Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • La chimie des lignocelluloses aux biocarburants

    La chimie des lignocelluloses aux biocarburants

    Très bonne synthèse sur les progrès à accomplir dans la chimie et les procédés chimiques de conversion des lignocelluloses en biocarburants de G. Huber à partir d’une Conférence tenue en Juin 2007 à Washington.Btl  Un accent tout particulier est porté sur l’importance des temps de réaction qui conditionnent la taille des équipements et donc des investissements. Un procédé voulant produire des volumes importants, proche de la pétrochimie, doit faire appel à des réactions chimiques rapides. Inversement, les procédés par fermentation enzymatique sont plus adaptés aux petites unités agricoles.

    Les réactions de pyrolyse rapide et de réactions catalytiques en phase liquide sont particulièrement étudiées. Un point est fait sur les diverses possibilités de conversion catalytique du Syngas (CO + H2).

    Voir le document en anglais.

  • USA: les cours du gaz naturel se valorisent avec la baisse des stocks

    USA: les cours du gaz naturel se valorisent avec la baisse des stocks

                              Les cours du gaz naturel aux USA se sont tendus à l’annonce de la baisse des stocks et de la persistance du froid.Gazus2 La température à Chicago est de -2°C, les stocks de gaz naturel ont atteint les niveaux bas de fin de cycle, alors les cours se tendent  au Henry Hub. Ils dépassent gaillardement les 9$ par millions de BTU depuis quelques jours. Cette tendance à la hausse pourrait se poursuivre si le froid devait persister. Rappelons que les cours avaient dépassé les 15$/MBTU en 2005 lors des tornades Rita et Katrina. Les fluctuations des cours du gaz US peuvent être très fortes en périodes de pénurie potentielle et de forte spéculation.

  • Un régime de haute pression a fait trembler le Texas

    Un régime de haute pression a fait trembler le Texas

    Texas                 En période de haute pression le froid et l’énergie éolienne font mauvais ménage. C’est ce que vient de vérifier le régulateur d’électricité du Texas: le ERCOT (Electric Reliability Council of Texas) qui a vu en quelque minutes la puissance éolienne générée passer de 1700 MW à 300 MW alors qu’un temps froid stimulait la demande en puissance électrique en augmentation de plus de 4000 MW. Devant un formidable effet de ciseau avec une demande qui croît et une offre éolienne qui s’effondre il n’existe qu’une parade: délester, ce que fit le régulateur. Evénement mineur en soi, mais qui fait doûter les américains, après les graves coupures de courant de Floride.

  • Rebondissement allemand dans le transport de l’électricité

    Rebondissement allemand dans le transport de l’électricité

    Corotmoulin                    La Commission Européenne au nom de la libre concurrence a proposé à ce que les réseaux de transport d’électricité et de gaz soient découplés de la production, en n’appartenant plus aux producteurs d’Energie traditionnels. L’Allemagne, la France et six autres Nations ont proposé une version médiane moins radicale, inspirée du RTE français, dans laquelle les réseaux seraient filialisés et possèderaient une puissante autonomie vis à vis des maisons mères. Mais, d’après le Frankfurter Allgemeine Zeitung, voila que certains énergéticiens allemands dont E-On, RWE et la filiale allemande de Vattenfall seraient en cours de discussions avec des financiers allemands pour céder leur réseaux longues distances. Le gouvernement allemand, pris à contre pied, a l’air un peu niais sur cette nouvelle.

                           Dans un modèle vertical intégré, selon un tel schéma dissociant Production – Acheminement – Distribution le producteur vendrait son énergie à l’achemineur pour ensuite, la lui racheter afin de pouvoir la distribuer. Pas sûr que ce schéma soit in fine, favorable au consommateur. En tous les cas ce ne sont pas de telles mesures qui permettront de moderniser et de dégoulotter la production d’électricité en Europe et donc de faire baisser les prix. La Commission se trompe de cible.

  • TOTAL poursuit son développement dans l’offshore africain

    TOTAL poursuit son développement dans l’offshore africain

    Total_usan1                  Le Groupe pétrolier Total informe qu’il a reçu le feu vert de la part des autorités nigérianes et de ses autres partenaires (Exxon 30%, Chevron 30% et le canadien Nexen 20%) pour démarrer le développement du champ offshore de Usan situé à 100 kilomètres des côtes. L’objectif est un démarrage des productions en début 2012 et un volume produit en plateau de 180 mille barils par jour. Les gaz extraits du gisement seront réinjectés.

                        La licence de prospection (OPL 222) qui datait de 1993 a été découpée en deux zones de production (Oil Mining Leases) l’OML 138 où se trouve Usan et l’OML 139.

    Lire le communiqué de TOTAL qui est opérateur de ce projet avec seulement 20% des parts.

  • Dépôts de Brevets 2007: Matshushita Electric devance Philips

    Dépôts de Brevets 2007: Matshushita Electric devance Philips

                                            La World International Property Organization (WIPO) a publié les lauréats 2007 en termes de dépôts de brevets.Brevets2007groupes_3

     

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              Bien que le nombre de Brevets déposés par Matsushita Electric soit en décroissance par rapport à 2006 c’est lui qui enlève la palme à Philips dont la baisse des dépôts annuels a été plus forte encore. Sur la troisième marche se trouve un allemand, Siemens, quoi de plus naturel?

            

        Brevets2007nations                              Mais en quatrième position apparaît un Chinois, Huawei Technologies impliqué dans les équipements Telecom et dont les dépôts de brevets ont plus que doublé en 2007. 

                    Les grands Groupes Japonais sont encore leaders dans le palmarès des Sociétés.

                      Par Nations c’est le trio USA, Japon et Allemagne qui mène devant la course. Loin derrière on remarque la Corée (passée devant la France) et la Chine dont les pentes des courbes sont en nette croissance. Les Pays-Bas fortement dépendants de Philips sont en baisse.

  • L’Europe dans l’Ether s’enivre à l’Hydrogène

    L’Europe dans l’Ether s’enivre à l’Hydrogène

                            Un groupe de travail, subventionné par les fonds européens, a pour mission de réfléchir aux possibilités d’application de l’Hydrogène dans les utilisations, dont le transport, qui font appel à des ressources énergétiques. Ce groupe qui s’intitule modestement "The HyWays consortium, Hydrogen Energy in Europ" est animé par une officine allemande la Ludwig-Bolköw-Systemtechnik (LBST). La France participe à ce travail avec le CEA qui bricole sur la PAC depuis des lustres et l’Institut Louis Pasteur. H2trasportshare_2Ce groupe de réflexion vient de publier un pavé qui annonce qu’en 2030 entre 3% et 35% des véhicules fonctionneront à l’Hydrogène et qu’en 2050 ils seront entre 35% et 75% selon le scénario d’aide financière retenu et les difficultés rencontrées.

                            Que ça? Pourquoi pas!

                               Le syllogisme de base de ce travail est le suivant: "L’hydrogène est un vecteur d’énergie sans carbone, il peut-être produit de multiples façons, il peut être converti en énergie électrique et thermique avec un excellent rendement (??), en particulier dans une PAC,"…donc il faut développer la filière Hydrogène. Mais le lecteur ne trouvera pas dans ce papier d’étude sérieuse permettant de comparer l’hydrogène à d’autres vecteurs d’énergies et répondant aux questions simples suivantes:

    1. Quels sont les autres vecteurs d’énergie: électricité, autres gaz, liquides. Avantages et inconvénients,
    2. L’inconvénient d’un vecteur sous forme  gazeuse est dès aujourd’hui un handicap. Par exemple, le GNL est à 54$ le baril et l’essence à 107$/baril, un rapport de un à deux. Pourquoi n’y a-t-il pas de voiture roulant au Gaz Naturel? Pourquoi l’Hydrogène défierait-il cette contrainte? Faut-il trouver un substitut liquide à l’hydrogène?
    3. Quels sont les procédés de production d’hydrogène, quels sont les rendements? Combien fait perdre d’énergie chacune des filières de production en allant de la source d’énergie primaire au gaz comprimé en conteneur? Pourra-t-on s’offrir ce gaspillage?
    4. Le rendement électrique d’une PAC à H2 est de l’ordre de 45%, que peut-on faire de la chaleur importante qu’elle dégage sur un véhicule?
    5. Quel est le prix final du kWh? Ce prix ne sera-t-il pas un obstacle rédhibitoire à une application de masse? Si oui, quels seraient les marchés accessibles (Pays riches, voitures de prestige)?

                       Mais non, on suppose le problème résolu et on construit une fable, à laquelle même les enfants européens ne croient plus.

                       L’Europe, aux dernières nouvelles, va déboquer 940 millions d’euros pour cette filière. Un peu plus de deux euros par Européen, pour voir, … comme au poker.

  • Ethanol cellulosique: le DOE à la recherche d’enzymes plus adaptés

    Ethanol cellulosique: le DOE à la recherche d’enzymes plus adaptés

    Novozymes                           Le Department of Energy américain a décidé de participer intellectuellement et financièrement, à hauteur d’environ 50%, à quatre programmes de recherches d’enzymes appropriés à la conversion directe de lignocellulose en sucres, étape indispensable à la production de biofuel d’origine cellulosique. Ces programmes représentent sur plusieurs années un investissement de 70 millions de dollars. Les compagnies sélectionnées par le DOE sont les suivantes:

    • le DSM Innovation Center dans le New Jersey en collaboration avec Abengoa et les Sandia National Labs,
    • Genencor, une division de Danisco, Californie,
    • Novozymes, Californie avec Novozymes Danemark et divers laboratoires dont un français associé au CNRS,
    • Verenium Corp., Californie.

    Ces quatre projets s’inscrivent dans le programme global de développement d’unités pilotes américaines de production de fuel éthanol cellulosique.

  • Une start-up dans les batteries japonaises Eliiy Power

    Une start-up dans les batteries japonaises Eliiy Power

    Eliiy                         Les énergies alternatives éoliennes ou solaires présentent un grave défaut: elles sont intermittentes et bien souvent imprévisibles. Il existe donc tout un pan d’activités de R&D qui se penche sur le stockage d’une partie de l’énergie générée, afin de pouvoir la mobiliser lorsque la source primaire fait défaut. C’est le cas en l’absence de vent ou lors d’une tempête pour l’éolien, les soirs, les matins, la nuit ou par temps nuageux pour le solaire. Ces moyens de mise en réserve vont du stockage adiabatique d’air comprimé et chaud dans les poches souterraines, à l’utilisation d’immenses réserves de sels fondus. Pour les micro stockages concernant un foyer disposant de panneaux solaires par exemple, une possibilité est d’utiliser des batteries en tampon qui vont se charger durant la journée et vont se décharger dès qu’il n’y a plus d’ensoleillement suffisant pour alimenter le foyer.

                        Une start-up japonaise veut se lancer dans ce créneau.

                            Sharp, fabricant mondial de panneaux solaires, Dai Nippon Printing qui possède les procédés de productions d’électrodes au Japon et Daiwa House Industry qui est dans la construction immobilière ont pris des parts dans une start-up japonaise Eliiy Power qui dit avoir développé une batterie de type Lithium-Ion, de 18 kWh, énergie suffisante pour alimenter un foyer équipé de panneaux solaires. En effet les panneaux fournissent environ les 3/4 des 12 kWh nécessaires au bon fonctionnement d’un foyer Japonais. Cette batterie serait équipée de tous les dispositifs de sécurité ad hoc et son coût serait insensible aux cours des matériaux onéreux à base d’oxydes de Cobalt, de Nickel ou de Manganèse classiquement utilisés dans les batteries Lithium-Ion; mais la composition des électrodes n’est pas précisée. La batterie pourrait être vendue pour moins de 500 mille yens (3000 euros). Eliiy Power aurait l’intention, d’après le Nikkei Business daily, de construire une usine de production à Kawasaki pour pouvoir fournir les premières batteries en 2009/2010.

                            Le principal challenge est de pouvoir fabriquer ce produit sophistiqué à moins d’un euro les 6 Wh. Cela suppose une production de masse standardisée, n’utilisant que des composants économiques.

                            En France, le projet Solion, coordonné par la SAFT, dans le cadre du pôle de compétitivité Tenerdis travaille sur un sujet analogue.

  • Un vecteur marketing porteur pour Michelin: les pneus économes en énergie

    Un vecteur marketing porteur pour Michelin: les pneus économes en énergie

    Michelingreenmeters                         Un bon pneu était un pneu inusable. Les choses changent, un bon pneu est devenu un pneu durable et économe en carburant. C’est ce qu’a bien compris le Marketing de Michelin qui depuis 1992 a vendu 570 millions de pneus à faible résistance au roulement. La publicité de Michelin affirme que ces ventes ont permis de réduire les émissions de CO2 de plus de 25 millions de tonnes. Ce sont les déformations des pneumatiques qui au contact de la route, durant les diverses phases de roulage, d’accélération, de freinage, de virage, transforment l’énergie en chaleur dans la gomme des roues du véhicule. Ces pertes d’énergies peuvent atteindre 20% de la consommation pour un véhicule de tourisme et même 30% pour un poids lourd.

                                   Michelin a fait de la réduction de la résistance au roulement de ses produits un de ses axes stratégiques de recherches et d’améliorations.

                                La MARC (Michelin Americas Research Company) a donc engagé un grand programme de recherche de 6,8 millions de dollars sur le sujet. Elle sous traitera pour 1,8 millions de dollars la partie  Recherche amont du projet à l’Université de Clemson en Caroline du Sud qui dispose d’un Centre Mondial de Recherche Automobile. L’objectif de ce projet est de développer de nouvelles gammes de pneus à très faible résistance au roulement en mettant en cause les procédés, les matériaux et le design des pneus à l’aide d’outils de modélisation et de simulation.

                                  Ces nouveaux produits seront particulièrement indispensables aux futurs véhicules électriques qui doivent faire la chasse à toutes les pertes d’énergie, au profit de l’autonomie du véhicule.