Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Rêve ou réalité: transformer le pétrole en gaz dans les gisements épuisés?

    Rêve ou réalité: transformer le pétrole en gaz dans les gisements épuisés?

    Penseur                         De sérieux scientifiques des Universités de Newcastle et de Calgary ont créé une nouvelle Société, la Profero Energy Inc., dont le but serait d’injecter et de nourrir les bactéries qui savent convertir le pétrole en gaz dans des gisements épuisés, afin de pouvoir récupérer sous forme gazeuse le pétrole impossible à extraire. Ils ont étudié en laboratoire les bactéries qui transforment le pétrole en acide acétique et hydrogène ainsi que celles qui recombinent l’hydrogène au CO2 pour obtenir le méthane. Ils prétendent qu’avec des nutriments spéciaux, une sorte de potion magique, ils sauraient accélérer les processus biologiques pour réaliser cette transformation  à l’échelle d’une année ou d’une décade. Formidable accélération d’un million de fois la vitesse du processus naturel. Ces scientifiques seraient sur le point de réaliser un essai en vraie grandeur au Canada, sur un gisement épuisé.

                   Je n’ai ni les données scientifiques ni  les compétences nécessaires pour juger de faisabilité d’une tel chamboulement des lois naturelles, mais je trouve un relent "d’avion renifleur" dans une telle information.

    Lire l’info sur le très sérieux site de l’Université de Newcastle.

    Le 30 Avril 2008

  • StatoilHydro: la plateforme Sleipner T capture et stocke 2800 tonnes de CO2 par jour

    StatoilHydro: la plateforme Sleipner T capture et stocke 2800 tonnes de CO2 par jour

    Sleipnert                            StatoilHydro, le pétrolier Norvégien, fête les 10 millions de tonnes de CO2 capturés en pleine mer sur la plateforme Sleipner T et réinjectés dans la couche poreuse sableuse de Utsira qui occupe une large partie du sous sol de la zone norvégienne de la Mer du Nord. Cette plateforme offshore, située à 250 km des côtes norvégiennes, capture chaque jour à l’aide d’un procédé mettant en oeuvre des solvants aminés, 2800 tonnes de CO2 provenant du gisement de gaz de Sleipner, gaz qui contient 9% de CO2.

                             StatoilHydro a acquis une réelle expérience dans la mise en oeuvre de ce procédé avant-gardiste qui capture un million de tonnes de CO2 par an, soit 3% des émissions de la Norvège ou un millième des émissions de l’Allemagne. Elle a été motivée dans cette voie par l’instauration d’une taxe gouvernementale de 50$/tonne de CO2 émise lors de l’exploitation de gaz. La Société pétrolière attend qu’un jour, les procédés de CCS soient reconnus par les instances mondiales et européennes dans la liste des moyens de lutte contre le réchauffement climatique.

    Voir le papier de StatoilHydro (en anglais)

    Le 30 Avril 2008

  • Shell: productions de gaz en hausse et de liquides en baisse, forte génération de cash

    Shell: productions de gaz en hausse et de liquides en baisse, forte génération de cash

                                 Royal Dutch Shell publie des résultats trimestriels globalement en progression mais tout de même assez ternes, compte tenu du contexte des prix des produits pétroliers. Les productions de liquides (pétrole+condensats+bitumes) à 1,853 millions de barils par jour sont en baisse de 5,5% par rapport à ceux du même trimestre 2007 qui étaient de 1,961mbl/jour. Ces baisses généralisées sont les plus fortes aux USA (-12%) en Asie (-10%), en Europe (-7%). Par contre les productions de gaz sont en croissance de 8,7% en raison d’une forte croissance des productions européennes de 19% (gisement d’Omen Lange en Norvège).Shelltrim1

                    Les volumes raffinés à 3,694 millions de barils par jour sont en légère augmentation par rapport à ceux du même trimestre 2007 qui avaient été très mauvais.

                    Ces données opérationnelles en demi teinte sont bien sûr masquées par les augmentations de prix du pétrole et du gaz qui conduisent à des résultats en hausse de 25% à 9 milliards de dollars. Le cash généré par les opérations est également en forte progression à 16.9 milliards de dollars, une réduction du fond de roulement de 2,8 mrds$ abonde cette génération de cash. Les investissements en croissance, se sont élevés à 7.2 milliards de dollars.

                    Le cours de l’action RDS A est en hausse de 5%.

    Le 29 Avril 2008

  • Valero ou les déboires d’un pur raffineur américain

    Valero ou les déboires d’un pur raffineur américain

    Valero2_2                             Valero est un gros raffineur américain qui traite 2,6 millions de barils par jour de pétrole brut et autres charges dans ses raffineries. Il a rencontré durant ce premier trimestre bien des ennuis. Tout d’abord une augmentation en un an de 40$ par baril, des prix du pétrole qui est sa matière première, alors que le prix de vente de l’essence n’a crû que de 34$ le baril dans la région du Golfe du Mexique. Ensuite il a connu des incidents graves dans trois de ses raffineries, réduisant les productions, enfin, ses dépenses de maintenance se sont considérablement accrues. La conséquence de tout cela est un effondrement des marges qui sont passées de 1141 millions de dollars au premier trimestre 2007 à 261 millions de $ en 2008.

                          Le consommateur américain devrait s’estimer heureux de voir les hausses des cours du pétrole être amorties dans les prix de l’essence par les baisses de marges des raffineurs. Valero est en discussions avancées pour vendre trois ou quatre de ses raffineries les moins profitables.

    Le 29 avril 2008

  • Archer Daniels voit se marginaliser son activité fuel éthanol

    Archer Daniels voit se marginaliser son activité fuel éthanol

    Archerdaniels                             Archer Daniels est une grosse Société américaine impliquée dans de nombreuses activités liées au monde agricole comme les additifs alimentaires, la nourriture pour animaux, les bio carburants et les dérivés naturels pour la chimie. Après avoir fondé beaucoup d’espoir sur la production de fuel éthanol à partir de maïs, cette activité est en cours de marginalisation au sein d’Archer Daniels. L’activité des "bioproducts" du trimestre écoulé présente une profitabilité opérationnelle de 74 millions de dollars contre 119 millions $ pour le même trimestre l’an dernier. Cette baisse est liée au renchérissement des prix de l’énergie et des prix du maïs, dont une partie est achetée pour assurer les productions d’éthanol. Le résultat de cette activité, malgré de bonnes ventes de Lysine, ne représente plus que 8% des résultats opérationnels du Groupe.

                            

                                    Il y a fort à parier que la production d’éthanol à partir de maïs au sein d’Archer Daniels va devenir une activité de deuxième plan. Il n’est pas sûr que l’entreprise poursuive ses investissements lourds vers les productions de deuxième génération, sinon pour valoriser simplement les déchets du maïs utilisé. L’action ADM cotée à New York présente un cours vers les plus hauts, il y a belle lurette que le Marché a passé l’activité éthanol en profits et pertes sur cette action dont les profits trimestriels sont en croissance de 42%.

    Le 29 Avril 2008

  • BP: productions stables, raffinage en reprise, résultats financiers en forte progression

    BP: productions stables, raffinage en reprise, résultats financiers en forte progression

                       Les résultats trimestriels de BP font apparaître un profit de 7,6 milliards de dollars dont un milliard de valorisation de stock, à comparer aux 4,7 milliards du même trimestre 2007. La génération de cash des opérations à 10,9 milliards de dollars est elle aussi en forte croissance de 2,9 milliards de dollars. Ce bond qualitatif est obtenu à partir de productions stables de pétrole et de gaz (FIG.) et d’une activité de raffinage en progression.Bptrim1

                                       La raison majeure de cette progression est la valorisation des produits commercialisés. Le prix de vente des liquides ayant atteint 90.9 $/baril contre 53.4 $/baril il y a un an et le prix de vente des gaz ayant lui aussi progressé à 5.88$/mcf venant de 4.86 $/mcf il y a un an. A cela s’ajoute une progression des productions de produits raffinés de 168 mille barils par jour, pour moitié en Europe et pour moitié aux USA, en raison d’un meilleur fonctionnement de l’outil de raffinage.

                                       Les dépenses en Capital atteignent 7.1 mrds$. Elles intègrent l’entrée de BP dans les sables bitumineux de l’Alberta après l’accord de 2.85 mrds$ conclu avec Husky Energy.

                                      Le cours de l’action BP est en hausse de plus de 5% à 608 pences à la Bourse de Londres. Le marché qui n’avait pas intégré la montée des cours des produits pétroliers, va peut-être corriger la sous cotation des Sociétés pétrolières dont celles de BP et de Total. L’effet de base très favorable du premier trimestre 2007 exacerbant cette progression.

                                     Pour les prochains trimestres l’impact des investissements antérieurs devrait permettre à BP d’accroître ses productions et donc de voir sa valorisation progresser. Ceci est vrai pour la majorité des pétrolières dont les cours en Bourse ont été pénalisés par la montée des investissements. Il suffit d’intégrer maintenant que ces investissements vont conduire à des productions de liquides et de gaz hautement profitables.

    Le 29 Avril 2008

  • Nouvelles énergétiques de la semaine du 29 Avril 2008

    Nouvelles énergétiques de la semaine du 29 Avril 2008

                      Le prix du pétrole va-t-il marquer une pause? Voila la question qui agite les marchés. Les grèves en Ecosse et au Nigeria ont relancé les cours vers les 120$ le baril, mais certains envisagent la reprise d’activité et pensent que la tension sur le pétrole va baisser à court terme. L’analyse graphique des cours plaiderait pour un retour vers les 110$ le baril, sur la droite de corrélation 2007-2008 qui présente une pente redoutable de 42$ par an (FIG.). Cours2

                         Certaines analyses recherchent en vain "la destruction de demande" en produits pétroliers aux USA et constatent avec étonnement que les prix n’ont aucun impact significatif sur la consommation (les économistes parlent d’absence d’élasticité). L’histoire de la modération des consommations en France qui remonte au premier choc pétrolier des années 70, devrait leur apprendre que c’est un processus très lent,  impliquant des remises en causes de mode de vie et une modernisation totale du parc automobile, comme l’a été la diésélisation génialement sponsorisée par la TIPP dans notre pays. Rendez-vous donc en 2040.

                          Droits d’émissions de Carbone: les cours en Europe ont dépassé les 25 euros la tonne de CO2, sur la conviction générale de l’inefficacité de la politique énergétique de la Commission européenne et des grands pollueurs que sont l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Les six mois de présidence française ne pourront rien changer de façon significative à cet état de fait, sans la remise en cause profonde des objectifs énergétiques européens. L’Australie envisage sérieusement d’instaurer un système de droits d’émissions de CO2 sur le raffinage de pétrole, majorant ainsi les cours des carburants. La TIPP française et son équivalent britannique étaient largement en avance sur leur temps.

                         Transparency International, l’agence qui s’occupe du problème de la corruption dans le monde vient de noter les Sociétés pétrolières. L’américaine ExxonMobil, la russe Lukoil et la chinoise CNOOC sont les plus mal notées. En revanche l’anglo néerlandaise Shell, la brésilienne Petrobras, la norvégienne StatoilHydro, la canadienne PetroCanada sont les mieux notées. Quand à notre si décriée pétrolière nationale Total elle se trouve dans le milieu du classement avec BP, Chevron, ENI.

                        Gazprom recycle les anciens dirigeants européens: après avoir embauché Gerhard Schroeder pour diriger le projet de gazoduc North Stream, on parle de Romano Prodi pour prendre la tête du projet South Stream. Chez Gazprom il y a réellement un continuum entre business et politique.

  • Total: mise en production au large du Congo et offre au Canada.

    Total: mise en production au large du Congo et offre au Canada.

    Total_2008_congo_moho_bilondo1                    Total annonce la mise en production du champ de Moho-Bilondo dans les eaux profondes au large de la République du Congo. En plateau, la production devrait atteindre 90 mille barils par jour. Total opérateur avec 53,5% des droits va partager ces productions avec Chevron (31,5%) et la Société Nationale congolaise (15%).

    Lire le communiqué détaillé de Total.

                 On apprend d’autre part que Total aurait fait une offre de 480 millions de dollars canadiens, pour le rachat d’une Société, Synenco, impliquée dans les sables bitumineux de l’Athabasca, en association avec le chinois Sinopec (40%). Synenco après des pertes de 15 millions de dollars canadiens en 2007 et avoir licencié 70% de son encadrement, est à vendre .

    Le 28 Avril 2008

  • Choren: une nouvelle usine de biocarburant de synthèse

    Choren: une nouvelle usine de biocarburant de synthèse

    Chorenangela                   La Chancelière allemande, Angela Merkel, a inauguré ce mois-ci une nouvelle usine à Freiberg dans la Saxe. Cette usine chimique de Choren, synthétisera des biocarburants de type BTL reposant sur trois phases principales: la gazéification du bois sec, la synthèse de paraffines par le procédé Fischer-Tropsch et l’hydrocracking de ces paraffines en carburants. L’ensemble qui repose en grande partie sur des procédés Shell, est d’une grande complexité. Il va nécessiter de mettre en place et de valider de nombreuses étapes individuelles de production durant les deux ans à venir.

                            Cette usine de démonstration ne devrait produire à terme que 310 barils de carburants par jour à partir de 178 tonnes de bois sec, pour un investissement de 100 millions d’euros environ. A un prix de vente du carburant de 150 $/baril cette unité fera un chiffre d’affaire de 17 millions d’euros par an environ avec un prix de revient du bois sec à 100 euros la tonne, de 7 millions d’euros. On en déduit qu’un tel procédé n’est pas financièrement viable sans subvention. La complexité de cette unité de production, sa taille limitée sont les causes de cette impasse financière. Mais une usine de plus grande taille (100 fois plus grande pour produire comme une raffinerie) poserait alors des problèmes de ressources en bois et de logistique de très grande ampleur que ne saurait pas résoudre l’Allemagne.

                              La production de biocarburants se heurte aux problèmes géographiques de ressources limitées en matières de base, les unités resteront donc limitées en volumes et devront faire appel à des procédés simples et peu coûteux, sinon artisanaux, pour être rentables. C’est là que réside toute la complexité du problème.

    Le 28 Avril 2008

  • Airbus : il faudra 1200 avions par an  dans les 20 ans à venir

    Airbus : il faudra 1200 avions par an dans les 20 ans à venir

                      Airbus vient d’élaborer une étude du marché mondial de l’aéronautique civile dans les 20 ans à venir (2007-2016). Il prévoit une croissance annuelle moyenne du trafic passager de 4,9% et celle du frêt de 5,8%. Cette croissance entraînerait un besoin de 23400 nouveaux avions pour les 20 ans à venir.Avions1

                   La zone Asie Pacifique en raison son urbanisation et la croissance de son niveau de vie sera la part principale de ce Marché (FIG.), suivie de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Mais on voit apparaître comme nouvelles zones importantes l’Amérique Latine aux ressources croissantes et le Moyen-Orient dont la population augmente.

                Trafic passagers: le nombre de passagers.kilomètres passerait de 4400 milliards en 2006 à 11500 milliards en 2026, ce qui fait un coefficient multiplicatif de 2,6 en vingt ans. Airbus estime qu’en parallèle le parc d’aéronefs sera multiplié par 2,1 à 28500 avions en 2026. Cette moindre croissance du parc que du trafic provient de la croissance de la taille des avions. En effet Airbus prévoit une augmentation de nombre de hubs dans le monde qui seront desservis essentiellement par de gros porteurs. En 2026 32 hubs draineront 77% du trafic passager long-courrier. La croissance de l’urbanisation, la montée des prix des carburants favorisera les gros porteurs aux dépens du mode point à point assuré par des avions de tailles moyennes.

               Trafic du fret: le croissance annuelle du trafic de fret prévue est de 5,8% ce qui correspond à des volumes multipliés par plus de trois en vingt ans (470 milliards de tonne.km en 2026). Le nombre de cargos en service serait multiplié par 2,5 à 4250 avions en 2026.

               Baisse des consommations de carburant: la consommation moyenne en carburant est de l’ordre de 4,7 litres aux 100 passager.km en 2007, elle devrait continuer à décroître jusqu’à 3 litres en 2026 (FIG.). C’est la consommation du très gros porteur A380.Avions2_2

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    Lire l’étude d’Airbus (en anglais): Airbus Global Market Forcast.

        Le 28 Avril 2008