Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Etats-Unis: les stocks hebdomadaires pétroliers poursuivent leur croissance

    Etats-Unis: les stocks hebdomadaires pétroliers poursuivent leur croissance

                          Les approvisionnements pétroliers des Etats-Unis la semaine dernière n’ont présenté aucune tension particulière, contrairement à ce que certaines dépêches d’agences ont pu faire croire et faire ainsi monter encore les cours du baril cette nuit. Les importations ont globalement dépassé les 13,7 millions de barils/jour, le raffinage américain a correctement produit, entraînant une légère baisse des stocks de brut (-2 millions de barils) mais aussi un accroissement des stocks d’essence (+2,1 millions de barils), de gasole-kérosène (+0,4 Mbl) et de Propane (+1,7 Mbl). Les stocks totaux de produits pétroliers ce sont accrus de 2,2 millions de barils et la Réserve Stratégique s’est accrue d’un million de barils (FIG.).

                          Bien sûr, en ces périodes de folie pétrolière, les informations mesurées et objectives n’ont que bien peu de poids face à des informations tronquées qui vont, elles, dans le sens du mouvement spéculatif en cours.Usastocks

    Le 3 Juillet 2008.

  • La tonne de CO2 dépasse les 30 euros à Londres

    La tonne de CO2 dépasse les 30 euros à Londres

                         La financiarisation des marchés à terme sur l’énergie bat son plein. Aucune action des banques centrales ou des gouvernements ne vient essayer de contrer cette vague destructrice. C’est même le contraire qui se passe avec une BCE qui va, sur des modèles économiques anciens où les prix de l’énergie baissaient, augmenter ses taux et encourager ainsi, un peu plus, le Marché à se couvrir sur des "futures" énergétiques. Le climat est tel que même les papiers adossés à la tonne de CO2 à Londres ne connaissent plus de limites. Les volumes, à 295 millions de tonnes de CO2 échangées au mois de Juin sur l’ECX, ont été multipliés en un an par 2,2. Ce chiffre correspond à 1,6 fois la totalité des émissions mensuelles de CO2 (180 MT) de toutes les installations européennes soumises à quotas. Les cours du papier échéance Décembre 2009 a allègrement franchi les 30 euros (FIG.). Le parallélisme entre les cours du CO2 et ceux du pétrole démontre le caractère financier de la hausse délirante de ces marchés à terme.

                           Le danger de cette hausse incontrôlée du marché du CO2 est l’abandon par la Commission Européenne de sa politique de "cap and trade", modèle pour toutes les autres régions du globe. Ce serait un échec cuisant et un coup fatal porté à la tentative de maîtrise des émissions de CO2 de la région.Ecxjuil2008

    Le 3 Juillet 2008.

  • Showa Shell Sekiyu : un futur grand japonais du photovoltaïque

    Showa Shell Sekiyu : un futur grand japonais du photovoltaïque

    Shelllogo1_2                   Le japonais Showa Shell Sekiyu est une filiale de Shell, qui  distribue des produits pétroliers au Japon et à l’exportation. Il a démarré une activité photovoltaïque, très populaire au Japon, au mois de Juillet l’an dernier dans son usine dans la région de Miyazaki au Sud de l’archipel. Il y produit de façon totalement intégrée 20 MW de panneaux solaires sous la marque "Solacis" en utilisant une technologie en couche mince à base de séléniure de Cuivre et d’Indium (CIS). Showa Shell Solar démarrera dans la même région, une deuxième usine de 60MW de capacité de production l’an prochain. Mais ses ambitions ne s’arrêtent pas là. En association avec un autre japonais travaillant dans les écrans plats, ULVAC, ils vont lancer les études pour construire une usine de 1000 MW. Leur plan est de construire cette nouvelle unité gigantesque en 2011, avec pour objectif de pouvoir réduire les prix de ventes par deux,.. mais toujours avec l’aide financière de l’Administration japonaise.

                             Si la maison mère a décidé de lancer une activité photovoltaïque de grande envergure au Japon, c’est clairement un axe stratégique majeur de diversification pour Shell. La filière photovoltaïque, à partir du moment où l’on parle de gigawatts de capacité de production, commence à devenir énergétiquement intéressante. A suivre…

    Le 2 Juillet 2008.

  • Les productions pétrolières de l’Alaska poursuivent leur chute au mois de Juin 2008

    Les productions pétrolières de l’Alaska poursuivent leur chute au mois de Juin 2008

                         Sur fond de querelles de procédures entre les Groupes pétroliers, le Gouverneur de l’Etat, les mouvements écologistes, les productions de pétrole de l’Alaska déclinent inexorablement (FIG.). Au mois de Juin les productions limitées par des opérations de maintenance, ont atteint un plus bas de 680 mille barils de pétrole par jour. Ce pays, sorte de Clochemerle du Nord de l’Amérique, qui possède encore d’énormes réserves de pétrole ne parvient pas à élaborer une stratégie claire de mise en production de ses réserves et d’acheminement des produits. Des conflits d’intérêts, des taxes abusives et changeantes, un environnement écologiquement sensible font que le gisement de Point Thomson attend sa mise en valeur par Exxon depuis plus de vingt ans, que les zones de prospection de la Mer de Chuckchi vont attendre l’issue des recours présentés par les associations écologiques pour la défense des ours blancs et que la zone de protection des animaux sauvages n’a aucun espoir d’être prospectée pour cause de campagne électorale américaine.Alaska1

    Le 2 Juillet 2008.

  • Par ses déclarations, le patron de l’Agence Internationale de l’Energie traumatise le marché du pétrole

    Par ses déclarations, le patron de l’Agence Internationale de l’Energie traumatise le marché du pétrole

    Tanaka_portrait1_2                      Les prévisions farfelues de l’AIE sont maintenant proverbiales. Elle avait déjà traumatisé le marché l’an dernier en prévoyant une croissance des consommations en 2008 par rapport à 2007 de 2,2 millions de barils par jour, la réalité sera entre 500 mille et 800 mille barils/jour (LIRE). La voila qui récidive en prévoyant d’ici à 2013 une croissance régulière des consommations de pétrole de 1,6% par an. Pourquoi 1,6% ? Et bien, parce que c’est dans la continuité de ce qui c’est passé depuis 10 ans. Cette hypothèse, compte tenu du traumatisme provoqué par l’augmentation récente des prix des carburants, tant aux consommateurs qu’aux activités économiques étroitement liées à ces carburants (automobile, transport aérien, etc.), ne tient pas la route. Alors pourquoi Monsieur Tanaka le patron de l’AIE n’a-t-il pas parlé à Madrid, le 1er Juillet, de l’impact des prix et de la santé de l’économie sur les consommations futures, comme l’a fait l’Energy Information Administration américaine dans certains de ses scénarios?

                   Toute personne qui se veut un tant soit peu influente dans ce monde (Trichet, Bodman, les dirigeants de pétrolières, l’OPEP, les Banques, etc.)  doit-elle nécessairement prendre la parole pour faire monter les prix de l’énergie? C’est à croire que tous ces gens "biens" souhaitent, en l’attisant, l’arrivée d’une récession profonde de l’économie mondiale. Messieurs, continuez de souffler, le monde est au bord de l’embrasement!

  • Nouvelles énergétiques de la semaine du 1er Juillet 2008

    Nouvelles énergétiques de la semaine du 1er Juillet 2008

    Breakingnews                   Les cours du pétrole: ils font depuis des mois de la géopolitique et tous les regards sont braqués sur le Détroit d’Ormuz par où passent 20% du pétrole mondial. Alors les cours montent, bien que la demande américaine en produits pétroliers soit en pleine débâcle. Tous les sondages réalisés auprès des Américains confirment ler changement de mode de vie avec réduction des déplacements, annulation des vacances, etc. Pendant ce temps là, l’Iran annonce des productions record (4,23 millions de barils/jour qui devraient atteindre 4,28 millions à la fin 2008)

                      Mauvais temps dans l’automobile US: les ventes de voitures du mois de Juin aux Etats-Unis devraient être très mauvaises, avec une chute de plus de 10% (entre 12,5 et 13,7 millions contre 14,3 au mois de Mai). Chrysler, dans la foulée de General Motors, va fermer une usine dans la région de Saint Louis et supprimer une équipe dans une autre usine. Ce phénomène de mévente est accentué par le fait que les particuliers qui veulent changer leur 4X4 contre une voiture plus économe en carburant, ne trouvent personne pour reprendre leur 4X4. Les financiers vont devoir déprécier les stocks de véhicules d’occasion, les prêts gagés sur les véhicules n’ont plus de réelle contrepartie, la crise financière dans le secteur va être destructrice. 

                         Algérie: le patron de la Sonatrach vient d’annoncer que son pays allait procéder à ses septièmes ventes de licences d’eploration production. Les précédentes dataient d’Avril 2005. Un total de 15 blocs serait mis aux enchères. Les critères de sélections seront complexes et variés.

                        Réserves prouvées: la SEC, gendarme de la Bourse aux Etats-Unis a préparé son projet de modification des règles de déclaration des réserves pétrolières et gazières par les Compagnies pétrolières. En particulier, les réserves de sables bitumineux pourront être comptabilisées ce qui va améliorer les chiffres des Sociétés ayant investi dans le secteur (Shell, Conoco-Phillips, Total, etc.). Les réserves probables (2P) et possibles (3P) pourront être aussi communiquées. Les prix du pétrole ne seraient plus ceux observés au 31 Décembre mais seraient la moyenne des prix observés dans le courant de l’année fiscale considérée.

                       Biocarburants municipaux: une nouvelle activité dans les prestations au collectivités locales est en train d’émerger: la collecte et la transformation en bio éthanol des déchets municipaux. La ville d’Edmonton dans l’Alberta, au Canada, vient de signer pour 25 ans un accord dans ce sens avec le canadien GreenField Ethanol et Enerkem pour construire une usine qui produira 36 millions de litres de biocarburant par an.

    Le 1er Juillet 2008.

  • Energie: identifier les domaines où les progrès vont être exponentiels

    Energie: identifier les domaines où les progrès vont être exponentiels

      Gosolarca1                                                                                      Dans ses écrits, "The Law of Accelerating Returns", "The Singularity is Near", Ray Kurzweil montre que la loi d’accélération exponentielle de Moore des capacités de calcul des semiconducteurs, peut être appliquée à bien d’autre domaines et en particulier à ceux de l’énergie. Son approche de non spécialiste de ces problèmes demeure assez générale et fortement liée aux progrès réalisables à l’aide de "la révolution des nanotechnologies" (LIRE sur le web un extrait des convictions de R.K. dans le domaine de l’énergie). Sans vouloir refaire du Kurzweil à la petite semaine, il semble intéressant de se poser la question suivante: parmi les évolutions technologiques actuelles, quelles sont celles qui peuvent permettre de réaliser des avancées d’un facteur 5, 10 ou 100 dans les années à venir, avec ou sans les nanotechnologies. Si cet inventaire est important il sera alors évident de conclure, comme le fait Kurzweil, que les extrapolations linéaires qui prévoient l’épuisement des ressources énergétiques, seront battues en brèches et classées dans l’immense répertoire historique des fausses certitudes humaines qui vont de la planéité de la terre à la génération spontanée.

                           Le premier domaine identifiable où des progrès majeurs peuvent être réalisés, concerne l’efficacité énergétique dans le domaine résidentiel et commercial. L’isolation des bâtiments, l’adoption de pompes à chaleur, l’utilisation de sources d’éclairement à hauts rendements, l’utilisation de panneaux solaire,etc. peuvent permettre de rendre quasi négligeables les besoins résidentiels en énergie. Les solutions existent, les règlementations dépendent des administrations nationales ou transnationales pour l’Europe, des incitations financières permettront d’accélérer les processus de mise en place. En effet les principaux écueils dans ce domaine sont la lenteur des réalisations et l’inertie des habitudes. L’accroissement des prix de l’énergie (fuel, gaz, électricité) devrait naturellement accélérer les processus dans les pays à fort gaspillage, comme les Etats-Unis.

                           Un autre secteur ou les progrès à accomplir sont importants et déterminants est le domaine des transports. Le transport routier qui est le plus important, avec des camions qui consommeront moins de 20 litres de gasoil aux cent kilomètres, avec des voitures hybrides ou électriques qui permettront de récupérer une partie l’énergie cinétique ou thermique (freinage, pot d’échappement), avec des infrastructures routières qui réduiront le nombre de bouchons de circulation. Le transport aérien arrivera à une consommation de kérosène inférieure à trois litres/km/passager. Enfin, les transports de masse avec des bus hybrides, des rames de métro modernisées et un maillage de TGV  dans toutes les zones du monde à haute densité de population* rendront superflu pour beaucoup, l’utilisation d’un mode individuel de transport. L’accroissement inattendu par son ampleur, des prix des carburants est un formidable stimulant à l’accélération de cette révolution des transports. Ce qui était imaginable il y a un an, sur plusieurs décennies va démarrer avec les voitures électriques d’ici à 2010 au Japon et aux USA et en 2011 en Europe.

                       *Remarque: Un réseau TGV serait le bienvenu par exemple en Californie qui compte 36 millions d’habitants, ou au Texas qui en compte 24 millions. Huit Etats américains seulement, représentent 50% de la population des Etats-Unis.

                          Côté génération de courant il existe deux domaines où les progrès vont être exponentiels: le photovoltaïque et le nucléaire. Le photovoltaïque par mise en oeuvre de productions de masse de cellules en couches minces de grandes surfaces et  réduisant par 50 les consommations de Silicium va permettre de réduire les coûts par 10 ou 20 des panneaux solaires dans la décennie à venir. Sharp est en train de construire une usine au japon qui produira un gigawatt (1000 MW) de cellules solaires. Ses grands concurrents européens ou américains doivent élaborer des plans similaires sinon plus importants. Les productions de cellules solaires qui ont atteint 2,8 GW en 2007, vont connaître une croissance exponentielle le jour où le prix non subventionné de l’énergie photovoltaïque sera compétitive avec l’électricité obtenue à partir de gaz ou de charbon. Compte tenu de l’effet de ciseau prévisible par la réduction de coûts des panneaux solaires et l’accroissement des prix du gaz et du charbon, cette inversion des prix de revient pourrait se produire d’ici à 5 ou 7 ans. En effet à raison d’une production annuelle de 2000 Wh par une cellule de 1W, en Californie, l’investissement initial peut être amorti en 5 ans pour un prix d’installation de 0,5$/watt et un prix de vente de l’électricité de 50$/MWh. Cet investissement de 0,5$/Watt n’est que le cinquième du prix actuel.

                       L’énergie électronucléaire attend elle aussi sa révolution, brisée par l’arrêt de Superphénix en 1997 et de Monju au Japon en 1995, avec l’arrivée programmée de la génération de réacteurs à neutrons rapides, surgénérateurs, dits de génération IV, qui réduiront les quantités d’Uranium consommées par un facteur 50. La charge après usage contient plus de matière fissile qu’elle n’en contenait initialement et qui peut donc être complétée, après traitement, avec de l’Uranium naturel ou appauvri. Mitsubishi Heavy Industries et AREVA travaillent de concert sur le sujet.

                         Dans le domaine du transport d’énergie électrique les technologies de très haute tension en courant continu ou de réseaux en matériaux supraconducteurs, constitueront les ossatures des grands réseaux électriques reliant les sources intermittentes et continues de création d’électricité et permettront de réduire dramatiquement les pertes en ligne. Le transport de gaz avec l’utilisation d’hydrate de méthane solide permettra d’accéder à un très grand nombre de gisements de gaz naturel à l’aide d’investissements modérés.

                         Par contre il existe des domaines ou les progrès dans les années à venir semblent plus problématiques. L’énergie éolienne par exemple ne semble pas devoir faire des progrès majeurs dans les années à venir. Bien sûr vont apparaître des éoliennes offshores de 5MW, mais qui vont coûter très cher à installer et à maintenir. Ces solutions offshore vont ôter le principal avantage de cette filière: la simplicité de mise en oeuvre.  Sera-t-elle plus tard supplantée ou complétée par la capture le l’énergie des vagues ou des courants marins?  L’autre filière problématique est la filière des biocarburants. Qu’elle soit de biodiesel ou de fuel éthanol de première ou de deuxième génération, elle souffre d’un problème de limitation de la taille des unités de production, en raison des problèmes de logistique posés par l’approvisionnement en matières premières. Une usine ne peut présenter qu’une taille artisanale sur une zone de quelques centaines de kilomètres carrés d’approvisionnement, la technologie doit donc être simple et ne nécessiter que peu de main d’oeuvre qualifiée. Les plus importantes seront les unités rattachées à l’industrie du bois (Stora Enso en Finlande ou Weyerhaeuser en Amérique), en charge de la valorisation des déchets; ou bien seront des usines situées dans des ports qui importeront les huiles végétales ou des graisses animales (l’usine Neste Oil à Rotterdam ne produira que 16000 barils par jour, celle de Tyson Foods en Louisiane 5000 baril/jour). Les fermes aquatiques produisant des algues ne déplaceront pas fondamentalement le problème. Ces technologies fortement subventionnées, éoliennes et biocarburants, risquent donc de ne rester que marginales dans le bilan énergétique mondial.

                       En conclusion, un examen des techniques connues montre que des progrès formidables dans les prochaines décennies, sont attendus dans la génération d’électricité avec les technologies photovoltaïques et électronucléaires de quatrième génération. De plus, la consommation d’énergie sera fortement infléchie dans les domaines du transport, du résidentiel et du commercial. Enfin le transport d’électricité devrait connaître des améliorations considérables. Bien sûr de nouvelles innovations dans l’amélioration des rendements énergétiques des procédés industriels viendront s’ajouter à ces progrès. Il est donc puéril,  sinon irresponsable, dans un monde traumatisé par l’envol des prix de l’énergie, d’envisager des évolutions linéaires de consommations  à l’horizon 2030 comme vient de le faire dans son scénario de base l’Energy Information Administration américaine (LIRE). Le monde consommera beaucoup moins d’énergie d’origine fossile en 2030 qu’en 2008.

    Le 30 Juin 2008.

  • Les dispersions sur les taux d’imposition des divers pays européens tendent à se réduire

    Les dispersions sur les taux d’imposition des divers pays européens tendent à se réduire

                          Eurostat vient de publier les chiffres de recettes fiscales en 2006, ramenées au PIB, des divers pays européens. Un examen au cours des dernières années de ces ratios pour les grands pays européens, montre une tendance à la réduction des dispersions au cours du temps (FIG.I). La Suède leader incontesté de l’imposition européenne a, tout de même, réduit son taux de prélèvement de 1,4 points en 10 ans. A l’inverse l’Espagne et la Grande-Bretagne ont accentué leurs dépenses d’Etats et donc accrû les prélèvements de 3,4 points et de 2,4 points, respectivement. La France est restée stable autour de 44% pour une moyenne de la Zone Euro 4 points en dessous. Il faudrait réduire les prélèvements de la France d’environ 10% pour rejoindre la moyenne européenne. L’Allemagne est située à un point au dessous de cette moyenne, la Grande-Bretagne trois points au dessous.Recettesfiscales2006

                         Ces prélèvements portent sur trois postes: la consommation, le capital et le travail. Il semble intéressant de comparer chacun des Etats sur chacun des postes, pour cela on calcule le taux implicite qui est le rapport entre la somme des prélèvements et la totalité de l’assiette d’imposition de la catégorie considérée.

                      La Consommation: il est le plus faible en Espagne, ce qui est en particulier vrai sur les produits énergétiques, il est très élevé en Suède et aux Pays-Bas (FIG.II). Pour la France ce taux (20%) est légèrement inférieur à la moyenne de la Zone Euro. Il reste donc peu de marge de progrès, dans l’hypothèse d’une redistribution de la fiscalité en France (TVA Sociale).Recettesconso2006

                       Le Capital : il est fortement imposé en France, il est très faiblement imposé en Allemagne et aux Pays-Bas. L’Espagne l’a fortement fait progresser de 20% en 1996 à 38,7% en 2006. (FIG III).

                       Le Travail: là encore la France se faite remarquer après la Suède et l’Italie (mais en Italie quel est le vrai taux d’imposition du travail ?). C’est la Grande-Bretagne qui taxe le moins le travail parmi les grands pays européens.Recettestravail2006

                  En conclusion: cet examen comparatif met en lumière le mauvais positionnement de la France par rapport aux autres grands pays européens, en termes de fiscalité. Elle taxe fort et à égalité le Capital et le Travail et il reste peu de marges pour tranférer une partie de cette charge sur la consommation. Cela signifie que les taux d’imposition ramenés au PIB sont trop élevés et qu’il faut à la fois une politique qui  réduise le montant des impôts et une économie qui fasse croître le PIB de notre pays. Cela suppose que notre pays se remette un jour à innover et à créer des produits nouveaux, des concepts nouveaux.

                            Dans le domaine de l’énergie ses industries sont en avance sur le charbon propre et le nucléaire, c’est un petit acteur mondial du photovoltaïque, il est absent de l’éolien. Il est évident qu’il pourrait faire mieux.

    Le 29 Juin 2008;

  • Les valeurs pétrolières constituent un bon refuge sur les Marchés actions.

    Les valeurs pétrolières constituent un bon refuge sur les Marchés actions.

                            La semaine boursière s’est terminée par une baisse généralisée des indices. L’indice Dow Jones a perdu 500 points en une semaine à 11346 et le CAC 40 a lâché 112 points à 4397, revenant à des  valeurs connues trois ans auparavant. Dans ce casse pipe généralisé toujours orchestré par les valeurs bancaires qui recapitalisent à tout va, avec les pétrodollars des pays du Golfe Persique, recyclage bien stérile de ces capitaux. Mais dans ce paysage lunaire, il apparaît que les indices des actions pétrolières tiennent le choc. L’Amex Oil Index qui rassemble un panier de pétrolières et de raffineurs américains et européens ( LIRE la composition pondérée de cet indice) a gagné cette semaine 14 points à 1508. La raison est simple: depuis le début de l’année, malgré l’envolée des cours du gaz naturel et du pétrole, les cours des actions pétrolières sont restés calmes (FIG.)Exxontotal2008

                          Exxon Mobil qui est la valeur "benchmark" du secteur a perdu 9% de sa valeur depuis la fin 2007, la remise en cause du management d’Exxon par certains actionnaires y est sûrement pour beaucoup; mais l’action Total qui profite de la bonne image de son patron, n’a pas varié en dollars à New York depuis la fin 2007, à plus de 83$. Elle a perdu 7% de sa valeur en euros à Paris, pour cause de taux de changes.

                          Les valeurs pétrolières n’ont pas depuis le mois de Février intégré dans leurs cours la formidable envolée des cours du gaz (passés de 8$ à plus de 13$ le million de BTU) et du pétrole (courbe rouge). Les Groupes pétroliers intégrés font actuellement de gros profits sur l’amont (gaz naturel et pétrole), gagnent correctement leur vie sur le gazole et le kérosène, mais perdent de l’argent sur l’essence et sa distribution. Leurs programmes d’investissements se sont fortement accrus, en raison d’un plus grand effort d’exploration et de mises en production, mais aussi en raison de l’accroissement des coûts de sous-traitance. Cette utilisation du cash, vitale pour la pérennité et le développement des Groupes, paradoxalement ne plait pas aux milieux financiers.

                          Cette divergence entre cours du gaz ou du pétrole et la valorisation des sociétés, permet de penser que les actions des groupes pétroliers intégrés bien gérés, comme Total ou BP, constituent des valeurs refuges de premier choix dans ces moments boursièrement agités.

    Le 29 Juin 2008.

  • Trois Français sur quatre seraient prêts à acheter un véhicule hybride avec un bonus de l’Etat

    Trois Français sur quatre seraient prêts à acheter un véhicule hybride avec un bonus de l’Etat

                           Le fournisseur de sous-ensembles automobiles germano-américain Continental  qui a décidé de se lancer dans la définition et la production de batteries avancées de type Li-Ion pour véhicules de nouvelles générations, en s’associant à ENAX (LIRE), vient de faire réaliser un sondage dans plusieurs pays (FIG.) pour mieux connaître la perception du public vis à vis des futurs véhicules hybrides. Il ressort tout d’abord de ces sondages qu’une grande partie des conducteurs questionnés (45%) ont modifié leurs habitudes de conduite avec l’accroissement des prix des carburants. Ils sont 63% au Japon, 55% en Allemagne et 43% aux USA. Par contre dans certains pays, une grande partie des conducteurs n’ont rien modifié à leurs habitudes, ils sont 60% en Grande-Bretagne. Effet du flegme britannique?Continental2008_2

                             Spontanément comme solution à l’accroissement des prix des carburants, 20% des personnes interrogées citent les véhicules hybrides. Mais si ils sont 47% des Japonais dans la patrie de Toyota et de Honda, ils ne sont que 3,9% des Britanniques et  6,6% des Américains à citer le véhicule hybride, ce qui traduit un niveau très faible de notoriété de la solution technologique et donc d’information sur le sujet. On peut regretter que ce sondage n’ait pas étudié plus précisément la Californie, où sûrement les scores auraient été meilleurs que sur l’ensemble des Etats-Unis. Pour la France c’est le véhicule électrique qui est cité en premier avec une notoriété de 32%, résultat des diverses tentatives d’introduction de cette technologie dans notre pays. Le véhicule hybride ne vient qu’après.

                               Après explication des avantages des véhicules hybrides, la question portant sur un achat éventuel avec ou sans aide financière gouvernementale conduit, en moyenne, 36% des conducteurs dans le monde à avouer être intéressés par un véhicule hybride et ce chiffre monte à 64% avec un bonus. Avec un Bonus 73% des Français plébiscitent le véhicule hybride (FIG.), ils sont moins nombreux sans aide financière, mais pas loin d’un sur deux. Paradoxalement les japonais font partie des moins enthousiastes.

                              Les résultats de ces sondages illustrent les changements en cours de mentalités des conducteurs dans le monde, prêts à choisir des solutions innovantes plus économes en carburants. Les véhicules hybrides ou électriques apporteront, n’en doutons pas, une réponse satisfaisante aux 40% de conducteurs dans le monde qui font moins de 10000 km par an en milieu urbain et sur de faibles parcours.

    Le 28 Juin 2008