Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • General Electric annonce la fermeture de son usine américaine de production de modules photovoltaïques

    General Electric annonce la fermeture de son usine américaine de production de modules photovoltaïques

    Delaware Le Delaware Online raconte que GE avait acheté en 2004 une usine de production de modules photovoltaïques, située à Glasgow dans l'Etat du Delaware, lors de la faillite de d'Astro Power. Il annonce maintenant la fermeture de cette unité de production en raison de la non-rentabilité des opérations. En un an le prix de marché des modules aux Etats-Unis est passé de 4.2$/Watt à 1.8 $/Watt. GE aurait l'intention de revenir un jour industriellement sur ce marché mais avec une technologie en couches minces, plus adaptée aux contraintes de productivité américaines.

     Cette annonce illustre le mouvement mondial de rationalisation amorcé par cette industrie du photovoltaïque qui avait réussi à maintenir des prix artificiellement élevés, jusqu'à mi-2008, grâce à une demande boostée par les subventions tarifaires espagnoles. Les politiques d'aide tarifaires (Feed-in-Tariff) du photovoltaïque et des énergies renouvelables en général ne sont pas économiquement soutenables sur le long terme en raison de leur effet cumulatif sur la facture énergétique des citoyens. Passer dans les tarifs d'électricité de grasses subventions (41 milliards d'euros cumulés sur 20 ans en Allemagne pour les 10 ans d'aides tarifaires des programmes photovoltaïques jusqu'en 2010 LIRE) aux industriels et aux particuliers ne peut durer qu'un temps… ce que durent les roses.

    LIRE l'info du Delaware Online

    Le 8 Novembre 2009

  • Faut-il tempérer les messages alarmants sur les conséquences du réchauffement de notre planète?

    Faut-il tempérer les messages alarmants sur les conséquences du réchauffement de notre planète?

     Par les temps qui courent, devant l'unanimité des prévisions de modifications climatiques annoncées par de nombreuses équipes de par le monde, ne pas hurler avec les loups est un exercice dangereux. Au pire digne du bûcher de l'inquisition écologique, au mieux d'une puissante raillerie des faiseurs d'opinions, sortes d'ayatollahs allumés de la Maison Verte. En raison de cette pression, la France a peur. Peur de manquer d'air, de manquer d'eau, peur des gaz, des ondes électromagnétiques, des rayons ionisants, peur de son ombre, peur d'elle même, maladie auto-immune invalidante qu'elle essaie d'exorciser avec son stupide Principe de Précaution, onguent de charlatan. Et pourtant dans les faits climatiques expérimentalement observés dans le monde, il est possible de détecter certains phénomènes de régulation ou d'amortissement qui plaident pour un message toujours ferme contre le gaspillage énergétique, mais plus nuancé sur les conséquences attendues des émissions croissantes de GHG.

    FIG.I : La teneur en CO2 dans l'atmosphère (en violet) ne suit plus le rythme de croissance des émissions anthropiques (en rouge) depuis 5 ou 6 ans. Pourquoi?

    Fraction-atmosphérique-Fossile-1980-2008 

    La comparaison des vitesses d'accroissement des émissions de CO2 par les activités humaines mesurables (combustion des énergies fossiles et production de ciment) à l'accroissement de la teneur en dioxyde de carbone dans l'atmosphère montre que depuis quelques années, une part de plus en plus importante de CO2 est absorbée (LIRE). Tout se passe comme si l'augmentation de la teneur en gaz carbonique dans l'atmosphère et ses effets indirects (croissance des végétaux, fonte de la banquise arctique en été, pression partielle accrue) permettait une plus grande absorption de ce gaz par les terres et les mers (FIG.I, la courbe violette ne suit pas du tout l'allure de la courbe rouge). Ce phénomène est cohérent avec l'acidification observée de certaines eaux marines, au détriment du développement des coraux dans certaines régions et plus tard (vers 2100 selon Gattuso) des ptéropodes de la Mer Arctique (LIRE). En 2000 la croissance de la teneur en dioxyde de carbone dans l'atmosphère correspondait à 56% du CO2 émis, en 2008 (courbe verte, échelle de gauche) ce ratio n'est plus que de 49%. Va-t-on assister à des fluctuations de ce ratio au cours du temps ou bien à une poursuite de sa décroissance sous l'impact des émissions croissantes? Voila une question importante à laquelle il serait intéressant de répondre. Pour l'instant les études de Raupach, Canadell et Le Quéré publiées en 2008 (LIRE) ont montré que ce ratio devrait croître au cours du temps, elles avaient, de toute évidence, sous-estimé certaines modifications récentes dans les données d'entrée.

    FIG.II : Le niveau moyen des mers, malgré l'accroissement des teneurs en CO2, ne tend pas à augmenter de façon continue ou croissante. Pose momentanée? Quelle en est la raison?

    Niveau-moyen-mers-1993-2009

    Un autre paramètre présente une grande importance pour quantifier de façon extensive le réchauffement de notre planète: c'est le niveau des mers. Ce phénomène est lié à la disparition des réserves d'eau continentales, comme les glaciers, et à la dilatation des masses d'eau de surface sous l'effet du réchauffement. Un réchauffement de plus en plus intense devrait entraîner une augmentation croissante du niveau moyen des océans. Or les mesures réalisées à ce jour montrent un certain tassement de cette croissance du niveau des océans depuis 2006 (FIG.II). Bien sûr ces phénomènes sont complexes avec un accroissement du niveau très net observé dans l'Océan Indien depuis 2006, mais avec une certaine décroissance dans l'Atlantique et le Pacifique.

    Voila deux exemples qui semblent sinon contredire, du moins atténuer pour l'instant certains messages alarmistes. Ce ne sont peut-être que des observations instantanées et non significatives, mais elles mériteraient d'être abordées avec objectivité, même si elles vont un tant soit peu à l'encontre des catastrophes annoncées. Quel est le rôle de la fonte de la banquise arctique en été sur ces phénomènes? Il y a là une donnée nouvelle qui avec l'accroissement des émissions chinoises de GHG, mériterait d'être étudiée.

    Si cela permettait au moins d'alléger ce climat maladif de peur qui se répand.

    Le 7 Novembre 2009.

     

  • Les cours du pétrole dopés par la FED et douchés par la demande

    Les cours du pétrole dopés par la FED et douchés par la demande

     Les cours du pétrole à New York sont tirés à hu et à dia. D'un côté la spéculation qui emprunte du dollar en monnaie de singe, à des taux quasi nuls, joue à bon compte au casino des produits pétroliers. Il faut avouer que depuis les 35$/baril du printemps certains traders ont bien gagné leur faramineux bonus. Pour les encourager, la FED vient de leur signaler que les taux allaient demeurer toujours aussi faibles pendant quelques mois encore, tournée générale gratuite pour une assemblée d'ivrognes. Les bateleurs de la spéculation ne rechignent devant aucune compromission pour faire monter encore les cours. N'a-t-on pas lu avec étonnement les déclarations du célèbre Jeffrey Currie de Goldman Sachs, affirmer sans vergogne que ce n'est pas la faiblesse du dollar qui fait monter les cours du brut. C'est l'inverse, c'est la montée des cours du brut qui affaiblit le dollar. Il faut oser le dire! Tout cela pour annoncer un 85$/baril à la fin de l'année et un 95$/baril d'ici à un an. La fête continue! Mais il est bien certain que toute cette gouaille repose sur de bien fragiles bases. La demande n'est pas là. L'effet des prix des carburants aux Etats-Unis bride la consommation. Certains achètent même des voitures diesel allemandes, c'est vous dire! Et puis il y a eu la gifle de l'Arabie Saoudite qui ne veut plus indexer son pétrole sur les cours du WTI. L'Aramco va utiliser l'Argus Sour Crude Index (ASCI), indice spot de pétroles du golfe du Mexique, pour indexer ses prix. Le symbole de défiance vis à vis de la spéculation newyorkaise est très fort. Alors le Marché est nerveux, à la moindre mauvaise nouvelle le WTI plonge. Hier par exemple sur l'annonce d'un taux de chômage américain au dessus de 10% le WTI a perdu 3$/baril en quelques heures (FIG.). Pour accrocher le brut à 80$/baril il va falloir que Jeffrey Currie raconte beaucoup de salades.

    Cours-2009-11-6

    LIRE les propos rapportés de Currie sur Bloomberg.

    Le 7 Novembre 2009

  • Un indicateur de l’avance technologique des constructeurs automobiles: les ventes de voitures hybrides

    Un indicateur de l’avance technologique des constructeurs automobiles: les ventes de voitures hybrides

    Hybrid-US-2009-10

    Un bon graphique est souvent plus instructif qu'un long discours.

    Le 6 Novembre 2009
     

  • La révolution énergétique américaine: le gaz naturel non conventionnel

    La révolution énergétique américaine: le gaz naturel non conventionnel

    Shale-gas Les éminents savants et autre Prix Pulitzer du CERA confirment de plus en plus les idées exprimées sur ce Blog. Après avoir exprimé bien tardivement que peut-être les baisses de consommations de pétroles des pays OCDE allaient compenser les hausses de consommations des pays en voie de développement et conduire à des consommations mondiales relativement stables (LIRE le papier et le commentaire associé) voila Messieurs Daniel Yergin et Robert Ineson, deux notables du CERA qui affirment, dans le Wall Street Journal, que le gaz naturel non conventionnel, issu des schistes bitumineux (gas shale), des veines profondes de charbon (coal bed methane) ou des sables compacts (tight gas), très abondants aux USA vont complètement révolutionner l'équation énergétique américaine. Ce point de vue est régulièrement abordé sur ce Blog, seule solution réaliste pour réduire RAPIDEMENT les émissions de CO2 des centrales électriques américaines au charbon. Ce qui est vrai pour les Etats-Unis le sera plus tard pour bien d'autres pays dans le monde qui possèdent eux aussi des schistes bitumineux (LIRE), des gisements de charbon et des sables compacts.

    Le monde doit bâtir un plan de démolition des centrales au charbon pour les remplacer par un mix d'énergie nucléaire, d'énergies renouvelables et de centrales à flamme à cycle combiné au gaz naturel (LIRE). Les Etats-Unis disposent de toutes les ressources pour élaborer RAPIDEMENT un tel plan qui devrait s'articuler sur 15 à 20 ans. Ce n'est qu'une question de volonté politique. Mais les dirigeants américains, le Président et le Congrès, peuvent-ils électoralement partager une telle volonté?

    Alors, Monsieur Borloo, on les détruit quand nos trop nombreuses centrales au charbon?

    LIRE absolument le papier de Yergin et Ineson.

    Le 5 Novembre 2009

  • Des récoltes australiennes d’algues qui produiraient 5 fois plus d’huile à l’hectare que les palmiers à huile de Malaisie

    Des récoltes australiennes d’algues qui produiraient 5 fois plus d’huile à l’hectare que les palmiers à huile de Malaisie

    Algues-borowitzka_biofuel_web Michael Borowitzka professeur à la Murdoch University de Perth affirme qu'il a réussi avec ses équipes, à récolter annuellement, en étang salé ouvert, jusqu'à 50 tonnes d'algues à l'hectare, ce qui d'après lui constitue un record mondial. Il affirme également pouvoir tirer plus de 50% d'huile de ces récoltes. Pour lui la construction programmée d'une nouvelle unité pilote de production d'algues à Karratha dans le Nord-Ouest ensoleillé de l'Australie devrait permettre de battre ce record.

    Ces productions annuelles annoncées, autour de 25 tonnes à l'hectare de carburant, sont à comparer aux 5 tonnes d'huile de palme produits annuellement par hectare en Malaisie qui devraient, par sélection de plans, aller vers les 10 tonnes à l'hectare. Pour le Dr Lewis de l'Université d'Adélaïde, qui collabore à ce projet, l'intérêt de ces cultures d'algues réside dans le fait qu'elles n'ont pas besoin de terres arables et qu'elles n'entrent donc pas en compétition avec les ressources vivrières de la planète.

    Tout cela semble passionnant, mais mériterait d'être validé industriellement. A suivre!

    LIRE le papier sur ce sujet.

    Le 5 Novembre 2009

  • Alliance Tonen-Toray dans l’industrie japonaise des séparateurs pour batteries

    Alliance Tonen-Toray dans l’industrie japonaise des séparateurs pour batteries

    Toray Le marché des séparateurs pour batteries au lithium est appelé à suivre le formidable développement des batteries pour véhicules électriques et pour stockage de l'énergie. Ce composant est à la fois un acteur fondamental de la performance et de la sécurité des batteries. C'est aussi un poste important du coût du produit fini. Les développements dans le domaine des séparateurs pour batteries sont donc appelés à s'intensifier dans le futur face à des donneurs d'ordres de plus en plus puissants et exigeants. Pour l'industrie japonaise du séparateur, très puissante dans le domaine, la concurrence chinoise et coréenne est une menace. Ce sont ces considérations qui ont sûrement conduit Tonen Chemical, filiale indirecte du Groupe Exxon Mobil, et Toray Industries à unir leurs forces. Ils viennent de décider d'étudier la possibilité de créer une JV 50/50 regroupant toutes leurs activités dans le domaine des séparateurs. Cette nouvelle alliance devrait être opérationnelle en début 2010.

    LIRE le communiqué commun des deux Compagnies.

  • Sanyo veut porter sa capacité de production de modules photovoltaïques à 600 MW en 2010

    Sanyo veut porter sa capacité de production de modules photovoltaïques à 600 MW en 2010

    Sanyo-HIT-85microns Le Japonais Sanyo qui propose avec sa technologie HIT les modules photovoltaïques les plus performants du moment (LIRE), utilise une stratégie industrielle complexe. Il tend à développer ses productions en Amérique du Nord, contrée encore largement sous équipée en modules photovoltaïques domestiques de hautes performances. Ces équipements sont appelés à se développer avec la pression environnementale et l'évolution des règlementations qui autorisent, par exemple, comme en Californie, à revendre le surplus de courant produit aux Compagnies distributrices. Pour assurer ce développement américain, Sanyo vient d'ouvrir une nouvelle usine de production de lingots de silicium et de wafers à Salem dans l'Oregon qui devrait produire 70MW de ce produit intermédiaire par an en 2010. En parallèle, il annonce l'ouverture d'une usine de production de modules à Monterrey, au Mexique, qui pourra produire jusqu'à 50 MW de modules.

     Produire les wafers aux Etats-Unis, réaliser l'étape clé, à forte valeur ajoutée, de production des cellules photovoltaïques en technologie HIT, selon un processus complexe, exclusivement au Japon, puis délocaliser au Mexique ou en Hongrie la production des modules qui demandent beaucoup de main d'oeuvre: telle est la stratégie industrielle de Sanyo pour atteindre 600MW de capacité de production en 2010. Ceci permet d'optimiser les coûts, de gagner le statut de producteur national américain, tout en conservant la maîtrise des évolutions technologiques dans les grands ateliers japonais assurant des productions complexes à très grandes cadences. L'optimisation des performances du produit est ainsi privilégiée.

    Le 5 Novembre 2009

  • Etats-Unis : les ventes de voitures de Chrysler poursuivent leur plongeon

    Etats-Unis : les ventes de voitures de Chrysler poursuivent leur plongeon

     Seuls les plus malins survivront à cette formidable crise de l'industrie automobile américaine puis mondiale, provoquée par un double séisme, celui des prix des carburants tout d'abord suivi de la déferlante bancaire. Certains trop en retard, ne disposant pas de modèles économes et attractifs, en subissent encore les contrecoups. C'est le cas, aux Etats-Unis, de Chrysler dont les ventes cumulées sur 12 mois glissants poursuivent, au mois d'Octobre, leur décroissance (FIG., courbe rouge). Elles sont passées depuis belle lurette en dessous des ventes de Honda. L'autre grand malade, General Motors, voit ses ventes cumulées amorcer une stabilisation précaire vers les deux millions d'exemplaires annuels. Mais ce palier sera-t-il conservé?

    Ventes-vehicules-cumul-2009-10

    En comparaison il est possible de noter la stabilisation des ventes de Toyota, de Honda et celle des Groupes Allemands. Soulignons à ce sujet, le succès de VW qui a réussi au mois d'Octobre, à vendre 4000 voitures diesel à moteur TDI aux Etats-Unis, une vraie révolution. Enfin il est possible de noter une lente reprise des ventes de Ford qui annonce des résultats positifs sur le troisième trimestre.

    Le 4 Novembre 2009
     

  • Le chinois CNPC démarre la construction de la tête de pont du pipe-line birman

    Le chinois CNPC démarre la construction de la tête de pont du pipe-line birman

    La Chine sera appelée à importer de plus en plus de pétrole dans les décennies à venir, en raison de la montée en puissance de ses consommations mais aussi en raison d'une baisse prévisible de ses productions. Selon PFC Energy ses importations devraient passer de 4 millions de barils/jour en 2008 à 10 millions de barils/jour en 2020 en extrapolant les conditions politiques, économiques et environnementales actuelles. La Chine importe plus des trois quarts de son pétrole par mer, via le Détroit de Malacca, haut lieu de piraterie, qui sépare la presqu'île thaïlandaise et Singapour de l'île de Sumatra (FIG.). Une faible partie des importations chinoises de brut (300 mille barils/jour) provient du pipe en provenance du Kazakhstan et un pipe en provenance de Russie (300 mille barils/jour) est en cours de construction pour être opérationnel en 2010.

    China-oil-import-pipelines

    A moyen terme, la Chine envisage de by-passer une partie du flux traversant le Détroit de Malacca en construisant un pipe-line traversant la Birmanie et permettant d'alimenter en pétrole les provinces du Yunnan (Kunming) et du Sichuan (Chongqing). C'est le pétrolier CNPC qui est en charge de ce projet et qui vient de démarrer, dans le Golfe du Bengale, la construction de la tête de pont de ce nouveau pipe qui sera long de 771 km et qui pourra acheminer 240 mille barils par jour de pétrole dans un premier temps. Par la suite ce lien pourrait être doublé par un gazoduc.

    Nous attendons toujours les réactions indignées des organismes de Défense des Libertés et des Droits de l'Homme, condamnant la collusion entre un Régime Communiste et une Dictature Militaire, cocktail somme-toute tout en nuances. Mais c'est vrai, le silence s'explique, Total ne semble pas être dans le projet.

    Le 3 Novembre 2009