité, à la radio ou à la télé des énergies renouvelables.

    Ce que vous devez savoir avant de parler, avec humilité, à la radio ou à la télé des énergies renouvelables.

                           Les émissions "vertes" qui parlent en abondance des énergies renouvelables sur nos ondes de radio ou de télé sont de plus en plus nombreuses et présentent, malheureusement, un niveau technique de plus en plus indigent. On y flingue avec allégresse et démagogie le charbon, le pétrole, le nucléaire au profit de je ne sais quoi. La plus grosse erreur généralement commise, est celle des ordres de grandeurs qui consiste à comparer des sources d’énergies distantes d’un facteur 100 en importances relatives. Alors il semble indispensable de rappeler quelques évidences, pour faire comprendre que même avec Monsieur Obama, les USA vont continuer à émettre dans l’azur leurs 5 à 6 milliards de tonnes de CO2, pendant encore bien des années. Energiesprimairesmonde2007_2

                           Il faut rappeler tout d’abord qu’en dehors des forces de gravitation responsable des marées, toutes les énergies que nous utilisons ont une origine thermonucléaire, soit de fission au coeur de notre planète, la Terre, soit de fusion au sein de notre étoile, le Soleil. La vie, grâce à la lumière, a permis durant des centaines de millions d’années d’accumuler le charbon et lignite, le pétrole et le gaz qui participent encore pour 83% des quantités d’énergie consommées par l’humanité (FIG.). Chaque année de ce siècle, nous consommons des ressources qui proviennent de biomasse accumulée pendant des dizaines ou des centaines de milliers d’année, puis transformée et compactée.

                         La première source primaire d’énergie consommée est le Pétrole avec 4 milliards de tonnes équivalent pétrole, sur un total de 12 milliards. Le pétrole est encore la première ressource d’énergie primaire consommée sur Terre et non pas le Charbon, comme on l’entend dire trop souvent. Cette situation privilégiée du pétrole, due à la simplicité d’utilisation des produits dérivés liquides, est une chance pour l’humanité. En effet il est essentiellement utilisé et gaspillé dans les transports: 70% du pétrole aux USA va dans les transports. Or ce secteur est en train d’amorcer une véritable révolution industrielle, subitement accélérée par la folie des cours du brut de cet été. Les consommations de pétrole vont se réduire dans le monde non pas parce qu’il est rare, mais parce qu’il est cher. Les applications autres que le transport telles que le chauffage ou la pétrochimie vont devoir s’orienter peu à peu vers de nouvelles ressources.

                            La deuxième énergie primaire la plus consommée est le Charbon avec 27% de part de marché, 3,2 milliards de tonnes équivalent pétrole sur 12 milliards. Il est au premier rang en Chine mais au troisième rang derrière le pétrole et le gaz aux Etats-Unis (22%) et en Europe (18%). En Asie Pacifique, il représente 50% de l’énergie consommée. Son utilisation va croître avec le développement de la Chine. Seul un vaste programme mondial de rénovation des centrales électriques et de substitution partielle par le nucléaire et le gaz devrait pouvoir faire décroître son utilisation dans le monde. Sans cela les émissions de CO2 continueront à battre des records olympiques.

                            Enfin dans le trio des énergies carbo-polluantes vient le Gaz Naturel, avec 22% de part de marché ou 2,6 milliards de TEP. Son utilisation est appelée à croître, il est second aux USA (25%) et en Europe (24%). Il est abondant sur terre et largement réparti dans le monde. Les techniques modernes de forage permettent de l’extraire des veines de charbon profondes (coal bed methane) ou des schistes bitumineux (oil shale). Ces nouvelles ressources vont rendre les Etats-Unis autosuffisants. Il va d’ici une décennie devenir le N°1 aux Etats-Unis, ce sera l’énergie de base de la deuxième partie de ce siècle. On devrait donc voir décroître les utilisations du pétrole et du charbon dans les pays de l’OCDE au profit de la montée du gaz. C’est de plus le supplément d’énergie indispensable pour pallier les défaillances des énergies renouvelables.

                             Vient par la suite l’ensemble des énergies peu ou non carbo-polluantes avec seulement 17% du marché. C’est l’hydroélectricité (6%), en plein développement en Amérique du Sud avec 28% de part de marché, qui tient la tête de ce deuxième peloton, puis vient le nucléaire (5,3%) et la biomasse très difficile à évaluer mais estimée autour de 5% du marché. Le développement de la biomasse se heurte tout bêtement à des problèmes de logistique  pour collecter un produit de très faible énergie massique et volumique (FIG.II). Elle n’est concevable que pour de petites unités agricoles ou municipales, proches des lieux de culture ou de collecte du bois. Les grands projets complexes et rentables sont difficiles à imaginer, leur approvisionnement en matière première limitant la taille du projet et donc disqualifiant les procédés trop complexes.Energiesvolumiquesmassiques 

                         Enfin de ce lot il reste moins d’un pourcent des 12 milliards de TEP, soit autour de 100 millions de TEP, pour l’ensemble éolien, géothermie et solaire. Ces productions demeurent donc pour l’instant marginales et non rentables. Elles subsistent grâce à l’existence de subventions qui pourraient alimenter des projets plus pertinents. Le seul espoir réside dans le fait qu’elles arrivent un jour à atteindre un seuil de rentabilité raisonnable. Le solaire photovoltaïque qui dispose d’immenses marges de progressions technologiques et industrielles semble être pour l’instant le seul éligible des trois.

                          Espérons donc un jour une émission de télé "verte" nous parlant des progrès réalisés dans les transports terrestres, maritimes et aériens. Nous ventant les mérites des nouvelles centrales électriques à eau hypercritique, nos expliquant les progrès à accomplir dans l’électronucléaire, nous présentant l’intérêt du transport du gaz sous forme d’hydrates de méthane qui permettrait de démocratiser cette matière première et de rendre son prix compétitif.

                         Cela nous changerait des chasseurs de primes qui hantent les antennes en nous expliquant que l’éolien va remplacer les autres sources d’énergie et que la capture et la séquestration du CO2 c’est pour demain.

    Le 9 Novembre 2008.

  • Les Chinois aux Pays Développés: « nos émissions de CO2 sont votre problème »!

    Les Chinois aux Pays Développés: « nos émissions de CO2 sont votre problème »!

                           Il est possible d’assister à un spectacle étonnant sur le plan de la diplomatie et des aides au développement. Il concerne les émissions de CO2 chinoises qui sont les plus importantes au monde, avec une estimation pour 2007, de 6,6 milliards de tonnes de CO2 largués dans l’azur (FIG.). Il s’est tenu cette semaine à Pékin une réunion de travail, sous l’égide des Nations Unies, pour étudier avec les Nations les plus avancées les possibilités de transfert de technologie et leur financement au moyen de contributions à la charge de ces mêmes pays. Les dirigeants chinois proposeraient même que ces aides pourraient atteindre 0,5% à 1% du PNB de ces Nations qui viendraient les aider. En contrepartie les Chinois sont prêts à "créer un environnement (législatif) favorable pour que les entreprises multinationales se sentent en confiance pour participer à ce programme" affirme Zou Ji, un très important professeur de l’Université de Pékin.Co2missions2007b

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                     On assiste donc à une sorte de chantage de la part de la Chine qui réclame des transferts de technologie gratuits et obligatoires de la part du monde développé, pour obtenir la participation de ce pays aux futures négociations portant sur les réductions d’émissions de CO2, lors des prochains rounds (Copenhague) sur les émissions de gaz à effet de serre. Dans l’hypothèse d’un refus de la part des pays les plus riches, la Chine pour justifier sa pollution croissante, pourra toujours argumenter qu’on n’a pas voulu l’aider.

                     "Nos émissions de CO2 sont votre problème" pourrait résumer la position chinoise en face des pays les plus développés, et le plus fort dans tout cela, c’est que c’est le cas.

    Le 9 Novembre 2008.