Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Alcoa accroît ses productions d’Aluminium en Islande à partir d’électricité d’origine géothermique

    Alcoa accroît ses productions d’Aluminium en Islande à partir d’électricité d’origine géothermique

                          Alcoa un des grands mondiaux de l’Aluminium avec Rusal et Alcan, est traditionnellement la première Société américaine importante à publier ses résultats trimestriels. Ses productions trimestrielles d’Aluminium de première fusion ont dépassé le million de tonnes (FIG.) à 1030 milliers de tonnes, grâce à la montée en production de sa nouvelle usine islandaise qui utilise de l’électricité d’origine géothermique. Une partie des Islandais manifeste contre les usines d’Aluminium implantées sur leur île, elles sont pourtant infiniment moins polluantes que leurs homologues chinoises qui produisent dans des équipements "soviétiques" le tiers de l’Aluminium mondial à des prix non compétitifs et aux émanations sûrement corrosives. Les prix moyens de vente de ce métal par d’Alcoa se sont accrûs de 9% par rapport au trimestre précédent, à 3,06 dollars le kilogramme. Accroissement des volumes produits et des prix de ventes conduisent à des résultats financiers qui devraient être bien reçus par les milieux boursiers.Alcoa2008t2

    Le 9 Juillet 2008.

  • Sur fond de crise Européenne et Américaine les cours de l’énergie se replient fortement ce matin à New York

    Sur fond de crise Européenne et Américaine les cours de l’énergie se replient fortement ce matin à New York

                              Hier les cours du gaz à New York avaient marqué un net repli en passant au dessous de 13$ par million de BTU, il semblerait que ce mouvement de repli se confirme ce matin à New York en franchissant à la baisse les 12.5 dollars ce matin à 10 heures (FIG en bas à droite). Dans la foulée le pétrole perdait plus de 5 dollars le baril par rapport à hier au soir à 136$ et l’euro passait au dessous de 1,57 dollars à 1.568 $.

                             Il est sûrement trop tôt pour pronostiquer un retour du marché de l’énergie franchement à la baisse, mais les opérateurs n’ont plus le moral pour faire monter en mayonnaise les cours du pétrole et du gaz, la crise qui s’ouvre semble trop grave. Depuis la mévente des 4X4 aux Etats-Unis un possible dépôt de bilan de General Motors est ouvertement abordé et on attend de mauvaises nouvelles pour Chrysler. L’Espagne va lancer un programme d’urgence pour réduire de 10% ses consommations d’énergie dans les deux ans à venir et minorer ainsi ses dépenses d’importation de 5 mrds d’euros, les prélèvements des pays pétroliers et gaziers sur les économies occidentales, vont être majorés de plus de 1000 milliards de dollars cette année. La Fête semble finie, attention à la "gueule de bois".Cours8_072008

    Le 8 Juilllet 2008.

  • Nouvelles énergétiques de la semaine du 8 Juillet 2008

    Nouvelles énergétiques de la semaine du 8 Juillet 2008

    Ngfin_henry_month_11                          Les prix du gaz: ils reculaient  hier en dessous de 13$ le million de BTU sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), l’ouragan Bertha ayant évité le Golfe du Mexique et les prévisions météorologiques ne prévoyant pas de grosse canicule. Mais en fait les cours du dollar, ceux du pétrole et ceux du gaz varient en phase, le léger raffermissement du dollar hier, a poussé quelques opérateurs à "vider le navire" ("People are piling out off the boat" déclare un trader) et les cours du pétrole et du gaz ont baissé. Il va falloir suivre ce mouvement, les cours du gaz étant les plus spéculatifs, ce sont eux qui reculeraient les premiers en cas de retournement de la tendance sur les cours sur l’énergie. Malheureusement les tribulations incessantes des valeurs bancaires à Wall Street n’incitent guère les opérateurs à revenir sur le Marché des Actions.

                                 L’augmentation des prix du pétrole cette année devrait prélever 500 milliards de dollars de plus que l’an dernier à l’économie américaine, estime Jeremy Siegel. Cela devrait entraîner un ralentissement de la croissance des Etats-Unis d’au moins deux points de pourcents. En considérant que les importations européennes de pétrole sont du même niveau que celles des Etats-Unis et que l’Europe importe également massivement du gaz et du charbon, le raisonnement de Siegel devrait s’appliquer à l’économie européenne, après cependant correction de la valorisation de l’euro. Les mauvaises nouvelles de l’Espagne et du Danemark semblent maintenant toucher l’Allemagne. Nous ne serons pas épargnés quoique moins sensibles aux importations de charbon et de gaz que nos voisins allemands ou anglais en raison de nos productions électronucléaires. Seul le recyclage différé dans le temps de ces petrodollars et carbodollars viendra relancer la croissance au travers des commandes d’équipement et de consommation de ces riches pays producteurs d’énergie primaire. Par contre l’argent investi dans les augmentations de capitaux des banques aglo-saxonnes au bord du dépôt de bilan sera à jamais perdu.

    Panasonicbicycle                             Bicyclette à récupération d’énergie: après Sanyo, Panasonic vient de sortir la "Rolls" des bicyclettes assistées électriquement avec récupération d’énergie au freinage. Le moteur électrique pour pouvoir récupérer l’énergie est situé dans le moyeux de la roue avant. La batterie est une batterie au Li-Ion de type LiMn2O4 est composée de 6 éléments de 10 Ah. Elle pèse 2,5 kg. L’autonomie avec récupération d’énergie passe de 90 km à 125 km. Le prix de ce véhicule de rêve, dont l’aide au pédalage est réglable et dépend du couple exercé sur les pédales, devrait être de l’ordre de 1400 dollars.

                               La baisse des taxes sur les compagnies pétrolières a été voté par le Parlement. Le gouvernement a pensé qu’il valait mieux laisser des profits aux entreprises pour qu’elles puissent investir d’avantage dans les activités d’exploration production. Voila une excellente décision….de Vladimir Poutine, jeune et dynamique premier ministre russe qui peut enfin travailler, pendant que son Président va assister aux mondanités du G8. 

  • Un rapport du britannique Gallagher démolit les ambitions européennes sur les biocarburants

    Un rapport du britannique Gallagher démolit les ambitions européennes sur les biocarburants

                               A la demande du gouvernement britannique, le patron de la UK Fuels Renewable Agency, Ed Gallagher, tenant compte des effets dangereux d’une course effrénée aux cultures destinées aux biocarburants sur la gestion des sols dans le monde, préconise, dans un rapport argumenté, une approche beaucoup plus réfléchie et progressive de montée en puissance des productions de biocarburants. D’après ce rapport la coexistence de cultures destinées à l’alimentation, à l’élevage et aux biocarburants est sûrement possible. Mais il préconise par rapport aux stupides 10% en énergie de "carburants d’origine renouvelable" à l’horizon 2020, prévus par la Commission Européenne,  une démarche prudente qui ne déstabilise pas tout l’ensemble et tenant compte des progrès technologiques accomplis à chaque étape. Il recommande de faire un premier pas en portant le taux de biocarburants à 4% en énergie en 2013 ou 2014 (FIG.), puis avec les technologies de nouvelles générations de porter ce taux vers les 5 ou 6% en énergie à l’horizon 2020. Le Gouvernement Britannique, lors d’une réunion entre le Secrétaire aux Transports et le Secrétaire à l’Environnement, a donc décidé d’appliquer cette recommandation.Gallagher1

                              Cet exemple de remise en cause radicale des préconisations européennes montre exactement ce qui ne doit pas être fait par la Commission. Décider d’un coup de baguette magique ce que sera la composition des carburants en 2020 sur la base de faibles connaissances, dans un secteur technologiquement en pleine évolution à la fois sur les technique d’élaboration des biocarburants mais surtout sur les techniques de conception de futurs véhicules, de plus en plus complexes et électrifiés. C’est une vue naïve et incompétente du monde qui a voulu imiter la décision américaine de l’administration Bush, de tout miser sur les biocarburants.

                                L’Europe, comme l’a fait la Californie, doit se doter de services compétents et au contact permanent des problèmes de développements industriels, pour pouvoir imaginer le futur au travers d’hypothèses multiparamétriques et actualiser régulièrement ses scénarios, en tenant compte des échecs et des progrès accomplis (LIRE). La compétence de la Commission n’est pas au niveau des ambitions de l’Europe et de la complexité des problèmes à résoudre.

    Le 8 Juillet 2008.

  • Les cours du charbon vont de record en record et se rapprochent des 200$ la tonne.

    Les cours du charbon vont de record en record et se rapprochent des 200$ la tonne.

      Richards_bay_southafrica                                                                                         Il avait été souligné ici (LIRE) que la vraie pénurie du moment n’était pas celle de pétrole qui est approvisionné partout sans problème majeur, mais celle de charbon. Cette forme solide d’énergie primaire souffre d’un formidable défaut de moyens de manutention dans les très rares pays qui sont exportateurs. Les Etats-Unis hésitent à investir pour produire plus de charbon des Appalaches et pour l’acheminer vers les ports de la Côte Est, l’Afrique du Sud manque d’énergie électrique et de  moyens d’acheminement, l’Australie est totalement saturée. Alors les cours augmentent 176.8 $ la tonne le 4 Juillet, à Richard Bays en Afrique du Sud, le plus grand port exportateur du monde qui devrait arriver péniblement à exporter 60 millions de tonnes de charbon en 2008, pour une capacité théorique de 76 millions de tonnes. En Australie c’est pire encore, 194.8 dollars la tonne à Newcastle où s’établit le cours de référence (benchmark) pour toute l’Asie (il était à 89$ la tonne à la fin 2007!). Plus du quart du charbon utilisé en Europe provient d’Afrique du Sud, son cours s’est apprécié de 80% depuis le début de l’année.

                                      Alors gentils Européens attendez-vous à ce que les prix de l’énergie électrique monte encore! Non seulement le charbon va nous faire rôtir par ses émanations de CO2 et autres saletés associées, mais auparavant il nous aura ruiné.

    Le 7 Juillet 2008.

  • Les toits des futures Prius de Toyota seront équipés de panneaux photovoltaïques

    Les toits des futures Prius de Toyota seront équipés de panneaux photovoltaïques

    Toyotapluginhybrid1                              Equiper les voitures Plug-in hybrides ou électriques de toits en panneau solaire est un moyen d’accroître l’autonomie électrique du véhicule. Pour les véhicules hybrides c’est un moyen de réduire quand il fait soleil, les consommations des annexes électriques telles que le conditionnement d’air. Un toit de 3 m2 selon la technologie de cellule photovoltaïque choisie pourra en plein soleil délivrer entre 300 et 360 Watts de puissance électrique, ce qui en moyenne dans un pays ensoleillé, comme la Californie, permettra de récupérer, pour un ensoleillement moyen de 6 heures par jour, aux environs de 2 kWh. D’un point de vue  financier pour l’utilisateur l’enjeu est minime, mais cela permet d’accroître l’autonomie électrique du véhicule  de 10 à 20%. Toyota dans une démarche prospective qui peut surprendre aurait décidé, d’après le Nikkei, d’équiper toute sa nouvelle gamme Prius de panneaux solaires. C’est Kyocera qui en serait le fournisseur. L’image de marque d’une voiture respectant l’environnement est sûrement à ce prix de nos jours. Le premier modèle devrait être présenté au Salon de Détroit en Janvier 2009.

    Le 7 Juillet 2008.

  • Les américains découvrent que leur pays peut accomplir de formidables réductions d’émissions de gaz à effet de serre

    Les américains découvrent que leur pays peut accomplir de formidables réductions d’émissions de gaz à effet de serre

                              Un sondage mondial qui demanderait quel est le pays qui sans effort particulier, sans altération profonde de son mode de vie, peut réduire son gaspillage énergétique et ses émissions de gaz à effet de serre  plébisciterait, sans contestation possible, les Etats-Unis. Mais voila les "American Citizens" ne se sont pas encore totalement convaincus de cela. Un indice: je n’ai pas encore trouvé de courbe publiée par un organisme officiel américain montrant une décroissance nette soit des consommations d’énergie ou de carburant ou d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Mais les mentalités basculent et certains "audacieux" publient même des thèses en disant que finalement ce ne serait pas très difficile de faire des progrès et de montrer l’exemple. C’est le cas de Nicholas Paul Lutsey qui dans sa thèse pour l’obtention d’un Doctorat de Philosophie en Californie a étudié l’impact de l’application des technologies existantes sur les réductions d’émissions de GES dans divers secteurs de l’économie américaine, en se focalisant plus particulièrement sur les transports. Et voila-t-il pas qu’il montre que les émissions de gaz des véhicules légers américains vont se stabiliser rapidement puis décroître(FIG.)Thse2008lutseycalifornie 

                          La Référence (courbe noire en continu) est la prévision (?) de l’Annual Energy Outlook 2008 de l’Energy Information Administration. Lutsey déduit de cette courbe les économies provenant de plusieurs actions dont la probabilité d’application est très élevée telles que:

    1. les progrès de rendement énergétique des véhicules américains de 20% (incremental fuel efficiency) avec des améliorations sur la combustion, la transmission, l’injection directe, etc.;
    2. les réductions de consommation de 10% (on road efficiency) avec des pneus à faible force de frottement, un air conditionné optimisé, etc.;
    3. l’utilisation de 13% d’éthanol dans l’essence
    4. le changement de fluide caloporteur dans les systèmes d’air conditionné,
    5. l’introduction des véhicules hybrides (10% en 2018, 50% en 2023 et 90% en 2027)

                         Avec ces cinq familles d’actions Lutsey arrive à la courbe rouge d’émissions de GES par les véhicules légers. Finalement il a fait le travail que raisonnablement l’EIA aurait du faire avant de publier sa stupide courbe noire.

                          La courbe bleue préfigure pour lui ce qu’apporteraient les innovations non programmées pour rejoindre l’objectif de 2050 de 80% des émissions de 1990.

                           Avec la réduction des ventes de 4X4 et la réduction du nombre de trajets actuellement observés et non pris en compte dans ce travail, il est même raisonnable de penser que le petit accroissement d’émissions au delà de 2008 de cette courbe n’aura pas lieu.

                        En conclusion, ce travail montre que les américains stimulés par la hausse des prix des carburants et la menace d’un changement climatique, qui pour eux est synonyme de tornades dans le Golfe du Mexique, ont amorcé la décroissance du gaspillage énergétique qui caractérisait leur mode de vie. Il n’y a aucune raison que ce peuple civilisé n’adhère pas à un objectif raisonnable de maîtrise de ses dépenses énergétiques et de ses émissions de gaz à effet de serre.

    Le 7 Juillet 2008.

  • Parler des capacités de production d’électricité françaises doit être replacé dans le contexte européen.

    Parler des capacités de production d’électricité françaises doit être replacé dans le contexte européen.

                              L‘électricité est une ressource énergétique qui ne se stocke presque pas, sinon dans quelques réserves hydrauliques alpines. Les interconnexions entre pays européens sont donc un élément clé de la sécurité et de fiabilité d’approvisionnement. Les exportations d’électricité par la France (55,5 TWh en 2007) sont une source de revenus importante. Parler des capacités de production d’électricité françaises en ne regardant que les besoins hexagonaux est donc un non-sens. Le domaine pertinent est obligatoirement celui de l’Europe. La carte de France publiée par RTE, illustre l’importance de ces échanges avec les autres pays européens (FIG.).Elle indique que la France a exporté 83 TWh et a importé 27,5 TWh  d’énergie électrique en 2007 pour une consommation de 480 TWh.Rteechanges20071

                           La France présente un bilan exportateur positif avec La Grande-Bretagne (6TWh), La Belgique (10,2 TWh), la Suisse (21,7 TWh), l’Italie (20,4 TWh) et l’Espagne (5,4 TWh) et elle importe de l’énergie électrique en provenance de l’Allemagne (8,2 TWh). Bien connaître ces chiffres évite de raconter des bêtises, d’ailleurs qui peut parler sérieusement des problèmes relatifs à l’énergie sans quantifier ses arguments?

                           La France doit investir dans se capacités de production électronucléaires pour les raisons essentielles suivantes:

    1. l’Europe manque de puissance électrique disponible et l’Allemagne, engluée dans son pacte gouvernemental, est incapable de moderniser son parc de centrales, même au charbon dont aucun citoyen allemand ne veut;
    2. le risque de black-out d’une grande partie de l’Europe est non nul en cas de pointe de chaleur, a déclaré le régulateur allemand;
    3. la France possède l’opportunité de devenir le grand exportateur d’électricité de l’Europe et de la valoriser au prix cher (celui du gaz et du charbon);
    4. chaque centrale nucléaire investie réduit d’autant les besoins en gaz ou en charbon quelque part en Europe et les émissions de CO2  et autres saletés associées,
    5. l’arrivée des véhicules électriques et Plug-in hybrides dès 2012 en Europe va faire croître les besoins en électricité (un million de batteries de 10 kWh  à l’horizon 2016-2017 nécessiteront près de 4TWh par an pour être rechargées au moins une fois par jour)

                          En conclusion, la décision de la France de poursuivre son programme d’investissement dans des centrales électronucléaires de troisième génération est une bonne décision pour l’avenir de notre pays et celui de l’Europe.

    Le 6 Juillet 2008.

  • Mandil invite l’Europe à se libérer de sa dépendance vis à vis du gaz russe

    Mandil invite l’Europe à se libérer de sa dépendance vis à vis du gaz russe

    Liquefaction                     Yves Mandil, l’ancien patron de l’Agence Internationale de l’Energie, invité au conseil informel de Saint-Cloud par la France, a mis les pieds dans le plat à propos du gaz russe. Il a invité les pays européens à se libérer de leur dépendance vis à vis de la Russie: "Donnons-nous les souplesses qui nous manquent par plus d’efficacité énergétique, plus de recours au gaz naturel liquéfié, aux énergies renouvelables, au nucléaire" a-t-il déclaré.

                         Espérons que ces sages conseils seront écoutés de nos partenaires gros utilisateurs de gaz: Allemands, Italiens, Hollandais et Britanniques (LIRE). Quoi qu’il en soit, la Russie ne se cache pas de son intention d’équilibrer son commerce de gaz entre l’Europe et l’Asie. Il faudra donc tôt ou tard que les grands consommateurs de gaz européens revoient leur politique d’approvisionnement. Le gaz n’est pas une denrée rare dans le monde (LIRE), la Russie ne représente que 20% des productions mondiales et cette part de marché devrait décroître dans le futur avec la montée en production du Qatar et surtout de l’Iran.

    Le 6 Juillet 2008.

  • Les objectifs européens environnementaux doivent être définis en tenant compte des échecs ou des progrès technologiques

    Les objectifs européens environnementaux doivent être définis en tenant compte des échecs ou des progrès technologiques

    Saintcloud                        La réunion de Saint-Cloud qui a réuni les ministres de l’énergie et de l’environnement européens pendant trois jours sous la présidence de J.L. Borloo vient de mettre en lumière les difficultés de mise en cohérence des règles d’applications qui détermineront les avancées attendues. La Commission s’est par exemple fait sèchement contrer sur l’objectif qui impose d’arriver à "10% de biocarburants en 2020", alors qu’un petit futé a trouvé que dans le texte initial il était demandé "10% de carburant d’origine renouvelable". En dehors du problème de sémantique qui fait le bonheur de l’avocat Borloo, c’est toute l’incompétence de la Commission dans le domaine qui est mise à jour. La remise en cause de la pertinence des biocarburants, panacée il y a dix huit mois, n’a pas été intégrée par le Commissaire Pielbags et son équipe. Cela suppose que les textes fixant les normes ou leurs décrets d’application doivent être en permanence actualisés en tenant compte des progrès et des échecs technologiques. Que signifient 10% de biocarburants pour un véhicule électrique?

                                   Il est pourtant un exemple à suivre, c’est celui de la Californie qui dispose d’une équipe de très grande compétence au sein du CARB (California Air Resources Board).

                           La Californie fixe des objectifs aux grands constructeurs de véhicules en leur disant voila quel doit être votre mix produit à tel horizon de temps (LIRE). Elle avait introduit dans un premier temps un document irréaliste qui supposait un lancement industriel à grande échelle de véhicules à pile à combustible. Constatant l’échec de la démarche elle a publié au printemps dernier une nouvelle version de son Zero Emission Vehicle Program (ZEV), en introduisant les véhicules électriques (FIG.) ou CITY VEHICLE dans la catégorie GOLD comme une alternative au véhicules de type Fuel Cell qu’elle a conservé dans son tableau. On peut constater d’un premier coup d’oeil que la règle californienne est un peu plus travaillée et un peu plus adaptable dans le temps que les stupides "10% de biocarburants européens". Les biofuels y sont mais à côté des véhicules hybrides, des Plug-in hybrides et des 100% électriques. Ce tableau explique pourquoi tous les constructeurs automobiles présents en Californie vont sortir leur petit véhicule électrique pour 2012.Carbzevprogram

                L’incompétence de la Commission européenne de l’énergie, la propension des Etats membres de l’Europe à contester tout ce qui les contraint et à se chamailler entre eux pour des questions de gros sous, la confusion entre politique énergétique et politique de l’environnement laissent peu de place à l’optimisme. L’absence de cohérence des politiques énergétiques entre la France et l’Allemagne donne du champ à la Commission pour raconter n’importe quelle fable, au mépris des évolutions technologiques du moment, qu’elle est inapte à comprendre.

    Le 6 Juillet 2008.