Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Un accroissement naturel de production de biomasse devrait stabiliser les teneurs atmosphériques de CO2

    Un accroissement naturel de production de biomasse devrait stabiliser les teneurs atmosphériques de CO2

    Les certitudes urbaines du moment affirment que ce sont les rejets anthropiques de CO2 qui sont la cause de l’accroissement de la teneur en dioxyde de carbone dans l’atmosphère terrestre, lui même responsable de façon biunivoque des réchauffements atmosphériques et terrestres observés ainsi que de la montée mesurée par satellite (3mm par an) par paliers du niveau moyen des mers et des océans. Théories qui passent par zéro l’approche cyclique des phénomènes climatiques alors que notre planète se remet à peine d’une récente glaciation et que l’activité solaire connait des hauts et des bas, comme c’est le cas actuellement.

    Dans les faits le cycle global du carbone est d’une grande complexité qui outre les rejets anthropiques de CO2 fait intervenir le bilan net des absorptions et des désorptions de CO2 par les mers, les océans et les zones humides en général, mais aussi et pour l’essentiel, la consommation de gaz carbonique par la fonction chlorophyllienne des terres végétales, des forêts, des algues et des phytoplanctons à la base de la vie aquatique.  et donc de la formation de structures à base de carbonates de calcium par les microorganismes, les coraux et divers mollusques.

    Le chiffrage de l’ensemble des flux annuels d’apparition et de disparition de CO2 est d’une grande complexité et ne peut s’appliquer, compte tenu de la grande variabilité des phénomènes, qu’à des moyennes pluriannuelles. Un tel chiffrage ne peut donc être qu’approximatif.

    Il me semble cependant raisonnable de s’appuyer sur ce qui est connu expérimentalement et mesuré que sont les teneurs atmosphériques de CO2, analysées par les Américains à Mauna Loa pour l’Hémisphère Nord (FIG.) et à SYOWA par les Japonais pour l’Hémisphère Sud. Il ressort de ces valeurs expérimentales dans les deux Hémisphères que les variations annuelles des teneurs atmosphériques de CO2, calculées sur 12 mois glissants, affichent en moyenne, en 2017,  des progressions annuelles de 2,3 à 2,4  ppm en volume par an. Après transformation en masse par le rapport des masses molaires du CO2 et de la moyenne  des gaz atmosphériques (44/29) et en tenant compte de la masse totale de l’atmosphère hors vapeur d’eau, il est possible d’estimer cet accroissement annuel de CO2 atmosphérique autour des 20 milliards de tonnes (7,81 milliards de tonnes par ppmv).

    En d’autres termes la formulation suivante est possible: les émissions naturelles et anthropiques de CO2 excèdent en ce moment, en moyenne pluriannuelle,  de 20 milliards de tonnes par an les disparitions naturelles et anthropiques de dioxyde de carbone.

    Parmi les phénomènes naturels pouvant agir sur ce bilan annuel, il est possible d’invoquer :

    -la variation annuelle du bilan net des absorptions-désorptions de CO2 par les océans et les mers. Il semblerait que les poussées el-NIÑO dans le Pacifique favoriseraient des désorptions de CO2 ou en limiterait les absorptions (voir les pointes de variations annuelles des teneurs en CO2 sur la courbe rouge proches des 4 ppm en 1998 et en 2016)

    -le volcanisme en zone calcaire, susceptible de décomposer le carbonate de calcium

    -les variations de photosynthèse de biomasse se traduisant par un verdissement de certaines zones de la planète ou un accroissement général des phénomènes de photosynthèse et de formation de biomasse.

    Je voudrais insister sur ce dernier point qui me semble être d’actualité.

    La formation annuelle de biomasse terrestre semble mobiliser autour des 100 milliards de tonnes de carbone. Pour raisonner en ordre de grandeur, je propose de retenir la valeur simple de 120 milliards de tonnes de carbone, ce qui revient à estimer l’accroissement annuel de biomasse terrestre à 300 milliards de tonnes et la disparition associée de dioxyde de carbone à 440 milliards de tonnes et de consommation de 180 milliards de tonnes d’eau (FIG.). Une molécule de CO2 assurant dans la photosynthèse chlorophyllienne la formation d’un motif -C(HOH)- d’hydrate de carbone.

    Ce flux autour des 440 milliards de tonnes de CO2 piégés, en moyenne, par la fonction chlorophyllienne est à comparer à celui des 40 milliards de tonnes de CO2 relargués annuellement par  les activités agricoles et industrielles de l’humanité.

    Une variation du bilan de cette activité naturelle de photosynthèse de quelques pourcents par un accroissement de la teneur en CO2 dans l’air, par un réchauffement des zones les plus froides, par un surcroit d’humidité dans les zones arides, pensons aux récentes pluies diluviennes sur la Californie, est de nature à modifier sensiblement ce bilan de photosynthèse et donc d’agir de façon importante sur le maigre résiduel d’excédent mesuré des émissions naturelles et anthropiques de CO2 par rapport aux disparitions.

    En d’autres termes, l’accroissement annuel des teneurs en CO2 dans l’atmosphère ne semble pas être une fatalité incontournable. Une modération des rejets anthropiques (largement asiatiques aujourd’hui) ainsi que des rétroactions climatiques bienvenues sont de nature à modérer sinon à annuler ces phénomènes observés d’accroissement des teneurs moyennes annuelles en CO2 atmosphérique. Pour l’instant, à ma grande déception et contrairement aux estimations exposées ici , c’est une accélération de cet accroissement qui est observée dans les faits.

    Le 24 Mai 2017

     

     

     

     

     

  • CHINE: Attention, les ventes mensuelles de véhicules routiers confirment en Avril leur stagnation

    CHINE: Attention, les ventes mensuelles de véhicules routiers confirment en Avril leur stagnation

    Des ventes chinoises de véhicules routiers au mois d’Avril  2017 qui n’atteindront pas selon le CAAM les volumes des ventes enregistrées durant le même mois de l’année précédente (FIG.).

    Il y a là, réellement, un indicateur peu rassurant sur la santé économique actuelle de ce grand pays.

    A suivre avec des données plus précises.

    Le 18 Mai 2017

  • Les flux mensuels mondiaux de consommation de produits pétroliers devraient franchir les cent millions de barils par jour en 2018

    Contrairement à ce qu’affirme, avec assurance, notre gouailleur polytechnicien du peuple, les consommations mondiales de produits pétroliers ne sont pas encore limitées par le flux d’extraction de pétrole. Le prix plutôt déprimé du baril de brut et l’absence de marché noir en attestent.

    Pour s’en convaincre, il suffit d’examiner l’évolution monotone des consommations mondiales moyennes de produits pétroliers depuis près d’une décennie (FIG.) tirée par la croissance économique et démographique du monde.

    Ces flux de consommation, en progression annuelle récente de 1,6 million de barils par jour, poursuivent allègrement leur croissance et devraient, selon l’EIA américaine, dépasser les 100 millions de barils par jour dès la mi-2018.

    Cette progression continue du marché des produits pétroliers, confrontée à une baisse des investissements des Majors dans l’exploration pétrolière à la suite de la chute des cours du baril en 2014/2015, se heurtera bien un jour (vers 2020) à une hausse des cours du baril qui à son tour relancera l’offre de pétrole brut, de biocarburants ou d’ersatz synthétiques issus du gaz naturel abondant.

    Mais il n’y a pas pour l’instant pénurie de produits pétroliers en sortie des raffineries.

    Voir et écouter la présentation magistrale sur l’enfer climatique à venir de Jean-Marc Jancovici au Collège de France qui souligne le rôle majeur du charbon dans la progression récente des consommations énergétiques mondiales . Une remarque importante: la scène se déroule en Asie et ne dépend pas de nos ruineux enfantillages écologiques occidentaux.

    La transition annoncée c’est, en réalité, la combustion de  toujours plus de charbon.

    Le 13 Mai 2017

     

  • OCDE: la montée des stocks de produits pétroliers au mois de Janvier ajoute de l’incertitude

    Après cinq mois consécutifs de baisse des stocks de produits pétroliers au sein des pays de l’OCDE, baisse de 113 millions de barils depuis de point haut à 4676 millions de barils en stock atteint en Juillet 2016, nous assistons, selon l’EIA américaine, à une remontée subite et inattendue de ces stocks à fin Janvier 2017 de 81 millions de barils, portant ces stocks à près de cent jours  de consommation mensuelle moyenne sur 12 mois des pays OCDE, valeur historiquement élevée.

    Alors qu’une baisse continue des stocks était attendue, il est possible aujourd’hui d’extrapoler selon deux sortes de tendances (FIG.) soit une version rose qui poursuit cette tendance à la baisse vers les 4,4 milliards de barils (autour des 93 jours de consommation); soit une version grise qui extrapole la tendance longue linéaire pour voir ces stocks tendre vers les 4,8 ou 5 milliards de barils, au-dessus des 100 jours de consommations. Bien sûr entre ces deux hypothèses de nombreuses options intermédiaires de quantification de ces stocks sont possibles.

    L’excès, par rapport à la demande, de la capacité d’extraction mondiale de pétrole ainsi que la croissance des flux rendent toujours possible la croissance des stocks. Mais le financement rentable de tels stocks nécessiterait des perspectives de croissance des prix du baril, avec un marché à terme en contango, ce qui, à court terme, ne me semble pas être le scénario le plus probable.

    Il est donc possible, malgré l’embardée du mois de Janvier de pronostiquer raisonnablement, et pour quelques mois à venir, une continuation de la baisse des stocks selon le scénario rose. Bien-sûr une remontée des cours à terme du baril  rendrait caduc ce pronostic.

    Annexe: stocks pétroliers au sein des pays OCDE exprimés en nombre de jours de consommations mensuelles moyennes des 12 derniers mois. Cette présentation s’affranchit de la montée régulière des flux et traduit les décisions politiques ou industrielles de constitutions, volontaires ou non, de stocks ou d’en-cours de produits pétroliers.  Le nombre de jours de stocks de produits pétroliers au sein des pays de l’OCDE  a tendance à croitre depuis une décennie et dépasse gaillardement les trois mois.

    Le 30 Avril 2017

  • Chine: baisse du dynamisme de la progression des ventes de véhicules routiers

    Chine: baisse du dynamisme de la progression des ventes de véhicules routiers

    L’an dernier, alors que d’éminents économistes mondiaux annonçaient une crise imminente de l’économie chinoise, nous assistions, dans ce pays, à des ventes de véhicules routiers d’un grand dynamisme avec des progressions annuelles à deux chiffres (+13,7% en 2016). Le temps n’est plus, c’est maintenant une stabilisation économique que ces docteurs nous annoncent et pourtant!

    La « China Association of Automobile Manufacturers » (CAAM) nous annonce que durant le premier trimestre 2017, une piètre progression des ventes de véhicules de 7% pour atteindre les 7 millions d’unités a été enregistrée. Ventes en progression grâce à des volumes en bonne croissance au cours du seul mois de Février (FIG.).

    Partant du postulat personnel qui veut que les ventes de véhicules routiers en Chine progressent deux fois plus vite que la croissance économique de ce pays, il est alors possible de soupçonner l’existence d’une faible croissance économique de l’économie chinoise, en ce début d’année 2017.

    En 2016, pour des ventes globales de véhicules de 28 millions d’exemplaires, les véhicules électriques sur batteries (BEV) ou hybrides rechargeables (PHEV) ont représenté 507 mille exemplaires, soit 1,8% des ventes.

    Au cours de ce premier trimestre 2017 ces ventes subventionnées de véhicules électriques, pénalisées par de piètres ventes du mois de Janvier, n’ont atteint que 56 mille exemplaires, soit 0,8% des ventes de ce trimestre.

    Même en Chine, les volumes de vente de véhicules électriques dépendent largement de l’accès aux subventions publiques par les réseaux professionnels de vente.

    Ceci peut expliquer la très faible part des ventes de véhicules électriques en Chine durant ce premier trimestre.

    Le monde tel qu’il est n’est pas celui qu’il devrait être.

    Le 19 Avril 2017

  • Du couplage quotidien de batteries en tampon avec les énergies renouvelables

    Vous trouverez sur le site du Collège de France un bon exposé de Stéphane Lascaud (du groupe EDF) sur le couplage de batteries (Li-Ion) en tampon avec les énergies renouvelables solaires qui permettent d’assurer le maintien d’une fréquence constante du réseau malgré l’instabilité sur quelques minutes ou dizaines de minutes de ces générations durant la journée.

    Quelques bémols cependant:

    – Les fournisseurs de ces batteries à prix compétitifs sont chinois (BYD) ou coréens (LG) ce qui pose question sur la pérennité des baisses de prix à venir et pronostiquées.

    – Les modules solaires sont quant-à eux chinois et entraînent peu à peu la capitulation de tous les fournisseurs occidentaux, et là aussi la même remarque sur les prix de marché est possible.

    – Bien-sûr ces exemples insulaires ne peuvent pas résoudre le grave problème de la nuit hivernale germanique (par exemple) qui nécessiterait des stockages saisonniers qui ne peuvent pas être assurés par des batteries et  font appel, en secours, à des centrales thermiques disponibles.

    L’avenir du couplage des batteries en tampon et des énergies renouvelables est certainement radieux, mais ces exploits industriels lucratifs ne modifieront qu’à la marge les problèmes énergétiques du monde. En effet le MWh invoqué ici n’est pas la bonne unité d’énergie.

    Le 1er Avril 2017

     

  • Record des ventes mondiales de véhicules routiers en 2016

    Record des ventes mondiales de véhicules routiers en 2016

    La croissance de la consommation de carburants dépend pour une large part de la croissance du parc mondial de véhicules routiers (camions, automobiles et autres véhicules commerciaux) et, bien-sûr, de la progression de l’activité économique qui détermine la variation du kilométrage annuel moyen du parc de ces véhicules.

    Selon l’OICA qui vient de publier les ventes mondiales de véhicules en 2016, il ressort que ces ventes ont fortement progressé durant la seconde moitié de l’année pour atteindre près de 94 millions d’exemplaires pour l’année complète.

    Un examen de ces ventes annuelles sur plus d’une décennie montre une progression moyenne annuelle des immatriculations de véhicules neufs de plus de 2,6 millions d’exemplaires (FIG.), dont la plupart (>80%) sont équipés de moteurs à combustion interne.

    Ces valeurs sont à bien connaitre lorsqu’on parle des ventes subventionnées de véhicules électriques à batteries qui devaient, en 2016, avoisiner les 500 à 600 mille exemplaires  (dont 400 mille en Chine).

    Une image du monde tel qu’il est.

    ACCEDER aux données de l’OICA.

    Le 23 Mars 2017

     

  • La croissance des teneurs atmosphériques de CO2 apparait en contradiction avec des émissions anthropiques stabilisées

    L’IEA nous affirme que les émissions annuelles anthropiques de CO2, rattachées aux utilisations énergétiques, se seraient stabilisées depuis 3 ou 4 ans autour des 32 milliards de tonnes (FIG.I). Cette officine parisienne nous explique que cette stabilisation provient de moindres émissions aux États-Unis qui a substitué certaines centrales alimentées au charbon par des centrales au gaz naturel. Les émissions chinoises auraient, elles aussi, régressé grâce à une plus grande part de production électronucléaire, la combustion de plus de gaz naturel et la montée des énergies renouvelables.

    Moi, je veux bien de cette évolution vertueuse mondiale, mais peut-être un peu trop subite pour être sincère.

    Pour être totalement convaincu, il faudrait que l’IEA m’explique alors pourquoi, malgré ces progrès concernant la maîtrise des rejets anthropiques sur plusieurs années, assiste-t-on, toujours et encore, à une croissance quadratique des teneurs en CO2 dans l’atmosphère? (FIG.II). Sans aucune inflexion perceptible.

    Comment expliquer cette contradiction apparente?

    – Utilisation de données de terrain erronées ou insincères par les membres de l’IEA? Récupérer les émissions sincères de CO2 de toutes les provinces chinoises doit être un tâche complexe. L’un des biais historiques du communisme n’est-il pas de systématiquement dépasser les objectifs de la planification…sur le papier. Pourquoi pas ceux portant sur les émissions actuelles de CO2 ?

    – Existence d’un phénomène d’effet retard dans les teneurs atmosphériques mesurées, en raison de rejets initialement captés par divers puits de CO2 puis lentement relargués par diverses sources naturelles de CO2? Ce serait bien complexe.

    C’est ce type d’explication, de la part de l’IEA, entre faible progression des rejets et croissance soutenue de la teneur  atmosphérique qui aurait été préférable à une longue dissertation vaseuse  sur les hypothétiques 2°c de propagande attendus par certains.

    Remarque: pour les incrédules qui confondent croissance linéaire et croissance quadratique, il me semble utile de mesurer les variations sur douze mois mobiles des teneurs en CO2 dans l’hémisphère nord (FIG.) et publiées par le NOAA.

    Ces variations annuelles sont très dispersées, preuve que les rejets anthropiques ne sont pas les seuls à déterminer la teneur en CO2, ni le seul phénomène El Niño (1998 et 2016)

    Mais la courbe de corrélation nous montre que ces variations étaient en moyenne de 0,8 ppm en 1960, elles ont atteint 1,6 ppm en 1990 et elles sont de nos jours à 2,4 ppm en volumes. La variation annuelle croit avec le temps, ce qui veut dire que soit les émissions croissent, soit les absorptions décroissent, soit les deux phénomènes sont à l’œuvre. La croissance des émissions asiatiques de CO2 me semble être une des causes majeures de ce phénomène.

    Remarque 2:

    A quel flux annuel  correspondent ces 2,4 ppm de croissance annuelle des teneurs atmosphériques de CO2?

    D’abord il faut admettre que cette croissance mesurée à Mauna Loa est mondiale, ce qui est supporté par les croissances mesurées dans l’hémisphère Sud par les Japonais et qui vont dans la même direction, à la saisonnalité près (FIG.I).

    Puis il faut transformer des ppm en volumes par des ppm en masses grâce au rapport des masses molaires du CO2 et de la moyenne des gaz atmosphériques, enfin il faut multiplier ce ratio par la masse globale, hors vapeur d’eau, de l’atmosphère:

    2,4 x( 44/29)x 10P-6 x 5,135x 10P15 tonnes

    soit 18.7 milliards de tonnes de CO2 par an de croissance annuelle de gaz carbonique atmosphérique pour des rejets anthropiques estimés autour des 40 milliards de tonnes (36 milliards industriels + 4 milliards agricoles).

    Plus de la moitié des rejets anthropiques de CO2 est, à ce jour, en moyenne, absorbée par les terres et les mers.

    LIRE le papier de l’IEA sur le sujet.

    Le 22 Mars 2017

  • L’excès de capacité de génération électrique allemande met en péril les stations de pompage alentour

    L’excès de capacité de génération électrique allemande met en péril les stations de pompage alentour

    Le caractère aléatoire et intermittent des générations d’électricité éoliennes et solaires allemandes a imposé de mettre en place de larges surcapacités de production pour pallier le manque impromptu de vent ou de soleil dans ce pays industrieux. L’Allemagne, pour générer dans les 541 TWh d’énergie électrique annuelle, dispose d’une puissance installée de 195 GW dont près de 89 GW de centrales à flammes alimentées de lignite, de charbon, de gaz, de biomasses diverses. Le taux de charge moyen de ces larges équipements germaniques est inférieur à 32%. Cela veut dire que, à un instant donné,  plus des deux tiers des équipements de génération sont statistiquement à l’arrêt dans ce pays qui a massivement investi dans les ENR alors que la demande de puissance électrique était étale.

    Une des conséquences de cet état, est un effondrement des cours de l’énergie électrique, en particulier au moment des heures de pointes, ce qui agit à la baisse sur l’écart de prix entre heures creuse et heures de pointes (FIG.), écart qui permet de rémunérer les centrales de pompage-turbinage allemandes (rares) et helvètes beaucoup plus nombreuses.

    On constate donc, ce qui est souvent annoncé ici, l’incompatibilité économique entre stockage de l’énergie électrique et excédent de capacité de génération, excédents nécessaires à la stabilité du réseau. Les charmes de l’interconnexion en Europe de l’Ouest font que l’excès de capacité allemand rend déficitaires les stockages hydrauliques des pays voisins. Façon agressive et peu élégante d’imposer une fausse image écolo au soi-disant virage énergétique.

    LIRE un très intéressant papier sur ce sujet dans Bloomberg.

    Le 20 Mars 2017

     

  • La saisonnalité des consommations mondiales de produits pétroliers milite pour une reprise des cours

    La saisonnalité des consommations mondiales de produits pétroliers milite pour une reprise des cours

    Les cours du pétrole semblent être globalement déterminés par la confrontation de l’offre et de la demande de la ressource physique mais aussi par l’attrait des papiers appuyés à ce pétrole et échangés sur les marchés, outils spéculatifs de couverture en cas de baisse des principales devises dont, bien-sûr, le dollar US.

    Sur le marché physique de la ressource, il est usuel de considérer essentiellement l’offre déterminée par la somme des investissements réalisés durant les années précédentes, par les accords de productions de cartels tel que l’OPEP, associé depuis peu à la Russie, ou par la volonté des banques régionales américaines de soutenir les extractions locales d’huiles de schistes. Ces paramètres dépendent des cours du moment et interagissent sur ceux-ci.

    Mais je voudrais  invoquer, ici, un autre paramètre important: la demande mondiale croissante en produits pétroliers. Demande sponsorisée par l’évolution croissante du niveau de vie des Nations, en particulier asiatiques. Demande mondiale liée à la croissance mondiale des transports des hommes et des marchandises.

    Selon l’IEA, la demande en produits pétroliers présente une forte saisonnalité qui a porté, pour la seconde part de 2016, le flux moyen de produits pétroliers consommés au-delà des 97 millions de barils par jour (FIG.).

    Cet accroissement de la demande qui selon cette officine évolue autour des 2% par an (ou annuellement 1,9 million de barils par jour) pourrait être de nature à tendre à nouveau la demande mondiale au cours de la deuxième partie de l’année 2017. Selon l’EIA  américaine cette demande mondiale en produits pétroliers devrait atteindre un flux de 99 millions de barils par jour, durant le second semestre 2017 et dépasser les 100 millions de barils par jour, au cours du second semestre 2018.

    Ce phénomène est de nature à renforcer alors les cours du brut, entre 50 et 60 dollars le baril, dans un marché en ce moment largement alimenté. Les cours ne pourront gaillardement franchir les $60 le baril que le jour où la demande pourra absorber le surcroit des production d’huiles de schistes américaines sans perturber le marché global. Ce n’est qu’une question de trois ou quatre années d’accroissement continu de la demande, associé à la déplétion naturelle des champs conventionnels.

    Remarque: j’ai volontairement représenté également les prévisions de flux de l’IEA réalisées deux ans auparavant, en Juillet 2015 et qui montrent la tendance de cette officine à minimiser la croissance prévisible de la demande mondiale en produits pétroliers. Manque de « vista » ou volonté d’agir sur les cours à la baisse? J’opterais, plutôt, pour la deuxième hypothèse.

    Le 18 Mars 2017