Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Etats-Unis: la baisse des consommations en produits pétroliers s’est accentuée au mois de Mai

    Etats-Unis: la baisse des consommations en produits pétroliers s’est accentuée au mois de Mai

                           Les statistiques mensuelles de l’Energy Information Administration des Etats-Unis montrent une accentuation de la baisse des consommations en produits pétroliers au mois de Mai, par rapport à celles du même mois de l’année précédente. Les consommations quotidiennes de gasoil, de fuel et de kérosène ont baissé de 3,1%, celles d’essence de 2,3%, l’ensemble des consommations en produits pétroliers baissent de 4,4%. Ces résultats confirment, en l’accentuant,  la tendance observée les mois précédents. En cumulé depuis le début de l’année (FIG.) la consommation quotidienne américaine en produits pétroliers est passée au dessous des 20 millions de barils à 19.83 millions de barils/jour, en baisse de 877 mille barils/jour par rapport à 2007.  Après déduction des ajouts de fuel éthanol cette baisse atteint même 1,04 millions de barils/jour, soit 5% par rapport à celle de l’an dernier.Usaconso200805

                    Ces baisses de consommations permettent aux raffineurs américains d’accroître leurs lucratives exportations de gasoil à 500 mille barils par jour qui ont ainsi, plus que doublé par rapport à Mai 2007.

                    Ces résultats de forte contraction de la demande américaine contrastent avec la stabilité de la demande européenne en produits pétroliers. Nous ne disposons, auprès d’Eurostat, que des résultats du premier trimestre, il a donc deux mois de retard par rapport aux publications mensuelles américaines. Elles font apparaître pour la Zone Euro une augmentation des consommations quotidiennes en produits pétroliers de 1,7%, avec une baisse des consommations d’essence de 4,5%, mais un accroissement des consommations de fuel et de gasoil (+2%). L’Allemagne, le modèle écologique de l’Europe, se distingue avec des consommations en croissance 4% dues à des consommations très fortes de fuel de chauffage cet hiver (+22%). Dans le restant de l’Europe la Grande-Bretagne voit ses consommations quotidiennes en produits pétroliers baisser de 4,5% au cours du premier trimestre, par rapport au même trimestre 2007.

                   Les progrès européens vers une réduction des consommations en produits pétroliers vont être plus lents et plus pénibles que ceux des Américains. Par exemple, l’offre de voitures moins polluantes électriques va prendre beaucoup de temps en Europe, en raison du retard intellectuel et industriel des constructeurs européens. La mise en place de politiques fiscales positives ou négatives pourrait accélérer les modifications du parc automobile, mais les constructeurs allemands doivent au préalable développer leurs modèles plus économes en carburant et écouler leurs 4X4 polluants.

                   Comme toujours, l’Europe parle beaucoup mais agit peu ou agit lentement, surtout s’il faut remettre en cause ses façons de penser et ses modèles industriels.

    Le 29 Juillet 2008.

  • Honda veut faire de la commercialisation des véhicules hybrides une activité rentable

    Honda veut faire de la commercialisation des véhicules hybrides une activité rentable

    Fcxclarity                        Le Vice Président Exécutif de Honda, Atsushi Tanako, au cours d’une réunion de présentation des résultats le 25 Juillet, a affirmé que le modèle de véhicule hybride de 2009 présenterait des coûts d’hybridation divisés par deux par rapport à ceux de la Honda Civic. Cette voiture dont la commercialisation sera un business rentable, sera une voiture 5 portes familiale dont l’aspect extérieur ressemblera à celui de la FCX Clarity (FIG.). Les réductions de coûts ont été obtenues par une simplification des systèmes et des réductions de volumes et de masse des divers composants.

                        Honda a annoncé pour le mois de Juin des  productions mondiales à 323 mille unités, en baisse de 5,4% par rapport à il y a un an. Ces baisses de productions sont importantes au Japon (-9%), aux Etats-Unis (-7%) et ce qui est nouveau, en Chine (-19%). Honda ne donne pas d’explication sur ses baisses de productions chinoises.

                       Ces résultats mensuels sont en décalage important avec ceux de Nissan qui annonce des volumes de production de 310 mille unités, en hausse de 12% tirés par les productions japonaises (+33%) et les exportations hors du Japon (+25%)

    Le 29 juillet 2008.

  • BP: des productions de pétrole en baisse, de gaz et de produits raffinés en progrès

    BP: des productions de pétrole en baisse, de gaz et de produits raffinés en progrès

                             Le pétrolier intégré BP vient de publier ses résultats financiers et opérationnels du deuxième trimestre (T2) 2008. Hors TNK-BP, la filiale russe qui fait souvent la Une des nouvelles pétrolières, les productions de pétrole et de condensats de gaz, à 1583 mille barils/jour, se sont repliées de 1,8% par rapport à celles du T2 de l’année précédente. Cette baisse est due aux déplétions des productions britanniques de la Mer du Nord (-15%) non compensées par ailleurs. Les productions de gaz à 1328 mille barils/jour équivalent pétrole progressent de 3,8% (FIG.). Les productions de produits raffinés à 2239 milliers de barils/jour, se sont nettement améliorées (+5,2%) avec la reprise des productions des raffineries américaines de Texas City et de Whiting (+19% en un an).Bp2008t2

                           Les résultats américains de BP devraient poursuivre leur progression durant le deuxième semestre 2008 avec la poursuite de la montée en puissance de la raffinerie de Texas City et des productions de la plateforme Thunder Horse dans le Golfe du Mexique. BP a également pris l’importante décision de moderniser la raffinerie de Whiting, afin qu’elle puisse à terme, accepter plus de 80% de pétrole lourd canadien à la suite des accords sur les sables bitumineux entre BP et le canadien Husky.

    Le 29 Juillet 2008.

  • Etats-Unis: le « peak travel » se confirme à fin Mai

    Etats-Unis: le « peak travel » se confirme à fin Mai

                           L‘Office of Highway Policy Information américain (OHPI) publie tous les mois une estimation des mouvements de véhicules sur les routes américaines. Les résultats du mois de Mai font apparaître une décroissance du trafic de 3,7% par rapport à ceux du mois de Mai de l’année précédente. En cumulé depuis le début de l’année cette décroissance du trafic sur les routes américaines ressort à 2,4% (FIG.). Ce résultat est cohérent avec les baisses de consommations d’essence observées. Si cette tendance se poursuit les résultats à fin d’année pourraient faire apparaître une chute du trafic cumulé de plus de 3%. Ces résultats montrent l’impact des prix du gallon de carburant sur le comportement des citoyens américains. Ce changement d’attitude n’a pas encore été réellement pris en compte par les prévisions officielles, ni bien sûr par les protagonistes du "peak oil" qui projettent toujours des consommations croissantes de pétrole aux Etats-Unis. Aucun papier parlant de l’indépendance énergétique des Etats-Unis qui est un sujet brûlant du moment, n’aborde l’hypothèse d’une réduction des consommations alors qu’elle va devenir évidente et qu’elle réduira d’autant les importations de pétrole ou de produits raffinés de ce pays.  Peaktravel200805_2

    Le 28 Juillet 2008.

  • Gordon Brown: la Grande-Bretagne sera  » la capitale européenne de la voiture électrique »

    Gordon Brown: la Grande-Bretagne sera  » la capitale européenne de la voiture électrique »

    Gordonbrown                        Gordon Brown, poursuivant sa stratégie voulant faire de la Grande-Bretagne la première de la classe européenne en ce qui concerne les réductions des émissions de gaz à effet de serre (LIRE), a déclaré au British International Motor Show la semaine dernière: "La Grande-Bretagne sera la capitale européenne du véhicule électrique". Il a annoncé pour cela que son gouvernement allait ouvrir une ligne d’aides financières de 90 millions de livres sur cinq ans pour aider divers projets.

                           Certains ont trouvé que l’enveloppe n’était pas à la hauteur des ambitions. Mais le Times on line prétend que Renault-Nissan et GM auraient écouté les propos du Premier Ministre britannique avec beaucoup d’attention. Gordon Brown voudrait profiter de la révolution technologique "électrique" pour relancer l’industrie de la voiture en Grande-Bretagne, mais les places seront chères.

    Le 28 Juillet 2008.

  • Toyota envisage sérieusement les générateurs air-métal, sources d’énergie des futurs véhicules électriques à longue autonomie

    Toyota envisage sérieusement les générateurs air-métal, sources d’énergie des futurs véhicules électriques à longue autonomie

                          Les piles métal-air sont des produits connus depuis bien des décennies sous diverses formes allant d’une petite pile "bouton" à une grosse pile cubique destinée à alimenter durant plusieurs mois la barrière électrifiée de confinement du bétail dans les grasses prairies. Des produits dérivés mettant en circulation une suspension de métal dans un électrolyte, comme par exemple du Zinc en poudre dans une solution de potasse, le long de faisceaux de tubes équipés à l’extérieur d’électrodes à air, permettent d’atteindre des densités de courant compatibles avec les puissances appelées pour tracter un véhicule. On peut donc imaginer un véhicule électrique équipé par exemple d’une batterie Ni-MH hybride actuelle qui assurera les pointes de courant et la récupération de l’énergie au freinage, associée à une pile à circulation de type air-zinc qui apporte l’énergie électrique nécessaire à une longue autonomie (1000 km ou plus). Toyota affirme travailler sérieusement sur ce types de systèmes pour ses futurs véhicules électriques de longue autonomie (FIG. zone bleue). Toyota_stockage

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                   Le succès d’une telle option repose sur de nombreux paramètres:

    1. le choix du métal ou de l’alliage en circulation,
    2. la maîtrise de l’électrode à air (retombée des études sur les Piles à combustible),
    3. la miniaturisation de toute la partie hydraulique et des éléments de pile,
    4. la maîtrise thermique et électrique du système,
    5. la possibilité de recharger électriquement le système pour éviter de fastidieuses vidanges des électrolytes usagés, suivies de remplissages avec des suspensions neuves.

                          Définitivement l’introduction d’un moteur électrique dans une voiture ouvre la voie à bien des solutions et bien des perfectionnements dont nous n’apercevons que les prémices. Les "Sakichi Batteries", du prénom du fondateur de Toyota (FIG.), verront peut-être le jour dans un futur lointain pour totalement révolutionner le stockage embarqué de l’énergie.

    Le 28 Juillet 2008.

  • L’Algérie poursuit son plan d’accroissement de production de gaz naturel.

    L’Algérie poursuit son plan d’accroissement de production de gaz naturel.

                                                    Qflexgnl                                      L‘Algérie désirerait porter ses capacités de production et d’acheminement de gaz naturel de 62 milliards de m3 aujourd’hui à 85 milliards de m3 en 2012. Dans le cadre de ce plan la Sonatrach vient d’attribuer un contrat de construction d’une unité de liquéfaction de gaz dans le port d’Arzew, à un consortium constitué de l’italien Snamprogetti et du japonais Chiyoda. Cette unité qui doit être construite en quatre ans aura une capacité de liquéfaction de 4,7 millions de tonnes par an ou 10 millions de m3 de gaz liquide. Un méthanier moderne ayant une capacité d’emport de 100 à 200 mille m3, ce sont donc entre 50 et 100 chargements de GNL qui pourront ainsi être réalisés chaque année. Le contrat avait été initialement attribué au britannique Petrofac associé à un groupe indonésien qui n’a pas pu présenter dans les temps, les garanties nécessaires à la bonne exécution des travaux.

                                  Les livraisons de gaz sous forme liquéfiée donnent au producteur un large degré de liberté de négoce, pouvant choisir au dernier moment le plus offrant de ses clients potentiels. C’est l’instauration d’un marché mondialisé du gaz naturel, contrairement aux gazoducs qui imposent un marché régional avec des clauses de long terme entre consommateur et producteur. A chaque grande région d’imaginer son mix optimum d’approvisionnement entre forme liquide et forme gazeuse. Pour l’Europe par exemple, plus la part de GNL sera importante et moins le monopole de Gazprom sur la région sera pesant.

    Le 28 Juillet 2008.

  • Les productions de biocarburants ne doivent pas être oubliées dans le bilan offre-demande de pétrole

    Les productions de biocarburants ne doivent pas être oubliées dans le bilan offre-demande de pétrole

                          Les biocarburants n’ont pas la cote. Ils consomment des cultures vivrières de plus en plus chères qui utilisent de l’eau, menacent la biodiversité; les subventions qui les supportent coûtent cher aux contribuables et ne permettent d’économiser qu’une partie seulement du CO2 théorique, ce qui rend donc la tonne de CO2 économisée hors de prix. Oui, tout cela est vrai mais les biocarburants participent au bilan énergétique des combustibles liquides, dominés par le pétrole. Les productions mondiales en 2007, de fuel éthanol ont atteint 327 millions de barils et celles de biodiesel se sont élevées à 64 millions de barils. La production des deux carburants a donc sensiblement représenté un million de barils de pétrole/jour. L’accroissement de 25% des volumes de biocarburants produits, entre 2006 et 2007, soit 95 millions de barils, a représenté près du tiers de l’accroissement de la demande en produits pétroliers entre 2006 et 2007 (760 mille barils/jour). Les Etats-Unis et le Brésil ont produit plus des trois quarts de l’éthanol, l’Europe et les Etats-Unis ont produit plus des trois quarts du biodiesel (FIG.).Biocarburants2007_2

                         Les économistes distingués lorsqu’il parlent de la difficile adaptation de la production de pétrole à la demande, ne font que répéter ce que d’autres commentateurs ont eu, eux-mêmes, du mal à comprendre en raison de l’aridité du sujet. Il faut en effet bien préciser la nature de l’offre et celle de la demande.

                         L’offre de pétrole s’est accrue depuis un an en raison essentiellement de la relaxation des quotas par les membres de l’OPEP et la décision de l’Arabie Saoudite de produire plus. Celle de gaz condensés qui font partie de la demande en pétrole en alimentant la pétrochimie et le chauffage de nombreux foyers dans le monde, s’est accrue avec la production de gaz (+3,5% en 2007) et la suppression progressive du torchage sur les puits de forage, enfin, l’offre de biocarburants s’est accrue de 25% entre 2006 et 2007.

                        La demande qui est le paramètre principal de cette complexe équation est en phase de contraction dans les pays de l’OCDE depuis la montée des prix des produits pétroliers et la prise de conscience écologique. Ce phénomène est particulièrement marqué aux Etats-Unis où les raffineries, retrouvant des capacités de production excédentaires par rapport à la demande locale, produisent du gasoil plus rémunérateur pour l’exportation. Mais cette demande s’adapte aussi au fur et à mesure de l’implantation ou de la rénovation de raffineries équipées de conversion profonde, avec désulfuration et hydrocracking catalytique, qui permet de consommer des pétroles lourds et soufrés excédentaires. Certains même introduisent une partie de gaz naturel en substitution du naphta dans la pétrochimie.

                      L’ensemble de ces paramètres tous poussés par les prix, vers plus d’économie et la recherche de l’efficacité énergétique, font que l’offre de pétrole est supérieure à la demande. La poursuite de la baisse de la demande dans les pays de l’OCDE et de la croissance de l’offre en biocarburants devrait permettre de maintenir cette situation dans les prochaines années, où la mise en exploitation de nouveaux champs pétroliers compensera la déplétion des productions en activité.

                    De ce fait les prix du pétrole devraient revenir à des niveaux plus raisonnables et éviter ainsi au monde une trop longue stagflation (les prix montent et l’activité décroît) en cours de formation.

    Le 27 Juillet 2008.

  • Les productions de l’OPEP devraient croître au mois de Juillet

    Les productions de l’OPEP devraient croître au mois de Juillet

                            PetroLogistics qui suit les mouvement de tankers dans le monde et anticipe ainsi les livraisons de pétrole, estime qu’au mois de Juillet, les livraisons de l’OPEP devraient croître de 200 mille barils par jour. L’Arabie Saoudite aurait du mal, comme toujours, à vendre son pétrole riche en Soufre faute d’un nombre suffisant de raffineries équipées de conversion profonde dans le monde . "Les Saoudiens pourraient produire plus mais ils ne peuvent pas tout vendre, la demande n’est pas là" a affirmé Conrad Gerber, le fondateur de PetroPlus à Genève, à l’agence Bloomberg.

                           Les nouvelles raffineries en construction au Moyen Orient ou en Asie, les raffineries en phase de modernisation en Europe ou aux Etats-Unis seront quasiment toutes équipées de conversion profonde, utilisant des charges moins chères et pouvant produire plus de gasoil ou de kérosène. C’est un des points clés techniques d’adaptation globale de la demande mondiale aux ressources disponibles.Opep2000806

    Le 27 Juillet 2008

  • Les cours du gaz naturel illustent l’évolution des cours de l’énergie

    Les cours du gaz naturel illustent l’évolution des cours de l’énergie

                           Il a été déjà souligné ici combien il est important de suivre les cours du gaz naturel sur le NYMEX, annonciateurs d’une possible évolution des cours du pétrole en raison du caractère fortement spéculatif du processus d’établissement des cours de ces formes d’énergie qui ne souffrent d’aucune pénurie, ni aux USA, ni dans le monde. Un "energy strategist" de la Société Générale, Michael Haigh, affirme que "la demande n’est pas forte" et que la Marché pourrait connaître "une fin 2008 très bearish". Alors les cours n’arrêtent pas de chuter (FIG.) et tout le monde espère l’arrivée d’un prochain ouragan sur le Golfe du Mexique pour stopper le mouvement plongeant qui pourrait se propager sur les cours du pétrole.Coursgaz200807

                        On attend avec impatience les commentaires des "spécialistes", les mêmes qui nous expliquaient que la hausse ne reflétait que les fondamentaux du Marché et qui vont nous expliquer maintenant pourquoi les cours de l’énergie ne peuvent que descendre dans les jours à venir.

    Le 26 Juillet 2008.