Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Lancement des travaux de la ligne à grande vitesse Pékin-Shanghai

    Lancement des travaux de la ligne à grande vitesse Pékin-Shanghai

    Chinatrain                         L’agence Xinhua annonce que la construction d’une ligne ferroviaire à grande vitesse entre Pékin et Shanghai va démarrer. Longue de 1318 km, cette ligne permettra après 2013, de relier les deux villes en 5 heures environ contre 10 heures aujourd’hui et de transporter ainsi le double de passagers par rapport à aujourd’hui qui comptabilise 160 millions de passgers par an. L’objectif est de faire rouler sur cette nouvelle ligne des trains atteignant la vitesse de 350 km à l’heure. Pour cela " le principe sera d’adopter les techniques étrangères les plus innovantes" en développant un matériel dont 70% de la technologie seront développés localement.

                            En attendant, la ligne Pékin-Tianjin longue de 115 km va être mise en service, à l’occasion des Jeux Olympiques, avec des trains atteignant 300km/h. La durée du trajet sera d’environ une demi heure. Le mode ferroviaire est le transport de masse la mieux adapté à cet immense pays très peuplé et à la population vieillissante.

  • Le raffinage américain dans le doute

    Le raffinage américain dans le doute

    Conoco                      L‘"Energy Independance and Security Act" signé par G.Bush en Décembre dernier à laissé dubitatifs les raffineurs américains. Ils savent que les USA manquent de produits raffinés ou intermédiaires et en importent 3,5 millions de barils par jour, pour une consommation totale de 20.7 millions bl/j. Mais ils anticipent une réduction des consommation d’essence par l’accroissement des volumes de méthanol utilisés et la réduction plus lointaine des consommations des véhicules. La production US d’éthanol à 5 milliards de gallons aujourd’hui qui représente 4% de l’essence vendue devrait atteindre 9 milliards en 2009 et 36 milliards de gallons en 2022. Ces chiffres d’éthanol produit, même s’ils ne sont que partiellement tenus, devraient se répercuter par une baisse de la demande en essence.

                          Il faudra donc examiner les annonces annuelles de Sociétés comme Valero, Conoco ou Marathon pour savoir s’ils maintiennent leurs projets d’investissements en capacités de production de raffinage.

  • Shell produira 15% de produits pétroliers à partir de ressources non conventionnelles en 2015

    Shell produira 15% de produits pétroliers à partir de ressources non conventionnelles en 2015

    Vanderveer                      Le CEO de Royal-Dutch Shell, Jeroen van der Veer, a déclaré au Daily Telegraph que les prix élevés du pétrole le surprenaient ainsi que la non élasticité de la demande qui persiste malgré des prix élevés, mais il a reconnu la grande part de subjectivité de la part du Marché dans l’établissement des cours. Il a d’autre part fait remarquer que des prix élevés incitaient les gouvernements détenteurs des gisements pétroliers à négocier ou remettre en cause les clauses de partage des profits, ce qui avait pour conséquence de retarder le lancement des futures productions. Enfin il a affirmé que 15% environ des productions de Shell proviendraient des sables bitumineux et autres moyens non conventionnels en 2015.

    Rien de très optimiste dans ces annonces de la part de Shell qui se fait malmener au Nigeria, qui s’est fait quasiment expulser de Russie et dont la politique chinoise très active n’a pas encore apporté ses fruits.

    Quand à la demande de pétrole mondiale, elle ne faiblit pas, les prix sont largement suffisants pour stimuler l’offre,  mais trop faibles pour réduire la demande. Cette flexibilité de l’offre qui va être accrue par les prochains démarrages de production dans le monde, devrait maintenir les cours entre 80 et 100$ le baril en 2008.

  • Arabie Saoudite: 12,5 millions de barils de pétrole par jour en 2009

    Arabie Saoudite: 12,5 millions de barils de pétrole par jour en 2009

    Crude1                        Amin Al-Nasser le responsable de l’exploration production de l’Aramco, Société pétrolière de l’Arabie Saoudite, a déclaré hier à Ryad que l’Aramco pourrait produire en 2009, 12 millions de barils par jour de pétrole et son pays 12.5 millions bl/j, en tenant compte des productions d’une zone neutre située entre l’Arabie et le Koweit. Il a affirmé que le champ de Khursaniyah (500 mille bl/j) serait mis en production dans le courant de ce premier trimestre, ce qui est en accord avec le planning annoncé au mois d’Août 2007 par la Société Technip qui travaille avec Betchel sur une partie du projet (conversion de gaz). Cette information dément les propos alarmistes de retards colportés par certaines agences internationales. Ce démarrage sera suivi par l’extension du champ de Shaybah (200 mille bl/j) et la mise en production du champ de  Nuayyim (100 mille bl/j) en fin 2008. Puis le champ de Khurais en 2009 (1.2 millions de bl/j) et celui de  Moneefa ( 900 mille bl/j) en 2011 viendront s’ajouter à ces nouvelles ressources. De la même façon les productions de gaz, qui ne sont pas le point fort de l’Aramco, passeront de 9.5 milliards de pieds cube à 12 milliards en 2011.

                  Ces informations doivent être prises avec beaucoup de philosophie puisqu’il est bien connu que n’importe quel projet n’est jamais en retard durant son exécution, mais qu’il le devient subitement le jour où le premier client est informé qu’il ne pourra pas être livré. Elles montrent cependant le désir de l’Arabie Saoudite de rester le pays leader de l’OPEP. N’est fort dans cette activité que celui qui dispose de ressources de production mobilisables.

  • Les prix industriels dans la Zone Euro tirés par les prix de l’énergie

    Les prix industriels dans la Zone Euro tirés par les prix de l’énergie

    Prixin1                   Les prix industriels de la Zone Euro étaient en progression de 4.1% sur un an au mois de Novembre dernier. Ils ne l’étaient que de 3.2% hors énergie et construction, le pôle énergie croissant de 7.8% en un an. En un mois les prix industriels ont crû de 0.8% et de 0.1% hors énergie et construction. Le mois précédent ces hausses étaient respectivement de 0.7% et 0.4%. Ce sont donc, clairement, les prix de l’énergie qui tirent les prix industriels vers le haut. Les prix industriels de la France, base100 en 2000, sont inférieurs à ceux de l’Allemagne et de la zone Euro. Les prix industriels britanniques présentent des niveaux et des tendances très inquiétants, rappelons que la Grande-bretagne n’est pas dans l’Eurozone.

  • Les projets de capture et de stockage du CO2 menacés en Europe

    Les projets de capture et de stockage du CO2 menacés en Europe

    Carbonfootprint                      Les annonces de projets de CCS (Capture et Stockage de Carbone) fleurissent au gré des dépêches et des chroniques environnementales. Mais les lancements de réalisations sont quasiment inexistants en dehors de quelques pilotes. Par exemple BP vient de jeter au panier les plans d’une centrale électrique CCS dans la région d’Aberdeen pour " assurance inadéquate du support financier du Gouvernement Britannique." Shell et StatoilHydro viennent également de stopper un projet de centrale électrique au gaz CCS à Tjeldbergodden en Norvège pour "manque de rentabilité en l’absence d’aide gouvernementale". L’accroissement marginal de production de pétrole par l’injection de CO2 dans un champ pétrolier ne permettait pas d’amortir les importants investissements dans le gazoduc acheminant le CO2 et le forage de puits d’injection du CO2.

                            Ces deux abandons montrent que ces technologies de capture et de stockage du CO2 sont d’une grande complexité, nécessitent de lourds investissements et génèrent des frais de fonctionnement importants, comme une consommation en énergie accrue de 10% environ. Il faudra donc pour que ces technologies arrivent à leur seuil de rentabilité que les droits d’émissions de CO2, économisés par le CCS, soient plus rémunérateurs. Ils sont actuellement à 23 euros par tonne de CO2. Devront-ils doubler ou tripler?

                            Mais on voit encore arriver de nouveaux projets, le dernier provient de POWERGEN, filiale d’E-On en Grande-Bretagne. Elle vient de recevoir le feu vert de l’autorité locale, pour la construction d’une centrale au charbon CCS à Medway, dans le Kent. Bien entendu il lui faudra l’accord du gouvernement britannique, ce qui demandera deux ans ou plus, et surmonter l’hostilité de Greenpeace, qui bien sûr est contre. La "Paix Verte" est contre tout ce qui change.

  • Gazprom: un géant aux pieds d’argile?

    Gazprom: un géant aux pieds d’argile?

    Nordstream1                    On prête bien des ambitions au premier producteur de gaz russe, que ce soit au Moyen-Orient, en Afrique ou en Europe. On y voit même de l’agressivité, la où il n’y a que compétition et saine concurrence. Mais Gazprom a un premier challenge à relever: savoir approvisionner la Russie et livrer ses clients européens ou asiatiques avec lesquels il est engagé. Apparemment ce n’est pas aussi simple que cela. Par exemple, Gazprom, E-On et BASF sont associés pour construire un gazoduc de 1200 km qui passera sous la Mer Baltique et qui reliera l’Allemagne au gisement de gaz russe de Yuzhno-Russkoye. Ce projet "Nord Stream" est dirigé par l’ancien chancelier allemand Gerhart Schröder. Mais, d’après le Times, le planning et les coûts du projet sont en train d’exploser.

                 G. Schroder a annoncé que le planning qui prévoyait la livraison d’une première tranche des travaux en 2010 serait repoussée d’un an au printemps 2011 et les coûts initialement budgétés à 5 milliards d’euros, atteindraient sûrement 8 milliards. Le projet a été retardé en particulier par de longues négociations ave les Etats Baltes riverains et le refus de l’Estonie de voir passer le gazoduc sur son territoire.

                Du côté de la côte Est ça n’est pas mieux. Gazprom vient de prévenir son client japonais qu’il ne pourra pas honorer ses livraisons de gaz naturel liquéfié du gisement de Sakhaline II en 2008, mais qu’il lui faudra attendre 2009. On sait que ce complexe pétrolier et gazier, initialement managé par Royal-Dutch Shell, avait été confisqué par Gazprom. Ces tribulations pilotées par le Kremlin, devront bien se répercuter négativement sur les résultats opérationnels de ces projets industriels complexes.

                 L’ampleur des problèmes de Gazprom en Russie devrait limiter ses possibilités d’expansion mondiale. La gestion au plus près de ressources humaines, aux compétences limitées en quantité et en qualité, ne permettra pas à Gazprom de mener une politique mondiale "tous azimuts."

  • Le transport aérien devrait rester profitable en 2008

    Le transport aérien devrait rester profitable en 2008

    Ata                             La "Air Transport Association" a prévu en Décembre dernier que le transport aérien mondial dégagerait un profit de 5.6 milliards de dollars en 2007 et de 5 mds$ en 2008. Elle a revu depuis, les chiffres 2008 à la baisse entre 3.5 mds$ et 4.5 mds$. Ces chiffres sont ridicules mis en vis à vis des capitaux investis et des heures de travail réalisées dans le monde, mais ce sont les ratios ingrats du transport aérien. Rappelons que cette activité a perdu 35 milliards de dollars en cinq ans entre 2001 et 2005. La partie US devrait dégager en 2008 comme en 2007, 2.2 milliards de dollars de profits.

                      Cette résistance des résultats américains, et sûrement mondiaux, malgré l’accroissement des coûts de carburants *, qui représentent 30% des dépenses, a plusieurs causes:

    • l’amélioration du trafic en nombre de passagers et en coefficient de remplissage. Delta Airlines par exemple signale un accroissement des passagers de 4.6% en Décembre et une amélioration du coefficient de remplissage de 2.2 points à 81%. Southwest annonce +4% pour le nombre de passagers et -0.5 points pour le remplissage à 68.2%. Pour l’ensemble de 2007 aux Etats Unis on attend une croissance du nombre de passagers de 2.3% et une amélioration du coefficient de remplissage de 0.7 points à 80.6%.
    • la part croissante des transports en classe affaire (business class) tirée par le développement de l’économie mondiale et des échanges internationaux,
    • les économies de carburant grâce aux avions plus modernes et l’arrêt des lignes déficitaires. Malgré l’accroissement du trafic la consommation de kérosène américain est restée stable en 2007 aux environs de 1630 millions de barils par jour, soit 8% environ de la consommation totale US en produits pétroliers.

                      Ces chiffres d’une Amérique "aéronautiquement" convalescente n’ont rien avoir avec ceux des compagnies chinoises comme China Southern Airlines qui voit son trafic passager croître de 15% en un an.

    * Remarque: les coûts du kérosène dépendent bien sûr des cours du pétrole et de la marge de raffinage réalisée sur ce kérosène ("jet fuel crack spread"). Or ce "crack spread" a tendance à croître. Il était de 16.6$ par baril en 2006, il a atteint 18.6$ en 2007. Donc contrairement à l’essence, les prix du kérosène US amplifient la hausse du brut.

  • Attention! Voilà les économies d’énergie à la mode américaine

    Attention! Voilà les économies d’énergie à la mode américaine

    Saturn                     General Motors, pour contrer les succès de Toyata avec son véhicule hybride Prius, va sortir en 2009 un nouveau véhicule "économique" : le SATURN. Il sera proposé en version hybride à double option permettant de combiner "capacité de remorquage et économie de fuel pour un petit sport utility vehicle ou SUV". Pour celà, ce "petit véhicule" sera équipé d’un moteur 3.6 litres, V6 à essence et d’un moteur électrique. A faible vitesse la traction pourra être exclusivement électrique, à grande vitesse les deux modes seront mis en action. Cette solution permettra au Saturn de pouvoir tracter jusqu’à 3500 livres (1,6 tonnes) ce qui permettra d’emmener avec soi " un petit bâteau, un jet-ski ou un snowmobile". Voilà les économies d’énergies vues par le Marketing de General Motors sur un segment de Marché en plein boum. Les immatriculations de véhicules hybrides sur les dix premiers mois de 2007 aux USA seraient en croissance de 35% par rapport à la même époque de l’année précédente, avec 290 mille véhicules. (Source: A.P.)

                       L’hybridation sera d’abord un argument de vente de véhicules plus chers (+4000$ à +5000$) et donc profitables, pas un moyen d’économiser réellement du carburant. Ayez donc une seule certitude : la consommation de carburant aux USA ne va pas décroître de sitôt.

  • Total: de Margerie annonce des investissements en forte croissance en 2008

    Total: de Margerie annonce des investissements en forte croissance en 2008

       Margerie                                                             L‘opinion sur l’évolution des prix du pétrole chez Total a pivoté de 180 degrés avec son nouveau Président, C. de Margerie. Son prédécesseur, peut-être influencé par Mandil de L’AIE, n’avait pas anticipé le mouvement de fond sur l’énergie. Il avait même pronostiqué à l’époque un ridicule retour vers les 30$ le baril et maintenu Total dans une politique d’investissements très stricte, sinon étroite, faisant une large part aux rachats d’actions. Les temps ont changé, de Margerie claironne sur EUROPE 1 que, concernant le pétrole, il fallait "s’attendre à des prix élevés pendant longtemps". Il a affirmé que les investissements de Total après 16 milliards de dollars en 2007 seraient en forte croissance en 2008.

                      Cette information traduit une reprise de confiance de la part du management de Total dans son aptitude à  développer l’activité. Elle anticipe également de bons résultats pour 2007 qui restent à annoncer.

                       C. de Margerie est très écouté par les investisseurs américains tout d’abord parce que son ‘look" est atypique dans le milieu des CEO des grandes pétrolières et ses propos emprunts de beaucoup d’apparente spontanéité. Son professionnalisme est reconnu et son succès auprès de Gazprom, avec un inattendu come-back en Russie avec le projet Shtokman, a beaucoup surpris. Plus de rigueur dans les annonces opérationnelles annuelles, par exemple sur les volumes de production, seraient indispensables pour acquérir la confiance des analystes. Quand à ses relations avec l’Iran, qui éloignent certains investisseurs, elles ne tarderont pas à devenir un exemple à suivre, dès le changement de président américain et la constatation que les Russes et les Chinois ont investi les champs iraniens aux dépens des pétrolières indépendantes anglo-saxonnes.