Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Pays membres de l’OCDE: longue stagnation des générations d’énergie électrique

    Les pays de l’OCDE qui, d’après l’IEA, affichaient des générations d’électricité annuelles de

    10 269,5 TWh en 2014

    10 282,7 TWh en 2015

    10 373,3 TWh en 2016

    seraient-ils en-train de réaliser la révolution énergétique annoncée?

    Le graphique ci-dessus, établi par l’IEA, illustrant l’évolution des générations par grandes ressources,  répond mieux à cette question que de longues phrases ampoulées.

    Le monde, tel qu’il est, vous montre qu’il ne se passe pas grand-chose dans la génération d’électricité au sein des pays de l’OCDE.

    D’autres vous parleront de transition et de fables urbaines.

    Détournez-vous de ceux qui vous inciteraient à participer financièrement à ce pseudo-chamboulement annoncé!

    L’inertie des choix énergétiques des Nations s’y oppose; la saine gestion des investissements industriels, dans un marché en stagnation, aussi.

    ACCEDER aux données de l’IEA

    Le 17 Mars 2017

     

  • Un préalable à toute rêverie: connaître le monde tel qu’il est et non tel qu’il devrait être

    Je m’adresse ici aux jeunes contemporains qui se seraient, par mégarde, égarés sur ce site rébarbatif et ratiocineur. Jeunes hommes et jeunes femmes sincèrement persuadés que leur génération, branchée au monde grâce à leurs portables (téléphones cellulaires), sera complètement différente des générations précédentes.

    Je leur rappellerai aimablement, tout d’abord, que la génération existentialiste passionnée de jazz, du juste après guerre, ou celle des années soixante qui, après les Tino Rossi et autres Luis Mariano des parents, découvrait le rock américain sur les 45 tours; enfin, celle des années soixante huit, juste après la mise sur le marché de la pilule contraceptive ont éprouvé des sentiments analogues de renouveau de la pensée contemporaine. Ces anciens soixante-huitards, qui pensaient, avec sincérité, révolutionner le monde, étaient,  il y a peu, dans les affaires ou siégeaient dignement assoupis sur les rangs de diverses Assemblées, parmi les Réformateurs tièdes ou les Conservateurs éclairés.

    Oui, le monde change, avec les innovations technologiques, les progrès dans le domaine de la médecine et la mondialisation de l’économie et des échanges. Les portables, « made in China » ou « in Taiwan », qui font appel à de multiples technologies brumeuses ou carrément méconnues en Occident, sont accessibles à tous. Les modules photovoltaïques au Silicium, d’origines chinoises, sont maintenant bradés à vil prix, jusqu’à la capitulation définitive du dernier producteur occidental. Demain les véhicules électriques de prestige (hors de prix) européens  feront appel à des batteries électrochimiques asiatiques, bien souvent en provenance de Corée du Sud par exemple (choix de Mercedes).

    Le monde change et avec lui, tous, même les jeunes, prennent de l’âge. Banalité.

    Nouvelle génération qui vit quotidiennement  avec les dernières innovations technologiques les plus élaborées et qui n’en prend pas vraiment conscience, parce que son village européen, technologiquement, n’est plus dans le coup.

    Le progrès se serait-il arrêté, au virage du siècle? Non, bien-sûr, mais il a changé de place en migrant vers la Californie et l’Asie, rives du Pacifique.

    La nouvelle carte du monde présente l’Océan Pacifique en son centre et les peuplades européennes, riches encore, mais technologiquement attardées sont rejetées en haut, à gauche de la carte, vers la partie peu lisible.

    Préalablement à tout exercice de projection vers le futur il me semble indispensable de bien appréhender le présent et d »identifier les degrés de liberté qui détermineront l’évolution des marchés.

    Pour l’exemple, nous allons en passer certains en revue

    I-Le marché mondial des véhicules routiers:

    Certains penseurs, obnubilés par la pertinence des onéreux véhicules électriques américains, prévoient sans barguigner la fin imminente des carburants à la pompe. Faut-il les croire? Non bien-sûr.

    Le marché de ces véhicules routiers peut être segmenté en trois grandes classes:

    -les véhicules urbains personnels ou commerciaux

    -les grandes routières et les bus au long cours

    -les poids lourds et autres véhicules à remorques de plusieurs dizaines de tonnes de fret,

    Les premiers peuvent être aisément équipés de traction électrique et de batteries. Leur trajets quotidiens sont limités à quelques dizaines de kilomètres, ils peuvent être aisément chargés sur leurs parkings ou à domicile à l’aide de chargeurs simples embarqués.

    Les seconds nécessitent d’imposantes batteries onéreuses et souvent dangereuses. Ils peuvent parcourir, quotidiennement, des centaines de kilomètres ce qui rend indispensable la mise à disposition d’un réseau national de chargeurs de très forte puissance, nécessaires pour recharger la batterie embarquée du véhicule en un quart d’heure environ. Ceci nécessite un chapelet d’onéreuses et complexes stations de recharge pouvant délivrer sur chaque poste de recharge une puissance électrique (en kW) quatre ou cinq fois supérieure à la valeur nominale de l’énergie embarquée du véhicule, exprimée en kWh. Pour recharger la batterie déchargée de 100 kWh d’un véhicule américain en un quart d’heure, il faut disposer d’un chargeur disponible d’au moins 500 kW de puissance. Cette contrainte élimine du marché les pays ne disposant pas de la puissance électrique nécessaire (plusieurs GW) et du réseau indispensables pour équiper les nombreuses stations de recharge, le long des grands axes routiers. Pour l’utilisateur, une option pertinente est de s’équiper en mode hybride rechargeable qui lui permet d’avoir à sa disposition un moteur à combustion interne et son précieux réservoir de carburant.

    Quand aux poids lourds de dizaines de tonnes, grands consommateurs de carburant, nous attendrons sagement la sortie de modèles hybrides à des prix compétitifs pour réduire leurs consommations énergétiques dans les bouchons routiers aux abords des métropoles. Ce serait un premier pas utile.

    Une autre approche quantitative peut être aussi utilisée pour analyser ce marché de centaines de milliards de dollars.

    Sur 12 mois, à mi-2016 il s’était vendu dans le monde 91 millions de véhicules routiers nous affirme l’OICA.

    Compte tenu d’une croissance annuelle des ventes de 2,5 millions de véhicules et du dynamisme des marchés en Europe et en Asie ces ventes mondiales en 2016 devraient dépasser les 92 millions d’exemplaires.

    Quel peut être l’impact sur la consommation de carburants de la vente, subventionnée, de quelques centaines de milliers de véhicules électriques? Tout au plus, à ce jour, une très légère baisse de la croissance des consommations. Action du second degré.

    Prenons l’exemple du premier marché mondial, celui de la Chine.

    Les ventes chinoises de véhicules routiers ont atteint en 2016 les 28 millions d’exemplaires, selon la CAAM, soit près d’un tiers du marché mondial. Parmi ces ventes, ont été inclus 409 mille véhicules électriques sur batteries (moins de 2%).

    Dans la foulée, au mois de Janvier 2017 ces ventes chinoises de véhicules électriques se sont effondrées à près de 5000 exemplaires. La raison, semble-t-il, proviendrait d’un arrêt des subventions accordées par les dirigeants de ce grand pays. Arrêt provisoire ou de longue durée? Allez savoir! Préservation de la puissance électrique disponible, issue de centrales au charbon polluantes?  C’est une hypothèse parmi d’autres.

    Cet exemple nous rappelle que ces marchés du véhicule électrique dans le monde sont pour l’instant largement subventionnés et que la pérennité de ces ventes dépendent largement de décisions politiques locales et, bien-sûr, de la disponibilité de puissance électrique à coût abordable et issue de centrales peu polluantes.

    Imaginez le cas de conscience des utilisateurs allemands qui opteront pour un véhicule électrique et relanceront ainsi certaines centrales au lignite ou au charbon, indispensables pour assurer la puissance nécessaire au réseau.

    II- Le marché mondial des produits pétroliers:

    Le marché mondial des produits pétrolier est essentiellement tiré par la demande d’énergie pour les transports. Ce marché des transports représente un quart de l’énergie consommée dans le monde et un tiers de l’énergie consommée aux États-Unis. Cette part de marché mondiale, avec le développement des échanges commerciaux et des voyages, est  appelée à croitre durant les décennies à venir, malgré les gains réalisés dans l’efficacité énergétique des processus.

    Les effets de mode, profonds et internationaux, qui orientent les consommateurs vers des véhicules lourds et imposants (SUV) accentuent ce phénomène. Les données de l’Université du Michigan (UMTRI) sur la consommation nominale moyenne en carburants des véhicules neufs commercialisés aux États-Unis  montrent, depuis plus de deux ans, une stabilisation de ces consommations vers les 9,4 litres aux cent kilomètres (FIG.). Elles illustrent les limites réelles des progrès dans la mise en œuvre de l’efficacité énergétique des processus.

    En résumé, les consommations mondiales de produits pétroliers ne régressent pas. Au contraire, elles progressent de 1,6 % par an, tirées par l’Asie et les pays développés de l’OCDE. Il n’est pas certain que durant la décennie à venir nous observions une possible régression de cette croissance annuelle. Seule une augmentation subite des prix des carburants à la pompe, au cours des années vingt par exemple, pourrait efficacement amortir ce rythme de croissance.

    Le 9 Mars 2017

  • France: La facture énergétique en 2016 ne suffit plus à expliquer le solde négatif des exportations de biens

    En 2016, avec une facture énergétique de la France en forte baisse, il aurait été raisonnable de pronostiquer une amélioration du solde annuel déficitaire des échanges de produits de notre pays. Mais ceci n’aurait été que sans prendre en compte l’aggravation notable du solde des échanges de produits hors énergie (TAB.).

    La France consomme trop et/ou ne produit pas assez, ce qui l’oblige, mécaniquement, à accroitre sa dette auprès d’investisseurs étrangers.

    Une autre voie, serait de réduire la consommation par une réduction globale  du train de vie des Français. Mais quel Politique pourrait présenter un tel programme désagréable, sinon en assurant, comme le font certains, haut et fort, que nos créanciers, les bougres, ne seront plus remboursés? Le carnage économique annoncé!

    Quelques postes marquants d’aggravation (de variation)  du solde  de ce déficit hors énergie, depuis 2 ans, publié par les Douanes françaises en 2014 et en 2016:

    – Véhicules routiers : -4,9 milliards d’euros,

    – Aéronefs: -2,1 milliards d’euros,

    -Ordinateurs, téléphones et autre électronique grand public: -2,1 milliards d’euros

    -Produits sidérurgiques divers: -0.91 milliard d’euros

    -Équipements médicaux (instruments et fournitures ): -0,88 milliard d’euros

    – Fruits: -0,80 milliards d’euros

    – Ventes de déchets : -0,63 milliards d’euros

    – Produits laitiers et fromages: -0,48 milliard d’euros

    -Produits de la pêche ou de l’aquaculture: -0,22 milliards d’euros

    -aliments pour animaux de compagnie: -0,19 milliard d’euros.

    Il apparait que de nombreux domaines de la consommation des Français sont concernés par ce phénomène d’aggravation.

    Quelques mesures possibles:

    -Accroitre l’offre qualitativement et quantitativement quand elle est possible,

    -Lutter contre l’obsolescence programmée de certains gadgets électroniques importés que la France ne sait pas produire,

    -Favoriser, en Europe, leur réparation ou leur recyclage, normaliser cette exigence par la mise à disposition de composants de rechange (Batteries, cartes électroniques, pièces mécaniques, etc.) et la publication obligatoire de réparateurs agréés locaux par la marque.

    Le 18 Février 2017

     

     

  • Vingt pays dans le monde assuraient, en 2014, 80% des émissions de CO2

    Selon l’agence de l’environnement néerlandaise (PBL) d’où sont extraites ces données, les émissions industrielles de CO2 dans le monde (y compris la production de chaux et de ciment) atteignaient en 2014 les 35,7 milliards de tonnes. Elles auraient très peu progressé (de 0.5%) par rapport à celles comptabilisées en 2013 qui atteignaient les 35,5 milliards de tonnes. Cette Agence attribue cette faible progression à la modération des émissions chinoises qui n’auraient progressé que de 3% d’une année sur l’autre, alors que la tendance historique des progressions des rejets de ce grand pays, sur les 25 dernières années connues, est de 6,1% (TAB.). Dispersion des données statistiques, sous-déclarations provinciales, tertiarisation de l’économie chinoise, efforts réels dans la réduction des émissions chinoises?

    L’avenir nous dira, peut-être, la contribution de chacun de ces éléments dans un éventuel changement de pente des émissions chinoises de CO2 qui reste à confirmer.

    PBL publie les émissions de CO2 des 20 pays dans le monde qui participent le plus à ces rejets (TAB.)

    TAB. Rejets de CO2 enregistrés en 2014 et 1990 par certaines grandes nations et publiés par le PBL néerlandais, progressions annuelles moyennes durant ces 25 ans, variation des données publiées pour 2014 par rapport à celles de 2013.

    Il ressort de ces données, tout d’abord, qu’elles représentent pour 2014, avec un total de 28,4 milliards de tonnes, près des 80% des émissions mondiales de CO2.

    Classées par progressions moyennes décroissantes, la Chine est toujours leader de la classe mais avec une nette tendance à la modération (à confirmer). Par contre l’Inde, placée en deuxième position, présente une nette progression par rapport à la tendance longue; signe de sa récente émergence économique.(colonne bleue)

    De même les rejets de l’Iran et de l’Afrique du Sud ont été revus en forte hausse par le PBL.

    Enfin, le dernier de la liste, sorte d’idéal écologique, l’Ukraine confirme sa position.

    Il ne vous étonnera pas qu’en tête de classe, figurent les contrées mondiales économiquement en pointe et en queue de peloton les pays européens avec la Russie et l’Ukraine, aux économies moins toniques.

    La progression des émissions de CO2, en moyenne de 2% par an depuis 25 ans, est toujours un marqueur de la santé économique des nations.

    Remarque: si on ajoute à ces émissions industrielles mondiales 4 milliards de tonnes de CO2 rejetés par les déforestations et les changement de cultures dans le monde, il est possible d’estimer la totalité des rejets annuels anthropiques de CO2 dans le monde autour des 40 milliards de tonnes. Chaque année, en moyenne, 19 milliards de tonnes aliment le stock de CO2 atmosphérique (2,4 ppm en volume). Cela veut dire que l’équivalent de  plus de la moitié des émissions anthropiques de ce gaz  est, en moyenne,  toujours absorbée du stock atmosphérique par les terres et les mers, flux qui suivent allègrement la progression moyenne annuelle de 2%  des rejets industriels.

    Une stabilisation des rejets anthropiques, au niveau actuel des 40 milliards de tonnes, devrait faire, peu à peu, démarrer un processus de stabilisation dans le temps, du stock de CO2 atmosphérique. L’enfer climatique serait alors rejeté à plus tard, si les Dieux, toujours maîtres du climat, le veulent-bien.

    ACCEDER aux mêmes données de 2013

    Le 2 Février 2017

  • Peut-on comparer la carotte photovoltaïque et le navet nucléaire?

    Peut-on comparer la carotte photovoltaïque et le navet nucléaire?

    Je suis las de ces faux débats, menés, sans répit, par certains journalistes accusateurs et incompétents , pour nous faire regretter que les investissements dans le photovoltaïque français aient été  sournoisement stoppés, sous les coups des intrigues du lobby nucléaire français, électronucléaire qui aurait dû être submergé par cette nouvelle industrie, rendue si peu onéreuse grâce aux choix commerciaux agressifs chinois. Affirmations qui oublient que l’Espagne pourtant, un temps, à la pointe du photovoltaïque européen a fait de même, devant la facture insupportable de son économie énergétique sponsorisée et que l’Allemagne, malgré ses choix pompeux, fait toujours marcher, avec succès, certaines de ses centrales électronucléaires qui lui fournissent avec la combustion du lignite local, son électricité de base.

    Ces comparaisons de l’une et de l’autre des deux technologies n’ont aucun sens économique puisqu’elles ne conduisent pas à la même forme d’énergie. L’une de ces ressources est aléatoire, intermittente, saisonnière même, dans le Nord de l’Europe comme en Allemagne et en France, l’autre produit une ressource électrique de base nécessaire à la stabilité d’un réseau électrique comme celui de l’Ouest Européen interconnecté.

    Je voudrais ici aborder, pour oublier un peu l’exemple schématiquement ridicule et peu ensoleillé allemand, parler des générations photovoltaïques françaises dont Enedis publie une courbe représentant la puissance moyenne journalière (l’énergie moyenne quotidienne divisée par 24 heures) du photovoltaïque fournie au réseau (FIG.).

     

    Cette courbe montre la saisonnalité des générations, fortes durant la belle saison et faibles en hiver.

    Le photovoltaïque en France, tout comme en Allemagne est une ressource énergétique saisonnière. Cela veut dire que pour transformer cette ressource en un élément d’une ressource électrique de base il faut soit comme en Allemagne disposer de larges ressources d’appoint, constituées de centrales à flamme sous-employées non rentables, qui brûlent du lignite local, du charbon importé ou local, du gaz naturel russe ou diverses ressources de biomasse ajoutées à ces combustibles de base.  Le système est techniquement viable parce que ces centrales à flammes fournissent en moyenne 60% de l’énergie électrique produite en Allemagne contre 7% pour le solaire et 14% pour l’éolien. Un excédent de capacités de production de ce pays, loin d’un optimum économique, permet de s’accommoder de l’intermittence aléatoire volontairement introduite dans le système.

    J’ai, à main levée, tracé sur ce graphique publié par Enedis, une droite proche de celle de corrélation de cette courbe qui permet de visualiser les excès d’énergie produits durant l’été et qu’il faudrait reporter durant l’hiver pour assurer une croissance régulière des productions avec un mode de stockage d’énergie électrique d’excellent rendement. On peut estimer aujourd’hui qu’un stockage de l’ordre de 960 GWh (200 MW pendant 4800 heures) permettrait au photovoltaïque français de délivrer 24h/24  une puissance moyenne journalière de 400 MW… seulement.

    Pour comparer avec pertinence, la carotte photovoltaïque avec le navet nucléaire il faut, d’entrée de jeu, parler des moyens, du rendement et du prix du stockage saisonnier de l’électricité. Dans le bilan économique, le prix, si bas, avancé en étendard, des modules photovoltaïques chinois passera alors au second plan.

     

  • Un exemple de verdissement de la Terre: le nord de la Californie.

    Un exemple de verdissement de la Terre: le nord de la Californie.

    Je ne peux m’empêcher de partager avec vous ces images inattendues du Nord de la Californie, région verdoyante et enneigée sur les sommets.

    Le 14 Janvier 2017

  • OCDE: depuis 2013 les utilisations de carburants pour les transports accroissent les consommations de produits pétroliers

    OCDE: depuis 2013 les utilisations de carburants pour les transports accroissent les consommations de produits pétroliers

    Il est bien connu que les consommations asiatiques de produits pétroliers tirent vers le haut les volumes mondiaux de ces consommations. Le développement global en besoins énergétiques dans les transports est liée à la croissance économique du monde et à celle des classes moyennes, essentiellement asiatiques. Mais aujourd’hui la vive croissance des besoins mondiaux en produits pétroliers est aussi liée à celle des pays riches de l’OCDE qui se superpose à celle des consommations asiatiques. Cette forte croissance des consommations (prévue, en ce moment, à 1,6 million de barils par jour en 2017 et 1,5 million de barils par jour en 2018 par l’EIA américaine),  confrontée à de provisoires surcapacités de productions mondiales de pétrole, est un des paramètres qui explique la bonne tenue récente des cours du baril de pétrole.

    Les publications de l’IEA nous informent des volumes de consommation de divers produits pétroliers des pays de l’OCDE. A partir de ces données,  il est possible de calculer les consommations totales en carburants (essence, gazole et kérosène) et d’en déduire les consommations d’autres produits (naphta, bitumes et autres produits lourds) non dédiés aux transports (FIG.I).

    Il apparait que les consommations quotidiennes  de carburants, dans les pays OCDE, progressent régulièrement de 1,5 millions de barils depuis 2013 (courbe rouge) alors que celles des autres produits après une chute autour d’un million de barils sont maintenant stables (courbe bleue).

    La conjonction des consommations asiatiques avec celles des pays de l’OCDE, tirées par les besoins en carburants, font croitre gaillardement les consommations de produits pétroliers dans le monde.

    Ces faits permettent de relativiser les annonces, réalisées par certains bonimenteurs, d’une décroissance imminente des consommations de carburants dans les transports.

    Le 14 Janvier 2017

  • Un gaz à la mode : le méthane

    Un gaz à la mode : le méthane

    Le gaz carbonique, censé nous plonger dans l’enfer climatique avant la fin du siècle, a du plomb dans l’aile. D’une part, la vitesse d’absorption de ce gaz par les terres et les mers s’accroit depuis des années (probablement en raison de la concentration croissante de ce gaz atmosphérique et du verdissement de la planète qu’il entraine) ce qui a tendance, par rétroaction, à limiter la croissance de son abondance atmosphérique. Son impact sur la vitesse du réchauffement planétaire d’autre part vient d’être réduit de moitié, pour ce début de siècle (porté de 0,2°K par décennie à 0,1°K par décennie) par le très orthodoxe NOAA dans un papier de Knutson et Col. paru dans Nature. Papier qui n’a pas eu, pour l’instant, ce  succès médiatique qu’il mériterait, puisqu’il corrige les larges excès de nombreux et incertains modèles climatiques en vigueur et rejette, de fait, à ce jour, les pompeux et inexplicables 2°C de réchauffement au-delà de la fin du siècle.

    Alors, il est urgent de détourner l’attention du Crédule, avant qu’il ne se mette, lui aussi, à douter de ces « sciences » élaborées au doigt mouillé. De quoi vous chambouler l’esprit du premier mystique venu, auquel on fait absorber cette débile bouillie climatique avec l’aide spontanée de la propagande lancinante des Politiques et des Médias.

    Certains ont alors trouvé le Méthane, sorte d’ersatz au dioxyde de carbone. Hypothèse immédiatement reprise en Décembre dernier par le Figaro, c’est vous dire:

    « Ce gaz s’accumule ainsi dans l’air presque vingt fois plus vite qu’au début des années 2000, pour atteindre une concentration de 1834 parties par milliards en 2015. C’est plus du double qu’au début de l’ère industrielle, où sa concentration était autour de 730 ppb. »

    C’est grave Docteur?  Mais un ppb ou partie par milliard en volume c’est quoi?

    Pour en avoir une mesure simple, accessible  à tous, il faut d’abord le transformer en masse de méthane qui est un gaz plus léger que l’air de densité M/29= 16/29.

    Les 1840 ppb en volume du moment deviennent alors 1840 x 16/29 = 1015 ppb en masse de l’atmosphère hors vapeur d’eau.

    Cette masse valant, selon une pression atmosphérique moyenne et la surface de la terre, autour des 5,148 *10 P 18 kg, il en résulte qu’un ppb de méthane représente 2,84 millions de tonnes de méthane dans l’atmosphère. C’est une valeur très faible comparativement aux 3200 millions de TEP de gaz naturel produits par an en 2015 (source BP 2016) soit environ 2600 millions de tonnes de gaz naturel extraites annuellement.

    A partir des publications du NOAA sur les teneurs mensuelles moyennes de CH4 dans l’atmosphère il est possible de calculer tous les mois les variations sur 12 mois des teneurs en CH4 dans l’atmosphère et d’extraire une moyenne mobile annuelle de ces variations. Exprimées en ppb par le NOAA, il est alors possible de les exprimer en millions de tonnes (FIG.I)

    La variation est positive lorsque le flux de disparition de CH4 par oxydation photochimique radicalaire  dans la troposphère est inférieur au flux d’apparition de CH4 lié aux fermentations anaérobies diverses et aux fuites lors d’extractions ou de stockages des ressources énergétiques (gaz naturel, charbon, pétroles divers). La variation est négative, comme en 2005,  dans le cas inverse.

    Il est simple de voir sur ce graphique que les variations annuelles des teneurs en CH4 moyennées sur 12 mois mobiles, sont ridiculement faibles et qu’en 2016 les valeurs de variations des premières années 90 sont retrouvées. Rien ne permet de prédire que la tendance de l’évolution récente de ces variations va se poursuivre

    En charge d’une explication de ces variations mineures je demanderais poliment à l’EPA américaine de préciser l’impact sur le flux entrant, des énormes fuites de gaz récentes enregistrées en Californie sur les lieux de stockage de gaz naturel. Toute fausse pudibonderie de la part de cet organisme prestigieux serait condamnable.

    Le 10 Janvier 2017.

     

  • Projections énergétiques asiatiques et mondiales par l’IEEJ japonais

    Projections énergétiques asiatiques et mondiales par l’IEEJ japonais

    Pour ne pas mourir drogué par les comptes de fées des bonimenteurs de l’écologie militante, je vous recommande de consulter la présentation de l’excellent YANAGISAWA  et de ses collègues de l’IEEJ japonais. Vous y verrez la formidable croissance des consommations énergétiques asiatiques tirées par la Chine, bien-sûr, par l’Inde et l’Indonésie et de leurs répercussions sur les projections mondiales.

    Tout ceci se conjugue pour accroitre les émissions industrielles anthropiques de CO2 qui seront alors, dès 2030, majoritairement asiatiques (FIG.).

     

    ACCEDER à cette présentation

    Le 30 Décembre 2016

  • IEA: durant un quart de siècle, jusqu’en 2040, les consommations de produits pétroliers et de charbon vont progresser

    IEA: durant un quart de siècle, jusqu’en 2040, les consommations de produits pétroliers et de charbon vont progresser

    Si vous voulez savoir ce que la très parisienne Agence Internationale de l’Energie (IEA) prévoit d’ici en 2040 sur les consommations mondiales de Charbon et de Produits Pétroliers, il peut être utile de rejoindre le site japaonais de l’IEEJ qui publie les prévisions de Fatih Birol et de ses équipes en avant-première.

    Bien-sûr ces projections de l’IEA sont tributaires de nombreuses décisions politiques et de nombreuses contraintes en matière d’énergie. Citons par exemple les choix en matière d’électrification des véhicules passagers dans les différentes régions du monde. Autant pour un véhicule urbain une charge normale, en quelques heures, durant la nuit par exemple sera acceptable, autant pour un véhicule de long trajet, la contrainte de la charge ultra-rapide, souhaitable sinon impérative, en 10 ou 15 minutes, se heurtera à la contrainte des très fortes puissances électriques des chargeurs à installer le long des réseaux routiers et autres autoroutes. Une telle contrainte, si le réseau électrique le peut, avec ses files d’attente et son coût, dissuadera, à coup-sûr, bien des conducteurs qui  reporteront leurs achats sur des types de véhicules bien plus flexibles, tels que les véhicules hybrides rechargeables, pour lesquels il sera possible de faire le plein en carburant. L’électrification tous azimuts des véhicules routiers me semble, à ce jour, très hypothétique, en particulier dans les régions du monde sous-électrifiées ou mal électrifiées. Un exemple: que penser du Politique allemand qui imposera par la loi, à tout prix, l’électrification des véhicules alors qu’une large part de la ressource électrique locale proviendra de la combustion de lignite ou de charbon, en particulier durant les six mois de pénombre hivernale germanique. Il y a là, certaines contradictions qui se transformeront, le moment venu, en contraintes fondamentales qui, au mieux, ralentiront les projets, sinon les arrêteront.

    Il faut donc prendre ces projections de l’IEA avec beaucoup de philosophie.

    Deux graphiques, de cette présentation, me semblent utiles à examiner:

    1- celui des consommations de charbon d’ici à 2040 (FIG.I) qui décroissent en Chine (à partir de 2030?), aux États-Unis riches en gaz naturel et en Europe qui devra, elle, trouver une ou plusieurs ressources de substitution telle que l’importation de gaz naturel,  mais consommations de charbon qui croissent,  plus encore, en Inde et dans le Sud-Est Asiatique:

    2- celui des consommations de produits pétroliers par secteurs (FIG.II) qui prévoit la fin des productions électriques par combustion du pétrole et la disparition des modes de chauffage au mazout et autre kérosène, mais qui fait croitre les usages des produits pétroliers dans les transports maritimes, aéronautiques et autres frets ferroviaires et routiers, mais aussi et surtout dans la pétrochimie, malgré la concurrence du gaz naturel.

    Bien sûr comme motivations de base figurent les phénomènes de raréfaction des flux de la ressource pétrolière et la hantise de l’enfer climatique. Autant la première, avec les sous-investissements actuels des compagnies pétrolières me semble probable durant les années 2020, autant la seconde, incertaine et approximative, tendra, je pense, à perdre de son pouvoir de conviction sur l’opinion publique majoritaire et donc sur les Politiques. Ce phénomène de lassitude  devrait se concrétiser lorsque les teneurs atmosphériques de CO2 tendront à se stabiliser. En effet la « neutralité climatique » apparaitra évidente vers des émissions globales de CO2 autour des 30 milliards de tonnes par an pour laquelle les flux d’émissions anthropiques tendront à équilibrer les flux croissants nets naturels de disparition de CO2. La « neutralité climatique » n’est pas zéro émission de CO2  comme l’affirme improprement l’IEA et qui projette cet évènement vers la fin du siècle, on ne sait pourquoi, puisqu’en contradiction avec ses prévisions énergétiques durant la première partie de ce siècle?

    C’est pour cela que ces projections de l’IEA doivent avoir un statut d’estimation « provisoire » et approximative  à actualiser durant les longues années à venir d’ici à 2040, mais la progression globale des consommations des ressources énergétiques et des rejets anthropiques de CO2 associés me semblent inéluctables dans un monde en croissance économique.

    CONSULTER cette présentation de l’IEA.

    ou consulter les présentations sur le site de l’IEA

    Le 17 Décembre 2016