Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Etats des stocks pétroliers US au 18 Janvier

    Etats des stocks pétroliers US au 18 Janvier

    Icewt_wti_month_11_2                      Le Department of Energy vient juste de publier l’état des stocks US en produits pétroliers à la fin de la semaine dernière. Ils ressortent globalement en croissance de 2 millions de barils en raison d’une consommation moyenne pour la saison (20.75 millions bl/jour) et d’importations soutenues (13.75 millions bl/jour). L’outil de raffinage n’a pas été très performant (86.5%) ce qui a fait monter les stocks de brut en amont, de 2.3 millions de barils et baisser les stocks de fuel en aval, de 1.3 millions de barils. Les stocks d’essence se sont accrus de 5.1 millions de barils en raison d’une consommation faible (8.96 millions bl/jour) et de fortes importations (1.23 millions bl/jour).

                           

                                    Ces données devraient accompagner la relaxation des cours du WTI. Les cours du pétrole sont à la détente parce qu’ils étaient montés trop haut, là où l’air se raréfie, où l’on ne peut rester trop longtemps. Les marchés vont bruisser au rythme des rumeurs qui vont précéder la future réunion de l’OPEP dans une semaine. Un geste d’ouverture des quotas, techniquement indispensable pour donner du champ à l’Angola, devrait enterrer les velleités de reprise des cours éventuelles. Les liquidités devraient retourner en Bourse, après la purge ou sur les Bonds, en anticipation d’une nouvelle baisse des taux.

    La détente sur le BRENT est également nette.

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  • Pétrole et Gaz 2007: les 50 premières capitalisations mondiales

    Pétrole et Gaz 2007: les 50 premières capitalisations mondiales

    Pfclogo1                             PFC Energy vient de publier la liste des 50 premières capitalisations boursières mondiales à fin 2007 des Sociétés impliquées dans les activités pétrolières et gazières. Ce classement fait apparaître le progression boursière des grandes Sociétés pétrolières chinoises avec Petrochina premier de la liste, Sinopec (N°5) et CNOOC (N°18). De façon générale, les Sociétés Nationales (NOC) s’imposent parmi les leaders avec par exemple l’arrivée de l’inconnu colombien Ecopetrol (N° 33).

                                      Il montre la stagnation boursière relative des Sociétés russes avec Gazprom (N°3), Rosneft (N°15), Lukoil (N°19) et Surgutneftegaz (N° 26) ce qui n’illustre pas les progrès opérationnels de ces Sociétés. Les grosses Sociétés intégrées américaines tirent leur épingle du jeu avec Exxon-Mobil (N° 2), Chevron (N° 10) et Conoco-Phillips (N° 12); par contre les grandes Sociétés intégrées européennes stagnent ou régressent avec RD Shell (N°4), BP (N°7), Total (N°8), ENI (N°11) et Repsol (N°27) à l’exception de BG Group (N°17). Notons la forte progression de l’indien Reliance (N° 14) et l’arrivée du premier des énergies renouvelables avec l’espagnol Iberdrola Renovables (N° 36). Notons la progression du premier dans le forage offshore avec Transocéan (N° 25).

                                         Ce classement intègre à la fois de réelles progressions, mais aussi les valorisations spéculatives qui arrivent à faire de Petrochina le N° 1 avec la taille d’un Royal Dutch Shell.

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  • Les revenus pétroliers de l’OPEP ont battu un record en 2007

    Les revenus pétroliers de l’OPEP ont battu un record en 2007

    Kpcchairman                      Le Department of Energy américain estime que les revenus de l’OPEP tirés des exportations de pétrole ont crû de 10% en 2007 à 675 milliards de dollars. C’est l’Arabie Saoudite qui se taille la part du lion avec 194 milliards de dollars soit 29% du total. Le DOE estime que les revenus de l’OPEP pour 2008 pourraient atteindre 850 mds$.

                          De quoi à alimenter les "fonds souverains" pour soutenir les banques occidentales et pourquoi pas françaises qui se laissent escroquer par des traders fous.

  • Conoco-Phillips annonce des résultats trimestriels encourageants

    Conoco-Phillips annonce des résultats trimestriels encourageants

    Conoco                            Conoco-Phillips, troisième Société pétrolière indépendante américaine, après Exxon-Mobil et Chevron, vient de faire connaître ses résultats du quatrième trimestre 2007. Ils font apparaître une forte croissance des résultats à 4.4 milliards de dollars par rapport à ceux du T4 2006 qui avaient atteint 3.2 mds$. Cette croissance provient:

    • de l’amélioration des résultats de l’amont à 2.61 mds$  à comparer à 2.09 mds$ au T4 2006. Ce résultat est atteint avec une production de 1.84 millions de barils equivalents pétrole par jour en baisse par rapport à celle du T4 2006 en raison de la perte des productions venezuéliennes;
    • de l’amélioration des résultats du raffinage et de la distribution à 1.22 mds$ à comparer aux 0.92mds$ du T4 2006;
    • des bons résultats du russe Lukoil, dont Conoco détient 20%. Cette participation intervient pour 0.65 mds$ pour le trimestre à comparer aux 0.3 mds$ du T4 2006.

                              Durant ce quatrième trimestre Conoco a généré un cash de 7.4 mds$, dont 6.9 mds$ venant des activités, qui lui ont permis d’investir 4.3 milliards, de racheter pour 2.5 mds$ d’actions et de distribuer 0.7 mds$ de dividendes.

                              Ces résultats, globalement encourageants, illustrent l’impact positif de l’accroissement des cours du brut et de ceux du gaz sur le Nymex, malgré des taxes accrues (Alaska) et des productions en baisse en raison de l’expropriation de Conoco du Venezuela. Ils illustrent également les bons résultats opérationnels du russe Lukoil.

                              Conoco-Phillips cotait 70$ à l’ouverture à Wall Steet en baisse de 2%, sur un marché des pétrolières globalement en baisse de 3.8%.

  • Les valeurs pétrolières et énergétiques chahutées

    Les valeurs pétrolières et énergétiques chahutées

    Bernstein1                    Les valeurs pétrolières et énergétiques malmenées en Bourse pâtissent de baisse de recommandations de la part de certains analystes. Par exemple Neil Mac Mahon de chez Berstein, a abaissé les objectifs de cours des grandes pétrolières indépendantes en argumentant sur:

    • l’accroissement des investissements,
    • le faible taux de reconstitution des réserves pétrolières,
    • les baisses de volumes alloués, en raison des clauses de partage de production avec les propriétaires de champs,
    • les retards pris par les nouveaux projets,

    paramètres qui vont impacter sur la profitabilité des entreprises. Mac Mahon revoit les objectifs de cours d’Exxon-Mobil de 101$ à 91$, de Shell de 2525p à 2215p, de BP de 725p à 678p, d’ENI de 26 à 22 euros et de Total de 70 à 64 euros.

                                      Il faut généralement prendre au sérieux les recommandations des experts financiers quand leurs analyses sortent juste avant la publication des résultats annuels, ils ont souvent des informations confidentielles dont ne dispose pas encore le grand public. Il faut donc s’attendre à des résultats du quatrième trimestre décevants dans l’ensemble.

  • Rôle croissant du Canada dans l’approvisionnement énergétique des USA

    Rôle croissant du Canada dans l’approvisionnement énergétique des USA

    Keystone                                    Le Canada fournit 18% de la totalité des importations en  produits pétroliers (brut + raffinés) aux USA, ce qui en fait son premier fournisseur devant les importations provenant du Golfe Persique, il fournit également 90% des importations de gaz naturel . Cette position de leader nécessite des infrastructures ad’hoc pour acheminer ces forts volumes de produits énergétiques. C’est pour cela que Conoco-Phillips vient de signer un accord avec Transcanada pour acquérir 50% des intérêts dans le "Keystone Oil Pipeline" qui devrait pouvoir, dès fin 2009, acheminer  590 mille barils de brut par jour vers les USA. Ce pipeline de 3456 kilomètres reliera la riche région de l’Alberta aux marché de l’Illinois et au hub de Cushing dans l’Oklahoma, lieu d’échange physique du pétrole WTI coté sur le Nymex.

  • La FED baisse ses taux administrés de 75 points de base

    La FED baisse ses taux administrés de 75 points de base

    Usbond1_2                      Les US bonds à 10 ans n’avaient anticipé qu’une baisse de 50 points de base des taux administré par la FED. Une baisse plus rapide de 100 points de base dès le mois de Septembre 2007 aurait donné un signal plus net au Marché et évité en partie la crise de crédit actuelle et les effets d’attente. Une nouvelle baisse de 100 points aujourd’hui n’aurait pas été stupide. L’avenir nous le dira.

  • South Stream AG une filiale commune de GAZPROM et ENI

    South Stream AG une filiale commune de GAZPROM et ENI

    Southstream                           Gazprom et ENI annoncent la création d’une filiale commune 50/50 South Stream AG. Cette nouvelle entité a pour mission de valider la faisabilité technique, économique et politique du gazoduc South Stream avant la fin de l’année. Ce gazoduc doit permettre de transporter de Russie vers l’Europe 30 milliards de m3 de gaz par an. D’autres partenaires seront appelés à rejoindre cette joint venture. Durant le premier trimestre un schéma sera établi pour planifier l’obtention des feux verts des pays traversés par ce pipeline. Ce projet sera présenté à la Commission Européenne et discuté dans les autres instances.

                       Les russes veulent aller très vite sur ce projet pour faire capoter le projet concurrent Nabucco d’où les intérêts français ont heureusement été évincés, pour incompatibilité d’humeur avec la Turquie.

  • Total joue la montre avec l’Iran sur le projet South Pars

    Total joue la montre avec l’Iran sur le projet South Pars

    Southpars                         Lors d’une conférence sur les énergies renouvelables à Abu Dhabi, Philippe Boisseau de Total aurait avoué que Total rencontrait  "de gros problèmes de coûts" sur le projet de GNL offshore de South Pars dans le Golfe Persique, en Iran et qu’il revoyait les plans du projet avec les autorités iraniennes. Téhéran a donné Juin 2008 comme date butée pour arriver à un accord avec Total, sinon le projet serait poursuivi sans cette Société.

                Compte tenu du contexte géopolitique la probabilité d’arriver à un accord à  mi 2008 est très faible. Tout le monde du côté occidental et sûrement côté iranien voudra attendre la nomination du futur Président des Etats-Unis, avant d’aller plus en avant dans le projet. En cas d’échec il restera les chinois ou les russes, mais on voit mal les autorités  iraniennes laisser venir Gazprom patauger dans le gisement de South Pars, ce serait puéril.

  • Révolte, crash boursier et effet laser

    Révolte, crash boursier et effet laser

    Laser                        Nombreux sont les évènements dont la date précise d’occurrence est difficilement prévisible. On sait qu’ils vont un jour arriver mais il est difficile de prévoir quand. C’est le cas des tremblements de terre durant lesquels des énergies considérables,  accumulées de longue date par les mouvement relatifs d’immenses plaques tectoniques, se libèrent subitement. C’est la foudre avant l’orage. Un bon exemple est l’effet laser où, par pompage optique, des niveaux supérieurs d’énergie d’un cristal sont peu à peu remplis par l’excitation au détriment de niveaux inférieurs. Arrive un moment où le taux d’occupation au niveau supérieur est suffisant pour qu’une décharge lumineuse puissante ramène l’ensemble à un niveau d’énergie plus stable. Les révoltes dans les banlieues obéissent à des lois similaires, les frustrations et l’ennui font monter le niveau d’insatisfaction d’individus qui s’ils sont suffisamment nombreux et artificiellement rassemblés en un même lieu, le quartier, sorte de cristal humain, arrive le moment où le moindre évènement peut produire la révolte ou pire la révolution. Le crash boursier obéit à ces règles de métastabilité des états hors d’équilibre.

                                  Jusqu’en Juillet 2006 les taux administrés américains n’ont cessé de croître, suivis par ceux de la BCE jusqu’en Juin 2007. Au mois d’Août la crise des hypothèques a montré que de larges pans de l’économie US, trop endettés, ne pouvaient pas supporter des taux d’intérêts supérieurs à 5%. La FED a tardé à réagir et surtout a amorcé une décroissance de ses taux administrés par petits paliers imbéciles, plutôt que de faire un grand saut de 1% ou 1.5%, ce qui a incité le Marché à attendre le prochain rabais. Le Marché interbancaire s’est grippé, les banques ont réduit leur appétence à prêter à n’importe qui. Entre temps, les cours du pétrole ont quasiment doublé entre Janvier et Novembre 2007. La succession des incidents, des restrictions, des blocages, des applications de remèdes inadaptés ont fait croître le pessimisme des acteurs boursiers et le nombre de ces insatisfaits, aux dépens de la population des optimistes ou des crédules. Alors une rumeur sur une banque qui s’apprêterait à passer de nouvelles provisions enclenche "l’inversion de population" de l’effet laser et c’est le crash boursier.

                                    Mais ces phénomènes violents de retour à un état plus stable permettent de reconstruire une stratégie et de repartir vers de nouvelles aventures, s’ils ne vous ont pas financièrement tué.