Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Impact des droits d’émissions de Carbone sur les prix de l’électricité

    Impact des droits d’émissions de Carbone sur les prix de l’électricité

    Vattenfall                          Vattenfall est un électricien suédois qui possède ue forte activité dans le Nord de l’Europe et tout particulièrement en Allemagne. Cette Société vient de publier le coût annuel que va représenter l’achat des droits d’émissions de Carbone là où elle va dépasser ses allocations gratuites. Tout d’abord en Suède, elle produit son électricité sans émissions importantes, donc pas de surcoût. C’est normal. Au Danemark elle prévoit de dépasser le quota d’un million de tonnes de CO2 et en Pologne de 0,7 à un million de tonnes. Des broutilles.

                  Et en Allemagne, haut lieu de l’écologie triomphante, que va émettre la suédoise Vattenfall?

    Et bien elle prévoit de dépasser son quota de 28 à 33 millions de tonnes de CO2 tout simplement.

                      Ces dépassements au total de l’ordre de 30 à 35 millions de tonnes de CO2 nécessiteront d’acheter des droits d’émissions dont les cours sont aux environs de 20 euros la tonne. On voit donc que la facture sera pour …les clients de Vattenfall de 600 à 700 millions d’euros. Or l’électricien va produire environ 170 TWh d’électricité dont 80 TWh de thermique à flamme d’origine fossile. Les taxes carbone vont donc majorer le prix du courant moyen de Vattenfall de 4 euros par MWh ou de 8 euros par MWh pour la seule partie polluante.

                         Nos amis allemands n’ont pas fini de voir leur facture d’électricité croître, surtout qu’il faut payer en plus les subventions à l’électricité éolienne ou solaire. Mécanisme infernal!

  • Le baril de pétrole gagne 3$ sur des craintes de baisse des approvisionnements

    Le baril de pétrole gagne 3$ sur des craintes de baisse des approvisionnements

                                                                                              Icewt_wti_month_11 Hier, Vendredi 8 Février 2008, le baril de pétrole WTI (FIG.) à New York et de Brent à Londres ont gagné 3$ chacun en quelques heures. En parallèlle le US Bond à 10 ans perdait 8 points de base à 3.65%, venant de 3.73% la veille, sur fond de baisse de la Bourse de New York. Ces mouvements provenant fondamentalement d’une défiance vis à vis de la Bourse, se sont portés acheteurs sur le pétrole en raison de nouvelles convergentes portant sur les risques d’approvisionnements.

    • problèmes de fuites de pipeline au Nigeria avec Shell,
    • arrêt de la plateforme d’Elgin en Mer du Nord, Total ayant informé qu’il avait un problème de désulfurisation,
    • annonce que les livraisons de Brent seront en baisse de 15% en Mars à 4.88 millions de barils,
    • et cerise sur le gâteau, annonce de l’OPEP que le seuil de 80$ le baril constitue le nouveau point bas en dessous duquel les volumes seraient réduits.

                         Ces nouvelles, constituent le fond de sauce qui permet à quelques fonds alternatifs de venir faire leurs amplettes dans le Pétrole. Retournement de tendance d’autant plus surprenant que les stocks US se reconstituent et que les volumes produits par l’OPEP croissent.

  • Gazprom abandonne son projet d’usine de liquéfaction de la Mer Baltique

    Gazprom abandonne son projet d’usine de liquéfaction de la Mer Baltique

    Gazprom                          Gazprom envisageait de construire une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) sur les rives de la Mer Baltique, dans la région de Saint Petersbourg. Le canadien Petro-Canada  devait participer au projet et construire un terminal de regazéification au Québec. Des discussions allaient bon train avec ENI et BP sur le sujet. Mais voila, il a fallu arbitrer entre les projets de gazoduc Nordstream et d’exploration Shtokman qui doit lui aussi produire du GNL à terme. Le projet de 3.5 milliards de dollars de la Mer Baltique est donc abandonné au grand dam de Petro-Canada qui doit rechercher un nouveau fournisseur de GNL.

                            Les ressources financières et gazières de Gazprom ne sont pas illimitées.

  • Exxon-Mobil fait geler 12 milliards de dollars de biens du Venezuela

    Exxon-Mobil fait geler 12 milliards de dollars de biens du Venezuela

    Exxonmobil                             Le procés faisant suite à l’expropriation d’Exxon-Mobil et de ConocoPhillips par le Venezuela, du gisement d’huiles lourdes de Cerro Negro, suit son cours. Exxon vient de gagner plusieurs recours auprès de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas, des Antilles hollandaises qui ont gelè des fonds venezuéliens  pour un total de 12 milliards de dollars. Ces biens appartiennent à la pétrolière d’Etat la PDVSA. Ces sommes s’ajoutent aux 300 millions de dollars gelés par le District de New York en Décembre dernier. Les actifs du champ de Cerro Negro figuraient pour environ 750 millions de dollars dans les comptes d’Exxon-Mobil.

                      On le voit, la position d’Exxon face à son expropriation est très intransigeante. Il est sûr que le Groupe pétrolier veut étabir un précédent face aux multiples menaces de pays producteurs de pétrole qui ne souhaitent que de reprendre leurs billes, une fois les investissements réalisés.

                      On dit aussi PDVSA très affaibli et endetté par les prélèvements massifs d’Hugo Chavez dans les caisses pour ses oeuvres sociales.

  • Au tour de l’Italie de contester ses objectifs 2020 d’énergies renouvelable

    Au tour de l’Italie de contester ses objectifs 2020 d’énergies renouvelable

    Gatta                                 Après la Grande-Bretagne qui veut renégocier ses 15% d’énergies renouvelables à l’horizon 2020, voila les italiens, en la personne d’Enzo Gatta, président de l’Association des Industries Electriques Italiennes (Assoelettrica), qui rechignent sur leurs 17% fixés par la Commission Européenne. Cet électricien affirme que l’Italie n’est pas capable à elle seule, d’atteindre cet objectif, le gouvernement italien ayant estimé un objectif possible 20% inférieur environ. La production d’électricité d’origine renouvelable atteindra au mieux 104 TWh en 2020 ce qui représenterait  24 à 25% de l’électricité consommée en Italie pour un objectif défini par la Commission qui serait entre 30 et 35%. Les industries italiennes auront donc besoin d’avoir recours aux certificats d’émissions, ce qui implique la nécessité de leur totale liberté d’échange au sein de l’Europe, ce que ne prévoit pas la Commission pour l’instant.

                 

                        On le voit, la partie n’est pas encore jouée. Mais elle est faussée dès le départ par le fait que l’électricité électronucléaire n’entre pas dans le calcul de la contribution globale de réduction des émissions de CO2. Sans cette prise en compte officielle, l’Europe se retrouve coincée par des objectifs irréalistes. Il faudra donc que devant l’impossibilité d’atteindre les objectifs, une porte soit ouverte pour que par exemple, les investissements italiens dans l’électronucléaire français soient crédités à l’Italie. De même pour la Grande-Bretagne, ce serait un comble de la pénaliser pour non respect des objectifs, si elle investit massivement dans l’électronucléaire.

                           L’Europe ne pourra pas s’affranchir de l’élaboration d’une politique énergétique cohérente où elle reconnaîtra noir sur blanc, un jour, qu’il existe une ligne du Bilan appelée "Energie Electronucléaire", même si ça fait de la peine aux Autrichiens et aux Italiens.

  • La production russe de pétrole pénalisée par la déplétion de Sakhaline I

    La production russe de pétrole pénalisée par la déplétion de Sakhaline I

    Sakhaline_i                     D‘après le Groupe pétrolier russe Rosneft la production du gisement de Sakhaline I , exploité  par Exxon Neftegas Ld, devrait produire 25% de pétrole de moins que l’an dernier. Ce gisement a produit 225 mille barils par jour de pétrole l’an dernier, il devrait produire 50 à 55 mille barils de moins par jour en 2008. Les productions russes ont atteint 9.87 millions de barils par jour en 2007, en croissance de 2.3%, en partie grâce aux productions de Sakhaline I. Au mois de Janvier elles n’ont atteint que 9.78 millions de barils par jour en raison essentiellement de la baisse des volumes produits par cette exploitation.

                         Cette information arrive en même temps qu’une dépêche de Business Wire, issue de chez Exxon Mobil, ventant les records technologiques de Sakhaline I en 2007. Y aurait-il de l’intox politique derrière toutes ces dépêches? En effet une baisse de production serait pour l’administration russe, un excellent prétexte pour pousser Exxon au dehors.

                           D’après Gazprom, la signature d’un accord de fourniture de gaz à Gazprom par le consortium de Sakhaline serait imminent. Il porterait sur la vente de 11 milliards de m3 de gaz en Avril et en Mai. Ceci acterait la volonté des autorités russes de voir le gaz de ce gisement  alimenter la russie, au prix russe, plutôt que de le voir partir à l’export, au prix fort.

  • Enchères records pour les blocs de la Mer de Chuckchi

    Enchères records pour les blocs de la Mer de Chuckchi

    Chuckchi                  En 1991 trente blocs de prospections dans la Mer de Chuckchi avaient été adjugés par l’administration de l’Etat de l’Alaska pour 7.4 millions de dollars. En 2008, le 6 Février, la vente aux enchères de 5355 blocs, sur une surface d’environ 40 X 80 kilomètres, a rapporté 2.66 milliards de dollars. Nombreuses étaient les pétrolières intéressées par ces blocs d’exploration qui ne pourront produire que bien plus tard, dans dix ans peut-être, le temps de raccorder par gazoduc sous marin les gisements offshore au Transalaska Pipeline. Ce n’est donc pas du court terme, c’est de l’investissement lourd, mais l’enjeu en vaut la chandelle. Alors il y n’y avait que du beau monde : Shell le plus actif qui a payé 105 millions pour un seul bloc, ConocoPhillips qui a animé la vente en enchèrissant souvent contre Shell, ENI, StatoilHydro, Repsol.

                        Dehors, par -24°C, il y avait quelques rares manifestants, déguisés en ours blancs devant la Bibliothèque Publique d’Anchorage.

  • L’Iran vient de battre son record de production de brut

    L’Iran vient de battre son record de production de brut

    Nozari                        Le ministre iranien du pétrole, Nozari, vient d’informer le Marché que l’Iran venait de dépasser son record de production de pétrole brut, depuis l’évènement de la révolution islamique iranienne. La production s’est élevée hier, à 4.184 millions de barils  pour un quota OPEP de 3.82 millions de barils par jour, dont tout le monde se moque. D’après Nozari la production devrait atteindre 4.2 millions de barils avant la fin du mois de Mars.

              Le grand jeu du moment à l’OPEP c’est à celui qui produira le plus.

  • Produits pétroliers: brusque poussée des stocks hebdomadaires US

    Produits pétroliers: brusque poussée des stocks hebdomadaires US

                                    Les très fortes importations US de pétrole brut et de produits raffinés ont entraîné les stocks, la semaine dernière à la hausse. Les importations se sont élevées à 14.7 millions de barils par jour pour une valeur moyenne de 13.5 millions bl/jour. Cet accroissement de stock se retrouve dans les stocks de pétrole brut (+7.1 millions de barils) et dans les stocks d’essence (+3.6 millions de barils). Les stocks de fuel restent stables, ceux de propane baissent de 3.9 millions de barils.Import1

               La forte montée des stocks de brut s’explique par une faible activité du raffinage.

                Ces résultats de stocks devraient tirer un peu plus les cours du brut WTI et Brent vers le bas.

    Le Brent: Icebr_north_month_11

    Le WTI:Icewt_wti_month_11

  • Que font les grandes pétrolières de leur cash?

    Que font les grandes pétrolières de leur cash?

    Penseur                                                               

                       Les profits des entreprises n’ont rien de méprisables. Elles sont condamnées à en faire, dans une économie de Marché, sous peine de disparaître. Le niveau de profit n’a non plus aucune pertinence pour juger de la qualité de telle ou telle entreprise. Les Groupes miniers internationaux du charbon, du fer ou des non ferreux, autrefois à la dérive, ne savent plus quoi faire de leurs profits, au point de se manger entre eux. Quel est le bon ratio de profitabilité? La question qui doit être posée me semble être plutôt la suivante: que fait telle entreprise de son cash?  Comment l’utilise-t-elle?

                            Elle a plusieurs options essentielles:

    • mieux rémunérer son personnel et en accroître le nombre,
    • investir dans la recherche, le marketing, la qualité, la production ou réaliser des acquisitions,
    • mieux rémunérer ses actionnaires,
    • jouer avec sa capitalisation boursière, par le rachat d’actions par exemple.

                                 Qu’en est-il des Sociétés pétrolières internationales que sont Exxon-Mobil, Royal-Dutch Shell et BP sur la base de ces critères?

                          Je n’examinerai pas le bonheur ni le niveau de vie des employés qui doivent être corrects dans ces entreprises riches et en pénurie de main d’oeuvre qualifiée.

    Cashptrolires                        Par contre il est possible d’examiner la répartition du cash dégagé sur les trois autres postes. L’industrie pétrolière, si elle veut assurer sa mission première qui est de mettre à disposition du public des dérivés du gaz et du pétrole pour sa consommation énergétique, doit investir massivement, sous peine de pénurie imminente et cruelle. On constate que Shell avec plus de 70% de son cash investi en capital a bien pris conscience de cet impératif et que BP avec 65% se réveille et suit le même exemple. Par contre Exxon-Mobil, le chouchou des boursiers new yorkais, se prélasse à 37% de capital investi. Par contre il réalise des rachats d’actions colossaux, 28 milliards de dollars en 2007. Son approche industrielle est basée sur la qualité de ses investissements et non sur la quantité. Jusqu’à présent cela lui a bien réussi, mais il n’est pas sûr que par ces temps plus âpres, cette politique soit la bonne. L’avenir nous le dira.Capex1

                            Il est possible d’apporter ensuite ses propres jugements de valeur sur telle ou telle démarche industrielle. Pour un Américain moyen c’est Exxon-Mobil le modèle à suivre, pour un Français elles sont toutes condamnables, elles s’en mettent plein les poches alors on invente un nouveau poste d’utilisation du cash que j’avais volontairement omis de la liste:

    • payer des taxes et des impôts exceptionnels "pour mieux défendre le consommateur" (sic. UFCQC)