Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Transcanada va investir 7 milliards de dollars dans un oléoduc qui relliera l’Alberta au Golfe du Mexique.

    Transcanada va investir 7 milliards de dollars dans un oléoduc qui relliera l’Alberta au Golfe du Mexique.

    Keystoneproject_2                      Alors que certains parlent d’épuisement des ressources, de fin du pétrole, de domination des énergies renouvelables, d’autres plus pragmatiques, conscients que le monde ne sera pas refait, une fois de plus, en une semaine anglaise, investissent dans les infrastructures susceptibles de transporter le pétrole ou le bitume dilué des lieux de production vers les raffineries. C’est pourquoi un des leaders nord-américains du transport de gaz et de pétrole, Transcanada, en association avec ConocoPhillips et peut-être Valero, envisage de construire un nouvel oléoduc, en complément du pipeline Keystone existant, qui permettra de relier Hardisty dans l’Alberta aux raffineries du Golfe du Mexique dès 2012 (FIG.). Sa capacité de transport serait de 500 mille barils par jour, ce qui portera la capacité de transport de l’ensemble à 1,1 millions de barils/jour. Celle ci par l’adjonction de stations de pompage supplémentaires pourrait être portée ultérieurement à 1,5 millions de barils/jour.

    Le 18 Juillet 2008.

  • La chute des cours du gaz américain amplifie le mouvement de retrait des cours de l’énergie

    La chute des cours du gaz américain amplifie le mouvement de retrait des cours de l’énergie

                          Il a été souligné ici, depuis quelques semaines, que la spéculation sur les cours du gaz et de ceux du pétrole connaîtrait une phase de retournement. Il avait été souligné que, compte tenu du caractère très spéculatif des cours du gaz sur le Henry Hub, ce sont eux qui donneraient en premier le signal de la débandade. Il semblerait que ce signal ait été clairement donné ces derniers jours, en l’absence de tornade sur le Golfe du Mexique.  Un retour vers les 7 ou 8 dollars le million de BTU est du domaine du probable. Quand aux cours du pétrole ils vont dépendre de la vitesse avec laquelle les informations sur les consommations des américains vont être diffusées et relayées. Mais Jeffrey Currie et Giovanni Serio de Golman Sachs hier maintenaient toujours leur "prévision" de 149$ le baril de brut à la fin de l’année. (Notez qu’ils n’ont pas osé dire 150$ ce qui prouve que le doute a progressé, au Poker on dirait que c’est un mauvais coup de "bluff"). Il est une certitude: "les cours du pétrole ne monteront pas jusqu’au ciel" (LIRE).Coursgaz2008juil

    Le 18 Juillet 2008.

  • Il faudra 15 ans et 200 milliards de dollars pour rendre les véhicules à pile à combustible compétitifs estime le NRC.

    Il faudra 15 ans et 200 milliards de dollars pour rendre les véhicules à pile à combustible compétitifs estime le NRC.

    Nrc1                          Malgré les énormes travaux de recherche et de développement menés dans le monde et plus particulièrement au Japon, la technologie des piles à combustibles a beaucoup de mal à monter à bord d’un véhicule (Honda va produire 200 véhicules hors de prix en trois ans, LIRE). Ce constat que tout le monde peut faire, en listant les espoirs déçus par les technologies de PAC durant les 40 dernières années, a été réalisé dernièrement par le National Research Council américain (LIRE). Cet organisme de l’Académie des Sciences, qui est chargé de la définition des grandes orientations de l’Administration américaine en termes de recherche ne perd cependant pas espoir. Il préconise de poursuivre les efforts de R & D dans ce domaine et il estime qu’il faudra investir dans les 15 ans à venir 55 mrds de dollars pour l’Administration et 145 mrds de dollars pour l’industrie privée, afin d’aboutir en 2023 à un véhicule compétitif produit à plusieurs millions d’exemplaires.

                           Il est une certitude: la technologie des PAC aura une possibilité de s’imposer le jour où l’homme saura produire et distribuer de l’hydrogène à bon marché et en grandes quantités. C’est une condition nécessaire non satisfaite à ce jour. Il n’est pas évident qu’elle le sera dans 15 ans.

                          Requête: Messieurs du gouvernement qui gérez nos maigres deniers, oubliez donc la PAC et ses mirages! Financez en attendant une recherche de pointe sur la synthèse à moindre coût et en grandes quantités de l’Hydrogène, en évitant impérativement de partir du méthane! La source d’énergie primaire privilégiée pourrait être l’énergie solaire et partez du principe que les prix des cellules photovoltaïques seront divisés par 10 ou par 20 en 10 ans.

    Le 18 Juillet 2008.

  • Al Gore lance un défi: 100% de l’électricité US d’origine renouvelable d’ici à dix ans!

    Al Gore lance un défi: 100% de l’électricité US d’origine renouvelable d’ici à dix ans!

    Algore                           Dans un discours prononcé à Washington, Al Gore a lancé un défi à la future Administration des Etats-Unis: sortir des solutions qui échouent et lancer un grand programme pour que 100% de l’électricité américaine soient d’origines renouvelables (solaire, éolienne, géothermique) d’ici à 10 ans. Il compare un tel projet au programme Apollo  de Kennedy qui en 1969, a voulu que des astronautes américains marchent un jour sur la Lune. Il part d’un constat très sombre (crise financière, crise de l’énergie, conflits en Irak et en Afghanistan, réchauffement climatique) pour justifier une nouvelle approche plus radicale des problèmes américains. Mais "promettre quelque chose pour dans 40 ans n’a aucune signification pour le public", affirme-t-il. Il faut donc un programme plus ambitieux, sur 10 ans, qui nécessiterait la reconstruction complète du réseau électrique, sur l’ensemble du territoire, pour relier entre elles toutes les sources d’électricité renouvelable. Il faut lancer un vaste programme de véhicules électriques (Plug-in) et modifier les modes d’imposition: "nous devons taxer ce que nous brûlons et non pas ce que nous gagnons".  Il cite en particulier une phrase choc d’un dirigeant de l’OPEP: "L’âge de pierre ne s’est pas terminé par manque de pierres".

                                 Il est très peu probable que dans 10 ans l’électricité américaine soit totalement d’origine renouvelable, mais la radicalisation du propos montre que ce genre de discours a un certain écho au sein de la population américaine qui se met à douter de l’avenir de son pays. N’oublions pas que Gore est d’abord un homme politique qui se positionne ainsi dans la partie la plus radicale du Parti Démocrate.

    LIRE le discours d’Al Gore sur son Blog.

    Le 18 Juillet 2008.

  • Inflation en Europe et aux Etats-unis au mois de Juin

    Inflation en Europe et aux Etats-unis au mois de Juin

                            Il est intéressant de comparer les divers postes d’inflation entre l’Europe et les Etats-Unis qui, on le sait, sont fortement déterminés en ce moment par les cours de l’énergie qui sont des cours mondiaux pour le pétrole, quasiment mondiaux pour le gaz, avec la montée en puissance du gaz naturel liquéfié, et encore régionaux pour le charbon. Ces données entre l’Europe et les Etats-Unis sont pourtant fort différentes (FIG.). Une inflation au mois de Juin au delà des 5% pour les USA et atteignant 4% en Europe.Inflation2008juin

                   Les différences entre les barres vertes et jaunes montrent que les cours de l’énergie ont un impact plus fort aux Etats-Unis (2,1 points) qu’en Europe (1,4 points). On voit là l’effet amortisseur des taxes sur l’énergie et les carburants dans les pays européens ainsi que celui de l’évolution des parités dollar euros depuis un an (FIG.).Nergie2008juin Les prix de l’énergie affichent une progression de 25% aux USA.

                          Par contre les différences entre les barres jaunes et roses qui représentent l’impact de l’alimentation, montrent que ces prix ont plus fortement augmenté en Europe (+0,8 points) qu’aux Etats-Unis (+0,5 points). Effet d’une concurrence américaine plus aiguë.

                          Enfin, il reste la partie sous jacente en rose, celle qui fait trembler nos Banquiers centraux, celle des "effets de second tour", celle qui comprend les hausses de salaires. On le voit elle est 1/3 plus importante aux USA qu’en Europe. Des secteurs comme les services médicaux, les frais d’hôpitaux ou l’éducation tirent les prix vers le haut aux USA. En Europe la rigueur germanique empêche tout dérapage des salaires.

                       Une inflation en forte augmentation au mois de Juin, aussi bien en Europe qu’aux USA, tirées toutes les deux par les prix de l’énergie et dans une moindre mesure par les prix alimentaires, surtout en Europe. Une inflation sous jacente qui justifierait des taux administrés US supérieurs à 2% et des taux de la BCE nettement inférieurs aux 4,25% actuels.

                        Que peut-on pronostiquer dans les mois à venir? Après une stabilisation en Juillet et Août on peut prévoir une réduction des pressions inflationnistes au mois de Septembre, premier mois où l’effet de base des prix de l’énergie commencera à réduire la variation sur 12 mois. Puis la baisse des consommations d’énergie dans l’OCDE participera à la réduction des prix durant tout le restant de l’année.

    Le 17 Juillet 2008.

  • USA: les stocks hebdomadaires de pétrole en nette reprise sur fond de consommations en retrait

    USA: les stocks hebdomadaires de pétrole en nette reprise sur fond de consommations en retrait

                         Des consommations d’essence en retrait de 350 mille barils par jour, des importations soutenues de pétrole brut et de produits raffinés d’un montant total de près de 14 millions de barils par jour ont fait gonfler les stocks hebdomadaires américains en produits pétroliers. Les stocks de brut ont gagné 3 millions de barils, ceux d’essence se sont accrûs de 2.5 millions de barils, ceux de fuel et de kérosène se sont gonflés de 3,4 millions de barils. Ces chiffres confirment ce que nous affirmons depuis des semaines: il n’y a aucun problème d’approvisionnement en pétrole et en produit pétroliers aux Etats-Unis, sinon dans les esprits chagrineux de quelques intermédiaires financiers payés à la commission ou de quelques analystes chargés de faire stresser les opérateurs et d’amorcer la pêche aux gogos. Le Brent sur la nouvelle a perdu 5 dollars par baril (FIG.) pour se rétablir à -3 dollars par la suite. Par solidarité même les cours du gaz sur le Henry Hub ont baissé.

                          Il arrivera bien un moment où le Marché ne croira plus les funestes augures qui pronostiquent la pénurie, alors qu’en réalité la demande freinée par les prix et minorée par des actions d’économies, va nettement décroître aux USA et se stabiliser puis baisser dans le monde, mais la propagande a des effets rémanants considérables.Coursjuil16

    Le 16 Juillet 2008.

  • Le DOE américain sponsorise une multitude de petits projets de biocarburants de deuxième génération

    Le DOE américain sponsorise une multitude de petits projets de biocarburants de deuxième génération

                                Dans la multitude des procédés permettant de passer d’une fibre de lignocellulose à un carburant liquide ou liquéfiable et pouvant être utilisé pur ou mélangé à un carburant classique, à ce jour, aucun des procédés ne se démarque nettement. Ce foisonnement de voies possibles de natures thermiques, chimiques ou enzymatiques, souvent couplées, est clairement illustré par le très grand nombre de nouveaux projets aidés par le Department of Energy américain (FIG.). Cette carte illustre la pluralité des projets qui sont aidés par l’Administration, à hauteur de 60 à 80% des dépenses. Ces procédés sont souvent complexes, lents et de faibles tailles. Ce dernier point est du à des raisons d’approvisionnement en matières premières et de logistique. De ce fait, les investissements rapportés aux volumes produits annuellement sont généralement élevés: entre 3$ et 5$ par gallon/an soit 140$ à 210$ par baril/an. Compte tenu de ces contraintes, il est possible que les futurs procédés qui seront les plus utilisés seront les plus simples, faciles à conduire, avec peu d’effluents et utilisant des matières premières locales agricoles ou de types déchets municipaux. Ce ne sont pas ces productions qui sauveront la planète. De plus grandioses réalisations nécessiteront d’immenses ressources boisées couplées à des logistiques complexes. Seules les industries du bois et de la pâte à papier auront les moyens d’organiser ce genre d’unités industrielles en nombres très limités parce qu’en concurrence avec l’industrie du papier existante. Elles seront alimentées par les sous produits du sciage par exemple. Elles non plus ne sauveront pas la planète. Dans l’élaboration des mix énergétiques futurs il est donc prudent de ne pas surpondérer l’apport des biocarburants de deuxième génération, même si le Président Bush est convaincu de l’inverse.

    .Doebiofuels14jul082

    Le 16 Juillet 2008.

  • Royal Dutch-Shell monte en puissance dans les biocarburants de deuxième génération

    Royal Dutch-Shell monte en puissance dans les biocarburants de deuxième génération

    Iogen                Royal Dutch-Shell est un Groupe qui articule sa politique dans les biocarburants en la basant sur des partenariats avec des Sociétés susceptibles d’apporter des avancées technologiques significatives. On l’a vu investir dans le développement et l’industrialisation de procédés de synthèse chimiques avec l’allemand Choren (LIRE), dans l’étude de l’exploitation des algues  avec Cellana (LIRE), il annonce maintenant sa montée dans le capital, à hauteur de 50%, dans le canadien IOGEN. Cette Société dont l’activité avait fait l’objet d’un mémo sur ce blog (LIRE) développe un procédé enzymatique de conversion de la cellulose en alcool qui repose sur une première phase originale d’explosion des fibres à la vapeur d’eau. Ce traitement des fibres de lignocellulose présente l’intérêt de simplifier les phases de traitement enzymatique ultérieures et d’améliorer leur rendement de conversion. La montée de Shell dans le capital de IOGEN devrait permettre à cette Société canadienne d’accélérer vivement son passage à une phase industrielle.

    Le 16 Juillet 2008.

  • Les cinq objectifs énergétiques majeurs de la Grande-Bretagne définis par Gordon Brown.

    Les cinq objectifs énergétiques majeurs de la Grande-Bretagne définis par Gordon Brown.

                                Au sommet de l’Union pour la Méditerranée Gordon Brown a prononcé un discours très clair sur les moyens à mettre en oeuvre pour que la Grande-Bretagne puisse atteindre ou dépasser les objectifs d’émissions de CO2 européens de 2020. (Ce discours est disponible sur le site du 10 Downing Street, LIRE). IL propose cinq grands chapitres:

    1. le développement et l’industrialisation de véhicules hybrides, Plug-in hybrides et électriques pour pouvoir atteindre une moyenne d’émissions de CO2 de 100g/km. Ces véhicules devraient être, d’après lui, produits en Grande-Bretagne;
    2. améliorer l’efficacité énergétique dans les foyers et au travail. Il propose l’instauration d’un taux de TVA réduit sur les produits conduisant à des économies d’énergies;
    3. une renaissance de l’énergie nucléaire en collaboration avec la France ou par la suite avec tout autre partenaire candidat;
    4. une expansion massive des énergies renouvelables dont le barrage de la rivière Severn (FIG. et qui est un fleuve en français) qui pourrait fournir 5% de l’électricité britannique;
    5. un encouragement au développement et au déploiement du CCS (Carbon capture and storage) sous formes de subventions à une douzaine de projets de démonstration d’ici à 2015.

                             Ce programme pragmatique, hiérarchise bien dans quel ordre d’importance les sujets doivent être abordés.Severnriver_2

    Le 15 Juillet 2008.

  • Nouvelles énergétiques de la semaine du 15 Juillet 2008

    Nouvelles énergétiques de la semaine du 15 Juillet 2008

    Breakingnews                         Chrysler estime qu’il pourrait commercialiser de nouveaux véhicules électriques  d’ici "trois à cinq ans" grâce à sa toute nouvelle Division appelée ENVI, en charge de tous les projets concernant les nouveaux véhicules à traction électrique du Groupe . Cette annonce bien imprécise permet d’illustrer le retard accumulé par cette Société, revendue par Daimler au fond d’investissement Cerberus Capital Management au mois d’Août 2007, dans le domaine. Il n’est pas sûr que ce "Cerbère" ait les reins suffisamment solides pour tenir financièrement jusque là. Quand à General Motors on attend de nouvelles informations concernant de nouvelles actions de dégraissage.

                               BP va lancer l’exploitation de son champ pétrolier Liberty dans la Mer de Beaufort. Il va, à partir d’une base terrestre, atteindre le champ offshore par un procédé de forage lointain dit d’"extended reach drilling" qui permet d’éviter tous les investissements relatifs aux procédés offshore. L’exploitation devrait démarrer en 2011 et devrait atteindre une production de 40 mille barils/jour.

                           Japan Airlines International annonce sur les deux premiers mois de la nouvelle année fiscale (Avril et Mai) qui sont traditionnellement faibles, avoir réduit ses pertes opérationnelles par trois par rapport à la même période 2007, malgré les augmentations de coûts du kérosène. Ses ventes sont en augmentation de 3% à 268 mrds de Yens et ses pertes opérationnelles ont été réduites à 5 mrds de yens. Le trafic vers l’Europe et les Etats-Unis a été bon, celui vers la Chine a été plus faible.

                           Alaska: les Représentants doivent choisir, avant le 2 Août, le consortium qui devra construire le gazoduc reliant les gisements du Nord de l’Alaska aux réseaux de gaz Canadiens et Américains. Les députés devront choisir entre TransCanada qui a été retenu par le Gouverneur Sarah Palin et son administration, d’une part et d’autre part, un projet concurrent: le gazoduc DENALI, présenté par BP et ConocoPhillips. Les groupes de pression des deux côtés jouent à fond.

                           Snoehvit: l’exploitation du gisement de gaz offshore de la Mer de Barents exploité par StatoilHydro a repris partiellement ses productions après de nombreux incidents et de longs arrêts de maintenance de son usine de liquéfaction. Total et Gaz de France participent à ce projet dont les débuts s’avèrent difficiles.

    Le 15 Juillet 2008.