Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Total: la plateforme d’Alwyn a vingt ans de bons et loyaux services

    Total: la plateforme d’Alwyn a vingt ans de bons et loyaux services

                               Total_2007_plateforme_alwyn_nord_gr                                Total fait un retour historique passionnant de vingt ans d’exploitation du gisement d’Alwyn Nord dans la Mer du Nord britannique, au Nord-est de l’Ecosse. Cette plateforme produit encore 140 mille équivalent barils par jour de gaz et de pétrole. Cet article, que je vous invite à lire sur le site de Total, montre également que cette exploitation est loin d’être terminée avec l’arrivée de la mise en production du champ de Jura en 2008.Total projette d’être encore en production sur cette plateforme au-delà de 2020. Cet exemple montre l’impact des progrès techniques et technologiques sur l’aptitude des Sociétés pétrolières à exploiter le maximum de la ressource d’un gisement exploité depuis vingt ans.

  • StatoilHydro traverse une passe de production difficile

    StatoilHydro traverse une passe de production difficile

    Liquefaction                        L‘exploitation récente du champ de gaz naturel de Snoehvit a du être stoppée en raison d’une fuite d’eau de mer dans un échangeur de chaleur. La production devrait reprendre durant la première quinzaine de Janvier en parallèle avec le redémarrage de l’usine de liquéfaction qui est couplée au gisement. Ces incidents vont altérer le plan de montée en production de l’ensemble. On sait que Total et Gaz de France sont associés dans l’exploitation de ce champ gazier.

                         Sur un autre champ, le pipeline sous-marin Kvitebjorn-Kollsnes a été endommagé par une ancre de navire. Il devra être réparé avec interruption de la production. Enfin le champ de Omen Lange monte péniblement en production. L’ensemble de ces évènements devraient rendre les productions de 2008 moins performantes que prévu. L’action StatoilHydro  perd 5% de sa valeur à Oslo (7/12/2007 à 10 heures).

  • Les députés américains démocrates devraient voter l »Energy Bill »

    Les députés américains démocrates devraient voter l »Energy Bill »

    Us_drive2_2                      Les députés américains (the House), avec à leur tête la démocrate Nancy Pelosi, devraient voter une loi fleuve portant sur les efforts en vue d’économies d’énergie dans les quinze ans à venir aux Etats-Unis: "l’Energy Bill". Cette loi, très polémique, entre le Sénat et la "House", entre G. Bush et N. Pelosi et même entre Démocrates, alimente les chroniques de la presse américaine depuis des mois.

                         

                       Cette loi, au large spectre d’application, proposerait:

    1. de réduire la consommation des voitures et autres 4X4 de 40% à l’horizon 2020 en arrivant à une moyenne par constructeur de 35 miles/gallon.
    2. de consommer 36 milliards de gallons d’éthanol à l’horizon 2022, dont les 2/3 d’origine cellulosique,
    3. d’instaurer des taxes pour 21 milliards de dollars, dont 13.5 d’annulation de dégrèvements des Sociétés pétrolières,
    4. de produire 15% d’électricité d’origine renouvelable,
    5. d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments fédéraux et commerciaux,
    6. d’aider financièrement à la promotion des voitures hybrides rechargeables.

                      Une telle loi ne devrait pas passer le Veto du Président en raison des points 3 et 4. Mais il serait impopulaire pour le parti républicain de ne pas arriver à un compromis. A suivre donc.

  • Une explosion sur un gazoduc en Ukraine

    Une explosion sur un gazoduc en Ukraine

    Pipeeu                      Une explosion en Ukraine a interrompu hier (6/12/2007) un gros gazoduc reliant le gaz de Sibérie à l’Europe, dont l’Allemagne. Il n’y aurait pas interruption des livraisons grâce au maillage de gazoducs en plusieurs branches. Encore un incident qui va faire trembler, de peur sinon de froid, les clients européens du gaz russe.

  • Le marché américain du biodiesel va mal

    Le marché américain du biodiesel va mal

    Bioselect_logo1_2                         D‘après le "National Biodiesel Board" américain les productions de biodiesel ont plus que doublé en 2006, pour atteinbre 225 millions de gallons. Mais cette année les producteurs sont étranglés par la montée des cours de l’huile de soja et des autres huiles végétales. De plus le marché US du biodiesel est très étroit, ce qui fait que beaucoup d’usines de biodiesel sont actuellement en sous production, certaines envisageant d’exporter leur produit. Cerise sur le gâteau, voilà que Chevron le deuxième pétrolier américain envisagerait de stopper ses investissements dans l’usine de biodiesel de Galveston qu’il partage, à hauteur de 22%, avec une Société texane, la "Standard Renewable Energy". Cette usine, BioSelect, possède une capacité de production de 20 millions de gallons par an qui devait être portée à 100 millions. Mais le désengagement, au moins partiel, de Chevron remet en cause ce projet. Cette décision, alors que Chevron vient d’annoncer son intention d’accroître ses investissements de 15% à 22.9 milliards de dollars, surprend beaucoup. Il est vrai qu’il compte surtout mettre l’effort dans l’exploration-production du bon vieux pétrole.

  • TNK-BP va exporter du brut en 2008 vers la Chine

    TNK-BP va exporter du brut en 2008 vers la Chine

    Tnkbpen1_2                     TNK-BP, joint venture Anglo-Russe, conformément aux consignes du Kremlin, prévoit de réduire ses exportations de pétrole brut de Russie au profit des ventes de produits raffinés plus lucratifs. Cependant au premier trimestre 2008 il va exporter 40 mille barils par jour vers la Chine au travers du pipeline russe Transneft jusqu’au Kazakhstan, puis vers la Chine.  Les fournitures d’un autre âge, de pétrole par rail à la Chine vont être stoppéees dès que le nouveau pipeline de Novossibirsk sera opérationnel en début 2008. 

  • Gazprom et GDF signent un accord de coopération scientifique

    Gazprom et GDF signent un accord de coopération scientifique

    Gazprom2                     L‘agence Novotni mous informe que Gazprom et GDF viennent de signer un accord de coopération scientifique et technique qui devrait porter sur divers sujets communs aux deux entreprises gazières. Les thèmes tels que le transport et le stockage de gaz, la filière gaz naturel liquéfié (liquéfaction, transport, regazéification), l’exploitation de champs très profonds, les économies d’énergies, les nouveaux équipements, etc. font partie des domaines de collaboration. Les deux Sociétés vont constituer des équipes qui travailleront conjointement dans ces domaines.

                              Gazprom est clairement à la recherche de know-how dans son domaine d’activité, GDF joue son rôle de client privilégié, grâce à de bonnes relations politiques entre la Russie et la France.

  • Un chauffe eau hors de prix : la Pile à combustible domestique

    Un chauffe eau hors de prix : la Pile à combustible domestique

    Sci0307231_2               Les Sociétés japonaises (Sanyo, Nippon Oil, Matsushita, Toshiba, Ebara-Ballard, etc.) ont fait un superbe travail de développement des "Polymer Electrolyte Fuel Cells ou PEFC" et les ont amenées au stade industriel. Il a fallu mettre au point le système de réforming pour faire de l’hydrogène à partir de gaz, eliminer les traces de CO, poison des catalyseurs, mettre au point les membranes revêtues de catalyseurs, assurer l’équilibre thermique de l’ensemble et obtenir de l’électricité et de l’eau chaude: c’est la cogénération.

                    Mais voilà, c’est plutôt in FLOP. Pourquoi?

                        Quand on vous parle "cogénération" traduisez immédiatement "mauvais rendement", les technologues manquent parfois d’honnêteté intellectuelle. Alors pourquoi cet ensemble présente-t-il un mauvais rendement?

    • il faut réformer du méthane et donc fournir de l’énergie. Rem. pour les journalistes qui écrivent des bêtises : le réforming du Méthane génère du CO2, c’est donc une PAC qui fait du CO2! Zut alors!
    • pour des raisons thermodynamiques la réaction H2 + 1/2 O2 ———> H2O est fortement exothermique et c’est cette réaction qui est réalisée dans une PAC à hydrogène. Le "potentiel de chaleur nulle" de cette réaction ou de sa symétrique qui est l’électrolyse de l’eau se situe à 1,48 Volts. ( La loi de Nernst permet de calculer un potentiel d’équilibre de 1,23V auquel il faute ajouter le facteur entropique de 0,25V). Cette notion simple permet de comprendre pourquoi une PAC qui délivre une tension de 0,7 Volts présente un rendement électrique de  47% (0,7/1,48) et donc en rendement thermique de 53%. Une PAC à hydrogène génère plus de chaleur que d’électricité!

                            Les conséquences de ces contraintes font que, pour des raisons de simple économie, la PAC domestique japonaise génère toute l’eau chaude de la maison, mais seulement la moitié de l’électricité. Un comble!

                            Ajoutez à celà une gestion délicate des arrêts et des démarrages en raison de réactions catalytiques multiples et des phénomènes thermiques complexes et vous obtenez un produit très difficile à vendre, même avec une aide massive de l’Etat. On sait que les Japonais peuvent faire des miracles en technologie et qu’ils amélioreront le système, mais la thermodynamique est têtue.

                           C’est un équipement idéal pour les riokans, hôtels traditionnels japonais mal éclairés mais disposant d’un vaste bain collectif très, très chaud!

  • Joint venture dans les sables bitumineux

    Joint venture dans les sables bitumineux

    Husky_energy_logo1                           BP et Husky Energy ont décidé de créer une joint venture 50/50 qui associe la raffinerie BP de Toledo, Ohio et le gisement Husky Sunrise de sables bitumineux de l’Alberta. Husky Energy est une Société pétrolière canadienne contrôlée par un milliardaire de Hong Kong, Li Ka-shing. La raffinerie BP a une capacité de production de 155 mille barils par jour. Elle va être modifiée pour pouvoir traiter 120 mille barils de bitume lourd canadien et sa capacité totale sera portée à 170 mille barils par jour. Le gisement de sables bitumineux de Sunrise dont les réserves sont estimées à 3.3 milliards de barils, est situé à côté de Fort McMurrey dans l’Alberta. Il devrait produire 60 mille barils par jour en 2012 puis 200 mille barils par jour à l’horizon 2015-2020. Le bitume dilué sera acheminé de l’Alberta à l’Ohio par un pipeline existant. La joint venture devrait investir dans un premier temps, 5.5 milliards de dollars.

                      Cet accord qui rappelle ceux de Encana-Conoco-Phillips ou Suncor Oil-Marathon qui associent un gisement de sables bitumineux canadien à un réseau de pipeline et de raffineries américaines existantes permet d’optimiser l’investissement global. Il marque aussi un changement stratégique du nouveau patron de BP qui jusqu’à présent considérait, avec l’ancien management, les sables bitumineux comme trop onéreux.

  • Les cours du brut se détendent avec la remontée lente des stocks à Cushing

    Les cours du brut se détendent avec la remontée lente des stocks à Cushing

    Cushin2                   "Le prix du baril reste calme malgré le statu quo de l’OPEP et la forte baisse des stocks américains" titre naïvement La Tribune dans un article de hier au soir (5/12/2007). Que manque-t-il à cette information pour la rendre crédible? Tout d’abord une partie de cette info est exacte, les cours du baril sont stables et même à la baisse. Le marché est baissier, la fête est finie, il faut oublier la course aux 100$ le baril et attendre au mieux la future vague de froid. Les traders ont pris leur marge pour 2007.

                              Ensuite une autre partie de ce message mérite d’être nuancée: La Tribune aurait du écrire "un statu quo provisoire de l’OPEP" en effet n’oublions pas que ses "oil ministers" doivent se revoir dans moins de deux mois, le premier Février, à Vienne.

                               Enfin il y a une partie du message de "La Tribune" qui est faux c’est "la forte baisse des stocks". Oui, les stocks de brut ont baissé en une semaine de près de 8 millions de barils mais les stocks d’essence ont crû de 4 millions de barils, ceux de gasoil de 1,4 millions et ceux de kérosène de 1 million de barils. Les stocks de produits raffinés se sont accrûs, en raison du bon fonctionnement des raffineries (89,4%) et des importations soutenues de produits raffinés ou intermédiaires à 3,8 millions de barils par jour.

                                Mais le point clé qui explique le calme "olympien" des marchés c’est la lente remontée des stocks de brut à Cushing, malgré la baisse des stocks dans la zone du Golfe du Mexique. Ils étaient en fin de semaine dernière (S48) à 15,9 millions de barils, en croissance de 0,7 million.Correl2

    Les cours du brut WTI sont depuis le mois de Mars fortement corrélés au niveau de stock à Cushing, Oklahoma. Celà peut sembler ridicule mais c’est la référence du marché US.

    Pour les semaines à venir, les cours du baril devraient continuer à se détendre sauf arrivée d’une vague de froid sur les Etats-Unis ou d’un incident géopolitique majeur. La réunion programmée de l’OPEP va calmer les marchés, les traders ont pris leurs copieux bénéfices pour 2007, ils attendront 2008 pour revenir.