Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • La consommation de pétrole des pays de l’OCDE en net recul à fin Mai

    La consommation de pétrole des pays de l’OCDE en net recul à fin Mai

                           Au mois de Mai, à 46,7 millions de barils/jour, les consommations de pétrole des pays de l’OCDE sont apparues en retrait de 1,25 millions de barils/jour, par rapport au mois de Mai 2007. Ce recul des consommations provient de deux régions: les Etats-Unis (-0,89 millions bl/j) et l’Europe (-0,48 millions bl/j). En cumulé depuis le début de l’année le recul global de consommation des pays de l’OCDE se monte à 0,85 millions de barils/jour, tiré par celui des Etats-Unis (FIG.) qui affichent une économie de consommation de 0,88 millions de barils/jour, soit -4,3%.Consoocde200805

                               Une projection pour la fin de l’année est bien sûr un exercice tentant. Pour les Etats-Unis l’Energy Information Administration  a déjà publié la valeur mensuelle de variation du mois de Juin à  -1,17 millions de barils/jour et estime Juillet et Août à -0,6 millions. Pour les quatre derniers mois de l’année de façon assez inexplicable, l’EIA ne prévoit des décroissances qu’à seulement 0,13 millions bl/j, les américains reprendraient subitement leur gaspillage comme avant. Avec une hypothèse un peu moins farfelue de réduction mensuelle de 0,5 millions de bl/j durant le dernier quadrimestre, la moyenne annuelle américaine apparaîtrait à -0,73 millions de bl/jour. Pour l’Europe une réduction cumulée de 0,12 millions de bl/jour est possible. En supposant l’impact des autre pays de l’OCDE globalement nulle, on arriverait à une réduction des consommations de l’OCDE à -0,85 millions de bl/j, soit 1,7% de retrait par rapport à 2007. Avec un tel score l’augmentation mondiale des consommations de pétrole ne serait au maximum que de 0,5 millions de bl/j par rapport à 2007.

                               Il ne faudrait que bien peu d’efforts et d’imagination pour arriver à des réductions annuelles de consommation de pétrole de l’OCDE de l’ordre d’un million de barils par jour et donc pour atteindre une quasi stabilisation des consommations de pétrole dans le monde (LIRE). Mais ce concept ne s’est pas encore diffusé au sein des Agences et des politiques pour prendre corps. Les résultats de Juin qui seront en fort retrait, pourront éventuellement servir de catalyseur pour propager cette idée simple: les consommations de pétrole dans le monde ne doivent plus globalement croître, les économies des uns assurant les augmentations de consommations des autres.

    Le 12 Septembre 2008.

  • Poet veut produire 27% de plus d’éthanol à l’hectare de maïs

    Poet veut produire 27% de plus d’éthanol à l’hectare de maïs

    Poet1                        Poet est le plus grand producteur de fuel éthanol des Etats-Unis. Il possède 24 unités de productions qui produisent chacune, en moyenne, 160 mille barils par jour d’éthanol. Il prévoit d’en démarrer deux autres dans quelques mois. Poet travaille activement sur les biocarburants de deuxième génération et il est en train de construire une usine pilote  à Scotland, dans le Sud Dacota, qui doit démarrer avant la fin de l’année. Mais fort intelligemment, Poet ne veut pas tout chambouler, il veut produire plus d’éthanol dans chacune de ses usines en incluant une unité de production de deuxième génération, à partir des rafles et des tiges du maïs qu’il consomme localement. A l’aide d’un investissement marginal il va donc produire 27% d’éthanol de plus à l’hectare de maïs. Sa première usine qu’il va transformer dans ce sens, sera celle d’Emmetsburg dans l’Iowa, pour un investissement de plus 200 millions de dollars, mais avec une aide d’Etat de près de 15 millions de dollars de l’Iowa Power Fund. Les paysans qui vendent le maïs à Poet lui vendront également les rafles et les tiges pour un prix de l’ordre de 30$ à 60$ la tonne.

                          Cette évolution de la production de fuel éthanol à partir de maïs avec une efficacité accrue à l’hectare va dans le bon sens, elle permettra d’accroître de 27% les volumes de biocarburants produits à surfaces plantées constantes et sans avoir à créer de nouvelles usines. Les prix du boisseau de maïs à Chicago, après un plus haut au mois de Juillet à 7,6$ le boisseau, sont redescendus depuis vers les 5,2$.

    Le 12 Septembre 2008.

  • Le Parlement Européen invente le biocarburant « électrique »

    Le Parlement Européen invente le biocarburant « électrique »

    Fueling_revolution21                        Légiférer sur les objectifs énergétiques à 10, 15 ou 20 ans est un exercice périlleux s’il ne tient pas compte, dans la mesure du possible, d’éventuelles évolutions  technologiques et environnementales. Nos Députés Européens l’ont enfin bien compris au sein de la Commission de l’Industrie, où ils ont revu les objectifs de consommation de  biocarburants dans les transports à l’horizon 2015 puis 2020, rigidement et naïvement fixés auparavant par la Commission. Pour 2015 ces Députés ont fixé un objectif d’utiliser 5% de biocarburants dont au moins un point de pourcent doit provenir de biocarburants de deuxième génération, ou d’électricité, ou d’hydrogène produit par des sources renouvelables. Pour 2020, l’objectif devra être revu en 2014, mais il pourrait être de 10% de "biocarburants" dont au moins 4 points de pourcent seraient constitués du cocktail précédent.

                           On le voit, nos écologistes en Chambre deviennent prudents, bien que le ridicule n’ait jamais tué. Alors à leur place faisons un pari: en 2020 près de la moitié des voitures commercialisées seront totalement ou partiellement électriques et grâce aux nouvelles générations de batteries, le Parlement Européen envisagera une conversion totale à la traction électrique des nouvelles voitures pour 2035 ou 2040. Les producteurs de biocarburants manifesteront dans les rues.

    LIRE le rapport de conclusion adopté à 50 voies contre 2.

    Le 12 Septembre 2008.

  • Yamaha et Honda veulent lancer des deux roues à propulsion électrique de longue autonomie

    Yamaha et Honda veulent lancer des deux roues à propulsion électrique de longue autonomie

    Zbres                         Yamaha Motor a l’intention de sortir un deux roues électrique en 2010 qui, équipé de batteries au Lithium-Ion de hautes performances, afficherait une autonomie de plus de 100 km. Honda Motor, plus modeste et qui vise d’équiper la Poste japonaise, proposerait en 2011 un deux roues électrique avec 50 km d’autonomie seulement à pleine charge (FIG. Yamaha et Honda regardant passer les premières motos électriques).

                           La croissance de l’énergie embarquée par les batteries au lithium, les réductions de coûts attendues suivant les courbes d’expérience cumulée et l’utilisation de matériaux économiques, retombées de l’industrie automobile, vont ouvrir la voie à de nouveaux modèles de deux roues urbains, financièrement accessibles et qui par leur très grande simplicité, leur propreté et leur sobriété énergétique pourront trouver leur clientèle soucieuse du respect de l’environnement. Il faut imaginer une cité du Futur plus silencieuse, plus propre, moins énervée et moins pétaradante. Les pots d’échappement exposés dans les Musées, seront alors des pièces de collection.

    Le 11 Septembre 2008.

  • Le Soufre un sous-produit encombrant de l’industrie pétrolière

    Le Soufre un sous-produit encombrant de l’industrie pétrolière

    Soufre_2                         L‘industrie pétrolière rechigne de moins en moins à utiliser des pétroles lourds moins chers, mais riches en produits sulfurés qui sont généralement des hétérocycles aromatiques. Pour les éliminer il est nécessaire de les casser par hydrogénation catalytique produisant de l’hydrogène sulfuré, lui même converti par la suite en soufre. Les législations diverses demandant une réduction des teneurs en Soufre dans les carburants participent à ce phénomène de production de Soufre dans les raffineries. Le principal déboucher du Soufre est la production d’acide sulfurique. La Chine, qui bien sûr ne désulfure pas ses carburants, est une grande importatrice de Soufre occidental. Cependant les experts anticipent la création de montagnes de Soufre dans le monde. Shell mène donc des études poussées pour trouver de nouvelles applications à ce produit. Il semblerait qu’il en existe mais bien souvent pour de faibles valorisations.

                               L’application la plus valorisante est d’utiliser le Soufre comme apport aux les cultures. Shell a démontré que l’addition de microparticules de Soufre à des fertilisants permettait d’accroître de plus de 10% le rendement des récoltes. Il reste à convaincre les producteurs d’engrais que cette option est intéressante.

                                Une autre possibilité serait d’incorporer du Soufre aux bitumes pour revêtements routiers qui leur confère une meilleure tenue au roulage et une plus grande solidité aux températures extrêmes. Enfin il est possible de réaliser des ciments très résistants avec du Soufre. Mais dans ces deux derniers cas la valorisation du Soufre est très faible.

                               On le voit, une maîtrise des consommations de pétroles éviterait de faire des montagnes de Soufre dont l’industrie ne saurait que faire.

    Le 11 Septembre 2008.

  • Photovoltaïque: le coréen LG Electronics rentrerait dans le capital de l’allemand Conergy

    Photovoltaïque: le coréen LG Electronics rentrerait dans le capital de l’allemand Conergy

    Conergy                           D’après la porte parole de LG Electronics en Corée, son Groupe aurait l’intention de rentrer dans le capital de l’allemande Conergy, Société impliquée dans les énergies renouvelables principalement en Europe. D’après Die Welt Conergy voudrait se désengager de ses activités de production de panneaux solaires pour se focaliser sur la partie commerciale de l’activité. Cette information est cohérente avec le désir de Conergy, annoncé lors de la présentation des résultats du premier semestre 2008, de former pour ses unités de production de Frankfort un joint venture "avec un partenaire expérimenté et financièrement puissant". Conergy affiche des résultats semestriels en pertes de 67 Meuros, pour un chiffre d’affaire de 582 Meuros.

                     Il y a là sûrement, une opportunité pour le coréen LG de rentrer de plein pied dans l’activité photovoltaïque en Europe et d’accéder à des technologies éprouvées, mais non rentables en Allemagne. 

  • Toyota et EDF Energy lancent un test de voiture hybride rechargeable en Grande-Bretagne

    Toyota et EDF Energy lancent un test de voiture hybride rechargeable en Grande-Bretagne

    Edf2                           Grande fête à Hyde Park hier à Londres en présence du gratin politique et industriel. EDF Energy et Toyota ont lancé en grande pompe le début des tests en vraie grandeur d’un véhicule hybride rechargeable (Plug-in) sur les routes britanniques. En termes de Marketing, il est toujours bon de maintenir un climat d’attente favorable, même si ce genre de tests déjà mené au Japon, aux Etats-Unis, en France et en Belgique n’apportera pas de fondamentale découverte. C’est l’occasion pour Toyota de rappeler qu’il compte lancer un nouveau véhicule hybride rechargeable, équipé d’une batterie au Lithium, à la fin de 2009, en avance sur le planning initial,  à la fois au Japon, aux Etats-Unis et en Europe. Formidable coup de publicité pour l’entreprise la plus en avance du moment, dans le ce domaine.

                             Sur la base d’une recharge de 20 kWh par jour, un véhicule consommera 7 MWh par an d’électricité par an (~500 à 1000 euros selon les tarifs). Un parc, en Europe par exemple, d’un million de véhicules de ce type consommerait donc dans les 7 TWh d’électricité, ce qui reste tout à fait marginal par rapport à une consommation globale de plus de 3300 TWh.

    Le 11 Septembre 2008.

  • L’affaiblissement de l’euro et la baisse des taux longs vont dans le sens d’une future reprise économique

    L’affaiblissement de l’euro et la baisse des taux longs vont dans le sens d’une future reprise économique

                              Au sein du triptyque taux de change, taux d’intérêts des emprunts à 10 ans, cours du pétrole, le monde occidental a assisté depuis le mois de Juillet, c’est à dire en 8 à 10 semaines, à des rééquilibrages profonds. Tout d’abord le pétrole a quitté ses sommets illégitimes de 145$/baril pour revenir vers les 100$, toujours pénalisants pour une saine économie encore ébranlée, mais stimulants pour une adaptation des technologies et des comportements à cette nouvelle donne énergétique. Mais il est a noter, également, que les deux autres variables du système ne sont pas restées immobiles (FIG.): on a vu durant la même période l’euro s’affaiblir, victime d’une gestion financière d’une autre époque par la BCE, et d’une absence de réaction d’adaptation des acteurs économiques à la nouvelle donne énergétique, mais on assiste également à une détente des taux longs, aux USA comme en Europe, anticipation d’une baisse de l’inflation et signe d’un retour des liquidités vers des produits moins spéculatifs.Tauxeurosdollar200809

                          En quelques semaines l’euro est passé de 1,6$ à 1,4$ sur fond de marasme économique européen, laissé à l’abandon par des acteurs d’un autre âge, dépassés par les évènements, maintenant une politique monétaire inutilement restrictive et inaptes à définir quelque politique de soutien à l’économie que ce soit. Il faut noter un autre paramètre de premier plan que les jeunes lecteurs mésestiment peut-être: ce sont les bruits de bottes. Le conflits locaux aux marges de la Russie ont dû créer des mouvements de capitaux, venant chercher refuge auprès de l’oncle Sam. Ceci ne peut que décevoir certains idéologues au long cours, attendant une hypothétique nouvelle devise remplaçant le dollar dans les échanges internationaux. Notons que L’OPEP n’a pas repris le thème de changement de devise de cotation du pétrole lors de la toute dernière réunion! Le thème se serait-il si vite éculé, avec le changement de cap des taux de changes?

                         Les taux à dix ans des US Bonds, qui sont suivis par le taux de l’emprunt allemand à 10 ans avec un léger décalage vers le haut de 0,3 à 0,4% ont perdu 45 points de base durant cette période, démontrant ainsi des anticipations de baisse de l’inflation. Le reflux des liquidités qui ont quitté la spéculation sur les matières premières et les affres de la Bourse, malmenée par les "write-off" répétitifs de milliards de dollars des Banques d’Affaires, expliquent également cette baisse. (Notez bien que dans le cas des emprunts, plus la demande est forte, plus les taux baissent).

                          L’ensemble de ces données, si bien sûr elles se confirment dans les mois à venir, devrait permettre de relancer l’activité économique, dynamisée par l’arrivée de nouveaux produits très attendus et plus économes en énergie (véhicules hybrides ou électriques, nouveaux avions plus performants, nouveaux moteurs plus économes). Par la suite le développement de ressources énergétiques nucléaires ou renouvelables rentables, tel que le photovoltaïque dans les régions ensoleillées du sud des Etats-Unis, du sud de l’Europe ou du Moyen-Orient, devraient permettre de relancer un nouveau modèle énergétique mondial. Ces programmes  seront un formidable outil de recyclage dans le circuit économique, des pétrodollars amassés par les Etats du Golfe. Cette façon de dépenser quelques poignées de dollars sera définitivement plus intelligente que le renflouement à fonds perdus de banques américaines défaillantes.

    Le 11 Septembre 2008.

  • Les prix du photovoltaïque allemand ne décroissent pas assez vite pour un pays à faible ensoleillement

    Les prix du photovoltaïque allemand ne décroissent pas assez vite pour un pays à faible ensoleillement

    Photovoltaique1                            La politique allemande de tarifs d’achat garantis de l’électricité d’origine photovoltaïque a été profondément revue cette année par le Bundestag avec des baisses programmées de 8 à 10% par an jusqu’en 2011 (LIRE). Mais malgré ces mesures le montant des subventions à cette forme d’énergie vont complètement déraper dans les années à venir. Pour une production d’électricité prévue en 2008 de 4,13 TWh, soit 10% de la production éolienne ou 0,83% de l’électricité allemande, le montant des aides tarifaires devrait s’élever à un milliard d’euros. Il est prévu que dans les années futures, compte tenu des engagements pris de politique de rachat des productions, ces aides pourraient atteindre plusieurs milliards d’euros, pour des fournitures qui représenteraient 2% à 3% de l’électricité allemande. Il est donc limpide que ces aides tarifaires élevées, nécessaires pour soutenir des productions de panneaux solaires chères (2900 euros par kW qui pourraient descendre à 2100 euros/kW en 2010) dans un pays à faible ensoleillement (900 heures par an à Berlin contre 2000 heures dans le Sud de l’Espagne), ne seront pas supportables indéfiniment par le consommateur allemand.

                                 Il est donc impératif que les constructeurs allemands de panneaux photovoltaïques réduisent les prix de façon beaucoup plus importantes que prévu ou bien qu’ils envisagent d’implanter leurs panneaux dans des contrées plus ensoleillées.

    Le 10 Septembre 2008.

  • L’Agence Internationale de l’Energie poursuit ses prévisions glissantes de consommation pour 2008 à la baisse

    L’Agence Internationale de l’Energie poursuit ses prévisions glissantes de consommation pour 2008 à la baisse

                           On pourrait en rire si les conséquences de ses prévisions fantaisistes sur l’économie étaient négligeables. Mais l’Agence Internationale de l’Energie s’est accordée le droit de réaliser et de publier des prévisions de consommations de produits pétroliers dans le monde, plus d’un an à l’avance par rapport à l’échéance, influençant ainsi les marchés pétroliers. Un exercice instructif est de suivre depuis le début, en Juillet 2007, ses prévisions de consommations pour l’année 2008 (FIG.). Les résultats sont époustouflants. Partie d’un "hallucinant" et inattendu +2,2 millions de barils/jour par rapport à la consommation de 2007, nous voila ramenés à 700 barils/jour ce mois-ci. Le processus de décroissance de la prévision est lentement instillé, comme si le résultat provenait d’une démarche rationnelle et maîtrisée. Il est de -100 mille barils par jour pour 2008 ce mois-ci et de -140 mille barils/jour pour 2009 par rapport à la précédente prévision.

                     Le plus probable est que la demande en pétrole de 2008 n’excèdera pas 500 mille barils/jour par rapport à 2007, compte tenu de la tendance actuelle des consommations (LIRE). Mais l’AIE fait de la "fine" politique: elle veut inciter l’OPEP à produire plus! Rusée la bougresse!Aie20082007

    Le 10 Septembre 2008.

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