Shell a créé une Joint Venture, dans laquelle il est majoritaire, avec HR Biopetroleum Project Société de R&D basée à Honolulu et qui travaille sur les conditions de sélection et de culture de micro algues en milieu maritime permettant d’obtenir des corps gras sources possibles de biodiesel. Avant de lancer un projet pilote industriel, il faut savoir sélectionner les souches, cultiver ces algues à grande échelle, savoir les récolter simplement (filtration, floculation, etc.), isoler et transformer les corps gras en gasoil par une réaction de transestérification. La liste des connaissances à acquérir est donc longue avant de franchir le pas vers une phase industrielle, comme annoncée imprudemment par de nombreuses et répétitives dépêches toutes identiques.
Ces recherches sur les micro algues sources de biofuels ont commencé il y a plus de cinquante ans aux USA. Pendant les années 70 elles furent financées par le Department of Energy pour la synthèse du Méthane, puis dans les années 80 et 90 le "National Renewable Energy Laboratory" dans son programme sur les Espèces Aquatiques (ASP) permit de découvrir plus de 300 espèces d’algues susceptibles de synthétiser des corps gras. Cette recherche est toujours très active, elle est particulièrement sponsorisée par l’Etat d’Hawaï mais également par le Département de la Défense qui recherche des sources de carburants indépendantes du pétrole pour ses avions, ses bateaux et ses véhicules terrestres.
HR Biopetroleum est une start-up créée par l’équipe de recherche sur les micro algues maritimes du "Hawaï Natural Institute" animée par Barry Raleigh. Il travaille en particulier sur l’adaptation génétique et le "screening" de ces algues pour accroître le rendement de lipides et l’efficacité de leur développement par photosynthèse en présence de CO2.
Savoir produire quelques grammes d’algues par jour et par m2 est une chose, réaliser un pilote industriel sur un ou plusieurs hectares en est une autre; à suivre donc.