Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • L’inflation US en Novembre tirée par les prix de l’énergie

    L’inflation US en Novembre tirée par les prix de l’énergie

    Usdlabor                  Les statistiques du mois de Novembre, publiées par le Départment of Labor, montrent une montée du CPI (Consumer Price Index) de 4.3% en un an alors qu’il n’était que de 3.5% le mois précédent. Ce résultat mensuel est du en partie, à la référence Novembre 2006 qui était basse et à l’accroissement des prix durant ce mois. L’indice hors produits alimentaires et énergie, qui traduit l’inflation intrinsèque à l’activité américaine ne croit que de 2.3% contre 2.2% le mois précédent. Notons l’inflation des dépenses de santé qui augmente de 5%, dont 7.9% pour les hôpitaux. Devant les dépenses de santé, les américains s’appauvrissent. Mais le grand acteur de l’inflation c’est le poste énergie qui croît en un an de 21.4%, dont 37% pour l’essence.

    Novembre 2006 avait été un point bas pour l’essence et le gasoil aux USA (FIG.)Gasoli1   La référence Décembre 2006 étant plus forte et les prix de vente Décembre 2007 de l’essence et du gasoil se relaxant par rapport à un plus haut de Novembre, les résultats de l’inflation du mois de Décembre devraient être moins tendus sur le poste énergie et donc sur l’indice général du mois. Cette montée du CPI  du mois de Novembre a entraîné assez paradoxalement un raffermissement du dollar hier, dans l’anticipation d’une non baisse des taux administrés par la FED le mois suivant.

  • La réalisation de la base terrestre du projet Shtokman va démarrer

    La réalisation de la base terrestre du projet Shtokman va démarrer

    Murmanskharbour                         La construction de l’usine de liquéfaction du gaz du champ de Shtokman débutera au deuxième trimestre 2008 pour être opérationnelle cinq ans après, en Jullet 2013. Outre l’usine, d’importantes infrastructures sociales nécessaires à l’accueil des employés et de leurs familles doivent être construites sur un site inoccupé, situé au-delà du cercle pôlaire arctique, sur les rives de la Mer de Barents. Le champ de Shtokman, exploité par le consortium Gazprom, Total et StatoilHydro, doit à la fois livrer du gaz pour alimenter les gazoducs russes, dont le Nord Stream qui sera reliè à l’Allemagne en passant sous la Mer Baltique, et du gaz liquéfié qui par bateau, sera acheminé vers l’Europe et les USA.

  • L’Agence Internationale de l’Energie n’est plus crédible

    L’Agence Internationale de l’Energie n’est plus crédible

    What_is1                        L’Agence Internationale de l’Energie a, comme chaque mois, revu ses chiffres prévisionnels de consommation de pétrole dans le monde. Elle actualise une légère baisse de la consommation de 2007, non significative, de 60000 barils par jour à 85.7 millions de barils par jour. Mais dans le même temps elle actualise à la hausse les consommations de 2008 de 115 mille bl/j, en raison d’une révision des consommations d’Ethane au Moyen-Orient. Elle porte ainsi sa prévision de consommation 2008 à 87.8 millions bl/j en croissance de 2,5% par rapport à 2007.

                              De moins en moins de professionnels considèrent ces chiffres comme sérieux, ils sont même de plus en plus ouvertement critiqués.

                        L’OPEP qui connait bien les demandes du Marché voit une croissance de la demande 2008 de 1,5% à 87.1 millions de bl/j. Cette prévision raisonnable est dans la tendance longue de la croissance annuelle de la demande qui est de 1.3 millions de bl/j.

                         Rick Mueller, analyste chez Energy Security Analysis à Rotterdam dit tout haut ce que tout le monde pense des chiffres de l’AIE: "L’économie est actuellement déprimée, ce qui n’est pas bon (bearish) pour la demande. Je pense que nous verrons donc les chiffres de prévisions (2008) baisser encore à l’exception de ceux de l’AIE qui essaie d’envoyer un message à l’OPEP pour qu’elle produise plus."

                         Encore plus explicite est Michael Lynch, Président de Strategic Energy & Economic Research à Winchester,Ma. qui déclare: "Je ne pense pas que les chiffres de l’AIE doivent être pris au sérieux. Il est difficile de croire que la demande ne va pas faiblir de façon substantielle avec le ralentissement de l’économie non seulement locale mais aussi européenne."

                         On va donc assister, dans le courant de 2008, de la part de l’AIE, à des révisions déchirantes de prévisions, à partir de chiffres "de combat", c’est à dire faux. Ces corrections interagiront avec le marché pour des montants considérables. Voila l’exemple d’une organisation inutile pour l’OCDE, en doublon avec le Department of Energy américain et dont la disparition ne serait pas dramatique.

  • Constitution des réserves stratégiques de pétrole chinoises

    Constitution des réserves stratégiques de pétrole chinoises

    Chine10                           La Chine et les USA ont décidé de se communiquer l’état de leurs réserves stratégiques de pétroles. Pour les US elles sont de 695 millions de barils soit environ un mois de consommation et de 50 jours d’importations. Le secrétaire Bodman va les faire croître en 2008 en collectant des taxes en pétrole. Les Chinois sont en cours de constitution de leur stock il serait de 15 à 20 millions de barils et l’objectif est qu’ils soit de 88 mbl à l’horizon 2010 pour une capacité de stockage de 100 millions de barils. Cette constitution de stock chinoise de 20 mbl par an environ représente une quasi  consommation supplémentaire de 55 mille barils par jour. La constitution des stocks stratégiques de ces deux gros importateurs de pétrole représentera donc en 2008  une pseudo consommation de 120 à 130 mille barils par jour qu’il faut ajouter à la consommation courante.

  • Dow Chemical s’allie avec le Koweit dans la pétrochimie

    Dow Chemical s’allie avec le Koweit dans la pétrochimie

    Kpcchairman                         Dow Chemical a vendu à KPC (Koweit Petroleum Corporation) la moitié de 23% de son activité et non pas de la totalité, comme annoncé avec légèreté par certains médias français, pour 9,5 milliards de dollars. Pour une entreprise qui présente une capitalisation boursière de 50 mds de $ ce n’est pas mal vendu. Les activités, qui représentent 11 milliards de dollars de chiffre d’affaire, vont être cantonnées dans une Joint Venture 50/50. Elles concernent le polyéthlène, le polypropylène, les polycarbonates, les ethylènamines et l’éthanolamine. Ces produits sont typiquement ceux de la pétrochimie: n’est compétitif dans ces activités que celui qui dispose d’Ethane à moindre coût. C’est pour cela que ces productions ne peuvent survivre qu’auprès de très grosses unités pétrochimiques et si possible proches des champs de pétrole ou de gaz. C’est pour ces mêmes raisons par exemple, que Total délocalise sa pétrochimie au Qatar ou comme confirmé récemment en Algérie avec la Sonatrach.

  • Emissions de Carbone: Bali attendra l’après Bush

    Emissions de Carbone: Bali attendra l’après Bush

    Americains1917                           S’il est un Président des Etats-Unis dont le départ aura été tant attendu c’est bien celui de G. W. Bush, que ce soit pour sortir du bourbier Irakien ou pour faire avancer ce grand pays vers la réduction drastique des émissions de gaz à effets de serre. Certains américains pensent sérieusement qu’absorbé à 90% de son temps par le conflit irakien, Bush ne peut pas se consacrer à un autre sujet majeur tel que celui du réchauffement climatique. Donc la conférence de Bali s’est fait une raison: il faut attendre Janvier 2009, date du départ  de l’actuel titulaire du poste de Président des USA. Un autre point important qui évite de trop déprimer, ce sont les avancées des Etats de ce pays. Plus de la moitié d’entre eux ce sont déjà engagés dans des démarches régionales pour limiter leurs émissions. La Justice américaine joue aussi un grand rôle: Mercredi dernier le juge fédéral Fresno a autorisé l’Etat de Californie de règlementer les émissions de CO2 de ses véhicules. Chacun essaie, à sa façon, de contourner l’immobilisme dépressif du Président et de son Administration.

  • Nigeria: poussée de fièvre de nationalisme pétrolier?

    Nigeria: poussée de fièvre de nationalisme pétrolier?

    Mendnigeria                     Le Nigeria, depuis l’élection de son nouveau président, Umaru Yar’Adua, au mois de Mai dernier veut remettre à plat sa politique pétrolière en évoluant vers une position plus exigeante vis à vis de grands groupes pétroliers présents dans l’estuaire du Niger comme Royal Dutch Shell, ENI, Exxon-Mobil, ou Total. Le Président en place voudrait créer une Société Nationale qui aiderait l’Etat à mieux gérer ses ressources pétrolières et gazières. Cette Société contrerait aussi  les prétentions des Sociétés privées opérant dans le pays. Cette information est à rapprocher de celle qui donnait l’intention à Shell de vendre une partie de ses droits au Niger, au chinois CNOOC. Il n’est pas sûr que ce genre de décision suffise à calmer les ardeurs des rebelles locaux du MEND qui infligent de lourdes pertes économiques et humaines aux Groupes pétroliers opérant dans le delta du Niger.

  • Le nouveau patron pour l’Agence Internationale de l’Energie à Bali

    Le nouveau patron pour l’Agence Internationale de l’Energie à Bali

    Tanaka_portrait1_2                    Nobuo Tanaka, le nouveau patron de l’Agence Internationale de l’Energie semble être un homme d’une autre trempe que celle de son prédécesseur, l’inimitable Mandil qui rêvait d’un baril de pétrole à 40 dollars en 2008. En effet ce nouveau patron est allé à Bali où se réunit le gratin des ministres de l’écologie mondiale pour déclarer "qu’il faudrait construire 30 centrales nucléaires et l’équivalent de deux barrages "des Trois Gorges chinois" chaque année pour contrer le changement climatique en cours". "On a aussi besoin de 13000 éoliennes et de 40 centrales électriques équipées de capture de CO2 chaque année entre 2013 et 2030". "Pour le dixième anniversaire des accords de Kyoto je n’ai pas le coeur à faire la Fête." a déclaré Tanaka. "La baisse de 5% des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2010 est de malheureusement de moins en moins crédible, puisque les émissions de CO2 sont prévues en croissance de 60% d’ici à 2030. Cela peut sembler de la Science Fiction mais il faut investir 11000 milliards de Livres pour transformer nos modes de génération d’électricité d’ici 2050 et réduire par deux les émissions de Carbone".

                                      C’est ce qui s’appelle mettre les pieds dans le plat. Le représentant de Greenpeace ne s’en est pas encore remis.

                                    Quand au ministre allemand Gabriel il a joué les bons élèves en disant qu’il allait faire moins 40% de CO2 d’ici à 2020 en oubliant de rappeler qu’il avait fait +0,6% en 2006. Et l’américain, qui passait par là par hasard, a déclaré qu’il n’avait pas de chiffre à donner et qu’il ne tenait pas à ce que quiconque avance un objectif chiffré à sa place.

                                    Bali, c’est du Grenelle en mieux!

  • Les limites écologiques de l’Allemagne: Mercedes, BMW, WV et Porsche

    Les limites écologiques de l’Allemagne: Mercedes, BMW, WV et Porsche

    Benz191718                            Notre voisine, l’Allemagne parangon de vertu écologique, dévoile ses griffes et ses limites dans l’établissement des règles des futures consommations des automobiles européennes. Tout d’abord elle à obtenu de la Commission européenne que les consommations limites soient établies en fonction de la masse des véhicules, en raison de la loi bien connue E= 1/2 mv2. Plus une voiture est lourde plus elle consomme, donc la masse doit être prise en compte. D’après les Echos reste maintenant à définir la pente de la loi Conso=F(masse). Sarko et Prodi sont pour une pente de 30% mais la Chancelière est pour une pente à 80%. Les émissions de Carbone sont alors bien loin du débat, quand il s’agit de la santé l’industrie automobile allemande on ne mesure plus les grammes de CO2. Ce serait mesquin.

                                    Mais où sont passés les "Grünes" d’antan?

  • Conséquences de la montée en complexité des technologies pétrolières.

    Conséquences de la montée en complexité des technologies pétrolières.

    Bakerhughes                     La course à la technologie et à la maîtrise des procédés de plus en plus complexes dans l’exploration et la production de pétrole et de gaz devrait entraîner un phénomène de rapprochement des acteurs du marché. Cette anticipation de redistribution des cartes a été reprise et illustrée par Chad Deaton, PDG du texan Baker Hughes, troisième acteur mondial des  Sociétés de services à l’industrie pétrolière, derrière Schlumberger et Halliburton. Les très fortunées Sociétés pétrolières Nationalisées du Moyen-Orient, d’Afrique ou d’Amérique du Sud investissent de plus en plus dans le développement de leurs ressources. Elles préfèrent généralement traiter avec les Sociétés de services plutôt qu’avec les Sociétés pétrolières indépendantes qui exigent d’être associées aux bénéfices d’exploitation du gisement. Mais encore faut-il que ces Sociétés de services possèdent l’expertise technique? On a vu par exemple Gazprom faire appel à Total pour le champ de Shtokman et non pas à Schlumberger.

                              C’est en raison de cette croissance des exigences techniques que Chad Deaton pense que les phénomènes de concentration parmi les acteurs du métier sont inéluctables. Il faudra posséder une taille suffisante pour investir des sommes considérables en Recherche et Développement. Les trois premiers mondiaux vont investir 1.5 milliards de dollars en R&D cette année.

                                La fusion de Transocean avec Global Santa Fé qui a conduit à la première société mondiale de forage Ultra profond est un exemple timide de cette nouvelle approche. Elle fait de Transocean une proie de choix pour un gros du marché.

                                Mais le vrai déclic d’une chasse à la concentration viendra le jour où une Société d’Etat russe ou chinoise voudra s’offrir la technologie par une OPA sur une Société de services pétroliers occidentale. La réaction des pétrolières indépendantes sera immédiate et les obstacles légaux antitrust seront immédiatement levés.