Un sondage mondial qui demanderait quel est le pays qui sans effort particulier, sans altération profonde de son mode de vie, peut réduire son gaspillage énergétique et ses émissions de gaz à effet de serre plébisciterait, sans contestation possible, les Etats-Unis. Mais voila les "American Citizens" ne se sont pas encore totalement convaincus de cela. Un indice: je n’ai pas encore trouvé de courbe publiée par un organisme officiel américain montrant une décroissance nette soit des consommations d’énergie ou de carburant ou d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Mais les mentalités basculent et certains "audacieux" publient même des thèses en disant que finalement ce ne serait pas très difficile de faire des progrès et de montrer l’exemple. C’est le cas de Nicholas Paul Lutsey qui dans sa thèse pour l’obtention d’un Doctorat de Philosophie en Californie a étudié l’impact de l’application des technologies existantes sur les réductions d’émissions de GES dans divers secteurs de l’économie américaine, en se focalisant plus particulièrement sur les transports. Et voila-t-il pas qu’il montre que les émissions de gaz des véhicules légers américains vont se stabiliser rapidement puis décroître(FIG.)
La Référence (courbe noire en continu) est la prévision (?) de l’Annual Energy Outlook 2008 de l’Energy Information Administration. Lutsey déduit de cette courbe les économies provenant de plusieurs actions dont la probabilité d’application est très élevée telles que:
- les progrès de rendement énergétique des véhicules américains de 20% (incremental fuel efficiency) avec des améliorations sur la combustion, la transmission, l’injection directe, etc.;
- les réductions de consommation de 10% (on road efficiency) avec des pneus à faible force de frottement, un air conditionné optimisé, etc.;
- l’utilisation de 13% d’éthanol dans l’essence
- le changement de fluide caloporteur dans les systèmes d’air conditionné,
- l’introduction des véhicules hybrides (10% en 2018, 50% en 2023 et 90% en 2027)
Avec ces cinq familles d’actions Lutsey arrive à la courbe rouge d’émissions de GES par les véhicules légers. Finalement il a fait le travail que raisonnablement l’EIA aurait du faire avant de publier sa stupide courbe noire.
La courbe bleue préfigure pour lui ce qu’apporteraient les innovations non programmées pour rejoindre l’objectif de 2050 de 80% des émissions de 1990.
Avec la réduction des ventes de 4X4 et la réduction du nombre de trajets actuellement observés et non pris en compte dans ce travail, il est même raisonnable de penser que le petit accroissement d’émissions au delà de 2008 de cette courbe n’aura pas lieu.
En conclusion, ce travail montre que les américains stimulés par la hausse des prix des carburants et la menace d’un changement climatique, qui pour eux est synonyme de tornades dans le Golfe du Mexique, ont amorcé la décroissance du gaspillage énergétique qui caractérisait leur mode de vie. Il n’y a aucune raison que ce peuple civilisé n’adhère pas à un objectif raisonnable de maîtrise de ses dépenses énergétiques et de ses émissions de gaz à effet de serre.
Le 7 Juillet 2008.
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