Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Siemens installe un prototype d’éolienne « direct drive » sans multiplicateur

    Siemens installe un prototype d’éolienne « direct drive » sans multiplicateur

    Eolienne-direct-drive-3MW-Siemens Le business des éoliennes doit faire, comme toute autre activité, des gains de productivité pour accompagner la tendance naturelle des marchés vers des prix plus compétitifs, des performances accrues et des coûts d'exploitation réduits. Dans le cadre de cette évolution le marché est allé vers des éoliennes de plus en plus puissantes atteignant jusqu'à 5MW pour l'instant. En parallèle le marché offshore, dominé par Siemens, s'est développé en Europe pour profiter de facteurs de charges plus élevés (3500 heures par an ou 40% en Mer du Nord) ce qui a posé le problème de l'acheminement de la puissance électrique de la ferme en pleine mer vers le réseau terrestre, avec un bon rendement, par les technologies à courant continu. Des fermes éoliennes de plus en plus puissantes, de plus en plus éloignées de la terre ferme dans des Mers hostiles, il est évident qu'un paramètre clé entre alors en jeu: la fiabilité du système ainsi que la périodicité et la lourdeur des opérations de maintenance. Il se dégage ainsi un nouvel axe de progrès: la simplification des systèmes. C'est ainsi que l'on a vu General Electric faire main basse sur ScanWind un petit opérateur norvégien de l'éolien très innovant qui développe une machine offshore de 4MW de type "direct drive" se dispensant de la grosse boîte à vitesses qu'est le multiplicateur des éoliennes classiques (LIRE). Maintenant, c'est au tour de Siemens d'annoncer son premier prototype "direct drive" de 3,6 MW qui lui permet de réduire le nombre de pièces mécaniques de l'éolienne par deux. Le système utilise alors un générateur synchrone à aimants permanents d'une grande simplicité et très efficace même à faibles vitesses de vents.

    LIRE le communiqué de Siemens.

    Le 7 Décembre 2009

  • Et si le niveau des mers venait globalement et de façon passagère à baisser?

    Et si le niveau des mers venait globalement et de façon passagère à baisser?

    L'énergie du forçage climatique correspondant à l'accroissement de la fraction d'irradiance solaire absorbée par notre planète se retrouve essentiellement dans les océans. Ce surcroît d'énergie captée à un instant donné est le produit de l'irradiance solaire, éminemment variable, par la fraction supplémentaire absorbée qui est une fonction croissante dans le temps, en relation avec la variation de la teneur en GHG dans l'atmosphère par rapport à celle de 1750. Il est donc possible de prévoir que durant un espace de temps relativement bref de l'ordre de quelques années il sera possible d'observer successivement soit une synergie entre les deux phénomènes, durant laquelle l'irradiance solaire croît en même temps que le forçage, soit à une neutralisation réciproque durant laquelle l'irradiance solaire décroît tandis que l'absorption par les GHG continue sa progression inexorable, au rythme des rejets anthropiques. Le forçage climatique correspond à la superposition de deux effets majeurs, l'un variable, l'irradiance solaire, avec des périodicités décennales, ou sur 60 ans ou sur des siècles (LIRE) et l'autre de forme quadratique, liée à l'accumulation des GHG dans l'atmosphère. De telles phases, de façon amortie et retardée dans le temps, apparaissent dans l'étude du niveau moyen des mers. Les données publiées à ce jour sur les niveaux moyens des mers relevés par les satellites Topex jusqu'en 2002 puis par Jason 1 et 2 mettent en évidence de telles phases (FIG.I). Les relevés entre ceux de 1993 et les derniers publiés à mi-2009 permettent clairement d'identifier deux phases: la première, en bleu sur le graphique, allant jusqu'en 2003 montrant une progression quadratique de ces niveaux, la deuxième depuis cette date, en rouge, qui présente un net amortissement des phénomènes.

    Niveau-mers-1993_2009 

    L'élévation des niveaux moyens des mers est donc la conséquence de phénomènes locaux, variables d'une mer à l'autre, d'une grande complexité et qui conduisent à des variations moyennes amorties et retardées, dont la vitesse de variation peut varier, et même pourquoi pas changer de signe. A l'accroissement des niveaux autour de 1996-2000 pourrait éventuellement succéder une baisse du niveau moyen après 2010.

    Alors qu'en 1999 la pente de la courbe quadratique de corrélation affichait une pente de 3,7 mm/an en 2004 cette pente n'était plus que de 2,5 mm/an, puis 2 mm/an en 2006, puis 1,4 mm/an en 2008 et enfin les premières valeurs de 2009 indiqueraient un accroissement moyen des niveaux de 1,1 mm/an.

    Ces phénomènes font l'objet d'études très actuelles d'un grand sérieux et d'une grande objectivité par des équipes françaises dont la chef de file incontesté est Anny Cazenave, membre de l'Académie des Sciences depuis 2004 et qui exerce ses talents dans le cadre du Laboratoire d'Etudes en Géophysique et Océanographiques Spatiales du CNES, à Toulouse.

    Les variations de niveau des mers totales SLtotal se décomposent en deux termes la variation stérique SLsteric qui est lié à la densité moyenne qui dépend des températures (l'eau se dilate avec la température au dessus de 4°C) et des salinités (le volume décroît avec la teneur en sel) et la variation massique SLmass liée aux transferts de masses d'eau entre les mers et les réserves terrestres (glaciers, forêts, lacs, etc.). A partir de mesures des variations de la gravité ces équipes ont déterminé les masses d'eau libérées par la fonte des glaciers dans l'Arctique et l'Antarctique et expliquent, avec un apport des autres eaux terrestres, un accroissement des niveaux des mers de près de 10 mm en 5 ans, entre 2003 et 2008, soit une valeur moyenne annuelle de 1,9 mm/an. Les mesures de salinité et de températures sur la surface des océans, réalisées par les missions Argo, expliqueraient une variation stérique de 0,37 mm/an. La somme des deux composantes se rapproche de la variation de la hauteur des océans entre 2004 et 2008 qui est estimée à 2,5 mm/an. Pour Cazenave et Col. la hausse du niveau moyen des mers serait due à 80% aux apports d'eau dans les océans par la fonte des glaciers.

    Une synthèse sur ces travaux et d'autres plus récents réalisée en Août 2009 par Eric Leuliette dans le cadre du NOAA et portant sur les variations entre Janvier 2004 et Mars 2009, vient confirmer qualitativement ces conclusions. Avec une augmentation moyenne des niveaux des mers de 1,8 mm/an durant cette période, l'auteur estime la partie stérique à 0,5 mm/an et la partie massique comprise selon les corrections de mesures à 0,9 à 1,8 mm/an. La part massique explique donc majoritairement la montée récente du niveau moyen des mers.

    A partir de ces travaux il est possible d'imaginer qu'une réduction temporaire en cours de l'irradiance solaire va faire cesser la fonte des glaciers. De plus, pour de simples raisons géographiques, plus la glace va se trouver en altitude et moins elle aura de chances de fondre en abondance, en raison de la faible période de réchauffement. C'est cette même raison qui pourrait expliquer la baisse incessante actuelle de l'accroissement des niveaux moyens des mers et porter à faire le pronostic d'une inversion de tendance probable.

    Mais, dans les faits l'abaissement du niveau des océans Pacifique et Atlantique vient d'être observé avec un maximum vers 2005 ou 2006 (FIG.II).

    Sea-level-atl-Pac-1993_2009

    Cela veut-il dire que la montée du niveau des mers est à mettre aux oubliettes? Non, bien sûr. La superposition d'un phénomène variable à un phénomène à la croissance parabolique se traduit toujours par la victoire du second. Il est donc certain que les océans connaîtront dans le futur de nouvelles poussées d'élévation des niveaux, plus fortes encore que celle observée en 1999.

    Il apparaît, à ce jour, que les études des variations du niveau moyen des mers par les observations des satellites, liées à la mesure des variations du volume des calottes glacières et aux mesures de salinité et de températures des eaux de surface des océans, conduisent à une compréhension expérimentale du changement climatique assez élaborée. Les résultats pertinents obtenus semblent éloignés des conclusions des multiples travaux de simulation conduits par ailleurs et qui, pour l'instant, ne cessent d'annoncer la catastrophe immédiate.

    LIRE les travaux de Cazenave et Col.

    LIRE la synthèse d'Eric Leuliette

    Le 6 Décembre 2009


     

  • Pour être dans le vent, jouez le nouveau syndrome de Copenhague!

    Pour être dans le vent, jouez le nouveau syndrome de Copenhague!

    Les grands écrans plats qui ont remplacé les étranges lucarnes, reçoivent tous les jours leurs cohortes "d'experts" écolo-bobo-intellos qui viennent nous expliquer, avec forces approximations et autres raccourcis, que la culture du chanvre indien va venir remplacer définitivement l'exploitation des énergies fossiles et créer les millions d'emplois qui nous font tant défaut. Que ce n'est qu'une question de volonté et qu'après la vie sera plus belle. Bien sûr devant tant de convictions et d'enthousiasme, sous la menace de l'enfer climatique qui nous guette, même l'âme la plus endurcie ne peut qu'adhérer aux propos uniformes qui égrènent ces émissions oecuméniques. Le prosélytisme écologique béat envahit nos esprits, révélation collective, évidence dévoilée que plus tard les sociologues appelleront probablement le nouveau  Syndrome de Copenhague. Les Peuples vont devoir se préparer à financer la Grande Croisade écolo, sous formes de taxes carbones diverses, de Cap & Trade, de tarifs préférentiels, d'ampoules basses consommation hors de prix et autres subventions à des technologies dont la pérennité et l'efficacité restent à démontrer.

    Mais tout n'est pas négatif dans ce tapage, certains vont tirer leur épingle du jeu et accélérer leur développement. D'autres renards vont les suivre et même amplifier le mouvement, je veux parler des acteurs de la spéculation boursière. Avec la crise et la pénurie de liquidités le greenbusiness mondial a connu un formidable coup d'accordéon. Les prix des actions des Sociétés concernées se sont effondrés. En 2008 le chinois Suntech avait perdu 87% de sa valeur, le norvégien REC 77%, l'allemand Q-Cells 76% et le danois Vestas dominait le lot avec une perte limitée à 44%. Des chiffres illustrant l'ampleur du marasme le plus complet. Mais depuis le moral est revenu pour certains, mais pas tous. Le photovoltaïque allemand souffre encore, l'éolien se maintient. Par contre le photovoltaïque asiatique coté à New York est en plein boom (TAB.).

    PV-Asie-2009-12

    En un an Trina Solar a vu son cours sextupler, celui de Canadian Solar a été multiplié par cinq et celui de Yingli a été multiplié par quatre et celui de Suntech par deux. Le taïwanais Motech a également vu son cours être multiplié par 2,6 en un an.

    Bien sûr, si ce mouvement se poursuit, alimenté par les taux zéro de la FED et rejoint par les éternels attardés du second tour, allons-nous assister à la création d'une bulle spéculative sur les cours des actions des Sociétés du photovoltaïque asiatique? Ces entreprises vont profiter des largesses de tous les pays qui voudront à peu de frais s'acheter une bonne conscience verte, en mettant quelques tunes dans le solaire, pour en faire ensuite cadeau à quelque contrée africaine démunie. Tout cela va se faire sans plan, sans hiérachisation, sans politique énergétique cohérente. Normal, les Dirigeants politiques, en quette incessante de popularité, ne peuvent que rejoindre le mouvement et faire semblant de le précéder. Soyez en sûrs, ils seront tous à Copenhague…pour la photo!

    Le 5 Décembre 2009

  • Etats-Unis : la demande en produits pétroliers poursuivait sa descente au mois de Septembre

    Etats-Unis : la demande en produits pétroliers poursuivait sa descente au mois de Septembre

    L'Energy Information Administration  publie des statistiques sur les consommations de pétrole chaque semaine. Les valeurs publiées sont globalement entachées de grosses approximations qui les rendent peu fiables. Avec un délai de deux mois la même Administration publie les chiffres mensuels, parfois assez différents à la moyenne des valeurs hebdomadaires publiées jusque là. Pour être sérieux dans les analyses et les commentaires il est donc impératif de partir de ces chiffres mensuels. La demande en produits pétroliers du mois de Septembre apparaît en hausse par rapport à il y a un an, mais ce résultat est du à la référence de Septembre 2008 qui avait été fortement perturbée par les ouragans dans le Golfe du Mexique. Pour porter jugement de façon à peu près pertinente, il faut comparer les chiffres du mois de Septembre avec la tendance longue des mois précédents (FIG., courbe rouge). La demande, hors éthanol, qui ressort à 17,7 millions de barils/jour se situe exactement sur la droite de corrélation établie depuis Janvier 2007 et qui affiche une pente négative annuelle de -1,2 million barils/jour. Les données provisoires publiées sur Octobre et Novembre qui n'indiquent pas de reprise des consommations devraient suivre cette tendance. En d'autres termes aucun indice publié à ce jour ne peut laisser penser à une reprise imminente des consommations en produits pétroliers aux Etats-Unis. Seul le trafic routier tend à afficher une timide reprise (LIRE) ce qui explique la stabilité des consommations d'essence hors éthanol. La décision de l'EPA de repousser de 6 mois, en attente d'essais complémentaires, le feu vert pour donner son agrément au E15 (essence à 15% de fuel-éthanol) qui remplacerait le E10 est la seule mesure susceptible de maintenir les consommations d'essence hors éthanol dans les mois à venir. Mais ce n'est que reculer pour mieux sauter.

    Pro-pétroliers-2007-2009-09 

    Une analyse par types de produits montre que la consommation d'essence, hors éthanol, demeure globalement stable ou légèrement décroissante, mais que par contre les autres produits comme le fuel/diesel (distillate), le kérosène ou les gaz comprimés liquéfiés affichent tous de forts retraits de consommations (FIG.II). Il faut attribuer ce résultat à la crise économique, bien sûr, mais aussi à tous les efforts de progrès vers une meilleure efficacité énergétiques des entreprises américaines et des foyers de ce pays. L'orientation des raffineries vers la production relative de plus de carburants grâce à la conversion profonde, explique également la moindre disponibilité de sous-produits du pétrole vendus à vil prix

    Pro-pétroliers-detail-2007-2009-09

    L'ensemble de ces données sur le marché physique des produits pétroliers ne milite pas pour une envolée des cours du pétrole. Ceci est de plus conforté par de fortes productions russes (>10 millions de barils/jour) et américaines (>8 millions de barils/jour en intégrant le fuel éthanol) qui viennent s'ajouter aux dépassements de quotas des membres du cartel de l'OPEP (LIRE). Il est à prévoir des stocks en croissance dans les mois à venir.

    Le 4 décembre 2009
     
     

  • La décision de Daimler de transférer une part de ses production en Alabama met mal à l’aise les faucons de la BCE

    La décision de Daimler de transférer une part de ses production en Alabama met mal à l’aise les faucons de la BCE

    Les opérateurs sur les marchés financiers sont unanimes à penser que la BCE relèvera ses taux en 2010 nous informe Bloomberg. L'annonce par la BCE de la suppression progressive des aides exceptionnelles au refinancement des banques est un indicateur puissant de la volonté de la Banque Centrale, après avoir préparé le terrain, d'aborder une phase de remontée des taux administrés. Mais tout ceci est annoncé avec moultes circonvolutions et périphrases sibyllines par Trichet et ses Compagnons centraux. L'allemand Axel Weber habituellement très pur et dur a même précisé "qu'il n'y a aucune raison de lancer un signal sur les taux d'intérêts en ce moment". C'est vrai le symbole allemand de l'industrie triomphante, Daimler, venait entre temps de l'informer qu'il en avait ras le bol de l'euro fort et qu'il allait produire au moins 20% de ses voitures dans l'Alabama. Un caillou dans la mare de Monsieur Weber. Nos banquiers centraux, hommes habituellement pétris de certitudes, semblent découvrir que leur comportement n'est peut-être pas totalement en adéquation avec la recherche d'un optimum économique pour la Zone Euro. Le doute les ronge. Mais ils méritent beaucoup d'indulgence de notre part, car ils sont confrontés aux renards de la FED américaine qui ne leur font aucun cadeau. Avec ses taux nuls la FED alimente une large spéculation sur la valeur des actifs, façon comme une autre de restaurer les avoirs des Fonds de Pensions, de redonner du pouvoir d'achat et de l'optimisme aux divers intervenants sur ces Marchés.

    Dans ce climat du jeu du "je te tiens par la barbichette" l'euro s'est bien installé au dessus de 1.50 dollar et l'USDX en dessous des 75 (FIG.), mais le discours de J.C. Trichet n'a tout de même pas réussi à faire monter les cours du pétrole qui sont restés en dessous de 76 dollars/baril, dans un climat de très faible demande et d'approvisionnements excédentaires.

    USDX-2009-12

    LIRE le papier de Bloomberg sur le sujet.

    Le 4 Décembre 2009

     

  • Le nouveau concept car VW présenté à Los Angeles consomme 2,44 litres aux cent kilomètres

    Le nouveau concept car VW présenté à Los Angeles consomme 2,44 litres aux cent kilomètres

    Le Marketing automobile a définitivement tourné sa veste. Qui aurait cru il y a deux ou trois ans que le concept car de Volkswagen présenté au Salon de l'Auto de Los Angeles serait un véhicule diesel hybride de 695 kilogrammes consommant 2,44 litres aux cent kilomètres, émettant 65 grammes de CO2/km et assurant une autonomie de 70 miles par gallon "Unbelievable"! clamera tout professionnel américain.

    Volkswagen attaque le marché américain à rebrousse-poil et de façon très agressive. Il rencontre déjà un beau succès avec ses modèles diesel, le carburant qui pue au fond des stations services américaines. Dans un an ou deux ils seront de plus hybrides. Formidable révolution énergétique en marche. Très rafraîchissant.

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    LIRE la présentation de VW sur le sujet.

    Le 3 Décembre 2009.
      

  • L’Administration américaine reste cool devant la menace climatique.

    L’Administration américaine reste cool devant la menace climatique.

    Le Président Obama et ses homologues chinois se sont réunis pour se mettre d'accord sur les objectifs de variation des émissions de GHG à l'horizon 2020 à négocier à Copenhague. Nous avons déjà montré que pour la Chine, ces objectifs correspondront certainement à un accroissement des émissions par rapport à aujourd'hui (LIRE). Mais, me direz-vous, durant ce G2, les Etats-Unis ont dû apporter une contrepartie à cette décision somme toute assez laxiste? – Que nenni, mon brave! Le Président actuel de cette grande Nation est un homme très cool qui n'a pas peur du réchauffement climatique, mais qui se méfie de ses amis du Congrès. Alors pour ne pas les prendre à rebrousse-poil, il s'est engagé sur un objectif minimum: une réduction des émissions de CO2 de 17%…par rapport à celles de 2005. Et tout est là, dans la nuance, la finesse du raisonnement. Parce que 2005 a marqué le maximum des émissions de CO2, avec près de 6 milliards de tonnes, sans compter la production de ciment. Après les prix de l'énergie se sont d'abord envolés, puis la crise économique est venue balayer la croissance. Autant en emporte le vent. Un calcul attentif permet de conclure que l'audacieux Obama est prêt à engager son pays sur un objectif de 5 milliards de tonnes d'émissions de CO2 en 2020. Par rapport à 2009 qui verra des émissions de dioxyde de carbone en forte décroissance se cantonner autour de 5,5 à 5,6 milliards de tonnes, cet objectif ne représente plus qu'une baisse de 10%.

    émissions-CO2-Copenhague-2009

    Les "allumés" de la Paix Verte se sont gourés, ce n'est pas la Chambre des Députés française qu'ils auraient dû envahir, c'est le Capitole, là où siège le Sénat américain…en attendant qu'ils aillent, un jour ou l'autre, manifester sur la Place "Tiens en main"!

    Le 3 Décembre 2009

  • Un exemple de réduction de masse des véhicules grâce aux matériaux composites

    Un exemple de réduction de masse des véhicules grâce aux matériaux composites

    La Society for the Advancement of Material and Process Engineering (SAMPE) a tenu un symposium au Japon le mois dernier. A cette occasion le japonais Dome Co spécialisé dans le design et la réalisation de voitures de compétition, a présenté tout simplement une voiture hybride Insight de Honda partiellement allégée, grâce à des parties de véhicules réalisées en composite fibre de carbone. Pour ce constructeur, ces matériaux composites fibre de carbone permettent à la fois d'alléger les véhicules mais aussi d'optimiser leur coefficient de pénétration dans l'air. Il revendique de pouvoir faire passer la masse d'une roue en aluminium de 8,1 kg à 4,5kg. Celle d'un pare-choc en résine de 6,3 kg à 3,1kg. Celle d'une porte de 14 kg à 5,5 kg (FIG.). Par le rétrofit des seuls équipements visibles de la voiture, sans remise en cause du châssis et des pièces mécaniques, ce constructeur propose une Insight modifiée pesant 45 kg de moins que l'original.

    Insight-porte-composite

    Il est évident que de telles solutions devront être apportées en priorité aux gros véhicules de prestige qui plaisent tant aux "exécutives" et autres populations mondiales aisées, afin qu'un jour, leur masse et leur consommation en carburant s'en trouvent réduites et répondent, ainsi, aux normes contraignantes en vigueur.

    Le 3 Décembre 2009
     

  • Les primes à la casse et autres incitations fiscales sont définitivement de formidables instruments de soutien à l’économie

    Les primes à la casse et autres incitations fiscales sont définitivement de formidables instruments de soutien à l’économie

    Au gré des papiers ou des discussions sur les mesures économiques pertinentes il se trouve toujours un pseudo économiste pour condamner l'effet pervers des mesures gouvernementales à l'incitation de se séparer d'un véhicule hors d'âge pour le remplacer par une machine plus récente et énergétiquement plus efficace, sous le prétexte que ce n'est que faire avancer une décision d'achat qui aurait de toute façon été prise sans ces offres incitatives. Et pourtant toutes les démarches commerciales, soldes, promotions, rabais, crédits "gratuits", etc. sont basées sur le même principe d'incitation à provoquer une décision d'achat anticipée. Accroître le flux des commandes est à la base de tout acte commercial incitatif. Il peut se présenter sous la forme d'incitations financières, soit sous la forme d'une politique de l'offre, à l'aide de nouveaux produits plus séduisants que les anciens. La fin de 2008 et la première partie de 2009 auront été redoutables pour tous les constructeurs mondiaux. Aux Etats-Unis par exemple, la raison de la crise de l'industrie automobile est à imputer à un double phénomène: le désenchantement d'une partie des consommateurs devant l'offre de véhicules trop avides en carburant devenu hors de prix, phénomène décelable dès le début 2008 et le dérèglement des conditions des prêts bancaires à la consommation. Il fallait emprunter à plus de 8% en Décembre et Janvier derniers pour un prêt automobile nous informe la FED. Formidable coup d'accordéon dans le flux des commandes, générant d'énormes stocks d'invendus et déstabilisant l'ensemble de la profession. Devant une telle situation où la profession se trouvant dans l'incapacité financière d'animer une politique commerciale agressive, ne sachant même plus boucler ses fins de mois et ne disposant pas de produits alternatifs qui répondent à l'attente de la clientèle, il est bien nécessaire que les Etats interviennent pour éviter la débâcle financière et si possible pour relancer la demande. C'est ce qu'ont fait quasiment tous les Gouvernements qui devaient sauver leur industrie automobile. Les diverses primes à la casse et autres incitations fiscales ont fleuri dans le monde. L'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne, la Grande-Bretagne, la Chine, les Etats-Unis, le Japon y sont tous allés de leur politique d'incitation. La plus brève fut indéniablement la mesure américaine qui avait épuisé son milliard de dollars en une semaine et qui a été obligée de multiplier l'enveloppe par quatre pour tenir le mois d'Août. Mesure trop brève, insuffisante pour soutenir la demande en l'absence d'offre produit adéquate. Alors après un mois d'Août flamboyant, Septembre, Octobre et Novembre ont été très ternes pour l'automobile américaine comme le montrent les ventes cumulées sur trois mois mobiles par constructeurs en forts retraits(FIG.I). L'offre produit de certains constructeurs américains comme GM ou Chrysler n'étant pas prête, il faut se faire beaucoup de soucis sur leurs performances à venir à moyen-terme. Par contre Toyota vend ses modèles hybrides et VW vend "miraculeusement" ses modèles diesel Jetta et Touareg qui ont représenté le quart de ses ventes américaines en Novembre.

    Ventes-vehicules-cumul-2009-11

    Mais Novembre n'a pas été morose partout la Chine poursuit sa forte croissance où, là, la demande est vivace, sponsorisée par des aides fiscales. La France fait un malheur avec la prime à la casse. Mais on le sait peut être moins, le Japon ressort également avec un bon score (+36%) grâce à une prime à la casse instaurée depuis le mois de Juin, d'un montant de 250 mille yens (2800$) pour un véhicule de plus de 13 ans d'âge. Le Gouvernement japonais espère gonfler les ventes de près de 700 mille exemplaires sur l'exercice fiscal 2009-2010. 

    2010 devrait être une année d'arrêt de la plupart de ces mesures incitatives dans le monde. L'arrivée progressive de nouveaux modèles de véhicules plus sobres, plus adaptés à la contrainte climatique tels que les véhicules électriques et de nouveaux modèles hybrides, devrait permettre à l'offre de prendre le relai de la stimulation de ce marché. Il faut dire que la profession revient de loin, certains il y a un an ou un peu plus sortaient en fanfare de nouveaux 4X4. Les prochains seront toujours aussi lourds, obséquieux et stupides, mais leur motorisation sera hybride, ce qui leur permettra d'économiser un verre d'essence à chaque redémarrage.

    Le 2 Décembre 2009.

  • Nissan pourrait décider de lancer une batterie Li-Ion d’énergie volumique fortement accrue

    Nissan pourrait décider de lancer une batterie Li-Ion d’énergie volumique fortement accrue

    La capacité spécifique volumique ou massique des batteries est largement déterminée par la capacité spécifique des matières électrochimiquement actives qui la composent. L'énergie de ces mêmes batteries est le produit de leur capacité par la tension moyenne de décharge. La batterie idéale pour la traction électrique embarquée, application où les volumes sont réduits et les masses peu appréciées, doit donc posséder de très grandes énergies volumiques et si possible massiques, les deux caractéristiques étant liées par la masse spécifique des batteries. Par exemple les accumulateurs de 50 Ah de GS-Yuasa utilisés dans la batterie Li-Ion qui équipent la i-MiEV de Mitsubishi Motors présentent des énergies spécifiques de 218 Wh/litre et de 109 Wh/kg. Leur densité est donc égale à 2. La batterie de 88 éléments doit présenter des performances inférieures de 20% environ à celles-ci, en raison des masses et des volumes des coffres et des équipements de connectage, de contrôle et de sécurité. La technologie Li-Ion s'est imposée naturellement dans la traction électrique en raison, entre autres, de sa tension élevée. Définir des accumulateurs de plus grandes énergies spécifiques est donc en enjeu de très grande importance pour le développement futur des véhicules électriques.

    D'après le Nikkei, Nissan serait sur le point de décider du développement industriel de nouveaux accumulateurs Li-Ion à base de LiNiMnCoO2 dans une matrice de Li2MnO3 ("Nickel Manganese Cobalt oxide" ou NMC) comme matière électrochimiquement active positive. Cette famille de produits a longuement été étudiée par les Argonne Labs qui ont depuis accordé des licences d'exploitation de l'invention à divers chimistes tels que BASF ou Toda Kyogo au Japon. 3M possède aussi des droits sur cette technologie et travaille avec des sous-traitants chinois. Le principal avantage de ce produit est sa stabilité qui devrait permettre de le charger jusqu'à 5 Volts et d'obtenir jusqu'à 250 Ah/kg d'oxyde. Les autres oxydes lithiés, en raison d'une trop grande instabilité à l'état totalement oxydé, sont volontairement sous chargés et présentent des capacités "opérationnelles" comprises entre 120 et 140 Ah/kg (TAB.I).

    Li-Ion-material

    L'utilisation de ce nouveau matériau, dans des électrolytes organiques résistant à l'oxydation, devrait permettre de quasiment doubler l'énergie embarquée en raison de l'accroissement de capacité et de la tension moyenne de décharge. Nissan envisagerait de commercialiser des véhicules l'utilisant vers 2015. Bien sûr tous les autres fabricants de batteries et de voitures électriques doivent travailler activement sur le sujet.

    Pour rendre cette technologie industriellement viable il faut réduire au maximum la teneur en Cobalt du matériau et utiliser le maximum de manganèse. Du point de vue du prix de revient, tout accroissement des rendements électrochimiques va dans le bon sens. Il est donc possible d'imaginer l'utilisation de ces matériaux dans des EV de haut de gamme à longue autonomie (200 km ou plus) en attendant l'inatteignable Pile à Combustible à prix accessible.

    Le 1er Décembre 2009