Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Prévisions japonaises: chute du marché du photovoltaïque, ascension des marchés des batteries et des LED

    Prévisions japonaises: chute du marché du photovoltaïque, ascension des marchés des batteries et des LED

    Sanyoliionbattery                         Fuji Keisai est une Société qui réalise des études prospectives sur les marchés de divers types de produits au Japon. Elle s’est intéressée récemment à certains marchés autour des énergies renouvelables et des réductions de consommation d’énergie. Elle a fait émerger de ses études trois points majeurs: tout d’abord une réduction du marché du photovoltaïque provoqué  par la chute des prix provenant des nouvelles technologies photovoltaïques en couche mince et d’une croissance plus faible du marché pour les systèmes résidentiels, déclenchant une vive concurrence. FK voit le marché japonais passer de 149 milliards de yens (diviser par 100 pour l’avoir en dollars) à  117 milliards de yens en 2016. Par contre elle voit des marchés en plein boom pour les batteries au Lithium, tirés par les véhicules électriques ou plug-in hybrides, qui atteindraient 111 milliards de yens en 2016. Multiplication par 2,4 par rapport à 2008. Elle anticipe également un formidable essor de l’éclairage par LED qui supplantera les tubes fluorescents dès 2011et dont le marché atteindra 42 milliards de yens en 2015.

                               Ces prévisions qui peuvent bien sûr être toujours challengées, ne concernent que le marché japonais. Il est clair que des investissements de capacité de production de cellules photovoltaïques de l’ordre du gigawatt s’adressent au marché mondial. Les Sociétés japonaises exporteront une large partie de leur production en attendant d’investir à l’extérieur du Japon. On sait que Sharp a l’intention de venir produire un jour en Europe et qu’il aurait choisi l’Italie comme base de sa future gigantesque unité de production (LIRE).

                               Le marché des batteries pour véhicules électriques ou plug-in hybrides va s’emballer avec la demande de véhicules plus économes en carburants. Par contre les fournisseurs japonais de batteries et leurs sous-traitants qui ont la quasi exclusivité de la compétence mondiale, vont subir une forte pression de la part des constructeurs américains de voitures pour venir produire localement. C’est donc toute la filière amont de production de matériaux pour batteries qui devra suivre. Si l’Europe le veut elle pourra avoir la même exigence, encore faudrait-il qu’elle pose le problème. Mais en a-t-elle les capacités intellectuelles et surtout les connaissances technologiques de base?

    Le 5 Juillet 2008.

  • Un marché européen du véhicule électrique de 250 mille unités en 2015, prévoit Frost & Sullivan.

    Un marché européen du véhicule électrique de 250 mille unités en 2015, prévoit Frost & Sullivan.

    Frostsullivan                       La déplétion des énergies fossiles et la nécessaire réduction des émissions de CO2 sont une opportunité pour faire émerger la technologie du véhicule électrique dans les applications professionnelles ou Grand Public. Les progrès réalisés dans les batteries au Lithium-Ion et les innovations financières dans le leasing de ces batteries seraient, d’après Frost & Sullivan les clés du futur succés des véhicules électriques en Europe. Une autonomie de 150 miles, qui permet de connecter deux agglomérations voisines ouvre un marché d’au moins trois millions de conducteurs en Europe. Les économies apportées par la traction électrique évaluées entre 150 et 700 euros par mois, les aides gouvernementales doivent permettre à ce marché de commencer dès 2012 par les centres urbains les plus sensibles (Londres, Stockholm, Oslo ou Rome) puis s’étendre à d’autres centres urbains pour atteindre un marché de 250 mille unités en 2015.

                          On ne peut être que globalement d’accord avec F&S sous réserve que les prix de l’électricité en Europe restent ou deviennent compétitifs (Rome par exemple n’est pas l’idéal de ce point de vue) et que notre pays, avec Renault-Nissan, ne soit pas oublié dans la distribution des prix de 2012.

    Le 5 Juillet 2008.

  • Etats-Unis: la consommation en produits pétroliers en net recul sur les quatre premiers mois de l’année

    Etats-Unis: la consommation en produits pétroliers en net recul sur les quatre premiers mois de l’année

                          Les Etats-Unis consomment près du quart des produits pétroliers de la planète. Une grande partie de l’évolution des cours du pétrole et donc de la santé économique du monde, en ces périodes de tension des marchés et de financiarisation des cotations, dépend du comportement au quotidien du consommateur américain et de sa maîtrise du gaspillage. Les données mensuelles de l’Energy Information Administration qui font autorité, montrent qu’en cumulé depuis le début de l’année, les ventes à fin Avril de produits pétroliers avaient baissé de 3,4% par rapport à celles d’il y a un an. En terme de flux quotidien moyen, compte tenu de l’année bissextile, les ventes se sont élevées à 19851 milliers de barils par jour contre 20722 milliers de barils/jour à fin Avril 2007 soit une baisse de 4,2%. En corrigeant ces consommations des volumes d’éthanol utilisés dans les raffineries, en croissance de 20% à 547 mille barils/jour en moyenne, les volumes de purs produits pétroliers vendus sur ces quatre premiers mois ont atteint 19304 milliers de barils/jour en baisse de 4,7%.Usaconso20084

                          Une analyse poste par poste de ces baisses montre que toutes les familles de produits sont concernées (FIG.).

                           La première cause semble être une meilleure gestion par les pétroliers de leur outil de raffinage. Il a moins produit de résidus lourds de type asphalte et moins consommé de pétrole brut (-1,2%) pour favoriser la production de gasoil sur lequel les marges sont confortables et dont une partie (8%) est exportée et donc non consommée par les américains (FIG.II). De plus le froid a été moins intense aux USA en Février 2008 qu’en Février 2007, mois durant lequel les consommations de fuel avaient été très fortes. Usaexport20084

                           Une autre cause semble être la réduction de consommation de kérosène dont le principal consommateur est l’aviation civile. En 2006 la consommation militaire US comptait pour 22% des consommations de kérosène. Les mesures de rationalisation et d’économies semblent porter leurs fruits.

                          Enfin la consommation d’essence et d’éthanol a marqué un léger repli de 1,3%. En corrigeant les consommations de l’apport en croissance (+20%) d’éthanol, la consommation d’essence d’origine pétrolière s’est réduite de 2,4% à 8414 milliers de barils/jour en moyenne.

                          En conclusion, sur les quatre premiers mois de 2008, le flux moyen de consommation en produits pétroliers vu par les raffineries américaines a baissé de 870 mille barils par jour soit 4,2%. Corrigé des consommations d’éthanol, ce flux de consommation a baissé de 962 mille barils par jour soit 4,7%. Il est bien sûr peu probable que ce résultat soit reportable jusqu’à la fin de l’année, mais il traduit bien le ralentissement de raffinage observé, l’accroissement des exportations de gasoil et la réduction des consommations en produits raffinés de la part des Citoyens américains. De tels chiffres ne sont pas mis en exergue par l’Administration US, ils risqueraient de faire baisser les cours du baril de brut.

    Le 5 Juillet 2008.

  • La France a su limiter ses hausses de prix à la production industrielle grâce à sa maîtrise des prix de l’énergie

    La France a su limiter ses hausses de prix à la production industrielle grâce à sa maîtrise des prix de l’énergie

                           Les prix à la production de la Zone Euro du mois de Mai affichent une progression annuelle de 7,2%. Ces augmentations dans les grands pays européens varient de 6% pour l’Allemagne à 16,5% !! pour la Grande-Bretagne qui prend de plein fouet les augmentations des prix du gaz et du charbon. Hors énergie l’augmentation des prix industriels dans la Zone Euro n’est que de 3,8% variant de 2,9% pour l’Allemagne à 6,6% pour les Pays-Bas. Les variations des prix de l’énergie impactent fortement les prix industriels. Une mesure sur la période 2000 à 2008 est très simplement réalisable et notant les indices qui ont pour base 100 les valeurs de l’an 2000 (FIG.). On constate alors que l’impact des prix énergétiques (segments rouges sur la Figure) sur les hausses de prix en 8 ans, peut être considérable comme par exemple pour la Grande-Bretagne (56% de la hausse), l’Allemagne (46%), la Belgique (43%) ou pratiquement négligeable avec les 3% de contribution pour la France.Prixindustriels2008mai

                           La France, depuis 2000, a su limiter la montée de ses prix industriels, élément majeur de la compétitivité de notre pays, par une maîtrise des coûts énergétiques. Elle doit maintenir cette politique essentielle en poursuivant sa recherche de gains de productivités dans ce domaine en fiabilisant les installations électronucléaires qui devraient produire plus pour le même coût, en gérant au mieux les ressources hydrauliques et en intensifiant la politique d’effacement des appels de pointe d’énergie électrique (compteurs intelligents). La diversification des sources d’approvisionnement en gaz doit être soutenue, la modernisation de raffineries équipées de conversion profonde afin de pouvoir traiter les pétroles lourds moins onéreux doit être encouragée. Elle doit proscrire toute politique de subventions aux technologies éoliennes ou photovoltaïques sous forme de majorations de tarifs et en les remplaçant par des attributions de droits d’émissions de CO2.

    Le 4 Juillet 2008.

  • Triste 4 Juillet qui pourrait marquer l’amorce d’une profonde récession américaine

    Triste 4 Juillet qui pourrait marquer l’amorce d’une profonde récession américaine

    Nationalbbq                   Le moral ne va pas être terrible tout à l’heure, en ce jour de Fête Nationale, autour des "BBQ Party" américaines. Le pétrole au plus cher à 145 dollars le baril qui va pousser les prix de l’essence vers les 4.5$ le gallon. Des suppressions d’emplois qui atteignent les 438 000 postes pour le premier semestre, confirmées par des révisions à la baisse pour Avril et Mai. General motors en pleine tempête, mais aussi Chrysler qui ferme des usines et Ford qui devra suivre, Bank of America qui dégraisse et la chaîne de coffe-shops Starbucks qui ferme 600 points de ventes et supprime 12000 emplois. Tout le monde est touché par la vague, cols bleus comme cols blancs. Mais le plus grave est peut-être à venir avec la fin des réductions d’impôts fédéraux qui ont été distribuées en Mai et Juin, avec la poursuite des suppressions de postes, avec l’accentuation de l’inflation poussée par les prix des carburants, avec la baisse des prix des maisons et de ceux des 4X4 qui sont devenus quasi invendables.

                         Une finance engluée dans ses hypothèques pourries titrisées, une industrie automobile attardée, complètement prise à contrepied par une nouvelle demande de véhicules plus sobres et menacée financièrement, un transport aérien fragilisé et en forte contraction, un chômage en croissance, une administration faisant ses valises…l’Amérique bien sûr s’en remettra, mais 2008 risque d’être un bien piètre millésime pour l’économie de ce grand pays.

    Le 4 Juillet 2008.

  • Daikin: une pompe à chaleur couplée avec un chauffage par induction

    Daikin: une pompe à chaleur couplée avec un chauffage par induction

    Daikininduction                          Daikin annonce le lancement d’une nouvelle pompe à chaleur pour les applications commerciales ou industrielles qui comporte un chauffage d’appoint par induction de son fluide caloporteur qui circule dans un tube en acier inoxydable (FIG.). Ce dispositif permet au démarrage de raccourcir la durée de mise en chauffe qui atteint les 50°C en trois minutes. Il permet également par temps très froid, d’assurer un dégivrage rapide de l’échangeur de chaleur situé à l’extérieur. L’échangeur est lui même revêtu d’un coating hydrophobe qui minimise les possibilités de formation de givre à sa surface.

                             Voila une idée technologique simple qui met à profit la puissance et le caractère instantané du chauffage par induction pour améliorer les performances des pompes à chaleur dans les phases transitoires. Daikin projette d’appliquer par la suite, après miniaturisation, ce perfectionnement à ses équipements grand public.

    Le 4 Juillet 2008.

  • Etats-Unis: les ventes de voitures hybrides plongent par manque de véhicules disponibles.

    Etats-Unis: les ventes de voitures hybrides plongent par manque de véhicules disponibles.

                          Après de superbes ventes au mois d’Avril de 40 mille véhicules hybrides aux Etats-Unis, les volumes avaient décru au mois de Mai (36 000) et se sont effondrés au mois de Juin à 25 000 exemplaires (FIG.). La raison ne semble pas être due à une désaffection du public pour ce genre de véhicules, mais tout simplement un manque de disponibilité de voitures à la vente. Ce sont surtout les baisses de ventes de Toyota, sur tous ses modèles, qui sont la raison de cette dégringolade. Cette pénurie serait liée à des ruptures d’approvisionnement en batteries Ni-MH.

                              Cette indisponibilité des modèles à la mode tombe vraiment mal en période de désarroi du marché américain des 4X4 qui a encore chuté de 28% au mois de Juin. Mais ces conditions permettent à certains petits futés de tirer leur épingle du jeu, comme Daimler qui a vu ses ventes croîtrent de 27% par rapport à celles de l’année précédente, ou bien Honda (+14%) ou encore Volkswagen (+14%).Hybrid3

    Le 4 Juillet 2008.

  • Pour amortir l’impact du prix du kérosène, le japonais ANA serait prêt à commander 5 Airbus A380

    Pour amortir l’impact du prix du kérosène, le japonais ANA serait prêt à commander 5 Airbus A380

    Art_arrival1                              Le transporteur japonais All Nippon Airways (ANA) voulait initialement acheter des avions Boeing Dreamliner de 250 places pour assurer ses liaisons avec l’Europe et les Etats-Unis. Mais les délais de livraisons de Boeing et surtout, les prix du carburant l’auraient orienté vers un autre choix: l’Airbus A380 et ses 800 places. ANA espère une livraison de cinq appareils en 2012.

                                  Voici un exemple d’adaptation simple du marché aux prix élevés de l’énergie. L’Airbus A380 avec sa consommation de 3 litres de kérosène aux cent kilomètres-passager l’emporte sur un Dreamliner qui ne fait plus rêver. Les équipes marketing de Boeing doivent revoir en toute hâte leur politique de "point to point" contrée par les prix de l’énergie et rédiger le cahier des charges du remplaçant du B747.

    Le 4 Juillet 2008.

  • Les professionnels de l’énergie photovoltaïque voudraient obtenir plus d’aides gouvernementales

    Les professionnels de l’énergie photovoltaïque voudraient obtenir plus d’aides gouvernementales

    Epialogo1                             Au cours du Symposium organisé par l’European Photovoltaic European Association à Aix-les-Bains les professionnels de l’énergie photovoltaïque français ont demandé au gouvernement de réviser à la hausse la Programmation Prévisionnelle des Investissements en la portant à 1100 MW en 2012 et 7000 MW en 2020. Ils ont également demandé d’accroître les cas d’aides tarifaires aux équipements non intégrés au bâti et à ceux posés au sol. Ils ont souhaité aussi une simplification des procédures administratives pour traiter les demandes d’agrément des installations. Au cours du premier trimestre de cette année, seuls 2MW de panneaux solaires ont reçu une autorisation administrative. (LIRE les détails de cette requête)

                          

                           Le problème, en ces moments d’inflation et de surveillance des politiques tarifaires des fournitures d’énergies, ce sont les tarifs de l’électricité  photovoltaïque fournie au réseau (570 euros/MWh) qui constituent un frein majeur à son développement. Si l’on considère que les deux sources d’énergie électrique d’avenir sont l’électronucléaire et le photovoltaïque, la France a définitivement opté pour l’électronucléaire. Il est cependant un domaine sur lequel la France pourrait consacrer un effort de recherche et développement majeur: c’est le stockage de l’énergie qui sera le talon d’Achille de toutes les énergies renouvelables et pour lequel il n’existe pas de solution satisfaisante, mis à part le pompage vers l’amont des centrales hydrauliques en heures creuses. L’industriel qui arrivera avec une solution élégante de compression adiabatique, de volant à inertie, de batterie à inventer ou de toute autre solution permettant d’alimenter un immeuble pendant la nuit ou de recharger sa voiture électrique rencontrera un succès commercial certain dans peu de temps.

    Le 3 Juillet 2008

  • L’allemand E-On va construire une unité d’évaluation industrielle de capture de CO2 utilisant le procédé Mitsubishi

    L’allemand E-On va construire une unité d’évaluation industrielle de capture de CO2 utilisant le procédé Mitsubishi

    Mitsumhi                         Mitsubishi Heavy Industries (MHI) est un groupe japonais fortement impliqué dans les divers problèmes de l’énergie allant de la réalisation de centrales électonucléaires à la capture du CO2. Il valorise en particulier son procédé de capture du CO2 dans son procédé de production d’urée qu’il vend dans le monde entier. Le CO2 produit lors la production d’hydrogène est réutilisé pour le faire réagir sur l’ammoniac pour obtenir l’urée qui est un fertilisant des sols. E-On le premier groupe allemand de distribution d’électricité et de gaz a l’intention d’équiper une de ses usines de génération d’électricité alimentée au charbon, d’une unité industrielle de technologie MHI qui serait capable de capter 100 tonnes de CO2 par jour, à partir d’un flux de gaz chauds de 20 000 m3/heure. L’objectif d’E-On est de commencer ses tests au début de 2010 et d’étudier essentiellement la réduction des dépenses énergétiques nécessaires à la capture du CO2 par ce procédé.

                          E-On a l’intention d’investir 10 millions d’euros dans ce programme en construisant trois sous ensembles: une tour de refroidissement des gaz, une tour de capture du CO2 à l’aide du solvant KS-1 fourni par MHI et une tour de désorption du gaz.

                          La capture du CO2 n’est pas un procédé gratuit et sa mise en oeuvre industrielle sera longue, onéreuse et difficile. La question qui devrait être posée en Europe, si la Commission disposait des instances intellectuellement capables d’orienter les choix, est la suivante: vaut-il mieux aider les industries à construire de nouvelles centrales électriques à haut rendement qui consommeront moins de gaz ou de charbon et émettront moins de CO2 ou doit-on tout de suite équiper les vieilles centrales polluantes de capture et de séquestration de CO2? C’est un peu comme si l’on voulait équiper les vieilles 403 diesel de filtres à particules. Dans la première option on réduit à la fois la consommation d’énergie primaire et on réduit les émissions de CO2, ça s’appelle une bonne politique énergétique. Dans la deuxième option on accroît la consommation d’énergie primaire pour capter du CO2: ça s’appelle une mauvaise politique écologique.

    Mais cela n’empêche pas d’évaluer les divers procédés.

    Le 3 Juillet 2008.