Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Les électriciens allemands E-On et RWE: l’Allemagne ne peut pas faire l’impasse sur le nucléaire!

    Les électriciens allemands E-On et RWE: l’Allemagne ne peut pas faire l’impasse sur le nucléaire!

    Co2_eur                    Enfin me direz-vous! Les patrons des grands Groupes producteurs d’électricité allemands dont le silence pourrait un jour leur être reproché, prennent la parole et sonnent l’alarme qui annonce les black-out. Après avoir fait semblant de jouer les énergies alternatives, ils semblent vouloir dire  ouvertement ce que leur expérience d’industriels leur indique. Wulf Bernotat, le patron d’E-On rappelant les prévisions officielles de l’Agence de l’énergie allemande qui prévoit un manque de puissance de 12 à 21 Gigawatts, a déclaré au Welt am Sunntag " La conclusion s’impose: nous avons encore besoin d’énergie nucléaire et nous avons besoins de centrales thermiques à flamme modernes, alimentées au gaz ou au charbon, émettant de façon significative, moins de CO2." Jurgen Grossman le patron de RWE, estime de son côté que les coupures pourraient arriver dès cet été et chiffre le risque de manque de puissance allemand à 30 GW en 2015.

                               Ils ont déclaré d’autre part tous les deux être intéressés à la reprise de la part que détient l’Etat Britannique dans British Energy et qu’ils étaient aptes à construire de nouvelles centrales électronucléaires en Grande Bretagne.

                          

                             La politique énergétique européenne subit de plein fouet ces incertitudes allemandes, liées aux résultats des élections générales de 2009. Une nouvelle élection nette de la chancelière Merkel pourrait permettre de décanter la situation, par contre l’élection du candidat de l’opposition prolongerait cette situation qui verrait les électriciens allemands construire des éoliennes chez eux et des centrales électronucléaires…en dehors d’Allemagne.

  • La Chine veut construire 97 nouveaux aéroports d’ici à 2020

    La Chine veut construire 97 nouveaux aéroports d’ici à 2020

    Chinamap1                   Le deuxième aéroport International de Pékin dont la construction va démarrer avant 2010 sera l’un des 97 nouveaux aéroports qui vont être construits d’ici à 2020 en Chine. C’est du moins l’annonce de la General Administration of Civil Aviation chinoise rapportée par China Daily qui donne cette information. L’objectif de ce plan est de porter le nombre d’aéroports chinois de 147 à fin 2006 à 192 en 2010 et 244 en 2020. A cette date 82% de la population chinoise sera à moins de 100 km d’un aéroport, contre 61% à ce jour.

                   L’Administration prévoit que le nombre de passagers va croître de 11,4% par an d’ici à 2020 et le frêt va augmenter annuellement de 14%. Les cinq grands hubs seront Pékin pour le Nord-Est, Shangai Pudong pour l’Est, Guangdong pour le Sud, Kunming pour le Sud-Ouest et Urumqui pour le Nord-Ouest.

                    La consommation de kérosène ne va pas baisser en Chine.

    Source: China Daily (en anglais)

  • L’énergie de la semaine du 25/03/2008, en vrac.

    L’énergie de la semaine du 25/03/2008, en vrac.

    Breakingnews                              Une rubrique de type bric à brac pour rapporter ce qui est insuffisant pour faire une chronique mais tout de même trop important pour ne pas l’oublier dans un monde énergétique qui va à toute vitesse.

    Charbon:

                        Les cours sont presque au plus haut en Europe (120 euros la tonne) en raison de la forte demande Asiatique, des difficultés de production en Australie et en Afrique du Sud et des cours élevés d’acheminement maritime. Alors les mineurs de la Côte Est des Etats-Unis vendent de plus en plus de charbon à l’export au point de créer un risque de pénurie locale. D’après FBR les exportations US de charbon devraient être multipliées par trois en 2008/2009 par rapport à 2006/2007. La Bourse est à l’achat sur les actions des minières US.

    Chine:

                        La pénurie en carburants se poursuit dans les villes et les queues de véhicules s’allongent devant les pompes. Les prix chinois des produits raffinés sont trop bas par rapport aux cours internationaux du pétrole brut. Les raffineurs chinois limitent les volumes produits localement. Une évaluation des cours du Yuan permettrait d’éviter ces distorsions de cours et limiterait l’inflation chinoise.

    Photovoltaïque:

                       L’industrie US et mondiale est en plein boom mais la pénurie en Silicium, les évolutions technologiques et la limitation des capacités de production rendent certains investisseurs prudents. Certains pensent aux USA que la pénurie en Silicium va se résorber et tout le monde attend le vote des futures subventions 2009 par les Chambres. La date du 22 Avril, pour ce vote, a même été annoncée, mais un doute demeure. Ce vote entraînera une montée des cours des Sociétés US impliquées dans les énergies renouvelables de type solaire ou éolien.

    Irak:

              Les exportations de pétrole irakien en Février se sont élevées à 1.93 millions de barils par jour pour une production de 2,4 millions. L’Irak voudrait porter ses productions à 3 millions de barils par jour en 2009 avec l’aide des Groupes pétroliers internationaux. Le problème est posé par l’utilisation de la manne financière que représentent ces ventes de pétrole (5 millards de dollars en Février).

    Japon:

             Le producteur de saké japonais Gekkeikan Sake Co fait des recherches sur le bioethanol d’origine cellulosique avec l’aide de la Japan Science and Technology Agency et de diverses Universités de Kobe, Kyoto, etc. Il a déposé des brevets sur l’éclatement des fibres cellulosiques par l’eau supercritique au dessus de 374°C. Ce traitement rappelle de celui du canadien Iogen qui réalise une "steam explosion" des fibres sous haute pression.

    Nabucco:

              Kyle Wingfield du Wall Street Journal appelle ce projet de gazoduc européen censé déjouer les volontés égémoniques russes le "Maginot Pipeline". C’est vous dire la confiance qu’il attache à un tel projet avec une seule source le gaz de l’Azerbaïjan du gisement de Shah Deniz. Bien sûr il y aurait aussi le gaz iranien mais encore faudrait-il résoudre préalablement les problèmes géopolitiques avec les USA.

    Audi

    Audi a décidé de ne pas vendre en 2009 son véhicule hybride Q7 crossover aux Etats Unis. La raison : la faiblesse du dollar.

    Valero

    Valero25mars2008                            Le raffineur américain annonce que ces résultats du premier trimestre 2008 seront "significativement plus faibles que ceux de l’année précédente". Malgré ce "profit warning" certains investisseurs jouent la reprise des cours de l’essence à l’entrée de la "driving season" comme chaque année.

  • Nouvelles recherches d’économies d’énergie subventionnées aux USA

    Nouvelles recherches d’économies d’énergie subventionnées aux USA

    Mitsubishiimievsport                        Le Department of Energy vient de lancer un appel d’offres pour subventionner à hauteur de 13 millions de dollars diverses recherches dans le domaine des économies d’énergies relatives au transport. Ces actions concernent

    • le chauffage, la ventilation et le conditionnement d’air individuel des passagers d’un véhicule par effet thermoélectrique (solid state energy conversion). Aide: 7.5 M$.
    • la recherche sur les nouveaux matériaux pour batteries Lithium-Ion ( électrodes négatives, électrolytes) et les technologies de production et d’évaluation. Aide: 4.5 M$
    • l’aérodynamique des cabines de traction de poids lourds.Aide: 1M$.

    Chauffage, ventilation et conditionnement d’air d’un véhicule:

                          Le DOE considère que le conditionnement d’air dans les véhicules américains consomme entre 3,5 et 4,5 kW, alors que le besoin pour un passager est de 0,7kW. D’où l’idée de concevoir un système décentralisé individuel en utilisant l’effet thermoélectrique. En effet dans un véhicule électrique par exemple il faudra réduire au maximum les consommations annexes pour réserver l’énergie à l’autonomie des véhicules. La conception d’un tel système reste à définir et à valider.

    Batteries Lithium-Ion:

                          Les USA veulent développer une industrie locale des systèmes batteries de type Li-Ion pour accompagner les immenses volumes qui seront demandés par les fabricants d’automobiles américains dans les années à venir.Le système batterie sera le composant névralgique de tout futur véhicule, la maîtrise de la conception à la production de série sera donc stratégiquement indispensable pour l’industrie automobile américaine. Le développement et l’industrialisation de matériaux innovants est une des clés du succès de cette stratégie. Ceci explique la démarche du DOE qui désire aider les recherches sur de nouveaux matériaux d’insertion du Lithium autres que les carbones existants et plus généralement sur la définition d’électrodes négatives pour ces accumulateurs électriques. De la même façon les recherches sur des des électrolytes plus stables et moins chers que les mélanges de carbonates associés au LiPF6 actuels sont encouragés. Les tests de sécurité de court-circuit ou de surcharge associés font partie du travail demandé. Une approche des procédés de production est également sollicitée.

    Aérodynamique des cabines de tractreurs de camions:

                       Le DOE estime qu’il est possible de réduire la traînée des camions de 20% en optimisant le profil aérodynamique des cabines de camions, ce qui réduirait de 10% leur consommation. Un travail sur l’ensemble tracteur plus remorque pourrait même permettre d’atteindre 15% d’économies. Les transporteurs qui paient le plein de gazole de leur camion à plus de 4$ le gallon attendent tous ces progrès.

    Référence: l’appel d’offre du DOE (en américain)

  • La production d’algues approche la phase industrielle aux USA

    La production d’algues approche la phase industrielle aux USA

    Petrosun                        La Société américaine PetroSun annonce qu’elle va lancer au mois d’Avril, une exploitation d’algues pour biocarburant dans la ferme aquacole de Rio Hondo au Texas. Cette unité avec des bassins d’une surface  de 450 hectares (1100 acres) devrait produire annuellement 50000 tonnes (110 M pounds) de biomasse et 105 mille barils d’huile (4.4 millions de gallons).

                               Si mes calculs sont exacts les quantités de biomasse et d’huile annoncées correspondent à une production d’algues sèches de 39 grammes par m2 et par jour environ, ce qui n’est pas mal. La ferme de 450 hectares produira 287 barils d’huile par jour, le millième d’une raffinerie de pétrole moderne. On le voit ces volumes correspondent à des productions agricoles artisanales qui apporteront leur modeste contribution au bilan énergétique global. Un atout: les nuisances devraient être plus limitées que celles provenant d’autres filières de biocarburants.

  • Energie électronucléaire: Toshiba signe un accord avec le russe Atomenergoprom

    Energie électronucléaire: Toshiba signe un accord avec le russe Atomenergoprom

    Toshiba                          Atsutoshi Nishida et Vladimir Travin ont signé Jeudi dernier, 20/03/2007, à Moscou, un accord cadre de coopération entre le japonais Toshiba Corp. et le russe Atomenergoprom. Ils se sont engagés à coopèrer dans la conception et la construction de nouvelles centrales électronucléaires en Russie ainsi que dans le cycle du combustible nucléaire civil, y compris l’exploitation minière et l’enrichissement de l’Uranium.

                            C’est une façon pour Toshiba, d’avoir accès aux ressources d’Uranium du Kazakhstan exploitées par Atomenergoprom et pour le Russe une bonne voie pour moderniser ses connaissances technologiques. Rappelons que la fourniture du combustible, sa reprise et son retraitement font partie des prestations de services indispensables pour la vente des équipements électronucléaires. Le soucis des industriels Japonais d’accéder aux réserves kazakhes d’Uranium avait déjà fait l’objet d’accords directs l’année dernière de la part de Kansaï Electric Power et Sumitomo.

  • Le cours de Petrochina décroche. Numéro UN mondial éphémère?

    Le cours de Petrochina décroche. Numéro UN mondial éphémère?

    Petrochina                    Le cours de Petrochina, première capitalisation boursière mondiale, décroche de 6,5% ce matin 24/03/2008 à la Bourse de Hong-Kong. Depuis le 31/12/2007 le cours de cette pétrolière chinoise dont la taille opérationnelle est comprise entre celles de BP et de Total, a baissé de 35% sur le marché de Hong-Kong. A la fin de l’année dernière elle représentait la première capitalisation boursière mondiale avec 723 milliards de dollars, capitalisation assez théorique puisque la plus grande partie du capital est détenue par l’Etat chinois. Ce phénomène rareté est bien connu des Français qui savent que la capitalisation boursière d’EDF a, elle aussi, profité de cet effet de pénurie de papier. Petrochina devançait Exxon Mobil, traditionnel N°1 depuis la forte valorisation des cours du pétrole de ces dernières années, qui capitalisait 511 milliards de dollars à fin 2007. Exxon n’ayant perdu que 9% de sa valeur depuis la fin de 2007, les deux capitalisations boursières sont donc devenues très proches.

                        La valorisation de Petrochina peut s’appuyer sur le dynamisme de l’économie chinoise et sur la forte pénétration des entreprises énergétiques et de "commodities" chinoises en Afrique ou en Amérique du Sud. Mais il n’est pas dit que les puissances occidentales vont regarder les Chinois faire leurs emplettes sans, un jour, réagir vigoureusement. Un prochain Président américain, légèrement plus clairvoyant que l’actuel (hypothèse raisonnable), devrait infléchir cette aimable négligente bienveillance.

  • Révision du rôle des noirs de carbone sur le réchauffement climatique

    Révision du rôle des noirs de carbone sur le réchauffement climatique

    Carbonblack                         Les suies et les noirs de carbone générés par les activités humaines auraient un rôle plus important que précédemment mentionné sur le réchauffement local et global. C’est ce qu’annoncent deux chercheurs américains V. Ramanathan de San Diego, Californie et Greg Carmichael de l’Iowa sur la base d’observations de satellites et de mesures locales. Ce phénomène qui représenterait une puissance thermique de 0,9 Watt par m2, au lieu des 0,2 à 0,4 Watt retenus jusqu’à présent, par le Panneau Intergouvernemental du Changement Climatique. Ces phénomènes dus à la combustion du charbon et du bois seraient très importants en Inde et en Chine. Les moteurs diesel des véhicules européens participeraient également à ce phénomène. Les noirs de carbone favoriseraient la formation d’aérosols et absorberaient en altitude (2000m) le rayonnement solaire direct et réfléchi par les nuages.

    Lire un résumé en anglais.

  • La montée des cours du gazole américain inquiète les camionneurs

    La montée des cours du gazole américain inquiète les camionneurs

    Gazole1                     L’American Trucking Associations (ATA) annonce que la facture à payer par les camionneurs américains en gazole atteindra 135 milliards de dollars en 2008 alors qu’elle avait atteint 112.6 milliards de dollars en 2007. Le poste carburant est en train de passer au premier rang des dépenses des entreprises de transport, devant le poste salaires. 73% des camions américains consomment du gazole contre 27% de l’essence. La consommation annuelle de ce parc en carburant atteint 54 milliards de gallons dont 39 milliards de gazole.

                      Si les prix restent aux environs des quatre dollars par gallon actuels il est même à prévoir que la prévision de l’ATA sera enfoncée. L’ATA milite pour un accroissement des productions de pétrole américaine et pour un dégoulottage du raffinage national. Ces intérêts se heurtent à ceux des raffineurs américains.

                     L’inflation US, donnée par le Consumer Price Index du Ministère du travail américain, était en croissance annuelle de 4.0% au mois de février 2008. Le seul poste transport qui fait 1/6 de l’indice CPI, était à +9% et le poste carburant à +33%.

  • Un essai américain : du switchgrass à 50$ la tonne

    Un essai américain : du switchgrass à 50$ la tonne

    Switchgrassculture                           Le switchgrass est un des matériaux cellulosiques préconisés pour alimenter une future filière de bio éthanol de deuxième génération. En effet cette plante ne nécessite pas de sols très riches, elle est robuste et peut être récoltée six fois par an. Une étude en vraie grandeur conduite depuis 2000, par le Ministère de l’Agriculture des USA et ses homologues de Nebraska, conduite sur dix exploitations agricoles du Nebraska, du Sud et du Nord Dakota, vient de montrer qu’il est possible de produire du switchgrass avec des rendements pouvant atteindre entre 6 à 8 tonnes à l’hectare sur une production moyenne sur 10 ans. Une étude analytique des coûts d’exploitation comprenant les divers postes de frais (semences, engrais, récolte, location de matériel, location du sol, main d’oeuvre) conclut que le prix de revient de ces récoltes est de 50$ à 55$ la tonne à la sortie de la ferme. Dans une production d’éthanol qui conduirait à 260 litres d’éthanol par tonne le poste switchgrass serait donc de 0.19$ à 0.21$ par litre d’alcool.

    Switchgrassharvest_2                   Cette étude réalisée dans des conditions réelles sur 10 sites précise les données d’exploitation de cette herbe avec la croissance des productions au cours des premières années de croissance de la plante (Fig.) et en fonction des conditions climatiques réelles responsables des baisses de production durant la cinquième année.

    Lire cette très intéressante étude. (En anglais)