Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Grande-Bretagne: les prix à la production industrielle tributaires des prix de l’énergie

    Grande-Bretagne: les prix à la production industrielle tributaires des prix de l’énergie

                                      La Grande-Bretagne a bâti une partie de son expansion économique des 40 dernières années sur les ressources de gaz et de pétrole de la Mer du Nord. Malheureusement  la déplétion de ces ressources et l’inexorable ascension des prix des ressources énergétiques carbo-polluantes agissent depuis quelques années négativement sur la santé économique de ce pays. Importatrice des trois quarts de son charbon, importatrice nette de gaz et de pétrole, le renchérissement de ces sources d’énergies impacte de plein fouet les prix industriels britanniques.Prodindus_3

                         Les indices des prix à la production industrielle publiés par Eurostat en témoignent. Il suffit de comparer les indices (base 100 en 2000) des prix industriels hors construction avec et sans énergie et de les comparer avec ceux de la France en mars 2008 (FIG.). Alors que la variation de l’indice de la France comprenant les prix de l’énergie (17,9%) est majoré d’un tiers environ par rapport à la variation des prix hors composante énergétique (+13,3%). Pour la Grande-Bretagne les variations des prix à la production industrielle sont multipliés par 2,3 (39,5/16,9) par rapport à celle de l’indice sans composante énergétique.

                       Ces comparaisons simples montrent le grand désarroi énergétique dans lequel se trouve aujourd’hui la Grande-Bretagne qui a enfin décidé de prendre une nouvelle orientation dans ses choix énergétiques, en décidant de moderniser son outil électronucléaire et de céder ses parts dans British Energy. Les objectifs de la commission européenne obligeant les britanniques à produire 40% de leur électricité en énergie renouvelable en 2020 alors qu’ils sont à 5% est complètement irréaliste. Souhaitons qu’ils arrivent à cet objectif en incluant l’électricité électronucléaire, ce serait déjà bien par rapport aux 19% d’électricité non thermique à flamme produits aujourd’hui.

                    Ces chiffres montrent aussi la chance de la France d’avoir su maîtriser ses coûts énergétiques grâce à son électricité hydroélectrique, son parc de centrales électronucléaires et la formidable taxe sur les produits pétroliers (TIPP) qui a sponsorisé la diésélisation du parc automobile. Souhaitons que l’arrivée des stupides 4X4 et des onéreuses éoliennes allemandes ne sera qu’une mode passagère.

    Le 6 Mai 2008

  • USA: fortes ventes de voitures hybrides au mois d’Avril

    USA: fortes ventes de voitures hybrides au mois d’Avril

                                 Les ventes de voitures hybrides du mois d’Avril aux Etats Unis ont atteint 39900 exemplaires soit le deuxième meilleur mois enregistré en valeur absolue. Sur les quatre premiers mois de l’année le volume de voitures hybrides vendues atteint 129000 exemplaires en hausse de 20% par rapport aux ventes de la même période en 2007. Ces ventes du mois représentent 3,2% des voitures vendues aux Etats Unis en Avril (FIG.). 82% de ces ventes sont assurées par Toyota et 11% par Honda. Ce résultat, dans un marché globalement en baisse, montre l’attractivité du concept hybride et des économies d’essence associées, sur le consommateur américain.Hybridesusa_2

  • ExxonMobil veut valider industriellement la capture du CO2 par procédé cryogénique

    ExxonMobil veut valider industriellement la capture du CO2 par procédé cryogénique

    Exxonbacon                                         Les gaz naturels contiennent dans des proportions variables du CO2, de l’H2S et des impuretés autres que le méthane. Quand ils sont qualifiés d’acides (sour acid gas) ces proportions de CO2 et d’H2S peuvent atteindre plusieurs dizaines de pourcent. La capture de ces gaz peut être réalisée classiquement par des procédés aux amines qui après oxydation de l’H2S en Soufre, permet de capturer du CO2 et de le réinjecter comme le fait StatoilHydro au large de la Norvège sur sa plateforme Sleipner. Mais un autre procédé appelé "Controlled Freeze Zone" ou "CFZ" semble être une alternative intéressante.

                                             Cette méthode étudiée il y a plus de vingt cinq ans par Robert Denton repose sur la création d’une phase liquide par dissolution cryogénique du CO2 dans l’hydrogène sulfuré liquide vers -80°C. Le méthane parfaitement purifié demeure seul en phase gazeuse. Exxon Mobil a longtemps étudié et évalué ce procédé. On lira avec intérêt une présentation d’Exxon sur ce sujet,  présentée en 2004. La phase liquide constituée de CO2 et d’H2S peut être directement réinjectée dans une couche géologique poreuse réceptrice.

                                            ExxonMobil vient d’annoncer de vouloir investir plus de 100 M$ pour construire une unité commerciale de démonstration de ce procédé dans un gisement de gaz du Wyoming. Cette usine devrait entrer en activité en fin 2009 et pouvoir conduire des tests avec diverses compositions gazeuses pendant un à deux ans. Exxon place cette activité parmi les nombreux projets de CCS auxquels il participe dans le monde.

    Lire le communiqué d’ExxonMobil (en français)

    Le 6 Mai 2008

  • Nouvelles énergétiques de la semaine du 6 Mai 2008

    Nouvelles énergétiques de la semaine du 6 Mai 2008

    Breakingnews                   British Energy: le Daily Telegraph informe ses lecteurs que le team EDF-Centrica tiendrait la corde dans la course à la prise de contrôle de British Energy. Certaines raisons sont évidentes telles que la compétence d’EDF dans l’énergie électronucléaire qui peut seule à moyen terme, faire partiellement émerger la Grande-Bretagne de l’impasse écologique et économique dans lequel elle se trouve, ou bien la nationalité britannique du partenaire à 25%, Centrica, du Groupe British Gas.

    Mais d’autres raisons moins évidentes ont affaibli des autres candidats à la reprise, telles que l’abandon politique du suédois Vattenfall, contré par le lobby antinucléaire suédois, ou la mauvaise image de marque de RWE, le plus grand pollueur européen avec ses centrales allemandes au lignite. La Bourse de Londres a bien enregistré que la compétition serait faible, avec la baisse du cours de l’action British Energy qui cote 721 pences après un plus haut à 785 pences le 25 Avril.

                                La paranoïa des cours du pétrole se poursuit aux USA: un Mexique en méforme, un Delta du Niger en ébullition, des Turcs qui bombardent l’Irak kurde,un Ayatollah Khamenei qui fait des rodomontades, un dollar qui faiblit un peu et nous voila revenus vers les 120 dollars le baril de brut WTI. Les bullish contrôlent le marché. Les actifs adossés aux matières premières et à l’énergie sont devenus les outils préférés des financiers américains.

                              La "Paix Verte" (Greenpeace) australienne qui doit communiquer à Pittsburg, découvre que les technologies de CCS (Capture et Stockage du Carbone) vont être longues à développer (2030), qu’elles vont doubler les investissements pour construire une centrale électrique et fortement majorer les prix du MWh (+91% annonce de façon ridiculement précise ce lobby vert). Après le Flop de l’éthanol les Verts se méfient, leur image se ternit. Les problèmes énergétiques sont complexes et les certitudes élaborées sur des coins de tables, emplies de pièges!

  • France : Technip renforce son contrôle financier

    France : Technip renforce son contrôle financier

    Techniplogo                     Société d’ingénierie pétrolière Technip est un des leaders mondiaux incontestés dans divers domaines de l’Exploration Production, dont en particulier, les chantiers offshore en eau très profonde. Il a été dernièrement retenu par exemple pour démarrer les études du projet Shtokman, il a été choisi également par BP pour des développements en Mer du Nord. Ces activités portant sur des projets pouvant être articulés sur plusieurs années la pertinence des chiffrages initiaux, la prise en compte d’aléas possibles, le respect des planning, la rigueur de gestion sont des points clés de la rentabilité de tels chantiers. Dans le passé certains grands projets ont participé négativement aux résultats du Groupe. Technip annonce la venue d’Arnaud Réal comme  Directeur du Contrôle Financier, ce dernier avait auparavant exercé ses talents au sein d’Alcatel.

                              Souhaitons à M Réal des résultats financiers de sa nouvelle Société beaucoup plus brillants que ceux de son ancien employeur dont les erreurs stratégiques illustreront pendant longtemps, les exemples des Business School du monde entier.

  • Mexique: réduction des exportations de pétrole vers les USA en 2008

    Mexique: réduction des exportations de pétrole vers les USA en 2008

                          D‘après le journal mexicain El Universal, la Pemex pétrolière d’Etat mexicaine réduirait en 2008 ses exportations de pétrole vers les Etats Unis de 184 mille barils par jour en moyenne. Le Mexique a participé pour 1,5 millions de barils par jour dans l’approvisionnement des USA en 2007, en faisant un gros fournisseur de ce pays après le Canada et l’Arabie Saoudite (FIG.).  Cette baisse limitée est à mettre en perspective avec toutes les autres possibilités d’approvisionnements.Usimp1

    Le 5 Mai 2008

  • USA : les Sénateurs proposent une loi portant sur l’exploitation des ressources énergétiques locales

    USA : les Sénateurs proposent une loi portant sur l’exploitation des ressources énergétiques locales

    Capitole_2                               Devant la montée des cours des produits pétroliers, devant l’échec annoncé des divers plans biocarburant de première et de deuxième génération de l’Administration américaine qui ont sous estimé l’impact de ces agro industries sur les marchés et l’environnement mais aussi mal estimé, pour la deuxième génération, les limitations posées par la disponibilité de ressources et les épineux problèmes de logistique, des Sénateurs américains veulent relancer l’exploitation des ressources énergétiques locales. C’est l’ "American Energy Production Act 2008" présenté le 1er Mai, par le Sénateur du Nouveau Mexique, Pete Domeneci, membre du Comité de l’Energie et des Ressources Naturelles du Sénat.

                                     Que dit cette proposition de Loi?

                           L’American Energy Production Act est un fourre tout qui tend à abolir les contraintes législatives ou règlementaires limitant l’exploitation des ressources naturelles aux USA. Il comprend en particulier des propositions de libération des prospections dans l’Atlantique et le Pacifique, dans le Refuge des Espèces Sauvages du Nord Alaska. L’exploitation des schistes ("oil shales") du Colorado, du Wyoming et de l’Utah serait débloquée. La reprise de construction de raffineries serait autorisée ainsi que la production d’essence à partir de charbon avec des émissions de CO2 comparables. L’accélération de la production de batteries avancées fait également partie du projet. D’autres propositions moins importantes y figurent également.

                        Lire les points clés du projet de Loi (en anglais)

    Le 5 Mai 2008

  • Grande-Bretagne: la production d’électricité à 81% d’origine thermique en 2007

    Grande-Bretagne: la production d’électricité à 81% d’origine thermique en 2007

                            En raison d’une baisse de la disponibilité des centrales électronucléaires en Grande-Bretagne en 2007 qui ont produit 12 TWh de moins qu’en 2006, les centrales thermiques à gaz ou à charbon ont produit 9 TWh de plus qu’en 2006 à 307 TWh. Le taux d’électricité d’origine thermique a gagné 2,4 points à 80,9% en Grande-Bretagne en 2007. La Grande-Bretagne qui est devenue en 2007 autosuffisante en production d’électricité avec 380 TWh, possède avec la Société Drax, une des centrales électriques les plus polluantes d’Europe. Electr3

    Le 4 Mai 2008.

  • France: la production d’électricité 2007 n’aura pas été un grand cru

    France: la production d’électricité 2007 n’aura pas été un grand cru

                          Les statistiques mensuelles d’Eurostat de production d’électricité par les divers Etats européens commencent à publier les valeurs du mois de Décembre 2007. Il est donc enfin possible de comparer les productions de 2007 à celles de l’année précédente. Pour la France la production nette totale a atteint 544,5 TWh (milliards de kWh) en baisse de 0,8% ou 4,4TWh par rapport à 2006. La consommation intérieure d’électricité a atteint 480 TWh en légère hausse de 0.4%.Electr2

                        Des productions en baisse et des consommations en hausse ont entraîné une baisse de la balance nette des échanges d’électricité de 8,9% à 65 TWh (FIG.). A 100 euros le MWh cette baisse de la balance des échanges de 6,4 TWh représente une perte de recettes de 640  millions d’euros pour la France.

                        La raison de cette baisse des productions est attribuable à la très mauvaise disponibilité des centrales électronucléaires qui ont produit 10 TWh de moins qu’en 2006, un milliard d’euros de moins de revenus pour EDF, à 419 TWh. Ce laxisme d’EDF dans les performances opérationnelles de ses unités est un vrai handicap pour la collectivité. EDF ferait mieux de produire mieux et d’avantage que de demander des augmentations tarifaires. Qu’attendent les syndicats et les associations de consommateurs pour dénoncer ces lacunes? Ce ne serait peut-être pas politiquement correct?

                      Par contre le bilan des productions "hydrolique-éolien" réunies est positif, avec une croissance de 6,5% ou 4TWh.

                      Ces résultats montrent que la production d’électricité française mérite d’être plus performante, dans une Europe en état de sous investissements chroniques en moyens de génération d’électricité. Ce sont des milliards d’euros de recettes qui sont en jeu.

    Le 4 Mai 2008

  • BMW préparerait à son tour un Zero Emission Vehicle pour la Californie

    BMW préparerait à son tour un Zero Emission Vehicle pour la Californie

    Bmwisetta                    La loi Californienne impose aux constructeurs de présenter au moins un modèle de "Zero Emission Vehicle"  (ZEW) de la classe GOLD dès 2012 (voir le tableau déjà publié  au mois de Mars pour comprendre cette très complexe alchimie californienne). La réponse la plus simple pour un constructeur est de présenter un petit véhicule électrique dit de voisinage ("neighbouring") à moins de vouloir produire une usine à gaz à pile à combustible. Mercedes semble avoir décidé de présenter une Smart électrique, BMW pourrait produire, d’après Autocar, un petit véhicule du même type qui pourrait s’appeler Isetta.

    Lire l’article d’Autocar ( en anglais).

    Le 3 Mai 2008