Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • L’Europe disposera-t-elle de pneus économes en carburants et peu bruyants en 2020?

    L’Europe disposera-t-elle de pneus économes en carburants et peu bruyants en 2020?

                            La résistance au roulement des pneumatiques européens pourrait être fortement réduite par modification de la composition de la gomme et des charges, adaptation des procédés et optimisation de la largeur et du profil de la bande de roulement. C’est un gros chantier pour les fabricants de pneumatiques mais l’enjeu en vaut la chandelle puisqu’il s’agit de réduire les consommations des véhicules de 5% et  en même temps de réduire le bruit de roulement. La Commission Européenne a élaboré une proposition de règlement qui étale les modifications en deux phases entre 2012 et 2020 selon les types de véhicules pour trois catégories de pneumatiques (TAB.). Les véhicules de plus de 3,5 Tonnes devant être équipés, selon leur charge, de pneumatiques de catégorie C2 ou C3. Comme toujours, la Commission par manque de compétence et de méthodologie n’a pas associé les industriels du pneumatique dans sa démarche, c’est donc la grande charge des lobbies pour faire amender, a-posteriori, la proposition par le Parlement. Le gouvernement italien, inspiré par Pirelli, est à en tête du mouvement de fronde.Europepneumatiques

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                      Combat d’arrière garde, sûrement inutile, les constructeurs de véhicules qui voudront tous argumenter sur la faible consommation en carburant de leur produit, spécifieront des pneumatiques à faible résistance au roulement. Les producteurs de pneumatiques, norme européenne sévère ou laxiste, devront bien se soumettre sous la contrainte de la concurrence des plus techniquement avancés .

    LIRE le Projet de la Commission.

    Le 9 Novembre 2008.

  • Les leaders du photovoltaïque sont toujours malmenés en Bourse

    Les leaders du photovoltaïque sont toujours malmenés en Bourse

                           Par ces temps "boursièrement" agités il est parfois difficile de suivre et d’interpréter les directions de cours et les ampleurs de variations. Les marchés des Sociétés "vertes" ont fait l’objet d’un intense trading avec de subites et profondes variations parfois inattendues. C’est le cas de Pacific Ethanol qui a pris 20% de sa valeur pour saluer le départ de la cote de son homologue Verasun, placé sous la protection du Chapitre 11. Mais ce sont surtout les grandes actions du photovoltaïque qui, dans un climat de déflation généralisé, d’annonce de baisse des prix du Silicium de 25%, ont poursuivi leur retrait. Les N° 1 et 2 mondiaux le chinois SUNTECH et l’Allemand Q-Cells ont respectivement perdu en une semaine  17% et 13% de leur valeur, voyant ainsi, depuis le début de l’année, leur cours divisés par 5 pour le premier et par 4 pour le second (FIG).

    . Boursecours200811a

                           Dans la foulée de Q-CElls, le N°2 allemand, SolarWorld a perdu 6% de sa valeur sur la semaine. On le voit, le bilan est sombrement négatif pour les valeurs vertes de la bourse. La déflation va inévitablement conduire à une lutte sur les prix et à une recherche intense de cash pour payer les gros investissements lancés auparavant. C’est ainsi qu’on apprend que le chinois Yingli, deuxième chinois du photovoltaïque, vient d’obtenir un prêt de 50 millions de dollars sur 5 ans de la part d’un consortium mené par PROPARCO, une filiale de l’Agence Française de Développement. La France aide les Groupes chinois à se développer, ce sont les Sociétés françaises du photovoltaïque qui vont être contentes!

                         Ces profonds changements de conditions économiques vont permettre de corriger les aberrations tarifaires qui avaient conduit le marché subventionné des énergies vertes à des excès frisant le racket organisé. Plus de concurrence, moins de situations de rente, vont conduire les acteurs à revoir leur politique industrielle vers plus de gains de productivité et de réductions de coûts. Cette phase inévitable était programmée pour 2009 ou 2010, elle est simplement avancée dans le temps par la crise.

    Pour mieux connaître les missions de PROPARCO en chine: LIRE

    Le 8 Novembre 2008.

  • Les émissions de gaz à effet de serre japonaises se sont accrues en 2007

    Les émissions de gaz à effet de serre japonaises se sont accrues en 2007

                             Le Japon qui est le cinquième pays pollueur de la planète publie les émissions de gaz à effet de serre de son année fiscale 2007 qui s’est terminée au 31 Mars 2008. Elles sont en progression de 2 à 3% aux environs de 1,38 milliard de tonnes de CO2, par rapport à celles de 2006 qui avaient été estimées à 1,34 milliard de tonnes. Les émissions de gaz associées à de la génération d’énergie (transport, électricité, industrie, foyers, etc.) se sont accrues de 2,7% à 1,218 milliard de tonnes. Cette augmentation des émissions de CO2 est imputable essentiellement à la non disponibilité d’une large partie du parc de centrales nucléaires de Tokyo Electric Power (LIRE) qui a du brûler du pétrole et du charbon pour assurer ses livraisons d’électricité. Ce surcroît d’émissions de gaz est estimé à 30 millions de tonnes par an.

                              Le démarrage programmé de ces centrales électriques le mois prochain, devrait permettre au Japon de reprendre sa progression vers la réduction des émissions de CO2.  Tout comme pour l’Europe, les progrès japonais ne sont pas très visibles et l’objectif de Kyoto à 1,19 milliards de tonnes de CO2 en 2012 demandera au Japon de déployer beaucoup de contorsions pour être atteint. Co2emissionsjapon19952006

        Le 7 Novembre 2008.

  • La déflation s’attaque à tous les maillons des industries de  l’énergie

    La déflation s’attaque à tous les maillons des industries de l’énergie

                            Le symptôme clinique au quotidien le plus clair de l’état de déflation est la généralisation des reports à plus tard des décisions d’achat, d’investissement ou d’emprunt par les particuliers ou les entreprises. Je le ferai plus tard, ce sera moins cher! Il est clair que dans toute la chaîne énergétique, de la voiture qui va brûler les carburants, aux investissements pétroliers, en passant par les raffineries qui vont les produire, la mode est définitivement aux reports de décisions. Cette tendance est également nette dans les industries éoliennes et solaires: l’enthousiasme dépensier est brisé (LIRE). On ne jette plus l’argent par les fenêtres.

                           Les premiers touchés ont été les sables bitumineux de l’Alberta avec des annulations pures et simples d’investissement par manque de fonds. Certains reports, comme celui de RD Shell, indiquent clairement d’attendre des conditions plus avantageuses. Les autorités locales s’inquiètent des futurs départs probables des équipes d’ingénierie vers des cieux plus cléments, ce qui casserait toute possibilité de reprise à court terme.Usaexportpetrole20088

                          L’autre exemple est le raffinage américain, mal rémunéré par des "spreads" de l’essence par rapport au pétrole nuls ou négatifs. Le pérolier Marathon a repoussé le projet d’agrandissement de sa raffinerie de Detroit. Le raffineur Valero par exemple a décidé de réduire ses investissements 2009 d’un tiers en les passant de 4,5 mrds dollars à 3 milliards. Le raffinage US est déjà excédentaire, les Etats-Unis exportent d’avantage de produits raffinés (FIG.), les plus vieilles installations devront être fermées

                       Enfin signalons le tout récent et inattendu report, par Conoco-Phillips et l’Aramco, à l’an prochain des appels d’offre de sous-traitance concernant le projet de la raffinerie de Yanbu. Ce projet de 6 millards de dollars, pour 400 mille barils/jour, devait être lancé à la fin du mois. Il est reporté à mi-2009 où "les conditions de financement et de sous-traitance seront sûrement plus favorables".

                       On le voit chaque jour nous apporte une nouvelle de report ou de fermeture dans les industries des énergies, polluantes ou non polluantes. Les discours officiels, repris stupidement en écho par un journal financier, annonçant le sauvetage de l’économie française par les énergies renouvelables sont du domaine du "wishful thinking". Au contraire ce sont les moins rentables qui vont déguster en premier, mais nous n’en avons que bien peu en France.

    Le 7 Novembre 2008.

  • Le producteur d’éoliennes Vestas présente une bonne activité, mais avec quelques nuages pour 2009

    Le producteur d’éoliennes Vestas présente une bonne activité, mais avec quelques nuages pour 2009

                             Le premier fabricant d’éoliennes du monde, le danois Vestas, a publié ses résultats trimestriels qui sont globalement bons. Le chiffre d’affaire du troisième trimestre à 1,759 mrds d’euros est en croissance de 53% par rapport à celui du même trimestre 2007. En cumulé depuis le début de l’année l’activité croît de 19% à 3,55 milliards d’euros. Les résultats intermédiaires dans l’année ne veulent pas dire grand chose puisque l’essentiel du résultat et du cash est réalisé au quatrième trimestre. Compte tenu des travaux en chantier, le chiffre d’affaire du quatrième trimestre devrait être correct. Cependant il est possible de noter quelques nuages à l’horizon 2009, avec un carnet de commande en baisse à la fin du T3 à 5848 MW par rapport à un carnet de 6529 MW à la fin du T2. Vestas a plus livré d’éoliennes au cours du trimestre qu’il n’en a rentré en commande. Il a "mangé du carnet". La croissance des effectifs mondiaux de Vestas (FIG.) devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année, mais elle pourrait s’arrêter en 2009 en attendant la fin du "credit crunch" affirme le communiqué.Vestaseffectifs2008t3

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                       Cette croissance continue des effectifs, pour des résultats en progrès certes, mais pas au point de justifier une variation de main d’oeuvre projetée à fin 2008 en croissance de 34% par rapport à fin 2007, est la traduction de la politique industrielle de Vestas. Ce Groupe dispose de nombreuses usines dans le monde (Danemark, Grande-Bretagne, Espagne, Etats-Unis, etc.) dans le but de pouvoir collecter les subsides alloués par les pouvoirs publics locaux. Mais cette politique de morcellement industriel nuit à la productivité globale de l’entreprise. Or le principal problème de l’éolien, c’est qu’il est trop cher. Le chiffre d’affaire de Vestas en 2007 a représenté un million d’euros par MW vendu. C’est trop cher! Une baisse, même conjoncturelle d’activité, pourrait affaiblir cette Société vulnérable.

    Le 6 Novembre 2008.

  • Etats-Unis: les ventes de voitures hybrides en Octobre fléchissent moins que les ventes générales de véhicules

    Etats-Unis: les ventes de voitures hybrides en Octobre fléchissent moins que les ventes générales de véhicules

                             Les ventes de voitures hybrides aux Etats-Unis ont atteint 22 mille exemplaires au mois d’Octobre. C’est mieux qu’en Septembre où les ventes avaient chuté à 20800 exemplaires, mais c’est 10% en-dessous des ventes du mois d’Octobre 2007. Ce chiffre est à comparer aux baisses de ventes générales de voitures de 27% durant ce mois. Les ventes de Toyota et de Ford sont en progrès sur ces modèles par rapport à celles du mois de Septembre. Il ressort donc que les ventes de voitures hybrides sont moins impactées par la crise que celles des modèles généraux. Elles représentent 2,6% des véhicules vendus aux Etats-Unis.Usaventeshybrides200810

    Le 6 Novembre 2008.

  • Etats-Unis: consommation de pétrole en forte chute au mois d’Août.

    Etats-Unis: consommation de pétrole en forte chute au mois d’Août.

                            La consommation moyenne en produits pétroliers des Etats-Unis a chuté de 8,5% au mois d’Août, par rapport à celle du même mois en 2007, nous indique l’Energy Information Administration. Cette valeur ne fait qu’amplifier la tendance observée depuis le début de l’année (FIG.). En cumulé depuis le début de l’année, la baisse de consommation moyenne journalière est 5,2% soit 1,075 millions de barils par jour. Dans ces chiffres figurent les consommations de fuel éthanol qui elles sont en croissance de 24% en cumulé à 0,6 millions de barils/jour. Il en résulte, après correction de ces volumes d’éthanol, que la baisse des consommations cumulées en purs produits pétroliers est de 1,19 millions de barils par jour.

                          A ce rythme de baisse du gaspillage américain, les économies de produits pétroliers réalisées en Amérique du Nord compenseront et même au-delà les accroissements de consommations réunies de la Chine, de l’Inde, du Moyen-Orient et de l’Amérique du Sud. Les consommations mondiales de 2008 ont de bonnes chances d’être inférieures à celles de 2007. Usconsoptroliers200808

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    Le 6 Novembre 2008.

  • USA: les stocks hebdomadaires de produits pétroliers à la fin Octobre ont retrouvé leur niveau du mois d’Août

    USA: les stocks hebdomadaires de produits pétroliers à la fin Octobre ont retrouvé leur niveau du mois d’Août

                         La baisse des stocks occasionnée par le passage des ouragans dans le Golfe du Mexique à la fin de l’été est effacée: les stocks totaux de produits pétroliers à 1,7 milliards de barils ont retrouvé leur niveau atteint à la fin Août (FIG.). La montée des stocks de la semaine dernière correspond à un accroissement de produits finis et intermédiaires en raison d’une importation trop élevée de produits raffinés, pour une consommation toujours faible. Les Etats-Unis ont importé 3,2 millions de barils/jour de ces produits, dont 1 million de barils/jour d’essence. C’est beaucoup trop pour la consommation actuelle et l’activité des raffineries. Il est évident qu’en l’absence d’une reprise des consommations ces importations devront être réduites. Il y a là sûrement la raison qui pousse Total à envisager de réduire son activité de raffinage en Europe, en partie consacrée à exporter de l’essence vers les USA, à un prix au baril inférieur ou égal à celui du pétrole brut. Usastockshebdo200810

    Le 5 Novembre 2008.

  • Les traders découvrent que les membres de l’OPEP pourraient appliquer leur décision à l’entrée de l’hiver

    Les traders découvrent que les membres de l’OPEP pourraient appliquer leur décision à l’entrée de l’hiver

    Opec24102008                          Remontée nette des cours du pétrole hier sur les rumeurs qui créditent l’Arabie Saoudite de vouloir appliquer les décisions prises à la dernière réunion de l’OPEP, c’est à dire de baisser ses livraisons de 900 mille barils/jour. Il semblerait qu’elle ait commencé à envoyer les courriers à ses clients dans le monde pour les prévenir des baisses de livraison. En effet comme elle produisait en Août et Septembre  plus de 500 mille barils au-dessus de l’ancien quota, pour compenser les faiblesses du Nigeria et du Venezuela, l’alignement sur les nouveaux quotas compte double. Nous avions signalé cette nuance lors de l’annonce des décisions de la réunion OPEP (LIRE). L’objectif de l’Arabie est de faire remonter les cours vers les 80$ le baril. Avec l’aide de l’hiver, il n’y a aucune raison objective qui pourrait l’empêcher d’atteindre son objectif. En effet les baisses de consommations de carburants américaines vont s’arrêter, avec la baisse des prix à la pompe et les livraisons de fuel pour le chauffage vont croître dans tout l’hémisphère Nord.

    Le 5 Novembre 2008.

  • TOTAL : baisse des productions de pétrole et de gaz depuis trois trimestres consécutifs

    TOTAL : baisse des productions de pétrole et de gaz depuis trois trimestres consécutifs

                          Notre pétrolière nationale serait-elle tombée en léthargie? Certains indicateurs permettent de le penser. L’évolution  des productions moyennes trimestrielles, malgré des affirmations répétées des responsables opérationnels, présente une évolution inquiétante (FIG.). Les volumes extraits de gaz et de pétrole se réduisent depuis trois trimestres consécutifs. Bien sûr une partie de cette baisse s’explique par les accords de partage de production qui pénalisent mathématiquement les productions de la pétrolière quand les cours augmentent, bien sûr il y a le Golfe du Niger perturbé par le MEND, bien sûr il y a la déplétion des champs en exploitation, mais le résultat est là : la politique d’investissement en quantité et en qualité n’assure pas, pour le moins, le renouvellement des productions.Totalprod2008t3

                          Cette somnolence opérationnelle se traduit, comparée à 2007, par un accroissement très moyen des flux de trésorerie d’exploitation pour les neuf premiers mois, de 8% en euros et de 22% en dollars, à 22 milliards de dollars, malgré la formidable envolée des cours des hydrocarbures durant la période. L’Italienne ENI, avec des volumes de production inférieurs, génère plus de cash que Total (FIG.).

                         Une remise en cause de la gestion opérationnelle de cette Société semble nécessaire. Les superbes résultats de BP, avec un accroissement de cash généré de 59% sur les neuf premiers mois, montrent qu’un management plus percutant peut apporter assez rapidement des résultats dans cette industrie, où les causes d’évaporation de cash doivent être innombrables.

                         Le cours de l’action Total, déjà fortement déprimé, à 43 euros, perd 3,2% en Bourse par rapport à la veille sur un marché en baisse de 2,7%.

    .Petrolierescash2008t1t2t3_2

    Le 5 Novembre 2008