Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Les cours du charbon poursuivent leur chute sur fond d’absence de transactions

    Les cours du charbon poursuivent leur chute sur fond d’absence de transactions

                          L‘essentiel du commerce du charbon dans le monde, évalué à 700 millions de tonnes, se fait par des échanges directs entre producteurs et consommateurs, sur la base de contrats généralement annuels avec négociations des prix en début d’année. Mais comme toute matière première, ces prix s’inspirent généralement du marché spot marginal sur lequel sont adossés les futures et autres papiers financiers qui intéressent tant les edge fonds spécialisés dans les matières premières. A l’apogée de la crise de folie sur les matières premières et de la dépréciation du dollar, le 4 Juillet 2008, il y a seulement trois mois de cela, le cours du charbon au port de Newcastle en Australie avait atteint 195$ la tonne (FIG.). Mais depuis ce temps les choses ont bien changé.Charbonnewcastle200810

                         La Chine a prévenu que ses productions de charbon battaient des records, que les stocks dans les ports étaient pleins, que ses usines hydroélectriques de l’Ouest étaient mieux reliées aux zones consommatrices côtières et donc qu’elle allait moins importer de charbon. La crise financière de son côté a poussé les edge fonds, tirés par des appels de fonds de leurs clients, à se désengager massivement des marchés des matières premières. Nous avons vu dernièrement ce phénomène agir sur les cours de l’Uranium par exemple (LIRE). Le marché spot du charbon s’est donc fortement rétréci, mettant dans l’inactivité totale bon nombre de petits acteurs ou de banques auxquels plus personne ne fait plus confiance.

                       L’Intercontinental Commodity  Exchange (ICE), bien connue pour sa cotation du Brent à Londres, pourrait en profiter pour rapatrier ce marché dans ses murs, elle offre en particulier la faculté de pouvoir réaliser une compensation (clearing) entre les diverses transactions, ce qui rend les cotations au jour le jour moins opaques.

                      Aux Etats-Unis la cotation du charbon se fait région par région et dépend beaucoup de la qualité très inégale. Pour ce qui est du charbon le plus exporté, celui des Appalaches, son cours a fortement baissé cette semaine en perdant 25$ la tonne pour atteindre  92,5$/tonne.

                      Ces baisses de prix des sources primaires d’énergie qui, la crise aidant, ne sont sûrement pas terminées devrait se concrétiser par une baisse de l’inflation en Europe, fortement déterminée par les prix de l’énergie (LIRE).

    Le 12 Octobre 2008.

  • 49 millions de voitures particulières vendues dans le monde en 2007, mais combien en 2008?

    49 millions de voitures particulières vendues dans le monde en 2007, mais combien en 2008?

                         Le CCFA publie une petite note qui souligne que 49 millions de voitures particulières ont été vendues dans le monde en 2007 soit une croissance de 6% par rapport à 2006. Malgré la baisse des ventes au Japon (-6,2%) et aux Etats-Unis (-2,5%) cette forte croissance est assurée par les achats en Europe Centrale et Orientale (+21%), en Asie hors Japon et Corée (+16%) et en Amérique du Sud (+27%). Il est clair maintenant que ce taux de croissance mondial ne pourra pas être répété en 2008. Les ventes de voitures aux USA étaient en recul de 13% à fin Septembre, elles vont dépasser les -15% sur toute l’année 2008. Les ventes au Japon poursuivent leur décrue ( -2,9% pour le premier semestre et -5,7% en Septembre). Ce qui est nouveau également, ce sont les baisses de ventes en Europe de l’Ouest (-3,9% à fin Août). Compte tenu de ces éléments on peut estimer que la croissance des ventes de voitures particulières en 2008, devrait être faible ou proche de zéro.Ventesvoituresparticul2007b

    Le 12 Octobre 2008;

  • Une arlésienne stupide qui hante les Blogs: la pénurie en Lithium

    Une arlésienne stupide qui hante les Blogs: la pénurie en Lithium

                          Dès qu’une innovation se fait jour, dès qu’une nouvelle technologie veut prendre place il se trouve, spontanément, une minorité active pour condamner la nouveauté, pour trouver de pseudos points faibles tendant à démontrer la non viabilité de la nouvelle filière. Sans remonter aux Chemins de Fer ou aux découvertes de Pasteur, le nucléaire, les biocarburants,  rencontrent une opposition virulente. Le photovoltaïque dont le retour sur énergie serait négatif (!) a lui aussi subi de violentes critiques. Pour ce qui est de la traction électrique terrestre la première opposition provient du mauvais rendement énergétique de la filière électrique, il a été montré ici que la consommation d’électricité resterait marginale (LIRE) et que de toute façon un jour, il n’y aura plus de carburant à la pompe, il n’y aura même plus de pompes. Mais voila un autre argument traîne sur les Blogs: il n’y aura pas assez de Lithium pour alimenter en batteries Li-Ion les nouveaux véhicules! Lithiumbatteries_4

                        Bien sûr ce genre d’information catastrophique est largement repris malgré de multiples démentis de gens de la profession. Je voudrais ici expliquer pourquoi la pénurie en Lithium n’est ni pour demain ni pour après demain et qu’il en restera toujours assez pour assurer les soins psychiatriques de la cyclothymie de ses détracteurs.

    Les hypothèses:

    • supposons tous les véhicules électriques ou hybrides rechargeables équipés de batteries de 16 kWh (100 miles ou 160 km d’autonomie en version électrique),
    • la tension nominale de chaque élément est de 3,6V, les accumulateurs de la batterie présente donc une capacité cumulée de 444 Ah,
    • par rapport à la théorie, la quantité de lithium est majorée de 30% pour tenir compte de la partie irréversible ou de la non utilisation de la totalité de la matière active positive,
    • l’électrolyte est un sel de Lithium (de type LiPF6 ou LiBF4) de normalité 1M et en quantité de 5 cm3 par Ah.
    • les batteries après utilisation sont envoyées dans des unités de récupération spécialisées qui valorisent le Cuivre, l’Aluminium, les divers non ferreux et le Lithium. L’hypothèse retenue ici est une durée de vie de 11 ans des batteries et que le taux de recyclage est de 85%.  Ce recyclage est facilité par le fait que ce sont de grosses batteries aisément identifiables.
    • L’arrivée d’autres technologies de batteries n’est pas envisagée ici, bien que probable.

    Les résultats:

    • chaque batterie utilisera 1,5 kg de Lithium dans la matière active positive (LiMn2O4, LiFePO4 ou autre) et 0,15 kg dans l’électrolyte soit un total de 1,65 kg de Lithium par batterie.
    • les consommations annuelles de Lithium croissent tout d’abord, puis passent par un maximum avec la réduction de la croissance des productions et la montée en puissance du recyclage (FIG.).

                         D’après un fumeux article "The trouble with Lithium" de Mai 2008 les auteurs prévoient une production de 308 mille tonnes de Li2CO3 à l’horizon 2020 (dont un très prudent 80 mille tonnes provenant de Chine!) ce qui fait une production mondiale annuelle de Lithium de 58 mille tonnes. Avec cette quantité de Lithium les auteurs concluent qu’on ne pourra produire que 8 millions de véhicules électriques par an. Leur hypothèse suppose donc que seulement 22% des productions de Lithium soient affectés aux batteries pour l’automobile en 2020. Les auteurs avancent en particulier comme argument , l’impossibilité de la Chine à fournir un produit de qualité acceptable pour les batteries!

                        Mais 8 millions de véhicules électriques par an en 2020, 10 ans après le démarrage des productions confidentielles, ce n’est pas si mal. Rappelons qu’il se vend chaque année 70 millions de véhicules dans le monde, dont 49 millions de voitures particulières. La vraie question est la suivante: que se passera-t-il après 2020 et à quelle vitesse voudra-t-on électrifier le parc automobile? Une électrification du parc en 50 ans, soit 100% du parc électrifié en 2060, suppose donc que durant 30 ans environ les consommations de Lithium soient intense en attendant une contribution plus importante du recyclage qui fera diminuer les consommations (FIG.).

                        Avec nos hypothèses nous arrivons à une consommation maximale de Lithium de 82000 tonnes entre 2040 et 2050 pour cette application. Rien ne permet de penser que de tels niveaux de productions supplémentaires ne seront pas atteignables à cette époque par l’apport des productions chinoises et si nécessaire la mise en production de mines de spodumène largement réparties dans le monde. Bien sûr les prix du carbonate de lithium s’aligneront sur les productions marginales les moins rentables. Par la suite, la part du recyclage croissant, les besoins en Lithium de "première précipitation" régresseront, rendant les productions moins pressantes.

                 Bien sûr ce scénario n’a aucune chance de se réaliser, de nouveaux types de batteries émergeront,  elles  utiliseront du Sodium, du Magnésium ou de l’Aluminium. L’inventivité des hommes rend la réalisation de tout pronostic au delà de quelques décennies bien peu probable. Mais en l’état actuel de nos connaissances rien ne permet de dire que la filière Li-Ion soit vouée à l’échec par manque de Lithium, bien au contraire. Les Chinois fortement impliqués dans la production de batteries au Lithium pour leurs besoins propres et pour l’exportation, feront le nécessaire pour assurer les productions de carbonate de Lithium de haute qualité qui leur seront nécessaires ou qu’ils exporteront. La mise en production des mines de spodumène dépendra de la demande et des prix de marché.

    Le 11 Octobre 2008.

  • Dans la descente aux enfers des cours, les actions des énergies renouvelables sont en tête

    Dans la descente aux enfers des cours, les actions des énergies renouvelables sont en tête

                          Sentiment que la pénurie de capitaux va les éprouver, intuition qu’en période de crise économique la cause des énergies renouvelables va régresser, quoi qu’il en soit les cours des Sociétés "du green business" poursuivent leur descente aux enfers (TAB.). Renouvelablescours200810b

                         A tout seigneur, tout honneur, notre française THEOLIA s’est imposée cette semaine encore, en perdant 39% de sa valeur et se rapprochant des 4 euros. Besoin de capitaux, un modèle qui ne marche pas quand l’argent est cher, quand les fournisseurs se font payer d’avance, pour livraison dans deux ans. Une seule solution, arrêter d’investir, replier la voilure, rembourser en partie les dettes et trouver un acquéreur.

                        Puis viennent les deux allemandes SolarWorld (-39%) et Q-Cells (-38%) et l’américain SunPower (-36%). Le solaire pâtit de nombreuses études qui annoncent la surproduction programmée de cellules solaires dans le monde, les financiers se posent de sérieuses questions sur la rentabilité hypothétique des multiples investissements en cours. Si l’on prend en compte toutes les annonces faites par les 30 premiers fabricants mondiaux la capacité de production va passer de 5GW en 2008 à plus de 9 GW en 2009. Cette croissance de 80% de la taille de l’outil de production ne sera pas absorbée par la croissance du marché, prévue entre 40% et 50%. La course à la taille et à la prise de parts de marché laissera des morts sur le bord de la route: ceux qui auront des prix de revient excessifs (Allemands, Français,..) à faible notoriété ou présentant des produits de peu de qualité. On vient de voir la production de l’allemand Conergy se faire absorber par le coréen LG.

                          Le cours de l’action du leader des constructeurs d’éoliennes européen, VESTAS plonge lui aussi cette semaine de 35% de sa valeur. Depuis le début de l’année c’est celui qui perd le moins de plumes de l’échantillon suivi, en ligne avec l’Euro Stoxx 50 à -43%, mais sa subite chute montre la désaffection globale du marché à cette sous-classe d’actifs. Les énergies renouvelables ne font plus rêver la Bourse.

                          Cependant dans une future économie en profonde récession, c’est le secteur qui va profiter le plus des aides gouvernementales, parce que les lois sont déjà votées, parce qu’aider "l’écologie" est politiquement correct, parce que cela permet de maintenir une aide aux industries nationales, bien sûr si elles existent. L’Allemagne applique cette politique depuis des années, subventionner son industrie éolienne et solaire et rendre obligatoire leurs services par des règlements européens.

                         Remarque: les deux américaines dans le fuel éthanol Pacific Ethanol et Verasun, les plus touchées depuis le début de l’année, sont en très grandes difficultés. Leurs jours sont maintenant comptés.

    Le 11 Octobre 2008.

  • L’Agence Internationale de l’Energie consulte toujours les augures pour déterminer les consommations de pétrole en 2008

    L’Agence Internationale de l’Energie consulte toujours les augures pour déterminer les consommations de pétrole en 2008

                           Le comportement de l’AIE et de ses prévisions de consommations mondiales de pétrole qui relèvent d’un époustouflant folklore, ont déjà été soulignés plusieurs fois sur ce Blog. Mais je ne peux résister à la jubilation intérieure que j’éprouve en vous rapportant que ce mois-ci, l’AIE a revu pour la énième fois ses prévisions à la baisse. Ce mois ci, sur la croissance des consommations mondiales de pétrole entre 2008 et 2007, ce sont 240 mille barils par jour qui disparaissent pour atteindre la valeur de 430 mille baril/jour (FIG.). Partie d’un étonnant 2,2 millions de barils d’accroissement à mi-2007 et qui a du participer à cet étonnant climat de pseudo pénurie pétrolière, voila la "prévision" qui tend vers zéro. Il reste encore deux mois à l’AIE pour atteindre ce chiffre magique qui indiquera que la baisse de consommation de pétrole dans les pays OCDE aura été mise à profit par les pays NON OCDE et le tout à bilan d’accroissement de consommation NUL. Une nouvelle époque énergétique qui s’ouvre et qui va perturber bien des scénarios (LIRE).Aie200810

    Le 10 Octobre 2008.

  • TONEN va produire des séparateurs pour batteries Li-Ion en Corée

    TONEN va produire des séparateurs pour batteries Li-Ion en Corée

    Tonen                           Tonen, filiale japonaise d’Exxon Mobil, est le premier producteur mondial de séparateurs microporeux, membranes de quelques dizaines de microns d’épaisseurs, pour batteries. Il a en particulier développé des séparateurs pour accumulateurs Li-Ion à solidité accrûe, à rétrécissement réduit et à tenue à plus hautes températures, pour les applications véhicules électriques. Dans le cadre du formidable développement du marché de ces batteries pour véhicules hybrides rechargeables ou 100% électriques, Tonen a décidé de construire une nouvelle usine de production dans la ville de Gumi en Corée du Sud. Cette unité aura une capacité de production de 30 millions de m2 par an. Sur la base de 100 m2 de séparateur par kWh, ceci représente une capacité de production de séparateur pour 20 mille batteries par an de 15 kWh environ.

    Le 10 Octobre 2008.

  • Le « credit crunch » et la baisse des cours du pétrole vont repousser les projets dans les sables bitumineux de l’Alberta

    Le « credit crunch » et la baisse des cours du pétrole vont repousser les projets dans les sables bitumineux de l’Alberta

    Syncrude                           Une dizaine de projets de "upgraders", unités de traitement des sables bitumineux de surface chargés de séparer le bitume du sable et de traiter et de désulfurer le bitume pour le rendre aisément utilisable par les raffineries, sont envisagés dans l’Alberta. Chaque unité selon sa taille et sa complexité nécessite de lourds investissements industriels estimés entre 5 et 12 milliards de dollars. Les Groupes pétroliers concernés par ces projets tels que StatoilHydro, RD Shell, Canadian Natural Ressources, Total vont se poser des questions sur l’urgence de tels investissements dans le cadre de la crise actuelle. Pour C. de Margerie,le patron de Total, la chose est claire: si les cours du pétrole passent sous les 80$/baril, les projets seront repoussés. BA Energy un pétrolier privé a déjà annulé un projet de "upgrader" de 5 mrds$ par manque de capitaux mobilisables. L’Alberta pourrait donc ressentir très rapidement les effets de la crise avec le départ de certaines équipes d’ingénieries vers des cieux plus cléments. Plus généralement, la prospection pétrolière qui connaît une formidable embellie, pourrait ressentir durant les mois à venir, dans ses carnets de commandes, ce phénomène de raréfaction des capitaux.

    Le 10 Octobre 2008

  • Pour jouer les cours de l’Uranium à la hausse achetez NUFCOR!

    Pour jouer les cours de l’Uranium à la hausse achetez NUFCOR!

                      Je sais que beaucoup de nos lecteurs assidus, en raison du développement de l’énergie électronucléaire, anticipent une pénurie d’Uranium dans le monde. S’ils veulent valoriser leur conviction, en ces jours de gros temps financier, ils peuvent acheter des actions "pépères" d’un fond d’investissement, enregistré dans la grande île de Guernesey : Nufcor Uranium Limited. Cette société achète de l’Uranium sur le marché, soit sous forme de Yellow Cake soit sous forme d’UF6. Son cours est donc supposé reproduire le cours de l’Uranium. Mais comme le propre des financiers est d’anticiper, son cours est passé de 3 Livres en début d’année à une Livre en ce moment, en raison de la baisse du cours de l’Uranium qui est passé de 90$ la livre d’oxyde U3O8 en début d’année à 49$ le 6 Octobre. Son cours amplifie donc les variations du support. Alors, à vos jeux! Et good luck!Coursuranium200810

    Le 9 Octobre 2008

  • Sur fond de baisse des consommations, les cours de l’essence à New York sont plus bas que ceux du pétrole

    Sur fond de baisse des consommations, les cours de l’essence à New York sont plus bas que ceux du pétrole

                            La reprise du raffinage, la faible consommation en carburants, l’accroissement des productions d’éthanol entraînent  la reconstitution des stocks d’essence aux Etats-Unis. On assiste donc à une phase d’établissement des cours durant laquelle les cours de l’essence décroissent plus vite que ceux du pétrole. La différence en dollar par baril entre les cours du pétrole WTI et ceux de l’essence sur le NYMEX devient négative (FIG.). Bien sûr une telle conjoncture est très défavorable à la bonne santé du raffinage américain, elle ne doit pas persister. Les cours du brut WTI sont alors tirés vers le bas par les cours de l’essence.Coursessencepetrole200810

                    L’Energy Information Administration a fortement revu ses prévisions de décrue des consommations de pétrole des pays OCDE de 1,1 millions de barils/jour en 2008 mais elle maintient des consommations des pays NON OCDE en forte croissance de 1,4 millions de barils par jour. Ceci l’amène à une augmentation de la moyenne annuelle de consommation de pétrole dans le monde de 320 mille barils par jour en 2008, soit une baisse de 350 mille barils/jour par rapport à la prévision du mois précédent. Compte tenu de la crise financière en cours et du moral de l’économie, tout laisse à penser que l’EIA devra revoir encore à la baisse ses prévisions 2008 au cours des mois suivants. Une croissance nulle ou  très proche de zéro des consommations mondiales en 2008 n’est pas impossible. Le scénario de stabilisation des consommations mondiales de pétrole dans les quinze ans à venir prendrait ainsi une certaine consistance (LIRE).

    Le 9 Octobre 2008.

  • Une nouvelle danseuse pour les Députés Européens: la capture et le stockage du CO2

    Une nouvelle danseuse pour les Députés Européens: la capture et le stockage du CO2

    Carbonfootprint                        La commission à l’environnement du Parlement Européen, présidée par le libéral britannique Chris Davies, a voté un amendement dit "Schwarzenegger" qui obligerait toute centrale électrique de plus de 300MW construite après 2015 en Europe, c’est à dire en cours d’étude aujourd’hui, à émettre moins de 500 kg de CO2 par MWh d’énergie électrique produite. Cette commission qui fait semblant de définir la politique énergétique européenne, est persuadée d’oeuvrer ainsi pour le bien-être de l’Europe. Mais qu’en serait-il exactement si cette proposition était reprise par le Conseil?

                       Il faut savoir qu’une centrale au charbon ou au lignite modèle 1948 avec un rendement électrique de 30%, émet 1 tonne de CO2/MWh. Les statistiques par centrales montrent même que cette tonne est souvent largement dépassée. Ces centrales sont celles qui alimentent en énergie les ex-pays de l’Europe de l’Est comme la Pologne, une grande partie de l’Allemagne et une part de la Grande-Bretagne. Les centrales électriques modernes alimentées au charbon, qui fonctionnent à température hypercritique et sont à cycles combinés, peuvent atteindre des rendements entre 45% et 50% et n’émettent plus que 700 à 750 kg de CO2 par MWh. Il serait donc possible aujourd’hui de réduire de 25 à 30% les émissions de CO2 en construisant des centrales au charbon modernes et en démantelant les anciennes. Mais voila, avec l’amendement "Schwarzy" ceci ne serait plus possible, il faudrait adjoindre à cette centrale un dispositif très onéreux de capture de CO2, le comprimer et trouver une nappe géologique pour le stocker ad vitam aeternam. Bien sûr un tel dispositif consommerait au moins 20% de l’énergie produite. On est en plein délire énergétique et économique. La conséquence évidente est qu’avec une telle décision, plus aucune centrale au charbon moderne ne pourrait être lancée et l’Europe serait condamnée à faire fonctionner ses centrales antédiluviennes durant des lustres, à moins d’opter pour l’option nucléaire qui elle n’émet pas un poil de CO2.

                      Les membres de la commission à l’environnement, dont Monsieur Davies, devraient aller faire un stage dans un grand centre de R&D de n’importe quelle industrie pour apprendre la Gestion de Projets. Ils apprendraient ainsi qu’il existe une phase préliminaire à tout lancement de projet qui s’appelle la FAISABILITE. Ce que je veux est-il faisable? Si oui COMMENT? Cela leur éviterait de publier des propositions trop farfelues et de vouloir mettre la charrue avant les boeufs. Ils devraient savoir aussi que la Californie dispose d’importantes ressources en gaz, en pétrole, et d’un ensoleillement qui lui permettent de faire quasiment l’impasse sur le charbon. Les quelques projets de CCS californiens, avec enfouissement du CO2 dans les nombreux champs pétrolifères, pour aider à l’extraction du pétrole, vont être largement subventionnés, par un Etat aux importants revenus.

                       Je ne pense pas qu’on puisse appliquer les normes énergétiques californiennes à la Pologne ou à l’Allemagne, ne serait-ce que pour de simples questions climatiques.

    Le 9 Octobre 2008.