Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Europe: les ventes de voitures en baisse de 8,2% au mois de Septembre

    Europe: les ventes de voitures en baisse de 8,2% au mois de Septembre

                              Les ventes européennes (EU + Suisse + Norvège + Islande) de voitures particulières ont fléchi de 8,2% au mois de Septembre par rapport à celles du même mois 2007. Avec 1,305 millions d’exemplaires, les ventes ont reculé de 117 mille exemplaires. En cumulé depuis le début de l’année le recul est de 4,2%, à 12,25 millions de véhicules, soit un recul de 541 mille exemplaires par rapport à 2007. Cette décroissance par constructeurs se décompose en deux groupes. L’un en croissance constitué de VW, Renault-Nissan et BMW, l’autre en décroissance avec une forte contribution négative des petits constructeurs, de GM, de Toyota, de VW et de Ford. A ce rythme et compte tenu des restrictions de crédit en cours, c’est une mévente proche d’un million d’exemplaires en Europe qui est à projeter pour la totalité de l’année 2008.Vehiculeseurope200809

    Le 15 Octobre 2008.

  • L’inflation dans la Zone Euro profite d’une moindre croissance du poste énergie

    L’inflation dans la Zone Euro profite d’une moindre croissance du poste énergie

                          L‘inflation dans la Zone Euro au mois de Septembre ressort en croissance de 3,6% en baisse de 0,2 points par rapport à celle du mois d’Août et de 0,4 points par rapport à celle de Juillet. La moitié de cette amélioration est grosso modo imputable au poste Alimentation-Alccool-Tabac à 5,2%, en baisse de 0,9 points par rapport au mois de Juillet (FIG. courbe rouge) et l’autre moitié est à créditer au poste énergie qui est en baisse et montre une nette moindre croissance en raison d’un effet de base favorable en Septembre 2007. Ce mouvement de décrue de l’inflation devrait se poursuivre en raison de la baisse des prix de l’énergie et d’un effet de base très favorable sur ce poste en Octobre et en Novembre 2007 (FIG. courbe bleue).Inflation200809

    Le 15 Octobre 2008.

  • TOTAL: les prix de ventes et les marges de raffinages sont bien meilleurs qu’il y a un an

    TOTAL: les prix de ventes et les marges de raffinages sont bien meilleurs qu’il y a un an

                        Notre pétrolier national Total vient de publier ses indicateurs commerciaux du troisième trimestre 2008. Sans surprise ses prix moyens de ventes de liquides à 107,8 $/baril, plus ou moins indexés sur les cours du Brent, sont en amélioration de 51% en dollars et de seulement 37% en euros, par rapport au même trimestre de 2007. Pour les prix de vente moyens du gaz naturel à plus de 8$ par million de BTU, Total bénéficie d’une référence très faible en 2007, ils apparaissent en hausse de 67% en dollars et de 51% en euros. Enfin les marges de raffinage à 6,12 $/baril se sont également améliorées de 88% en dollars et de 71% en euros, toujours par rapport au même trimestre 2007 durant lequel ces marges s’étaient profondément dégradées (FIG.).Totalmargesraffinage Il faut donc s’attendre pour ce troisième trimestre à de superbes résultats opérationnels pour Total qui seront en complet déphasage avec un cours de Bourse profondément dégradé. Un Groupe riche qui ne vaut pas cher, telle est la situation de la première capitalisation boursière du CAC.

    Le 15 Octobre 2008.

  • Australie: une variante du procédé « coal to liquid » par gazéification souterraine du charbon

    Australie: une variante du procédé « coal to liquid » par gazéification souterraine du charbon

                            Très vieille technique utilisée à la fin du XIXème siècle aux Etats-Unis pour produire du "gaz de ville", reprise par l’URSS puis par la Chine la gazéification du charbon souterraine à très haute température conduit à un gaz riche en hydrogène, en CO2, en monoxyde de carbone CO, en méthane et en vapeur d’eau. Cette technologie retrouve de l’intérêt en la couplant avec un procédé Fischer-Tropsch de synthèse de carburant liquide. La Société australienne Linc Energy, dans son usine de Chinchilla, vient de démarrer une usine pilote de production de carburants liquides à partir de syngas obtenu par gazéification souterraine (underground coal gasification ou UCG). Linc aurait l’intention de démarrer la construction d’une unité de production industrielle dans un an environ. Cette Société participe également à des projets du même type au Vietnam. Ucg1

    Le 14 Octobre 2008.

  • Situation des cours du pétrole et évolutions possibles dans les mois à venir

    Situation des cours du pétrole et évolutions possibles dans les mois à venir

                          Goldman Sachs qui jusque là voyait un cours du baril de pétrole WTI à 115$ le baril (!) est retourné remuer le marc de café et en est ressorti une nouvelle prévision à 70$ le baril en 2008, sans exclure la possibilité de voir le brut descendre à 50$ le baril (!!). Du grand n’importe quoi! Pas étonnant que cette officine ait quelques problèmes financiers. Essayons d’analyser un peu plus sérieusement les diverses forces qui vont dans les semaines à venir tirer les cours vers le bas et celles qui le tireront vers le haut. Mais tout d’abord positionnons les cours actuels par rapport à la tendance longue (FIG.).Courswti200810

                       Sur la courbe des cours depuis Juin 2004 on peut constater que la chute vertigineuse des cours du WTI depuis le maximum de spéculation du 3 Juillet dernier a propulsé, Vendredi dernier, le cours du baril à 77,7 $/baril soit jusqu’à 28% en dessous de la tendance longue situé à 105 $ sur la droite de régression (FIG.II). Courswti2008b10 Sur une tendance longue reflétant une croissance des consommations annuelles mondiales de plus d’un million de barils par jour les cours du pétrole se situent donc dans la partie basse de la courbe. Mais la vraie question que l’on doit se poser est la suivante: la tendance observée depuis plus de quatre ans de croissance des cours annuelle de 16 $/baril, va-t-elle se poursuivre ou bien va-t-on assister à un relâchement long de cette tendance qui est l’hypothèse de Goldman.

    Pour essayer de répondre à cette question examinons les divers paramètres:

    • La demande mondiale de pétrole en 2008 sera au niveau de celle de 2007. Les diverses agences actualisent à la baisse tous les mois leurs prévisions de croissance des consommations de brut entre 2008 et 2007. Les derniers chiffres connus laisse à penser que ces prévisions vont poursuivre leur baisse pour finir à zéro en fin d’année. En d’autres termes la croissance mondiale des consommations de brut 2008/2007 sera nulle. Cette tendance à la stabilisation des consommations autour de 86 millions de barils/jour devrait se poursuivre en 2009 (LIRE). Mais cette projection est intégrée par une partie des acteurs du marché qui mesure l’impact de la crise sur les bouleversements de l’industrie automobile et la paupérisation des classes moyennes américaines.
    • Les cours de l’essence, en raison d’une très faible consommation américaine, sont depuis plus d’une semaine inférieurs aux cours du brut. Cela signifie que les vieilles raffineries US, non équipées de conversion profonde, perdent de l’argent chaque fois qu’elles produisent un gallon d’essence. Ce phénomène va entraîner une baisse des productions volontaires par arrêt de certaines unités et donc à une moindre consommation de pétrole brut et à une constitution de stocks. Il tire donc les cours du brut vers le bas.
    • Les conditions climatiques de l’hiver 2008-2009 dans l’hémisphère Nord seront bien sûr un paramètre déterminant de consommation de fuel, de kérosène et de propane. Elles seront déterminantes sur l’établissement des cours entre Novembre et Mars.
    • Du côté des productions, l’acteur clé est l’OPEP et au sein de l’OPEP plus précisément, l’Arabie Saoudite. Le Marché du pétrole n’est pas totalement dérégulé. Il suffit que l’Arabie annonce qu’elle ne livrera pas certaines quantités de brut en Asie ou en Europe pour que les cours se tendent. Des indiscrétions ont informé le marché qu’elle avait commencé à réduire les livraisons à un "gros raffineur" européen. Cette nouvelle donne doit participer à la soudaine reprise des cours à plus de 84$ par baril de WTI aujourd’hui.

                     Ces quelques éléments permettent de penser que les futurs cours du brut vont être dépendants des conditions climatiques et du bon vouloir de l’Arabie Saoudite dans un environnement constant de production dégradé dans le delta du Niger, l’Irak et l’Iran.

                     A ce jour il n’existe aucune raison logique pour que l’Arabie laisse tomber durablement les cours en dessous de 80$ le baril de WTI qui peut être considéré comme un cours plancher. A long terme, c’est également le seuil de maintien de certains investissements dans les sables bitumineux de l’Alberta ou dans les forages offshore profonds les plus risqués.

                     Il est donc raisonnable d’anticiper un cours du brut WTI qui verrait sa volatilité fortement décroître et se traiter dans les mois à venir entre 80 et 90 $ le baril en fonction des conditions climatiques. Une chute durable vers les 70$ le baril ne serait probablement pas acceptable par l’Arabie Saoudite.

    Le 14 Octobre 2008.

  • Sharp veut attaquer le marché de masse américain du photovoltaïque

    Sharp veut attaquer le marché de masse américain du photovoltaïque

    Sharpsolar1                         Le patron de Sharp Solar aux Etats-Unis, Ron Kennedi, est très clair sur sa stratégie: il veut s’attaquer frontalement au marché des unités solaires de plusieurs mégawatts destinées à équiper les grands Groupes fournisseurs d’électricité des Etats américains qui imposent des quotas d’énergie renouvelable dans leur mix énergétique. Son arme nouvelle : la technologie en couche mince qui va lui permettre de se battre sur les prix. Sharp dispose maintenant d’une capacité de production en technologie couche mince de Silicium de 160MW, elle sera portée à 640 MW en 2010 avec la mise en production d’une nouvelle usine au Japon. La stratégie de Sharp est donc de s’attaquer aux marchés de volumes des Etats-Unis en s’affrontant à First Solar qui domine ces marchés avec sa technologie économique en couche mince à base de Cd-Te.

                            La stratégie de Sharp qui compte atteindre des volumes de productions répartis à parts égales entre Silicium cristallin et technologie en couche mince de 1000 MW chacun à l’horizon 2011 est donc assez simple. D’une part, satisfaire le marché des maisons individuelles ou des petites installations commerciales ou industrielles avec des produits à base de Silicium cristallin, à forte valeur ajoutée (design, fort rendement de conversion, stockage d’énergie en tampon dans des batteries, etc.). D’autre part attaquer les marchés de masse américains et européens avec un produit économique et donc en se battant sur les prix, en face de clients industriels voulant produire de l’électricité à moindre coût. Pour cela il propose un module en technologie tandem-junction, de large surface 1400mm X 1000mm et de 128 W de puissance, soit un coefficient de conversion de 9%.

                          C’est la segmentation du marché actuelle qui tient compte de l’espace disponible pour implanter les capteurs: faibles surfaces en agglomérations, contraintes d’esthétique, nécessité de très forts rendements de conversion. Ces contraintes disparaissent en plein désert et c’est alors la rentabilité des capitaux investis et la fiabilité des systèmes qui deviennent prépondérantes. C’est donc dans ce segment de marché où la guerre des prix va se déclarer en premier.

                         First Solar propose une solution technique originale à base de tellurure de cadmium. Un des points faibles potentiels de cette technologie est la rareté du Tellure dans le monde. C’est un sous-produit, avec le Sélénium, retrouvé dans les boues des anodes lors de la purification du Cuivre par électrolyse. Certains, comme IMEC en Belgique, pensent que les ressources de Tellure seront à terme insuffisantes pour assurer plusieurs gigawatts de production. Mais nous n’en sommes pas encore là et la guerre des prix sera féroce.

    Le 14 Octobre 2008.

  • Au mois de Juin, le monde a moins consommé de pétrole qu’en Juin 2007

    Au mois de Juin, le monde a moins consommé de pétrole qu’en Juin 2007

                          L‘Energy Information Administration nous informe qu’en Juin 2008 les consommations des pays membres de l’OCDE ont atteint en moyenne 46,4 millions de barils par jour, soit une baisse de consommation de 2,27 millions de barils par jour par rapport à celles de Juin 2007. Cette baisse de 4,7% des pays OCDE s’explique par une décrue des consommations américaines et canadiennes de 1,4 millions de baril/jour, d’un recul des consommations européennes de 0,46 millions de barils/jour et d’une baisse du Japon de 0,26 millions de bl/jour. Ce résultat spectaculaire de décrue correspond à l’envolée des cours du pétrole du début de cet été. Si l’on suppose un accroissement des pays NON OCDE de l’ordre de 1,5 millions de barils jours entre les deux périodes, on en déduit une baisse globale des consommations mondiales de pétrole au mois de Juin de l’ordre de 0,7 millions de bl/jour. Cette tendance à la décroissance des consommations mondiales devrait se poursuivre tout au long du deuxième semestre de cette année pour arriver à un bilan annuel de croissance entre 2008 et 2007 proche de zéro.Consoocde200806

    Le 13 Octobre 2008.

  • La navigation aérienne par satellite: un exemple de progrès écologique en conflit avec un certain conservatisme social

    La navigation aérienne par satellite: un exemple de progrès écologique en conflit avec un certain conservatisme social

    Atr42limoges1_2                          La navigation aérienne utilise aujourd’hui un système datant de la deuxième guerre mondiale où les avions commerciaux se déplacent en zig-zag dans des couloirs de circulation étroits, de balises en balises. Il leur est donc impossible d’optimiser leur plan de vol et de dévier de leur route si la météorologie varie en cours de trajet. Pour les seules compagnies aériennes américaines, d’après la Federal Aviation Administration (FAA),  cette rigidité coûterait chaque année l’équivalent de 79 millions de barils de kérosène par an, soit une dizaine de milliards de dollars aux cours actuels du pétrole. Il pourrait exister une solution beaucoup plus flexible et économique: la navigation aérienne par GPS satellitaire.

                         La FAA estime que de mettre en place un tel système reviendrait à 35 milliards de dollars, dont 15 milliards à la charge des compagnies aériennes qui devraient faire équiper tous les avions du système GPS, pour 200 mille dollars chacun. La FAA attendait le vote d’une ligne budgétaire de 6 mrds$ pour entamer ces travaux, mais le Congrès américain ne l’a pas votée. La raison est simple, il existe dans chaque Etat américain des centaines d’aiguilleurs du ciel qui ne veulent pas perdre leur job et qui sont hostiles au projet. Le projet est donc repoussé à plus tard, après les élections, même si certaines compagnies comme Southwest Airlines équipe ses avions de GPS pour aider aux procédures d’approches et d’atterrissage.

                           En Europe le guidage vertical EGNOS qui est un GPS amélioré, avec une précision de moins de deux mètres contre 15 à 20 mètre pour le GPS normal, est en cours de validation pour faciliter les procédures d’approche et d’atterrissage (FIG. essai sur l’aéroport de Limoges). C’est un timide premier pas vers le guidage satellitaire qui attendra Galileo. Ce n’est donc pas pour demain, nos aiguilleurs du ciel peuvent dormir tranquilles et profiter de leurs avantages acquis de dure lutte, de perturbations régulières du trafic. Galileo ne passera pas!

    Le 13 Octobre 2008.

  • Comparaison des mix énergétiques entre l’Europe et les Etats-Unis

    Comparaison des mix énergétiques entre l’Europe et les Etats-Unis

                            La répartition des consommations en énergies primaires de l’Europe des 27, en 2006, montre que c’est le pétrole avec 37% du marché qui est la principale source d’énergie consommée. Il est clair que c’est le premier poste, au travers de nouvelles offres sur le transport et sur le chauffage industriel, commercial ou domestique, sur lequel l’Europe doit agir. La recherche d’une meilleure efficacité énergétique et l’adoption d’autres sources d’énergies apporteront la solution à la disparition progressive de la ressource pétrolière durant le 21ème siècle. Elle sera fortement encouragée par la montée des prix des ressources d’énergies liquides, nous en avons eu un aperçu cet été.Energieprimairesconsoeurope2006

                         Vient ensuite le gaz naturel avec 24%, dont la large répartition des ressources dans le monde et les progrès technologiques qui permettent d’exploiter de nouveaux gisements dans les schistes bitumineux placeront cette ressource en tête dans le monde et en Europe dans les 20 ans à venir. L’Europe doit élaborer une politique d’approvisionnement diversifiée en gaz naturel, cette approche devrait être simplifiée par l’évolution vers l’autosuffisance des Etats-Unis qui n’importeront du gaz naturel liquéfié que de façon très marginale. La recherche et le développement d’autres modes d’acheminement (hydrates de gaz) ou de sous produits substituts au gasoil (DME) devraient faire partie des objectifs important européens. La conversion progressive de la pétrochimie vers une chimie du gaz naturel devra se mettre en place (travaux de BASF sur les catalyseurs).

                         Puis arrivent les combustibles solides tels que le lignite ou le charbon avec 18%. Essentiellement utilisés dans la génération d’électricité et la métallurgie. La réduction des consommations ne viendra que d’une modernisation indispensable du parc de centrales électriques d’un autre siècle (Pologne, Allemagne, Grande-Bretagne, Grèce, etc.) ou de leur substitution par des centrales nucléaires. L’achat à 100% des droits démissions de CO2 qui chargerait chaque MWh électrique produit d’une trentaine d’euros aidera à accélérer cette conversion qui devrait être prioritaire en Europe.

                          L’énergie nucléaire avec 14% de l’énergie consommée n’est pas en si mauvaise place en Europe grâce à la France, l’Allemagne et la Suède. La montée en puissance de la Grande-Bretagne  dans les décennies à venir et le come-back de l’Italie devraient permettre d’accroître sa part dans le mix énergétique, aux dépens du charbon.

                          Vient ensuite la biomasse sous toutes se formes (5%) où plus on réfléchit à la meilleure des solutions et plus on est persuadé que de brûler des copeaux agglomérés de bois en mélange au charbon dans les centrales électriques ou les chaudières existantes est sûrement la méthode la plus simple et la plus efficace d’utilisation de cette ressource. Elle est en tous les cas en plein essor.

                          L’hydroélectricité (1,5%) doit bien sûr être encouragée, elle produit la très chère et très indispensable électricité de pointe. Le couplage de cette ressource avec les énergies éoliennes ou solaires grâce au pompage pourrait lui permettre de gagner quelques fractions de points.

                        Enfin les trois autres formes d’énergies renouvelables que sont l’éolien, la géothermie et le solaire qui ne pèsent même pas pour 1% (on est en 2006, alors disons 1% pour 2007) ne sont là que pour mémoire. Leur développement est incapable de résoudre nos problèmes énergétiques urgents. Par contre l’énergie solaire couplée à des dispositifs de stockage à définir et à développer pourra constituer une ressource énergétique clé dans plusieurs décennies. Les pays du Sud de l’Europe et d’Afrique du Nord joueront alors un rôle important dans la génération d’électricité. Mais il est inutile de mettre la charrue avant les boeufs.

                     Si l’on compare le camembert du mix énergétique des Etats-Unis à celui de l’Europe (FIG.) on constate tout d’abord que les parts de pétrole et de gaz sont similaires 37% pour le pétrole et 25% pour le gaz. La décrûe des consommations de pétrole, déjà amorcée aux Etats-Unis, va se poursuivre sous l’impact des prix et accompagnée par la nouvelle donne de la politique produit de l’industrie automobile qui va enterrer ses 4X4 au profit de véhicules plus légers, mieux profilés et électrifiés. La croissance des consommations de gaz va être encouragée par les énormes ressources locales de schistes bitumineux qui participeront à la recherche d’indépendance énergétique de ce pays. La primauté du gaz sur le pétrole est une question de quelques années aux Etats-Unis (entre 5 et 6 ans) avec croissance du gaz dans la génération d’électricité et décroissance des besoins en carburants liquides dans les transports.Energieprimairesconsousa2008s1

                    Par contre là où le mix énergétique est complètement différent de celui de l’Europe, c’est dans le couple charbon nucléaire. La somme des deux pèse 30% aux Etats-Unis et 32% en Europe, elles sont donc très comparables, mais la pondération entre nucléaire et charbon 8% et 22% respectivement aux USA montre le retard pris par l’énergie nucléaire aux Etats-Unis depuis les évènements de Three Mile Island en 1979. Un rattrapage de ce retard par rapport à l’Europe nécessiterait un quasi doublement de la puissance nucléaire installée aux Etats-Unis. Le Department of Energy a actuellement sur son bureau 14 projets de centrales nucléaires en demande de garantie d’emprunt pour un montant global de 188 milliards de dollars et il n’est autorisé à garantir que 18,5 milliards de dollars d’emprunts. Le compte n’y est pas.

                 On constate également que les USA sont en retard sur l’utilisation de la biomasse par rapport à l’Europe, mais que leurs ressources hydroélectriques sont bonnes.

                   L’éolien, le solaire et la géothermie pèsent pour 0,9% du total au cours du premier semestre de cette année. Peanuts!

                   En conclusion les Etats-Unis consomment un trop grande part de charbon dans leur mix énergétique. Si l’on compare les pondérations par rapport à l’Europe on s’aperçoit que cette surconsommation provient d’une insuffisance en énergie nucléaire et dans l’utilisation de la biomasse. Ce constat peut expliquer la plus grande lucidité des écologistes américains, effrayés par les consommations de charbon de leur pays, dont beaucoup d’entre eux acceptent, de plus en plus, l’alternative de l’énergie nucléaire comme une des solutions à la réduction des émissions de CO2 et autres saletés associées.

    Le 13 Octobre 2008.

  • L’indice Reuters-Jefferies CRB est au plus bas depuis Janvier 2007

    L’indice Reuters-Jefferies CRB est au plus bas depuis Janvier 2007

                        Le Reuters Jefferies CRB Index est un des indices les plus suivis aux Etats-Unis pour anticiper au sein des tensions inflationnistes, la part des matières premières et de l’énergie (commodities). Son suivi permet en particulier sur de courtes périodes de quantifier l’aspect spéculatif global des variations de prix de ces commodities. Cet indice est constitué de pétrole WTI, de gaz naturel, de grains, de cheptels, de métaux industriels ou précieux et de produits softs (maïs, soja, sucre, coton, café, cacao)…un vrai inventaire à la Prévert (FIG.).Crbindex2_2

                         Entre le mois d’Août 2007, où apparaît le mini scandale des subprimes, devenu depuis une formidable escroquerie des Sociétés financières américaines aux hypothèques titrisées vénéneuses, et le  3 Juillet 2008, cet indice est passé de 300 à 474 soit une hausse de 58% en moins de 11 mois. Cette ascension simultanée du pétrole, du gaz, des produits de base alimentaires, des métaux nous avait amené à l’époque à dénoncer une vague de spéculations utilisant ce genre de panier de référence et permettant à tout épargnant de base américain de se mettre à l’abri de la dévaluation de sa monnaie. Les évidences avancées telle que la soi-disant pénurie de pétrole ou la captation des terres cultivables par les biocarburants n’étaient que de sombres faire-valoir qui supportaient la spéculation.Crbindex4

                   Effectivement, les symptômes étaient évidents et le diagnostic exact: la Bête allait dégonfler! Et bien elle a même perdu tout embonpoint superflu (FIG.). Le CRB index est descendu Vendredi en dessous de 290 rejoignant les plus bas de Janvier 2007. Les excès de la hausse se transformant en excès à la baisse.

                     Le mouvement de décrue risque de se poursuivre encore sur certains produits du panier de cet indice. Un des points clés va être de savoir jusqu’à quel niveau l’Arabie Saoudite acceptera-t-elle de voir baisser les cours du brut? C’est elle qui a la capacité d’ouvrir ou fermer le robinet, mais elle risque de laisser un peu traîner les choses, ne serait-ce que pour montrer à ses petits camarades de l’OPEP les plus agités que c’est elle qui a la main. Pendant ce laps de temps les prix du brut poursuivront leur détente, en effet les agences EIA américaine et AIE de l’OCDE ont encore dans la manche des baisses de consommation de pétrole à annoncer, pour 2008 et 2009.

                           Nul doute qu’avec de telles évolutions de l’indice CRB et la crise ambiante, les tendances inflationnistes américaines vont rapidement se détendre, c’est même la déflation qui sera la vraie menace.

    Le 12 Octobre 2008.