Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Le Japon devrait remettre en production le plus gros complexe de centrales électronucléaires du monde

    Le Japon devrait remettre en production le plus gros complexe de centrales électronucléaires du monde

                              La centrale électronucléaire japonaise de Kashiwazaki Kariwa comporte 7 réacteurs qui totalisent une puissance électrique de 8200 MW, ce qui en fait la plus grosse centrale électronucléaire du monde. Elle a été arrêtée en Juillet 2007 à la suite d’un puissant tremblement de terre qui a ébranlé une partie de la  côte Ouest du Japon. L’Agence Internationale de l’Energie Atomique (IAEA) vient d’annoncer qu’elle allait envoyer des inspecteurs pour faire le point avec les responsables japonais de la Sécurité Nucléaire et du Groupe Tokyo Electric Power. L’objectif de cette mission est de valider avec eux, la possibilité de relancer les productions d’énergie à partir du premier Décembre. Ce qui est surprenant pour cet arrêt de 18 mois c’est l’affirmation par l’AIEA précisant que lors précédente inspection, au mois de Janvier, ses inspecteurs "n’avaient décelé aucun dommage grave". On peut penser que les procédures administratives japonaises ont du créer le délai.

                     Ce démarrage des productions est très important pour réduire les consommations japonaises de pétrole et de charbon qui assuraient jusque là, les productions d’électricité nécessaires, sur des centrales thermiques à flamme. Japoncentraleslectronuclaires_2

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    Le 5 Novembre 2008.

  • Le gouvernement chinois veut exporter plus de charbon vers l’Asie

    Le gouvernement chinois veut exporter plus de charbon vers l’Asie

                           La Chine décide deux fois par an des quotas de charbon qu’elle va consacrer à l’exportation à destination, essentiellement, du Japon, de la Corée du Sud et de Taïwan. La deuxième tranche de quotas 2008, en raison des perturbations apportées par les Jeux Olympiques, n’avait pas été publiée. La Chine vient de rattraper son retard en accordant un quota particulièrement élevé de 15,9 millions de tonnes de charbon exportable, alors qu’elle n’en a physiquement exporté que 35,7 millions de tonnes durant les neuf premiers mois de cette année. Cette annonce qui confirme que les stocks de charbon chinois sont élevés, va orienter un peu plus à la baisse du marché spot du charbon dont le benchmark en Asie est le cours au port australien de Newcastle (FIG.).Charbonnewcastlecours200810

                               Les autorités chinoises veulent rationaliser l’extraction du charbon chinois autour d’une poignée de grandes mines qui produiraient annuellement au moins 100 millions de tonnes chacune. La Chine veut également s’attaquer à l’amélioration du rendement d’extraction de la houille. Il faut extraire 1,25 tonne de minerai pour une tonne de charbon aux USA, la Chine extrait 3,3 tonnes de minerai pour la même tonne de charbon. IL y a donc quelques gains de productivité à faire et quelques pollutions à réduire. Mais faudrait-il encore que les Provinces soient d’accord?

    Le 4 Novembre 2008.

  • Les méthodes modernes d’exploration et d’exploitation des champs pétroliers existants accroissent l’estimation des réserves ultimes

    Les méthodes modernes d’exploration et d’exploitation des champs pétroliers existants accroissent l’estimation des réserves ultimes

    Peakoil                           Question de mode me direz-vous? Mais en ce moment les articles fleurissent sur la sous-estimation des réserves de pétrole récupérable dans le monde. Leurs auteurs sont prestigieux. Citons Tony Hayward, le patron de BP, qui à la "Abu Dhabi International Petroleum Exhibition and Conference"  a affirmé que les nouvelles méthodes d’extraction du pétrole par injection de gaz (EOR, Enhanced Oil Recovery) permettaient raisonnablement d’espérer récupérer 15 à 20 points de pourcent de plus du pétrole présent dans les nappes. On peut également citer l’ancien patron de la gestion des réserves de l’Aramco de 1998 à 2007, Nansen Saleri, qui affirme que le problème n’est pas celui de la découverte de nouvelles réserves, mais celui de l’amélioration au quotidien de l’extraction par les méthodes EOR, sur les gisements en exploitation. Pour lui c’est le moyen de porter le taux récupération dans les nappes de 35% à 66%. Mais pour cela il faut que les Sociétés Nationales (NOC) qui maîtrisent 90% des réserves, apprennent à appliquer ces nouvelles techniques, pour quasiment doubler leurs productions. Bien sûr il cite l’Aramco en exemple. Saleri estime les réserves ultimes récupérables à 6000 milliards de barils dont 1000 milliards ont déjà été extraits. C’est trois fois plus que les estimations des peak-oilers les plus dépressifs, coqueluches du printemps dernier, mais qui ne sont vraiment plus à la mode et sûrement honnis par quelques spéculateurs imprudents.

    Le 4 Novembre 2008.

  • Avec la crise, la débâcle des prix du Silicium a débuté plus tôt que prévu

    Avec la crise, la débâcle des prix du Silicium a débuté plus tôt que prévu

    Silicium1                         En raison d’investissements tous azimuts en Chine, au Japon, en Norvège, en Allemagne, etc. tout le monde s’attendait à une baisse des cours du Silicium polycristallin (polysilicon) pour 2009, en raison d’un excédent d’offre par rapport à une demande tirée essentiellement par une industrie photovoltaïque en forte croissance  de 40% par an (LIRE). Mais voila, la crise est arrivée, les besoins en Silicium pour l’industrie électronique sont en retrait et les industriels du photovoltaïque qui en ont bien profité jusque là, ont subitement des états d’âme. En effet leur activité repose sur deux pattes: des subventions gouvernementales et des investissements à la rentabilité sinon douteuse du moins très lointaine. Alors les cours du polysilicium ont perdu 20 à 30% en trois semaines. A 300 dollars le kilogramme il a perdu 100 dollars. Mais pour certains qui voient des baisses des commandes encore plus fortes au premier trimestre 2009, allant jusqu’à -60%, en raison de l’existence d’un encours important de matière première et de produits semi-ouvrés dans toute la chaîne d’élaboration des modules photovoltaïques, la baisse des prix devrait se poursuivre.

                        Un peu de concurrence dans cette activité permettra de faire repartir cette industrie du photovoltaïque sur de nouvelles bases assainies. Les prix astronomiques pratiqués par certains, par exemple en Espagne durant le premier semestre, ressemblaient à s’y méprendre à de l’escroquerie.

    Le 4 Novembre 2008.

  • Etats-Unis : la mévente de voitures au mois d’Octobre touche tous les constucteurs

    Etats-Unis : la mévente de voitures au mois d’Octobre touche tous les constucteurs

                          Les ventes globales de voitures au mois d’Octobre aux Etats-Unis apparaissent en baisse d’un tiers par rapport au même mois 2007. Elles atteignent même -41% pour les 4X4. En cumulé à fin Octobre, avec 11,5 millions d’exemplaires, ce sont 2 millions de voitures en moins qui ont été vendus par rapport à 2007, soit plus de 20 milliards de dollars de ventes perdues. Tous les constructeurs sont touchés par le mal (FIG.) du très atteint GM (-47%), il avait fait des promotions les mois précédents et gonflé ses ventes, aux inattendus Nissan (-35%), Honda (-28%) et Daimler (-27%) qui ne s’en étaient pas trop mal tirés jusque là. En cumulé sur l’année seul Daimler reste positif par rapport à 2007.Usvoituresventes200810

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    Le 4 Novembre 2008.

  • Les objectifs d’émissions de CO2 des voitures revus et corrigés par les gouvernements

    Les objectifs d’émissions de CO2 des voitures revus et corrigés par les gouvernements

                          Les gouvernements européens se seraient mis d’accord sur un compromis d’objectif d’émissions de CO2 moyen par gamme de constructeur de 130 grammes aux cent kilomètres à l’horizon 2015. Les 10 grammes pour atteindre les 120 grammes initialement envisagés par la Commission, proviendront par ailleurs des carburants verts et des accessoires (pneumatiques). Un objectif à 95 grammes à l’horizon 2020 a également été retenu. Cette nouvelle règle est à comparer aux objectifs du Japon: 136 grammes de CO2 aux cent km en 2015 et à ceux, retenus pour l’instant par les Etats-Unis, de 35 miles au gallon soit 155 grammes aux cent km, pour un véhicule à essence (FIG.). Un texte modifié va donc être présenté au Parlement Européen pour approbation. A suivre! Normesnationalesco2

    Le 3 Novembre 2008.

  • L’absorption de Sanyo Electric par Panasonic créerait un leader mondial dominant le marché des batteries

    L’absorption de Sanyo Electric par Panasonic créerait un leader mondial dominant le marché des batteries

                           Une telle fusion serait impensable en Europe, mais au Japon c’est une affaire de famille: Sanyo a été créé en 1947 par Toshio Inoue, le beau-frère de Konosuke Matsushita. Panasonic pèse 9000 milliards de Yens et Sanyo 2000. L’ensemble constituerait le plus grand Groupe japonais dans le domaine de l’électronique. Mais là où un tel rapprochement serait vraiment dangereux, c’est le domaine des batteries. Sanyo est le N°1 mondial, Panasonic le N°2 dans les petites batteries, c’est l’inverse dans les batteries Ni-MH pour voitures hybrides. La fusion des deux Groupes formerait un énorme leader mondial dans les batteries qui monopoliserait le marché et surtout aurait la main sur tout le réseau de sous-traitance japonais qui pouvait, jusque là, travailler pour l’un ou pour l’autre. Panasonic mettrait également un pied dans l’industrie en plein développement du photovoltaïque où Sanyo possède une place honorable. Les actionnaires de Sanyo qui sont les banquiers Sumitomo Mitsui, Daiwa et Goldman Sachs se donnent jusqu’à la fin de l’année pour trouver un accord avec Panasonic. La fusion pourrait avoir lieu au 1er Avril 2009, début de l’année fiscale japonaise.

    .Batteriesalliances200809_2

    Le 3 Novembre 2008.

  • L’Allemagne, la Pologne et la Grèce brûlent 54% du charbon européen

    L’Allemagne, la Pologne et la Grèce brûlent 54% du charbon européen

                           Eurostat nous apprend que la consommation en charbon et lignite de l’Europe des 27 a très légèrement baissé en 2007, à 835 millions de tonnes, par rapport à 2006 qui avait affiché une consommation de 838 MT. Cette légère décroissance est à mettre au crédit de la Grande-Bretagne (-7MT) et de la Pologne (-6MT). Par contre les consommations dans la Zone Euro  se sont accrues de 2%, soit de 9MT à 452 MT. Cette augmentation mal venue de la consommation est attribuable à l’Allemagne (+4MT), à la France (+2MT), à la Tchéquie et à la Grèce (+1MT chacune). L’Allemagne et la France avaient connu en 2007 des productions d’électricité d’origine nucléaire en baisse. Trois pays européens l’Allemagne, la Pologne et la Grèce représentent 54% des consommations européennes (FIG.).

    .Charboneurope2007

                          Une autre manière de quantifier ces consommations est de les ramener au nombre d’habitants concernés. L’Europe des 27 consomme annuellement 1,7 tonne de charbon et lignite par habitant, bébés compris. Cela fait plus de 5 tonnes pour un foyer de trois personnes. La Zone Euro dont la part d’électricité d’origine nucléaire est plus importante, consomme 1,4 tonne de charbon et lignite par habitant et par an. Parmi les 13 pays européens qui comptent plus de 10 millions d’habitants, la Grèce et la République Tchèque se distinguent avec 5,7 et 5,6 tonnes de consommations respectives (FIG.), puis viennent la Pologne (3,7 tonnes/habitant/an), et l’Allemagne ainsi que les petits pays européens avec 3 tonnes de consommation par habitant et par an.Charboneuropepartete2007

                           La France arrive en dernier dans ce classement avec 319 kg de charbon brûlé annuellement par habitant. Effectivement, Monsieur Borloo, comme vous l’avez déclaré de façon imprudente: nous sommes en retard!

                     Ce graphique simple illustre tout le travail à accomplir en Europe pour réduire nos émissions de CO2 liées essentiellement à la génération d’électricité. Un vaste plan européen pour aider la Grèce, la Tchéquie, la Pologne, la Roumanie et quelques pays moins peuplés (pays baltes) est absolument indispensable et urgent.

                       Pensez aux millions de tonnes de CO2 qui pourraient être économisés si les subventions à l’éolien étaient consacrées à la rénovation des centrales thermiques à flamme obsolètes de ces pays européens.

                          L’Europe des 27 importe 242 MT de charbon tous les ans. A 80 ou 90 euros la tonne livrée dans un port européen, cela représente dans les 20 milliards d’euros de facture annuelle en charbon provenant d’Afrique du Sud, d’Australie ou des Etats-Unis.

    Le 3 Novembre 2008.

  • L’amorce d’un centre de compétence technique européen: l’European Energy Research Alliance

    L’amorce d’un centre de compétence technique européen: l’European Energy Research Alliance

    Eera                      Les décisions de la Commission Européenne dans le domaine de l’énergie se distinguent par leur niveau d’incompétence technique. Une fois sorti de l’éolien, les rédacteurs de projets ont apparemment du mal à comprendre ce qu’ils écrivent. L’électrification du parc de véhicules était complètement ignoré il y a encore six mois, le rôle des biocarburants et leur impact sur la filière énergétique ne sont pas encore clairement évalués, ne parlons pas du nucléaire qui est évacué de toute discussion, quand au photovoltaïque et ses diverses technologies d’avenir, ils sont à peine effleurés comme une technologie marginale. Il manque donc un pôle de compétence technique fort, en charge de la compréhension des données et de l’élaboration des possibles grands axes stratégiques énergétiques européens. Dix grands centres de recherches européens dans le domaine de l’énergie viennent de décider avec la bénédiction des Commissaires à l’Energie et à la Recherche, de créer l’European Energy Research Alliance. Pour la France c’est le CEA qui s’y colle (LIRE).

                                Espérons que cette démarche constituera la première pierre de la mise en place d’un Institut Européen de l’Energie digne de ce nom, en charge, au contact avec les industriels, des études et de l’élaboration des grands axes d’une future politique européenne de l’énergie. Le modèle de fonctionnement californien peut servir de benchmark dans ce domaine.

    Le 2 Novembre 2008.

  • ENI S.p.a maintient ses productions dans un champ d’activités largement diversifiées

    ENI S.p.a maintient ses productions dans un champ d’activités largement diversifiées

                          Le modèle économique de la pétrolière italienne ENI est unique parmi les grandes Sociétés pétrolières intégrées. Non seulement elle explore, exploite, raffine, transforme et distribue des produits pétroliers comme les autres, mais en plus elle produit de l’énergie électrique et la distribue avec le gaz; enfin elle possède une part de contrôle (43%) dans le groupe d’ingénierie Saipem. C’est bien sûr c’est l’activité Exploration-Production qui apporte la plus grande contribution (FIG.), mais les autres activités permettent à ENI de mettre à profit toute la chaîne de valeur ajoutée, de la production à la distribution de carburants, de gaz et d’électricité. L’acquisition de 57% du belge Distrigaz pour 2,74 mrds d’euros auprès de GDF-Suez va renforcer le pôle gaz et énergie.Roactivits2008t3_2

                          Par une politique de croissance externe et de développement interne ENI a réussi à maintenir ses productions d’hydrocarbures (FIG.), malgré quelques fautes lourdes, comme le plantage du développement du gisement de Kashagan au Kazakhstan. Après avoir acheté l’Anglais Burren Energy, ENI envisage d’absorber le Canadien First Calgary Petroleum qui possède des gisements en Algérie.Eniprodtrim2008t3

                     La génération de cash des activités, de 5,7 milliards d’euros au troisième trimestre et de 15,7 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de 2008, donne les moyens à ENI d’assurer cette politique agressive d’investissement. Malgré cela depuis le début de l’année, son endettement s’est accru de 1,5 milliards d’euros. La baisse des revenus à attendre de la baisse des cours du pétrole va obliger ENI à s’endetter plus pour assurer son train de vie.

                    La lecture des aventures industrielles de l’ENI nous éloigne des pingreries d’un Exxon-Mobil qui ne sait que faire de son cash, sinon de racheter ses propres actions pour les annuler.

    Le 2 Novembre 2008.