Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Sur fond de reports de livraisons, les affaires de Vestas au premier semestre 2010 ne vont pas bien

    Sur fond de reports de livraisons, les affaires de Vestas au premier semestre 2010 ne vont pas bien

     La politique industrielle du Danois Vestas, un des leaders mondiaux de l'éolien, se caractérise par une approche très décentralisée assurant une présence industrielle importante dans la plupart des grands pays où cet industriel intervient. Cette approche locale sûrement performante sur le plan commercial et politique et qui conduit à une inflation d'unités industrielles et de personnel, nous a toujours semblé inadaptée à la recherche de gains de productivité qui sont nécessaires à toute industrie pérenne (LIRE). Ceci est particulièrement vrai dans les périodes de basses eaux où les affaires vont moins bien, où franchement très mal, comme ce fut le cas dans pour cet industriel au cours de ce premier semestre passé (FIG.).

    Vestas-livraisons
     Vestas annonce avoir enregistré plus de 3 GW de commandes au cours du deuxième trimestre et avoir porté ainsi son carnet de commande à plus de 5GW. Mais des reports de commandes se traduisant par des reports de facturations en Espagne, en Allemagne et aux États-Unis, rendent la situation instable à court terme. Malgré tout, le second semestre devrait s'avérer profitable affirme l'industriel.

     Sur ces nouvelles peu encourageantes, l'action Vestas a perdu plus de 20% de sa valeur dans la journée d'hier. L'incertitude s'ajoutant à la fantaisie de cet industriel, l'ensemble est tout à fait néfaste à l'établissement d'un climat de confiance avec le Marché.

    CONSULTER la présentation de Vestas.

    Le 19 Août 2010.

  • Photovoltaïque: le chinois Suntech revoit à la hausse ses volumes vendus en 2010

    Photovoltaïque: le chinois Suntech revoit à la hausse ses volumes vendus en 2010

     Dans un marché en plein essor il est possible de gâcher son plaisir par des choix industriels pas toujours pertinents. C'est le cas du chinois Suntech qui sur la base de volumes vendus au premier semestre meilleurs que prévus, réactualise sa prévision de ventes en 2010 à 1,5 GW, contre 1,3 GW annoncé précédemment. Ceci correspond à plus qu'un doublement des volumes par rapport aux 704 MW de 2009 (FIG.).

    Suntech-volumes-2004-2010P

     Par contre l'industriel demeure très discret sur l'évolution de son chiffre d'affaires de fin d'année et encore plus sur son résultat. Sur ses comptes du second trimestre 2010, Suntech vient, en effet, de passer 181 millions de dollars de "write-off" dont 55 millions au titre de l'arrêt de ses productions de modules en couches minces à base de silicium amorphe aux caractéristiques techniques insuffisantes et le restant consacré au renflouement d'un fournisseur chinois de wafers (Shunda Holdings) dans lequel Suntech avait pris des parts.

    Au cours du premier semestre, le Chinois a réalisé 74% de son chiffre d'affaires en Europe. Il est, en particulier, plein d'espoir pour le développement de son business en France où il vient d'ouvrir une agence de formation des professionnels clients, à Montbonnot, près de Grenoble (LIRE).

    L'action Suntech (STP) qui cote $8.66 à New York, a perdu près de la moitié de sa valeur depuis le début de l'année.

    CONSULTER la présentation du T2 de Suntech.

    Le 19 Août 2010

  • L’inflation dans l’eurozone s’accroît au mois de Juillet tirée par les postes énergie et alimentation-alcool-tabac

    L’inflation dans l’eurozone s’accroît au mois de Juillet tirée par les postes énergie et alimentation-alcool-tabac

    L'inflation dans l'eurozone est principalement déterminée par les prix de l'énergie. Il suffit pour s'en convaincre d'examiner la relation qui existe, depuis Juin 2008, entre inflation et variation des prix de l'énergie (FIG.).

    Il est possible de distinguer dans cette relation trois phases:

    1) entre Juin 2008 et Décembre 2008 (courbe rouge) l'inflation (M/M-12) déterminée par la puissante chute des cours du pétrole, du gaz naturel indexé et du charbon à perdu 2,4 points en six mois avec une relation linéaire de 1,2 points par 10 points de baisse des prix de l'énergie.

    2) entre Décembre 2008 et Juillet 2009 (courbe bleue) les prix de l'énergie poursuivent leur baisse mais se surajoutent les autres postes malmenés par la crise entraînant l'effondrement des cours des produits alimentaires et autres produits de consommation durables.

    3) enfin, à partir de Juillet 2009 (courbe verte) on assiste à une remontée de l'inflation avec la croissance des prix de l'énergie selon une droite moins sensible que celle de 2008. Elle affiche en effet, jusqu'en Juin 2010, une pente de 0,9 point d'inflation pour 10% de variation des prix de l'énergie. La crise a partiellement désensibilisé les prix de la zone euro aux variations de prix de l'énergie, conséquence d'une économie moins dépendante aux ressources énergétiques fossiles comme l'illustre la baisse des consommations de pétrole observée en Europe.

      Inflation-ZE-2010-07

    Pour le mois de Juillet 2010, dernier point rouge et noir de la courbe, la valeur de l'inflation à 1,7% ressort 0,3 point au dessus de la droite de corrélation. Effectivement dans les données d'Eurostat on voit réapparaître le poste alimentation-alcool-tabac qui affiche un variation de 1,3% contre 0,9% le mois précédent.

    La reprise économique européenne, tirée par une Allemagne en plein rétablissement industriel, pourrait entraîner dans les prochains mois une reprise timide de l'inflation, se dirigeant vers la courbe rouge de 2008. Mais pour cela il faudrait au préalable que les prix de l'énergie repartent à la hausse, ce qui n'est pas évident.

    VOIR le communiqué d'Eurostat.

    Le 16 Août 2010

  • Photovoltaïque: l’allemande Q-Cells se recentre sur son cœur de métier

    Photovoltaïque: l’allemande Q-Cells se recentre sur son cœur de métier

     Le numéro un allemand du photovoltaïque, Q-Cells, semble vouloir sortir des turbulences. Pour mesurer l'ampleur de la catastrophe industrielle il suffit de savoir que son cours de bourse qui frôlait les 100 euros en Janvier 2008 a été depuis divisé par seize ou dix-sept. Il cotait 5,8 euros hier sur le Xetra allemand. Une des plus belles gamelles boursières du green-business allemand. Au plus haut de l'euphorie, cette Société se caractérisait par une politique industrielle tous azimuts qui consistait à investir, via des filiales, dans toutes les technologies du photovoltaïque. Ceci allait de la production de wafers de silicium (Sovello) aux technologies Cd-Te (Calyxo), silicium amorphe sur film flexible (Flexcell), silicium micromorphe (Sontor) et autres techniques CIGS avec Solibro. Bien sûr le temps n'est plus à toutes ces fantaisies et Q-Cells, avec un nouveau PDG, vient de se décider de se focaliser sur son core business (TAB.). Elle a profité au deuxième trimestre de l'embellie du marché allemand en plein boom qui a voulu profiter des aides tarifaires encore avantageuses. Cette poussée s'est traduite par de plus forts volumes installés à des prix plus lucratifs.

    Q-Cells-2010-T2 

     Il est à noter que le nouveau management continue à pousser les feux dans la technologie CIGS avec pour objectif d'atteindre les 80 MW de production en 2010. Pour cela la filiale Solibro présente une nouvelle gamme de modules en format 2 X 4 feet allant jusqu'à une puissance de 110Watts pour une surface de 0,94 m2. Cette performance correspond à une puissance de 117W/m2 soit un coefficient de conversion de 11,7% qui est un des meilleurs du moment dans cette technologie sophistiquée.

     Remarque: aujourd'hui, pour qu'une technologie photovoltaïque en couches minces soit viable, il est nécessaire qu'elle puisse rivaliser avec la référence du marché qu'est la technologie Cd-Te de First Solar. Cette technologie présente, pour le coût le plus bas du marché, un coefficient de conversion de 11%. Il est donc impératif de franchir cette barre ce qui explique la disparition lente des technologies au silicium amorphe qui n'atteignaient que très difficilement les 9 à 10% de taux de conversion. La technologie en couches minces CIGS sait franchir cette barre technologique. Le japonais Showa Shell avec sa deuxième génération de produits Solacis, affirme qu'il atteindra les 13% de conversion avec un module de 180W en nouveau format 3 X 4 feet. La bataille des technologies en couches minces va donc se jouer sur les prix/ Watt. Pour cela il faut pousser au maximum les puissances par modules en jouant à la fois sur la croissance des rendements et des surfaces des modules. Certains, comme Q-Cells, jouent la carte de la technologie CIGS pour leurs produits économiques.

     Pour le haut de gamme à base de silicium monocristallin, la puissance des modules peut dépasser les 300 Watts (190 W/m2) comme chez SunPower. Le prix unitaire du module est plus cher, mais il permet sur une surface limitée, d'un toit d'immeuble commercial par exemple, d'obtenir la puissance installée la plus élevée possible. Un tel avantage permet alors de qualifier une technologie plus onéreuse.

    VOIR la présentation de Q-Cells.

    Le 13 Août 2010.

  • Etats-Unis: la relance économique profite à leurs fournisseurs étrangers

    Etats-Unis: la relance économique profite à leurs fournisseurs étrangers

     Les États-Unis connaissent une reprise économique sans création d'emplois nous disent les économistes perplexes. Un phénomène bien connu en France et improprement baptisé, par généralisation hâtive, "modèle européen". Dans les données très provisoires du PIB du mois de Juin, le Bureau of Economic Analysis américain nous indique que ce PIB ne s'est accru au deuxième trimestre que de 2,4% en données annualisées. Hors effet de la balance commerciale le PIB américain affiche un score honorable de reprise de 5,2%, mais il est fortement dégradé par l'effet du retrait du commerce extérieur qui impacte le PIB de -2,8 points.

     Ce très mauvais résultat est confirmé par la publication des chiffres détaillés du commerce extérieur américain au mois de Juin qui voit la balance commerciale CVS se dégrader de 8 milliards de dollars en un mois, pour atteindre les 50 milliards de dollars. Ce phénomène avait été déjà observé au mois de Mai avec une dégradation moindre de 1,6 milliards. Un examen du commerce extérieur américain hors services et hors pétrole afin d'éviter de prendre en compte les fluctuations de cours, montre clairement que la reprise américaine profite pour l'instant à ses fournisseurs (FIG.).

    USA-commerce-exterieur 

     Depuis les plus bas de 2009, les exportations hors services et pétrole se sont accrues de 20 milliards de dollars (courbe bleue), alors que les importations ont bondi de près de 40 milliards de dollars (courbe rouge) avec un très fort changement de pente pour les deux derniers mois de Mai et Juin.

     Les fournisseurs traditionnels des États-Unis comme la Chine, le Japon, le Canada, le Mexique et l'Europe profitent tous de cette embellie. Citons par exemple les importations d'automobiles et autres accessoires qui sont passées de 19,5 milliards au mois de Mai à 20,8 milliards au mois de Juin en données CVS, alors que les exportations sur ce poste ne progressaient que de 0,2 milliard de dollars. De même les importations de biens de consommations courantes ont progressé de 3,1 milliards sur le mois, avec une étonnante croissance de 575 millions de dollars pour les pierres précieuses et autres diamants.

     Tout se passe comme si une large partie des milliards de dollars consacrés à la relance de l'économie américaine était détournée vers une relance des importations. C'est le triste sort des économies larguées sur le plan industriel. La France et les USA se ressemblent parfois beaucoup.

    Accéder aux données détaillées du BEA

    Le 12 Août 2010

  • La production manufacturière française tirée vers le bas par la décadence de son industrie automobile

    La production manufacturière française tirée vers le bas par la décadence de son industrie automobile

    L'industrie manufacturière française a déjà connu plusieurs catastrophes industrielles telle que l'effacement de son industrie textile et de l'habillement qui ne représente plus aujourd'hui que 3% de l'activité globale. Mais elle est en train de voir disparaître un nouveau pan de son activité: c'est l'industrie automobile qui elle représente encore 10% de l'industrie manufacturière. C'est ainsi qu'au mois de Juin l'industrie hors construction, énergie, eau et industries extractives  (CVS,CJO) vient de perdre 1,3% nous informe l'INSEE, tirée vers le bas par le poste automobile qui décroît pour sa part de 7,4% en un mois (FIG.).

      Prod-industrielle-France

     La poursuite de ce mouvement de déclin qui affiche une décroissance de 40% depuis 2005, semble inéluctable. Les constructeurs français d'automobiles attirés par de nouveaux marchés exotiques et handicapés dans leur pays d'origine par de multiples obstacles fiscaux et règlementaires, ont clairement décidé d'aller produire ailleurs. Il reste à savoir quelle est la part ultime de leurs productions qu'il décideront de maintenir sur leur territoire d'origine. Quand à attirer en France de nouveaux constructeurs étrangers…il ne faut pas rêver.

    LIRE le communiqué INSEE

    Le 10 Août 2010

  • La progression des exportations allemandes au mois de Juin conforte le climat de reprise économique observable depuis près d’un an

    La progression des exportations allemandes au mois de Juin conforte le climat de reprise économique observable depuis près d’un an

     L'Allemagne et donc l'Europe, ont amorcé un mouvement de reprise économique peut-être plus lent que celui observé aux États-Unis, mais semblant mieux établi. C'est ainsi que les données des exportations CVS, CJO allemandes du mois de Juin, en progression de 3,8% par rapport à celles du mois précédent, s'inscrivent parfaitement dans le mouvement de reprise observé depuis près d'un an (FIG., courbe rouge).

    Allemagne-commerce-extérieur 

     Pour le premier semestre 2010, les exportations allemandes sont globalement en progression de 18,2% par rapport à celles du même semestre 2009. Mais cette progression n'est que de 12% avec l'eurozone alors qu'elle atteint les 26% avec les pays non européens. La part des exportations allemandes avec l'Europe décroît, au profit du commerce avec le reste du monde qui atteint maintenant 39% des exportations.

     Les importations allemandes (courbe verte) suivent globalement le rythme avec un taux de couverture de 119% sur le semestre et sur le mois de Juin.

     Il est à noter que c'est depuis le début du mois de Juin que l'euro s'est remis à progresser vis à vis du dollar, remisant les frasques grecques à leur niveau folklorique qu'elles n'auraient jamais dû quitter. Bon nombre de grands gourous des monnaies qui prévoyaient un effondrement de l'euro en sont pour leurs frais. Nul doute que la bonne santé allemande qui a profité de cet effet passager de change favorable, y est pour quelque chose.

    LIRE le communiqué Destatis sur le sujet.

    Le 9 Août 2010

  • En 13 ans, les ventes cumulées de voitures hybrides Toyota ont dépassé le million d’exemplaires au Japon

    En 13 ans, les ventes cumulées de voitures hybrides Toyota ont dépassé le million d’exemplaires au Japon

     Il n'y a qu'aux réunions mondaines du Grenelle de l'environnement qu'on imagine relancer l'économie l'an prochain par "l'innovation verte". Sorte de champignon hallucinogène qui pousserait ex nihilo sur les paillasses de jeunes chercheurs boutonneux, embauchés le mois précédent. Malheureusement, les choses dans le domaine de l'innovation technologique sont beaucoup plus complexes et se déclinent sur des périodes beaucoup plus longues. L'exemple de Toyota qui fête, en ce moment, son millionième exemplaire hybride vendu au Japon, illustre parfaitement cette lenteur industrielle. Il aura fallu 13 ans d'annonces commerciales (depuis 1997), auxquelles il faut ajouter je ne sais combien d'années de recherches et développement préalables, pour assister à un réel succès de la formule chez Toyota. Ce phénomène est illustré par le tout dernier lancement de l'Auris hybride en Europe, et par l'essoufflement des concurrents marris qui courent tous derrière.

    Toyota-hybride 

    Ce succès de la technologie hybride est la conséquence

    -d'une idée simple de Judoka, récupérer l'énergie cinétique du véhicule au freinage,

    -de l'arrivée de technologies complexes de batteries Ni-MH innovantes rendant possible le stockage de cette énergie sous forme électrique,

    -de la montée d'une angoisse de pénurie imminente d'énergies fossiles,

    -de la volonté politique des gouvernements de surfer sur la vague écolo au moyen classique d'aides financières,

    -d'une approche marketing à la japonaise, axée sur le long terme et l'avance technologique.

    Développer une politique industrielle innovante nécessite donc une masse importante de travail sur la durée, une politique constante des acteurs économiques et…un peu de chance. L'unité de temps dans ce domaine est la décennie.

    LIRE le communiqué de TOYOTA sur le sujet qui affirme toujours vouloir généraliser la technologie hybride sur toutes les séries: "introducing hybrid models in all vehicle series in its lineup as early as possible in the 2020s"…une décennie de plus!

    Le 5 Août 2010

  • Croissance monétaire et reprise économique une alliance indissociable

    Croissance monétaire et reprise économique une alliance indissociable

     Dans un très bon papier de Steve Hanke publié sur le site de l'Institut Turgot, il est rappelé avec force pertinence qu'il ne peut pas y avoir croissance économique sans son corollaire qu'est la croissance de la masse monétaire. La dernière crise financière qui a étouffé une économie en bonne santé nous a clairement démontré cette relation biunivoque entre les deux variables. L'économiste de l'Université Johns Hopkins de Baltimore explique dans ce papier que la croissance économique va se traîner aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis en raison d'une insuffisante croissance de la masse monétaire. Pour argumenter son propos il présente des courbes de variations sur douze mois mobiles de la masse M3 en Europe et de la MZM américaine qui se traînent vers le zéro pour-cent de variation.

     Cette présentation semble être en contradiction avec l'amorce de reprise nette de l'économie observée en Europe depuis un trimestre environ. Pour mettre en phase la mesure de la variation de la masse monétaire M3 avec la fraîcheur du phénomène économique il apparaît donc que la référence à l'année précédente n'est sûrement pas la bonne. Ce sentiment est confirmé par un simple calcul de la variation de la masse monétaire M3 annualisée sur trois mois glissants et non sur douze comme le présente Hanke (FIG.).

    M3-Eurozone 

    Il est alors possible de constater que la masse monétaire M3 qui est passée par un minimum de 9303 milliards d'euros en Janvier dernier (FIG., courbe noire) a depuis repris un timide mouvement de croissance. La dernière valeur connue de Juin 2010 à 9423 milliards, indique une croissance annualisée de 4,3% en un trimestre (FIG., courbe rouge).

    Un même calcul sur la masse MZM du 19 Juillet à 9441 milliards de dollars, publiée par la FED montre une croissance annualisée sur trois mois mobiles de 5,8%. 

    Il est évident que les masses monétaires européennes et américaines ne progressent pas assez vite pour conforter une bonne reprise économique, mais un mouvement de croissance de la monnaie est en cours par rapport à des plus bas observés au début 2010 en Europe et au mois d'Avril aux États-Unis.

    LIRE le papier de Steve Hanke sur le site de l'Institut Turgot.

    Le 5 Août 2010

  • France: une formidable nation patriotique qui achète des voitures quand tout va mal

    France: une formidable nation patriotique qui achète des voitures quand tout va mal

    Les Français ont quasi tous joué dans la même attraction quand ils étaient petits: attraper la queue de Mickey sur un vieux manège bringuebalant de foire ou de parc. Ils en ont généralement conservé une très forte sensibilité aux promotions commerciales diverses, soldes et autres primes à la casse. A tel point que moyennant quelques centaines d'euros, ceux qui nous gouvernent arrivent à faire sortir les gros billets des lessiveuses des ménages pour acheter une auto neuve, même par mauvais temps économique. Pour mesurer l'impact des primes à la casse sur la consommation du bien durable idéal qu'est la voiture, il suffit de regarder les immatriculations mensuelles publiées par l'INSEE, mais cumulées sur 12 mois mobiles afin de désaisonnaliser l'indicateur (FIG.).

    Immatriculations-France 

    Il est alors possible de constater que ces ventes cumulées ont franchi un maximum historique au mois d'Avril dernier avec 2,358 millions de véhicules immatriculés. Elles ressortent au mois de Juillet en léger retrait à 2,3 millions de véhicules immatriculés sur douze mois. La baisse du nombre de véhicules vendus en France depuis trois mois apparaît alors comme tout à fait naturelle.

     Pour un parc de voitures particulières à peu près stabilisé et estimé autour des 31 millions d'exemplaires en début 2010, de tels volumes commercialisés correspondraient à un taux de renouvellement de près de 8%, ce qui est beaucoup. Il faut donc anticiper une baisse des ventes cumulées vers les 2,1 millions d'exemplaires, pour retrouver un taux de renouvellement du parc plus classique, aux environs des 7%.

    LIRE le communiqué INSEE

    Le 3 Août 2010