Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Les exportations allemandes ont lentement progressé au cours du dernier trimestre 2009

    Les exportations allemandes ont lentement progressé au cours du dernier trimestre 2009

     "German export unexpectedly jumped in December" titre une dépêche de l'agence Bloomberg. Effectivement entre Décembre 2008 et Décembre 2009 les exportations de notre puissant voisin ont progressé de 3,4% grâce à un effet de base très favorable. Mais un tel titre aguicheur est-il réellement représentatif d'une réalité économique européenne assez dévastée. Les exportations allemandes entre 2008 et 2009 ont tout de même chuté en moyenne de 18%. Un examen sur deux ans des exportations mensuelles corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables montre effectivement une lente progression des exportations durant les trois ou quatre derniers mois de 2009 (FIG., courbe rouge, la courbe en pointillés représente les données brutes). Mais cette courbe montre aussi que vers les 72 milliards d'euros, les exportations allemandes du mois de Décembre sont encore très éloignées des 84 milliards d'euros moyens du début 2008.

    Allemagne-export-2008-2009-12
     

    Caractéristiques des données européennes du moment, ces exportations tombées très bas en début d'année 2009 affichent une progression certaine, mais qui n'est pas à la hauteur d'un retour rapide aux données flamboyantes d'avant crise. Les exportations allemandes en dehors de l'Europe ne progressent en particulier que de 1,8% au mois de Décembre et régressent de 17% pour l'ensemble de l'année 2009.

    LIRE le papier de Bloomberg.

    Le 9 Février 2010

  • Avenir des ventes de véhicules dans une Chine en plein processus d’urbanisation

    Avenir des ventes de véhicules dans une Chine en plein processus d’urbanisation

     L'urbanisation d'un pays développé à forte densité de population, est généralement un facteur limitant l'achat de voitures par sa population. Les contraintes économiques et règlementaires imposées par la possession d'un véhicule, par les encombrements et bouchons divers ainsi que par la mise à disposition de transports en commun efficaces tendent à tempérer le besoin de possession d'un véhicule. Le Japon est l'exemple typique de ce genre d'évolution où à la fois les personnes âgées se séparent de leur voiture et les jeunes générations, attirées par d'autres choix, n'en veulent pas. Dans le cas de la Chine, l'équation est bien sûr totalement différente puisque urbanisation signifie accès à des revenus suffisants pour envisager la possession d'une voiture. Dans un très intéressant papier paru dans Gasgoo.com, Bill Russo explique que le seuil d'achat d'un véhicule par une famille chinoise est un revenu annuel de 30 mille RMB (4400$) et qu'elles sont à ce jour 45 millions. De ce fait, 85% des ventes de voitures chinoises sont réalisées à des clients urbains. La population urbaine chinoise qui représentait 45% de la population en 2008 (600 millions d'habitants) devrait se rapprocher des deux tiers de la population d'ici à 2020 affirme Russo. Compte tenu des 200 millions de Chinois prêts à devenir urbains et de la croissance de la population d'ici là, ce sont 300 millions d'habitants de plus qui vivront en agglomérations (FIG.).

    Chine-urbanisation-1980-2020

     Bien sûr ce phénomène majeur va déterminer toute l'économie chinoise durant la décennie qui vient.  Pour ce qui est des ventes de voitures Russo analyse le marché selon quatre grands types d'agglomérations qui vont du "Tier one" constitué des 4 grandes villes Shanghai, Beijing, Guangzhou et Shenzhen qui représentent ensemble la population de la France, puis viennent les 21 villes dynamiques du Tier 2 et enfin des deux dernières catégories constituées de villes moins prestigieuses et de moins en moins riches. Il montre que les ventes de voitures à la croissance la plus dynamique se réalisent dans ces villes de troisième ou de quatrième rang, là où les habitants accèdent à la Société de Consommation (FIG.II).

    Chine-marché-auto-2010

     Inversement il est à noter que c'est au sein des quatre mégalopoles du Tier 1 que la croissance des ventes est la moins vive. La Chine dans ces villes les plus avancées serait-elle déjà confrontée à certaines limitations dans la croissance de son parc automobile? Urbanisation et transport individuel après une phase de forte croissance que les pays occidentaux ont bien connue, finalement ne font pas bon ménage.

    LIRE ce papier de Bill Russo.

    Le 8 Février 2010

  • Arrivée des Groupes chinois dans le TOP15 des énergies renouvelables en 2009

    Arrivée des Groupes chinois dans le TOP15 des énergies renouvelables en 2009

    PFC Energy publie chaque année le classement sur la base de leur capitalisation boursière des plus grandes entreprises mondiales dans le domaine de l'énergie. A fin 2009 c'est le chinois Petrochina qui était en tête du classement avec une capitalisation boursière de 353 mrds$, suivi d'ExxonMobil à 324 mrds$. Notre grand leader Total, de plus en plus dépassé par les évènements, terminait à la neuvième place en recul de trois rangs doublé par l'australien BHP Billiton, le brésilien Petrobras et le chinois Sinopec.

    Dans le TOP15 des énergies renouvelables c'est toujours l'espagnol Iberdrola Renovables qui tient la tête du classement avec une capitalisation boursière de 20 mrds$, suivi du danois Vestas leader mondial des éoliennes et de l'américain FirstSolar leader mondial des modules photovoltaïques en couches minces (TAB.). Mais le fait marquant est l'arrivée en force de quelques nouveaux venus comme China Longyuan Power en quatrième place, coté à Hong Kong et impliqué entre autres activités dans la production de Silicium ou le chinois GCL Poly Energy impliqué dans les énergies renouvelables. L'allemand SMA Solar Technology qui rejoint le classement produit des onduleurs pour les applications photovoltaïques.

    PFC-top15-alternative-energy-2009

    Il est intéressant dans ce tableau de noter la grande amplitude de variation des PER qui vont de 8 pour le norvégien REC leader malmené occidental du Silicium à 84 pour China Longyuan. Il faut également noter l'absence de l'allemand Q-Cells de ce classement.

    LIRE le classement PFC 50.

    Le 7 février 2010

  • Alors pétrole! Tu pars en rallye ou tu attends encore?

    Alors pétrole! Tu pars en rallye ou tu attends encore?

     Les arbitragistes et autres hedgers du Dimanche ont pu constater, une fois encore, que le mois de Janvier n'est pas une bonne période pour les cours du pétrole, brève respiration se situant après les hausses de l'entrée dans l'hiver et précédant les jours plus amples du mois de Février. Durant la semaine écoulée il a été possible d'assister en vraie grandeur à une formidable manipulation des cours du WTI et du Brent. Dés les deux premiers jours de Février, profitant de la publication d'un indice ISM manufacturier supérieur à 58, le marché américain est reparti à toute allure à la hausse, le baril de brut se valorisant de plus de 4$ pour revenir vers les 77$.Cours-USDX-2010-02 Mais vouloir démarrer un rallye sur les cours du pétrole dans un climat de très faible demande, de ralentissement ou de fermetures de raffineries et d'annonce de résultats catastrophiques par les grandes Sociétés pétrolières dans l'aval de leur activité n'est pas chose raisonnable. La vigueur du dollar (FIG.) ou la faiblesse de l'euro, venant de plus pousser les hedgers à abandonner les commodities et à revenir sur la monnaie américaine, les gains sur le baril de début de semaine se sont plus qu'effacés Jeudi et Vendredi, le baril américain en fin de compte à 71$ a cédé près de deux dollars par rapport à la semaine précédente. Ce fut un remarquable faux départ comme la profession en a connu bien d'autres. La rumeur, reportée par Bloomberg, affirme que certains hedge funds, comme BlueGold auraient perdu des plumes sur le pétrole depuis le début de l'année.

    Mais alors me direz-vous, rallye ou pas rallye? La réponse est simple, pour ne pas se mouiller il faut envisager trois hypothèses (FIG.).

    Cours-WTI-2ans-2010-02 

    Soit une approche très théorique basée sur les fondamentaux du marché physique, reposants sur une offre abondante et une demande anémique qui devrait amener les cours à se détendre encore pour aller vers les 60$/baril ou même plus bas encore (FIG., flèche rouge). Les politiques monétaires plus restrictives, les approches budgétaires de ceux qui nous gouvernent plus rigoureuses pour éponger les colossales dettes des Etats, la faiblesse de la croissance économique en Europe et donc de l'euro, la querelle sino-américaine montante qui ne peut que nuire au flux des échanges, tous ces paramètres poussent certains à un franc pessimisme sur une possible reprise en fanfare de l'économie mondiale.

    Soit une approche très "bullish" (flèche bleue) dans laquelle on refait le match de 2008 avec 20 dollars en moins par baril. C'est le rêve du moment des opérateurs qui vont tout faire et raconter n'importe quoi pour qu'il se réalise. Les profits de leurs boutiques sont en jeu et leur bonus avec. Dans le climat économique et politique actuel un tel scénario semblerait totalement destructeur et adéquat pour amener le monde vers une nouvelle crise.

    La troisième hypothèse (flèche verte) est une fluctuation des cours autour des 70$ le baril qui permet aux pétroliers de gagner bien leur vie et donc d'investir, aux pays producteurs de favoriser ces investissements et à l'économie mondiale de poursuivre sa désensibilisation au prix de l'énergie par la poursuite de gains d'efficacité énergétique. C'est bien sûr l'hypothèse la plus raisonnable. Malheureusement, ce n'est pas la raison qui détermine les cours du pétrole, ce sont les deux ressorts des marchés: la peur et l'appât du gain.

    Le 6 Février 2010

  • Les proportions de ventes de petites voitures en Europe progressent de six points sur les neufs premiers mois de 2009

    Les proportions de ventes de petites voitures en Europe progressent de six points sur les neufs premiers mois de 2009

     L'ACEA publie tous les trimestres les statistiques sur les ventes de voitures en Europe. La dernière publication qui concerne les neuf premiers mois de 2009, met en évidence la forte progression de la part des ventes de petits modèles de voitures, aux dépens de celles des modèles moyens ou de prestige. La proportion des petites voitures vendues est passée entre 2008 et 2009 de 39% à 45% (FIG.I)

    ACEA-segmentation-2009-T3

      Ce phénomène, résultant des conditions économiques du moment et des incitations des Etats à promouvoir l'achat de petits modèles économiques en carburants, s'accompagne d'une baisse importante de la proportion des motorisations diesel (-7 points à 45%) et des ventes de 4X4 (-1,3 points à 7,7%). Cette tendance sur les neuf premiers mois de 2009, poursuit et amplifie un phénomène déjà perceptible en 2008 (FIG.II).

    ACEA-diesel-4X4-2009-T3

    LIRE le rapport trimestriel de l'ACEA

    Le 5 Février 2010 

  • Pour rendre acceptable l’imprévisibilité des énergies renouvelables, les centrales classiques européennes devront progresser en flexibilité

    Pour rendre acceptable l’imprévisibilité des énergies renouvelables, les centrales classiques européennes devront progresser en flexibilité

     La montée en puissance des énergies renouvelables éoliennes et solaires en Europe va poser d'immenses problèmes de fiabilité et de stabilité des réseaux. Dans une présentation du mois de Décembre dernier, l'électricien allemand RWE, célèbre pour être le premier émetteur de CO2 de son pays, a présenté à la fois ses objectifs de réduction progressive des émissions de CO2 par ses centrales mais aussi les progrès à accomplir pour les rendre plus flexibles devant une demande nette de plus en plus imprévisible. En effet vu des centrales classiques de type nucléaire ou à combustion à flamme la contribution des énergies renouvelables intervient comme une réduction très aléatoire de la demande, en particulier pour la composante éolienne. La représentation de la demande heure par heure en 2008 en Allemagne illustre parfaitement la variabilité de la demande horaire nette (FIG.I). Remarque: cette figure met également en évidence (courbe verte) ce que représente dans la réalité la génération d'une puissance éolienne installée théorique de "24GW" en Europe du Nord.

    Allemagne-demande-éolien-2008

     RWE insiste également sur le fait que l'éolien en Europe du Nord est très peu efficace quand il fait très chaud ou très froid (périodes de hautes pressions) et que les éoliennes sont débrayées dans les cas de vents trop violents. Cette très forte variabilité (ou volatilité en anglo-saxon) de la demande nette conduit à une très forte variabilité des prix du MWh qui oscille dans les cas extrêmes entre +500 euros et -500 euros. Durant 60 heures sur 12 mois entre 2008 et 2009, les cours du MWh passant en négatif, un opérateur a pu gagner de l'argent en stockant de l'énergie!

    RWE-pente-CCGT  RWE se fait fort devant ce problème d'introduire de la flexibilité dans ses centrales qu'il quantifie par l'amplitude de la variation de puissance entre minimum et maximum, mais aussi par la pente de variation de puissance exprimée en GW/minute. Cet électricien affirme pouvoir atteindre 27 MW/minute dans les centrales au charbon, 30 MW/minute dans les centrales au lignite, 38 MW par minute dans les centrales au gaz à cycle combiné (FIG.II) et prend même l'exemple des centrales nucléaires françaises qui peuvent assurer des variations de puissance de 63 MW/minute.

    L'électricien allemand illustre donc les progrès à accomplir entre 2008 et 2013/2014 en termes de réduction des émissions de CO2 et de flexibilité de ses centrales (FIG.III). Ce programme concerne 9000 MW de puissance électrique.

    RWE-progrès-2008-2014

    CONSULTER la très intéressante présentation de RWE qui essaie de démontrer qu'on ne pourra pas remplacer toutes les centrales au lignite allemandes par des centrales au gaz à cycle combiné, ce qui pourtant, du point de vue flexibilité et réduction des émissions de CO2, s'imposera un jour comme une solution évidente.

    Le 5 Février 2010
     

  • Les surcapacités de raffinage mondiales rendent l’aval des compagnies pétrolières insupportable

    Les surcapacités de raffinage mondiales rendent l’aval des compagnies pétrolières insupportable

     Le monde pourrait manquer de pétrole nous dit-on. Peut-être, mais il ne manquera pas de raffineries. Le raffinage américain a tourné à 77,7% de ses capacités la semaine dernière, une des pires valeurs observées en période sans ouragan dans le Golfe du Mexique. La demande boulimique de pétrole américaine n'est plus au rendez-vous, les Sociétés contrôlent et réduisent leurs dépenses énergétiques en gasoil ou en kérosène, les raffineries qui utilisent de plus en plus d'éthanol et réduisent les productions des fractions de distillation à faible valeur ajoutée consomment moins de pétrole par gallon de carburant (LIRE). Au sein des pays OCDE, par rapport à une situation "normale", il est possible d'estimer les surcapacités de raffinage autour des 5 millions de barils/jour, pour un besoin de 46 millions de barils/jour, une moitié venant de la baisse des consommations et l'autre moitié provenant de l'utilisation des biocarburants et des gains opérationnels de rendements en carburants. Cet excédent est d'autant plus handicapant pour les Sociétés de raffinage que des stocks de produits raffinés officiels ou flottants ont été constitués depuis un an à titre spéculatif pour profiter de la courbe en contango des cours de ces produits. Enfin la profession sait que la situation ne pourra aller qu'en empirant avec les investissements massifs réalisés dans l'aval par l'Arabie Saoudite, dans les technologies de GTL au Qatar et par la volonté des dirigeants russes de favoriser l'exportation de produits raffinés en jouant sur les taxes à l'export. Plus tard viendront les investissements irakiens et iraniens. L'aval de l'industrie pétrolière va, durant la décennie à venir, se déplacer vers les pays producteurs du Moyen-Orient et vers la Russie. Des raffineries au sein des pays OCDE devront donc être obligatoirement stoppées.

     Réduction-raffinage-2010

     Tout au long de 2009 des raffineurs américains comme Valero ou Sunoco ont fermé certaines de leurs raffineries. A Aruba et à Delaware City pour le premier, à Eagle Point, N.J. pour le second. La volonté de Total de fermer sa raffinerie de Dunkerque est de notoriété publique. BP a présenté de piètres résultats dans ce domaine. Mais parmi les grands opérateurs c'est Shell qui vient de présenter le plan de rationalisation de l'aval le plus drastique. Après la conversion de la raffinerie de Montréal au Québec en terminal, Shell va se pencher en 2010 sur le sort de 5 raffineries de faibles tailles, représentant 566 mille barils/jour soit 15% de la capacité de raffinage du Groupe, dont quatre en Europe et une en Nouvelle Zélande (FIG., points jaunes). L'objectif affiché est de réduire encore les effectifs de 1000 personnes et d'économiser annuellement un milliard de dollars.

    CONSULTER la présentation de Shell

    Le 4 Février 2010

  • L’éolien offshore en Europe, une ressource énergétique subventionnée en pointe

    L’éolien offshore en Europe, une ressource énergétique subventionnée en pointe

     Par manque de larges espaces inhabités, l'Europe va devoir conquérir sur les mers les espaces nécessaires à l'implantation de ses futures éoliennes. A la fin 2009 il y avait déjà plus de 2GW de puissance éolienne offshore installée nous révèle l'EWEA dans son document consacré à ce thème (FIG.). Elle en prévoit un de plus pour la fin 2010 et affirme que des autorisations sont accordées sur les côtes européennes pour pouvoir implanter jusqu'à 16 GW au delà des 3,5 GW en cours de construction. Il faut prendre les valeurs avancées par cette institution pour les horizons 2020 ou 2030 avec beaucoup suspicion, l'avancement des programmes étant fortement dépendant des aides d'états, du contexte économique et des moyens opérationnels lourds disponibles pour construire et implanter de tels moulins à vent dont la taille unitaire va aller en grossissant. Pour l'horizon 2030, l'AWEA parle de 130 GW installés, alors que Siemens ne parle que de 70 GW (LIRE). J'aurais plutôt tendance à croire dans la projection de Siemens qui a dû sûrement intégrer que l'éolien offshore plutôt nordique, entrerait en compétition avec les solutions photovoltaïques du sud de l'Europe par exemple. Ce marché est pour l'instant dominé par Siemens qui a installé 70% de la puissance en 2009 suivi de Vestas avec 19%, Win-Wind qui a atteint 5% et la filiale allemande d'AREVA, Multibrid, qui a également installé 5% de la puissance. Les développeurs leaders ont été l'électricien néerlandais Dong (54%) allié à Siemens (LIRE) et les allemands E-On (17%) et RWE (16%).

    Offshore-europe-2000-2009 

     La taille moyenne des éoliennes qui était de 2,9 MW en 2009 va avoir tendance à grossir dans les années à venir avec les nouveaux standards de 3,6 MW de Siemens et Vestas, mais aussi avec les nouveaux venus dans les 5MW avec REpower et Multibrid et les futurs équipements de 6MW ou 7,5 MW envisagés respectivement par REpower et Clipper.

     En dehors de l'Europe, le Canada (Colombie Britannique) et les Etats-Unis pourraient permettre aux constructeurs européens d'exporter leurs technologies. Il est à prévoir cependant que GE après le rachat du norvégien ScanWind (LIRE) ne restera pas longtemps en dehors de ce créneau en forte croissance. 

    LIRE le récent rapport de l'EWEA sur le sujet.

    Le 4 Février 2010

  • Exploitation de la biomasse à des fins énergétiques: les grands Groupes entrent dans la danse

    Exploitation de la biomasse à des fins énergétiques: les grands Groupes entrent dans la danse

     A ce jour, 8% de la consommation d'essence américaine est assurée par de l'éthanol essentiellement américain provenant des champs de maïs locaux. Demain, avec l'homologation attendue du mélange E15, à 15% d'éthanol, par l'EPA, ce sont 13 à 14% de l'essence américaine qui proviendront d'éthanol local ou éventuellement importé. Pour l'instant, la production d'alcool américain est encouragée par une subvention fédérale de 45 cents/gallon et protégée par une taxe à l'importation de 54 cents/gallon. De ce fait le Brésil, deuxième producteur mondial exporte très peu vers les Etats-Unis. Le premier grand pétrolier américain qui a concrètement pris conscience de l'importance croissante de l'alcool, est le grand raffineur américain Valero. Ce dernier, au printemps 2009, a mis la main sur la plupart des grandes usines d'éthanol de VeraSun alors en faillite pour avoir spéculé sur les cours du maïs. Vient de tomber l'annonce de l'alliance de Shell avec le troisième mondial producteur de sucre, le brésilien Cosan. Ensemble les deux Groupes voudraient pousser les productions au-delà des 2 milliards de litres d'alcool produits par Cosan aujourd'hui et utiliser le réseau Shell en Europe et aux Etats-Unis pour distribuer le produit. Bien sûr une telle menace effraie les producteurs de bioéthanol US qui demandent à grands cris le renouvellement des subventions et des taxes protectionnistes qui ne sont actées pour l'instant que jusqu'à la fin de l'année.

    Pellets La production d'éthanol cellulosique à prix compétitif ne semblant pas être pour demain, il est dévoilé que le grand Mitsubishi Corp. voudrait s'allier au très grand du bois américain Weyerhaeuser pour développer une importante filière américaine biomass-to-energy. Cette activité produirait de grandes quantités de granulés (pellets) pour les applications industrielles telles que l'apport de biomasse dans les centrales au charbon et autres chaudières d'industries. Mitsubishi dispose déjà d'usines de production de pellets au Japon et est impliqué dans la gestion de l'allemand Vis Nova Trading.

    L'électricien allemand RWE annonce également qu'il va construire pour 2011 une usine de production de pellets aux Etats-Unis, en Géorgie où des usines de papier ont cessé leur activité et ont libéré de larges capacités d'exploitation des forêts. Cette unité qui aura une capacité de production de 750 mille tonnes de granulés par an devra alimenter la centrale thermique de Amer aux Pays-Bas dont l'objectif est de porter de 30% à 50% le mix bois-charbon qu'elle consume. Remarque: cette production de bois représente une énergie de 3,7 TWh thermiques par an, soit dans les 1,4 TWh électriques.

    La nouveauté dans ces diverses informations provient du fait que les grands Groupes semblent sortir des programmes à minima, subventionnant quelques PME innovantes impliquées dans la recherche de valorisation de la biomasse, pour entrer de plein pied dans un business à leur taille, au sein de filières éprouvées et pérennes. Les marchés de l'éthanol de maïs ou de cane à sucre, ceux des granulés de bois font partie de cette catégorie.

    Le 4 Février 2010

  • Comment réussir dans le colossal marché potentiel des batteries pour véhicules électriques?

    Comment réussir dans le colossal marché potentiel des batteries pour véhicules électriques?

     Le marché des batteries avec l'arrivée des véhicules électriques va changer d'échelle. De quelques dizaines de Wh pour un ordinateur portable, à un kWh pour un véhicule hybride le marché va passer à des batteries de 5 à 10 kWh pour les véhicules hybrides rechargeables au secteur (Plug-in) et à des batteries de 16 à 25 kWh pour les véhicules purement électriques. Les spécialistes du secteurs fourbissent leurs armes pour affronter la croissance exponentielle de la demande qui selon le Nikkei pourrait passer d'un marché des batteries de traction de voitures de 3 milliards de dollars en 2010 à plus de 20 milliards en 2014. Cette croissance nécessitera des investissements d'une multitude de sous-traitants des grands constructeurs de batteries qui produisent les matières électroactives, les feuillards supports, les électrolytes, les séparateurs et autres composants. Il est possible de citer l'exemple du japonais Nippon Denko qui est une entreprise spécialisée dans l'élaboration d'alliages de Fer et divers dérivés du Bore, du Chrome, etc. Elle s'est diversifiée dans la production d'électrodes à base de spinelle de manganèse LiMn2O4 et compte passer sa capacité de production de 700 tonnes de spinelle par an à 2700 tonnes en 2010. Un calcul simple montre que ce volume est suffisant pour alimenter 40 mille batteries de 24 kWh de Renault-Nissan par exemple. Donc voici un exemple d'un sous-traitant qui ne se contente pas de vendre la matière active, il a investi pour pouvoir produire un composant important de la batterie: les électrodes positives.

    FIG. Le marché mondial des batteries pour EV devrait dépasser les 20 milliards de dollars en 2014 (Nikkei)

    Li-Ion-market-2008-2014

     L'autre porte d'entrée sur ce marché sera l'innovation avec des électrodes de plus fortes capacités volumiques qui pourront s'oxyder à plus hautes tensions (5V) ou qui pourront emmagasiner plus de lithium par unité de volume comme les composites à base de Silicium. Les domaines des séparateurs résistant à haute température ou des électrolytes (conducteurs ioniques) ininflammables seront favorisés pour assurer une sécurité intrinsèque à la batterie et lui permettre de monter en tension de charge. Ces progrès devraient déboucher sur de meilleurs rendements et donc sur une moindre utilisation de matières pour stocker l'énergie électrique de façon plus compacte. Dans un premier temps les constructeurs nippons visent un objectif de prix de batterie de 500$/kWh à l'horizon 2015, c'est à dire demain. Ces réductions de prix devraient permettre d'élargir le marché des batteries à d'autres applications industrielles.

     La bataille entre innovateurs nippons ou coréens et productions low-cost chinoise sera rude. Seule une avance systématique d'une génération de batterie permettra aux industriels de l'OCDE de résister face à la déferlante chinoise. Les sous-traitants nippons ne vont pas tarder à arriver en Europe ou aux Etats-Unis dans les bagages des constructeurs de véhicules. Les Etats les plus malins les accueilleront à bras ouverts avec un argument essentiel, la présence de laboratoires pointus et ouverts sur les problèmes industriels qui les aidera dans leur démarche innovante.

    LIRE la nouvelle concernant Nippon Denko

    Le 3 Février 2010