Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Renault-Nissan planifie ses productions de batteries pour 2009-2011

    Renault-Nissan planifie ses productions de batteries pour 2009-2011

    Aescmodule                         Dans le cadre des lancements des nouveaux véhicules électriques sous les gammes Renault, Nissan et Subaru, l’alliance Renault-Nissan  a planifié de produire 13000 batteries dès 2009 et 65000 batteries en 2011 dans sa filiale japonaise Automotive Energy Supply (AESC), détenue en joint venture avec NEC et NEC TOKIN qui produit les électrodes. Ces batteries de type lithium-Ion polymère (laminated) présenteront un coût matière optimisé, en raison de l’absence de Nickel ou de Cobalt dans la matière électroactive positive qui sera à base de LiMn2O4. La technologie polymère est d’une grande complexité, mais elle a l’avantage de présenter de grandes surfaces d’échanges thermiques avec l’extérieur, ce qui devrait permettre de bien maîtriser la température des batteries durant les forts appels de courant ou les charges très rapides. AESC ne dispose que d’un module de base de 13 Ah pour ce marché, il est en train de développer pour le futur, un produit de 30Ah. En effet pour installer une énergie de 15 kWh nécessaire à la propulsion d’un véhicule électrique, sous une tension de 300V il faut 50Ah de capacité. Ceci peut être obtenu avec 4 éléments en parallèle de 13Ah.

              

                     Israël, la Californie et le Danemark devraient être les premiers pays concernés par ces nouveaux véhicules qui, à partir de 2012, seront proposés largement dans le monde. La stratégie de Carlos Ghosn est claire: elle fait l’impasse sur les véhicules hybrides, trop complexes et  technologiquement dominés par Toyota. Mieux vaut se focaliser sur un créneau disponible, où tout est à créer, que de perdre son énergie à essayer de rattraper un leader qui a dix ans d’avances d’études et de développement. Elle suppose donc un changement radical des mentalités chez une certaine partie des consommateurs, la frange la plus écologiquement avancée. Elle n’élimine pas non plus l’approche hyper économique qui lui permettrait de pénétrer le marché asiatique.

    Le 19 Mai 2008

  • TOTAL trouve un accord d’un milliard de dollars avec les autorités nigérianes

    TOTAL trouve un accord d’un milliard de dollars avec les autorités nigérianes

    Total_2007_carte_nigeria                              Total, quatrième Société pétrolière au Nigeria, est la première à avoir trouvé un accord avec les autorités politiques d’Abuja. Total va prêter un milliard de dollars à la Société d’Etat Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) pour financer sa participation dans les projets amonts d’exploration et production. NNPC par la suite, remboursera Total en cash et non en pétrole ou en gaz, ce qui permettra au Nigeria de consacrer une partie des productions pour alimenter en gaz les centrales électriques en cours de construction. Un tel accord répond aux exigences du Pouvoir nigérian qui veut consacrer une partie des productions énergétiques au développement de son pays. Il ne reste plus qu’aux autres groupes pétroliers présents au Nigeria que sont Shell, Chevron, Exxon et ENI de trouver des accords similaires avec le pouvoir local.

    le 19 Mai 2008

  • L’Administration fédérale américaine remet ses royalties pétrolières sur le marché

    L’Administration fédérale américaine remet ses royalties pétrolières sur le marché

    Bodman1                                                         C‘est un peu biscornu, mais finalement compréhensible. Le Secrétaire d’Etat à l’Energie, Samuel Bodman, avait décidé de se faire payer les royalties sur l’extraction pétrolière dans les zones fédérales en nature, ce qui lui permettait de faire gonfler la réserve stratégique (SPR ou strategic petroleum réserve). Depuis le mois de Septembre 2007 ce mécanisme a permis de faire gonfler la Réserve de 12 millions de barils à 702 millions de barils en fin de semaine dernière. Mais le Congrès, dans un soucis d’alimenter le Marché à voté une suspension de ce mécanisme, jusqu’à ce que les prix du brut passent en dessous de 75$/baril. L’Administration a donc décidé de vendre 16,1 millions de barils de pétrole à 127$/baril, livrable durant six mois à partir du mois du 1er Juillet, correspondant aux royalties qui lui reviennent durant la période. Elle reprend donc ce qu’elle faisait auparavant, la vente aux compagnies pétrolières des royalties qui lui reviennent.

                          Il n’y a toujours pas de pénurie de pétrole aux USA, les américains sont assez riches pour l’acheter "à tout prix".

    Le 18 Mai 2008

  • Un exemple de stimulation de l’offre par les prix: le nombre de forages pétroliers aux USA

    Un exemple de stimulation de l’offre par les prix: le nombre de forages pétroliers aux USA

                             La progression des prix du baril de pétrole, au-delà de toute espérance de n’importe quel prospecteur d’or noir, incite les américains à investir lourdement dans la réhabilitation de gisements anciens, à l’aide des techniques modernes de production. Le nombre de forages pétroliers en activité multiplié par 2,5 en trois ans, croît de façon pratiquement ininterrompue (FIG. courbe rouge)pour atteindre 381 unités au mois de Mai 2008. Ces nouveaux forages sont réalisés essentiellement dans le Texas, le Nord Dakota, l’Oklahoma, le Colorado, la Californie. En comparaison le nombre de forages gaziers, quatre fois plus nombreux que les forages pétroliers, semble se stabiliser aux environs de 1500 unités (courbe verte).Forage1

                            Les productions de pétroles et condensats des Etats-Unis sont passées par un minimum historique en Septembre 2007 avec 6,7 millions de barils par jour. Depuis les données mensuelles du mois de Février et les données hebdomadaires, peu fiables, semblent montrer que cette production est remontée à 7 millions de barils. Cette progression lente devrait être maintenue par la mise en production des nombreux nouveaux forages en cours et par la mise en production par Chevron, du forage offshore de Blind Faith dans le Golfe du Mexique. Cet accroissement des productions locales US couplées à la montée en production d’éthanol (0,52 millions de barils/jour en Février) et à la stabilisation des consommations en produits pétroliers devrait entraîner une réduction des volumes importés aux USA et donc des tensions mondiales sur le marché mondial du pétrole.Usprod

    Le 18 Mai 2008

  • Nos camions consomment 500 grammes d’urée aux cent kilomètres

    Nos camions consomment 500 grammes d’urée aux cent kilomètres

                          Un de mes amis, chauffeur routier, m’a expliqué qu’il avait sur son camion un deuxième réservoir dans lequel il mettait un liquide appelé "Adblue" et qu’il considérait cela comme une contrainte et une dépense supplémentaire pour une profession menacée. J’ai essayé de comprendre les raisons de cet additif: elles sont écologiques. Scrureno2_4L’Adblue est une solution aqueuse à 32% d’urée qui est utilisée sur les poids lourds équipés de Réduction Catalytique Sélective qui leur permet de satisfaire au normes Euro 5 en termes de rejets d’oxydes d’azote(< 180 mg d’oxydes d’azote par km). Dans ce procédé, les gaz d’échappement sont tout d’abord oxydés (FIG.) ce qui permet d’éliminer le monoxyde de carbone et les hydrocarbures. Puis, après une injection de solution d’urée, transformée par hydrolyse en ammoniac, les gaz subissent la réaction catalytique sélective au cours de laquelle l’ammoniac apporté par l’urée réagit avec les oxydes d’azote pour former de l’azote gazeux. Enfin l’ammonic résiduel qui n’a pas réagi est oxydé catalytiquement en azote.  

                                     Cet ajout de solution d’urée est égale à environ 5% de la consommation de gasole d’un camion moderne, soit 1,5 litres tous les cent kilomètres, ce qui correspond, compte tenu de la concentration, à 500 g d’urée aux 100 km. Le marché de cette solution est estimé en Europe, à quelques millions de tonnes par an à l’horizon 2012. Tout ceci n’est pas gratuit, l’urée NH2-CO-NH2 étant produite par la réaction d’ammoniac avec le CO2. Son premier usage est celui d’engrais agricole.

                                    Le bilan comme bien souvent dans les problèmes de pollution, correspond à moins d’oxydes d’azotes libérés mais plus d’énergie dépensée. Espérons que le bilan soit globalement positif.

    Le 17 Mai 2008

  • Marasme à Las Vegas, embellie sur le NYMEX

    Marasme à Las Vegas, embellie sur le NYMEX

                         Les médias nous apprennent que rien ne va plus à Las Vegas, la fréquentation recule, les chambres des hôtels prestigieux sont soldées au tiers de leur prix habituel, les cours des actions des Casinos s’effondrent. L’explication la plus plausible réside dans le fait que les Américains ont découvert un nouveau jeu infiniment plus lucratif et tout aussi addictif: le NYMEX. Le New York Mercantile Exchange est le premier marché mondial de transactions à terme (futures et options) sur les matières premières et l’énergie (commodities). Le nombre des transactions quotidiennes moyennes au mois d’avril a atteint 1,712 millions en croissance de 22% par rapport à Avril 2007. Les banques ne vendent  plus de dettes titrisées, elles se sont recyclées dans les matières premières et l’énergie. Les déclarations de Goldman Sachs attirant le chaland, en annonçant le baril de pétrole à 141$ (notez la précision stupide) pour la deuxième partie de l’année, font partie des opérations de lancement marketing de cette nouvelle mode. Soyons sûrs qu’elle finira elle aussi, en "jus de boudin" pour les gogos qui se feront bercer les derniers par ces promesses de nouvel Eldorado.Nymex1

                      Le débat sur le prix du baril de pétrole portant sur spéculation ou mouvement de fond à long terme n’a que peu de sens. L’ensemble des acteurs économiques (banques, fonds alternatifs ou non, particuliers,…) pense aujourd’hui que le marché de l’énergie est haussier (bullish), conviction étayée par les hausses répétitives qu’il entretient, les ennuis dans le Delta du Niger, les rodomontades de Chavez, le silence de l’Arabie Saoudite qui va tout de même faire un geste de 300 mille barils par jour supplémentaires, et les multiples incidents dans les raffineries américaines "hors d’âge". Viendra le jour où le Marché abandonnera ces convictions et deviendra baissier.

                      L’équilibre entre offre et demande de pétrole est à ce jour assuré, avec des niveaux de stocks normaux, il le sera dans un futur proche par des productions accrues et une adaptation d’une demande globalement stable ou en légère baisse dans les pays de l’OCDE, aux produits les moins chers (pétroles lourds). Dans un futur plus lointain les baisses de consommations dans les pays de l’OCDE, dont bien sûr les Etats-Unis, devont compenser les hausses des pays asiatiques et d’Amérique du Sud, pour assurer un niveau global de demande stable autour de 90 millions de barils par jour qui semble être un niveau de consommation de pétrole raisonnable, pour les décennies à venir.

    Le 17 Mai 2008

  • Zone Euro: forte croissance des échanges commerciaux sur les deux premiers mois 2008

    Zone Euro: forte croissance des échanges commerciaux sur les deux premiers mois 2008

                         Le dynamisme des échanges commerciaux de la Zone Euro du mois de Janvier qui avait été souligné ici, est confirmé par les résultats à fin Février, publiés par Eurostat. Les exportations et les importations des deux premiers mois 2008 sont en croissance de 11,3%. Les importations sont dopées par les achats de produits énergétiques pour un montant de 60 milliards d’euros (FIG.), en augmentation de 16 milliards d’euros par rapport au mêmes deux premiers mois de 2007 (+36,5%). Les exportations de machines et véhicules à 110 milliards d’euros ont crû de 10%, celles des produits énergétiques à 11 milliards d’euros sont en augmentation de 37%. L’ensemble se traduit par un déficit cumulé de 10 milliards d’euros, bilan tiré vers le bas par un déficit énergétique de 49 milliards d’euros. Pour la France les importations croissent de 13,1% et les exportations de 10,6%. Eurozone02_2

                    Ces données confirment le dynamisme des échanges commerciaux européens en ce début d’année 2008, en contradiction avec des prévisions déclinistes de certains financiers qui ne sont toujours pas confirmées. Ce ne serait qu’une question de timing d’après certains.

    Le 16 Mai 2008

  • Medvedev offre un tiers des réserves fédérales de gaz à Gazprom

    Medvedev offre un tiers des réserves fédérales de gaz à Gazprom

    Gazprom_2                          Cadeau de Bienvenue, explique Kommersant, Gazprom vient de recevoir neuf champs gaziers qui appartenaient à la réserve fédérale russe. Ils représenteraient des réserves globales de 3800 milliards de m3, soit un tiers des réserves fédérales russes, qui s’ajoutent aux 29000 milliards de m3 que possèderait Gazprom jusque là. La consommation annuelle mondiale de gaz naturel est de 3000 milliards de m3 et celle de l’Europe est de 580 milliards de m3. Il semblerait que dans ce cadeau il existe une pépite qui serait le champ de Chayanda, avec des réserves estimées à 1300 milliards de m3 de gaz.

                             Cette information explique pourquoi la hausse des cours de Gazprom était justifiée. Anticipation initiée ou intuition géniale?

             Le 16 Mai 2008.

  • La hausse des prix annuelle de la Zone euro se détend au mois d’Avril

    La hausse des prix annuelle de la Zone euro se détend au mois d’Avril

                         La hausse des prix sur 12 mois dans la Zone euro semble être passée par un maximum au mois de Mars. En effet tirée par une légère détente des croissances des prix de l’énergie et des produits alimentaires cette hausse revient à 3,3% qui était la valeur du mois de Février, en retrait de 0,3 points par rapport à la valeur du mois de Mars. La hausse des prix française à 3,4% est à la moyenne de la Zone.Inflatavril

    Le 16 Mai 2008

  • La viscosité de la consommation d’énergie aux prix défie les lois classiques du marché

    La viscosité de la consommation d’énergie aux prix défie les lois classiques du marché

                   Il ne se passe pas une semaine sans qu’un économiste "distingué" ne nous explique que l’activité économique à la hausse ou à la baisse des USA va faire croître ou décroître la consommation de pétrole dans ce pays. Or les observations contredisent ces assertions: la consommation d’énergie varie peu avec la conjoncture économique. Les économistes parlent de manque d’élasticité. De la même façon, la montée des cours de l’énergie ne se traduit pas par une baisse des consommations immédiates. Ces types de réactions lentes à une sollicitation sont bien connus en physique, c’est le cas du phénomène de thixotropie qui nécessite un effort constant pour observer une variation, comme l’enfoncement d’un corps dans les sables mouvants ou d’un caillou dans le goudron.Energiefoyersus

              Alors, pourquoi la consommation d’énergie est-elle thixotrope?

                                      La variation à la baisse de la consommation énergétique nécessite des changements de comportement des acteurs économiques qui vont devoir investir et modifier leurs habitudes, ce dont ils ont horreur. Un exemple est donné par les variations dans le temps des types d’énergies utilisées dans les foyers américains (FIG.). Ces données publiées par l’Energy Information Administration proviennent de sondages réalisés tous les quatre ans auprès des foyers américains. Il est possible de constater que sur 12 ans le chauffage au fuel ou au kérosène, de plus en plus onéreux, est passé de 11,7% à 7,6%. Ceci correspond en nombres de foyers à une décroissance de 2,8 millions en 12 ans, et il en reste encore 8,4 millions. Il est donc possible de pronostiquer qu’il n’y aura quasiment plus de foyers US alimentés au fuel …. dans 36 ans, si rien ne change radicalement!

                                    La consommation du parc automobile est également un phénomène très lent qui nécessite des décennies pour que tout d’abord le marketing oriente sa politique vers la réduction des consommations des véhicules (Renault présente en ce moment son nouveau 4X4, en pleine envolée des cours des carburants,… déphasage mortel), pour que ces nouveaux modèles soient proposés à la vente et pour que, peu à peu, le parc automobile se transforme à raison de 4% à 5% par an.

                                 En conclusion, le marché de l’énergie a du mal à obéir rapidement aux lois classiques de l’offre et de la demande en raison de la viscosité de ses réactions qui nécessitent des modifications lentes des acteurs économiques. Ce phénomène explique en partie, la longueur du cycle de hausse des prix actuel. Un effort constant est nécessaire pour orienter lentement le marché. La pression fiscale (positive ou négative) est un outil de choix pour accélérer les transitions.

    Le 15 Mai 2008