Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Etats-Unis: le manque de disponibilités limite les ventes de voitures hybrides

    Etats-Unis: le manque de disponibilités limite les ventes de voitures hybrides

                              Le carnet de commande est plein, la liste d’attente comprend 300 clients, alors le vendeur de voiture hybride américain majore le prix catalogue de 3000 dollars. Ainsi va le commerce aux Etats-Unis: on brade les SUV’s mais on majore le prix des véhicules économiques, l’offre et la demande jouent dans les deux sens. Le manque de voitures économes en carburant limite les ventes à près de 27000 exemplaires au mois de Juillet, dont 20400 Toyota et 3400 Honda. En cumulé sur les sept premiers mois les ventes de 2008 sont stables par rapport à celles de 2007 à 210000 voitures hybrides vendues. Toyota n’avait pas anticipé l’engouement du début d’année et certains, jaloux, prétendent qu’il préfère les vendre au Japon, où elles sont, là aussi, très recherchées. Hybrides200807

    Le 4 Août 2008.

  • Ford et GM discuteraient de possibles coopérations pour réduire les coûts de développement

    Ford et GM discuteraient de possibles coopérations pour réduire les coûts de développement

      Breakingnews                                                           La crise de l’industrie automobile américaine aidant, il semblerait d’après des informations du journal bien placé pour savoir, "The Detroit News" que GM aurait contacté Ford pour analyser les possibilités de coopération dans le développement de futurs moteurs ou de futures transmissions.  GM apporterait même ses connaissances  dans le domaine des véhicules électriques avec son prototype Volt. Les premières réunions auraient été encourageantes. Ford et GM ont déjà collaboré dans le passé ave succès dans le développement d’une transmission à six vitesses largement utilisée par les deux Compagnies. Il faut aussi savoir que les trois grands américains ont déjà pris l’habitude de se rencontrer depuis de nombreuses années sur des programmes amonts en partie financés par le Department of Energy et par le consortium USCAR regroupant les trois américaines dans la recherche. C’est le cas pour le programme USABC (United States Advanced Battery Consortium) concernant les batteries pour divers véhicules électriques.

    A suivre.

    Le 4 Août 2008.

  • Flambée de la hausse des prix industriels et de leur composante énergie au mois de Juin en Europe.

    Flambée de la hausse des prix industriels et de leur composante énergie au mois de Juin en Europe.

                            Eurostat informe que les prix industriels (hors construction) de la zone euro ont augmenté au mois de Juin dernier, de 8%. Cette augmentation sans les prix de l’énergie n’est que de 4% (FIG.). Le trophée ce mois-ci revient à la Belgique dont les accroissements de prix hors énergie très maîtrisés à 2,6% sont multipliés par cinq avec les prix de l’énergie. A 12,8%, les quatre cinquièmes de l’augmentation des prix belge provient de l’énergie. Les autres victimes des prix du gaz naturel de la Mer du Nord sont les Pays-Bas et la Grande-Bretagne. Cette dernière affichant un chiffre record de hausse des prix industriels annuels proche de 20% dont près des 2/3 proviennent des prix de l’énergie. Heureusement que la part de l’industrie dans l’économie anglaise n’est pas très importante. La France à 7,3% et l’Allemagne à 6,7% d’augmentations apparaissent comme les bons élèves de la Zone Euro.Prixindus200806

    Le 4 Août 2008.

  • Biocarburants américains: objectif 50 tonnes de lignocellulose à l’hectare

    Biocarburants américains: objectif 50 tonnes de lignocellulose à l’hectare

    Mais1_2                      La réussite industrielle des biocarburants de deuxième génération nécessitera trois conditions essentielles: 1-des procédés simples et peu polluants, à la taille d’une exploitation agricole, 2- des ressources concentrées sur une surface réduite de territoire (quelques km2) et 3- une rentabilité acceptable. Seules quelques grandes unités seront opérées par l’industrie du bois qui dispose des infrastructures et des moyens logistiques pour approvisionner une usine importante, mais l’essentiel proviendra de petites unités agricoles ou urbaines, dispersées sur le territoire. Pour satisfaire aux conditions de concentration et de rentabilité, l’industrie des semences veut développer des plants (sorgho, switchgrass, miscanthus…) à l’aide des outils de la biotechnologie, qui permettront d’atteindre des récoltes annuelles de 50 tonnes de biomasse par an et par hectare. C’est le cas de l’américain Ceres qui travaille activement à la sélection de gènes qui multiplient le nombre de cellules des plantes et oriente les productions vers plus de parois de cellules faites de cellulose, d’hémicellulose et de lignine.

                            Sur la base de rendements de productions de 100 gallons d’éthanol (380 litres) par tonne de biomasse que devraient atteindre les usines de deuxième génération les plus performantes et pour un prix de commercialisation de l’éthanol de 2$/gallon (0,34 euros/litre), une usine produisant 10 mille barils par jour d’éthanol consommera 1,5 millions de tonnes de biomasse par an (4200 tonnes/jour) approvisionnées à partir de 30000 hectares de plantations, pour un chiffre d’affaire annuel de 200 millions d’euros. Telle est l’équation spatiale et économique posée. Bien sûr il sera impératif, pour sa pérennité, qu’une telle activité ne soit pas subventionnée. Un prix de la biomasse livrée à l’usine à 40 euros la tonne (2000 euros/hectare) serait acceptable.

                              Ces chiffres montrent qu’une usine basée sur des procédés complexes de type Ficher-Tropsch suivis d’hydrocraking catalytique (procédé Choren-Shell en Allemagne) ne peuvent pas être viables pour des unités de tailles moyennes ou petites. Elles seront donc peu nombreuses et les productions seront marginales. Par contre de petites usines agricoles de deuxième génération pourraient peu à peu supplanter et remplacer les productions actuelles à base de maïs.

    Le 4 Août 2008.

  • Sanyo veut porter sa capacité de production de cellules photovoltaïques à 600 MW en 2010

    Sanyo veut porter sa capacité de production de cellules photovoltaïques à 600 MW en 2010

    Sanyo                       Seiichi Kiyama, le patron de la division solaire de Sanyo, est très fier de la technologie HIT (hétéro jonction avec couche mince intrinsèque) de ses cellules photovoltaïques qui battent les records mondiaux de rendement de conversion à plus de 22% sur des cellules de laboratoires et qui émettent une puissance maximale de 2,2W par dm2. Pour lui le Marché du photovoltaïque est tiré par une telle demande que toutes les productions mondiales sont actuellement écoulées. Mais viendra un temps où le marché se retournera et connaîtra une surcapacité de production, alors seuls survivront ce qui offrent "la fiabilité, la performance et la marque". Son intention est de porter la capacité de production du Groupe Sanyo à 600 MW pour l’exercice fiscal 2010 "ce qui sera suffisant pour élargir notre présence sur le marché".

                            L’approche du marché du photovoltaïque de Sanyo est donc une approche classique, avec une technologie à base de wafers de Silicium, axée sur l’amélioration des rendements de conversion et la réduction vers les 100 microns, des épaisseurs des wafers de silicium. Il n’est pas sûr que ce choix permette par la suite, à Sanyo d’aborder les gros marchés de génération d’électricité en raison de la difficile maîtrise des coûts de cette technologie, comparativement aux technologies en couches minces. Mais Sanyo n’a peut-être pas les ressources financières pour se lancer à fond sur plusieurs technologies à la fois comme le font ses concurrents Sharp ou Q-Cells. Il se focalise de ce fait sur la part haut de gamme du Marché.

    Le 3 Août 2008.

  • Le taux d’emploi des hommes âgés place la Suède aux antipodes de la France

    Le taux d’emploi des hommes âgés place la Suède aux antipodes de la France

                          Lors de comparaisons entre pays européens, il est parfois commun de rapprocher la Suède de la France comme deux pays à fiscalités exagérément lourdes mais, en contrepartie, à forte protection sociale. Cette image d’Epinal mérite cependant quelques réserves. L’examen, par exemple, du taux d’emplois des seniors nous révèle une totale divergence des deux modèles suédois et français. L’emploi des hommes entre 55 et 64 ans dans la Zone Euro a été de 54% en 2007 (FIG.) les deux extrêmes étant pour l’emploi le plus faible, la France (40%) et le taux le plus fort pour la Suède (73%). Les seniors suédois sont donc bien protégés, mais ceux qui sont en bonne santé travaillent. Voila un bon modèle!Emploieurope2007              Remarque: je n’ai sélectionné que les hommes pour éviter l’impact des traditions de chacun des pays sur l’emploi des femmes qui est plus faible dans les pays méditerranéens comme l’Espagne et l’Italie.

    Le 3 Août 2008.

  • Le Miscanthus giganteus serait un très bon candidat pour fournir les biocarburants de deuxième génération

    Le Miscanthus giganteus serait un très bon candidat pour fournir les biocarburants de deuxième génération

                           Les recherches menées dans l’Université de l’Illinois ont montré par des essais de cultures simultanées et voisines de switchgrass et de miscanthus que ce dernier produisait en un an trois fois plus de matériau cellulosique que le switchgrass ou le maïs. En effet il est plus précoce de six semaines que le maïs et reste vert dans l’Illinois jusqu’au mois d’octobre. Sa période de croissance est donc comparable à celle du switchgrass, mais il est beaucoup plus grand, ce qui le rend plus productif (Photo). Une récolte tardive en Décembre ou Janvier permet aux nutriments de retourner dans le sol, ce qui limite l’utilisation de fertiliseurs. La repousse l’année suivante est assurée par les rhizomes, la plante est un hybride stérile.

                           Le miscanthus pourrait donc devenir un grand concurrent du maïs dès que les technologies de productions de biocarburants de deuxième génération seront maîtrisées.Miscanthusswitchgrass

    Le 3 Août 2008.

  • Les cours de la tonne de CO2 se sont repliés avec ceux de l’énergie au mois de Juillet

    Les cours de la tonne de CO2 se sont repliés avec ceux de l’énergie au mois de Juillet

                            Entre le 4 Juillet et le premier Août, soit en quatre semaines, les cours du baril de pétrole WTI ont perdu 19$ à New York (-13%), ceux du gaz naturel au Henry Hub ont perdu 24$ par baril équivalent pétrole (-17%), les cours du charbon au port de Newcastle en Australie ont perdu 34$ la tonne (-17%) et les cours du permis d’émission de la tonne de CO2 à l’European Climate Exchange (ECX) à Londres sont passés de 29 euros à 23 euros (-20%). Le sentiment d’être allé trop haut, d’avoir jeté le bouchon trop loin, d’avoir peut-être cassé tout élan économique a prévalu au mois de Juillet dans tous les marchés des énergies primaires. Assez paradoxalement, ce sont les cours du pétrole dont on parle tant, qui ont le moins varié et ceux du gaz naturel et du charbon qui se sont révélés être les plus spéculatifs. Les cours des droits d’émission du CO2 suivent la tendance. Tout est à vendre! (FIG.) Co2200807

                          Il est probable que ce mouvement de repli des cours ne soit pas terminé en raison de l’ampleur des révolutions des mentalités et des comportements du milliard d’hommes des pays les plus riches de l’OCDE, ceux qui consomment 49 millions de barils de pétrole par jour et en laissent 36 millions au reste du monde. Ce sont eux qui sont importants, ce sont eux qui vont décider de réduire leur gaspillage, qu’il sera "branché" de rouler en voiture électrique et non pas en 4X4 allemand, japonais ou américain. Les industriels devront s’adapter à cette nouvelle donne. La plus exemplaire des adaptations nous est donnée aujourd’hui par l’industrie automobile américaine qui est FORCEE de fermer ses usines de 4X4 et qui accélère la sortie de ses modèles économiques en carburants. Elle n’avait rien vu venir, le marché s’est complètement renversé au cours du premier semestre 2008, formidable "choc des mentalités". Ford au mois de Juillet n’a vendu que 10200 SUV en chute de 54% par rapport à l’an dernier, le trafic routier au mois de Mai aux Etats-Unis a baissé de 3,7% par rapport à celui du mois de Mai 2007, les consommations en produits pétroliers américaines ont baissé de 4,2% sur les cinq premiers mois de l’année. Tous les indicateurs confirment ce changement profond de comportement, traumatisme d’un gallon d’essence au dessus de 4$.

                        Dans les autres grands pays de l’OCDE la situation est plus complexe. Le Japon définitivement a choisi le chemin des économies, la parc automobile décroît, les ventes de véhicules hybrides sont florissantes, les voitures électriques sont annoncées pour 2009. L’Allemagne est en retard, elle parle beaucoup, mais émet toujours des centaines de millions de tonnes de CO2. Ses consommations en produits pétroliers étaient en hausse de 4% au premier trimestre par rapport à il y a un an. La Grande-Bretagne apparaît comme le bon élève de l’Europe avec une baisse de consommation en produits pétroliers de 4,5% au premier trimestre.

    Le 3 Août 2008.

  • Hitachi Maxell va construire une unité de production d’électrodes pour batteries électriques à Kyoto.

    Hitachi Maxell va construire une unité de production d’électrodes pour batteries électriques à Kyoto.

    Maxell                          Au cours d’un exposé sur leur stratégie industrielle, les dirigeants d’Hitachi Maxell ont dévoilé qu’ils étaient en train de construire une nouvelle unité de production d’électrodes à Kyoto. Cette unité produira à partir de Mars 2009 des électrodes destinées aux  batteries pour véhicules électriques ou hybrides rechargeables. Hitachi Maxell a également informé qu’il avait l’intention d’utiliser un nouveau type de séparateur plus résistant et physiquement plus stable à hautes températures. Cette amélioration est obtenue par un revêtement inorganique du séparateur, ce qui permet de réduire les phénomènes de retrait à hautes températures et donc d’accroître la fiabilité et la sécurité des batteries.

                             Hitachi Maxell a été sélectionné par General Motors comme son fournisseur privilégié de batteries, mais les deux partenaires n’ont pas encore franchi le pas d’installer une unité de production de ce composant stratégique en Amérique du Nord. Pour l’instant les producteurs japonais de batteries gardent leur know-how et leurs précieux sous-traitants au Japon, en attendant un développement du marché américain.

    Le 2 Août 2008

  • Des équipes bordelaises (CNRS) et grenobloises (CEA) étudient le fonctionnement électrochimique du phosphate de Fer lithié.

    Des équipes bordelaises (CNRS) et grenobloises (CEA) étudient le fonctionnement électrochimique du phosphate de Fer lithié.

    Toyotapluginhybrid1                       Le phosphate de Fer lithié, LiFePO4, qui a été inventé comme matériau d’électrode positive d’accumulateur  par le Professeur John B.Goudenough de l’Université d’Austin, Texas et membre de l’Académie des Sciences, fait l’objet d’intenses recherches fondamentales dans nos laboratoires du CNRS à Bordeaux (Delmas, Maccario, Groguennec, Weill) et du CEA à Grenoble (Le Cras). Ces équipes ont étudié et expliqué les mécanismes de transfert de charges qui impliquent à la fois une bonne la conductivité ionique et électronique de ce matériau. Les mécanismes en se propageant très rapidement, ont lieu à l’interface entre les deux phases voisines de LiFePO4 (forme réduite) et de FePO4 (forme oxydée) qui ont théoriquement de faibles conductivités ioniques et électroniques.

                            Ces travaux fondamentaux vont permettre aux chimistes industriels japonais, chinois et américains qui travaillent sur l’optimisation de ce matériau d’avenir, de mieux comprendre les mécanismes de vieillissement, en particulier pour les batteries de type Lithium-Ion pour applications de type véhicules électriques. A ce jour de nombreux nouveaux venus proposent des batteries comportant ce matériau (voir Lithium Iron Phosphate Battery sur Wikipedia) mais aucun des grands japonais des batteries n’a pour l’instant rien dévoilé d’important sur le sujet, ce qui laisse à penser que le sujet est complexe.

    Le 2 Août 2008.