Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Le Farnborough Airshow est une formidable vitrine pour recycler les pétrodollars

    Le Farnborough Airshow est une formidable vitrine pour recycler les pétrodollars

    Helicoec725                           A toute crise pétrolière engendrant de forts traumatismes économiques, (General Motors doit encore annoncer aujourd’hui des mesures de compression d’effectifs), succède une période de forte reprise d’activité dans certains secteurs d’équipements tels que l’armement, l’énergie, l’aéronautique, le dessalement de l’eau, la chimie et la pétrochimie, l’exploration pétrolière etc. C’est la phase de recyclage des pétrodollars qui reviennent s’investir dans l’économie. Le Salon Aéronautique de Farnborough tombe à pic pour officialiser certains de ces processus de recyclage et nous dévoile, par exemple, qu’une Société du Golfe jusque là peu connue et  appelée Etihad Airways, vient de commander de façon ferme 55 avions à Airbus et 45 à Boeing  le tout agrémenté d’une centaine d’options ou de droits supplémentaires. Ces commandes seront livrables entre 2011 et 2020.

    Remarque:  Les communiqués sur les éventuels contrats militaires seront plus discrets, bien que ce Salon soit majoritairement consacré aux entreprises à caractère militaire. Raytheon a bien vendu son missile Patriot par exemple.

                                 Cet exemple n’est pas unique. On peut citer les récentes grosses commandes de turbines à gaz reçues par Mitsubishi Heavy Industries pour une unité de dessalement d’eau au Qatar qui envisage d’investir des tranches de puissance électrique de 2000 MW au rythme de 2 ou 3 par an. Le projet actuel concerne une usine de dessalement capable de produire 1,5 millions de barils d’eau par jour (240 mille m3) avec une centrale électrique au gaz de 2730 MW. L’unité de dessalement est fournie par le français SIDEM.

                                  L’erreur de raisonnement économique la plus couramment commise est de croire que ces formidables quantités de dollars dépensées en achats de pétrole, de gaz ou de charbon sont à jamais perdues. Dans les faits, les besoins d’équipements en usines, en avions et en armes, tout particulièrement dans les pays du Golfe Persique ou en Afrique, sont tels qu’ils permettent de recycler rapidement une partie de ces pétrodollars qui représentent des centaines de milliards de dollars. Notre pays, avec son industrie aéronautique, ses industries militaires, ses connaissances dans le traitement de l’eau et ses points forts dans la génération d’électricité, la pétrochimie et l’industrie pétrolière est assez bien placé pour participer à ce recyclage.

    Le 15 Juillet 2008.

  • L’OPEP reverrait à la baisse ses prévisions de demande de pétrole pour 2009

    L’OPEP reverrait à la baisse ses prévisions de demande de pétrole pour 2009

                         D’après le journal chypriote Meaddle East Economic Survey, l’OPEP devrait publier demain  des prévisions de baisse de commande de 500 mille barils par jour en 2009 par rapport à la prévision de 2008. Nous attendrons l’information officielle pour confirmer ou infirmer la nouvelle. Mais ce serait la première annonce officielle qui parlerait de baisse des consommations mondiales de pétrole.Ocde2008t1

                       Nul doute qu’elle sera suivie de bien d’autres, même si le Marché doit rester temporairement incrédule. Il est objectivement évident que dans une période de fortes restrictions de consommation d’énergie dans le monde, en raison de l’envolée des prix, les consommations de pétrole se stabiliseront et puis baisseront. Il suffit d’une baisse des consommations de pétrole de 2% par an dans l’OCDE (49 millions de barils/jour en 2007) pour compenser un accroissement de consommation de 2,7% des pays NON OCDE (36 millions de barils/jour en 2007), soit un transfert d’environ un million de barils par jour d’un bilan à l’autre. Toute réduction des consommations de l’OCDE supérieure à 2% devrait se traduire par une réduction des consommations mondiales. Sur les trois premiers mois de 2008 les consommations journalières de l’OCDE sont en baisse de 2% (FIG. source EIA), il est  alors probable que les consommations mondiales soient restées stables.

    Lev 14 Juillet 2008.

  • Renversement et forte chute de la production industrielle en Europe au mois de Mai

    Renversement et forte chute de la production industrielle en Europe au mois de Mai

                         Le début 2008 en Zone Euro, s’était révélé jusque là fort industrieux, avec des taux de croissance annuels sur les quatre premiers mois de 3,3% / 3%/ 1,4% et 4% respectivement. Mais voila, le mois de Mai affiche un triste recul de la production industrielle de -0,6% tiré vers le bas  par le retrait des productions de biens durables (-5,2%), de biens non durables (-3,2%) et d’énergie (-1,2%). L’Espagne poursuit sa chute (FIG.) avec un très mauvais score de -5,5%, mais l’Italie la rejoint avec -4,1%. La France et l’Angleterre passent également dans le rouge. Seule l’Allemagne, parmi les grands pays européens, arrive à sortir la tête de l’eau avec un misérable +0,9% alors que jusque là son score de croissance industrielle en 2008 avait varié entre 4 et 6%.Productionindust2008mai

                         Ces chiffres sont semble-t-il trop pessimistes en comparaison avec  les statistiques d’entrées de commandes de la Zone Euro, qui étaient certes en retrait  au mois de Mars (-2,5%), mais avaient fortement rebondi au mois d’Avril (+11,7%). Alors il est possible de faire un pronostic raisonnable en prévoyant que la progression de la production industrielle du mois de Juin, dans la Zone Euro, devrait revenir normalement positive.

    Le 14 Juillet 2008.

  • Snecma et GE prolongent leur alliance dans CFM et annoncent un nouveau moteur plus économe

    Snecma et GE prolongent leur alliance dans CFM et annoncent un nouveau moteur plus économe

                                                                      Cfm A l’occasion du Salon de Farnborough l’américain General Electric et le français Snecma (Groupe Safran) ont annoncé la signature du renouvellement de leur accord de coopération 50/50 dans CFM jusqu’en 2040. Tous les moteurs de poussée entre 18000 et 50000 livres seront développés dans le cadre de CFM. Ils ont de plus annoncé le développement d’un nouveau moteur pour les avions mono couloirs, le LEAP-X dont les essais de qualification sont programmées pour 2012 et la certification attendue pour 2016. Ce moteur devrait consommer 16% de carburant de moins que les meilleurs moteurs de CFM d’aujourd’hui. Ces progrès seront obtenus en travaillant sur la définition du coeur du moteur.

                          La gamme de moteurs civils de Snecma et General Electric s’étend du SaM 146 avec 15000 livres de poussée au plus gros moteur actuel  le GE 90 qui peut atteindre 115000 livres de poussée et qui équipe les B777. L’accord CFM prévoit que tous les moteurs de poussée entre 18000 et 50000 livres seront développés dans le cadre de CFM, ce qui exclut les gros moteurs. Par exemple le moteur pour l’A380 est un moteur GE-Pratt et Whitney, le GP7200 de 80000 livres de poussée.

                          Les progrès attendus dans le LEAP-X sont des retombées des travaux des maisons mères sur le coeur du réacteur (FIG. I) à savoir le compresseur, la chambre de combustion et la turbine haute pression. Ces travaux font l’objet d’études chez GE dans le cadre du programme "eCore" qui comporte l’utilisation de nouveaux matériaux tels que les céramiques à matrice composite (CMC) qui peuvent supporter les températures extrêmes dans les turbines et des alliages en aluminure de Titane (Ti-Al). L’objectif est de réduire la masse du moteur de 180kg.Turbofan

                          Les recherches dans les nouveaux matériaux et leur mise en oeuvre, l’optimisation des procédés de combustion et de refroidissement vont permettre d’alléger et de faire progresser encore les rendements des moteurs de l’aviation civile. Ces progrès alliés à l’aérodymamisme et à l’allègement des avions ainsi qu’à l’optimisation des procédures de vol et d’atterrissage peuvent permettre d’espérer une réduction continue des consommations de carburants par l’aviation civile dans le monde, malgré l’accroissement du trafic.Airbus_20072026hubpointtopoint_2

                        Rappelons l’objectif d’Airbus qui, par ces progrès technologiques et l’utilisation d’avions plus gros et donc plus économes par km x passager, dans le cadre d’une politique de transport plus efficace de "Hub to Hub" (FIG. II), est de réduire de plus d’un tiers les consommations moyennes par km x passager de la flotte d’avions en 2026 (FIG. III) en la portant à 3 litres de kérosène aux 100km x passager en 2026. Ce plan ayant été établi en 2007 par Airbus avant la folle envolée des prix des carburants, il est possible que ce plan de réduction des consommations soit accéléré en raison de l’arrêt par les compagnies aériennes des avions les plus polluants et consommateurs de kérosène. Les grandes compagnies aériennes américaines estiment leur réduction de consommation de kérosène pour 2009 à plus de 100 mille barils par jour soit aux environs de 8%Airbus_20072027conso.

             Le 14 Juillet 2008.

  • Classement 2008 Global FORTUNE 500: les Groupes pétroliers sont nombreux dans les premiers rangs.

    Classement 2008 Global FORTUNE 500: les Groupes pétroliers sont nombreux dans les premiers rangs.

                              Chaque année le classement Global FORTUNE 500 des plus grandes Sociétés cotées du monde assure un certain brassage dans la hiérarchie. Cette année ce sont les constructeurs automobiles  General Motors qui perd 4 places sur le classement en chiffre d’affaire et Daimler qui en perd 3 qui reculent le plus, parmi les 10 premiers de 2007. Mais le plus intéressant est le classement en termes de profitabilité. Parmi les 22 Sociétés mondiales qui font un profit supérieur à 1 milliard de dollars par mois (FIG.), les Groupes pétroliers sont particulièrement présents. En dehors des plus grands bien connus on notera la présence du malaisien Petronas (95ème en CA et 8ème en profitabilité) classé devant Total et qu’il ne faut pas confondre avec le futur encore plus riche brésilien Pétrobras (63ème en CA et 18ème en profitabilité). Notons que dans ce classement l’allemand E-On est 32ème EDF n’est que 43ème et Suez est classé au 54ème rang.Fortune2008

    Le 13 Juillet 2008.

  • Le Président Bush exhorte le Congrès d’autoriser l’exploration de pétrole dans les zones côtières

    Le Président Bush exhorte le Congrès d’autoriser l’exploration de pétrole dans les zones côtières

    Bushaudoe2008                           La politique énergétique aux Etats-Unis rejoint les manoeuvres politiques tout court. Lors d’une réunion de l’Etat Major des responsables de l’énergie de son Administration (FIG.) le Président  Bush a fait porter la responsabilité de l’envolée des cours de l’énergie aux U.S.A. au manque de productions autochtones, en raison de l’interdiction de prospecter et d’exploiter les gisements de la plupart des zones côtières et offshore des Etats-Unis. (Rappelons cependant que ce moratoire fédéral d’interdiction avait été instauré par le Président Bush père et reconduit par Clinton (LIRE)). Le Président a donc exhorté la Chambre des Représentants, à majorité démocrate qu’il considère comme responsable, de revenir rapidement sur cette interdiction. Les Représentants démocrates, avec Obama, traînent des pieds pour statuer et rétorquent en soulignant que les Major pétrolières ont encore beaucoup de champs à prospecter et qu’elles ne le font pas. Ils proposent de voter un projet de loi dit de " Use it or Lose it" (Utilise-le ou perds-le!) qui donnerait le droit aux autorités de déposséder les Groupes pétroliers propriétaires d’un droit d’exploration-production sur une zone qu’ils laissent en jachère et de le céder à une autre pétrolier concurrent plus motivé. Le conflit entre le Gouverneur de l’Alaska et Exxon Mobil sur le gisement de Point Thomson illustre cette situation (LIRE).

                                On le voit si la politique énergétique des Etats-Unis n’est pas totalement limpide, les coups bas politiques se portent sournoisement dans l’ombre des propositions de textes des uns et des autres. C’est la saison des élections qui veut ça.

    Le 13 Juillet 2008.

  • La dépendance énergétique de l’Europe est-elle une fatalité ou bien peut-elle être maîtrisée?

    La dépendance énergétique de l’Europe est-elle une fatalité ou bien peut-elle être maîtrisée?

                               L‘Europe des 27 nous dit Eurostat présentait en 2006, avec une consommation d’énergie primaire de 1825 millions de TEP et des importations nettes représentant 1010 millions de TEP,  un taux de dépendance énergétique de 54%. Plus de la moitié des importations était des produits pétroliers (525 MT). Cette dépendance énergétique a coûté 88 milliards d’euros à l’Europe des 27 au premier trimestre 2008, elle dépassera les 100 milliards d’euros au deuxième trimestre. Un examen de chacun des grands pays montre de profondes différences de situations (FIG., la partie parme représente le solde net des importations, les autres segments sont des productions autochtones).Dependance2006

                          En situation de forte dépendance se trouvent l’Italie (87%) et l’Espagne (81%), en situation intermédiaire on rencontre l’Allemagne (61%) et la France (51%) et avec un faible niveau de dépendance se situe la Grande-Bretagne (21%) grâce, pour cette dernière, aux ressources en pétrole et en gaz de la Mer du Nord.

                         Un premier examen de la situation européenne tenant compte de la déplétion des gisements britanniques de la mer du Nord (150MTEP), des gisements voisins exploités par les autres pays européens: Danemark (26 MTEP), Pays-Bas (57 MTEP) et de la décision allemande d’abandonner le nucléaire (43 MTEP) ne peut être que fortement pessimiste sur l’avenir de la dépendance énergétique de l’Europe.

                       Cependant il est d’autres paramètres qui peuvent tempérer la situation de dépendance. Il y a tout d’abord la baisse des consommations de produits pétroliers. Entre 2006 et 2007 la consommation européenne en pétrole et dérivés a baissé de 2,5% à 694 MTEP ( -18MTEP). La poursuite d’un tel rythme de réduction des consommations par la rénovation du parc de voitures, de camions et d’avions, par l’arrivée des voitures hybrides puis électriques, par la disparition du chauffage au fuel, permettrait au bout de 20 ans de réduire la consommation européenne de pétrole de 40% soit de 280 MTEP. En d’autres termes 2,5% de réduction annuelle des consommations de pétrole en Europe compenseront la déplétion des ressources en pétrole et en gaz de la Mer du Nord.

                       L’autre paramètre est l’extension des productions du nucléaire. L’Italie, on le sait, vient de prendre la décision de relancer un programme, la Grande-Bretagne avec la cession de ses parts dans British Energy va accroître ses capacités de production, la France avec ses deux nouvelles tranches viendra sûrement donner un coup de main à l’Espagne. Quand à l’Allemagne c’est à elle de se prendre en main et de résoudre ses contradictions (LIRE). La décision de l’Allemagne de relancer un programme électronucléaire sera le grand tournant de la politique énergétique européenne. Pour cela il faudra attendre le basculement de l’opinion publique allemande en faveur d’un choix nucléaire, ce que les derniers soubresauts des prix de l’énergie devraient accélérer. Rappelons au passage que le Ministre de l’Economie (LIRE) et le Ministre de la Recherche ont pris position officiellement pour le Nucléaire. Au global l’installation de 20 tranches de 1500 MW en Europe dans la vingtaine d’années qui vient, permettrait de générer annuellement l’équivalent de 55 M TEP supplémentaires auxquels il faut déduire l’arrêt de centrales obsolètes.

                        Enfin l’arrivée d’une énergie solaire compétitive et non subventionnée viendra apporter sa contribution tout d’abord au niveau de la demande de puissance de pointe en prenant le relais du réseau pour faire marcher les unités d’air conditionné, mais le vrai progrès sera de coupler cette ressource photovoltaïque à un dispositif de stockage d’énergie qui, à part le pompage d’eau dans les Alpes ou dans les Pyrénées, reste à inventer. L’Italie qui accueillera la prochaine immense usine SHARP de production de cellules photovoltaïques en couches minces (information méprisée en France, mais de première importance pour l’Europe) devrait être à la pointe de ces nouvelles ressources.

                         En conclusion, la dépendance énergétique de l’Europe  ne devrait pas s’accroître grâce à la réduction  des consommations de produits pétroliers en Europe, sur un rythme soutenu de 2,5% par an pendant 20 ans qui permettra de compenser les déplétions des gisements européens de la Mer du Nord. L’extension des ressources électronucléaires en Grande-Bretagne, en Italie, en France puis, par la suite, en Allemagne est la seule issue existante pour réduire cette dépendance qui se concrétise par de formidables sorties de devises du bilan des comptes européens (au moins 400 miliards d’euros en 2008) . Par la suite l’arrivée d’énergie photovoltaïque compétitive, couplée  au pompage d’eau dans les Alpes et les Pyrénées ou à l’invention de nouveaux moyens de stockage d’énergie, viendra prendre le relais.

    Le 13 Juillet 2008

  • Etats-Unis: le gendarme du Nymex menacé de suspension

    Etats-Unis: le gendarme du Nymex menacé de suspension

    Capitole_2                                                        Le New York Mercantile Exchange ou se négocient à terme et au comptant les matières premières minières, agricoles et énergétiques américaines, est contrôlé par la US Commodity Futures Trading Commission (CFTC). Cette instance, dirigée par un certain Walter Lukken, a été chargée par le Congrès américain de mener une enquête sur les possibles dérives des marchés de l’énergie et en particulier de celui des futures appuyées sur les indices composites édités par de grands traders américains. Mais voila, la CFTC traîne des pieds et son Directeur a annoncé qu’il publierait un rapport avant le mois de Septembre, "mais qu’il n’a décelé aucune évidence de la main mise de la spéculation sur le Marché." En réaction, la Sénatrice Maria Cantwell vient de déclarer qu’elle suspendait la demande de renouvellement pour 5 ans dans cette commission de W. Lukken et de deux de ses collègues. "Je désire des gens qui font leur boulot et qui protègent les Marchés … je veux être sûre que d’avoir des membres de la CFTC qui fassent appliquer la loi" aurait déclaré cette Sénatrice aux bras longs.

                         Nul doute que le rapport tant attendu aura peut-être, finalement, décelé des anomalies dans le fonctionnement de ce marché qui fait perdre 5 dollars au baril de pétrole un jour et qui les lui en fait reprendre 10 le lendemain et le surlendemain, sur la nouvelle d’un Iran s’entraînant à réaliser des tirs de quelques missiles plus ou moins réussis, le 10 Juillet, et de baisse des cours du dollar le lendemain.Wti200807

                   Pourtant la probabilité d’une escarmouche en Iran est peu probable en fin de mandat de G. Bush qui devrait passer le bébé, en l’état, à son successeur.

    Le 12 Juillet 2008.

  • Boeing: trafic passager en croissance annuelle de 4% d’ici à 2027

    Boeing: trafic passager en croissance annuelle de 4% d’ici à 2027

                         A l’approche du Salon Aéronautique de Farnborough qui alterne tous les deux ans avec celui du Bourget, Boeing vient de publier sa vision à 20 ans du trafic aérien mondial. Pour ce très grand de l’aéronautique, contrairement à l’opinion éclairée de certains sympathiques intervenants sur ce blog, le nombre de passagers devrait poursuivre une croissance de 4% par an. En raison d’une meilleure capacité d’emport des aéroplanes, le nombre d’avions en service devrait croître de 3,2% par an (FIG.). L’allongement moyen des trajets devrait faire croître le trafic aérien, mesuré en passagers x kilomètres, de 5% par an (Airbus avait prévu 4,9%). Celui du transport de marchandise exprimé en tonne x kilomètres devrait pour sa part, croître de 5,8% par an qui est la valeur prévue également par Airbus. En raison des contraintes environnementales Boeing pronostique une forte réduction de la part des petits avions régionaux, au profit d’avions mono couloirs plus économes en carburant par passager x kilomètre. En 2027 82% de la flotte sera constituée d’avions plus économes en carburant et qui n’existent pas aujourd’hui.Boeing2008indicateurs

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                                 Pour ce constructeur le marché des nouveaux avions d’ici à 2027 représentera 29400 exemplaires avec une très large part (65%) constituée par les avions mono couloirs (FIG.II, partie bleue clair). Il est intéressant de comparer ces chiffres à ceux d’Airbus (2007-2027) qui voit moins d’avions mono couloirs (16620), un peu moins de doubles couloirs (5944) et beaucoup plus de gros transporteurs (1698).  Ces chiffres expriment la différence d’approche marketing entre les deux Groupes, l’un croyant encore aux vertus du "point to point", l’autre plus sensible aux contraintes énergétiques et écologiques favorisant une approche de "hub to hub" à l’aide de très gros porteurs plus économes en carburant. Boeing2008nouveaux_2         . 

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                              Pour un marché global de 3200 milliards de dollars, c’est l’Asie qui sera le plus gros acheteur avec 38% de parts de marché, suivie de l’Europe et les ex pays soviétiques (25%) et de l’Amérique du Nord (23%) (FIG. III). Boeing2008_rgions

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                                 Ces prévisions de Boeing qui sont à la baisse en nombre d’avions en service à l’horizon 2027 par rapport aux précédentes, supposent que les compagnies aériennes disposeront des ressources financières suffisantes pour pouvoir investir dans de nouveaux modèles aux capacités d’emport accrues et aux consommations de kérosène réduites. Elles sont très divergentes de celles d’Airbus sur la part des très gros porteurs, signe d’un manque de sensibilité du Marketing américain aux problèmes d’énergie et de réchauffement climatique dans les années à venir. Il faut espérer que Boeing soit tout de même en train d’étudier le remplaçant du B747.

    Le 12 Juillet 2008.

  • Le plateau britannique contient encore 25 milliards de barils de gaz ou de pétrole

    Le plateau britannique contient encore 25 milliards de barils de gaz ou de pétrole

                           L‘Industrie du Pétrole britannique, représentée par Malcom Webb le Directeur Général d’Oil & Gas UK, a attiré l’attention du Gouvernement britannique sur la nécessité de maintenir, malgré les difficultés, des investissements élevés dans l’exploration production de gaz et de pétrole offshore. Les productions 2007 de cette zone, avec 2,8 millions de barils par jour de pétrole ou de gaz produits, ont représenté 75% des ressources énergétiques de la Grande-Bretagne. L’industrie du pétrole britannique emploie 450 mille personnes. Les exploitations en place représentent un potentiel d’extraction cumulée de 7,5 milliards de barils (FIG. courbe rouge) avec une vitesse de déplétion de 7,5% par an. Les investissements programmés pour les 5 ans à venir devraient porter ce potentiel à 10 milliards de barils. 498_100005

                     Mais, d’après Malcom Webb les ressources ultimes, estimées à ce jour de cette zone, sont évaluées à 25 milliards de barils. Il faut donc poursuivre une politique de prospection agressive pour réduire la vitesse de déplétion des extractions à 4 ou 5% par an et porter ainsi le potentiel d’extraction cumulée à une valeur située entre 15 et 18 milliards de barils (FIG. courbe bleue).

                  Remarque: la courbe verte qui représente la demande d’ici à 2020 en gaz et en pétrole de la Grande-Bretagne est toujours croissante. Cela illustre que la maîtrise puis la baisse des consommations des produits pétroliers ne sont pas encore passées dans les cerveaux britanniques.

                 Cet exemple bien connu du Plateau britannique montre que, malgré une baisse inéluctable des productions, il est encore  possible de doubler ou de tripler le potentiel d’extraction cumulée de la zone, ce qui représente un enjeu d’environ 10 milliards de barils supplémentaires.

                 Une courbe verte qui décroîtrait de 1% par an pour tenir compte des investissements dans les énergies renouvelables, le nucléaire, les économies d’énergie et les voitures propres conduirait la demande britannique en 2020 à 2,7 millions de barils/jour pour une production autochtone de 1,5 millions de barils/jour. Voila le bon scénario.

    Le 11 Juillet 2008.