Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Un marché du pétrole incertain mais ayant conscience d’avoir trop poussé le bouchon

    Un marché du pétrole incertain mais ayant conscience d’avoir trop poussé le bouchon

     Dans ce marché hyper manipulé des produits pétroliers l'incertitude prévaut. Incertitude sur les cours du dollar contre les autres monnaies, avec un USDX qui s'est fortement valorisé en Décembre mais qui depuis à reperdu du terrain. Incertitude sur l'évolution de la régulation des Marchés avec un Gary Gensler, Chairman de la CFTC, qui après avoir complètement retourné sa veste depuis l'arrivée d'Obama, prêche la standardisation et la cotation des dérivés over-the-counter (OTC) aux travers de chambres de compensations à mettre en place. Lumière bien mal venue sur ces 300 mille milliards de dollars de papier pour certains qui préfèrent travailler dans l'ombre. Incertitude sur une reprise économique annoncée mais qui semble vouloir se faire attendre. Tout cela n'est pas très favorable à l'établissement d'une tendance nette sur les cours. Alors les opérateurs ont joué le "Rallye de la Première Neige" classique. Les frimas arrivant, tout le monde veut remplir ses cuves de mazout, alors les cours du fuel flambent et tirent ceux du pétrole. On a vu alors les cours du WTI et même ceux du Brent dépasser les 80 dollars le baril pour même franchir les 82 dollars à New York à la fin de la semaine dernière. Mais rien, à part la neige, ne pouvant justifier cette poussée de fièvre il a bien fallu se replier sur un 78 dollars le baril de WTI hier. Il y a deux ans à la même époque les cours étaient allés friser les 100 dollars le baril (FIG.) pour retomber durant le mois de Janvier. C'est un mois traditionnellement calme, on y attend la fin de l'hiver dans l'hémisphère nord et les opérateurs fourbissent les armes pour la reprise de printemps.

    Cours-WTI-2ans-2010-01

    Pour un nouveau rallye sur le pétrole il faudra donc attendre le mois de Février. Les Pythies du Pétrole vous parleront alors de reprise de l'économie, du boom chinois, de l'épuisement des ressources…du classique somme toute, pour dégager quelques milliards de dollars de marges et préparer les bonus de l'année suivante. 

    LIRE un papier de Gensler récent sur sa vision d'organisation des marchés des OTC.

    Le 16 Janvier 2010
     

  • Les valeurs boursières du photovoltaïque en recul par crainte d’essoufflement de la locomotive allemande

    Les valeurs boursières du photovoltaïque en recul par crainte d’essoufflement de la locomotive allemande

     Le marché mondial des modules photovoltaïques en 2009 a été sauvé par de très fortes demandes d'équipements en provenance du marché allemand. Ces besoins locaux auraient atteint les 4000 MW soit 1300 MW de plus que prévu par les acteurs du marché, le tout sur la conviction que les tarifs préférentiels allemands d'achat d'électricité photovoltaïque allaient être revus à la baisse en 2010. La rumeur, reportée par Reuters, faisant savoir que les autorités allemandes allaient faire baisser ces tarifs de 17% dès le mois d'Avril vient d'avoir l'effet d'une bombe sur les cours des Sociétés du PV mondial. Tout d'abord les Groupes chinois qui exportent massivement en Allemagne ont vu leurs cours de bourse fortement reculer dans la semaine (TAB.) aves un record pour Canadian Solar, action très travaillée, qui a reculé de plus de 20%.

    Cours-PV-asie-2010-01

    De même les acteurs du photovoltaïque européens ont fortement marqué le coup avec un recul des cours de 15% pour le norvégien REC, leader européen du silicium, et une baisse de 11% du cours de Q-Cells le leader allemand des modules photovoltaïques. Quand à l'américain First Solar son cours s'est replié de 11% sur la semaine.

    D'après le Ministre allemand de l'écologie, Ronald Heinneman, les nouveaux tarifs et leur date d'application ne seraient au mieux publiés que la semaine prochaine nous informe Bloomberg.

     Le risque pour l'industrie mondiale du PV est un recul du marché en 2010, estimé jusque là autour des 6,8 GW, déjà largement en surcapacité de production, ce qui entraînerait un nouveau recul des prix. Ces soubresauts d'une activité tenue à bout de bras par les subventions allemandes qui vont coûter aux consommateurs allemands des dizaines de milliards d'euros dans les vingt ans à venir, montre le côté malsain des systèmes de Feed-in-Tariff qui tout naturellement ont tendance à exacerber les effets d'aubaine, suivis par de profonds reculs. En 2008 la profession a connu l'arrêt du marché espagnol, la crainte de revoir un scénario similaire en Allemagne est dans les esprits de tous les acteurs. Il est une certitude, un jour les consommateurs allemands d'électricité seront lassés de se voir tondre pour alimenter grassement une industrie qui sera de moins en moins allemande et de plus en plus asiatique.

    Le 16 Janvier 2010

  • Les ventes de voitures en Europe ont sauvé les meubles en 2009, mais sur une tendance longue en déclin

    Les ventes de voitures en Europe ont sauvé les meubles en 2009, mais sur une tendance longue en déclin

     Les ventes de voitures en 2009 en Europe ont sauvé les meubles avec 14,5 millions d'exemplaires vendus, contre 14,7 millions commercialisés en 2008. Cette performance est à créditer aux multiples aides gouvernementales de types prime à la casse, bonus-malus et autres avantages fiscaux, relayées par des politiques commerciales agressives de la part des constructeurs. L'exemple des véhicules low cost de style Dacia, avec une croissance des ventes de 29% en Europe, illustre cette adaptation commerciale à la donne économique du moment. Mais cette bonne performance enregistrée en 2009 doit être replacée dans un contexte plus large (FIG.) qui montre que les ventes de voitures dans la Zone Euro sont passées par un maximum en 1999 et que depuis la tendance est globalement au plafonnement puis à la baisse.

    Immatriculations-europe-1990-2009

     Dans les années à venir, il est probable que dans une Europe vieillissante, au niveau de vie sensiblement engourdi par une économie languissante, les ventes de véhicules retomberont un peu plus, les mesures de stimulation gouvernementales étant peu à peu abandonnées et les pénibles remises à flots des dettes d'Etats étant engagées.

     Eurostat par exemple, dans une étude démographique récente des régions d'Europe estime que le solde migratoire des populations entre 2010 et 2030 sera positif de 30 millions d'individus, ce qui permettra à la population de l'Europe des 27 de croître de 20 millions d'habitants durant cette période. Mais à cette croissance globale sera associée un fort vieillissement des populations qui verra les plus de 65 ans augmenter de 36 millions de membres. En d'autres termes la population active de nombreux pays européens va décroître dans les 20 ans à venir. Parmi les grands pays, seules la Grande-Bretagne et l'Espagne, pays à fortes immigrations, verront croître leur population de moins de 65 ans. Quand à l'Allemagne elle verra sa population décroître de 2 millions d'habitants et le nombre de ses plus de 65 ans augmenter de 5 millions de membres, malgré un solde migratoire de 4 millions d'individus. Tout cela n'est pas très bon pour les futures ventes de véhicules allemands.

    ACCEDER aux statistiques de l'ACEA.

    LIRE l'étude d'Eurostat sur les régions d'Europe.

    Le 15 janvier 2010
      

  • Le fossé entre production électronucléaire et consommation d’électricité s’élargissant, la France métropolitaine voit le solde des échanges se dégrader

    Le fossé entre production électronucléaire et consommation d’électricité s’élargissant, la France métropolitaine voit le solde des échanges se dégrader

    Rien ne va plus dans l'équipe de France du Nucléaire, non seulement elle se fait planter sur des appels d'offres face aux Coréens, mais en plus elle est incapable de produire, à la maison, les quantités d'électricité nécessaires à satisfaire la demande énergétique de ses concitoyens. L'aventure nucléaire française, élément industriel de l'identité de notre pays, va-t-elle finir en eau de boudin? Une Commission dirigée par François Roussely, ancien patron d'EDF a la charge de réfléchir sur les problèmes de la filière française et de faire le point sur l'état de la concurrence mondiale. En attendant ses propositions, il faudrait tout de même regarder les médiocres performances opérationnelles hexagonales qui à fin Décembre 2009 affichent un déficit grandissant de la production nucléaire par rapport à la demande en énergie électrique (FIG.I). Cet éventail qui s'élargit rend l'observateur perplexe. Existe-t-il une seule entreprise au monde qui pourrait espérer bâtir une stratégie mondiale ambitieuse et efficace sur la base de performances opérationnelles quotidiennes médiocres dans son pays? Il n'en existe pas et c'est là un des grands problèmes actuels d'EDF et de son patron que son prédécesseur lui a généreusement légué.

    Generation-nucleaire-cumul-2008-2009-12

    Alors la demande croissant, faute de réel réchauffement attendu, la production nucléaire chancelant sous le poids du vieillissement d'installations en mal de maintenance, le Français moyen assiste à la chute inexorable du solde des échanges d'électricité de son pays avec les pays voisins (FIG.II).

    Solde-mensuel-2009-12

    Autoriser l'implantation de quelques centrales au gaz à cycle combiné en France apparaît à ce jour comme absolument indispensable. La demande solvable est là, mais faudra-t-il attendre on ne sait quel lendemain d'élection pour voir ces autorisations accordées! Notre pays si vif pour passer commandes de dizaines de millions de vaccins, se traîne pour adapter son outil de production d'électricité. Prendrait-il trop de précautions?

    LIRE le rapport mensuel de RTE

    Le 14 Janvier 2009
     

  • Un Groupe industriel peut-il durablement maintenir une politique de R&D efficace dans un pays où il ne produit pas?

    Un Groupe industriel peut-il durablement maintenir une politique de R&D efficace dans un pays où il ne produit pas?

    Le débat actuel portant sur la politique industrielle du Groupe Renault présente un intérêt majeur: il offre la possibilité d’une réflexion nationale sur ce que doit être la politique industrielle de notre pays. De nombreux économistes soutiennent qu’une délocalisation des productions dans les Zones à monnaies et salaires faibles ne serait que profitable pour Renault et que ce ne serait pas un handicap majeur pour notre pays, dans la mesure où le Groupe maintiendrait sa R&D en France. Ce ne sont pas les « productions en France » qui sont importantes, ce sont les « Groupes Industriels français ». Cette affirmation venant d’économistes de grand renom que l’on peut écouter sur BFM par exemple, semble frappée de bon sens. Les tâches ingrates de production dehors, les tâches nobles de R&D chez nous!

    Mais dans ce beau schéma il y a un hic majeur qui est le suivant: Renault n’est pas une entreprise de logiciels ou de téléphonie dont on peut définir les algorithmes à la Google et sous-traiter la production du hard en Asie. Un constructeur de voitures et sa nébuleuse de sous-traitants sont des industries de transformation de la matière. Certes les logiciels jouent un rôle de plus en plus important dans la conception d’un véhicule, mais une très large part est encore consacrée à la transformation d’une ou plusieurs sources d’énergie en mouvement mécanique maîtrisé. L’industrie sans usine (factoryless) à la Tchuruk a montré ses limites, il suffit de regarder le cours de l’action Alcatel qui devient de plus en plus topless.

    Une équipe de R&D n’est efficace dans une industrie de transformation que si elle confronte ses travaux et ses réalisations au Juge de Paix qu’est l’Usine de Production. La définition des nouveaux produits et des nouveaux process industriels sont intimement liés. Ils voient leur aboutissement, réussi ou loupé, en Usine sur les lignes. Seule l’expérience cumulée des équipes de process et de produits est porteuse de progrès. Les retours d’expérience des ateliers sont irremplaçables pour corriger ou amender. Peut-on imaginer un Toyota qui a mis plus de dix ans à maîtriser la technologie hybride sans usine au Japon? Renault affirme dans un communiqué qui fait le point sur sa situation industrielle en France, qu’il y produit 25% de ses véhicules et qu’il y consacre 86% de ses dépenses d’ingénierie. De tels ratios sont excellents, un quart des véhicules produits, les plus sophistiqués, les plus innovants semble être une fraction nécessaire et suffisante pour que la base historique du Groupe joue à fond son rôle de pôle européen de progrès. Il ne faut pas oublier que pour l’instant une grande part de l’innovation du Groupe provient de son alter-ego Nissan au Japon.

    Cet exemple montre que la politique industrielle est une chose trop complexe pour être confiée aux politiques, mais qu’un engagement ferme de Renault sur sa volonté de transférer les technologies japonaises de véhicules électriques et de productions de batteries en France est une grande chance pour notre pays. Le Groupe se doit de posséder des Unités de Productions en France mais il doit aussi pouvoir faire progresser librement ses technologies sans être entravé par la démagogie de quelques politiques, fussent-ils au plus haut de la hiérarchie de l’Etat.

    Production-industrielle-2009-11 

     Le communiqué de Renault rappelle que sur les 1400 euros de handicap par voiture produite en France par rapport à celle produite en Europe de l’Est, 750 euros représentent des charges sociales. Ne serait-il pas venu le temps de repenser l’assiette de ces charges? C’est politiquement plus ardu à résoudre. La performance industrielle de la France est, il est vrai tellement florissante, qu’on ne comprendrait pas pourquoi nos dirigeants se décarcasseraient pour des broutilles, de plus, électoralement risquées (FIG.) 

    LIRE la situation industrielle de Renault en France sur un site accessible aux pékins de mon genre, l’accession au site media-renault.com étant réservée à l’élite.

    Le 14 janvier 2010

  • Les prévisions de l’EIA de consommations mondiales de carburants pour 2011 n’intègrent aucune contrainte climatique

    Les prévisions de l’EIA de consommations mondiales de carburants pour 2011 n’intègrent aucune contrainte climatique

    La lecture des prévisions de consommations mondiales de "liquid fuels" publiées par l'Energy Information Administration américaine dans son Short-Term Energy Outlook du mois de Janvier, amène à avancer certains commentaires. Pour cette Administration la reprise économique mondiale en 2010 et 2011 ne fait aucun doute, elle prévoit donc une gaillarde croissance des consommations de carburants liquides de 1,08 millions de barils/jour entre 2009 et 2010, ainsi qu'une croissance encore plus marquée de 1,47 millions de barils/jour entre 2010 et 2011 (FIG.). Des croissances respectives de 1,3% et 1,7% des consommations de liquides accompagnent des croissances du PIB mondial de 2,5% en 2010 et de 3,7% en 2011.

    EIA-2008-2011-2010-01

    En particulier dans ces prévisions aucune contrainte climatique n'est évoquée. A une croissance de l'économie doit correspondre inéluctablement une croissance de la consommation d'énergie fossile. Pour apporter à ces prévisions quelques nuances je pense qu'il est au moins nécessaire de les corriger de la contribution des biocarburants à la demande mondiale. En 2009 les productions mondiales de biocarburants peuvent être estimées à 1,56 millions de barils/jour dont 0,3 millions de biodiesel. Pour 2010 il est possible de prévoir une forte croissance des volumes de biodiesel à 0,36 millions de barils/jour, une faible production d'éthanol au Brésil, en raison d'une faible récolte de cane à sucre (0,45 mbl/j), mais de fortes croissances de production d'éthanol aux Etats-Unis (>0,79 mbl/j) avec l'adoption du carburant E15 et dans le reste du monde avec l'arrivée des pays en voie de développement sur ce marché agricole peu complexe. L'ensemble de ces données permet de tabler, de façon prudente, sur des volumes de biocarburants de 1,75 mbl/j en 2010 et de 2 mbl/j en 2011.

    Les consommations mondiales de pétroles vues par l'EIA et corrigées de l'apport des biocarburants (FIG., courbe rouge) apparaissent alors plus mesurées et devraient ainsi demeurer en dessous des 85 millions de barils/jour d'ici à deux ans.

    Bien sûr les reprises de l'information de l'EIA dans la presse et les blogs amalgameront la nouvelle à de pures croissances de consommations de pétrole. Si cette Administration voulait faire monter les cours du brut et soutenir ainsi la spéculation, elle ne s'y prendrait pas autrement.

    CONSULTER les infos du Short-Term Energy Outlook de l'EIA

    Le 13 Janvier 2010

  • HITACHI présente un nouvel accumulateur Li-Ion prismatique de 25 Ah pour les applications hybrides rechargeables

    HITACHI présente un nouvel accumulateur Li-Ion prismatique de 25 Ah pour les applications hybrides rechargeables

     HITACHI Vehicle Energy est en retard par rapport à ses concurrents traditionnels japonais dans le domaine des batteries Li-Ion pour véhicules électriques ou hybrides rechargeables. Le choix d'un fournisseur Coréen (LG Chemical) par General Motors pour ses futurs véhicules électriques avait porté un sérieux coup au moral des équipes Hitachi en 2009 et lancé une opération de remise en cause de l'organisation de grande ampleur. Le voila donc qui revient à la charge avec un élément prismatique Li-Ion de 25Ah (90Wh) défini pour les applications hybrides rechargeables (FIG.). Ce produit est caractérisé par l'adoption d'un séparateur de type céramique particulièrement résistant à chaud et donc apportant une large sécurité d'utilisation. Ses énergies massiques (120 Wh/kg) et volumiques (187 Wh/litre) n'ont rien d'exceptionnelles. Hitachi annonce une puissance instantanée de 2,4 kW au kilogramme impressionnante (70C) mais qu'il est difficile de comparer aux produits concurrents, la durée de la décharge n'étant pas précisée. Ce produit sera échantillonné dans le courant du premier trimestre. Hitachi en dehors des applications automobiles voit d'autres domaines d'application de ce produit dans les transports et le stockage d'énergie en tampon avec les sources renouvelables

    Hitachi-Li-Ion-25Ah-2010

    LIRE le communiqué et PROGRESSER en japonais.

    Le 12 Janvier 2010.
     

  • Malgré une référence américaine peu favorable, les consommations de pétrole des pays OCDE poursuivaient leur chute en Septembre dernier

    Malgré une référence américaine peu favorable, les consommations de pétrole des pays OCDE poursuivaient leur chute en Septembre dernier

    L'Energy Information Administration vient de publier le résultat des consommations de pétrole des pays membres de l'OCDE au mois de Septembre dernier. Les spécialistes attendaient un résultat peu probant en raison de la référence de Septembre 2008 qui avait été impactée par les ouragans dans le Golfe du Mexique. Effectivement les consommations américaines du mois, bien que faibles, sont ressorties à 524 mille barils/jour de pétrole consommées de plus en Septembre 2009 par rapport à celles du même mois 2008. Mais les faibles consommations européennes (-1154 kbl/j), japonaises (-191 kbl/j) et coréennes (-124 kbl/j) ont porté le bilan global sur le mois vers une franche décroissance des consommations par rapport au même mois de 2008, en affichant un retrait de 896 kbl/j.

    Le suivi de la consommation cumulée de pétrole sur 12 mois glissants permet de noter que depuis la valeur maximum du mois d'août 2005 (49,9 millions de barils/jour) les consommations cumulées à fin Septembre 2009 atteignaient 45,7 millions de barils/jour, soit une baisse de 8,3% en quatre ans (FIG., échelle de droite).

    Conso-OCDE-cumul-2005-2009-09

    Ces résultats montrent que les consommations de pétrole des pays OCDE étaient encore globalement en baisse à l'entrée dans l'automne. Malgré un hiver 2009-2010 qui semble vouloir être rigoureux, rien ne permet aujourd'hui d'avancer, contrairement aux annonces des diverses officines de prévisions, que ces consommations OCDE reprendront en 2010. En toute logique, les Agences devraient revoir leurs volumes 2010 à la baisse, ce que peut-être anticipent les marchés en retrait après les hausses traditionnelles liées aux intempéries hivernales.

    CONSULTER les données de l'EIA

    Le 12 Janvier 2010.
      

  • Après une chute de 6% en 2009, la consommation mondiale d’aluminium devrait croître de 10% en 2010

    Après une chute de 6% en 2009, la consommation mondiale d’aluminium devrait croître de 10% en 2010

     Le grand producteur mondial d'alumine et d'aluminium Alcoa vient de publier ses résultats du quatrième trimestre qui ne sont globalement pas bons, malgré un record de production d'alumine, essentiellement vendue à ses concurrents. Les ventes d'Alcoa en produits laminés et en produits usinés ont été ralenties en fin 2009 par le marasme dans l'aéronautique mais aussi par la mévente de turbines pour centrales électriques dans le monde. Cette situation fait estimer pour 2009 la consommation mondiale d'aluminium de première fusion aux environs des 35 millions de tonnes, affichant ainsi une chute globale de 6%, tirée vers le bas par les consommations américaines, européennes et russes en chutes de 15%, ceci malgré une progression chinoise de 4% (FIG.I, barres bleu-clair).

    Pour 2010 Alcoa estime une consommation mondiale d'aluminium de première fusion qui devrait être en croissance globalement de 10% à 38,5 millions de tonnes (FIG.). La moitié de cette croissance proviendrait de la demande chinoise qui avec 16,1 millions de tonnes représenterait alors 42% de la consommation mondiale.

    FIG.I : La consommation mondiale d'Aluminium de première fusion devrait atteindre 38,5 millions de tonnes en 2010

    Aluminium-2009-2010

    Les capacités de productions mondiales resteraient excédentaires avec des stocks qui étaient importants en fin d'année 2009 (FIG.II), stimulés par une courbe à terme en contango qui pousse les achats spots et les reventes à terme, phénomène semblable à celui concernant les produits pétroliers.

    FIG.II les stocks mondiaux d'aluminium atteignaient 65 jours de consommation à fin Octobre 2009:

    Aluminium-stocks-2009-10

    CONSULTER la présentation d'Alcoa d'où sont tirées les figures.

    Le 12 Janvier 2010

     

  • L’industrie automobile en France poursuit inexorablement son repli amorcé depuis cinq ans

    L’industrie automobile en France poursuit inexorablement son repli amorcé depuis cinq ans

    Le Directeur Général du Groupe Renault, Patrick Pelata, vient d'être convoqué par notre sympathique et compétent Ministre de l'Industrie pour lui rendre compte des vues de sa Société sur l'avenir de la construction automobile en France. Visite protocolaire de pure forme durant laquelle l'industriel va répéter au représentant de l'Etat que les coûts industriels français sont incompatibles avec les prix bas du marché, que des réformes structurelles sont indispensables pour alléger les charges des industriels, mais qu'il ne veut pas brutalement réduire les feux, malgré la disparition programmée de la prime à la casse. Développer un pôle véhicule électrique en France est une proposition que Renault a déjà formulée et qui rend l'entreprise difficilement attaquable sur sa stratégie et sa mise en oeuvre.

    Industrie-INSEE-1990-2009 

    L'INSEE vient de publier les statistiques industrielles du mois de Novembre qui vont dans le bon sens, avec une activité en croissance de +1,6% pour l'Industrie manufacturière par rapport à celle du mois précédent (FIG., courbe violette). Elle est tirée en particulier par la construction automobile (courbe rouge) qui affiche un +8,5% succédant à un -6,1% du mois précédent. Tous ces chiffres sont bien sympathiques mais ils oublient de dire que l'industrie automobile se situe 30% plus bas que ce qu'elle affichait en moyenne en 2005 et que l'industrie manufacturière est en moyenne en repli de 10%, le tout sur un fond d'entrées de commandes assez déprimé.

    Le vrai débat que les Français devront un jour aborder, après les généralités confuses sur l'Identité Nationale, portera sur la volonté de notre Nation à rester industrielle et innovatrice. Il y a là une question de fond à laquelle, pour l'instant, la réponse de fait, par les comportements de nos concitoyens et par les lois qui les régissent, est franchement négative.

    LIRE l'info rapide de l'INSEE.

    Le 11 Janvier 2010