Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Etats-Unis: rapide reconstitution des stocks pétroliers par de fortes importations et une consommation déprimée

    Etats-Unis: rapide reconstitution des stocks pétroliers par de fortes importations et une consommation déprimée

                          Après 5 semaines de baisses dues aux dégâts occasionnés par les intempéries dans le Golfe du Mexique, les stocks hebdomadaires de produits pétroliers américains se sont accrûs de 17,6 millions de barils en fin de semaine dernière (FIG.). Cette reprise à la hausse des stocks est imputable à une forte hausse des importations à 14,2 millions de barils/jour en pétrole et divers produits pétroliers, mais aussi à une consommation toujours atone, à 18,3 millions de barils. Les stocks de brut croissent de 8 millions de barils, ceux d’essence, sur une reprise du raffinage, augmentent de 7 millions de barils, les stocks cumulés de kérosène et de gasoil restent stables, ceux de Propane se gonflent de 3 millions de barils.

                          La nouvelle devrait tirer les cours du brut WTI vers un plus bas d’il y a un an, vers les 85 – 86 $ le baril.Stocks_hebdo200810

    Le 8 Octobre 2008.

  • Consolidation dans les énergies renouvelables en Grande-Bretagne

    Consolidation dans les énergies renouvelables en Grande-Bretagne

    Vattenfall                            La Société d’ingénierie AMEC vient de vendre son activité de production d’électricité éolienne britannique, Amec Wind Energy, à l’électricien  suédois Vattenfall. C’était pour Amec une activité marginale qui perdait de l’argent. La vente a été réalisée pour 127 millions de Livres (164 millions d’euros). Vattenfall possède déjà des fermes éoliennes en Grande-Bretagne en particulier dans le Kent. Il a également affirmé son désir d’acquérir pour 51 millions de Livres le britannique Eclipse Energy qui développe une centrale électrique hybride éolienne et gaz de 150 MW en Mer d’Irlande.

                           Après l’envolée des projets éoliens sur un marché en pleine euphorie, stimulé par les aides gouvernementales et les crédits faciles, nous voila revenu vers les dures réalités de gestion de cash que nécessitent ces projets. L’adossement à un gros électricien, aux copieux revenus, est une des opportunités de concentration et de rationalisation de certaines activités éoliennes en Europe. La réduction des crédits disponibles impliquera que seuls les gros acteurs de la génération d’énergie éolienne auront les capacités de négociations et d’actions sur les prix, face aux constructeurs d’éoliennes à la recherche de contrats de fournitures d’équipements.

    Le 8 Octobre 2008

  • Biocarburants de deuxième génération: Mascoma aux Etats-Unis semble tenir la corde

    Biocarburants de deuxième génération: Mascoma aux Etats-Unis semble tenir la corde

                           Mascoma est une Société américaine qui revendique posséder le procédé de production de bio éthanol le plus efficace du moment. A partir de lignocellulose broyée, grâce à prétraitement léger (hydrolyse?) et à l’action de microbes, Mascoma obtient directement, après l’avoir séparé de résidus ligneux solides, un jus fermenté contenant de l’éthanol et autres produits chimiques combustibles. C’est ce qu’elle nomme le procédé CBP pour Consolidated Bio-Processing (FIG.).Mascomacbp

                       Cette voie semble attirer l’attention de bien des industriels comme GM ou Marathon qui possèdent des parts dans Mascoma. Le Department of Energy et l’Etat du Michigan viennent de mettre au pot 26 M$ et 23.5M$ respectivement pour financer une partie de la future unité industrielle qui devrait produire 2600 barils par jour de biocarburant à base essentiellement d’éthanol. Cette unité de production sera cantonnée dans un JV, Frontier Renewables Ressources, créé avec  JM Longyear, un industriel du bois du Michigan.

    Le 8 Octobre 2008.

  • Les productions d’aluminium d’Alcoa reflètent le ralentissement économique

    Les productions d’aluminium d’Alcoa reflètent le ralentissement économique

                           Alcoa est traditionnellement la première grande Société américaine industrielle à publier ses résultats trimestriels. Ceux du troisième trimestre marquent le ralentissement de certains secteurs de l’économie. Si les ventes d’alumine, à d’autres producteurs d’Aluminium, se sont bien tenues à plus de 2 millions de tonnes à un très bon prix de 400$ la tonne, les ventes d’Aluminium se sont repliées vers un million de tonnes (FIG.) à des prix moyens à  2945 $ la tonne, en recul de plus de 100$. La faute aux grèves chez Boeing pour les produits laminés, aux baisses de productions de voitures et de poids lourds aux Etats-Unis et à de moindres ventes de pièces de détachées pour l’aéronautique, pour ce qui est des produits usinés. Le commerce de l’aluminium est un bon indicateur de la marche des industries du transport qui ne vont pas très fort en ce moment. Alcoa2008t3

    Le 8 Octobre 2008.

  • L’allemand RWE l’emporte devant SUEZ pour exploiter la centrale nucléaire bulgare de Belene

    L’allemand RWE l’emporte devant SUEZ pour exploiter la centrale nucléaire bulgare de Belene

    Bulgaria                Pour adhérer à l’Union Européenne la Bulgarie avait dû arrêter deux des quatre réacteurs nucléaires de son usine de Kozloduy, sur les rives du Danube (FIG.). Depuis elle a en projet de construire une nouvelle usine électronucléaire à Belene pour laquelle le Russe AtomStroyExport fournira deux  réacteurs de 1000MWe à eau pressurisée et dans lequel AREVA et Siemens agiront en sous-traitants (LIRE le compte rendu du voyage de Poutine dans ce pays). Il restait à déterminer qui allait devenir copropriétaire et exploitant de la centrale à côté de la Compagnie Nationale d’Electricité  (NEK) bulgare qui garde 51% des parts. C’est finalement l’allemand RWE qui a été retenu par le Gouvernement Bulgare devant la filiale de GDF-SUEZ, Electrabel. RWE apportera 1,275 milliards d’euros et une avance de 300 millions. Le gouvernement bulgare a laissé à RWE la possibilité de faire entrer son challenger pour une part minoritaire dans le Groupement, s’il le désire. L’affaire devrait être administrativement bouclée en fin 2009.

    Le 7 Octobre 2008.

  • Nouvelles énergétiques de la semaine du 7 Octobre 2008

    Nouvelles énergétiques de la semaine du 7 Octobre 2008

    Breakingnews              Aluminium nucléaire russe : les Groupes Rusal, leader mondial de l’Aluminium de première fusion, et Rosatom ont en projet de construire deux complexes de production d’électricité nucléaire et d’électrolyse d’Aluminium en Russie. Le premier projet serait constitué de la deuxième tranche de 1000MWe de l’usine de Balakovo et d’une usine d’électrolyse d’un million de tonnes d’Aluminium par an dans la région de Saratov. Le deuxième projet est une centrale nucléaire de 4000 MWe, à Primorye, dans l’est du pays, qui serait couplée avec un électrolyseur de 600 mille tonnes d’Aluminium. Rappelons que la Russie produit 4,7 millions de tonnes d’Aluminium de première fusion par an.

                         Le Massachusetts un Etat américain en pointe: en signant le Green Communities Act au mois de Juillet dernier, le Gouverneur du Massachusetts a autorisé  les Compagnies d’Electricité opérant dans son Etat à pouvoir installer des panneaux solaires leur appartenant sur les toits de leurs clients. Cette démarche originale, qui doit se traduire concrètement par un deal entre le client et la Compagnie, semble porter ses fruits puisqu’un opérateur, la National Grid vient d’annoncer qu’elle venait de déposer une demande pour pouvoir installer une première tranche de 5 MW de panneaux solaires dans diverses agglomérations. La loi autorise chaque Société à pouvoir installer jusqu’à 50MW de panneaux jusqu’en 2010.

                       TOTAL: d’après certains lawyers britanniques les dédommagements relatifs aux plaintes déposées après la formidable explosion du dépôt de carburants de Bruncefield en Grande-Bretagne pourrait coûter jusqu’à 800 millions de Livres à Total. Il ne manquait plus que ça pour ringardiser un peu plus notre "fleuron" dont les cours s’effondrent comme ceux de la pire banque au bord du gouffre. Unbelievable!

  • L’industrie automobile européenne prise en étau entre crédit crunch, normes, demande et offre produit inadaptée

    L’industrie automobile européenne prise en étau entre crédit crunch, normes, demande et offre produit inadaptée

                      L‘industrie automobile a besoin de crédit pour assurer les prises de commandes de ses clients et pour mener à bien ses investissements. Le "credit crunch" survient alors qu’à la suite des envolées des cours du pétrole et des contraintes écologiques nationales ou européennes, la demande du marché s’est complètement inversée, passant du 4X4 rugissant à la voiture légère et économe en carburant, associée à une baisse globale de la demande (-16% au mois d’Août). Bien sûr le marketing n’avait rien vu venir, l’offre produit est largement inadaptée. Les techniques de véhicules hybrides et les systèmes batteries ne sont pas maîtrisés. L’industrie automobile européenne doit assurer une révolution technologique dans un contexte économique très défavorable. L’aide financière de l’Europe sera la bien venue.Automobilecrise

                     Parmi les constructeurs qui devraient normalement s’en tirer sans trop de difficultés se trouve Renault grâce à son alliance avec Nissan. Si les futurs produits Nissan sont performants et bien accueillis dans le monde, les produits Renault dérivés le seront également. Cette avance stratégique de Carlos Ghosn est fondamentale. Il joue d’ailleurs un rôle de leader au sein de la communauté des producteurs européens (ACEA) en proposant l’établissement de normes communes pour les futurs véhicules électriques.

                    Mais les autres constructeurs qui n’ont pas de liens forts avec un Groupe japonais vont devoir mettre les bouchées doubles pour essayer de rattraper un énorme retard.

                Pour illustrer ce retard il suffit d’examiner une page de la présentation de Valeo au Salon qui montre le chemin à accomplir entre le Stop & Start ou se trouvent les constructeurs européens et le Plug-in Hybrid  ou le 100% électrique sur lesquels expérimentent et industrialisent en ce moment les constructeurs japonais.

    .Valeohybridsteps

    Le 6 Octobre 2008.

  • Les Etats-Unis vont encourager financièrement les véhicules hybrides rechargeables et la capture du CO2

    Les Etats-Unis vont encourager financièrement les véhicules hybrides rechargeables et la capture du CO2

                          L‘Energy Improvement and Extension Act of 2008 voté par le Congrès américain, en même temps que la Loi sur le rachat (bailout) des actifs bancaires "toxiques", prévoit, comme cela a été relaté sur ce Blog, l’extension pour un an des aides sur l’énergie éolienne et pour 8 ans des aides aux investissements dans l’énergie solaire. Mais c’est également un gros catalogue d’aides diverses et de définition des champs d’application. Parmi les mesures importantes, on peut relever que les véhicules hybrides rechargeables (Plug-in) vont profiter d’une subvention comprise entre 2500 et 7500 dollars en fonction de l’énergie embarquée dans la batterie. C’est une aide considérable qui va en particulier permettre aux "Trois Grosses" d’équiper leurs lourds véhicules de batteries imposantes (FIG.) et qui va rendre abordables les mécanismes de leasing de batteries.Pluginaideus

                    Parmi les autres mesures significatives, il est possible de noter les aides aux investissements dans les procédés de gazéification du charbon couplés à la capture et la séquestration du CO2. Chaque tonne de CO2 enfouie dans le sous-sol recevra une subvention de 20$. Cette subvention sera réduite à 10$ la tonne si l’enfouissement se fait dans le but d’aider à la récupération de pétrole.

                   Le coût de l’ensemble des mesures de cette loi sur l’énergie est évalué à 7 milliards de dollars.

    Le 6 Octobre 2008.

  • Les présentations de Michelin au Salon illustrent le champ des progrès possibles dans la traction automobile

    Les présentations de Michelin au Salon illustrent le champ des progrès possibles dans la traction automobile

    Michelinactivewheelb_2                   La plus impressionnante des innovations de Michelin présentée cette année est l’Active Wheel qui intègre dans la roue l’amortisseur et le moteur tous les deux électriques (FIG.). La présence d’un moteur à chaque roue est sûrement une des options probables pour certaines solutions retenues dans l’architecture des futurs véhicules électriques, la présence de l’amortisseur électrique est un plus dans la simplification de l’architecture globale. Le nouveau pneumatique Energy Saver à résistance au roulement réduite, plus grande longévité et distance de freinage améliorée apporte une réponse qui va dans le sens des demandes prioritaires du marché.

    ECOUTER la présentation de Michel Rollier au Salon de l’Auto.

    Le 5 Octobre 2008.

  • La traction électrique ne révolutionnera pas la production d’électricité dans le monde

    La traction électrique ne révolutionnera pas la production d’électricité dans le monde

    Projetpininfarina1                   Les erreurs les plus communément commises sont celles d’ordres de grandeur. La conversion de la TOTALITE du parc automobile en voitures électriques serait-elle la catastrophe écologique que certains, paradoxalement, soupçonnent? Qui dit électricité dit mauvais rendement énergétique et donc gaspillage. C’est évident. Il ne faut donc pas aller vers la traction électrique. Trivial!

                       Un petit calcul et quelques arguments qualitatifs vont démontrer que cette certitude n’est pas fondée.

                          Lorsque la totalité du parc automobile américain ou européen sera électrique ou hybride rechargeable cela représentera environ 250 millions de véhicules pour l’une ou pour l’autre des deux zones. Supposons largement que chaque véhicule parcoure 30000 km par an en mode électrique (51 miles ou 82 kilomètres par jour) sur la base d’un rendement électrique global actuel de 10km parcouru par kWh d’électricité consommée, un véhicule consommera annuellement 3000 kWh d’électricité (3MWh d’électricité à 100 euros ou 100$ le MWh). La totalité des 250 millions de véhicules consommeront donc, dans l’état actuel de la technologie, 750 TWh d’énergie électrique.

                          Cette consommation supplémentaire d’électricité ne représenterait donc que 18% de la production nette américaine d’électricité en 2007 qui a été de 4160 TWh et 22% de la production d’électricité de l’Europe des 27 qui a été en 2006 de 3350 TWh.

                           Pourquoi ce chiffre est-il aussi raisonnable? La principale raison est l’amélioration de l’efficacité énergétique des futurs véhicules électriques. Les économies d’énergie par allègement, aérodynamisme, récupération au freinage, panneaux solaires et chasse au gaspillage feront faire de formidables progrès. Remarque: prendre l’énergie consommée aujourd’hui par la traction des voitures à moteur à explosion et la convertir en énergie électrique, comme l’a fait je ne sais plus quelle Agence, n’a aucun sens et ne permet que de raconter des âneries. C’est en effet passer par zéro tout le travail sur la traction électrique et les optimisations associées des 30 dernières années.

                             L’électricité et non pas l’Hydrogène, comme certains charlatans ont voulu le faire croire, sera le vecteur énergétique du 21ème siècle. La faute à la raréfaction inéluctable des combustibles liquides. Il reste à notre civilisation de préciser par quels moyens nous allons produire cette électricité, les ressources à développer et à optimiser ne manquent pas et les rendements de conversion à améliorer non plus. Les meilleurs choix seront ceux qui réduiront les émissions de CO2 des centrales à combustions à flamme (températures hypercritiques) ou les éviteront tout en présentant un large champ de progrès technologique et économique (nucléaire et solaire).

    Le 5 Octobre 2008.