Samuel Bodman, Secrétaire à l’Energie de l’administration Bush a déclaré qu’un accord avait été trouvé avec la Russie pour recycler 34 Tonnes de Plutonium venant des stocks d’armes nucléaires de l’ex URSS. "Le programme russe assurera la conversion de Plutonium, représentant des milliers de bombes, en une forme incapable de produire des armes, mais au contraire utilisable pour produire de l’énergie propre". Les USA participeront pour 400 millions de dollars à ce programme qui consistera à mélanger ce plutonium avec de l’Uranium faiblement enrichi pour produire du MOX. Par la suite, à partir de 2012, ce produit sera utilisé dans les centrales électronucléaires russes existantes ou à venir.
Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

Du Plutonium russe militaire au MOX civil

Les prix élevés du fuel aux US surprennent les consommateurs.
Le fuel est utilisé par 10% à 15% des foyers, dans le Nord Ouest des Etats Unis, pour le chauffage des maisons. Cet été les cours étant tendus, nombreux sont ceux qui ont attendu une baisse des cours à l’automne, ce qui s’était produit l’année précédente. Mais voila, c’est l’inverse qui est arrivé, les cours grimpent avec ceux du pétrole brut. Les prix de détails frôlent maintenant les 3 dollars par gallon seuil psychologique fort, pour le consommateur de base américain. Ce dernier accuse les spéculateurs et autres "hedge-fonds" de tous ses maux, ce sont eux qui sont accusés de faire monter les cours.Il ne leur reste plus qu’à espérer un hiver doux, ce que la météo locale n’exclut pas, bien au contraire.

Lurgi, filiale d’Air Liquide, retenue pour une unité de production d’Hydrogène dans l’Alberta
Le canadien North West Upgrading a retenu Lurgi, filiale d’Air Liquide depuis ce mois de Juillet, pour lui fournir un silo de gazéification qui devra fournir 3,4 millions de mètres cubes d’hydrogène par jour. La matière première sera le bitume extrait localement. Le contrat représente un montant de plus de 500 millions de dollars. L’hydrogène sera utilisé pour désulfurer les carburants comme le gasoil, le CO2 produit sera capté pour être injecté dans des nappes pétrolifères afin de fluidifier le pétrole extrait.La désulfurisation des produits pétroliers repose sur l’hydrogénation et la destruction des substances aromatiques du pétrole contenant le soufre. Bien sûr cette opération consomme une partie des produits à traiter, mais elle permet d’utiliser des fonds de barils ou des pétroles très riches en Soufre et donc peu onéreux. Dans ce cas se sont les bitumes extraits des sables bitumineux qui seront traités.

Cepsa, alliée espagnole de Total, investit dans le raffinage.
Cepsa vient de confier à la Société d’ingénierie Imtech, un projet de doublement des capacités de production de gasoil de sa raffinerie de Huelva, en Espagne. Le contrat s’élève à 55 millions d’euros, les travaux se dérouleront sur deux ans. La raffinerie pourra alors produire 10 millions de tonnes de gasoil par an.Total poursuit donc sa politique d’investissement dans l’aval de son métier, en privilégiant les grosses raffineries pour lesquelles des investissements sophistiqués permettent d’accroître les marges de raffinage et de conversion profonde.
La Société Imtech est cotée sur Euronext à Amsterdam.

Chavez: »L’empire du dollar doit finir »
On a réglé les comptes du Dollar au Sommet de l’OPEP à Ryad entre iraniens et venezuéliens réunis. Le président iranien allant jusqu’à déclarer: "Tous les participants ont montré un intérêt à changer leurs réserves en devises en une autre monnaie solide autre que le dollar, certains des pays producteurs ont même demandé une nouvelle devise pour assurer la base de nos ventes de pétrole".L’axe chiite-marxiste chrétien a fonctionné à fond durant ce sommet, d’ailleurs Chavez est allé se reposer en Iran, ce Lundi, avant de rejoindre Paris.
Le dollar va donc poursuivre sa chute devant la défiance des "fonds souverains" à conserver leurs liquidités et leurs "bonds" dans cette monnaie qui se déprécie. Cette désaffection pourrait contraindre, à terme, la FED à remonter ses taux malgré une conjoncture US peu gaillarde. Ce que les argentiers de la planète doivent cependant intégrer, c’est qu’au moindre bruit de botte sur la planète, c’est le dollar qui s’appréciera, pas l’euro. Eternel dilemne entre l’économie et la politique.

Le Brésil prépare son entrée à l’OPEP
Après la nouvelle découverte d’un vaste champ par Petrobras, Société d’état brésilienne, dans la zone ultra profonde de Tupi, des représentants brésiliens assistaient au sommet de Riyadh pour discuter d’une future entrée du Brésil au sein de l’OPEP avec les dirigeants des actuels membres, dont l’Arabie Saoudite.L’entrée du Brésil au sein de l’OPEP serait une bonne chose pour cadrer le bouillonnant venezuelien Chavez et son complice l’Equateur. Le représentant brésilien pourrait parfois lui dire "de la fermer" dans une langue proche de la sienne, et lui rappeler ainsi le conseil du roi d’Espagne.

L’Algérie va mettre aux enchères de nouveaux blocs de prospection
En marge de la Conférence de Riyadh, Chakib Khelil, le ministre algérien du pétrole a annoncé qu’il mettrait en adjudication en Janvier prochain 10 à 15 blocs de prospection. Khelil a affirmé que: " l’Algérie donnerait la primeur aux Compagnies qui apporteraient de la technologie et de l’expertise dans le développement, mais pas nécessairement du cash".Nouvelle orientation qui devrait favoriser les grandes Sociétés pétrolières compétentes, au détriment des nouvelles arrivées chinoises ou indiennes. Quelle sera la part de la Sonatrach? A suivre!

Les Etats du Golfe de moins en moins dépendants des revenus du pétrole
A la Conférence du Dubai International Financial Centre, N. Saidi, chef économiste de l’institution a affirmé qu’il ne fallait plus voir les économies des Etats du Golfe comme dépendant étroitement du pétrole et de ses cours, mais comme des économies de capitaux. " Dans un avenir prévisible, les revenus des capitaux intérieurs et extérieurs vont dépasser les revenus du pétrole" a-t-il déclaré. Les réserves des Etats du Golfe sont de 365 milliards de dollars et devraient atteindre 455 mds$ en 2008. Ces économies sont soutenues par une forte croissance provenant de formidables investissements d’infrastructures qui atteignent annuellement 1300 mds$. L’accroissement des populations et le retour des élites participent également à cette embellie.
La production de ciment source importante de CO2
A la New York State Recycling Conference, N. Neithalath a rappelé que le deuxième produit le plus consommé après l’eau dans le monde… c’est le béton.Aujourd’hui le monde consomme, annuellement, 12 milliards de tonnes de béton. Bien sûr, c’est la Chine qui fait croître le plus la consommation. Le béton est un excellent produit, mais il contient sa part de pollution émise lors de l’élaboration du ciment. L’extraction et la fabrication de ciment participent pour environ 7% des émissions de CO2 dans le monde. C’est considérable, c’est trois fois plus environ que les émissions de CO2 de l’aviation civile et militaire mondiale, par exemple. Il y a là un champ d’action dans lequel les ressources énergétiques renouvelables pourraient s’appliquer largement pour alimenter les fours rotatifs portés à 1500°C. Le Groupe Lafarge affirme que près de 11% de l’énergie consommée dans ses usines provient de ressources alternatives, dont 70% en Allemagne et 33% en France. Celà signifie que c’est beaucoup plus faible ailleurs. Son objectif est de faire croître cette part à 14% en 2010. C’est bien lent et mériterait d’être plus aidé et accéléré, partout dans le monde.

Du bois à l’éthanol, une activité soutenue
Les Américains découvrent les limites et les nuisances du tout éthanol produit à partir de grains de maïs. Accroissement des coûts du maïs, réduction des prix de l’éthanol, problèmes de logistique, etc. Pour l’instant, sous l’impulsion de leur Président, ils restent fidèles à l’éthanol mais voudraient soit utiliser toute la plante de maïs, soit utiliser toutes sortes de bois secs pour faire de l’éthanol. Le Department of Energy (DOE) a décidé de financer, pour 385 millions de dollars, plusieurs projets qui permettraient de démarrer quelques unités de démonstration industrielle des procédés. Deux voies sont envisageables: les procédés chimiques ou les procédés enzymatiques. Nous allons examiner quelques exemples et les comparer au procédé chimique qui conduit à du gasoil.
Les procédés chimiques reposent sur la transformation du bois sec en "syngas" constitué d’un mélange de CO et de H2; puis par un procédé catalytique de transformer ces gas en produits liquides ou solides. Le procédé le plus élaboré est celui de CHOREN en Allemagne qui conduit à un excellent gasoil. Il comprend de mutiples étapes d’élaboration du syngas, puis une polymérisation catalytique (procédé Shell) qui produit des cires, ces produits par reforming catalytique sont ensuite transformés en gasoil. Choren dispose d’un pilote industriel. C’est un procédé complexe. Aux USA, la Société RANGE FUELS construit une usine en Géorgie pour produire un mélange d’alcools obtenu par procédé catalytique à partir du syngas. Son objectif est de produire à partir de 2009, 20 millions de gallons d’alcool par an.Ce procédé semble être bien plus simple que le précédent, mais il conduit à un mélange et les rendements doivent être bien plus faibles.
Les procédés enzymatiques se distinguent en particulier par les procédés de prétraitement du bois pour en extraire la cellulose. LIGNOL réalise une extraction de la cellulose du bois par solvant et valorise la lignine résiduelle, IOGEN réalise une explosion à la vapeur sous haute pression des cellules de bois pour extraire la cellulose, il obtient ainsi un très bon rendement de 340 kg d’éthanol par tonne de bois sec, POET n’est pas très explicite sur son procédé, mais comme il est devenu le plus grand producteur de fuel-éthanol des USA, il veut développer un procédé pour utiliser tout le maïs: les grains, la tige et les rafles. Son objectif est de produire 25% d’éthanol d’origine cellulosique dans une de ses usines.
Enfin il faut rappeler l’association BP-DuPont qui veulent développer un pilote de démonstration qui produirait de butanol moins toxique et ne présentant pas de problème de démixion avec l’essence en présence d’eau. Leur réussite ferait faire un grand pas aux biocarburants.