Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Nouvelle mode anglo et saxonne : l’éolien offshore

    Nouvelle mode anglo et saxonne : l’éolien offshore

    Eow                   Il s’est tenu la semaine dernière une grande réunion mondaine en Allemagne organisée par l’EWEA (European Wind Energy Association). Le thème abordé fut "l’énergie éolienne offshore". En effet devant la quasi-saturation dans le Nord de l’Europe des sites éoliens terrestres il fallait trouver un nouveau filon pour que des entreprises artificiellement maintenues par des subventions d’Etats puissent continuer leur aventure. Alors on a ressorti l’éolien offshore qui pour l’instant ne représente qu’une très faible part (2%) de l’éolien européen. Par rapport aux conditions terrestres il faut reconnaître qu’existent certains avantages pour une ferme éolienne implantée en Mer du Nord.

                              La vitesse du vent est plus forte (8 à 12 m/s par rapport à 4 à 8 m/s à terre) et plus constante (3400 heures par an au lieu de 2100 h/an à terre sur les 8760 heures d’une année pleine). On peut donc espérer des rendements annuels qui seront de l’ordre de 30 à 35% à comparer aux 20% obtenus dans l’éolien terrestre allemand en 2006.

                                L’implantation offshore présente l’inconvénient d’un investissement par kW plus important (environ 2600 euros/kW par rapport à 1400 euros/ kW pour le terrestre) et qui demeure donc légèrement plus cher par MWh annuels. Les coûts de maintenance, nécessitant des équipements flottants spéciaux, doivent être aussi très onéreux.

                                  Mais les contribuables sont là. Le Gouvernement allemand a annoncé qu’il allait subventionner les tarifs de l’éolien offshore à hauteur de 14 centimes d’euros par kWh jusqu’au 31 Décembre 2013 puis de 12 centimes au delà. A partir de 2015 cette aide sera réduite annuellement de 5%. Cette subvention est à comparer aux 7.95 centimes attribués à l’éolien terrestre allemand.Cela représente  jusqu’en 2013, une aide annuelle de 110 Meuros pour une ferme de taille moyenne de 300MW et sur 20 ans une aide de 1,5 milliards d’euros pour cette même installation. Le consommateur d’électricité allemand paiera.

                                    Quand à la Grande-Bretagne, John Hutton, le secrétaire d’Etat aux Affaires, a affirmé que d’ici 2020 seraient installés 25 GWatts de plus d’éolien offshore, en plus des 8GW déjà planifiés. L’industrie éolienne offshore de Grande-Bretagne deviendrait alors et de loin la plus grande du monde! 

                                      Rendez-vous en 2020!

  • Manoeuvres européennes dans la cotation des droits d’émissions de Carbone

    Manoeuvres européennes dans la cotation des droits d’émissions de Carbone

    Nyseeuronext                                 NYSE-Euronext, le leader trans-atlantique de la cotation des actions et autres droits de propriété, a décidé d’acheter l’activité de cotation des droits d’émissions de Carbone de POWERNEXT SA en collaboration avec la Caisse des Dépôts. En contrepartie Nyse-Euronext se débarassera des 34% qu’il détient dans Powernext et qui intéressent les trois réseaux électriques interconnectés RTE en France, Elia System en Belgique et Tenet aux Pays-Bas. NYSE-Euronext qui possède le LIFFE spécialiste des transactions sur les produits dérivés, apportera sa compétence dans ce domaine pour assurer la cotation des droits d’émissions de Carbone.

                          Ce marché des émissions de CO2 en Europe est dominé par l’anglais Climate Exchange (ECX). Un autre challenger, European Energy Exchange (EEX) a annoncé un accord avec la plateforme de produits dérivés de Francfort EUREX. Le NYSE-Euronext arrive un peu en retard mais il sera bien placé pour consolider un vrai marché international avec les Etats américains ou canadiens qui rejoindront bientôt ce marché.

  • 2006 TOP 50 des Compagnies pétrolières

    2006 TOP 50 des Compagnies pétrolières

    Aviation66                     Petroleum Intelligence Weekly publie chaque année un classement des cent premières Sociétés pétrolières mondiales. Voici un extrait des 50 premières. Les faits marquants par rapport au classement 2005 sont les suivants:

    • Le saoudien ARAMCO conserve aisément la tête du classement
    • Forte progression de Conoco-Phillips avec l’acquisition de Burlington Ressources
    • Arrivée du russe Novatek avec la progression de ses réserves et de ses productions.
    • Arrivée du japonais INPEX après sa fusion avec Teikoku Oil
    • La position de Gazprom en douxième place est difficilement compréhensible.
    • Notre "géant" national Total n’est que le dixième (ou onzième avec Gazprom) mondial.
    • Les USA ont 9 classés, la Russie 7, le Royaume-Uni 3

    Top50a

  • Accord iranien avec le chinois Sinopec pour le développement d’un champ pétrolier

    Accord iranien avec le chinois Sinopec pour le développement d’un champ pétrolier

    Sinopec                    Selon l’AFP, le ministre du Pétrole iranien Nozari aurait annoncé la signature d’un accord entre la République Islamique Iranienne et le chinois SINOPEC portant sur le développement du champ pétrolier de Yadavaran qui dispose de 3 milliards de barils de réserve récupérables. Un premier accord avait été signé sur ce champ en 2004 avec un Groupe indien (OVL). L’accord porte aussi sur la fourniture par l’Iran de gaz à la Chine durant une période de 25 ans.

                              On le voit, l’embargo américain sur l’Iran les Chinois n’en ont "rien à cirer", bien des états major de pétrolières occidentales doivent ronger leur frein en apprenant ces nouvelles rafraîchissantes.

  • Création d’une Société de séquestration du CO2 aux USA

    Création d’une Société de séquestration du CO2 aux USA

    Global_energy                  Bien que le commerce des droits d’émissions de CO2 ne soit pas encore effectif aux Etats-Unis qui n’ont pas signé le Protocole de Kyoto, l’Industrie Nord américaine se prépare à instaurer un lucratif business sur ces nouvelles et prochaines règles du jeu, couplé à de réels besoins de CO2 pour l’amélioration de l’exploitation pétrolière.

                                          Par exemple le canadien Hydrogen Technology Corp. et Global Energy Inc. de Cincinnati, viennent de signer un MOU (Memorandum of Understanding) selon lequel elles auraient l’intention de former une nouvelle Compagnie appelée Carbon Management Technologies (30% HTC et 70% Global Energy) pour travailler dans la gestion physique du CO2, sa séquestration et les techniques d’amélioration d’extraction du pétrole (Enhanced Oil Recovery ou EOR) par injection de CO2 dans les champs pétrolifères afin d’accroître la viscosité du pétrole piégé dans les roches et de le rendre ainsi récupérable.

                                          Dans un premier temps cette Société travaillera sur la récupération de pétrole dans un vaste gisement situé dans l’Ohio. Le CO2 proviendra d’une nouvelle usine de gazéification située à proximité.

  • Investissements 2008 en croissance dans l’industrie pétrolière

    Investissements 2008 en croissance dans l’industrie pétrolière

    Oil_prices                  Lehman Brothers Holding a recensé les projets d’investissements prévus pour 2008 de 344 compagnies pétrolières. Il en ressort une croissance, par rapport à 2007, de 11% des sommes à investir, pour un montant de 369 milliards de dollars.

    Les raisons de cette forte croissance sont multiples, on peut en lister quelques unes et les illustrer.

    Citons par exemple:

    • Les besoins des Compagnies pétrolières de reconstituer leurs réserves et/ou leurs productions. C’est le cas par exemple de la saoudienne Aramco qui veut accroître ses dépenses en exploration-production de 16% afin de pouvoir porter ses volumes jusqu’à 12,5 millions de barils par jour si nécessaire. L’Aramco au sein de l’OPEP et donc du monde pétrolier veut conserver son rôle de leader, statut  qu’elle acquiert grâce à ses productions supplémentaires mobilisables.
    • Les prix à long terme estimés du pétrole qui déterminent la rentabilité des projets et donc les décisions d’investissements se sont fortement accrûs. Ils sont en moyenne de 68$/baril et pour 63%des Sociétés ils sont supérieurs à 70$, d’après Lehman. Les Sociétés pétrolières qui avaient joué un pétrole cher ont pris de l’avance sur les autres. Rappelons qu’en 2006 pour le budget 2007 Total manipulait encore un stupide 40$/baril, sûrement avec les conseils de l’AIE. Les investissements dans les sables bitumineux de Conoco dans Encana ou de BP dans Husky sont des exemples de cette croissance des investissements stimulés par les prix du brut. Ce qui était un investissement risqué auparavant, devient une stratégie très rentable.
    • Certains investissements vont être dédiés au raffinage et à la pétrochimie en particulier au Moyen-Orient, près de la ressource, ou en Asie près de la demande (Chine, Inde). La synthèse de carburants liquides à partir de gaz fait aussi partie de ces investissements marginaux qui acquièrent une bonne rentabilité. La politique de Qatar dans le domaine est exemplaire.
    • Les prix de sous-traitance et de location des équipements de prospection ne cessent de monter comme le montre la courbe prospective du CERA.Cera Elle illustre la reprise des investissements pétroliers à partir de 2005 en phase avec l’accroissement des cours du brut.

    Cette nouvelle dynamique dans l’exploration-production devrait porter ses fruits pour les années qui viennent par un accroissement des réserves et un accroissement des productions en réponse à la demande. Les parties du monde mal explorées et mal exploitées pour des raisons essentiellement  géopolitiques conjoncturelles (Venezuela, Iran, Irak, etc.) constitueront les réserves pour les décennies futures. Les guerres et les dictateurs voient un jour leur fin, c’est l’Histoire qui nous l’apprend.

  • Pour un renouveau du transport ferroviaire aux USA?

    Pour un renouveau du transport ferroviaire aux USA?

    Transport_for_tomorrow                       Une Commission, présidée par Mary Peters, Secrétaire aux Transports du gouvernement américain, est chargée d’étudier les besoins futurs en matière des systèmes de transport de surface de la Nation et de faire des recommandations d’aides financières (fundings). Cette Commission qui a commencé ses travaux en 2005 doit remettre ses conclusions au Congrès en Janvier 2008.

                            Constatant la saturation des autoroutes dans certaines zones et l’encombrement des aéroports, elle ferait un certain nombre de recommandations en termes de développement de transport ferroviaire. Pour elle ce mode de transport est sûr, économe en énergie et bien adapté à une partie de la population vieillissante.

                              La Commission recommanderait que ces infrastructures ferroviaires soient managées par les Etats avec une aide fédérale à hauteur de 80%. C’est le ratio utilisé pour les autoroutes. Le projet serait découpé en trois phases:

    1. jusqu’en 2015 : construire une partie de la ligne de train rapide dans le Corridor de Californie et la liaison Milwaukee-Madison, Wisconsin, au Nord de Chicago (coût: 66 mds$)
    2. jusqu’en 2030 étendre la ligne californienne jusqu’à Las Vegas; réaliser la liaison Tulsa – Saint louis ou Salt Lake – Boise. Coût : 159 mds$
    3. jusqu’en 2050 étendre le réseau à Cincinnati, Raleigh, Greenville. Coût: 132 mds$.

                             Il y aurait là une vraie révolution des mentalités américaines, si de tels projets aboutissaient. Il est cependant difficile d’imaginer des gares en centre ville en raison du large étalement des villes américaines. Elles pourraient voir le jour aux abords des aéroports pour remplacer les petits et innombrables "commuters" qui encombrent les grands aéroports. L’exemple de l’arrivée du TGV à Roissy devrait inspirer ces infatigables voyageurs.

  • Un combustible liquide rustique issu de la pyrolyse du bois

    Un combustible liquide rustique issu de la pyrolyse du bois

    Biooil                               Parmi les procédés permettant de fabriquer à partir de ligno-cellulose (bois, herbes, feuillages…) des combustibles liquides il existe deux grandes classes de procédés. Les procédés enzymatiques qui peuvent produire de l’éthanol ou du butanol et les procédés purement chimiques. Parmi ces derniers il peut y avoir de vrais complexes chimiques conduisant à du gasoil par réaction de Fischer-Tropsch et hydrocracking, mais il existe aussi des procédés très rustiques conduisant à un "combustible" liquide. C’est le cas du procédé Dynamotive qui produit une liqueur de bois pompeusement appelée "BioOil"!

                                  Dynamotive, Société canadienne située à Vancouver, annonce vouloir construire un usine de production de BioOil  à Willow Springs, Missouri. Cette usine "pilote" transformerait quotidiennement 180 tonnes de sciure de bois en 34000 gallons de cette liqueur. Ce produit serait vendu dans la région pour alimenter des chaudières industrielles à la recherche de biocarburants pour éviter d’acheter les futurs droits d’émissions de CO2.

                                   Le procédé consiste en une pyrolyse vers 450°C-500°C de sciure de bois en lit fluidisé. De la réaction on obtient 60 à 75% de BioOil (contenant 25% d’eau), de la suie (15 à 20%) et des gaz qui sont brûlés par le procédé. Il n’y a pas d’effluent. Une contrainte : le BioOil n’étant pas très stable il doit être agité régulièrement et utilisé dans les trois mois.

                                 Le mélange de la suie et du BioOil peut conduire à un super combustible solide composé de fins grains. Charbon de bois moderne.

                                  On le voit, les procédés de production de "bio-carburants" peuvent être très divers en fonction de la qualité des produits désirés. Un point commun cependant à tous ces procédés, la ressource végétale limitée en amont et les problèmes de logistique de transport (barges, rail) de milliers de tonnes de bois ou d’herbes vers les usines implantées près de la ressource, comme les industries papetières.

  • Après la Chine Kuwait Petroleum vise l’Inde

    Après la Chine Kuwait Petroleum vise l’Inde

    Indian_oil_corp                            Kuwait Petroleum Company, KPC, on l’a vu, a conclu avec le chinois  Sinopec un accord de construction d’un complexe pétrochimique dans le Sud de la Chine. Mais KPC ne veut pas en rester là. Il est entré en discussions avec les indiens Reliance Industries et Indian Oil Corp. pour construire une grande raffinerie et un complexe pétrochimique en Inde. Indian Oil, 51 milliards de dollars de CA, aurait un projet de construction d’une raffinerie de 300 mille barils par jour dans l’Etat du Tamil Nadu qui pourrait intéresser KPC. Le pétrole du Koweit pourrait alimenter avantageusement une telle raffinerie.

  • Le cours de StatoilHydro plonge  à la bourse d’Oslo

    Le cours de StatoilHydro plonge à la bourse d’Oslo

    Statoilhydro                       Les problèmes d’exploitation de StatoilHydro, Société pétrolière de l’Etat norvégien, a fait reculer hier son cours en Bourse d’Oslo de 11%. L’action a perdu plus de vingt Couronnes norvégiennes à 164.8 NOK. Ces mauvaises nouvelles du Grand Nord européen se sont répercutées sur les pétrolières impliquées dans ces contre performances, comme Total qui a reculé de quelques fractions de pourcents. Sur la semaine du 2 au 7 Décembre, l’Amex Oil Index, panier de Sociétés pétrolières américaines et européennes, s’est apprécié de 3.4% dont 2.6% pour Exxon-Mobil et 2.1% pour Total à New-York.

                                       Les cours des deux Sociétés sont bien corrélés mais avec une pente favorable à Exxon.Xomtot1 Quand TOT progresse de 4$ Exxon progresse de 5$ en moyenne. C’est bien le résultat de la semaine écoulée.

    Exxon suit parfaitement l’Amex Oil Index.Xomame2

    Total à Wall Street, par contre sous performe l’indice global. Sur la scène internationale l’image de Total s’améliore, mais sa cotation sur le CAC40 trop étroit, mal informé, sur-réagissant à n’importe quelle fable est un vrai boulet pour cette action. Totame3 Il manque au moins 10$ au cours de TOT pour être sur l’Index. Ceci veut dire que à son cours actuel en dollars Total est très attractif. C’est une des raisons de la présence de TOT dans la sélection des TOP 5 du TheStreet.com le 4 Décembre dernier, à côté de quatre actions américaines.